Vassilissa
[Les feuilles mortes se ramassent à la pelle... les souvenirs et les regrets aussi]
- Elle est morte ?
Sans un bruit, la blonde surgit de nulle part, vêtue de pied en cap comme un jour de bataille. Au clair de lune, même dans l'ombre, sa lame brille d'un éclat triste et dur. Elle est seule.
Chassant depuis des heures ses envies d'amertume, courant les mille cachettes du lac et de ses rives, elle songe comme sa vie a changé. Cette aventure à eux, qu'ils ont vécue sans peur et avec les reproches. Les blessés et les morts qu'ils ont tous vus tomber. Ces mots d'amour naissants qui les unissent pourtant, tous autant qu'ils sont.
Elle reste silencieuse. Elle ne veut rien brusquer. Sait qu'il suffit d'un rien pour le faire exploser... Se demande si cette fois il ne va pas pleurer.
Le corps de la Fourmi lui parait sombre et froid, sa pâleur impensable. Et ça la prend comme ça, cette envie de vomir. Elle détourne les yeux.
Mais il y a le leu. Le leu qui sent la femme, mais qui n'a d'yeux qu'pour elle. Le leu qui ne bouge plus. Désabusé, vaincu.
"Encore une qui ne veut pas de toi, hein ?" Les mots restent coincés en travers de sa gorge. Il n'y a rien à dire. Rien qu'à les regarder, tous les deux, et soutenir ceux qui survivront à ça.
Alors, doucement, elle commence à bouger. Se penche. Ramasse les braies déchirées, la chemise. Recouvre comme elle le peut le corps trop dénudé.
- Que fais-tu ?
- J'la recouvre, Dode. Aucune Femme ne doit mourir comme ça.
- Elle a failli.
- Tu n'en sais rien, il peut la ramener.
- Il ne veut pas, il est faible.
- Peut-être qu'il a peur.
- Peur ?
- De lui infliger quelque chose dont elle ne voudrait pas ?
- C'est sa vie, regarde la !
L'éclat de rire qui suit est presque insupportable. Ta gueule, dode. Tu ne sais rien. Les Hommes...
Elle a fini. La femme est recouverte, mais l'homme est toujours là, et qui n'a pas bougé. Comme dans sa transe à lui, dans un monde qui est sien.
- Vic ? Qu'est-ce que tu veux faire ? Elle respire, non ?
Elle ne veut finalement peut-être pas savoir. Ce qui est dans sa tête, ce qu'il souffre sans mot dire. Les questions qu'il se pose et qui n'ont pas de réponse.
Alors, tout doucement, elle vient s'accroupir en face de lui, de l'autre côté de la barrière. Ce corps qui les sépare. Sa future femme, si l'on croyait ses dires. Il y en avait tellement. Elle le regarde, attend.
- Vic ?
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Mon cur est l'Hydre, avis aux amateurs !
- Elle est morte ?
Sans un bruit, la blonde surgit de nulle part, vêtue de pied en cap comme un jour de bataille. Au clair de lune, même dans l'ombre, sa lame brille d'un éclat triste et dur. Elle est seule.
Chassant depuis des heures ses envies d'amertume, courant les mille cachettes du lac et de ses rives, elle songe comme sa vie a changé. Cette aventure à eux, qu'ils ont vécue sans peur et avec les reproches. Les blessés et les morts qu'ils ont tous vus tomber. Ces mots d'amour naissants qui les unissent pourtant, tous autant qu'ils sont.
Elle reste silencieuse. Elle ne veut rien brusquer. Sait qu'il suffit d'un rien pour le faire exploser... Se demande si cette fois il ne va pas pleurer.
Le corps de la Fourmi lui parait sombre et froid, sa pâleur impensable. Et ça la prend comme ça, cette envie de vomir. Elle détourne les yeux.
Mais il y a le leu. Le leu qui sent la femme, mais qui n'a d'yeux qu'pour elle. Le leu qui ne bouge plus. Désabusé, vaincu.
"Encore une qui ne veut pas de toi, hein ?" Les mots restent coincés en travers de sa gorge. Il n'y a rien à dire. Rien qu'à les regarder, tous les deux, et soutenir ceux qui survivront à ça.
Alors, doucement, elle commence à bouger. Se penche. Ramasse les braies déchirées, la chemise. Recouvre comme elle le peut le corps trop dénudé.
- Que fais-tu ?
- J'la recouvre, Dode. Aucune Femme ne doit mourir comme ça.
- Elle a failli.
- Tu n'en sais rien, il peut la ramener.
- Il ne veut pas, il est faible.
- Peut-être qu'il a peur.
- Peur ?
- De lui infliger quelque chose dont elle ne voudrait pas ?
- C'est sa vie, regarde la !
L'éclat de rire qui suit est presque insupportable. Ta gueule, dode. Tu ne sais rien. Les Hommes...
Elle a fini. La femme est recouverte, mais l'homme est toujours là, et qui n'a pas bougé. Comme dans sa transe à lui, dans un monde qui est sien.
- Vic ? Qu'est-ce que tu veux faire ? Elle respire, non ?
Elle ne veut finalement peut-être pas savoir. Ce qui est dans sa tête, ce qu'il souffre sans mot dire. Les questions qu'il se pose et qui n'ont pas de réponse.
Alors, tout doucement, elle vient s'accroupir en face de lui, de l'autre côté de la barrière. Ce corps qui les sépare. Sa future femme, si l'on croyait ses dires. Il y en avait tellement. Elle le regarde, attend.
- Vic ?
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Mon cur est l'Hydre, avis aux amateurs !