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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Ninon_de_lenclos


Ninon arpentait les rues crasseuses depuis un bon moment déjà...Elle fulminait songeant à son renvoi des étuves...
L'ancienne servante des bains repensait à sa soirée...Tout se déroulait sans encombre, la brunette avait eut les clients réguliers, frottant leur dos comme à son habitude, supportant les regards appuyés et les mains aux fesses sans broncher, en souriant!

Et là un inconnu était arrivé, bloquant le rouage de la routine, il avait réclamé une femme d'expérience et comme elle faisait partie des plus anciennes filles travaillant en ces lieux, le patron l'avait recommandé.Grand mal lui avait pris...
Elle avait fais son office mais...après l'avoir aidé à se déshabiller posant chaque chose sur le réceptacle de bois prévu à cet effet, après l'avoir fait grimper dans la cuve de bois d'où s'échappait les quelques volutes de fumées odorantes du bain et après avoir commencé à l'oindre, les choses s'étaient emballées.

Elle acceptait de satisfaire le plaisir de certains hommes il était vrai, mais le salaire allait avec et là...le présomptueux avait voulut abuser de sa place privilégiée de client! Et comme chacun sait "le client est roi" disait le tenancier des étuves! Alors voilà, les mains masculines avaient glissé le long des cuisses, remontant le tissu léger pour gagner les fesses...jusque là...rien d'anormal, ils essayaient tous de la tripoter depuis des années et elle en prenait son parti! Seulement, lorsqu'il avait voulut se diriger vers l'intimité qu'elle n'offrait que contre espèces sonnantes et trébuchantes...Alors là, elle avait explosé, gifflant l'homme avec une force insoupçonnée.

Et là badaboum! Il avait attrapé sa dague posée sur la tablette, avait calée sa main sur la gorge de la donzelle alors qu'il la braquait avec l'arme de l'autre. La lame avait alors glissée, caresse d'acier sur le cou délicatement découvert, et la main libérant la chair avait retrouvé son chemin vers d'autres lieux qui l'intéressaient bien plus!

Fort heureusement les réflexes étaient bons et un coup de genou bien senti, lui avait permis de se dégager...Ninon avait filé aussi vite que cela lui avait été possible...et pour quoi... se faire renvoyer parce qu'elle était trop gourmande!L'étuvier, avait râlé de perdre un homme qui l'avait assez grassement payé et à qui il avait promis une docile servante sans penser que la brune voulait sa part du gâteau dans ce monde impitoyable!
Il savait qu'elle troussait ses jupons et il n'en attendait pas plus d'elle...elle ne remplissait pas son office, alors elle prendrait la porte.

Un juron monta au bord des lèvres pincées, une flaque de boue venait de lui barbouiller le bas des jambes...Sale journée décidément! Elle errait à présent dans les ruelles sombres de la Cour des Miracles...à moitié nue qui plus est... remarque elle ne dénoterait pas trop avec les catins du coin...Elle en avait d'ailleurs croisé plusieurs et remarqué leurs allées et venues...Certaines étaient entrées derrière le panneau de bois rouge juste là sous l'alcôve éclairée. Un bordel...sans doute!

Alors Ninon qui avait besoin d'argent, besoin de protection et qui était habituée à se donner pleinement se dirigea d'un pas décidé vers la porte...Pourquoi pas devenir catin au moins, ce genre d'affaire serait prévisible! Et puis toute façon, elle n'avait pas d'avenir, sa mère le lui répétait continuellement alors autant vivre sa vie de son côté et en gagnant de l'argent facilement...ça elle l'avait bien compris, le corps attirait toujours!

La brune s'avançât vers la lueur diffuse qui surmontait le pallier de la "Rose Pourpre" comme indiqué sur l'écriteau du lieu...mais arrêtée dans son élan, elle vit ce qui semblait être un prêtre ou du moins un homme du clergé...Restant à distance un moment, elle ne sut que faire...on la repousserait si elle s'approchait mais elle voulait entrer...Attendre patiemment et se faire repérer à l'ouverture de la porte, voilà ce qui l'attendait...la poisse!


--Liebault


[Aux bains]

Il avait frissonné et tremblé, passif, sous les caresses de plus en plus ardentes du colosse. Frémit et désiré, sous ses baisers brûlants. Et s’était laissé entrainer dans l’eau à nouveau.
Là, il avait suivi les indications de son guide, effleurant le torse musculeux (comme il paraissait frêle, lui, à coté !) jusqu’à la frontière, jusqu’à la limite imposée par l’eau, où son mentor l’abandonna.
Alors, lentement, il obéit, glissant les doigts dans l’onde, ayant plus où moins compris qu’il arrivait à Thorvald la même chose que ce qu’il venait de se produire dans son corps à lui. Et que donc, il fallait qu’il reproduise les gestes nouvellement appris. Tremblant, mais un peu plus assuré, parce qu’il savait un peu mieux s’y prendre, parce qu’il savait un peu plus à quoi s’attendre, il entreprit d’essayer de satisfaire son partenaire. Concentré, si concentré, pour ne pas faire de bêtises. Pour ne pas faire mal. Le souffle court, il ferma les yeux, et appuya son front au torse, s’enhardissant progressivement.

Il sursauta presque, lorsque les mains du géant se posèrent sur lui. Sa main se crispa un peu, et il se mordit violemment la lèvre, espérant de pas avoir provoqué de douleur. Puis, confiant, il se laissa aller aux nouvelles sensations, intrigué par le plaisir, inconnu, qu’elles provoquaient. L’alanguissement de l’eau autour d’eux, et cette brulure au creux du ventre, si délicieuse.
Frissonnant, il poussa un soupir, et releva un regard interrogateur vers le portier. Que se passait-il ? Et que se passerait-il ensuite ?

Timidement, l’adolescent sourit, se laissant aller à découvrir un peu plus de ce corps pressé contre le sien, cette poitrine soulevée aussi rapidement que la sienne, ce ventre où, il en était convaincu, comme seul un enfant découvrant une nouveauté sait en être convaincu, brulait un feu identique à celui qui consumait le sien. Curieux, oui, de ce qui l’attendrait ensuite. Tant pis pour son père et les donzelles supposées être présentes cette nuit, lui, pour l’instant, il adorait ce qu’il faisait.

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Lyhra
Elle avait souri devant l’enthousiasme de Zabo.

Se réjouir que lui soit offerte l’occasion d’ouvrir les cuisses au premier venu… c’était tout de même assez risible. Habituellement, les filles ne faisaient que s’y résoudre… avec plus ou moins de bonne volonté. Non pas qu’elle les y force, elle la Succube, mais bien les aléas de la vie.
Elle n’était donc pas dupe de l’apparente satisfaction, nul doute que cette jouvencelle aurait préféré être à mille lieues des Miracles mais elle échappait ainsi à quelque chose de pire visiblement, ou du moins s’en persuadait-elle.
Toujours est-il qu’affublée de vêtements plus appropriés, elle se tenait désormais au comptoir, prête à œuvrer. Ne manquait plus qu’un client pour lui faire mettre le pied à l'étrier.

C'est alors qu'on frappa et qu'en même temps le client accosté par Félicie venait payer pour elle à l'aide d'une bourse ventrue que la maquerelle accepta avec un sourire charmeur.

La nuit était décidément fort lucrative, la Rousse lui indiqua une alcôve dont les rideaux repoussés indiquait que personne ne s'y était installé. Ils s'y dirigèrent lui et la catin choisie et après avoir mis la bourse en lieu sur la Succube se dirigea à nouveau vers la porte, faisant le travail de son cher gardien occupé à jouer les ondins.

Tirant la porte en affichant un sourire provocant, pas la moindre expression de surprise ne s'afficha sur son visage tourné vers le visiteur. La Rose accueillait toutes sortes de personnages étranges et la propriétaire des lieux ne s'étonnait de rien si tant est qu'on puisse payer et qu'on ne soit point violent avec ses filles, aussi s'effaça-t-elle pour laisser passer le chaland, se faisant il lui sembla voir une silhouette immobile un peu plus loin mais la nuit bien avancée noyait tout dans ses ombres, elle referma la porte avec un haussement d'épaules.

Bienvenue à la Rose chuchota-elle de sa voix rauque, avancez donc et profitez de nos plaisirs...
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Thorvald_
[Aux bains]

Le colosse qui l'observait, s'amusant de sa concentration et de son lent abandon, ne put s'empêcher de fermer les yeux sous la caresse de Liébault. Qui mieux qu'un autre homme, même si fraîchement expérimenté, pour exercer les pressions idéales entre fermeté et subtilité. A son tour il laissa l'intense plaisir l'envahir, jusqu'aux limites de l'insoutenable qu'il se garda bien de franchir. Dans un gémissement rauque, il marqua de ses doigts le trajet vers de plus diaboliques voluptés, en bas, tout en bas de la colonne vertébrale de son partenaire.

Ses yeux gris se rouvrirent pour admirer l'effet sur les traits adolescents. Liébault souriait presque et semblait l'interroger du regard sur la suite des évènements. Non, celui-ci n'aimerait jamais les femmes ... et quand bien même son cœur eût balancé, Thorvald se faisait un plaisir de lui faire apprécier son choix de manière plus définitive. Et il savait y faire, tour à tour surprenants ou tendres, ses doigts explorèrent des terres intouchables et ouvrirent le chemin de ses prochaines et violentes pulsions dont il peinait à retenir davantage l'impérieux désir.

Par quelque mouvement subtil des corps, il retourna le jeune homme contre le rebord et s'inclina sur lui, parcourant son cou et son épaule de baisers mordants, susurrant des mots rassurants et quelques compliments sur ses dons manuels, cherchant à le détendre tout à fait avant de s'inviter. Ce qu'il fit avec une infinie précaution ... pour commencer.

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X
--Zabo


La gentille Océan était trop curieuse, c'était certain et Zabo n'avait pas la moindre envie de se confier, encore moins de raconter sa vie et d'où elle venait. Cependant, elle nous pouvait envoyer la jeune femme sur les roses de la sorte.

Trempant ses lèvres dans le breuvage, elle lui adressa un sourire. Ouch, c'était fort! ça n'était pas de la bibine pour poupée de château et ça lui convenait fort bien. Elle but donc son verre d'une traite, espérant que la chaleur alcoolisée ragaillardirait vite son corps juvénile.


Hum... Disons que ce sont mes pas qui m'ont conduite ici. Je suis orpheline et j'avais besoin d'un travail. Un ami m'a recommandé cet endroit, me disant que j'y trouverais ma place.

Elle retint l'éructation qui remontait avec la chaleur de l'alcool, elle voulait se fondre dans le décor mais il y avait des limites tout de même.

La porte s'ouvrit et la jeune fille regarda le client qui était sur le point d'entrée. Non, finalement elle ne préférait pas voir. Elle se retourna vers Océan et lui tendit à nouveau son verre.


Tu peux m'en remettre un p'tit peu, ça fait du bien!

Ses joues rosissaient et elle se sentait plus à son aise, l'alcool commençait doucement à faire son effet, elle se désinhibait peu à peu, doucement, elle étendit ses jambes, jouant négligemment avec elles et adressa un franc sourire à la serveuse. Du coin de l'oeil, elle regarda l'homme qui venait d'entrer.

Diantre!!! un monsignore!! Elle piqua un fard et se retourna vers Océan. Elle devait s'y habituer, ici elle verrait sans doute défiler toute sorte de gens et... même des monsignore.

Excès de coquetterie, elle remit une mèche derrière son oreille, faisant tourner son verre entre ses doigts. Il lui fallait attendre les ordres.
--Liebault


L’enfant se laissa complètement aller contre le colosse, pâte malléable entre les mains qui modelaient l’homme qu’il serait. Car il en était persuadé, maintenant : il était en train de devenir un homme. Il avait compris ce que son père faisait entouré de toutes ces femmes, il prenait du plaisir.
Le jeune noble n’associait pas, pas encore, le plaisir et la reproduction, le désir à l’enfantement. Seul existait le jeu, celui des corps qui s’échauffent et des mains sur lui, qui l’explorent sans pudeur.

Il se laissait manipuler, tentant lui aussi quelques timides caresses, alangui contre le géant, jusqu’à la plus intrigante des sensations… du moins le croyait-il, à cet instant. Alors comme ça, de ce coté là aussi, il y avait des zones sensibles, des endroits qui à peine effleurés ravivaient la chaleur dans son ventre, et le rouge à ses joues ? Cet homme était diabolique, c’était certain. Sinon, comment aurait-il pu connaitre tout ça ? Comment en savoir autant sur le plaisir, sans être un adepte du péché d’acedie, sans aucun doute. Et l’adolescent jeta sa foi aux orties, acceptant la damnation, subissant le désir qui l’assaillait quand les mains du colosse le touchaient… là.

Sans s’en rendre compte, il pivota, les yeux mi-clos, ronronnant presque, ivre des baisers sur son cou, de la voix chaude à son oreille. Si détendu, si entièrement soumis, qu’il lui fallu quelques secondes pour comprendre qu’il se passait, encore, quelque chose de nouveau. La panique l’envahit un instant, serrant sa gorge, avant que la douceur des gestes du géant ne le vainquent, encore une fois, réveillant sa curiosité. Il baissa les yeux vers le bas de son ventre, observant cette chose qu’il avait toujours cru flasque et inutile se dresser fièrement devant lui. Et un sourire radieux d’éclairer le visage de celui qui n’est, enfin, plus un enfant, alors qu’il se laisse lentement aller contre le torse du colosse. Peu importait cette douleur étrange, puisqu’elle allait de pair avec la joie sauvage qui l’envahissait, en lames brulantes.

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--Ninon_de_lenclos


La porte s'ouvrait sur le personnage qui attendait devant celle ci, pas même le temps d'esquisser un geste et un cri coincé dans sa gorge, l'occasion était manquée...Oui mais le froid devenait vraiment mordant et la lumière l'invitait chaleureusement vers elle...

Ninon, encore un peu figée rajusta la cape qu'elle avait volé aux étuves et se décida après une respiration des plus grandes à s'approcher pour toquer.
La main se voulant ferme quoi que féminine heurta alors le bois dans une résonnance particulière...


TOC! TOC!TOC!

Trois coups, une seule attente celle d'une femme déjà perdue qui a besoin d'argent et de travail pour survivre...Celle d'une fille fréquentant déjà des hommes, celle de jupes déjà troussées pour quelques écus...
Le corps est là atout valorisant, l'âme sûrement ailleurs vers d'autres attentes qui ne l'appeleront certainement jamais!

Mais qu'importe, elle a toujours su se satisfaire de rien...et pour un peu de chaleur, elle donnera ce qu'on lui demande...Non pas que les vêtements de fille des bains soient inadéquats pour ce temps et pour la rue, mais surtout qu'ils ne sont pas épais ! Et Ninon se reconcentre sur cette porte, espérant qu'on lui ouvre...
Scath_la_grande
[Au bar... entre ciel et terre]

L’invitation faite à Fareod s’était fanée dans le creux de sa main et loin de lui en faire perdre contenance, lui arracha tout au plus un bâillement ennuyé. Tout comme le regard de l’innocente sur elle, des yeux de haines qui se brisèrent sous les fauves hautaines et froides. Scath n’avait point de temps à gaspiller avec ce genre de sentiment et préféra se calfeutrer dans un silence qui sauvegarda la blonde jouvencelle d’un propos acerbe à son encontre.

Le mutisme lui fut profitable. La rouquine put à son aise épier les moindres faits et gestes qui étaient à portée de ses prunelles curieuses et de ses oreilles. Petite apprentie tapie dans l’ombre de son nom, si imperceptible qu’elle en était presque invisible aux yeux des protagonistes de cette grande farce qu’était la vie. Avec attention, la donzelle imprimait chaque moment, les disséquant avec soin. Les rougissements d’une pucelle mise au pilori, qui allait se faire crucifier sur l’autel sybaritique de l’acédie, une reine babylonienne aux doigts promptes à planquer sa picorée en lieu sûr, une rousse- rha encore une !- aux mœurs intéressantes, les techniques d’une putrelle, qui d’après le critère scathien, manquaient un peu de finesses et qui néanmoins avait su alpaguer un chaland aux coilles pleines.

Au moment où elle pensait foutre tout bonnement le camp, il y eut encore un peu de remue-ménage digne d’intérêt. Et en bonne belette pétrie de curiosité qu’elle était, la rouquine se laissa aller dans un état velléitaire. Totalement spectatrice du déroulement des actes qui se succédaient un à un et s’imbriquaient comme les pièces d’un puzzle étonnant de distraction. Et la dernière pièce-pour l’instant- d’arrivée, un homme face vultueuse qui ne reçut que pour seul accueil de la part de l’embrunaise, perchée sur son tabouret, un regard dédaigneux qui s’écourta pour se poser sur une jeune fille. Océan, la rousse avait bien noté le nom au passage. Quelques écus échouèrent sur le comptoir et elle s’avança un peu, comme pour rompre le sceau de sa pseudo invisibilité.


Petite ! –comme si elle-même était grande- Relance le godet je te prie. C’était une vieille prune je crois bien.

Sourire fugace qui s’effaça avec diligence, ça n’était pas qu’elle était rapiat en émotion mais c’était tout comme. Et la porte de retoquer. Décidément ça n’arrêtait pas !
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"Seul Dieu est mon juge"
Monseigneur Tual, incarné par Gandrel


Sur les pavés.

[À la porte]

Cette porte rouge semblait pleine de promesse, pourtant rien ne laissait présager qu'il s'agisse bien d'un établissement de fille de joie. Rien que l'instinct de l'homme pieu et vertueux à sentir le pêcher.
Fille de joie, pensait Tual durant l'attente, quelle belle expression pour désigner des putains pécheresses. Telles les rats et les truies celle-ci colportaient plus de maladies auprès du bon peuple qu'autre chose. Sans compter la perversion. Oui la perversion, c'était le pire.

Laissant courir sont regard sur le sol crasseux de Paris, un sourire aussi prompt qu'effrayant s'afficha. La perversion... elle se trouve derrière cette porte, juste au-delà. Les pavés qu'il avait suivit l'avaient,t mené là, nul hasard en cela, la main de Dieu assurément.

L'issue s'offrit alors à lui, juste après avoir saisi le message que lui envoyait le Très-haut. L'homme d'église ressentit alors une excitation malsaine.
Le cadre s'offrit à lui, offrant à l'hôtesse un sourire emprunt sa plus grande satisfaction. Magistrale mimique immonde qui, même auprès du plus niais des niais annonçait la couleur : un sourire pernicieux des plus hautains mêlé d'un suave dégout. Oh mais que ce sourire n'avait rien d'hypocrite, loin de là. Qu'il était clair que ce sourire affiché des plus naturellement laissait présager que l'homme trouvait son bonheur.
Sa satisfaction se ranimait à chaque instant, ce lieu puait le stupre. Rien que l'ouvreuse qui, de son existence même, prouvait la nécessité qu'une caste supérieure telle que celle qu'il représentait s'avérait indispensable. Une rouquine.

La rouquine justement s'écarta afin de lui offrir asile, il pénétra aussitôt dans le vestibule accompagné d'un garde, l'autre déjà positionné à l'extérieur dans un coin pour patienter.
Le garde entré affichait un air impassible tinté de curiosité tout en regardant les lieux, déjà il exerçait son métier.
Monseigneur Tual lui laissait courir ses yeux avec un air plus intéressé, plus nerveux. Tel un chasseur qui a sentit le gibier et tente de le localiser. Il n'eut pas le temps d'ouïr ce qui provenait de l'autre côté d'un épais rideau, d'où parvenait néanmoins des bruits de conversation et de vaisselle que Lyhra prit la parole.


- Bienvenue à la Rose chuchota-elle de sa voix rauque, avancez donc et profitez de nos plaisirs...
Paroles soufflées, certitudes posées. Raphaëlle 1 sans aucun doute, l'avait mené ici, c'était acquis. Que Miguaël 2 me vienne en aide, pensa t-il, c'est qu'il venait combattre livrer seul en se temple d'Asmodée 3.
L'antichambre de la lune
4 exhibait, hérésie suprême, la couleur des cardinal.

- Appelle tes maitres, dis leur que c'est... Toc Toc Toc Déclara la main de bronze de la porte....urgent.
Le saint homme sembla alors plus perdu que mécontent, sans aucun doute cherchait-il un endroit ombreux pour dissimuler sa personne à cette clientèle corrompue.
- Où puis-je aller. Limpide intonation, nulle question, juste un ordre.


1. Raphaëlle, archange de la conviction.
2. Miguaël, archange du don de soi.
3. Asmodée, prince-démon de la luxure.
4. La lune : représentation de l'enfer dans la religion aristotélicienne à l'instar du soleil qui symbolise le paradis. Si vous ne le saviez pas : Allez donc à l'église plutôt qu'au bordel bandes d'hérétiques.
Lyhra
Mais qu’il était drôle celui là ! Tout compassé dans son habit, économisant gestes et mots, semblant tout à la fois chat et souris dans l’antre du démon. La Rousse s’en amusa, faisant saillir sa gorge en pente douce sous son nez tout en les invitant, lui comme l’autre qui l’accompagnait à déposer ici, avant de franchir les panneaux de tissu, tout ce qu’ils portaient de piquant ou de tranchant. Personne n’était au dessus des lois édictées par la patronne de la Rose.

Je suis la maitresse des lieux, répondit-elle simplement, dardant sur lui un regard aussi vert que les sous-bois au début du printemps, il était moqueur et on y lisait toute la fierté de la femme souveraine.

Que puis-je pour satisfaire cette… hmm… urgence ? Brune ? Blonde ? … Rousse… peut-être ?
Fit-elle en s’approchant à le frôler, découvrant entre deux pans de dentelles écartés, la pâleur d’une cuisse appelant l’indiscrète pression d’une main.

Mais elle n’eut pas le loisir de s’amuser plus avant que trois coups annonçaient déjà une nouvelle arrivée.

Ignorant les dernières paroles de l’homme d’église, elle ouvrit à nouveau la porte pour découvrir sur le seuil une jeune femme qu’elle fit également entrer, jetant un œil aux environs immédiats de la Rose pour s’assurer que personne d’autre n’y rôdait.

Et bien voilà une accorte donzelle. C’est pour du travail ma jolie ?
La Succube en aurait juré.
Attends un instant, je dois m’occuper de ces messieurs.

Où en étions nous ?

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Monseigneur Tual, incarné par Gandrel


À la porte.

[le hall]

La deuxième ombre de Monseigneur Tual, le garde, ne disait rien. Restant impassible mais n'en pensant pas moins sur cet homme d'église qu'il jugeait comme ces pairs, inutile et encombrant... et couteux.
Bien que croyant, il n'avait pas foi en ces hommes d'églises, aujourd'hui on adorait plus la religion, on adorait la hiérocratie. L'individu, qui au vu de sa bourse et ses relations semblait de haut rang avait pris soin d'enfiler une tenue de sortie. Mais la coupe bien que civile s'inspirait bien trop de ce que portait les ecclésiastiques et ne trompait personne, hormis peut-être un autre religieux puisque la coupe n'était pas celle que la réglementation exigeait. De plus ce chapelet qui pendait n'offrait nul anonymat.

Alors que la charnelle hôtesse offrit aux yeux, caresse de lait, celui-ci pencha la tête espérant par ce seul mouvement voir plus que ce qui était ainsi offert. Il noterait l'adresse, s'il réussissait à dissimuler l'argent qu'il gagnerait avec cet extra, il pourrait venir et sa femme le remercierait de l'épargner le soir au couché.

Le religieux lui voyait la situation autrement.
Comment se permettait-elle d'étaler ainsi sa peau ? Comment osait-elle de lui proposer la paillardise tel un article sur un étal du marché ?
Rage, exultation. Si ce n'est l'enfer, ça en a le parfum. Les pavés rouges, tels des mies de pains lui avaient montré le chemin, la porte rouge, la fille rouge. Regardez là, regardez bien ce roux fagot comme elle affiche son outrecuidance. La maitresse des lieux, comment ne l'avait-il pas deviné ? Le physique, le comportement et cette défiance. La lubricité avait trouvé sa championne.

Dans ces sensations mitigées il en était désorienté. C'est que pour un prélat de la campagne, aller au bordel n'était pas dans ses habitudes. À contrario de la ville des plaisir et de lumière, Rome offrait un réseau soigneusement organisé.
La mère maquerelle, sans courtoisie aucune, ouvrit tout de même la porte, le sentiment de honte bien vite étouffé par son irritabilité.
Ouf, une pute. Il aurait été désagréable de se trouver nez à nez avec un quelconque gentilhomme, bien qu'il se devait être évident que nul d'entre eux ne viendrait en un tel endroit.


- Où en étions nous ?
- Hem Il se reprit. Savez-vous où je peux trouver un juvénile ? Peu m'importe la couleur de sa chevelure et son... type. Il cracha se dernier mot comme s'il avait souhaité dire un autre mot qui lui aurait brulé la bouche. Garçon ou fille.
Il jeta un regard à la femme qui venait de rentrer et rajouta comme s'il fallait se justifier, même si lui était persuadé que son déguisement dissimulait son appartenance à une quelconque classe.

- Pour parler bien sûr.
--Le_charmeur
Derrière les tentures:
Félicie allait bien vite en besogne. L'argent seul commandait ses actes, il lui montrerait autre chose ce soir. Il découvrit son torse enlevant sa chemise et passa sa main entre les deux montagnes érigées de pointes pour venir souffler un nom au creux de son oreille.

On me surnomme le charmeur mais appelle moi Drag, ma jolie.

Il la bloqua contre la paroi du mur l'embrassant avec langueur sur les lèvres puis descendant vers la naissance de sa poitrine.
Il s'arrêta un instant et la regarda dans les yeux.


J'ai aussi chaud que toi mais dit moi Félicie. C'est ta première nuit?

Il caressa le galbe de son fessier la regardant toujours. Elle était plus détendue que lui. Comment se fait-il que je sois autant tendu, se demanda-t-il.
--Felicie
Le charmeur l'avait imité. Il profitait même de sa gorge, passant sa main sur ses seins qu'elle lui offrait ce soir. Il lui souffla son nom.

Entendu Drag. Puis-je te demander d'où te viens ce surnom ?

A peine eut-elle achevé sa question qu'elle se fit plaquer contre le mur, et embrasser jusqu'à la poitrine. Son cœur battait à nouveau vite, comme à chaque fois. Et voilà qu'il la caressait.

Ce n'est pas ma première nuit, non. J'ai déjà passé plusieurs nuits avec hommes ou femmes, désireux de ne pas se coucher seuls ces soirs-là. J'y prends à chaque fois le même plaisir.
Te sentir sur moi me donne encore plus chaud même.


A nouveau, Félicie lui baisa le cou, tout en défaisant sa robe. Elle se retrouvait ainsi nue, coincée entre le charmeur et le mur, et pendue au lèvres de Drag.
Elle passa la main sur les braies de son homme, lui intimant par ce geste doux de s'en débarrasser à son tour.
Lyhra
Mais bien sur Messire, pour parler… que pourrions nous faire d’autre au sein des moiteurs de ma maison ?!
 
Le ton qu’elle avait employé, sarcastique avait été légèrement adouci par un regard pétillant, sans aucune méchante malice. Ce drôle de client l’amusait beaucoup. Et puis, bien souvent, ce sont ceux qui paraissaient les plus vertueux qui étaient les pires, aussi vif à la lubricité qu’un avare voyant un sou posé sur le pavé, se penchait pour le cueillir.
 
Du reste, le voici qui se dévoilait, réclamant une jeunesse.
Saint Foutre et voilà qu’Ariane avait été offerte à la jolie rousse. Restait Zabo, jeune certes, juvénile plus tout à fait. S’il voulait un bourgeon à peine velouté, elle n’avait pas de cette marchandise là sous la main.
Elle fit signe aux deux hommes et à la jeune fille d’avancer enfin –celle-ci n’avait encore rien dit- et de pénétrer au coeur de la fournaise, écartant les voiles avec lenteur laissant se dévoiler doucement une intimité rougeoyante.
 
Consciente des regards du deuxième homme, elle lui offrit sans vergogne ce que semblait solliciter son regard, faisant saillir de tendres appâts, une brusque envie d’homme lui prenant le ventre en étau.
Presque frémissante, manquant un souffle ou deux, la maquerelle conduisit ce petit monde non loin du bar, fit asseoir les deux hommes promettant de revenir très vite avec de quoi les satisfaire.
Puis, entrainant la dernière arrivée au bar cette fois, la fit également asseoir et lui demanda de patienter un moment.
 
Attends ici, j’ai quelques affaires à conclure, ensuite nous pourrons parler.
 
Elle eut vite fait de rejoindre Zabo.

Ma jolie, tu n'auras pas eu à attendre longtemps le moment de me montrer quelque reconnaissance. Tu vois les deux hommes là bas, celui de gauche attend un tendron. Enlèves toi quelques années, fais l'innocente, il n'y verra que du feu.
Et puis, tu n'es pas si vieille. Apportes un cruchon de vin et des coupes, Océan va te préparer ça,
elle fit un signe à cette dernière et passa commande tout en retournant s'assoir, balayant la salle d'un regard affûté.

A nous maintenant.
Que puis-je pour toi ?

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--Ninon_de_lenclos


Presque pas d'attente finalement! La porte s'était rouverte sur une dame rousse, qui l'avait fait pénétrer dans un hall aux rouges tentures qui masquaient le lieu...Un regard de biais pour notre homme gentiment aperçu au loin, un accoutrement d'église, elle ne s'était pas trompé...

Décidément, même les pieux finissaient dans la débauche luxurieuse des bas fonds...pas étonnant que l'autre espèce de...de...raaaaaah...ait essayé de la prendre de force. La femme, possible tenancière, s'enquit de sa venue pour une embauche...
Ninon n'eut le temps que d'ouvrir la bouche, de balbutier un simple "euh" et de refermer la pulpe rosée des lèvres alors que la maquerelle s'occupait de ses clients...et l'entraînait à sa suite vers le bar du lieu!

L'ex fille des bains une fois jonchée sur un tabouret suivit les instructions simples et concises de son hôte! Attendre qu'elle revienne...ça lui laissait le temps d'apprécier et se disant qu'elle avait peut être trouvé le meilleur endroit qui soit pour exercer ses charmes.
Une vaste pièce, un bar qui semblait garni si elle en croyait ce qui venait de passer vers la pâle damoiselle qui se tenait assise non loin, c'était propre aussi, et ça, elle y tenait plus que tout vu son passé...

Elle sursauta quand la voix grave féminine retentit à ses côtés.


A nous maintenant.
Que puis-je pour toi ?


Et elle de répondre finalement avec une main sur le coeur pour se remettre de sa surprise:

Ben en fait, j' suis venue pour un travail comme vous l'avez dit...J' viens d' perdre le mien à cause d'un... empressé et j' ai b'soin d'argent! Faut bien vivre de nos jours!
La nudité m'effraie pas, j'étais aux bains et j' suis pas regardante à l'ouvrage, alors si vous pouviez...


La phrase de la jolie brune resta en suspens, à quoi bon la complèter, la dame semblait loin d'être bête et menait déja son monde à profit à ce qu'elle voyait...Restait à savoir si cette dernière avait de la place pour elle...Toute manière, elle ferait n'importe quoi, même récurer le sol s'il fallait!
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