Della
C'était un jour de fin septembre, juste quand l'été doit céder le pas à l'automne mais qu'il résiste de toutes ses forces, voulant encore inonder de chauds rayons, les vallons bourguignons maintenant lieu de la fin des vendanges.
Ce jour-ci, les protagonistes ne se trouvaient pas sur un des nombreux coteaux de la région mais bien en plein centre d'une ville : Sémur.
Quelques jours plus tôt, un vieux marchands d'épices, le sieur le Hardy, avait répondu à l'annonce de la blonde Volvent, à propos d'une maison à vendre ou à acheter, c'est selon.
Or donc, ce jour de fin septembre, la Renarde se présenta à l'adresse indiquée.
La maison était belle, typiquement maison de ville, elle faisait le coin entre la rue menant à la place et une ruelle plus calme et moins fréquentée.
Avec son pignon sur rue, elle offrait une vue intéressante sur la place, le marché et les différentes activités s'y déroulant.
L'une des façades, celle à colombages, était percée de petites fenêtres, idéal pour se préserver du froid hivernal et suffisantes pour aérer les pièces, en été.
L'autre façade n'était trouée que de deux oeils de boeuf, assurant la luminosité dans l'escalier.
Della frappa à l'huis.
La visite débuta.
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Ce jour-ci, les protagonistes ne se trouvaient pas sur un des nombreux coteaux de la région mais bien en plein centre d'une ville : Sémur.
Quelques jours plus tôt, un vieux marchands d'épices, le sieur le Hardy, avait répondu à l'annonce de la blonde Volvent, à propos d'une maison à vendre ou à acheter, c'est selon.
Or donc, ce jour de fin septembre, la Renarde se présenta à l'adresse indiquée.
La maison était belle, typiquement maison de ville, elle faisait le coin entre la rue menant à la place et une ruelle plus calme et moins fréquentée.
Avec son pignon sur rue, elle offrait une vue intéressante sur la place, le marché et les différentes activités s'y déroulant.
L'une des façades, celle à colombages, était percée de petites fenêtres, idéal pour se préserver du froid hivernal et suffisantes pour aérer les pièces, en été.
L'autre façade n'était trouée que de deux oeils de boeuf, assurant la luminosité dans l'escalier.
Della frappa à l'huis.
-
Le Hardy :
- Oh, bonjour, damoiselle Volvent, entrez donc.
Della :
- Bonjour messire le Hardy.
La visite débuta.
-
Le Hardy :
- L'entrée ne s'ouvre pas directement sur la salle, comme vous pouvez le voir. J'ai fait aménager un espace afin de ne pas laisser entrer le froid, l'hiver et de préserver un peu d'intimité.
Della :
- En effet, ce petit sas est très utile...
Le Hardy :
- La première salle...spacieuse, avec une belle cheminée garnie de marbre rose. Elle fonctionne très bien et assure une bonne chaleur. La fenêtre ne s'ouvre pas, malheureusement mais il suffit de demander à un menuisier et il vous arrange ça rapidement.
Della :
- Y a-t-il un placard derrière ces boiseries ?
Le Hardy :
- Hoho, vous avez l'oeil, damoiselle, en effet...regardez, le placard est bien disposé. Mon épouse y rangeait la vaisselle.
Permettez...pour se rendre à la cuisine, il faut passer par le corridor...la porte a un verrou, mon épouse y tenait.
Voici la cuisine...pas trop grande mais pas petite non plus.
Nous laissons la cuisinière. Vous savez, c'est une belle pièce...elle permet de cuisiner de bons repas.
Et ici, sur le mur qui donne sur le jardinet, il y a un évier de pierre bleue. Encore une idée de ma femme.
Della :
- Votre épouse a de très bonnes idées, tout ceci est important, en effet.
Mais où vit-elle, maintenant ?
Le Hardy :
- Elle réside dans le sud, en Avignon. Nous y avons fait construire un hôtel. La chaleur, pour nos vieux os, est meilleure que le climat bourguignon.
Si nous sortons par cette porte, nous allons au jardin...si vous voulez vous donner la peine.
Le jardin est encore cultivé. Voyez, quelques plantes aromatiques et médicinales...ma femme s'y connait un peu en remèdes. Il y a un carré là-bas pour les carottes et les navets. C'est très bon, les navets.
Della :
- Oui oui, surtout en bouillon.
Et là ?
Le Hardy :
- C'est la réserve. On peut y accéder directement par la cuisine ou par le jardin, quand on doit faire sécher les oignes. Ma femme préférait ne pas devoir faire le tour à chaque fois.
Rentrons pour la suite.
Faites attention, l'escalier est un peu raide mais vous verrez, on s'y fait vite. Il y a deux oeils de boeuf sur les paliers, pour assurer de la lumière.
Sur la droite, la porte donne sur une grande chambre dont la fenêtre avec pignon sur rue donne sur la place de Sémur. Ainsi lorsqu'il y a des manifestations, vous êtes aux premières loges !
Le plancher est en châtaigner, cela repousse les araignées, c'est...
Della :
- Votre femme qui voulait que le plancher soit en châtaigner.
Le Hardy :
- Oui, comment avez-vous deviné ?
Della :
- Oh, comme ça...
La cheminée fonctionne bien ?
Le Hardy :
- Oui, bien sûr !
Et ici, il y a encore un placard.
Della :
- C'est bien ça...pour ranger les vélins, les plumes, les encriers...ça me plait !
Le Hardy :
- Ma foi, vous y rangerez ce que vous voudrez, damoiselle.
Alors, la deuxième chambre de cet étage est un peu plus petite, il faut traverser le corridor...c'est comme au rez-de-chaussée.
Le même plancher, c'est la salle d'eau avec une bonne cheminée aussi.
Della :
- Très bien aménagée. Un peu plus froide, il me semble.
Le Hardy :
- Oui, le soleil n'y entre guère, malheureusement. La fenêtre donne sur la ruelle, plus tranquille que la place évidemment...sauf certains soirs, lors de la fête de la paroisse. C'est un lieu de rendez-vous...voyez ce que je veux dire ?
Della :
- Euh...oui...enfin non...
Le Hardy :
- Ce n'est rien, venez, allons voir le deuxième étage.
Ici, c'était la chambre de mon fils. Pareille à celle du premier sauf pour le plafond qui est moins haut.
En face, une deuxième chambre, nous y logions des étudiants venus suivre des cours en Bourgogne. Le loyer était moins cher qu'en Dijon...nous avions beaucoup de succès.
Della :
- C'est une très bonne idée, ça ! A retenir...
Et le dernier étage ?
Le Hardy :
- Deux pièces également. Un grenier et une chambre de bonne.
L'escalier est plus étroit, mais il est en bon état.
Della :
- Oui, il faut être prudent...mais il y a de l'espace ici aussi.
Et un grenier, c'est utile voire nécessaire.
Le toit est en bon état ?
Le Hardy :
- Les torchis ont été refaits il y a trois ans. Et les ardoises sont encore solides.
Le seul risque, c'est le vent, parfois, qui en emporte une ou deux.
Nous ne sommes pas maîtres du climat, n'est-ce pas ?
Della :
- Certes non, malheureusement.
Redescendons...
Le Hardy :
- Damoiselle, je suis heureux d'avoir pu faire affaire avec vous ! Ce fut un honneur.
Della :
- Je vous prie, messire le Hardy, surtout, profitez bien de votre retraite et remettez mon bonjour à votre femme.
Le Hardy :
- Merci damoiselle, je n'y manquerai pas.
Bonne installation !
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne