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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Mme_madeleine
C’est le moment, c’est ce qu’elle ne cesse de se répéter. La jeune Ariane est là, devant elle, prête à la suivre. Il ne lui suffirait plus ensuite que de l’amener dans la cuisine, où devait sans nul doute se trouver une ouverture vers la sortie, vers l’extérieur. Hors de la Rose Pourpre. Hors de cet endroit mal famé. Hors de ce lieu de débauche qui lui souille les yeux à chaque regard.
Plus que quelques minutes et l’enfant sera hors de portée des mains d’hommes qui traînent et de leurs idées vicieuses.

Happée par l’image de la fillette, l’intendante remarque à peine le jeune homme assis à ses côtés. Pas avant qu’il ne prenne la parole et qu’il n’essaie de lui voler la petite Ariane. Un instant, Mme Madeleine songe à saisir le bras de la vierge, à ne pas répondre, à ne pas la laisser attendre le verre qu’elle attend. D’ailleurs, cette enfant est bien jeune pour boire de l’alcool, encore un péché qui lui faudrait expier devant le Très Haut.

Mais pour l’heure, il n’est nul question de celui-là, elle doit surtout l’emmener loin d’ici, et sa mission commence plutôt mal. Le regard qui se pose sur le jeune homme est de glace, avant de se radoucir légèrement. Autant que l’intendante le peut, du moins. Sourire ne fait point partie de ses habitudes. Ce n’est pas en souriant qu’on dirige un internat rempli de jeunes filles.
Soit, elle veut fuir avec Ariane, car telle est la décision qu’elle a prise peu de temps auparavant, alors que la peur de voir la fillette déjà aux prise avec un homme lui sciait le ventre, mais elle ne doit pas non plus oublier qu’un esclandre la verrait se faire renvoyer de la Rose sur le champ. Le but de la rousse est de vendre ses filles, pas de les perdre. Malgré que son Seigneur lui pardonnerait bien des choses si enfin la maquerelle entendait raison.

A tâtons, elle doit y aller à tâtons.
Un regard ferme se fixe sur les prunelles de Liebault.


Excusez-moi, je dois m’entretenir avec cette jeune fille quelque instants. Bien sûr, elle reviendra à vos côtés dès que notre affaire sera réglée.

Voilà, le mettre en confiance. Lui faire croire qu’Ariane va revenir. Et puis de toute façon, n’a-t-elle pas vu ce jeune homme descendre aux bains avec le gardien plus tôt dans la soirée. Et deux femmes les rejoindre tour après tour ? Sans nul doute avait-il eu son quota d’acte sexuel pour ce soir. D’ailleurs, il est fort probable qu’un homme ne puisse faire ces choses là qu’une fois en une nuit. Son ignorance sur la chose la dessert plutôt sur l’instant, mais tout ceci lui semble fort logique.

Adoncque, sa main se lève, prête à agripper le fin poignet blanchâtre posé sur le comptoir. Quand soudain, un autre malotru vient contrarier ses plans.
Son visage se tourne et ses yeux clignent comme ceux d’une vieille chouette. Voilà qu’on vient de lui glisser deux bourses remplies d’argent sous les yeux. Seigneur, que doit-elle faire avec ceci ! Son regard se porte sur les poches de cuir. Jamais elle n’aurait cru en arrivant ici qu’elle devrait recevoir des écus pour qu’un homme puisse aller passer du temps avec une femme. C’était hors de ses prérogatives !

Encore une fois depuis son arrivée, l’envie de gifler l’homme qui se tient devant elle la prend, tout comme l’envie de lever la main sur la gardien l’avait prise la veille. Mais là aussi, l’intendante se retient de justesse. Ariane, elle doit penser à Ariane. Aucun scandale, aucun mot plus haut que l’autre, aucune gifle avant que la fillette soit hors de danger, à l’abris.
Finalement, la main qui allait se saisir du poignet se tend vers les bourses posées sur le comptoir. Payer à l’intendante, quelle idée… Oui d’ailleurs, quelle idée ? Pourquoi ce jeune homme n’avait-il pas payé à la maîtresse des lieux.

Fouillant la pièce du regard, elle s’aperçoit que la rousse et le gardien ont disparus. Tout de même, auraient-ils eu l’idée saugrenue de lui confier à elle la gestion du lieu ?
Main serrée autour du cuir, Mme Madeleine est tiraillée entre deux choses : sauver la jeune Ariane, ou faire son travail, chose qu’elle a toujours fait avec le plus grand des sérieux. Dilemme…

En même temps, si c’est elle qui gère un temps la bourse de la Rose, nul homme ne pourra s’enfuir avec Ariane pour lui voler sa virginité avant de passer par elle. Et elle pourra également s’occuper de l’intendance du lieu…
Alors que ces idées font jour en son esprit, la fillette et le jeune homme se sont lancés dans une discussion. Soit, remettre sa mission à plus tard il lui faut. Elle ne peut plus arracher la jeune Ariane à ce client, dorénavant.


Bien, nous aurons cette conversation plus tard, jeune fille. Je vous laisse tous deux, mais je ne suis pas loin.

Message caché à l’intention du jeune : attention à vos mains et à vos idées salaces, je vous ai à l’œil.
Elle se saisit ensuite entièrement de la bourse et va rejoindre la nouvelle employée de la Rose derrière le comptoir pour mettre à l’abri le nouveau pécule de la maquerelle. D’ici, elle peut tout surveiller, et son regard revient régulièrement vers Ariane.


--Ninon_de_lenclos


Ninon depuis le départ de Liébaut n'avait guère perdue de temps, elle avait drapé de nouveau le baquet en bois, veillé à le remplir d'eau propre et était maintenant plongée dans l'armoire à huiles et essences... Un bruit dans les escaliers la fit se retourner et c'est ainsi qu'elle vit apparaître le couple Zabo et Lorenzo! La jeune femme croisée au comptoir en une toute autre compagnie ne semblait pas l'avoir repérée. Déjà elle se défaisait de quelques vêtements ne gardant qu'une simple chainse! La brunette s'avança un peu pour qu'on la voit et souriant aux arrivants les salua d'un signe de tête amical! La catin lui fit alors part de sa requête.

Bien entendu mam'zelle! J' vous conseille cette cuve...l'espace est plus grand que dans un baquet et vous pourrez y plongez à deux! Profitez bien du bain messire et dame!

Un clin d'oeil à sa comparse et d'un geste, elle leur fit signe de se dévêtir pour pénétrer dans l'étendue d'eau, prenant soin d'une démarche empressée d'aller se munir des sels de bains qui parfumeraient les vapeurs et purifieraient les corps! Une fois le flaconet qui contenait la dose nécessaire versé dans le liquide, elle salua d'une inclinaison de buste et se faisant discrète, Ninon s'en alla dans la réserve pour faire son inventaire...S'il lui manquait quelques produits, le stock était conséquent et plus qu'intéressant! Elle garda néanmoins une oreille en direction de la pièce voisine, pour vérifier que les échanges entre sa consoeur et son client se déoulait bien!
Le_gone_lorenzo
[Découverte]

Le jeune gone n'avait pas mis longtemps à rejoindre Zabo, et ne fut qu'agréablement surpris du sublime sourire qu'elle lui adressa. Son sourire illuminait son visage et la rendait plus ravissante et charmante que jamais. Envouté, le lyonnais se laisser attiré vers les étuves, prêtant plus attention aux mouvements de sa dulcinée d'un soir, qu'au marche qu'il s'apprêtait à descendre.
Son regard doux parcourait ainsi aussi bien son visage que c'est trait de plus en plus découvert lorsqu'elle relevait sa robes.
Ses jambes étaient d'une finesse incroyables, et paraissais aussi douce que leur détentrice, Lorenzo s'évaporait alors avec les vapeurs parfumées des étuves.
Ce n'est qu'une fois arrivée sur les dernières marches qu'on le ramena à la raisons, glissant légèrement sur l'une d'entre elle, il manqua de très peu de se finir sur le postérieurs, se rattrapant de son mieux, il n'eut le temps de saisir la discutions entre la maitresses des eaux et Zabo, tachant d'être discret quand au réajustement de ses vêtements décalé par le mouvement.
C'est d'ailleurs un vêtement qui le ramena une fois de plus à la raison. Parcourant le sol du regard, il aperçut d'abord une jupe puis un bustier qui le mena sur les traits de sa comparse.
Remontant du bas vers le haut,il reste bouche bée autant que ces joues rougissais.
Ses traits semblait si fin..et pur, adoucis par la pénombre, on devinais ses formes à travers la chainse,tant dis que ces prunelles brillait dans les ombres.
Le gone avait vu des dizaines de prostituées, toute plus usée les une que les autres, il est vrai.. Mais aucune ne lui avait fait cet effet là.
Toujours sans mots, le petit brun défaisait sa chemise comme d'un réflex machinal, ses yeux quand à eux, était poser sur le visage de la demoiselle face à lui, le coté pervers de son regard avait disparu, sa pureté l'emportée pour l'instant. Mais on ne change pas un homme si facilement il paraît.. Laissant tomber sa chemise au sol, le canut toujours empourpré énonça..


Ce lieux est merveilleux..

Ses prunelles brillante avait rapidemment fait un tour de la pièce, se perdant dans les vapeurs du bain les attendant. Le torse dévêtue, il s'approcha de l'eau pour y passer sa main..la température était esquise, et promettait de grandes chaleurs à venirs..peut importe l'heure était au rafraichissement. Posant les verres et la bouteille sur un rebords opportun. Il servit deux verres bien garnis faisant alors dos à celle qui le perturbée tant.
L'alcool, aiderai c'était certains. Reniflant les effluves d'un des verres il fermait les yeux pour mieux profiter des vapeurs fruitées qui s'en dégager. Le lyonnais avait eu la chance de gouter aux bon vins, celui ci en était un. Tournant talon face à sa douce si peu vêtue, il lui demanda...


Préférez vous boire un verre maintenant, ou que nous enlevions le peu de tissu qu'il nous reste afin de déguster le breuvage dans ce superbe bain ?

Le regard charmeur, le sourire innocent, un jeune homme perdu fuyant sa vie, une catin en devenir, de l'alcool et un bain. Beaucoup de facteurs dont les inconnus restent nombreux. L'équation va t'elle se résoudre ?
--Zabo


[Aux étuves. Alcool.]

Elle rendit son sourire à Ninon et s'approcha de la cuve qui était, en effet, sensiblement plus grande. Elle posa sa main sur son épaule, hésitant à enlever sa chainse. Elle n'était pas d'une nature très pudique mais, elle se sentait un peu gênée tout de même. C'est pourquoi la proposition de Lorenzo lui fit pousser un soupire de soulagement, elle laissa sa main glisser sur son bras sans ôter le tissu et, se tournant vers le jeune homme, elle s'approcha de lui, lui tendant une main blanche, répondant à son invitation.

Un peu d'alcool ne nous fera pas de mal, je pense!

Naïveté d'une phrase peut-être trop sincère, elle appuya ses mots d'un sourire, rougissant en posant ses yeux sur son torse nu. Le peu de contacts charnels qu'elle avait eu jusqu'alors lui avaient laissé du dégoût et de la rage. Au moins, en cet instant, les choses se faisaient calmement et on ne la brusquait pas, et puis, le jeune Lorenzo n'était pas déplaisant à regarder au fond! Peut-être que ça ne se passerait pas aussi mal qu'elle le redoutait, qui sait! Elle avait même entendu dire que certains y prenaient du plaisir!

Elle porta le verre tendu à ses lèvres et le but avec satiété et retenue, même si elle en avait besoin, elle ne voulait tout de même pas passer pour une pochetronne, surtout qu'elle avait déjà pas mal ingurgité d'alcool au comptoir. La tête lui tournait légèrement et elle sentait ses joues en feu, si bien qu'elle porta son autre main à son visage et la passa sur sa joue, sans quitter des yeux le jeune homme.

Elle se recula un peu, appuyant ses reins sur la cuve et, à la fois guillerette et un peu gênée, elle rétorqua au jeune homme.


Hmm, ce vin est délicieux! Océan nous l'a bien choisi!

Plongeant son regard dans celui du Lyonnais.

Et maintenant messire, que voulez-vous faire?


C'est certain, elle ne savait pas s'y prendre et le jeune homme devait s'en rendre compte! Que fallait-il faire? Sans doute, se dévêtir, encore, même si elle prenait toujours ses bains avec une chainse, sans doute, ici, était-ce superflu et puis ensuite? Ensuite... il saurait sans doute faire, lui! Il avait l'air jeune mais semblait connaître ce genre d'endroits. Elle pourrait peut-être faire illusion et il ne se rendrait pas compte qu'elle n'avait jamais rien fait de la sorte? Il suffisait de se laisser guider! Et puis, les autres filles s'en sortaient bien, pourquoi pas elle! Elle n'était pas si gourde que ça tout de même! Sans se départir de son sourire, elle s'approcha un peu plus de lui, si bien qu'elle pouvait le respirer, un frisson la parcouru. Brrr... ça lui fichait la trouille quand même, dans quoi c'était-elle embarquée encore! Un instant, elle eut envie de ramasser ses vêtements et de s'enfuir à toute jambe; oui, mais pour ou? rentrer chez son père? jamais! Non, ses choix étaient fait, elle irait jusqu'au bout, quoiqu'il lui en coûte! Comme pour appuyer la pensée qui lui traversait l'esprit, elle posa doucement sa main sur le bras du gone et le caressa doucement. Oui, là elle faisait illusion.
--Liebault


Si, c’est très bon. C’est juste… fort.

Il sourit à la demoiselle, dégustant une gorgée à nouveau, sans tousser, sans éternuer sous l’effet des bulles surtout. Son père avait tant ri la fois où il avait enfin eu le droit de gouter au précieux vin de Champagne.
Oui, il était bon, ce breuvage. Il en but encore un peu pour se donner du courage et releva les yeux vers la demoiselle, amusé de sa remarque.


Je pense que je vais revenir oui. C’est un lieu très… agréable…

Il se pencha un peu vers la demoiselle et chuchota :

Par contre je ne connais pas tous les us et coutumes de ce lieu et hum…Ca y était, il rougissait comme une pucelle encore ! Euh… pourriez vous m’indiquer à qui je dois laisser de l’argent pour… vous savez, les bains et…

Honteux, enfin à demi, enfin quelque chose comme ça, il piqua de nouveau du nez vers sa choppe, et s’en empara pour y boire, mal à l’aise.
__________
--Ocean.
Océan esquissa un sourire.

"Je ne serre que du bon vin Messire."

Elle mentait un peu mais bon... Il fallait bien être commerçante...
Elle écouta la question du gaziot qui rougissait encore... Ah! A cet âge la peau prend rapidement la couleur rosée, c'est mimi tout plein...

Océan montra discrètement la remplaçante de la maquerelle.

"Je ne suis pas sure, mais je pense qu'il faut aller voir madame Madeleine, si ce n'est pas a elle qu'il faut s'adresser, allez voir le Gardien, c'est l'homme de confiance de la Reyne."


Mais ça, il devait le savoir, d'après ce qu'avait deviné océan, l'homme de confiance, il l'avait vu de très près...


--Fernand_
[Toujours au bar, en attendant qu'on s'occupe de lui]

Le jeune garçon but doucement le breuvage qu'on lui avait donné. Qu'il était fort ! Ils n'y allaient pas de main-morte ici. Mais on ne s'occupait toujours pas de lui ! Se disant qu'il n'y avait peut-être plus de filles à l'instant présent, il fut soulagé d'en revoir apparaître, tandis que leur client payait.
Il regarda à nouveau Océan de ses yeux implorants, presque au bord des larmes d'attendre encore et encore.


Madame, quand va-t-on s'occuper de moi ? Est-ce parce que je ne suis pas un vrai adulte qu'on me délaisse ? Je pense pouvoir être traité du moins comme un client ! S'il vous plaît, pouvez-vous appeler une des filles de la maison pour qu'elle s'occupe de moi ?
--.ariane.


Madame Madeleine passa derrière le comptoir : Ariane échappait donc pour un temps à sa poigne, mais pas à sa solide surveillance. La jeune fille offrirait-elle ici sa virginité, ou serait-elle sauvée auparavant par une intendante qui entend des voix dans sa tête ? La naïve Ariane était bien loin d'effleurer cette question ! Elle lui adressa donc simplement un sourire confiant, elle savait que Madame Madeleine voulait certainement lui montrer comment on procédait à la chose et lui prodiguer discrètement quelques conseils sur les gestes à avoir et les mots à dire, sur la tendresse avec laquelle il fallait traiter le client, oui, sûrement des choses comme ça. Mais maintenant, Ariane voyait bien comment s'y prenaient les autres filles. Elle y arriverait : il ne fallait pas que Madame Madeleine s'inquiète. Et c'est tout ça à la fois que signifiait ce sourire rassurant.

Cependant, le client s'était présenté. Liebault, c'était un nom bien doux et qui coulait sur la langue comme un vin de velours tandis qu'elle le murmurait à son tour.


Liebault ... c'est très joli aussi.

Un nom de chevalier sans doute. Ou peut-être juste d'écuyer, car il était fort jeune. Enfin Ariane n'en avait jamais vraiment vu, mais les contes parlaient bien de beaux jeunes hommes élancés et sveltes à dos de destriers blancs.

Sourde aux propos échangés, elle se perdit à contempler son profil pendant qu'il devisait avec la serveuse, la courbure de son nez, ses lèvres bien dessinées et son menton encore dépourvu de barbe. Son cœur se mit à battre très fort quand il se recula pour boire à sa choppe, elle avait eu peur d'être prise en flagrant délit de regards scrutateurs et inquisiteurs, dignes des plus parfaites godiches de tous les royaumes. Du coup, elle cacha son minois dans son verre en cherchant quelque chose à dire. Quels avaient été ses derniers mots, déjà ? ... Il reviendrait car il trouvait l'endroit agréable ... Un chevalier habitué des bordiaux ... voila que l'image du héros en prenait un sacré coup. L'alcool aidant, elle annonça d'une voix douce :


Moi, je ne reviendrai pas : c'est mon premier et unique soir.

Sachant qu'il se tournerait vers elle, elle rougissait déjà de son audace.
--Liebault


[Au bar]

Hum. Bon. Mais c’est qu’il n’avait pas trop envie d’aller causer au vieux barbon lui, alors il allait attendre que Thorvald et la belle femme finissent de euh… faire ce qu’ils étaient en train de faire dans l’alcove où ils avaient disparu, et puis il aviserait à ce moment là.
Et déjà, la douce Ariane reprenait la parole, alors qu’un maraud beuglait à l’autre bout du bar. Elle était vraiment jolie cette Ariane, mais que faisait-elle là si elle n’était pas une des travailleuses de la belle dame ? Et… Et elle le prenait pour un habitué des lieux, en plus !


Hum, pardonnez moi, dame oiselle, je vous avais prise pour une des… des dames travaillant ici.

Il lui sourit, puis reprit doucement, penchant légèrement la tête sur le coté, intrigué :

Excusez ma curiosité, mais que faites vous ici, si vous n’y travaillez pas ? Et pourquoi n’aimez vous pas les lieux ? C’était la première fois que je… euh… Allez, il allait rougir encore ! Non mais c’était dingue cette affaire ! Il ne pouvait pas discuter sans que son sang afflue à ses joues pour une fois non ? AH ! Voilà ! Boire un petit coup de cette bière pommée, et reprendre : que je venais ici. J’ai trouvé cela très… très agréable, je dois dire.

Mais diablerie, que cette donzelle était jeune. Etait elle aussi jeune que sa sœur, ou bien plus proche de lui en âge ?
Malgré lui, son regard glissa sur la peau pâle, suivit la courbure de son épaule à son cou et… et tomba dans son décolleté. C’était bien joli ces… ces petites choses.
Rougissant, il releva le nez, pour le plonger à nouveau dans son verre, histoire de se donner une contenance. Non, décidément elle devait être plus âgée que Blanche. Blanche, elle, elle n’avait pas encore ce… ça.

___________
--.ariane.


Très agréable ? Vraiment ? Je l'espère ... Enfin je veux dire, c'est rassurant.

La jeune fille sentit plus qu'elle ne vit le regard masculin couler sur elle, sur ses courbes que sa blanche robe mettait en valeur et offrait généreusement aux clients, puis glisser dans l'obscurité du décolleté.
Jolie vitrine en vérité. Mais dont les gestes incertains trahissaient l'innocence.

Un sourire naturel fit briller ses onyx et elle égraina un petit rire en voyant la méprise du jeune homme. Que ferait-elle ici, si ce n'était pour travailler ... mais travaille-t-on vraiment quand on n'a aucun savoir-faire. Non, elle était simplement à vendre, à prendre, à serrer dans ses bras, et avec un peu de chance tomberait-elle sur un client précautionneux. Si Ariane avait une légère appréhension, elle était bien loin de se douter de la violence des hommes. Elle ne savait pas ce qui était arrivé à la vierge rousse, la veille. Elle ne savait pas non plus combien les hommes pouvaient être doués et chavirer ses sens ... mais elle commençait à se douter que quelque chose de cet ordre occupait les usagers des bains ou des chambres ...


Si si, j'aime ces lieux, enfin ... je crois, je n'ai pas tout visité. Me ferez-vous visiter ? Car oui je travaille ici mais pour ce soir seulement. Ce que j'ai à offrir ne peut l'être qu'une seule fois. Un présent de valeur, à en croire la Succube.

Elle n'allait pas raconter qu'ensuite elle rentrerait chez sa pauvre mère, et donnerait l'argent pour faire vivre la famille. Puis que certainement on la jetterait à la rue en la traitant de trainée ... Elle avait sa fierté. Et faire pitié ne donnait pas envie aux hommes, apparemment. Ce qu'ils aimaient c'était le rêve. Et ils devaient drôlement rêver ici : ils remontaient des bains avec tant d'étoiles dans les yeux ! Peut-être celui-ci rêverait-il de dépuceler une jeune fille, histoire de s'entraîner un peu avant le mariage. Parce que maintenant, elle s'en doutait un peu, il ne l'épouserait pas elle. Il semblait bien trop riche. Elle ne serait jamais princesse.
Mais elle voulait bien avoir des étoiles plein les yeux, elle aussi.
--Liebault


Il sourit, gêné, persuadé que la frêle fillette avait surpris son regard. Et il s’embrouillait déjà l’esprit à essayer de comprendre ce que pouvait bien être ce « présent de valeur » que l’on ne pouvait offrir qu’une fois. Seigneur tout puissant, était-elle là pour vendre son pucelage ?
Une fois encore, l’image de la peau d’albatre se superposa avec celle de Blanche, sa sœur, sa sœur déjà promise elle aussi à un seigneur sans héritier, un vieux barbon, sans frères, sans fils. A sa mort, les terres seraient donc directement administrées par Blanche et les enfants qu’elle aurait avec ce…

Les yeux gris, emplis d’effroi, visualisaient maintenant le corps de sa douce sœur broyée entre les mains d’un vieil homme brutal. Et cette petite demoiselle à ses cotés ? Elle aussi elle serait broyée sous le corps du premier client venu ? Où aurait-elle la chance de tomber sur un homme qui s’occuperait un peu d’apaiser ses terreurs ? Un homme comme… le Gardien…

Brusquement, il s’empourpra, au souvenir cuisant des bras musculeux refermés sur lui. Il fallait qu’il commence à s’entraîner aux armes. Pour devenir fort lui aussi. Comme ça il pourrait aussi enserrer entre ses bras qui il voulait. La douce Ninon. Une fragile pucelle. Son épouse. Un bel amant. Qui il voulait.

Prenant brusquement conscience que son silence s’éternisait, il releva les yeux, vers la dame aux liqueurs. Persuadé que toutes deux avaient suivi le même fil de pensées que lui, et avaient dont aussi besoin d'un remontant.


Servez nous à boire s’il vous plait, madame Océane. A vous aussi, ce que vous voulez. Je revoudrais de cette bière pommée s’il vous plait ? Et vous ?

Il s’était à nouveau tourné vers la toute jeune fille près de lui, luttant de toutes ses forces pour que son regard reste ancré dans les yeux de la belle plutôt qu’ailleurs.

Je ne connais que les bains et cette salle vous savez. Mais je vous montrerais les bains si vous voulez. C’est un endroit très… euh…A nouveau, ses joues s’empourprent. C’est l’endroit où il a été dépucelé. Deux fois. Alors forcément.Agréable. C’est un endroit très agréable. Il y a une grande piscine d’eau chaude où l’on peut se tenir debout avec de l’eau jusqu’à la taille, ou un grand baquet de bois où Madame Ninon met des huiles qui sentent bon et qui apaisent. Petit sourire gêné, et murmure un ton plus bas : Mais je crois qu’il y a une dame qui vient d’y descendre avec un client, alors peut être que nous devrions euh… attendre… avant de visiter…

Regard d’enfant qui revient dans les yeux du jeune homme, regard espiègle de qui a envie d’aventures, et ton enthousiaste de celui qui cherche un camarade de jeux, oubliant totalement qu’il parle à une gamine vendant son hymen au plus offrant :

Mais on pourrait aller explorer les autres endroits tous les deux si vous voulez !
__________
--.ariane.


Tandis qu'il restait silencieux et pensif, Ariane tâcha de garder belle posture, le dos légèrement cambré, le buste en valeur, le cou gracile. Un léger sourire figé suspendu à ses lèvres carmines. Mais à l'intérieur de l'enfantine caboche, les questions revenaient invariablement. Comment faire pour plaire, pour attiser l'envie, et surtout à quelle sauce allait-on la manger ? Et puis serait-ce lui, ce jeune homme au doux prénom et qui semblait se désintéresser d'elle et l'ignorer parfaitement, lui préférant la compagnie des souvenirs, des boissons et de leur maîtresse ?

Elle en profita pour promener son regard sur la salle, les tableaux insolents, les tissus violemment pourpres, les coussins affriolants. Elle s'attarda sur le client impatient qui attendait une fille. A la Rose comme dans la vie, il fallait donner de sa personne pour obtenir ce qu'on voulait. En l'occurrence, elle s'apprêtait peut-être même à donner trop : sa virginité, ce devait être ça qui leur faisait peur à tous ... Les mots de Liebault la sortirent de ses pensées :


Et vous ?


Il la regardait fixement, presque froidement. Elle se força à sourire et à paraître enjouée :


La même chose que vous, merci Liebault.

Puis il lui parla des bains et la chaleur dans sa voix commençait à renaître, jusqu'à laisser transparaître un peu plus de naturel. Après tout ils n'étaient que des gamins qui ici se prenaient pour des grands. Ils allaient vivre ce soir-là, chacun à leur manière, un tournant de leur vie, sans même le réaliser vraiment, embarqués par la vie, poussés par leurs parents. Et elle ne put qu'étouffer un rire complice et candide quand il proposa :


Mais on pourrait aller explorer les autres endroits tous les deux si vous voulez !

Oh oui, allons visiter le reste de la maison pendant que la Succube est occupée. J'ai bien le droit de m'accorder une petite pause, et de me dégourdir les jambes.


Elle omit poliment de dire qu'elle avait mal aux fesses à force de rester perchée sur son siège. Les lèvres pincées, elle regarda Madame Madeleine et lui chuchota :
une envie pressante, avec tout ce que j'ai bu, comprenez. Je reviens tout de suite.

Un joli sourire pour faire passer ce léger mensonge, et elle descendit de son tabouret, attendant que son complice l'accompagne.
--Ninon_de_lenclos


La brune estuvière s'affairait à mettre les onguents et huiles dans la réserve, classifiant chaque essence par utilité. Ici le savon...Là, de quoi nettoyer les cheveux! Et à côté de cela, de quoi masser et délasser chaque client.

Les étagères furent garnies de draps blancs qui trainaient de part et d'autres. La jeune femme nota alors mentalement le manque de nourriture,il faudrait donc qu'elle prévoit quelques sucreries, des fruits aussi et pourquoi pas quelques bouteilles goûteuses...Peut être les demanderait elle à celle qui tenait le bar en haut..ce serait le plus sur songea-t- elle.

Ninon tendit l'oreille, ses voisins qui occupaient la cuve semblaient bien calmes...Etaient ils seulement encore là se demanda la jeune femme. Elle hésitait entre jeter un coup d'oeil discret ou entrer pour prendre les escaliers ascendants et monter voir la barmaid...
Finalement, elle entrebailla la porte et avança légèrement...advienne que pourrais!
--Liebault


Et le voilà donc, sautant légèrement au bas de son tabouret, avec un sourire d’excuses vers la jeune serveuse du bar. Un sourire qui dit « désolé de vous laisser seule à vous ennuyer, mais j’ai envie de jouer, je reviendrais ». Un sourire très enfantin, donc.
Et de saisir la main blanche d’Ariane, pour l’entrainer.


On va vers où, à votre avis ? La gauche ou la droite ? Vous savez ce qu’il y a derrière ces rideaux rouges, vous ?

Petit sourire de connivence, comme seuls les gosses savent en avoir, vers la jeune fille, et brusque rougeur au niveau des joues, à nouveau, quand l’adolescent, celui-qui-est-un-homme depuis moins d’une heure, se réveille en lui, regard rivé à la peau nacrée de l’échancrure du col plutôt que dans les yeux clairs. Il se mord la lèvre, incapable de détacher les yeux gris du décolleté, de longs instants. Jusqu’à revenir, lentement, s’ancrer dans ceux de la jeune fille.

Ahem. On va où, alors ?
___________
--Le.masque
[ACTE QUATRIEME]



Il pénétra dans l'établissement de son pas vif et assuré. Il se débarrassa de sa cape et de ses armes à l'entrée, comme tous les visiteurs souhaitant fréquenté le lieu. Il portait une chemise de soie rouge écarlate et un pourpoint de cuir noir strié d'écarlate lui aussi. Ses mains étaient couvertes de gants de cuir de la même couleur.

Son masque n'attira pas les regards. En effet, nombreux étaient ceux qui venaient masqué dans la maison des plaisirs pour satisfaire d'inavouables fantasmes que la morale aristotélicienne reprouvait. Si le monde extérieur à la Cour savait combien de prélats et de nobles venaient pêcher en ces lieux, le scandale éclabousserait les plus grandes maisons du royaume. Mais le monde extérieur ne savait pas et les gens masqués qui allaient et venaient n'étaient pas inquiétés.

Il pénétra dans la grande salle. Où que les yeux se portent, ils croisaient regard taquin, sourire mutin et plantureuses poitrines à moitié dénudées. L'encens avait un parfum entêtant qui semblait vouloir vous emporter vers des rivages inconnus. La douce musique berçait le corps et l'esprit les plongeant dans une bienheureuse apathie. Le lieu tout entier préparait l'être aux plaisirs de la chair.

Il repoussa doucement mais fermement la jeune femme qui venait de se coller à lui, bien décidé à en faire son gagne-pain d'un soir.


Pas ce soir ma belle.

Sa voix était froide, presque... métallique.

Par contre...

Il plongea son regard sombre dans celui de la jeune femme qui ne put que détourner les yeux en voyant la froide inhumanité qui y régnait.

J'ai un message pour la maîtresse des lieux.

Il la saisit fermement sous le menton et la força à le regarder de nouveau.

Tu lui remettras ça. Sans fautes.

Il plaça devant ses yeux une carte de tarot... au dessin inhabituel. Puis il la glissa dans son outrageux décolleté, s'assurant au passage qu'elle était suffisamment effrayé pour satisfaire à sa requête dans les plus brefs délais..



L'instant d'après il avait disparu, récupérant vêtements et armes pour se perdre dans la sombre nuit.
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