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[RP] On ne fait que passer...

--La_marthe
La Marthe l'était partie en forêt cueillir des champignons, l'temps s'y prêtait, même si qu'y faisait un peu frais, on en trouvait toujours dans certains coins, pis c'est l'occasion d'relever quelques collet aussi, un bon civet d'lièvre aux champignons, y a qu'ça d'vrai. Elle s'en réla déjà la vieille quand elle arrive aux portes d'la ville.

Ma doué! qu'est ce qu'encore qu'ce charivari?! l'maire a décrété qu' ce s'rait carnaval avant l'heure?! Il a pas d'autres trucs à nous pondre avant?! c'est qu'j'en ai marre de payer mes impôts, surtout quand on voit où ça passe! des fêtes! l'a pas d'autres idées encore?! f'rait mieux d'pas nous en faire payer, j'suis sure que c'est pour épater la gal'rie ça encore, et surtout les dames...

En rogne, elle presse le pas, histoire de pouvoir mettre son grain de sel là dedans, et d'voir aussi, c'est pas tous els jours qu'on a des fêtes. Une grosse deception l'attend, c'est pas la joie entre les murs, des cadavres partout, des personnes qu'elle n'a jamais vu surtout et bien armés.


OSTIE! ma qu'est ce qu'y c'est y donc passé encore ici?!!!

Elle aperçoit Lilou un peu plus loin, et un drôle de gars un peu avant, avec un arc, l'est à sa portée l'gredin.
Elle s'avance vers lui, lui assène un fulgurant coup de poing dans la mâchoire après lui avoir tapoté l'épaule pour le faire se retourner, effet de surprise que ça s'appelle.
Lui elle l' r'connait, c'etait un gamin du village, l'a jamais été qu'un maraud, d'puis sa naissance il a fait qu'des âneries, l'était parti d'Moulins y a bien longtemps, pour rejoindre une bande de brigand, l'argent et les filles faciles l'avaient attiré... bin v'là où ça mène!
Elle lui casse son arc, ses flèches, le fouille, lui pique son argent y a pas d'raison, bien mal acquis ne profite jamais qui dit l'curé, alors s'il l'a volé, faut qu'ça r'tourne dans uen poche d'honnête gens, elle en particulier. Elle lui prend son arme de poing aussi, une petite épée, elle sait pas s'battre la vielle, mais on apprend su'l'tas hein! Alors elle va aider Lilou, elle l'aime pas bien encore une mère sans mari, mais faut lui r'connaitre que l'village revit d'puis qu'elle est là, alors on va l'aider.
Arthurdayne
L'odeur âcre, la poussière brûlante qui s'insinuait dans ses narines, malgré les efforts qu'il faisait pour protéger son visage, finirent par ramener Arthur à la réalité. Se protéger des brûlures et de l'étouffement, c'était bien beau, mais si l'un de leurs adversaires se relevait avant lui, c'était l'épée qu'il devrait arrêter. Et ce n'était pas un bout de tissu qui bloquerait une lame, fut-elle mal aiguisée.

Alors que les nuées de cendres et de poussières retombaient peu à peu et qu'un calme effrayant faisait suite au vacarme sans nom de l'écroulement de l'église, Arthur jeta un coup d'oeil circulaire. Personne ne bougeait, sauf un des villageois, un peu plus loin. Protégeant d'un bras son visage, tenant de l'autre main son épée, Arthur s'aventura à la recherche du colosse. De loin le plus dangereux. A quelques pas de là, Arthur heurta des pierres et des morceaux de poutre échappés au brasier toujours fumant malgré l'effondrement du toit.

Et sous un de ces monceaux de gravats, le corps du colosse. D'un léger coup de pieds, Arthur vérifia que le brigand était toujours en vie. Un râle lui informa qu'il l'était, et le type tenta de se relever. Mais, allongé sur le dos, un solide morceau de pierre lui bloquant la jambe, le colosse ne fut pas assez rapide. D'un geste vif qui le surprit lui même, Arthur leva l'épée, et la glissa dans l'oeil gauche du brigand. La lame s'enfonça jusqu'à heurter quelque chose de dur, probablement la base de crâne. La mâchoire serrée, le maire de Moulins accentua d'un coup sa pression et dans un craquement sinistre, l'os céda, et la point de l'épée buta contre une pierre. Arthur posa son pied sur le torse du colosse qui agonisait dans un pathétique bruit d'étouffement, et sortit la lame d'un coup sec.

En relevant la tête, se forçant à décrisper la mâchoire et éviter la pensée qu'il avait tué un homme, de sang froid, malgré tous ses serments, d'envahir et d'obscurcir ses esprits, Arthur découvrit trois silhouettes qui le dévisageaient, dont le nain, qui, après quelques secondes de stupeur, prit ses jambes à son cou et disparut dans les nuées de cendres qui retombaient partout autour. Les deux ou trois villageois qui avaient assisté à la scène amorcèrent un mouvement pour le poursuivre, mais Arthur les interpella.

Laissez le filer! Il faut ramener des seaux d'eau pour éteindre le foyer, avant qu'il gagne d'autres bâtiments! Organisez une chaîne, je vous envoies du monde!

Avant même d'avoir terminé de lancer ses ordres, Arthur était reparti dans une course effrénée. Il s'arrêta auprès d'Orckis, toujours sonnée, et caressa doucement sa joue blessée.

Mets toi à l'abri, je reviens très vite, promis...

Avant qu'elle ait pu contester, Arthur repartit à toute jambe, l'épée au poing. Son épaule gauche l'élançait douloureusement, mais il ferait l'étendue des dégâts plus tard. Il lui fallait rejoindre la grande porte au plus vite, se rendre compte de ce qu'il en était là bas. Il croisa quelques groupes de villageois, combattants qui venaient d'en finir avec une poignée de brigands, ou fuyards apeurés qui cherchaient un membre de leur famille. Il envoya les seconds aider à contenir l'incendie, prit les autres avec lui, en direction de la grande porte.

Lorsqu'il y arriva, il fut tout à la fois rassuré et terrifié. La porte éventrée, les cadavres étalés ça et là... Mais des soldats étaient venus prêter main forte aux défenseurs, et une grosse partie des assaillants avaient rejoints dans la mort les villageois qui avaient donné leur vie pour Moulins. Parmi les brigands qui tenaient encore, quand bien même la partie semblait perdue pour eux, l'énorme masse semeuse de mort, le guerrier colossal dans l'épaule duquel Arthur avait fiché une flèche sans que cela semble l'émoustiller, continuait sa moisson cruelle.

Et au milieu des villageois qui luttaient pour tenir face à la tempête que faisait naître la hache à double tranchant du brigand se trouvaient Bragon et Lilou. Arthur, tentant d'oublier le sang qui séchait sur sa tempe, et la douleur lancinante de son flanc et de son épaule, se jeta dans la mêlée, accompagné des villageois recueillis lors de sa course.
--Godomar


Sang, sang, sang. Ses armes tranchent, tailladent, séparent des bras, des mains, parfois des têtes. Rien qu’un ballet macabre et jouissif, les seuls moments il se sent lui, tout simplement. Les autres hurlent, se jettent sur lui, tombent, ne trouvant, dans l’espace couvert par ses bras musculeux et les lames qui les prolongent, que la mort. Ses comparses tombent, eux aussi. Finissent par céder, peu à peu, devant le nombre de soldats et de villageois qui, peu à peu, avaient rejoint la porte. Les deux frères dégénérés se sont faits la malle, sans doute partis récolter un minable larcin.

Ils vont perdre. Etre repoussé. Pas assez organisés, sans doute. Mais l’organisation, il s’en tape. Trop de jours passés à ne rien faire. Trop de semaines à errer, de villages en villages, sans jamais pouvoir rien espérer d’autres que quelques pillages de nuit, rapides et frustrants. Là, Godomar s’en fout. Plus de stratégie, il a toujours laissé ça aux autres. Plus de raisonnement, plus que cette partie de son esprit qui ne s’éveille que lorsque la mort appelle. Ses compagnons de route, rien d’autre qu’un tas de raclures pour la plupart, meurent eux aussi, tout autour. Qu’importe. Lui tient, et tiendra, comme il l’a toujours fait. La rage, la haine, le sang sont les seules choses qui aient un sens, pour l’heure.

Une lame brisée sur le casque d’un soldat, Godomar se saisit, main droite, d’une grande hache à double tranchant, abandonnée là par un des pillards de leur troupe. Et la danse macabre reprend. Jusqu’à ce qu’un vieil homme, massif, au regard dur, vienne jouer les troubles fêtes. Il se défend, son arme glisse, siffle, vient heurter sa jambe. Son cheval se cabre, l’envoie heurter durement le sol de toute sa masse. Godomar se relève, dents serrées. Pas de douleur, la douleur n’existe pas. Juste une colère noire, sourde. Le vieillard a balancé quelques mots. Comme ils aiment jouer les poètes, ces tristes esclaves de leur vie bien rangée.

Mais on ne tue pas Godomar. A peine peut on érafler la carapace qui lui sert de peau. Un pauvre paysan vient le heurter, pose sur lui un regard effaré, qui se vide de toute vie lorsque la lame de l’épée courte, main gauche, qu’il n’a pas lâchée, vient lui titiller les entrailles. Le pantin tombe lourdement au sol, tandis que Godomar se relève. Il cherche des yeux le vieux, trop sûr de lui, parti glaner d’autres lauriers, déjà hors de portée.

Une proie, il lui en faut une. Sa jambe blessée réclame vengeance. Il promène son regard sur les silhouettes désarticulées qui jouent à la guerre. Trouve la proie idéale. La brune, là bas. Elle est agile, mais chétive. Délicieusement chétive. Ses os se briseront sans aucun doute sous sa poigne. Et la trouille de la mort donnera à son joli visage une expression tellement jouissive pour Godomar.

Taillant en deux, au sens propre, dans le groupe qui le séparait de la brunette qui semblait avoir pris le Crochu pour cible, Godomar arriva à sa hauteur, contempla un moment de toute sa masse ce petit oiseau perdu, et referma violemment sa main gauche sur le bras d’épée de la pucelle. Elle tourna la tête, leva les yeux, un éclair d’horreur traversa ses prunelles.

Jouissif…
Thelilou
Une brunette l’épée à la main. Et c’est que l’tout tremble… La pointe de l’arme n’est pas vraiment assurée, mais Lilou est déterminée. Sauf qu’elle aurait du agir plus tôt. Ce n’est pas vraiment la peur qui la retenait… Et pourtant, elle était plantée là. Ne plus attendre, ne pas réfléchir. C’est que y’en a d’autres qui continuent leur massacre sans attendre, et eux ne se posent pas de questions. Seulement, la tavernière n’a jamais eu à tuer quelqu’un auparavant, et ce n’est pas une mince affaire… Se rabrouant, s’obligeant à agir, ses muscles se tendirent lorsqu’elle avança son bras d’un coup sec, prête à venger les quelques dépouilles que l’homme au nez plus que crochu avait détroussé.

Et pourtant... Ce n’est pas la chair de l’inconnu que sa lame rencontra. Mais tout simplement le vide. Son bras ne bougeait plus. Une main d’acier s’était refermée sur l’avant-bras de Lilou. Dans un sursaut, elle se retourna. Son regard croisa celui de son assaillant. Plus grand, plus large, plus terrifiant. La brute qu’elle ne quittait pas des yeux quelques minutes plus tôt. Pourquoi ? Pourquoi alors qu’elle avait abandonnée l’idée de s’en prendre à lui, qu’elle avait changée de cible dans un sursaut de conscience et d’envie de vivre, celui-ci l’avait-il rattrapé ? Il n’était pas sur un cheval quelques instants plus tôt ? Qu’est-ce qu’il faisait là, à retenir son bras. La peur du se lire dans son visage, car Lilou aperçu un sourire se dessiner sur les lèvres de son agresseur. Des traits à vous glacer le sang.

Un frisson lui parcouru l’ensemble du corps.

Puis, d’un coup, elle réagit. Cherchant d’abord à libérer son poignet, elle tira dessus, se débâtit, mais la prise de l’homme était telle qu’elle l’obligea à lâcher son épée. Sa deuxième main voulu frapper, elle fut arrêtée aussitôt. La force du brigand la dominait totalement. Le nœud qui s’était fiché au creux de son estomac se mit à resserrer son étreinte à son tour, signe d’une peur panique. Lui, le molosse, n’avait pas hésité à massacrer les soldats qui s’étaient retrouvés sur son chemin. La vision d’un crane broyé sous un coup s’infiltra alors jusqu’à elle, la poussant à se débattre d’avantage. Elle ne se laisserait pas abattre… Pas aussi facilement. Elle ne voulait pas mourir, pas maintenant… Les soldats Moulinois non plus, et pourtant, leur corps gisaient à quelques mètres plus loin. Son esprit tournait à plein régime… Elle se demandait où étaient les autres… Si quelqu’un la verrait… Si on viendrait l’aider à temps… Puis, prenant conscience de la pagaille tout autour d’elle, elle perdit espoir, l’espace d’un instant…

Dans un réflexe, elle se ressaisit, leva le genou cherchant à atteindre un point sensible chez l’homme, chez tous les hommes… En y ajoutant toute la force qu’elle pu…

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Shan169
Direction, les quartiers riches, ces beaux quartiers qui n’étaient pas épargnes par les vagues d’envie de pauvres paysans et qui surplombaient de leur « architecture » le village.
Essoufflé, harassé, le jeune homme court, sans but fixe, le danger l’accueille les bras ouverts…
Ruelles vides, cris d’hommes presque animaux fusant des remparts ; cris de victoire, cris de détresse ; étales renverses par la folie de la peur, portes barricadées…sauf une, tiens ?
Il s’arrête, s’approche, entrouvre la porte qui la « supplie », un corps inerte…
Le jeune homme frissonne, un mort…pour la première fois…
Il fouille un peu partout dans la maison, il n’y a personne…a part des objets de valeur dérobés.
Il sort vite, écœuré par ces scènes atroces, il décide de fouiller encore une fois le quartier…
A l’angle d’une maison, il rencontre une silhouette ; féminine de préférence ; mais inconnue.
Elle se met soudainement en garde, elle l’a entendu….
Il a compris, c’est elle l’assassin.
Sans arme, il est en position défavorable, mais il ne peut plus fuir maintenant.
Ne pas sous-estimé l’adversaire, encore moins si c’est une femme, vu les marques de ses mains on comprend mieux….



--Kryss_de_norval


[Dans le quartier des privilégiés]

Besogne effectuée, larcin bien planqué, Kryss fila, féline, à travers la ruelle. Des bruits de pas alertèrent ses sens, et elle fit volte face avec agilité, avant de disparaître dans une ruelle adjacente. Tapie contre le mur d'une bâtisse, elle guetta les échos de la course des intrus, qui s'éloignait. Et ce n'est qu'en se retournant pour reprendre le fil de ses discrets pillages qu'elle se rendit compte qu'on l'observait. Elle ne l'avait pas senti arriver, ce blondinet. Soldat, vu ses habits, la manière dont il se tenait et la regardait, comme à l'affut du moindre de ses gestes. Elle, d'instinct, avait dégainé son poignard, incrusté de rubis. Cette arme, elle l’avait retirée du cœur de son premier amant, après l’y avoir planté. Depuis, elle ne lui avait jamais failli. Et ce n’était pas ce blondinet de soldat qui allait déroger à la règle. D’autant plus qu’il n’a pas l’air d’être armé. Un soldat désarmé… intéressant.


"Tu n’aurais pas du croiser ma route, petit garçon."

Pas le temps de le laisser répliquer, Kryss fonça sur lui, déviant sa course au dernier moment, pour surprendre sa défense. Elle tenta de le frapper au côté, mais il était plus souple qu’il n’en avait l’air. Oui, entraînement de soldat, à n’en pas douter. Mais elle n’en ferait qu’une bouchée. Armé, il lui aurait donné du fil à retordre. Son sourire carnassier précéda de peu une nouvelle attaque. Elle le toucha à l’épaule, aurait voulu taillader le cou. Il envoya un de ses poings, elle évita d’un mouvement fluide, lança de nouveau son poignard à la rencontre de la chair. La lame ripa contre la cuirasse qu’il portait, et elle profita de sa chute feinte pour le déséquilibrer en envoyant son pied heurter violemment ses jambes. Déséquilibré, le soldat fut néanmoins assez rapide pour éviter le coup de poignard mortel qu’elle lui avait envoyé sous le menton. Il parvint même à la toucher, d’un coup de pied qui rencontra son bras désarmé. Alors tout se passa très vite. Elle repéra un petit tonnelet qui pouvait lui servir, se jeta sur son adversaire, le fit reculer jusqu’à son allié improvisé. Le soldat se prit les pieds dedans, trop concentré sur sa défense, et vacilla en arrière. Mais un bruit de cavalcade détourna l’attention de Kryss, et le soldat en profita pour l’empoigner et l’entraîner dans sa chute. Elle roula avec lui, se redresse avec la vivacité d’une louve, et jura. Quatre hommes, soldats eux aussi, se précipitaient vers eux. Non content de l’avoir surprise, ce qui arrivait trop souvent à son goût ces derniers temps, ces abrutis venaient prêter main forte à leur camarade. Cinq adversaires, c’était bien trop. A l’arc, elle aurait pu tous les occire. Mais elle n’avait pas assez de recul dans cette foutue ruelle. La seule solution qu’elle avait était de filer, par les toits de préférence. Elle s’agrippa à la poutre d’une soupente, et d’un bond félin, gagna le faîte de la bâtisse. Elle dévala le toit de l’autre côté, bondit sur une maison voisine, se faufila dans une série de ruelles silencieuses, et en quelques minutes, elle fut hors de portée des soldats. Elle s’accorda dix secondes pour reprendre son souffle. Elle porta sa main à ses nattes de guerrière, histoire de les repousser en arrière, puis instinctivement, porta son autre main à l’étui de son poignard. Vide…

Elle l’avait perdu. Elle avait abandonné son arme, là bas. La seule chose qui lui restait de lui. Le symbole de sa trahison.
--Godomar


Le rictus se changea sous l’effet de la surprise. La petite créature avait du répondant, et du ressort. Elle frappa sèchement, mettant tout son poids en avant, et malgré une esquive maladroite, Godomar ne peut éviter le coup. Douleur fulgurante. Douleur qui nourrit plus encore sa haine. Petite garce, que crois-tu être…

Il se releva sans trop peine. Pas le genre de chose à le laisser sur le bas côté. Puis voilà que le petit animal essayait désespérément de reprendre son épée. Le poignet fluet de la gamine fut bloqué sur la garde de l’arme par le pied massif de Godomar.

Autour d’eux, la mêlée perdait en intensité. Quelques combats inégaux et dispersés, mais la porte était sauvée. Les deux frangins étaient au diable, les autres avaient filé ou gisaient sur le pavé moulinois. Il n’avait plus que cette frêle petite créature pour s’amuser un peu, avant de devoir fuir ou affronter la masse des villageois. La simple idée de fuit l’écoeurait. Quel dégoût de se retrouver là à cause d’un tas d’abrutis même pas foutu de faucher du villageois.

Lui restait la petite poupée frivole à ses pieds. Il exerça une pression plus grande sur le poignet minuscule, qui lui fit lâcher la garde de l’épée qu’elle désespérait de pouvoir lever. De sa main massive, il l’attrapa par les cheveux, la souleva comme un fétu de paille, sans le moindre effort. Il allait la fracasser contre le sol. Se délecter du craquement des os de son crâne sur les pavés de cette stupide petite ville, pour laquelle cette pucelle voulait tant donner sa vie.

Qu’elle la donne donc… Il la tira en arrière, prenant le plus d’amplitude possible, savourant déjà le choc entre le corps frêle de la gamine et le sol de pierre. Sauf que cet éclair… Quoi… Quelque chose venait de ralentir son geste… de lui faire perdre toute force… De la douleur ? Impossible… Pourtant, si… cette sensation de chaleur qui lui coulait le long du torse…

Un poignard… la petite garce… elle avait un poignard, le lui avait fiché en plein milieu de la poitrine… Il avait desserré son étreinte, sans même s’en être rendu compte. Il ne contrôlait plus son bras… Il voulut la rattraper, elle s’était déjà esquivée. Sale petite…

Schlasss !

Schlasss !

Schlasss !

Schlasss !

Douleur… Insupportable… Piqures de moustiques que ces flèches qui, soudain, lui hérissèrent le dos, le torse. Le cou… Vue qui se brouille… Goût de sang dans la bouche… Bande de lâches… Quatre flèches et un poignard de fillette… pour l’abattre, lui, Godomar…

Un genou à terre. Même pas rendu compte… Allez tous vous faire foutre… Pas peur… M’en fous de crever, vous retrouverai tous en enfer…

L’existe, l’enfer ?
Thelilou
Elle avait réussi. L'espace d'un instant, elle s'était libéré de son emprise. Un instant bien trop court... D'abord n'y croyant pas, elle vit le géant en face d'elle vaciller, lâcher prise. Ses réflexes prirent le dessus, l'obligeant à réagir et à bouger. Le seul moyen de s'en sortir était de le tuer avant qu'il ne la tue, Lilou l'avait comprit à l'instant même où elle avait croisé son regard, animé par l'envie de sang. L'hésitation qui avait retenu son bras quelques instant plus tôt face au crochu avait entièrement disparue. Elle ne perdit pas une seconde de plus, et se précipita pour ramasser son épée. A peine eut-elle effleuré le pommeau qu'une douleur vive s'abattit sur son avant bras. Le coup qu'elle avait porté au brigand n'était qu'une vague d'énervement supplémentaire, ne l'empêchant aucunement de reprendre le dessus face à sa force ridicule.

Je suis à sa merci ... Je ne veux pas... Il faut que je sorte de là...


Elle se débattit, en vain. Le colosse ne bougeait pas. Ce fut comme si le vent s'amusait à ébouriffer ses cheveux inexistants. La pression qu'il exerçait sur son poignet s'intensifia, lui arrachant une grimace et l'obligeant à lâcher son arme, de nouveau. Puis, le sol alors si proche s'éloigna de son visage. Il la soulevait... Une douleur aiguë la saisie. La poignée du jouet n'était autre que ses propres cheveux. Lilou étouffa un cri, ravalant l'humiliation de se voir aussi faible.

Vite... Trouve quelque chose... Vite!!


La douleur l'avait d'abord empêchée de réaliser qu'elle avait les mains libres. Elle en prit conscience d'un seul coup. Quelle idiote! Pourquoi ne s'en était-elle pas servi plus tôt?... Souvenir fugace d'un échange en taverne... Ou plutôt d'un cadeau étrange... Deuxième fois qu'elle s'en servirait... Sa main se dirigea vers sa ceinture, et d'un geste bref, elle en retira la dague cachée sous sa chemise. Il ne lui fallu pas plus de deux secondes. Le temps nécessaire pour relever le bras droit par dessus son épaule gauche, d'un coup, et de lui enfoncer la dague dans la poitrine. Le peur de mourir avait décuplé la volonté de la brunette, qui lui enfonça l'arme profondément dans le torse. L'emprise exercé sur ses cheveux se relâcha, et trébuchant, Lilou n'attendit pas son reste pour partir en courant. Son cœur battait à toute allure, des larmes s'étaient mise à couler sur ses joues sans qu'elle ne s'en rende compte. La peur qu'il soit derrière elle l'obligea de réflexe à se retourner. Et, elle s'arrêta.

Le géant qui avait massacré plusieurs soldats était à présent cloué sur place, 4 flèches et une dague plantées dans le corps. Lilou s'entendait respirer, bruyamment, sentant chacun de ses muscles tendus, chaque nerf à vif, et les battements de son cœur résonnant dans ses tympans. Le colosse, lui, souriait. Un frisson parcouru l'échine de la jeune femme. Il chuta, genou à terre. Un regard haineux dirigé vers chaque chose autour de lui. Puis, il s'effondra.

Lilou se laissa alors tomber, dos contre la battisse toute proche d'elle. Le combat touchait à sa fin. Fixant inlassablement le cadavre de Godomar pendant plusieurs minutes, elle attendait que son corps entier se calme et accepte enfin de lui obéir à nouveau. Puis, elle détacha son regard de lui... Ses pensées reprenant petit à petit leurs places. Et les inquiétudes se multiplièrent...

Où étaient les autres? Où était Grid ?!

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Arthurdayne
Un de plus... Un de plus au bout de son épée... Arthur retira la lame aussi vivement qu'elle avait transpercé le ventre de l'homme en face de lui. Ils avaient le dessus. Les brigands qui n'avaient pas fui pliaient désormais sous le nombre des villageois qui défendaient Moulins. Pas d'euphorie... pas tout de suite...

Arthur repoussa le cadavre du pauvre diable qui avait essayé de lui trancher la gorge. Un mendiant, rien de plus... perdu, égaré... malchanceux. Arthur s'épongea le front. Du sang poissait encore sa tempe, mêlé à la sueur. Il jeta un coup d'oeil circulaire. La porte était dégagée, quelques échauffourées prenaient fin. Mais celui qu'Arthur cherchait du regard, celui qu'il avait jaugé comme étant le plus dangereux depuis un moment, et que la mêlée des combats avait éloigné de lui, lui sauta soudain aux yeux. Enfin, lui, pas tout à fait... plutôt Lilou...

Suspendue en l'air, tenue par la poigne du brigand massif, qui la ballottait comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon. Regard vide de toutes humanité... Sourire carnassier... Diable de...

Arthur avait bandé son arc, encoché une flèche. Il n'était pas le seul à avoir remarqué la scène. D'autres villageois, soldats ou non, observaient, anxieux, l'étrange moment qui semblait hors du temps. Du coin de l'oeil, Arthur nota que cinq autres archers au moins avait le géant en ligne de mire. D'autres hommes avaient l'épée au clair.

Mais aucun d'entre eux ne pouvait rien faire. Lilou était à la merci du colosse. Lâcher une flèche était de la folie, il faudrait viser suffisamment juste pour éviter son amie, et prier pour que la flèche abatte le géant d'un seul coup. Impossible... Se jeter sur lui n'y changerait rien non plus, même s'ils y allaient tous ensemble... Le temps de le maîtriser, il aurait déjà pulvérisé le corps de Lilou sur le sol...

Arthur n'avait pas détendu le moindre de ses muscles, regard fixé, dans l'axe de la flèche, sur le dernier brigand. Diable de diable... Il n'y avait rien à faire, rien... ils avaient repoussé l'attaque, il avait tué plus qu'il n'aurait dû aujourd'hui... tout ça pour rien, juste pour se sentir totalement impuissant devant ce tableau infernal...

Un frisson traversa soudain tout son corps. Alerte visuelle qui se transmet directement à l'esprit, faisant fourmiller la moindre parcelle de conscience. Lilou hors de portée, sa flèche fendit l'air. Elle avait déchiré la chair, fichée dans la poitrine du colosse, avant qu'Arthur n'ait su ce qui s'était réellement passé.

Ce n'est qu'en courant vers la masse qui s'effondrait qu'il s'autorisa à analyser ce qui venait d'arriver. Lilou avait sorti d'on ne savait où une arme, dague ou épée fine, qu'elle avait planté, poussée par la rage du désespoir, dans le torse du brigand. L'autre l'avait lâchée, et la seconde d'après, son amie s'était trouvée hors de portée. Les autres archers avaient eu le même réflexe que lui. Ils étaient quatre à avoir touché au but.

Son coeur battait à tout rompre. Il s'en était fallu d'un cheveu pour qu'il perde son adjointe à jamais. Il dégaina à son tour son poignard, arrivé à hauteur du colosse, tombé à genoux, puis face contre le sol poussiéreux. Sans réfléchir, Arthur passa un bras autour de la tête massive, et trancha la gorge aussi profondément qu'il le pouvait. Le brigand était peut-être déjà mort, mais ce type de précaution lui avait sauvé la mise plus d'une fois par le passé.

La joue d'Arthur était presque collée à celle de l'homme agonisant. L'odeur du sang chaud, qui s'écoulait sans barrage de la plaie que sa lame venait d'ouvrir, lui emplit les narines. L'homme grogna quelque chose...


...bientôt... reverra... enfer...

Oui... en enfer, l'ami... puisses-tu être le dernier à qui j'ouvre la route...

Arthur reposa délicatement la tête monstrueuse de l'homme sur le pavé de la grande rue. Il se releva, essuya la lame de son poignard et la remit dans son fourreau. Il chercha Lilou du regard, la repéra, adossée au mur d'une maisonnette. Il y avait de la peur, dans ses yeux... la peur abjecte de ce à quoi elle venait d'échapper, mais qui se mêlait à une autre, plus rationnelle. Il s'approcha d'elle, s'agenouilla, passa doucement le dos de sa main sur la joue de son amie.

Lilou? C'est fini... Ils sont partis, vaincus... On va... on va aller voir où sont les autres, tu viens avec moi?
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