Arthurdayne
A peine lancé vers la place du marché qu'il entendit Lilou lui crier que la porte ouest était sécurisée. Rapide hochement de tête. Regard écarquillé, Brom qui se jette dans la mêlée, lance une attaque désespérée. Heureusement pour ce fou, le cheval se cabra et le projeta sur le côté, en retrait des combats. L'a échappé belle, lui. Le bruit d'une cavalcade attira son attention. La garde! Nom de nom, il était grand temps qu'ils dessaoulent, ceux là...
La place du marché. Arthur reprit sa course, laissant la garde soutenir Cruzzi et ses hommes. Il devait savoir ce qu'il en était là bas, et une idée avait germé dans son esprit en état de siège, lui aussi. Débouchant sur la place, ses craintes prirent corps. Une partie des brigands s'était déjà faufilée jusque là, et semait la panique. Quelques villageois courageux s'étaient armés de ce qui leur tombait sous la main, et tentait de faire bonne figure. Rapide coup d'oeil circulaire. Là bas, Bragon. Un peu plus loin, Orckis.
Orckis? Nom de... Une seule idée, qui chasse toutes les autres. La rejoindre. Arthur fusa à travers la place. Trop rapide, pas assez prudent. Un choc violent lui cingla le visage. Il s'affala dans un étal de fruit, percevant vaguement, à travers le bourdonnement de ses oreilles, des rires goguenards. Il secoua la tête, sa vue redevint plus nette. Deux types débraillés, pas bien impressionnants, un éclat mauvais au fond de leur regard. L'un armé d'un bâton, certainement ce qui l'avait cueilli au milieu de sa course, l'autre d'une petite épée à la lame émoussée. Et Orckis qui se battait... Sa main serra la garde de son épée, et il bondit. Un vaste mouvement circulaire, l'autre à l'épée qui plonge, une parade sortie des brumes du temps, Arthur tourna sur lui même. Le type frappa dans le vide. L'autre au bâton ouvrit de grands yeux pleins de surprise. Puis de trouille. Puis de mort. L'épée d'Arthur frappa à l'aine, tailla dans l'abdomen. Fin du mouvement circulaire. Il se retrouva face à l'autre à l'épée, déséquilibré, qui tentait de se ressaisir. Peine perdue, l'épée d'Arthur poursuivit sur sa lancée, de haut en bas, attrapa la brigand à la poitrine, trancha la chair du cou et du visage. L'autre hurla, une gerbe de sang éclaboussa les fruits de l'étal renversé. Nom de... tous les mouvements lui étaient revenus, naturellement, comme s'ils n'avaient jamais cessé de les répéter. Et cet état d'esprit étrangement serein... L'Epée du Matin...
Orckis! Arthur bondit par dessus le corps du bandit agonisant. Quelques pas, puis son corps se pétrifia. L'épée d'Orckis voletait ça et là, de parade en esquive. Son adversaire commit l'erreur de lever son arme, et, avec une agilité toute féline, Orckis plia les genoux et plongea la lame pile là où il fallait. L'autre n'eut aucune chance.
Sa belle vacilla un instant devant le corps duquel la vie s'échappait. Arthur, entre étonnement et fierté de la voir si bien se battre, reprit sa course vers elle. Arrivé à sa hauteur, la voilà qui, le prenant pour un ennemi, envoya sa lame vers lui. La sienne la heurta, l'arrêta, et leur regard se croisèrent, en lieu et place du fer. Soupçon de surprise, puis grand soulagement inondèrent les grands yeux verts de sa belle.
Arthur sourit, puis l'embrassa. Un baiser passionné, fougueux, avec la vague sensation que ce pourrait être le dernier.
Viens avec moi.
Il la prit par la main, courut vers le centre de la place. Plus que quelques combats ici ou là, mais le gros de la troupe des brigands était encore à la porte, à ferrailler avec la garde et les hommes de Cruzzi. Grid et Maybee étaient passés dieu sait où, Lilou entre aperçue devait se battre à la porte, elle aussi. Du moins, il l'espérait... Quelques villageois armés, qui l'avaient reconnu, se rapprochèrent.
Il faut bloquer l'accès à la place! Renversez les étals, placez les en travers de la rue!
Quelques autres, apeurés, sortirent de leur chaumière pour leur prêter main forte. En quelques minutes, ils avaient construit une barricade, derrière laquelle il serait plus aisé de défendre. Planqué derrière un étal renversé, Arthur jaugea la situation à la porte. Il avait envoyé quelques hommes récolter arcs et flèches qui avaient été abandonnés ça et là.
Là bas, une douzaine de brigands ferraillaient toujours, dont ce colosse devant qui les gardes tombaient comme des mouches. Arthur prit une flèche, ajusta son tir. Pas évident, la montagne à cheval bougeait comme un diable. Mais il pouvait l'abattre d'une seule flèche, si seulement elle était bien placée. Le cou était le point faible.
Grande inspiration. Arthur tira. Mais quelque chose l'avait dérangé. Quelque chose qui lui avait échappé. Où étaient les deux autres? Le nain et l'autre? Nom de...
Sa flèche atteint tout de même le colosse, mais au niveau de l'épaule. Au mieux, il serait blessé. Au pire, il ressentirait ça comme une piqure d'abeille. Et maintenant, de nouveaux cris. Arthur se retourna vers l'origine des appels. Un nuage de fumée s'élevait, là bas. En direction de... l'église!
La place du marché. Arthur reprit sa course, laissant la garde soutenir Cruzzi et ses hommes. Il devait savoir ce qu'il en était là bas, et une idée avait germé dans son esprit en état de siège, lui aussi. Débouchant sur la place, ses craintes prirent corps. Une partie des brigands s'était déjà faufilée jusque là, et semait la panique. Quelques villageois courageux s'étaient armés de ce qui leur tombait sous la main, et tentait de faire bonne figure. Rapide coup d'oeil circulaire. Là bas, Bragon. Un peu plus loin, Orckis.
Orckis? Nom de... Une seule idée, qui chasse toutes les autres. La rejoindre. Arthur fusa à travers la place. Trop rapide, pas assez prudent. Un choc violent lui cingla le visage. Il s'affala dans un étal de fruit, percevant vaguement, à travers le bourdonnement de ses oreilles, des rires goguenards. Il secoua la tête, sa vue redevint plus nette. Deux types débraillés, pas bien impressionnants, un éclat mauvais au fond de leur regard. L'un armé d'un bâton, certainement ce qui l'avait cueilli au milieu de sa course, l'autre d'une petite épée à la lame émoussée. Et Orckis qui se battait... Sa main serra la garde de son épée, et il bondit. Un vaste mouvement circulaire, l'autre à l'épée qui plonge, une parade sortie des brumes du temps, Arthur tourna sur lui même. Le type frappa dans le vide. L'autre au bâton ouvrit de grands yeux pleins de surprise. Puis de trouille. Puis de mort. L'épée d'Arthur frappa à l'aine, tailla dans l'abdomen. Fin du mouvement circulaire. Il se retrouva face à l'autre à l'épée, déséquilibré, qui tentait de se ressaisir. Peine perdue, l'épée d'Arthur poursuivit sur sa lancée, de haut en bas, attrapa la brigand à la poitrine, trancha la chair du cou et du visage. L'autre hurla, une gerbe de sang éclaboussa les fruits de l'étal renversé. Nom de... tous les mouvements lui étaient revenus, naturellement, comme s'ils n'avaient jamais cessé de les répéter. Et cet état d'esprit étrangement serein... L'Epée du Matin...
Orckis! Arthur bondit par dessus le corps du bandit agonisant. Quelques pas, puis son corps se pétrifia. L'épée d'Orckis voletait ça et là, de parade en esquive. Son adversaire commit l'erreur de lever son arme, et, avec une agilité toute féline, Orckis plia les genoux et plongea la lame pile là où il fallait. L'autre n'eut aucune chance.
Sa belle vacilla un instant devant le corps duquel la vie s'échappait. Arthur, entre étonnement et fierté de la voir si bien se battre, reprit sa course vers elle. Arrivé à sa hauteur, la voilà qui, le prenant pour un ennemi, envoya sa lame vers lui. La sienne la heurta, l'arrêta, et leur regard se croisèrent, en lieu et place du fer. Soupçon de surprise, puis grand soulagement inondèrent les grands yeux verts de sa belle.
Arthur sourit, puis l'embrassa. Un baiser passionné, fougueux, avec la vague sensation que ce pourrait être le dernier.
Viens avec moi.
Il la prit par la main, courut vers le centre de la place. Plus que quelques combats ici ou là, mais le gros de la troupe des brigands était encore à la porte, à ferrailler avec la garde et les hommes de Cruzzi. Grid et Maybee étaient passés dieu sait où, Lilou entre aperçue devait se battre à la porte, elle aussi. Du moins, il l'espérait... Quelques villageois armés, qui l'avaient reconnu, se rapprochèrent.
Il faut bloquer l'accès à la place! Renversez les étals, placez les en travers de la rue!
Quelques autres, apeurés, sortirent de leur chaumière pour leur prêter main forte. En quelques minutes, ils avaient construit une barricade, derrière laquelle il serait plus aisé de défendre. Planqué derrière un étal renversé, Arthur jaugea la situation à la porte. Il avait envoyé quelques hommes récolter arcs et flèches qui avaient été abandonnés ça et là.
Là bas, une douzaine de brigands ferraillaient toujours, dont ce colosse devant qui les gardes tombaient comme des mouches. Arthur prit une flèche, ajusta son tir. Pas évident, la montagne à cheval bougeait comme un diable. Mais il pouvait l'abattre d'une seule flèche, si seulement elle était bien placée. Le cou était le point faible.
Grande inspiration. Arthur tira. Mais quelque chose l'avait dérangé. Quelque chose qui lui avait échappé. Où étaient les deux autres? Le nain et l'autre? Nom de...
Sa flèche atteint tout de même le colosse, mais au niveau de l'épaule. Au mieux, il serait blessé. Au pire, il ressentirait ça comme une piqure d'abeille. Et maintenant, de nouveaux cris. Arthur se retourna vers l'origine des appels. Un nuage de fumée s'élevait, là bas. En direction de... l'église!