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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

Lyhra
Ainsi c’était une ancienne maquerelle… voilà qui, très certainement, expliquait cette arrogance mal réprimée.
La Rousse se sentit mieux disposée envers elle, comprenant instinctivement comme cela avait du lui coûter en fierté d’avoir à quémander du travail comme fille de joie après avoir été patronne.
La vie était ainsi faite d’aléas… un matin l’on s’éveillait au creux d’une opulente couche de satin et le lendemain, savait on ce qu’il adviendrait de notre carcasse ?! Elle pouvait aussi bien aller croupir au fond de la Seyne ou d’un caniveau car la peau d’une catin déchue ne valait pas grand-chose.

La Succube ne savait que trop bien comme les choses pouvaient tourner… n’avait elle pas vu la destruction du Liquoré ? N’avait elle pas porté les chaines d’un marchand d’esclaves peu scrupuleux avant que le destin ne lui offre une chance qu’elle parvint à saisir ?
Ensuite ça avait été énormément de travail et quelques compromis.
Oui, elle pouvait comprendre la déchéance et s’en trouver compatissante.


Je vois… répondit elle doucement.
Il se pourrait que nous fassions affaire toutes les deux, il se pourrait oui…
Mais tu devras perdre tes grands airs songea t’elle aussitôt, et accepter ton sort.

Restait à voir une chose,

D’un mouvement du menton elle désigna l’enfant restée en arrière, muette.

Et cette petite ? Est-ce la votre ?
_________________
--Inigo_balboa
[Toujours dans la rue]

Mon nom y t'avanç'ra pas. T'as cas m'appeller comme t'veux...
Mais j'peux p't'être t'aider pour c'que tu cherches... Tu m'la décris, et tu m'montre l'argent... Pis j'vois si j'peux quequ'chose...



La gamine était décidée à coopérer, c’était une fort bonne chose, ce serait un formidable auxiliaire dans sa traque. L’aide de la petite fille pouvait être fort précieuse. Sans la quitter du regard, il sortit la bourse de la vieille et en tira vingt écus. Iñigo fit un grand sourire à la gamine, il avait abandonné son air revêche. Il n’aurait pas pu le maintenir encore longtemps face à la petite souillon. Il tendit la main avec l’argent vers elle.

- Tou n’as pas dé nom, tane pis, tend la main … Voilà vingt écous. Tou peux les compté … La pétite qué yé cherche à ton âge plous ou moins, elle é blonde é grandé comé toi. Elle doit être joliment habillée et peu à l’aise dans la roue. Elle n’a pas l’habitoude dé vivré dehors comé toi … ou moi.

Il fixa la gamine pour s’assurer qu’elle comprenait bien ce qu’il lui disait, lui laissant ainsi quelques instant pour assimiler … Son accent n’était pas toujours très facile à comprendre. Il reprit :

- Si tou l’as voue ou si tou l’as voie, tou mé dit où et yé vé la cherché, c’est simple, Non ? Sinon tou as peut être une idée d’où elle se cache, c’est oune pétite fille comé toi …. Yé séré souvent à la taberna dou rat crevé. Tout est clair ?

Il marqua une deuxième pause et attendit les éventuelles questions de la gamine.
Rexanne
Accoudée derrière le bar, le désoeuvrement la fait observer les entrées successives de la Rose afin d’occuper sa cervelle à autre chose que la création de pensées lubriques en perspective de sa nuit accompagnée… Non, il valait décidément mieux qu’elle se concentre sur les gens qui entraient et les vas et viens de la salle !
D’ailleurs y’en avait deux qui descendaient vers les bains. Obscure avait finalement ce qu’elle désirait depuis son arrivée ici : un tête à tête avec le Gambiani. Sourire moqueur en coin, pupilles rieuses, cette petite peronnelle allait-elle au moins réussir à aller jusqu’au bout et se le mettre sous la dent ? Pas le temps de s’attarder sur la question, mouvement du coté de l’alcôve de Dem’ qui attire son regard aussitôt, ange gardien qui ne perd rien de sa méfiance, mais le sieur met seulement les voiles, salutation polie de la tête donc avant de suivre du regard sa sortie.
Les jumelles semblaient avoir été embauchées puisque de la maquerelle elles passaient désormais à l’intendante, pour régler les détails de la vie courante sans doute. C’était tant mieux, deux jeunes beautés fraîches et ma foi pas déplaisantes, du moins l’une d’elle puisqu’elle arrivait même à redemander de sa liqueur fleurie. Quatre dames de compagnie donc pour la Rose.

Une voix plus forte s’éleva soudain du doux brouhaha ambiant, la sortant de sa contemplation…

- Holà Succube !
Est-ce là le légendaire accueil de la Rose ?
Des heures qu'on attend un simple verre !


Un regard noir qui se tourne vers le couple qui s’était installé à une table et qui se manifestait de la sorte. Si il voulait à boire suffisait de le signifier, elle allait tout de même pas sauter sur tous les clients et les forcer à prendre un verre ! Une réplique venimeuse était prête à sortir, rabrouant le malpoli ainsi qu’elle l’avait déjà fait avec le dit Dusaan un peu plus tôt mais la Succube fut plus rapide qu’elle, accueillant le reproche avec le sourire et en s’excusant qui plus est. Ben tiens, pis quoi encore ?!?

- Toutes mes excuses Raven...
Rexane va se faire un plaisir de te préparer son meilleur breuvage, offert par la maison il va de soi


Un geste en sa direction… Demandé si gentiment, elle n’était pas sure de s’en faire un plaisir ainsi que le prétendait la maquerelle, mais elle fit toutefois comme si, un ton aussi moelleux de la part de la patronne ainsi que le tutoiement employé… ça sentait les affaires tout ça, alors pas question de faire des siennes.
Elle quitta donc son bar et approcha du Raven en question, sourire coutumier aux lèvres.


– Qu’est ce qui lui ferait donc plaisir au doux sire ?

La boisson n’avait été manifestement offerte qu’à l’homme aussi ne se préoccupa pas t’elle pas outre mesure de la femme à l’allure revêche qui l’accompagnait, la maquerelle, bien que se soit purement impossible, ne semblait d’ailleurs ne l’avoir pas vue. Elle vit Thorvald introduire dans le salon une nouvelle inconnue, le physique avantageux mais pas gracieuse pour un sous, faut te dérider ma belle, tu ne vis qu’une seule fois tu sais ! Encore une qui demandait du travail, mais qu’avait du métier pour une fois. Non loin d’elles deux, leurs paroles n’échappaient pas à la brune tenancière, qui n’y prêtait qu’une oreille, gardant l’autre ainsi que son regard pétillant pour Raven afin de savoir enfin ce que désirait l’impatient.

Les lueurs de l’aube ne sauraient plus tarder maintenant, et la belle s’était un autre type d’impatience qui la démangeait. Boire un verre pourquoi pas, pour l’apéro, mais c’était le plat de résistance de sa nuit qu’il lui tardait d’entamer…
--Dusaan


[Devant la porte,]

sous les gouttes glacées, pluie d'échardes de verre qui éveillaient sa conscience, Dusaan s'était tourné vers Rexanne. Elle grelottait et ruisselait de perles brillantes. Le manteau ... pourquoi n'avait-elle pas pris son manteau ? Il aurait voulu la serrer dans ses bras pour la protéger. Mais tout allait trop vite et, hébété, il regardait ses lèvres bleutées bouger, comme dans un ralenti cotonneux. Ses lèvres sensuelles qui prononçaient des mots prometteurs ... que l'esprit enfiévré et cruel de Dusaan s'amusait à détacher de leur contexte.


- une nuit sur une couche commune à faire des galipettes


Avant de repartir et de le laisser à la rue, elle s'était même collé contre lui pour tester sa vigueur. Bon, certes, le froid ne jouait pas en sa faveur.


... complètement ivre

Rexanne ...

Pressentant son départ, réalisant qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une promenade romantique, il avait murmuré son nom juste avant qu'elle ne s'écarte de lui. Sa joue brûlait encore de son baiser tandis qu'il la regardait remonter les marches. La porte s'était refermée, d'autres personnes étaient arrivées. S'en était-il même aperçu ?... Il était aussi démoralisé qu'il avait été enflammé quelques minutes auparavant. L'effet de l'alcool se dissipait mais il titubait en s'éloignant dans le noir, ivre de son désir pour elle, maudissant des étoiles visibles de lui seul.

Ses jambes le traînèrent jusqu'à son refuge, son aire, où ses rêves furent peuplés de créatures maléfiques s'amusant de ses désirs, se dérobant à ses étreintes et moquant la petitesse de son sexe. Puis il sombra dans un sommeil lourd et réparateur.

Ce ne serait que le lendemain, à la lueur du zénith qu'il s'apercevrait avec épouvante de ce qu'il avait laissé à la Rose.
--Loane
[Toujours sous la pluie]



L'étrangers détacha une grosse bourse de sa ceinture. Il en sortit des pièces, que la mendiante en face de lui compta au fur et à mesure qu'elles tombaient dans la main de l'homme. Vingt écus ! Et il les lui tendit avec un grand sourire. Elle hésita un court instant... Etait-ce un piège ? Peu de fois dans sa vie elle n'avait eu pareille somme entre les mains, même jamais à sa connaissance.

Tou n’as pas dé nom, tane pis, tend la main … Voilà vingt écous. Tou peux les compté … La pétite qué yé cherche à ton âge plous ou moins, elle é blonde é grandé comé toi. Elle doit être joliment habillée et peu à l’aise dans la roue. Elle n’a pas l’habitoude dé vivré dehors comé toi … ou moi.


Elle s'empressa de prendre la poignée de pièces et de les fourrer dans sa besace. Elle était riche !
La description correspondait à la mioche à laquelle pensait Loane, enfin, ce qu'elle comprenait du charabia du petit homme.


Si tou l’as voue ou si tou l’as voie, tou mé dit où et yé vé la cherché, c’est simple, Non ? Sinon tou as peut être une idée d’où elle se cache, c’est oune pétite fille comé toi …. Yé séré souvent à la taberna dou rat crevé. Tout est clair ?


L'étranger était bien naïf, de donner vingt écus à un gueux inconnu, et de demander un rendez vous pour l'information qu'il cherche. La petite crasseuse n'aurait eu quelque chose contre la jolie robe, elle aurait tout bonnement disparu et l'homme ne l'aurait jamais revue. Mais elle voulait voir la gosse se faire attraper. Juste pour une furieuse jalousie, d'être née belle et pas Loane. D'être née riche. Mais elle était à la Cour, maintenant... Et sur qui tombait-elle ? Une dame à la générosité sans pareille. Elles lui avaient échappé, allant dans le bordel le plus riche de la Cour. Mais cette fois la souillone avait eu un regain de chance. De l'argent et une chance de voir accomplir sa vengeance...


J'vois d'quoi tu causes et pas b'soin de s'retrouver à la taverne, la mioche est dans l'bordel, là. C'est une dame à la grande robe noir qui l'a am'née. L'est encore dedans.


Elle montra du doigt la porte en bois massif, surmontée de l'écriteau "La Rose Pourpre".
L'air se fit plus froid, voilà qu'on en était au beau milieu de la nuit. Elle était trempée, mais au moins avait de l'argent, ce dont personne ne se douterait. Elle s'emmitoufla un peu plus dans ses guenilles.


Bon c'pas tout mais j'va à l'abris, il pleuvoit.


Elle retourna quelque pas plus loin sous son porche et s'installa le plus confortablement possible. Elle posa sa coupelle devant ses pieds, un jour pareil, on sait jamais. Puis elle s'adossa contre un bout de mur, et attendit. L'homme allait-il entrer dans le bordel, et ressortir avec la jolie robe ? Se délectant d'avance d'assister à la sortie en mauvaise position de la mioche, elle caressait de la main les pièces enfouies dans sa sacoche.
--Inigo_balboa
[Dans la rue sous la pluie]
J'vois d'quoi tu causes et pas b'soin de s'retrouver à la taverne, la mioche est dans l'bordel, là. C'est une dame à la grande robe noir qui l'a am'née. L'est encore dedans.

La réponse de la gamine lui fit l’effet d’un coup de tonnerre, il s’attendait à tout sauf à cela. Sa proie était donc proche, très proche …
La petite souillon pouvait mentir mais pourquoi ? Pour disparaître avec les vingt écus, aucun intérêt, elle aurait pu filer en promettant des informations et disparaître n’importe où dans la Cour. Elle était assez maligne pour ça, donc il y avait de très forte chance que l’information soit exacte. Au pire un petit tour au bordel n’a jamais tué personne, se dit-il.
Il remercia l’enfant :


- Gracias Preciosa, tou m’as beaucoup aidé.

Il révisa son arsenal : rapière, main-gauche, dagues cachées dans ses bottes, il était paré, prêt à tout …
Une chose le tracassait pourtant, qui pouvait être la dame à la grande robe noire ? Lui mettrait-elle des bâtons dans les roues pour l’empêcher d’accomplir sa mission ? Il le découvrirait bien assez tôt, pas la peine de trop s’en faire pour l’instant avec cette dame en noir, pensa t-il en souriant.
Il frappa à la porte du bordel, et attendit sous la pluie que l’on vienne lui ouvrir. Il avait presque oublié qu’il était trempé.
--Tarah


Le visage presque hostile s'était transformé au fil de son monologue en une expression de compassion qui était insupportable aux yeux de Tarah. Elle ne voulait pas de la pitié mais juste du travail qu'elle ferait de son mieux comme toujours, et c'est ce que la maquerelle finit par lui proposer à demi mot.
Quand cette dernière lui dit qu'elles pourraient éventuellement faire affaire ensemble, un soupir de soulagement échappa à la belle brune et un léger sourire apparu innocemment sur son visage.
Bien sur rien ne laissait entendre que l'affaire était conclut, mais pour le moins la rousse ne l'avait pas traité avec dédain.
Il se pourrait que nous fassions affaire toutes les deux
Ces mots raisonnaient en elle plus comme la promesse d'un partenariat que comme l'esclavage qu'elle s'était attendue à revivre...
Elle aurait dû la remercier, elle aurait voulu la remercier, mais Tarah n'était pas ainsi et elle se contenta de hocher la tête pour dire qu'elle était d'accord sur le principe.


La phrase suivante fait l'effet d'une douche froide à Tarah. Et cette petite ? Est-ce la votre ?
Ses yeux oscillent de la dame à la fillette, le moins que l'on puisse dire c'est que la ressemblance n'était pas frappante, le mensonge ne tiendrait pas, et Tarah n'avait pas envie de mentir à cette femme, omettre peut être le fait qu'elle n'ait rencontré Léna que quelques heures auparavant, qu'elle lui avait juste payé un repas et n'avait pas eu le courage de la laisser avec les malfrats de la taverne... que dire ? Comment le dire ?


Non, Léna n'est pas ma fille, elle m'accompagne, je suis en quelques sorte sa tutrice.
Ne vous inquiétez pas, elle dormira avec moi, je paierai son gîte et son couvert, elle pourra aussi effectuer de menus travaux pour vous le cas échéant.


Tarah savait que ce qu'elle allait dire pouvait compromettre son emploi ici mais de cela elle ne transigerait pas.
Malgré tout en observant la reine pourpre elle pensa que cette femme n'était pas de cette race de vautour prêt à tout pour quelques écus.


Par contre en aucun cas je n'accepterai que Léna n'est le moindre contact avec les clients, lors du service elle restera cloîtrée dans ma chambre ou aux offices.

Ceci étant dit Tarah sourit à la femme en penchant légèrement sa tête.

Enchanté, je me nomme Tarah...

Bien sur elle aurait dû commencer par-là, mais la brune était ainsi, au caractère aussi changeant et à la détermination aussi inflexible comme si chacun de ses pas dans la vie était une épreuve où il fallait sortir vainqueur avant de pouvoir un peu lacher prise.

--Thorvald
Le ton s'était adouci entre la Succube et la nouvelle venue, cependant, Thorvald était resté auprès de la Reine Pourpre, mine de rien.
Une fesse sur un tabouret, il regardait Rexane aller et venir derrière le comptoir, ses courbes voluptueuses, ses gestes fluides, les petites gouttes de pluie qui finissaient de s'évaporer sur sa peau. Un petit sourire si ses yeux croisaient les siens. La nuit tirait à sa fin et le lit les appelait tous, désormais. Pour diverses raisons ... Cela lui rappela qu'il ne savait toujours pas si une chambre lui était réservée. Ce n'était pas vraiment le moment de demander à Chloé, qui avait superbement ignoré son amical cornichon et boudait dans son coin. Il attendait donc que la conversation soit finie pour en parler à la patronne quand on frappa à nouveau à la porte.

Vu l'heure tardive, Thorvald interrogea du regard la Reine. Il s'en doutait un peu, mais avait là confirmation ... Il répondit par un sourire entendu. Un peu de répit ne serait-il pas le bienvenu pour tous ... occasion de se retrouver, en douce compagnie, ou seul face à soi-même, de constater la fatigue dans le reflet d'une glace, d'étirer les corps ...

Il entrouvrit la porte et la coinça discrètement de son pied nu. Un homme trempé comme une soupe se tenait dans la lumière de l'entrée. Thorvald haussa un sourcil. Quelle tenue pour rendre visite à ces dames ...


Messire, si vous venez pour ses pétales, la Rose est fermée. Ayez l'obligeance de revenir demain.
... Cela vous laissera le temps de vous sécher.


_________________________
--La_sentinelle





Qu’est ce qui lui ferait donc plaisir au doux sire ?


La serveuse avait adopté le comportement d'la maquerelle, à savoir, l'ignorer... Soit.
Léger sourire fit se relever le coin d'une lèvre carmin... Elle voulait jouer à ça la succube... Fort bien.


La sentinelle se redressa légèrement. Sans même calculer la jeune femme, elle lança à son intention d'une voix teinté d'ironie et d'nonchalence :

Les chiens adoptent le même comportement que leur maître... On voit qui est le vôtre... Rien d'étonnant... Qui se ressemble s'assemble dit-on.

J'préfère éviter du reste d'boire quoi qu'ce soit provenant d'ici. M'est avis qu'le goût frelaté m'frait vomir.



Se tournant vers Raven elle ajouta afin que tous puissent l'entendre :

Tu as raison ô mon Unique... Le service ici laisse à désirer. Mais comment pourrait-il en être autrement quand on sait qui dirige cet endroit...





Lyhra
Tarah, bienvenue à la Rose...

L'affaire était donc entendue. La gamine n'était pas la sienne et ne traînerait pas dans leurs jambes, c'était bien ainsi et ne nuirait pas à son commerce.

Pour votre petite... protégée, elle pourra aider aux cuisines où dans les chambres, il y a toujours de quoi s'occuper dans cette maison... hors de la vue des clients cela va de soi.

Les carreaux laissaient désormais filtrer un jour encore sombre et gris sale, il était l'heure de fermer les portes et Thorvald le comprit d'un regard alors qu'à l'huis retentissaient encore des coups. Il partit éconduire les importuns.
Il n'était plus temps, aux premières lueurs de l'aube, de céder aux caprices des tardifs. La Rose et ses fleurs avaient besoin de repos avant la prochaine nuit.
Un regard approbateur suivit le nouveau gardien du sérail. Son pas souple plaisait à la patronne...

Mais pour ceux qui étaient déjà dans la place, il fallait trouver moyen de les en faire sortir au plus tôt.
Entre temps Rexane s'était aimablement déplacée pour prendre une dernière commande auprès de Raven et de son laideron qui n'avait pu s'empêcher de distribuer quelques mauvaises paroles, et celles ci, d'une bassesse crasse, sur un ton si ... vulgaire et coulant d'une bouche si épaissie de fiel avaient eu l'effet escompté.
Voir traiter son personnel ainsi qu'elle même de pareille façon...
Une Succube affaiblie et pâlissante se tourna lentement vers la vilaine guenon et d'une voix aussi tranchante que le fil du rasoir d'un barbier répondit,


Il ne me semble pas vous avoir invitée Sentinelle.
Aussi, si la maison vous déplaît sachez bien qu'elle tient la même chose à votre service.
Depuis votre arrivée l'air empeste comme un relent de charogne et la Rose n'est pas coutumière d'une telle compagnie...
Sortez donc !

Elle s'adressa ensuite à Raven, d'un ton redevenu enjôleur,

Quant à toi, Raven... reviens nous débarrassé d'un accessoire aussi ridicule que superflu dans ma maison... nous saurons te bien accueillir, crois moi...
Mais le jour se lève et chacun doit vaquer à ses occupations tu en conviendras.

C'était une façon de les congédier qui n'était point trop inconvenante, du moins si l'on excluait les propos précédemment tenus à la sentinelle.

Oui le jour se levait, c'était l'heure des comptes.
C'était aussi l'heure d'éteindre les chandelles presque consumées et de se glisser hors des dentelles, des satins, des rubans.
D'abandonner la grande salle à ses velours froissés dans un silence complice.
L'heure de frotter son visage pour faire disparaître fards et poudres, traces de baiser.
De retirer les dernières épingles et de laisser les cheveux s'écrouler sur des épaules fatiguées.

L'heure où les catins redeviennent de simples femmes épuisées et blêmes dans le petit jour, n'aspirant qu'à une couche vide pour y dormir tout leur soûl.

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--La_sentinelle



Elle jubilait. Ses propos avaient fait mouche. Elle se délecta du visage fatigué et furieux de la rouquine qui semblait avoir bien du mal à aligner deux mots cohérents les uns à la suite des autres.

Elle aimait ce moment où sa proie sortait de ses gonds pour éructer et vitupérer. Telle l'épeire, elle s'en nourissait, extrayant la colère pour l'amener à son paroxysme, augmenter ce sentiment d'impuissance qui s'emparait alors de l'autre.

Rien n'avait de prise sur elle. A part Raven. Son seul maître.

Sourire en coin, elle s'adossa davantage à sa chaise et allongea ses fines jambes sur le siège qui faisait face. Impassible, provocante.

Alors on s'énerve la vieille, on tient plus la route ? Tsss... C'est pas des façons ça. Bien c'que j'disais. Pas étonnant.

...

Qui se sent morveux, qu'il se mouche.



D'un geste désinvolte, elle sortit un mouchoir de grosse toile et le jeta au pieds de la rouquine.




Lyhra
Le morceau d'étoffe s'étala maladroitement sur le sol.
Il était d'une propreté douteuse mais ce qui émanait de la Sentinelle pouvait il être autrement ?

La Succube posa un pied joliment chaussé dessus, faisant peu de cas de l'invitation d'en user.


Prenez garde... vous êtes ici chez moi et la politesse est de mise,
fit elle avec une moue de dégoût.

Vous avez les manières d'une poissonnière des halles ma petite et même d'une fille de salle je ne tolérerais un tel manque de manières.
Je ne sais pas dans quel ruisseau « on » vous a trouvée mais « on » gagnerait à choisir avec plus de discernement qui montrer en pareil endroit.

Raven était étrangement muet et semblait s'amuser de la joute, un éclat ironique dans ses yeux ne trompait personne.

Faut il comme on le ferait d'un rustre imbibé de vin vous flanquer au ruisseau de force ?
Vous êtes bien sotte ma petite à vous montrer ainsi enragée après moi, cela donne à penser à quel point vous pouvez me craindre...

Un fin sourire flotta sur ses lèvres, d'une malice qu'elle ne se donnait pas la peine de déguiser.

Brisons là, le matin est à ma porte.
Sortez de chez moi et n'y revenez plus.
J'ai à faire...

Elle désirait clôturer l'échange au plus vite car tout le monde avait besoin de repos et cette dinde se posait vraiment mal !
_________________
--La_sentinelle




Lueur moqueuse dans les yeux, la sentinelle sortit une flasque de sous ses braies et la dévissa lentement, yeux rivés, insolents au r'gard de la succube.


Elle porta le goulot à ses lèvres carmins et aspira le contenu avec volupté, avala, répondit tranquillement, accentuant le ton railleur de sa voix :

Tu peux m'envoyer qui tu veux la morue. Faudra juste qu'il ou elle fasse gaffe à son bide j'garantis pas d'maîtriser mon arme...

Moi c'que j'en dis... Raven est v'nu ici pour parler affaire et sans lui t's'rais rien qu'une chiure de mouche... Alors je s'rais toi j'ferm'rais c'qui m'fais office de margoule et pis j'écouterais.


Elle se tut attendant à son tour que son maître parle.
L'autre était enfin disposée à écouter.. Elle avait rempli sa part du contrat. Raven n'avait qu'à faire le reste.


Lyhra
Réprimant avec grande difficulté la réplique cinglante qui lui venait aux lèvres, la Rousse laissa filtrer un regard sournois et ajouta,

Oui je me doute que ça n'a pas du être facile pour toi... quand il m'a offert ce quartier.
Qui peut se vanter d'avoir reçu un tel cadeau de Raven n'est-ce pas ?
Tu n'as pas cessé de te demander comment j'avais pu le remercier...

Sa voix, faussement compréhensive, résonnait sous le plafond bas de la grande salle.
Elle savait la Sentinelle folle de jalousie et son comportement haineux n'en était que la manifestation la plus répugnante.


Et moi je ne garantis pas que tu sortes d'ici sur tes deux jambes.

Elle se dit que cette grue serait très bien au fond de la cave à servir de passe temps à l'évêque pervers qui y était enfermé (ne sachant évidemment rien de son évasion).
Elle imagina aisément comme il serait amusant de les réunir en bas et quels petits jeux sordides ce diable d'homme pourrait inventer.


Sans lui ?
Mais je serais ce que j'ai toujours été, la Reyne des Miracles... ici ou ailleurs ?
Cela n'a que peu d'importance. Ce quartier me convenait il est vrai mais j'aurais ouvert une maison n'importe où ailleurs si nous n'avions pas fait affaire ensemble.
Elle s'abstint de lui demander ce qu'elle, la Sentinelle, serait devenue sans lui. La Succube ne le savait que trop bien, une fille des rues... rien de plus. Une catin à trois sols au ventre mangé de vermine juste bonne à se faire besogner contre une porte.

Ne te mêle donc pas des choses auxquelles tu n'entends rien.

Elle reporta son regard sur Raven, immobile et toujours muet.

Vas tu la laisser se mal conduire chez moi Raven, me menacer, en ta présence, et te faire honte ?!
Elle mérite une correction.
Veux tu que je m'en charge ? ... proposa t'elle d'un ton caressant.
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--Tarah


Tarah remercia silencieusement la maquerelle, sur qu'elle ne le regretterait pas, la brune avait du métier et la notion du commerce. Et malgré son caractère impulsif, elle connaissait ses priorités et était capable de courber l'échine si cela s'avérait nécessaire.
Malgré tout, elle n'oublierait plus jamais qu'elle était libre et même si les modalités de son emploi ici n'était pas encore réglées, il ne semblait pas que celui ci la contraigne à demeurer sous le joug de la rose pourpre si un jour elle voulait reprendre son envol. Il faudrait tout de même en discuter mais pour le moment ce n'était pas à l'ordre du jour naissant.

La "patronne" entama une discussion des plus acides avec une dame qui ne semblait pas la bienvenue. Cette dernière, agressive, montrait l'animosité de leur relation.
Mais ainsi allait la vie des catins dans le royaume, les femmes en étaient jalouses, se cachant parfois derrière une vertue commode ou une violence qui n'avait aucune légitimité.
Elle se recula, cet échange ne la regardait pas le moins du monde. Elle alla s'asseoir sur une des banquettes, la gamine baillait à ses côtés.


Tu dois être bien lasse, allonge toi, nous sommes en sécurité, tu peux dormir tranquille.

Un geste tendre , une carresse sur la joue tendre et les cheveux couleur blé. Tarah était dure mais son coeur bien barricadé renfermait tellement d'affection à offrir...tellement de blessures encore ensanglantés qui si jamais un jour elle pouvait les refermées ce serait sûrement au fond de sa tombe.
Quand la petite épuisée referma ses yeux, Tarah se leva et alla au comptoir, elle ne voulait pas redéranger son employeuse.
La brune s'installa, croisant ses longues jambes effilées aperçues par la fente de sa robe. Elle attendrait que la tavernière ait fini son service en salle, ou que "la reine" ait fini de discuter...de toute les manières elle devrait s'armer de patience. Quelsues questions en suspends et surtout une impitoyable envie d'alcool afin d'apaiser les tensions accumulées depuis plusieurs semaines d'incertitudes



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