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[RP] On ne fait que passer...

Arthurdayne
A peine lancé vers la place du marché qu'il entendit Lilou lui crier que la porte ouest était sécurisée. Rapide hochement de tête. Regard écarquillé, Brom qui se jette dans la mêlée, lance une attaque désespérée. Heureusement pour ce fou, le cheval se cabra et le projeta sur le côté, en retrait des combats. L'a échappé belle, lui. Le bruit d'une cavalcade attira son attention. La garde! Nom de nom, il était grand temps qu'ils dessaoulent, ceux là...

La place du marché. Arthur reprit sa course, laissant la garde soutenir Cruzzi et ses hommes. Il devait savoir ce qu'il en était là bas, et une idée avait germé dans son esprit en état de siège, lui aussi. Débouchant sur la place, ses craintes prirent corps. Une partie des brigands s'était déjà faufilée jusque là, et semait la panique. Quelques villageois courageux s'étaient armés de ce qui leur tombait sous la main, et tentait de faire bonne figure. Rapide coup d'oeil circulaire. Là bas, Bragon. Un peu plus loin, Orckis.

Orckis? Nom de... Une seule idée, qui chasse toutes les autres. La rejoindre. Arthur fusa à travers la place. Trop rapide, pas assez prudent. Un choc violent lui cingla le visage. Il s'affala dans un étal de fruit, percevant vaguement, à travers le bourdonnement de ses oreilles, des rires goguenards. Il secoua la tête, sa vue redevint plus nette. Deux types débraillés, pas bien impressionnants, un éclat mauvais au fond de leur regard. L'un armé d'un bâton, certainement ce qui l'avait cueilli au milieu de sa course, l'autre d'une petite épée à la lame émoussée. Et Orckis qui se battait... Sa main serra la garde de son épée, et il bondit. Un vaste mouvement circulaire, l'autre à l'épée qui plonge, une parade sortie des brumes du temps, Arthur tourna sur lui même. Le type frappa dans le vide. L'autre au bâton ouvrit de grands yeux pleins de surprise. Puis de trouille. Puis de mort. L'épée d'Arthur frappa à l'aine, tailla dans l'abdomen. Fin du mouvement circulaire. Il se retrouva face à l'autre à l'épée, déséquilibré, qui tentait de se ressaisir. Peine perdue, l'épée d'Arthur poursuivit sur sa lancée, de haut en bas, attrapa la brigand à la poitrine, trancha la chair du cou et du visage. L'autre hurla, une gerbe de sang éclaboussa les fruits de l'étal renversé. Nom de... tous les mouvements lui étaient revenus, naturellement, comme s'ils n'avaient jamais cessé de les répéter. Et cet état d'esprit étrangement serein... L'Epée du Matin...

Orckis! Arthur bondit par dessus le corps du bandit agonisant. Quelques pas, puis son corps se pétrifia. L'épée d'Orckis voletait ça et là, de parade en esquive. Son adversaire commit l'erreur de lever son arme, et, avec une agilité toute féline, Orckis plia les genoux et plongea la lame pile là où il fallait. L'autre n'eut aucune chance.

Sa belle vacilla un instant devant le corps duquel la vie s'échappait. Arthur, entre étonnement et fierté de la voir si bien se battre, reprit sa course vers elle. Arrivé à sa hauteur, la voilà qui, le prenant pour un ennemi, envoya sa lame vers lui. La sienne la heurta, l'arrêta, et leur regard se croisèrent, en lieu et place du fer. Soupçon de surprise, puis grand soulagement inondèrent les grands yeux verts de sa belle.

Arthur sourit, puis l'embrassa. Un baiser passionné, fougueux, avec la vague sensation que ce pourrait être le dernier.


Viens avec moi.

Il la prit par la main, courut vers le centre de la place. Plus que quelques combats ici ou là, mais le gros de la troupe des brigands était encore à la porte, à ferrailler avec la garde et les hommes de Cruzzi. Grid et Maybee étaient passés dieu sait où, Lilou entre aperçue devait se battre à la porte, elle aussi. Du moins, il l'espérait... Quelques villageois armés, qui l'avaient reconnu, se rapprochèrent.

Il faut bloquer l'accès à la place! Renversez les étals, placez les en travers de la rue!

Quelques autres, apeurés, sortirent de leur chaumière pour leur prêter main forte. En quelques minutes, ils avaient construit une barricade, derrière laquelle il serait plus aisé de défendre. Planqué derrière un étal renversé, Arthur jaugea la situation à la porte. Il avait envoyé quelques hommes récolter arcs et flèches qui avaient été abandonnés ça et là.

Là bas, une douzaine de brigands ferraillaient toujours, dont ce colosse devant qui les gardes tombaient comme des mouches. Arthur prit une flèche, ajusta son tir. Pas évident, la montagne à cheval bougeait comme un diable. Mais il pouvait l'abattre d'une seule flèche, si seulement elle était bien placée. Le cou était le point faible.

Grande inspiration. Arthur tira. Mais quelque chose l'avait dérangé. Quelque chose qui lui avait échappé. Où étaient les deux autres? Le nain et l'autre? Nom de...

Sa flèche atteint tout de même le colosse, mais au niveau de l'épaule. Au mieux, il serait blessé. Au pire, il ressentirait ça comme une piqure d'abeille. Et maintenant, de nouveaux cris. Arthur se retourna vers l'origine des appels. Un nuage de fumée s'élevait, là bas. En direction de... l'église!
Grid
[ A proximité d'une porte secondaire... Ça sent l'roussi... ]

Son groupe a été scindé un peu plus tôt... Chacun s'occupe d'une des portes annexes... Peut-être le regrettera t-il dans un instant... Peut-être regrettera t-il d'être seul... Seul et si faible.

Continuant sa course vers l'gaillard... Brigand, voleur, meurtrier, pilleur... Peu lui importe. Tout ce qu'il veut c'est l'arrêter. Mort ou vif... ? Question frivole à cet instant... Faudrait déjà qu'il soit à une distance suffisamment faible pour agir... C'est qui court vite c'guignol, il arrive à maintenir le tavernier à bonne distance... Fichtre.
Une feu Duchesse disait de lui qu'il finirait par s'engraisser derrière son comptoir... Et même si à l'époque, il lui rétorquait une sublime grimace pour toute réponse, elle n'en avait pas moins raison...
C'est qu'il se traine un peu derrière ce poltron...
Ouf. Enfin celui-ci s'arrête... Mains écartées et en évidence... Vides.


C’est moi que vous appelez ? Pourri ? Vous devez confondre sans doute.

Il ralentit sa course... Front perlé de sueur... Respiration saccadée... Sourcils froncés. Pourquoi fait-il cela... ? Se rendrait-il ? Déjà ? Léger sourire apparait sur le visage du moulinois.
Toutes les émotions ingérées ces dernières minutes altèrent encore de manière importante ses facultés de raisonnement... Trop inexpérimenté qu'il est... Il a laissé ses émotions le guider... Et il va bientôt le payer. L'adrénaline a beau accroitre ses facultés sensitives... S'il ne sait pas s'en servir, à quoi bon ? C'est donc en garde approximative qu'il s'approche du fourbe ayant sorti sa voix mielleuse pour mieux le tromper...
Regard triomphant se porte sur celui qu'il croit encore sous son emprise, piégé. Jusqu'à ce que tout bascule... Très vite.

Soudain sa proie agit, si promptement qu'il ne réagit pratiquement pas... Le genou de son vis-à-vis touche le sol... Son bras se tend... Les prémices de la réaction du taverniers sont futiles... Il est bien trop tard maintenant...

Dans un hurlement terrible, il s'écroule... Une douleur insupportable lui venant de son mollet lui arrache sa station debout au profit de pavés durs, humides, et glacés...

C'est alors avec la même violence et la même soudaineté qu'il percute le sol et que ses esprits lui reviennent... Non mais qu'est-ce qu'il croyait ? Il pensait vaincre alors qu'il n'a jamais croiser le fer ? Vaincre des ennemis familiers aux combats, au sang, et à la ruse aussi ? Rha. Il se marrerait bien le tavernier... Il se marrerait bien de sa folle course vers son inéluctable défaite. De son incroyable poussée de témérité, mais surtout de naïveté... Oh qu'il se marrerait s'il n'avait une lame de plus de six pouces plantée dans sa chair.
Il voudrait éviter d'hurler... De donner cette satisfaction à son adversaire... De lui montrer que c'est la pire des tortures qu'il ait subit jusqu'alors... Mais il n'y parvient pas... La douleur est trop forte. Sa volonté trop faible.

Il lui faut plusieurs minutes avant d'enfin pouvoir se calmer, gérer sa respiration et arrêter de brailler comme un nouveau-né... Il relève la tête vers son assaillant, il sourit... Un sourire sadique... Insupportable. Et voilà qu'il fait marche arrière... Il va se tirer, le laisser comme ça... Hors de question !


T'fais quoi là ? Ordure ?! T'vas m'laisser comme ça ?! Même pas capable d'finir l'travail ?!

Une misérable raillerie... C'est tout ce qu'il a trouver pour pouvoir le retenir... Fou de sa part ? Peut-être... Son épée n'est même pas à portée... Et il est carrément hors de question pour lui de bouger... Mais qu'importe pour lui.
Là-bas se trouve des personnes à qui il tient, plus que tout. Bien plus que sa propre vie. Lilou... Son aimée, celle qui prédomine en son cœur... Y est peut-être... En train de foutre une raclée à toutes ces pourritures... Saine et sauve... C'est son plus grand souhait à ce moment...
C'est pour cela qu'il s'interdit d'échouer ici... De laisser ce minable accéder à la ville. Un bras le long du corps et l'autre en guise d'appui pour relever son buste. Un regard sur un ton de défi est envoyé au déchet lui servant d'adversaire...
Cruzzi
[A la poursuite de l'homme qui avait enlevé la fillette...]

Cruzzi écouta le brigand toujours aussi lâche de garder l'enfant comme protection. A la vue et au dire du fourbe, il sentit comme un désir violent de le transpercer, de voir cette étincelle dans les yeux le quitté et regarder cet être dépérir à terre comme un vulgaire animal qu'il était!

Qué yé lache la gamine??? Tou té fou dé ma gueule??? Si tou veux me trancher, tranche donc, fais toi plaisir! Yé ne vé pas lacher la gosse coume ça! Yé suis sour qué yé pourrai en tirer oune bonne prix tient! Approche donc! Tou a peur de moi? ou dé blesser oune enfant! Tou est bien arrêté par peu! Tiens, youe donc avec ça!

Cruzzi vit la poupée quitter les mains de l'homme face à lui, tout d'abord perplexe... puis il vit au dernier moment que la trajectoire de celle-ci était bien trop droite... Il aperçut avec retard le dard pointant son visage, dissimulé dans les bouts de chiffons avec lesquels étaient habillé la vielle poupée. Aussitôt il souleva son épée et essaya de faire dévier ce dard. Il pensa l'avoir bien fait qu'alors au même instant il sentit sur sa joue gauche une légére chaleur, puis un picotement certains qui se transforma vite en douleur... il avait été effleuré. Sa joue le faisait souffrir mais en regardant autour de lui il vit des hommes et des femmes à terre inanimés... Des moulinois qui avaient péris sous la lame des brigands. Son cour s'emballa, il redressa son buste, resserra sa main contre le manche de son épée.

Il jeta un coup d'œil à l'animal qui tenait l'enfant, il le vit percuté Bragon... le pauvre s'en était bien fini de ce brigand, bragon allait lui faire la peau. Des cris se firent entendre prés de la porte principale, il s'y rendit en courant évitant les coups d'épée qui volaient, aidant les gardes et les habitants ça et là qui essayaient de défendre la ville.

Les grilles fermés les brigands s'entassaient aux grilles et faisaient le tour de la muraille cherchant des portes secondaire... Interpelant deux maréchaux de son groupe il cria :

Toi et toi...montez sur la muraille derrière ces meurtrières, prenez moi ces arbalètes et faites moi une brochette de tout ces suceurs d'or qui s'entassent...

Les deux maréchaux s'exécutèrent et derrière la grille coté extérieur les brigands commençaient à périr sous la pluie de flèches. Cruzzi appela ses deux autres maréchaux et avec eux se remis au corps a corps prêt de la porte principale. Il aperçut un brigand gigantesque qui faisait du mal au ligne de défense de moulins... Il fallait qu'il trouve quelque chose pour le stopper.
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Orckis
[Sur la place du marché…]

Alors que les combats font rages, que les cris des villageois terrifiés retentissent de tous côtés, au milieu des murmures et des plaintes des blessés, Orckis épée en main avance droit devant feintant et fendant de droite et de gauche, enjambant les corps qui jonchent le sol. Lames qui se croisent et se heurtent avec violence, sentiments mélangés de colère et de dégoût, de trouille et de bravoure, jusqu'à se retrouver bloquée par l'adversaire qui se présente devant elle.

"- Planter son regard dans celui de l'autre pour lui montrer sa volonté et sa détermination ! se dit-elle. Ne rien lâcher… Etre forte…"

Elle lève les yeux, les deux regards se mêlent et se reconnaissent. La dureté fait place à la surprise et au soulagement, c'est Arthur ! Son tendre Arthur qui, aussi soudainement qu'il est apparut devant elle, la prend dans ses bras et l'embrasse avec fougue et passion. Elle n'a guère le temps de comprendre ce qui lui arrive, qu'il la prend par la main.

"- Viens avec moi !" lui dit-il l'entrainant vers le centre de la place du marché où règne un véritable capharnaüm. Les étals sont renversés, les marchandises sont éparpillées sur la chaussée, les volailles effrayées volent en tout sens et les marchands épouvantés se terrent dans leurs échoppes.

Reconnaissant, leur bourgmestre, quelques courageux villageois approchent armes en mains et commencent à les suivre. Hagarde et dans le brouillard de ses pensées, elle l'entend leur donner des ordres pour former des barricades en travers de la rue afin bloquer l'accès à la place. En quelques minutes, les étals se retrouvent enchevêtrés, formant un mur derrière lequel ils s'abritent.

Serein, Arthur semble maitriser la situation, ses longues années passées à guerroyer sur un autre sol y sont certainement pour beaucoup se dit-elle en l'observant alors qu'il tend son arc et s'apprête à tirer en direction de la grande porte. Il décoche sa flèche qui va se planter dans l'épaule du colosse qui malmène les troupes de défenses. Il se retourne tout à coup et elle voit l'expression de son visage changer. Regardant dans la même direction, elle aperçoit un nuage de fumée et des flammes sortir de l'église.

Un seul regard vers lui leur suffit et elle le suit dans une course effrénée pour remonter la rue jusqu'au centre du village où une poignée de brigand a réussit à parvenir.

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--Chekivala
Toujours à la porte secondaire

L’inconscient a réalisé trop tard le risque qu’il prenait, le couteau se fiche dans le bas de la jambe, brisant net son élan, ses hésitations, ses velléités d’en découdre.
La chute est rude, l’épée glisse plus loin, hors de portée, il hurle, remplissant la nuit de ce cri déchirant, cri de surprise d’un homme peu habitué à la douleur.

Cheki ne bouge pas, le sourire devenu sardonique toujours présent, il fixe son adversaire, évaluant ses possibilités de réactions. Pour un peu, il éclaterait de rire, pauvre villageois, pauvre petite chose, si faible, si bien nourrie.

Lentement, il se relève et lui tourne le dos, ne voyant pas l’utilité de perdre plus de temps à finir un boulot sans intérêt. Ses yeux se sont déjà mis à la recherche d’une porte entrouverte, d’une femme apeurée, solitaire sur un pas de porte, à la recherche de renseignements, prête à faire confiance au premier bellâtre venu, dans un besoin de réconfort qu’il ne se gênera pas pour lui apporter.


T'fais quoi là ? Ordure ?! T'vas m'laisser comme ça ?! Même pas capable d'finir l'travail ?!

La fanfaronnade l’atteint alors qu’il a déjà oublié la larve qui se traîne au sol, amenant un rictus d’étonnement sur son visage ?
Quoi ? Il n’en a pas assez le petit nanti ? Il lui en faut plus ?

Un moment d’hésitation, un coup d’œil par-dessus l’épaule lui assure que l’autre n’a pas bougé d’un poil, l’incrédulité devant cette inutile provocation le décide, il veut en avoir le cœur net, voir le visage de celui qui ose en redemander.
Quelques rapides foulées et il est sur lui, un coup de botte éloigne encore un peu l’épée, il se penche et examine le blessé, une lueur curieuse au fond des yeux.
L’homme, ‘fin, homme, façon de parler, est là, incapable de bouger, regard bravache et trouillolieue à zéro. Il exhale une odeur, cette odeur infecte issue de la peur, elle lui sort par tous les pores, dégoulinant en filet de sueur le long de son visage. Une tache douteuse s’étale lentement sur ses braies.

Tu veux mourir manant ? Tu trouves que t’as assez vécu ? Y a pas de problème, je peux t’aider, si c’est c’que tu désires.

Un rire sadique résonne sur les pavés humides, ils ne sont toujours que deux, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Le voleur s’incline encore un peu et approche sa bouche de l’oreille du gamin, lui murmure :


Je suis un voleur, pas un assassin,. Et non, je ne te tuerais pas, je préfère te laisser vivre avec la honte qui t’habitera jusqu’à la fin de tes jours, te rongera de l’intérieur, quand d’autres raconterons leurs exploits.

Cheki empoigne le coutelas fiché dans le mollet, le regard planté dans les yeux de l’autre et arrache la lame d’un coup sec.
Un dernier clin d’œil, un bref éclat de rire et il se redresse d’un bond, abandonnant là le villageois hurlant, se fondant dans la grisaille de l’aube, tel un fauve.
--Kryss_de_norval


[Dans les ruelles vides, près d'une porte secondaire]

Kryss avançait, à pas feutré. Les ruelles étaient étrangement calmes, on entendait à peine le tumulte assourdi des combats, quelques rues plus loin. A part ça, rien ou presque. Les riches quartiers approchaient, elle pouvait presque sentir l'or, ses doigts jouaient machinalement entre eux, comme si les écus les occupaient déjà. Puis tout son corps s'arrête. Plus de respiration, plus de battement de coeur. Un bruit, là bas. Dans l'autre ruelle, qui croisait celle qu'elle arpentait pour l'heure. Une discussion, de vagues mots éructés... Une voix qu'elle connaissait. Celui qui se faisait appeler Chekivala. Furtivement, elle s'approcha de l'angle de la ruelle, adossée au mur, protégée par l'ombre du matin naissant. Petit coup d'oeil risqué. Son comparse était agenouillé devant un homme à terre, une flaque de sang se répandait lentement, comme se répand toujours le sang, nourrissant les pavés mal scellés de la ruelle. Chekivala s'approcha lentement du visage de son vis à vis, et glissa quelques mots à son oreille. Puis il arracha ce qui semblait être un poignard de la jambe de l'homme qui ne retint même pas un cri de douleur. Faible même devant la mort... Son forfait accompli, le brigand disparut dans l'ombre d'une ruelle. L'homme s'efforçait d'atteindre son épée, qui gisait à quelques pas de lui. Pauvre pantin désarticulé, qui grognait chaque fois que sa pauvre jambe bougeait. Serait-ce des sanglots qu'il étouffait? Qu'il était terrible de voir à quoi était réduit un homme lorsque la peur de la mort broyait sa dignité.

Kryss glissa, silencieuse, dans la ruelle, et s'approcha de lui. Elle s'accroupit, hors de sa vue, mais à portée de l'épée qu'il essayait d'atteindre, pauvre espoir auquel il se raccrochait bêtement. Alors que la main de l'homme parvint enfin à se poser sur le pommeau de l'épée, elle referme sa propre main dessus. A ce contact, l'homme sursauté et ravala un cri de douleur. Il peina à tourner son visage vers elle. Il était beau, l'imbécile. Visage ténébreux, on ne savait quoi d'intrigant dans le regard. Elle pencha doucement la tête sur le côté, pour mieux le détailler. Bien sûr, quelques cernes sous les yeux, et la mâchoire crispée par la douleur. Mais il avait une sorte de charme, même crevant de peur, même tombé aussi bas que le plus bas des rats, à ramper au sol pour saisir une lame qui ne lui servirait plus à rien. Sa main toujours posée sur la sienne, elle sourit et secoua lentement la tête, ses tresses de guerrières dansant autour de son visage. Ses yeux bleu glace était volontairement rieur, amusé qu'elle était de le voir en si mauvaise posture. Elle dégaina son poignard, une belle arme incrustée de rubis qu'elle avait gagnée en le plantant dans le coeur de son propriétaire après la lui avoir dérobé.

"Doucement, joli minois."

Elle se releva, et d'un rapide coup de pied, envoya l'épée racler le sol un peu plus loin. Elle glissa son autre pied sous le torse de l'homme, et le retourna tout aussi rapidement, de manière à ce qu'il se retrouve sur le dos. Ses dents serrés laissèrent échapper une nouvelle plainte douloureuse, mais ses yeux ne s'étaient pas détachés d'elle. Elle s'accroupit de nouveau, et doucement, entailla ses braies à hauteur de la blessure. Lorsque la lame effleura la chair ensanglantée, la plainte qu'il tenta vainement d'étouffer était plus déchirante encore. Elle ne cessait de sourire, ses yeux plantés dans les siens, comme dans une caverne sans fond.

"Tu as peur, joli minois?"

Sa lame continuait de remonter doucement le long de sa jambe, délaissant le tissu qu'il n'était plus besoin de déchirer. La pointe mortelle dansait sur le corps de l'homme, Kryss exerçait un pression tout juste suffisante pour sa peau en ressente le picotement, mais sans l'entailler pour autant. Elle prit un malin plaisir à ralentir au niveau de son entrejambe, là où se logeait la plus grande faiblesse des hommes. Son sourire se fit plus grand à ce moment, ses yeux n'avaient toujours pas quitté les siens. Elle remonta ainsi le ton du torse et s'arrêta finalement, la pointe de son poignard appuyé sur sa gorge. Elle amplifia très légèrement sa pression sur l'arme, et une petite goutte de sang exquis, de la même couleur que les rubis incrustés sur la garde, perla au bout de la pointe. Elle avait rapproché son visage du sien, et pouvait sentir son haleine qui exhalait la peur. Son souffle était encore chaud. Ses yeux de glace captait toute l'attention du regard de l'homme. Elle savait ce pouvoir qu'elle avait, ce qui faisait que les mâles la trouvaient si terriblement belle.

"Tu sais comment on m'appelle, joli minois?"

Il allait ouvrir la bouche, lui lancer une injure sans saveur, qu'il prendrait pour du courage. Que le désespoir rend idiot, c'en est déprimant. Elle posa son autre main derrière sa nuque, elle appuya légèrement sur son poignard, de manière à lui faire ravaler tous les mots qui voulaient franchir sa mâchoire, à l'empêcher de tout gâcher. Elle approcha encore son visage du sien, à tel point que leurs deux souffles se nourrissait l'un l'autre.

"Tut tut tut... On m'appelle la mort qui glace. Parce que je réchauffe tant les corps quand j'arrive et les laisse si froids quand je repars... Mais aujourd'hui, la mort éprouve de la pitié. Ce n'est pas un jour pour laisser de la froideur."

Ses lèvres enfermèrent celles de l'homme. Elle alla chercher ce souffle chaud, s'empreignit du semblant de force qui se dégageait encore de lui. Un baiser qui dura de longues secondes, dans le silence de cette ruelle toujours endormie. Elle retira lentement son étreinte, ses lèvres se détachèrent des siennes. Ses yeux se firent plus rieurs encore devant la mine de l'inconnu, pauvre petit villageois perdu. Elle se leva, libérant la nuque et la gorge de l'homme, lui souriant toujours. Sa bouche était toujours ouverte, béate de ce baiser inattendu. Elle pencha la tête sur le côté, et lui souffla:

"Adieu, joli minois."

Sur quoi elle s'évanouit dans l'ombre d'une ruelle proche.
Grid
[ Devant la porte secondaire... Encore et pour un long moment... ]

L'indifférence du gaillard s'envole, il s'approche à nouveau. C'est tout ce que le tavernier espérait. Mais son esprit embrumé ne voyait pas plus loin que ça... Une jambe estropiée et inutilisable... L'épée si loin qu'on aurait le temps de lui taillader chaque parcelle de sa peau avant qu'il ne puisse l'atteindre. La situation est loin d'être brillante, pour ne pas dire dramatique.

La peur s'installe surement dans ses yeux au moment où la prise de conscience s'opère, alors que ceux-ci ne quittent pas ceux de son agresseur. Voir la mort en face... Expression qui prend tout son sens à cet instant. Car même si les stéréotypes d'une silhouette sombre, capée de noir et porteuse de faux sont loin, il sent s'approcher la mort en même temps que ce type. Perte de contrôle totale... Le cœur s'emballe et cogne à un rythme de plus en plus incontrôlable contre sa poitrine, la sueur dégouline de son front à grosses gouttes, des tremblements incontrôlés, une chaleur liquide qui ne cesse de s'étendre sur le sol, de s'écouler de son mollet... Sa vessie... Le corps perd les pédales alors que le mental ne se maintient que difficilement dans la réalité.

Misérable petit tavernier...

Dire qu'il fanfaronnait à certains moulinois qu'il pouvait être tranquille puisqu'il montait la garde. Le pire, c'est qu'il ne pensait pas avoir totalement tort. Mais maintenant... Maintenant, il s'est rendu compte de sa faiblesse, de sa misérable force, alors qu'il croit la mort proche, qu'il la perçoit presque, dans le regard de son vis-à-vis. Les paroles que ce dernier formule avant de s'esclaffer, il ne les comprend pas... Son cerveau n'imprime plus rien. Une seule chose l'occupe. Son futur... Mourir... ? Là ? Maintenant ? Sans rien faire ?

Des murmures atteignent son oreille. Encore une fois, le sens lui échappe. La douleur physique a presque disparue... Comme si ton son esprit se focalisait sur une douleur plus grande encore. Mais psychique. Celle de disparaître. Quelques picotements lui reviennent alors dans sa jambe. Le voleur, ou celui qui se prétend comme tel du moins, a empoigné l'arme enfoncée dans son mollet. Le retour à la réalité est brutal, violent, au milieux d'un hurlement plus puissant que le précédent. Peut-être qu'il est douillet. Ou peut-être pas. Ce qui est sûr c'est qu'il a affreusement mal...

Lentement, le pic de douleur s'éloigne, et les idées se remettent en place. Tout se rassemble, alors que le froid l'envahit progressivement. Maintenant que toutes ces émotions sont passées, il le sent. Les pavés gelés lui glacent lentement les membres. Il ne doit pas rester ainsi. Et personne aux alentours n'est là pour l'aider... Pour soutenir l'être misérable qu'il est. Il doit bouger. Instinctivement, il veut pouvoir reserrer son épée. Sentiment de sécurité bien illusoire dans son état. Mais son esprit meurtri par les récents évènements ne le fait pas voir les choses de la même manière. Il lui faut son épée...

A chaque mouvement, la douleur augmente brièvement. Il contient ces variations comme il peut. Mais des bribes s'échappent néanmoins de ses lèvres. L'avancée est lente... Pénible... Et laborieuse. Le regard se trouble... Toute la colère, la haine et la peur s'unissent pour l'abattre. Il craque. Tel un de ces lombrics il rampe. Chétif. Innocent.

C'est alors que sa main attrape enfin la poignée son épée, qu'une main vient l'aider en se refermant sur la sienne. Il ne manque pas de sursauter évidemment, rameutant par la même, la douleur au niveau de sa jambe. Et s'attendant à trouver un visage ami derrière lui, il force son cou à pivoter. Son regard se plante instantanément dans le bleu profond d'une femme. Jeune. Et belle. Quelques instants, il laisse son regard parcourir les traits doux et harmonieux de son visage. Elle sourit. Comment entrevoir qu'il s'agit d'un nouvel ennemi en pareille situation ? Lui ne l'envisage même pas en tout cas. Mais c'est alors qu'il se croyait sauvé que la belle dégaine une lame.


Doucement, joli minois.

Réaliser que les ennuis ne sont pas encore finis, en même temps qu'il ressent un coup au niveau de sa main, rapidement suivi d'un bruit sec et métallique. Celui du fer rencontrant le pavé. Une force brusque l'oblige à se tourner dos au sol, entraînant un nouveau pic de douleur à se pointer. Il contient un hurlement... Et laisse échapper un gémissement par sa mâchoire crispée. L'esprit perturbé essaie de se rattacher à quelque chose, un repère, pour pouvoir de nouveau fonctionner correctement. Le regard reste fixé sur la donzelle, dans le bleu de ses yeux si profond... Si mystérieux. Elle s'agite, s'active. Le poignard n'est plus visible.
Au même moment, il sent une énième pointe douloureuse le traverser. Puis un picotement lui parcourir la jambe. Étrange mélange entre la douceur du tracé, et la sensation désagréable portée par une lame acérée parcourant sa peau.


Tu as peur, joli minois ?

Pas de réponse. Elle joue avec lui... Et il le sait. Même si le regard de la belle ne la trahit pas. Sa respiration s'accélère, son malaise grandit alors que la pointe de l'arme s'immisce entre ses jambes. Le sourire que la belle affiche n'a rien de sadique, ne laisse rien entrevoir de la perversion qui l'habite. Elle continue de le fixer, et lui fait de même alors qu'il sent les picotements, plus intenses, glisser jusqu'à sa gorge. Sa bouche est sèche, et la pression de l'arme l'empêche de déglutir. Il reste pétrifié, incapable de bouger... Mais c'en est trop cette fois, la colère emmagasinée est sur le point d'être lâchée, expulsée. Quoique... Elle s'approche.

Tu sais comment on m'appelle, joli minois ?

Un seul geste. Une main portée derrière sa nuque. Ce simple geste lui fait ravaler tous ses sentiments, en même temps que ses mots qu'il s'apprêtait à lui lancer.
L'espace séparant leurs visages s'amenuise lentement. Il sent à présent son souffle chaud sur ses lèvres, bref effleurement. Comment décrire ce qu'il ressent à cet instant ? Situation inédite à laquelle il n'arrivera surement jamais à donner de qualificatif...


Tut tut tut... On m'appelle la mort qui glace. Parce que je réchauffe tant les corps quand j'arrive et les laisse si froids quand je repars... Mais aujourd'hui, la mort éprouve de la pitié. Ce n'est pas un jour pour laisser de la froideur.

Et cela se confirme un peu plus quand les lèvres se rejoignent. Contrastes déstabilisant se mêlant... Des paroles à glacer le sang s'opposant à une chaleur partagée. Une douceur fortuite de lèvres inattendues contrastant avec la dureté d'une lame ô combien redoutée sur sa gorge. Les deux forment restent nouées de longues secondes dans cette ruelle désespérément déserte... Jusqu'à ce que la belle en décide autrement. Jusqu'à ce qu'elle le libère de sa douce et meurtrière étreinte. Jusqu'à ce qu'elle lui souffle quelques mots à l'oreille.

Adieu, joli minois.

Sur quoi la belle s'élance avec une vélocité et une discrétion surprenante... Le froid se fait soudain. Lui reste fatalement couché sur le sol, toujours souffrant, fatigué. Toute cette agitation ne lui a même pas permis d'arrêter l'hémorragie qui s'est certes, amoindrie, mais pas stoppée. La mare pourpre entourant son membre meurtri est plutôt conséquente maintenant... Et son visage a très certainement pâli. Sa force, ou du moins, sa vitalité le quitte... Il reste gisant sur le sol humide et froid... Inerte.
Maybee
[pas loin de Grid]

Combien de temps était elle restée à expliquer aux gardes croisés quelques pas plus avant que la ville était attaquée, que le gros des brigands se trouvaient à la porte principale mais qu'il fallait également vérifier les portes secondaires? combien de temps à maudire cette fichue robe trop longue et à se maudire de la porter alors qu'elle a des braies à sa taille à la maison? Trop.. Grid et Lilou étaient déjà devant, loin.
Alors la jeune femme se mit à courir, et ralentit la course en voyant Grid à terre en train d'embrasser Lilou...

bin s'en font pas ces deux là, comme si c'était le moment... bon c'est que ça doit aller... mais?!!!! PUNAISE!!! non! ça ne va pas!

La silhouette qu'elle avait prise pour Lilou n'était pas celle de son amie, un détail qu'elle n'avait pas vu auparavant clochait, la brunette ne portait pas de carquois ni d'arc et n'aurait jamais laisser Grid à terre ainsi. Quelque chose n'allait pas dans cette scène.


Bon sang! Grid!

Course effrénée jusqu'à lui, la femme aperçue au loin avait déjà disparu dans les ruelles.


GRID?!!!! réponds!!!! pardonne moi pour ce que je vais faire, mais j'crois que t'es plus à ça près et tu me remerciera plus tard.. ou pas...

Après avoir inspiré profondément, pris un maximum d'élan, elle gifla violemment le tavernier qui semblait vouloir partir dans un monde meilleur.

Non mon grand, tu restes avec nous, Lilou a besoin de toi et Maë de quelqu'un à enquiquiner. Lilou.. pourvu qu'elle aille bien...

Maybee releva le pan de sa robe pour atteindre la dague qu'elle avait en permanence dans sa jarretière et déchira le bas de sa robe qui ne lui arrivait maintenant plus qu'à mi mollet. Elle sortit une flasque de gnôle de sa besace et apres avoir découpé le bout de tissus en de longs morceaux en imbiba un du liquide alcolisé. Elle se souvint des paroles de Mentaïg, ou plutôt de ses jurons chaque fois que quelqu'un décidait de désinfecter une plaie à l'alcool sans même l'avoir nettoyée à l'eau chaude avant...


oui bin désolée Ment' mais là on fait avec les moyens du bords et au vu de la mare de sang, va falloir agir vite.

Une mare de sang... bel euphémisme... La jeune femme nettoya la plaie à l'aide du tissu imbibé et pu voir l'étendue des dégats.. il faudrait recoudre.. en attendant il fallait arrêter l'hemorragie à l'aide d'un garrot improvisé avec les lambeaux de tissu restant.
Dernière gifle...


GRID! je te demande un dernier effort... tu vois la taverne là bas? c'est pas loin, hein! faut y aller, que tu t'y reposes en attendant qu'on vienne te chercher. Je t'aide, mais faut que tu m'aides aussi j'pourrais pas te soulever seule.
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Aspirante Maréchale de Moulins
Bragon
Bragon avançait le pas forcé, vers la porte principale. « Maybee y serait certainement » (oui, elle n’y est pas, mais comment peut il le savoir ????) Bousculant les idiots qui traînaient sur son chemin, fendant de temps à autre l’air quand une lame, un bâton se levait vers lui. Il avançait, une seule idée en tête, la retrouver. Il avait un peu de mal à lever le bras depuis qu’il avait retiré le dard de métal qui s’était sans doute planté dans une cote. Ca ne lui faisait pas mal, non. Il entendait le chant de « Faucheuse », sa fidèle compagne l’appelait sur le champ d’horreur. Elle était assoiffée d’âmes et de vies qu’elle voulait prendre. Il luttait contre elle ne se focalisant que sur une chose, retrouver Maybee.

Ca se battait durement à la porte, une grande bête, de la taille de Bragon maniait une hache à double tranchant dans un chant ressemblant à celui de « Faucheuse ». L’homme était adroit, et endurant. Ses moulinets ne semblaient pas le fatiguer le moins du monde. Quand bragon lui fit face, sur l’air de leurs haches chantant en chœur, il se mire à danser cette danse terrible qui ne se termine que lorsque l’un des danseurs mets genou en terre. Les armes se croisaient, choquant du plat, enchaînant feintes et frappes, toujours bloquées, glissées, esquivées. Le brigand savait frapper fort, si bien que Bragon, après avoir subi quelque pas de recul sous les impacts décida d’éviter, d’accompagner les frappes. Il enchaina les pas, tels « la feuille d’automne glisse vers le flot de pluie », « le roseau plie sous le vent », « la vache chasse les mouches » (moins joli, mais efficace), « le héron s’avance », « le lapin se terre ». Le vide dans la tête du vieil homme ne faisait place qu’à sa respiration contrôlée, chaque mouvement s’accompagnait d’un souffle, d’une aspiration, rythmant le chant des armes dont chaque extrémité était autant d’assaut possible.
Soudain, Bragon s’effondra en une rotation sur son épaule douloureuse, à la suite de « Faucheuse » qui effectuait « le moissoneur et sa faux », mais la hache n’heurta pas le sol, elle poursuivi sa rotation, flottant au dessus du sol, passant sous l’ancien maître d’arme et finissant sa course sur les chevilles du belliciste. Se retrouvant assis face à son adversaire, surpris d’avoir le sol se dérober sous lui de cette façon, Bragon lui sourit. Prenant appui sur sa hache péniblement, il repoussa l’arme de son adversaire du pied et lui dit :
« Tu me rappelles un de mes élèves… très fort, mais pas assez souple, très puissant, mais il avait peur de tomber. Là, je crains que tu ne te tiennes plus jamais debout fripouille. On se retrouvera sans doute de l’autre coté de la rivière noire. »

S’appuyant sur un mur, Bragon reprenait son souffle, cette fois, il n’avait pas été touché, mais sa chemise était maculée sur le coté gauche. D’un coup de rein il se redressa.

Maybee !
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Arthurdayne
L'église... Diable de diable, qui aurait cru qu'un jour il courrait à perdre haleine pour sauver une église? Personne, à coup sûr, pas depuis qu'il avait cessé d'implorer les dieux, quels qu'ils soient. Pourtant, cette église là, à peine reconstruite, et même s'il n'avait jamais mis les pieds dedans, il n'avait aucune intention de la laisser dévorée par les flammes. Orckis à ses côtés, Arthur avait interpelé quelques villageois pour qu'ils les accompagnent.

A quelques rues de là, ils gagnèrent enfin la place de l'église, après une course effrénée au cours de laquelle ils avaient rencontré quelques groupes de villageois paniqués, qu'il avait envoyé défendre la porte principale. Ils s'arrêtèrent quelques minutes, le temps de reprendre leur souffle et de mesurer la situation. Arthur passa sa main sur le chaume qui qui recouvrait ses joues, quelque chose le démangeait. Il jeta un coup d'oeil à sa main poisseuse. Du sang... Le coup de bâton reçu sur la place du marché, sans nul doute. Il se tâta la tempe, serra la mâchoire lorsque ses doigts ravivèrent la douleur d'une plaie assez mauvaise.

Erf... Pas le temps de s'occuper de ça pour le moment. Les flammes avaient déjà gagné la charpente en certains endroits. Les dégâts seraient considérables, quoiqu'ils fassent. En revanche... En revanche, les incendiaires étaient probablement encore ici. Ce qui ressemblait à des éclats de voix leur parvenait de l'intérieur de l'édifice.

Leur petit groupe s'approcha. Arthur fit signe à deux des trois villageois qui les accompagnaient d'aller se poster, armes au clair, de l'autre côté de la porte. Lui même encocha une flèche et banda son arc. Il distinguait, par la porte entrebaillée, des silhouettes aller et venir, se détachant du brasier. On se battait, à l'intérieur, et immanquablement, les brigands allaient sortir. Arthur n'attendait que ce moment.

La flèche fendit l'air, et cette fois-ci, Arthur ne manqua pas sa cible. Un des brigands était sorti en courant, suivi de son comparse. Le nain et le colosse. Ce fut sur lui qu'Arthur dirigea son tir, et la flèche frappa à l'intérieur de l'avant bras, là où l'armure faisait jointure avec la cuirasse. Un point faible qui pouvait s'avérer fatal. La flèche entra comme dans un motte de beurre et traversa l'avant bras.

Le grand escogriffe, surpris, hurla tant de rage que de douleurs, et lui et son comparse foncèrent dans le tas. Les deux villageois postés près de la porte tentèrent de résister, le temps qu'Orckis, Arthur et les deux autres paysans viennent leur prêter main forte.

Ces deux salopards se battaient bien, à n'en pas douter. Bientôt, deux villageois étaient morts, ou ne valaient guère mieux. Et l'affaire se corsa quand deux autres brigands vinrent se mêler à l'empoignade. Malgré son bras blessé, le plus grand des pilleurs était sans nul doute la plus grosse menace, et Arthur se concentrait sur lui. Mais son flanc douloureux, sa vieille blessure à la jambe et sa sévère entaille au visage ne lui rendait pas la tâche facile. Plus d'une fois, Orckis lui sauva la mise, mais sa belle fut bientôt trop épuisée, et le colosse l'envoya rouler contre le parvis de l'église. Elle tenta bien de se relever, mais son visage tuméfié et l'épuisement eurent raison de ses efforts.

Arthur força son adversaire à se concentrer sur lui. Il ne savait pas comment les autres s'en sortaient, et ne voulait pas le savoir. Seul lui importait de mettre Orckis en sécurité. Il se débrouilla pour détourner le combat, et surveilla du coin de l'oeil sa douce, qui parvint à se mettre à l'abri sur un pas de porte, à quelques pieds de là.

Nom de nom... Son vis à vis ne se servait plus que d'un bras, mais il n'était pas pour autant nécessaire de lui donner un avantage en diminuant son attention... Arthur en paya les frais lorsqu'un vilain coup d'épée, heureusement mal maîtrisé, le frappa à l'épaule et entaille durement la chair.

En quelques pas latéraux, il s'éloigna du grand brigand, qui semblait essoufflé lui aussi. Pas suffisamment toutefois pour l'empêcher de revenir à la charge. Les deux villageois survivants, de leur côté, avaient réussi à mettre à terre un des brigands. Ne restaient plus que le nain et un de ses comparses. Arthur bloqua deux attaques du colosse, parvint à passer une botte qui alla frapper sa cuirasse sans grand dommage, avant d'être surpris par un grondement sourd derrière lui.

Il parvint à pivoter pour distinguer l'origine du bruit sans devoir tourner le dos à son adversaire, et ouvrit de grands yeux effarés.


Diable de...

Au grand étonnement de son adversaire, Arthur plongea sur le côté, en hurlant aux villageois présents:

A l'abri!

Et dans un boucan de tous les diables, le toit de l'église s'effondra, emplissant l'air de cendres et des morceaux de braises rougeoyantes.

Bromanson2
Brom se battait avec les deux géants dans l'église en feu lorsqu'une flèche atteignit l'avant bras du géant. Atrhurdayne et quelques autres villageois virent l'aider à com battre les brigands. Brom était resté dans l'église, à se battre contre l'un des brigands quand tout d'un coup...

Citation:
À l'abri!


La voix d'arthur déconcentra brom. Il tourna sa tête en sa direction...Erreur.... Le brigand comprit aussitôt la nature de cet avertissement. Il frappa le soldat avec la garde de son épée. Brom tituba jusqu'à ce qu'il trébuche sur la rangée de banc et tomba à la renverse. Le coup n'eut été assez fort pour le faire tomber dans les pommes. Brom leva la tête vers le brigand en jurant.

Espèce de!!

C'est alors qu'il comprit avec horreur... Le feu avait fait faiblir le toit de l'église... Et ce plafond tomba lui tomba sur la tête, laissant les flammes s'occuper de transformer cette église en cendres...
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Thelilou
[Toujours devant la porte principale]

Une brunette qui se tient encore là. Qui d'autre? Quelques gardes se faisant massacrer. Un effet de masse vers l'arrière avait entrainé une bonne partie des Moulinois. Pourquoi? Devant elle, un peu plus loin, un colosse. Des brigands, il y en a sûrement d'autres, mais, pour Lilou, le danger vient de lui. De celui qui lui a retourné l'estomac en éventrant plusieurs gardes sans aucune gène. Son ventre dans les talons, la gorge nouée, l'épée à la main, elle cherchait de l'aide du regard. Une hésitation la saisit, une envie de regarder ce qui se passait derrière. De lâcher l'affreux des yeux. Un garde venait de se jeter sur lui, l'inconscient. Une seconde plus tard, une épée lui traversait le torse.

Un haut le cœur saisit Lilou, qui se retourna. Ce n'était pas le premier homme qu'elle voyait mourir ainsi, et plus le temps passait, plus elle y voyait sa propre mort. Ceci dit, pas le temps d'être malade, à peine son regard fut-il tourné, qu'elle comprit. Sa pensée fut envahit par le nuage de fumée noir s'élevant au loin. Le feu... Voilà donc pourquoi ils étaient partis. La brunette comprit et fit volte-face. Elle se devait de rester là. Ils étaient certainement suffisamment nombreux là-bas, et le feu était tout aussi dangereux que les brigands.

Son regard ne mit pas longtemps pour retrouver le colosse. Elle aurait voulu faire preuve de bravoure, se jeter sur lui, mais la volonté de ne pas mourir en cette bataille l'en empêchait. Si seulement elle pouvait attirer l'attention de quelqu'un, l'attaquer à deux... Pas vraiment le temps pour établir un plan, tout se passait si vite autour d'elle... Arthur se battait certainement plus loin, comme beaucoup de ceux qu'elle avait croisé, qui devaient y être encore... Elle espérait, vivants. A cette pensée, une idée s'insinua en elle, la mit mal à l'aise, l'angoissa encore un peu plus. Depuis le début de l'attaque, elle n'avait pas revu Grid. Il était parti pour vérifier l'une des portes... Elle était revenue bien avant lui...
Elle secoua la tête. Il devait être prit dans une bataille plus loin, ou, à s'occuper du feu. Oui...

Quelques secondes écoulées à peine depuis qu'elle est plantée au milieu du chemin... Maintenant, il fallait qu'elle bouge. Et vite...
Sa main se resserra autour de son épée. Prendre son courage à deux mains, pourquoi pas. Elle remonta sa main gauche elle aussi sur le pommeau. Elle s'apprêtait à renoncer à la moindre once de conscience restant en elle, quand une la scène qu'elle vit l'énerva d'avantage... Encore plus que l'autre, là-bas, éventrant à tout va. Lui, était discret. Lui, n'attirait pas l'attention sur lui. Mais il venait aussi de poignarder un des gardes, en plein dos. Une attaque déloyale ne lui suffit pas. Penché sur le cadavre, il fouillait.

N'hésitant plus, c'est sa direction que la brunette prit. En elle, la colère s'était nichée doucement, remplaçant la peur panique qui l'empêchait d'avancer malgré le nœud qui s'était installé définitivement dans son estomac. Après tout, elle s'était entrainée avec Apo, elle s'était entrainée à la caserne, et elle était capable de se battre. Peut-être pas de vaincre une brute comme l'autre, là-bas. Mais lui, cet homme, ou plutôt cet espèce de vautour duquel elle se rapprochait, elle était en mesure de faire face. Les battements de son coeur s'étaient accélérés encore. La courte distance qu'elle venait de parcourir l'amena à se planter à un mètre devant l'homme penché au dessus des cadavres. Le profil se redressa alors, révélant un nez caractéristique des plus crochu. L'épée de Lilou se fit menaçante et s'abattit droit devant elle, sans chercher vraiment à comprendre, ni à laisser le temps à l'autre d'en faire autant.

La vie de son adversaire ne tenait plus qu'à ses réflexes...

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Grid
[ Désespérément immobile devant une porte secondaire... Quoique. ]

Cela fait de longue minutes déjà, que la lame a pénétré son mollet pour ensuite en être violemment retirée, faisant surement plus de dégâts à sortie qu'a son entrée... Et depuis lors, le tavernier n'a rien pu faire d'autre que de rester au sol, et se laisser faire par une donzelle dérangée mais qui a toutefois su l'épargner. Mais lorsque la belle file dans l'ombre vers le centre-ville, une autre bataille s'engage, celle contre un élément qu'on ne pense pas si menaçant de prime abord... Une lutte contre le froid. Un froid terrible largement accentué par la bruine glaciale qui tombe depuis l'aurore. Car déjà il ne sent plus ses extrémités. Ses bras et sa seule jambe utilisable sont engourdis aussi. Sans oublier l'hémorragie incontrôlée de sa jambe meurtrie.

L'espoir s'enfuit de son corps au même rythme que la chaleur, faisant progressivement flancher ses sens...

Bien qu'il soit bel et bien fixe, tout semble tourner autour de lui. Simple illusion signe d'une perte de conscience proche... La vue commence à se troubler alors qu'une nouvelle silhouette s'approche de lui. Tentative ultime de concentration sur un visage qui semble connu... Ami. L'essai de retour à la réalité échoue lamentablement cependant. Alors que son touché est presque inexistant, que son ouïe ne lui laisse percevoir que quelques bribes des paroles de sa sauveteuse et que sa vision s'assombrit dangereusement, il sent un contact violent lui percuter la joue, choc tentant de réveiller avec la même vivacité une conscience fatiguée n'ayant plus la force combattre ce qui l'offense. Mais chaque gifle parvient néanmoins à le ramener un peu plus vers la réalité, dure, froide et douloureuse.

Le voile présent jusqu'alors devant ses yeux se lève lentement, même s'il semble rester le point central d'une sorte de tourbillon. Sa blessure a entraîné une mauvaise irrigation de son cerveau, sa perception reste donc quelque peu altérée.
Cependant, le cris plaintif arraché par une brûlure intense lui parvenant de sa jambe prouve que sa conscience est bien de retour... Bien que celle qu'il reconnait enfin comme étant l'ancienne bourgmestre veuille s'en assuré d'une dernière gifle... Bien plus ressentie que les précédentes, soit dit en passant. Échappement d'un grognement pour lui faire comprendre que d'autres ne sont plus nécessaires.


GRID! je te demande un dernier effort... tu vois la taverne là bas? c'est pas loin, hein! faut y aller, que tu t'y reposes en attendant qu'on vienne te chercher. Je t'aide, mais faut que tu m'aides aussi j'pourrais pas te soulever seule.

Les sons sourds et étouffés qu'il percevait précédemment ont laissé place quelque chose de plus ou moins distinct... Compréhensible du moins. Léger hochement approbatif de la tête. Sa bouche incroyablement sèche l'empêche de parler. Sur son approbation donc, Maybee attrape un de ses bras et le porte jusqu'à ses épaules pour l'aider à se lever. C'est laborieux, pénible, accompagné par des gémissements et des grimaces trop nombreux à son goût. Sans oublier ses membres gelés et très engourdis qui ne facilitent en rien le retour à la position verticale. Enfin en équilibre approximatif, quelques mots bredouillés s'échappent de sa bouche, tellement sèche, en dépit de l'humidité environnante...

Lilou... Les autres...

Sa notion du temps ayant quelque peu déraillé, il lui serait impossible de dire depuis combien de temps il est resté au sol. Mais maintenant que son esprit n'est plus trop embrumé, ses pensées se tournent immanquablement vers eux... Mais surtout vers elle. Alors qu'ils sont certainement en train de se battre et, il l'espère de tout cœur, réussir là où il a échoué de manière déplorable.
Lente avancée s'entame alors... Le regard de son pâle et froid visage recherche vainement un point fixe dans ce monde en perpétuel mouvement rotatif. L'équilibre, instable malgré les efforts conjugués des deux compagnons, parait bien difficile à conserver...
Maybee
[en mode déséquilibrée ]

Grid avait grogné, c'était bon signe, elle avait réussi à le sortir de sa torpeur, le plus dur allait venir...


OUCH! humpf! punaise!


Elle avait beau être un paquet de nerfs et de muscles, du haut de ses 5 petits pieds et de ses 90 livres toute mouillée, Maybee avait du mal à faire le poids face à la stature imposante de Grid, surtout que blessé il avait du mal à se maintenir. Elle l'aida à se soulever tant bien que mal pour se placer sous son épaule, l'équipage était chancelant, on aurait presque pu croire qu'ils revenaient de quelque beuverie si le contexte avait été autre.

Lilou... Les autres...

Je ne sais pas Grid, mais ça doit aller... concentre toi sur tes pas...

Encore un dernier effort, ces quelques pas lui avaient semblé être des lieues à parcourir et c'est avec avec soulagement qu'elle poussa la porte de la taverne.

HOLA?!!!! QUELQU'UN?!!!!

Pas de réponse... Elle aida Grid à s'allonger sur la table et partit dans l'arrière salle vérifier que la taverne était vide et voir si elle ne trouvait pas quelque chose d'utile pour soigner le forgeron. Les quelques mots que Grid avaient prononcés avaient suffit à l'inquiéter, elle ne voulait pas y penser jusqu'à maintenant mais il était évident qu'avec tout le tapage fait par les brigands il n'était pas resté tranquillement "chez Nous"...

Bragon... norf non, ça va, il sait se battre, May n'y pense pas, ça va... Lilou, les autres aussi vont bien... occupe toi de Grid même si tu meurs d'envie d'aller démolir ces bêtes.

Personne... norf, personne à envoyer quérir Lili au dispensaire... de toutes façons c'était trop dangereux... Elle revint avec une marmite pleine d'eau, et quelques draps. Elle alluma le foyer sous la marmite et couvrit Grid d'un drap et de sa cape .

Grid, écoute... je vais devoir te soigner... tu vas morfler, mais ce sera moins pire que quand tu t'es fait entailler. Je vais faire ce que je peux, mais faudra aller voir Lili... pfff j'sais mêmepas pourquoi j'te parle, t'es à moitié là... mais bon, au moins je t'aurais prévenu...

Elle retourna dans l'arrière salle, le ou la propriétaire devait bien avoir de quoi repriser ses vêtements... ainsi que quelques aromates.... thym.. ok... pour le reste, elle ne savait rien, à part que la bourrache était contre la gueule de bois et que l'angélique que Ment' lui avait donnée... L'angélique!!! oui! c'est ça!!! qui ne tente rien...

Retour dans la salle, l'eau montait à ébullition, la jeune femme déchira le drap en plusieurs lambeaux et pris un verre d'eau bouillante avant d'y plonger les bandes de tissu et le thym. Elle fit infuser l'angélique le temps de déchirer les braies de Grid au niveau de la plaie et de se nettoyer soigneusement mains et bras.
Une fois l'angélique infusée, elle tendit le verre à Grid.


Tiens, bois ça, ça va te faire du bien...


Elle l'aida à se maintenir à moitié assis et à boire, l'infusion ne tarda pas à faire son effet... pas étonnant, elle avait mis la dose et l'état de Grid aidait... en quelques minutes il était parti au doux pays des rêves.

Elle sortit les linges de l'eau, trempa l'aiguille dans l'alcool, nettoya la plaie à l'aide des linges. Birk.. c'était pas beau à voir, mais l'hémorragie avait été arrêtée, c'était l'essentiel, on pouvait recoudre...

Leçon de couture no 1: - mettre le fil dans le chas, laisser dépasser un peu de fil
- faire nœud au bout du fil
- piquer l'aiguille dans le tissu à raccommoder, tirer jusqu'au nœud
-piquer en face, et ainsi de suite, en zigzag jusqu'au bout des deux pièces à assembler. finir par un nœud et couper le surplus de fil.

Et voilà! Un forgeron tavernier de réparé! un! par contre, il pouvait se racheter une nouvelle paire de braies ou lancer une nouvelle mode avec une jambe plus courte que l'autre (d'ailleurs cette mode fera fureur à la fin des années 1990 et début des années 2000 chez les jeunes.. mais nous n'en sommes pas là..)

Son œuvre achevée, Maybee laissa un mot à Grid, lui expliquant qu'elle était partie, qu'il était comme neuf et qu'il devait se reposer, elle avait laissé de quoi faire devant la cheminée, il pouvait manger à son reveil.

Après un dernier regard à son patient, une petite prière pour qu'il ne tombe pas de la table à son réveil, Maybee sortit rapidement de la taverne, épée en main, prête à aller en découdre (après avoir recousu...) avec les vilains méchants pas beaux de la porte principale!

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Aspirante Maréchale de Moulins
--Kryss_de_norval


[Dans le quartier des privilégiés]

Féline, Kryss filait à travers les ruelles. Une belle porte ornementée attira son oeil bleu glace. Elle en fit le tour, lentement, à l'affût du moindre bruit suspect. Un des volets de derrière fut fort simple à forcer. Entrée à l'intérieur d'un bond, Kryss se figea. Un léger froissement, par là bas. Vers la porte d'entrée. Un homme en tunique, très certainement. Son pas était trop lourd pour être celui d'une femme. Un bruit sec. Il entrouvrait un volet, pour surveiller le raffut de l'extérieur. Kryss se faufila vers la pièce d'où venaient les bruits étouffés. Ses sens ne l'avaient pas trahi. Un homme, assez corpulent, jetait des coups d'oeil inquiets vers l'extérieur. Une tunique de soie turquoise le drapait des pieds à la tête. La pièce principale où il se trouvait regorgeait de bibelots de toutes sortes, ornés de pierres précieuses et décorés de fines dorures. Un pas, puis deux, puis trois. Elle était arrivée à portée de l'homme. Son poignard habitait déjà son poing, prêt à frapper.

"Adieu, l'homme."

Le riche bientôt mort sursauta, se retourna brusquement et hurla, mais son cri s'étouffa dans sa gorge, émettant un son proche de celui que font les gonds d'une porte mal huilée. Jamais elle n'avait tué lâchement, toujours elle prévenait. La mort était bien plus juste lorsqu'elle s'annonçait. Le poignard sortit lestement du milieu du torse où elle l'avait planté. L'homme la regardait, au fond de ses yeux se nichant désormais plus d'incompréhension que de peur. Il tenta de l'agripper avant de s'écrouler lamentablement au sol, comme une masse de graisse sans vie qu'il était sur le point de devenir. Ses mains griffait convulsivement le sol. Kryss s'accroupit, planta son poignard dans la gorge flasque de l'homme, puis dans le dos, à hauteur du coeur, pour finir le travail entamait. Trois plaies d'où s'échappait la vie, afin d'être certaine qu'il ne pourrait plus jamais voir un autre visage que le sien. En quelques minutes, Kryss vida la pièce de ses plus beaux trésors. Pas besoin de tout prendre, seul ce qui avait le plus de valeur. Bientôt, tous ces objets d'une inutilité criante seraient changés en écus sonnant et trébuchant. Un passage rapide à l'étage, où les économies du mort étaient cachées de manière pathétiquement pitoyable, et Kryss fila par la fenêtre de la chambre. Ne jamais sortir par où l'on était entré. Moulins se réveillait, le vacarme lui semblait un peu plus proche. Une fumée épaisse fendait le ciel, quelque part là bas. Elle glissa sur un toit, à la recherche d'une nouvelle demeure à piller. Un atterrissage souple, sur les pavés d'une ruelle déserte. A gauche, rien, à droite, rien. Comme une ombre, Kryss fila, hantant les ruelles du quartier, s'esquivant chaque fois qu'un bruit suspect lui faisait dresser l'oreille.
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