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[RP] Cérémonie d'allégeance à la duchesse Esyllt

Ingeburge
Froideur coutumière, cela était bien connu car le sang d'Ingeburge charriait de la glace et c'est donc un regard non moins glacé qui se posa sur le Seigneur de Dennevy qui s'adressait à elle alors qu'elle attendait toujours qu'on lui permette de se retirer. Pourquoi venait-il lui parler? Elle ne le savait pas et n'avait de toutes les façons pas envie de le savoir, aussi, ne fit-elle guère attention à ce qu'il pouvait bien raconter.

Pour autant, son oreille fut attirée par certains des mots prononcés – « votre Toison d'Or », « votre intendant » – d'une part, car sa toison se trouvait en sûreté dans ses quartiers dijonnais et d'autre part parce qu'elle n'avait pas d'intendant, cette charge n'existait pas à Auxerre, une autre personne s'occupant de diriger les offices de son hôtel. Elle tâcha donc de comprendre où le Nivernais voulait en venir. Et ce qu'elle vit, littéralement, ne laissa pas de l'étonner – Olivierer exhibant un bijou qu'elle ne reconnaissait point et qu'il désignait pourtant comme tel –, pour finir par l'horrifier quand elle vit et le collier et celui qui le tenait s'approcher d'elle. Craignant le pire, elle articula froidement :

— Il ne s'agit point de ma Toison.
Et cela, elle le savait mieux que quinconque puisque tout d'abord, son collier était serré dans un coffret dont elle était la seule à détenir la clé, ensuite, nul dans sa domesticité ou ses officiers ne se serait jamais permis de prendre délibérément quelque chose lui appartenant, le risque de se voirchâtier duremnent était bien trop grand, et enfin, surtout, il lui suffisait d'un coup d'oeil furtif pour constater qu'il ne s'agissait pas de sa propriété : l'éclat de sa précieuse breloque avait été rehaussé sur sa demande de rubis figurant les flammes échappées des briquets.

Le constat était donc clair, allait lui être remis avec une inquiétante bienveillance un collier qui n'était pas le sien, et, elle ne put apparemment rien dire d'autre, nulle protestation ne semblant avoir été prononcée pour retenir le geste fatal. Elle ne put apparemment pas plus ne serait-ce que se reculer de quelques pas car apparemment encore, Olivierer réussit à s'approcher et à lui déposer sur les épaules cette chose qui n'était pas la sienne sans qu'elle esquissât le moindre mouvement; à croire qu'elle ne s'appartenait plus.

Dès lors, la délicate Prinzessin souffrit mille morts, du fait de cette proximité et de ce contact qu'elle fuyait en toute occasion et davantage encore quand elle ne pouvait supporter les personnes qui osaient se permettre ce genre de privautés. Et cette souffrance fut physique, elle avait la sensation que le souffle était sur le point de lui manquer et que son corps était lardé de coups de couteau; douleur bien trop connue elle qui, alors qu'elle visitait ses paroisses, avait été agressée sur une route dauphinoise. Souffrant dans sa chair, la Prinzessin vit alors arriver vers elle son éclairé vassal avec soulagement et mue par un désespoir qui finissait par faire craquer son masque habituel d'indifférence, elle tendit vers lui une main impérieuse et avide, l'autre crispée tâchant de soulever le collier. Elle répéta, ne pouvant déclarer autre chose :

— Il ne s'agit point de ma Toison.

Et son regard opalin voilé d'horreur fixait l'Irancyçois, appelant, s'il le fallait, au châtiment. Il savait fort bien que dans le royaume personnel de sa suzeraine, effleurer à peine celle-ci était crime de lèse-majesté.
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Olivier1er
Olivier1er souriait en ecoutant la Duchesse et la voyant delicieusement pale comme il sied a une Noble personne. Comment fait elle pour etre aussi blanche ? Quelle coquette ! Ne put il s'empecher de penser...

- Je le sais votre Grace, je ne puis supporter l'idee de vous voir en societe sans votre Toison d'Or et vous n'auriez point accepter un mien present devant cette assemblee. Si je vous l'avais presenté comme tel. Aussi, Acceptez ce present comme le modeste gage d'un homme qui ne vit que pour vous servir.

Telle furent les paroles échangées dans un murmure et avec un sourire du Grand Maitre, que meme l'Irancy approchant comme une lionne venant defendre son petit en danger - ne put en saisir le sens.
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--Valet.bleu
Ce valet bleu là venait du Sud, et si la livrée n'était pas plus complexe, c'était la faute à la complexité du blason de Cauvisson (on vous le jure !).

Enfin, il porta cette lettre, directement au héraut, et sans beaucoup d'explications.


Citation:
Nous, Jehanne Elissa Raphaelle de Volpilhat, humble Vicomtesse de Cauvisson et Baronne de Malpertuis, fille de feue Marguerite Corteis de Volpilhat, qui fut Baronne de Malpertuis de son frère feue Sa Majesté Reginhart de Volpilhat, qui la tenait de son feu père Jehan de Volpilhat, se l'étant vue ériger en baronnie pour l'excellence de son service auprès de Morkail, alors Duc de Bourgogne,

À vous, Esyllt Caterina di Juliani, Duchesse de Bourgogne par la faveur des urnes,

Promettons et engageons notre foi de vous garder notre fidélité, notre aide, et notre conseil, tant que durera votre règne, au nom des terres bourguignonnes que nous tenons de vous, par notre parole, nos gens, et avec l'autorisation de notre tutrice, Paula-Estèva d'Alanha, contresignant la présente allégeance d'autorité.

Daté en l'enceinte du château de Saint-Pierre de Fenouillet, le 26 juillet de l'an d'Horace MCDLVIII.

Jehanne de Volpilhat
Baronne de Malpertuis

et

Paula Estèva d'Alanha
Tutrice.



Une autre lettre accompagnait la première. Elle était adressée, celle-ci, au Héraut de Bourgogne, du tuteur de la jeune baronne.

Citation:
Bourgogne,

Ayant discuté avec ma pupille des conditions économiques, démographiques, foncières et féodales de sa présente Baronnie, elle s'est rendue volontiers au bon sens qui commande d'accepter meilleure terre de la Couronne de Bourgogne.
L'enfant toutefois souhaite que le nom de Malpertuis demeure d'une manière ou d'une autre, soit comme nom alternatif d'une autre terre, soit accolé au nom de la nouvelle terre qui lui sera octroyée.

Aussi, et quoi que cette terre ne figure pas parmi celles que vous avez mentionnées comme disponibles, souhaiterait-elle savoir si la baronnie de Donzy était à pourvoir, et s'il serait possible de la rebaptiser Donzy-Malpertuis.

Dans l'attente respectueuse de votre réponse,

Cristòl de Sìarr, son tuteur, aussi Languedoc.
Beatritz
Si c'était la mode des grelots, la Duchesse de Nevers en fit ce jour les frais. Voyons plutôt : alors que la Josselinière et Digoine arrivaient tels Laurel et Hardy, parés à faire un coup qui, pour n'être pas mauvais, serait marquant, sans doute - et quant à savoir lequel des deux est le gros, et lequel le petit, laissons plaisamment ces messieurs croire qu'une épouse étant le pire fléau pour un homme, l'empâté sera assurément le Tri, preuve aussi de l'étendue de ses richesses, lui permettant de faire gras tout au long de l'année - , tandis que le temps distendu et la chaleur engourdissant les membres avaient eu raison de la Prinzessin, qui désormais se débattait avec un Dennevy trop intentionné et les convenances, voilà que l'encore jeune Béatrice de Castelmaure eut l'irrésistible envie de se gratter les avant-bras.

Irrésistible, parce que, justement, elle céda à cette envie. Non sans difficultés, notez bien : comment ne pas abîmer ses gants, comment ne pas abîmer ses manches, et comment rester digne, en la circonstance ? Plus que se gratter du bout des ongles la peau, elle se pinçait et les tordait, jusqu'à l'en brûler, l'avant-bras, au travers des étoffes.

Vaste programme, mais, grâce au ciel, il ne se trouvait pas grand monde pour prêter attention à elle, dans l'assemblée.

Du moins voulut-elle s'en convaincre.


Griling, griling !

Fit la potiche ducale engrelottée.
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Esyllt_catarina
Dieu que c'était long ! Voilà que, depuis que son menu postérieur avait reprit place sur le trône qui en avait vu des séants, plus gros et imposants, Esyllt ne savait plus où se mettre. Si d'ordinaire cela semblait long pour toutes les personnes présentes dans la salle, que cela l'était aussi pour la duchesse qui devait attendre, inlassablement là, assise, muette, qu'on daigne s'avancer, ou simplement faire avancer la cérémonie.

Plait-il ?!
Je crois Dennevy que sa Grascieuse Eminence vous a réservé une surprise dans l'antichambre, courrez l'y attendre ..

Et d'un regard amusé la duduche qui n'en était qu'à sa première provocation, restait bon nombre de jours à ce mandat naissant pour en organiser d'autres, fit signe d'au revoir à ce vassal de vassal qui avait pour l'heure rempli son office. Ingeburge donnerait suite ou serait tranquille, toujours est-il que pour l'heure, il fallait avancer. Irançy, le héraut, encore tout ragaillardi qu'il était par sa tentative de secours express restait coi, aussi, du haut de son trône prit-elle les devants afin que cérémonie débute enfin.

J'appelle la Monseigneur Sorane de Voiturienvenir, Vicomtesse de Couches et Dame de Lavau, Consultante économique et militaire de notre Beau, Grand et Prestigieux Duché à venir témoigner de son vœux d'allégeance.

Après tout, ce ne serait pas la première fois que cela se verrait ...


    [ Désolée de faire ainsi mais un mois après on a toujours pas avancé ... - Edit Orthographe (et il reste encore des fautes) ]

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Olivier1er
S'inclinant devant sa Grace Esyllt...puis se retournant vers Ingeburge, portant avec une Grand Distinction sa nouvelle Toison d'Or, il lui décocha un sourire qu'il voulait charmant, puis se retira, intrigué de decouvrir la surprise arrangée par Ingeburge.

[Pas de soucis pour moi...]
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Sorane
Elle avait chantonné pour encourager la jeune et talentueuse Duchesse de Bourgogne, lui assurant qu'à part la longueur de cette journée, tout irait bien... mais elle avait sous-estimait l'ennui qui pointait sous l'horizon de cette journée interminable... La cérémonie tardait à débuter !
La remise de toison avait eu lieu, mais depuis tout le monde semblait attendre un signe des autres qui ne venaient pas et les chuchotements de l'assemblée sonnaient comme une douce berceuse à laquelle, la magnifique Circelia était sensible. Le doux bercement dans les bras de sa maman acheva de convaincre les minuscules paupières qui se fermèrent. Sorane s'extasiait sur la beauté du visage de sa fille endormie et résistait difficilement à l'envie de la couvrir de baisers quand elle entendit le premier appel : le sien.
L'appel ayant été fait par un autre visage angélique, celui de la Duchesse.

Elle confia donc avec soin son précieux trésor endormi à la nourrice assise à ses côtés, sous la surveillance de son fidèle Hector.
Elle s'avança alors vers la Duchesse, pour se lancer aussitôt arrivée, dans une élégante révérence, qu'elle maitrisait désormais avec agilité.

Elle plongea un regard amical et chaleureux dans celui de sa Duchesse, en prenant soin de ne pas se relever afin de ne pas obliger la jeune souveraine à lever son regard. Avec émotion, elle renouvela son serment :


"Nous, Sorane de Voiturienvenir, Vicomtesse de Couches et Dame de Lavau, renouvelons ce jour avec fierté et empressement notre engagement à servir notre Bourgogne et nous vous reconnaissons comme légitime Duchesse de Bourgogne, devant le Très-haut et Saint Lazare.
Nous vous promettons notre soutien inconditionnel et nous ne faillirons pas à vous apporter aide et conseil avec loyauté et dévouement.
Nous nous réjouissons de voir notre bienaimée Bourgogne confiée à de si jeunes mais talentueuses, courageuses et vertueuses mains."


Elle conclut son discours par un grand sourire.

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Domaine de Couches
Esyllt_catarina
Voilà enfin que les choses prenaient forme, cette cérémonie débutait.
Sorane était pour Esyllt une personne de qualité, elle regrettait d'ailleurs de n'avoir pu l'embarquer dans son périple bovin, mais soit, elle gagnait une consultante de choix.
Sorane avait été la vingt-quatrième, Esyllt sortit donc ses doigts de sa poche pour les placer derrière son dos et ainsi compter, le régenté, vingt-cinq, sa Gracieuse Éminence, vingt-six. D'une voix douce et pétillante comme l'infâme breuvage champenois, la petite rouquine, la vingt-septième, déclara.


Moi, Esyllt Catarina de la Louveterie di Juliani Monfort, Grande Duchesse d'Occident, en ce jour de Sainte Kyrène l'Apôtre et sous le regard de notre Saint Patron Bynarr, vous concède en retour de votre allégeance Aide, Justice et Protection.

Accolades ou baisers de paix, Asdrubaelvect ne lui avait rien demandé, elle était donc libre. Cependant, pour ne pas le froisser, la cadette de la Louveterie prit le parti de faire le baiser aux femmes et l'accolade aux hommes. Un pied de nez qui ferait jaser, tout un programme.
Faisant quelques pas en avant, elle s'approcha de Couches pour cet exercice qui ne manquerait pas de la surprendre.
Ensuite, il fallait garder cette dynamique, aussi, prit-elle le parti d'enchainer après avoir adressé un bref regard à son père.


Je vous aurais volontiers offert une pièce de bœuf, signe hautement symbolique pour sceller cette allégeance par un cadeau. Mais avisée du bon conseil, il en sera autrement.
Aussi, ferais-je un présent beaucoup plus cher à mon cœur en vous délivrant un panier de framboises. Vous savez la passion que je leur porte, il suffit de m'observer pour en prendre conscience. D'une couleur éclatante et parfois quelque peu acidulée, j'ai plaisir à l'imaginer pour mon emblème.
Aussi vous laisserais-je les déguster, poser-les sur votre langue pour les écraser sur votre palais, il vous sera donné le loisir de penser à votre suzeraine, qui comme ses framboises, ne dureront qu'un temps.

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Sorane
Sorane accepta avec un sourire ravi le panier de framboises, c'était une passion qu'elle partageait, pour tous les fruits rouges en fait, framboises et fraises en tête.

"Je vous remercie Votre Grâce, je les dégusterai avec un plaisir indéniable. Toutefois, je crains qu'elles ne durent que fort peu, tant je partages votre passion à leur égard.
Heureusement, point besoin de déguster de framboises pour penser à vous, vous avez mon soutien entier."


Sur ces mots Sorane se retira avec un dernier sourire et retourna auprès de sa fille chérie.
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Domaine de Couches
Esyllt_catarina
Tout en songeant qu'elle pourrait prétendre à la fonction de chevaucheur, Esyllt, la duduche multifonction prit la suite de la cérémonie en main. Les mots de Sorane la touchait, elle n'en attendait pas moins finalement. Elle l'invita à se rassoir alors que dans sa tête, elle songeait déjà à venir lui porter cadeau plus gros, cher et imposant son mandat terminé.

En attendant, l'ordre établi du primo-arrivant poursuivait son cours ...


Que vienne à présent ployer le genou, Roland Wallère, Baron de Cudot, Seigneur de Tillenay.
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Theudbald
Irancy laissa le Grand Maistre esquisser un sourire malvenu à l'Auxerroise. Il déglutit, troublé, et surveilla la réaction de sa suzeraine, alors que Dennevy se retirait. Elle ôta le collier, qui n'était pas le sien, dans un mouvement traduisant son irritation et Irancy l'intercepta pour le ranger soigneusement dans son aumônière*. Il irait le rendre plus tard en Saincte Chapelle, le lieu où se réunissaient les membres de la Toison dans le Palais des Ducs.

Il reprit sa place à gauche du Trône.


HRP :

* RP écrit en accord avec LJD Inge, hin ! ^^

La cérémonie est en retard, mais pas plus que d'habitude. Mais comme certains persos ont mis deux semaines à arriver dans la salle du trône, aussi... Je n'ai pas de bonnes occasions de me connecter, comme je le dis depuis la mi-mai. Je serai plus présent en octobre.

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HRP : Absent jusqu'au 7 octobre.
Un Garde de la salle du t, incarné par Olivier1er
Un murmure de reprobation monta de la foule, lorsque la Duchesse Ingeburge retira le Collier de la Toison D'or deposé par le Grand Maitre en personne sur se épaules pour le donner au Seigneur Irancy qui le placa dans son aumoniere comme on l'aurait fait d'un sandwich.

La Toison d'Or était indigne d'elle ? Elle rejetait dans une poche et en public la plus haute distinction de la Bourgogne. Le peuple y voyait un affront....le Grand Maitre si il avait assisté a la scene en aurait eu une attaque assurement.

Sourcilleux devant l'agitation soudaine de la foule, il banda ses muscles, et tous ses sens étaient en éveil, pret a intervenir au premier debordement. Sa main se crispa sur la lourde hallebarde qu'il tenait avec assurance et dont il était expert dans le maniement
.
Wolfar
A l’annonce de son nom, le Baron s’avança dans le cliquetis des quelques pièces d’armure qu’il portait. Main sur le pommeau de son épée, il salua la jeune Duchesse, puis releva la tête.

Moi, Roland Wallère, Baron de Cudot, renouvelle ce jour mon serment d’allégeance à mon Duché dont vous êtes ici la représentante. Recevez alors respect, conseil, aide ainsi que mon bras armé.
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Ingeburge
Ingeburge avait toujours pensé que son châtiment ultime viendrait une fois qu'elle eût trépassé et confiante en son devenir après son décès, elle menait son existence avec la sérénité de ceux qui savent. En effet, la Prinzessin se jugeait bien trop exigeante, intransigeante, rigide, glaciale, vilaine, méchante, intolérante, maniaque, sépulcrale – en somme, imparfaite, et ne tendant pas vraiment vers la voie menant à la route conduisant à l'allée débouchant sur le chemin orientant vers le sentier de la perfection – pour pouvoir accéder au Paradis solaire, et, puisqu'il avait plu au Très-Haut de diviser en deux domaines distincts le royaume des défunts, à savoir d'une part, ce fameux et chaleureux eden et d'autre part, l'Enfer Lunaire, elle était persuadée de ce que lorsqu'elle mourrait et serait amenée à être jugée par Son créateur, elle aurait droit à une ferme invitation à passer l'éternité dans les froideurs de la Lune. Elle tâchait bien évidemment de se corriger mais l'accumulation de petits péchés et de mauvaises pensées couplée à son caractère foncièrement frigorifique l'avait persuadée que puisque glacée sa vie durant, elle finirait d'être totalement réfrigérée une fois morte.
Pour le coup donc, elle se sentait complètement dupée! Respirant, voyant et entendant toujours, elle ne pouvait qu'être en vie, indubitablement, mais il lui semblait pourtant déjà être en enfer. Ne commençait-elle pas à être transie de froid? Ne subissait-elle déjà pas les tourments qui seraient les siens à perpétuité? Et ce grelot tintinnabulant, argentin, n'était-ce pas là le signe audible des cohortes des princes-démons?

Et encore et toujours le Seigneur de Dennevy qui la noyait sous des paroles qui se voulaient caressantes mais dont elle ne retenait que l'horreur qu'elles lui inspiraient, encore et toujours la poursuivait-il de ses attentions, encore et toujours demeurait-il bien trop près d'elle. Et à nouveau, elle ne comprit pas ses explications à propos de cette toison qui n'était sienne et qui ne le serait d'ailleurs jamais et elle répliqua durement :

— Et moi, je ne saurais supporter davantage votre outrageante insistance. Il ne s'agit pas de ma Toison et je le sais certainement mieux que vous. Un collier, dont j'ai grand soin, m'a déjà été remis et cela est bien suffisant.

Le trop zélé Grand Maître l'entendit-il? Elle ne le sut pas et ne ferait rien ensuite pour le savoir car le salut – aaaaaalleluia, aaaaaaalleluia, alleluia, alleluia, allelu-alleluia – était venu non pas de son vassal mais de sa suzeraine. L'encombrant Nivernais se retira, persuadée de la véracité des dires d'Esyllt et Ingeburge, après avoir jeté un regard torve à Theudbald, adresssa un léger mais reconnaissant signe de tête à la rouquine... et rien de plus car fut finalement lancé par cette dernière le ballet des allégeances et que cette fois-ci, histoire de ne pas rester dans le passage, la Prinzessin prit sur elle de se retirer. Mais, avant de s'exécuter, elle dégrafa puis retira l'encombrant bijou dont elle ne voulait point et le remit, agacée, au Seigneur d'Irancy.

Enfin libéré des assauts du Dennevy et de son incommodant présent, elle alla prendre place parmi ses pairs, mais dans un coin isolé, suivie par Haerindor et rejointe par ses Morvandiaux et Lombards qui s'étaient montrés aussi inutiles que Theudbald de Malhuys. Tout ceci, évidemment, se paierait; la Duchesse d'Auxerre s'était toujours révélée être une créancière des plus consciencieuses.

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Esyllt_catarina
Rolland Wallère ... Esyllt ne le connaissait pas, ne savait pas grande chose de lui, juste quelques ragots qu'on entendaient ici et là, et ce que son père lui avait dit. Un homme de qualité qui pendant longtemps avait offert sa personne à la Bourgogne.
Le Baron était synthétique, sans doute celui-ci souhaitait-il, lui aussi, que la cérémonie finisse rapidement.
Alors que la rouquine fit signe à un valet pour qu'il se saisisse du panier du baron, la petite duduche s'avança dans un second temps pour conclure ce serment.


Moi, Esyllt Catarina de la Louveterie di Juliani Monfort, Grande Duchesse d'Occident, en ce jour de Sainte Kyrène l'Apôtre et sous le regard de notre Saint Patron Bynarr, vous concède en retour de votre allégeance Aide, Justice et Protection.

Et comme il avait été convenu, Esyllt s'approcha encore plus près de lui pour le prendre dans ses bras. Telle une petite fille qui serrait contre elle un ours en peluche mais la froideur du métal armurier en plus. Cela fut relativement assez court, il n'était point question de lui confier un secret ou de le besouiller pour s'endormir, Dieu non !

Baron, comme je viens de le faire avec Couches, voici pour vous un présent. A tous je n'offrirai des framboises, non, car chacun de vous est différent parce qu'il compte apporter encore pour longtemps à notre Duché.
Dans celui-ci vous trouverez des châtaignes confites. Nul doute que sous votre apparente austérité, sous cet amas de ferraille bien utile au demeurant, mais peu agréable, tout comme l'enveloppe de ce fruit, se cache quelque chose de tendre.
Soyez-en heureux, car il n'a pas été facile de les garder si longtemps. La famille connait quelques gloutons.


Oui, ce "tendre" et cette confidence causeraient sans doute quelques jaseries, mais il venait du cœur, de celui d'un rouquine, rappelant les feuilles automnales, la récolte de ce fruit délicieux.
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