Alcyone
La remarque de Guillaume teinta ses joues d'un rouge pivoine du plus bel effet. Elle s'apprêtait à lui rétorquer qu'ils n'étaient qu'amis, rien de plus, et blablabla... Joli petit laïus qu'elle avait déjà servi à d'autres. Qui était vrai, au début, du reste. Elle avait mis son coeur en berne durant des semaines entières. Survivre était amplement suffisant. Puis le temps et la raison avaient peu à peu oeuvré. Le recul qu'elle avait pris lui avait permis de s'écarter de l'arbre qui cachait la forêt. Prise de conscience aussi douloureuse que salvatrice.
Alors qu'elle ouvrait la bouche pour répondre à Guillaume, Mac prit la parole. A la façon dont il la regarda à cet instant, elle sut... Et ses mots la touchèrent en plein coeur. Ils avaient vécu, à peu près au même moment, des évènements similaires et s'étaient toujours soutenus. Mais elle avait farouchement refusé, jusqu'ici, d'accepter qu'on puisse l'aimer à nouveau, et surtout qu'elle-même puisse aimer. Mais depuis quelque jours, depuis qu'elle savait qu'elle allait le revoir, elle avait dû se rendre à l'évidence...
Elle frissonna lorsqu'il prit ses mains dans les siennes... Un simple contact, pourtant... Chacun de ses mots, chacune de ses intonations la bouleversa. De simples mots, pourtant...
Ces trois mots... Forts et sincères... Sortis de sa bouche, soudain, elle y croyait à nouveau. Souffle coupé, incapable de faire un mouvement, elle resta coite un long instant. Le temps s'était arrêté...
Enfin, elle se secoua mentalement, mais mille idées, mille pulsions, mille mots lui vinrent à l'esprit d'un coup, la submergeant... Elle se vit à ses côtés au bord d'une falaise de craie, la mer à leurs pieds, elle s'imagina dans ses bras, blottie contre lui, elle songea un instant à des promenades dans un parc, n'importe où sur cette terre, en fait, enlacés sur un banc, entre des parterres de fleurs et une pièce d'eau... D'autres pensées, beaucoup moins sages celles-là, la firent enfin esquisser un sourire, après ce moment de flottement presqu'irréel... Enfin, elle put parler... mais sa respiration s'était accélérée, ne laissant place qu'à un filet de voix ému, tremblant...
- Mac... Je... Tu sais plus que quiconque que je ne voulais plus y croire... Mais aujourd'hui, maintenant, en cet instant, je veux y croire, du plus profond de mon coeur. Maintenant, demain et pour les jours qui suivent... Tu m'a redonné foi en la vie... Au prix parfois de quelques déconvenues...
Sa main vint se poser sur sa joue, comme pour effacer d'un coup le souvenir des quelques gifles auxquelles il avait eu droit lorsqu'elle était dans un tel désarroi qu'elle ne trouvait d'autre moyen d'expression.
- Tu as devant toi une mule limousine impulsive éprise du plus limousin des Irlandais, de l'homme qui a su lui insuffler comme une nouvelle vie. Oui, il n'y a pas d'autre mots, j'étais comme vide, morte, tu m'as redonné la vie... Et l'amour. Mac, je m'aperçois que mon bonheur passe par le tien, que tu es ma force... et sans doute mon avenir... Je...
Mots qui se bloquent encore un instant dans sa gorge... ces mots qu'elle n'avait plus prononcés depuis si longtemps... Les larmes lui montent aux yeux... Mais ce sont des larmes de bonheur, car l'instant est venu. Il n'était pas question d'une relation entamée dans la souffrance et le dépit, non. L'instant est venu de prononcer ces mots librement, sereinement, mais aussi avec force et passion, du fond de son coeur... Elle plonge son regard plus intensément dans le sien...
- Mac, je t'aime...
Le coeur bat à tout rompre, les mots sont dits, et malgré leur force et la conviction avec laquelle ils ont été prononcés, ils semblent un peu fade en comparaison des sentiments en eux-mêmes...
Une main sur sa joue, l'autre toujours glissée dans la sienne, elle s'est approchée imperceptiblement de lui... Plus rien n'existe autour d'eux, elle en a égoïstement oublié le pauvre Guillaume qui doit se demander où il est tombé...
Plus rien n'existe pour eux, mais l'inverse n'est pas vrai... Leurs lèvres sont à quelques millimètres de distance, et se rapprochent, inexorablement... s'effleurent, maintenant... se rejoignent... quand tout à coup, surgis de nulle part, les deux immenses boules de poils nommés Conny et Erin, aboyant de concert, se jettent de tous leur poids et leur taille sur les amoureux fraîchement déclarés! Alcyone peina pour retenir Conny sans tomber un instant avant de se retrouver par terre et subir une attaque de léchouilles baveuses en règle...
- CONNYYYYYY! Bon sang, mais qu'est ce qui te prend!??
Il semblait que les deux malicieux et encombrants canidés aient décidé de repousser de quelques (trop longs) instants l'instant magique de leur premier baiser...
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Alors qu'elle ouvrait la bouche pour répondre à Guillaume, Mac prit la parole. A la façon dont il la regarda à cet instant, elle sut... Et ses mots la touchèrent en plein coeur. Ils avaient vécu, à peu près au même moment, des évènements similaires et s'étaient toujours soutenus. Mais elle avait farouchement refusé, jusqu'ici, d'accepter qu'on puisse l'aimer à nouveau, et surtout qu'elle-même puisse aimer. Mais depuis quelque jours, depuis qu'elle savait qu'elle allait le revoir, elle avait dû se rendre à l'évidence...
Elle frissonna lorsqu'il prit ses mains dans les siennes... Un simple contact, pourtant... Chacun de ses mots, chacune de ses intonations la bouleversa. De simples mots, pourtant...
Ces trois mots... Forts et sincères... Sortis de sa bouche, soudain, elle y croyait à nouveau. Souffle coupé, incapable de faire un mouvement, elle resta coite un long instant. Le temps s'était arrêté...
Enfin, elle se secoua mentalement, mais mille idées, mille pulsions, mille mots lui vinrent à l'esprit d'un coup, la submergeant... Elle se vit à ses côtés au bord d'une falaise de craie, la mer à leurs pieds, elle s'imagina dans ses bras, blottie contre lui, elle songea un instant à des promenades dans un parc, n'importe où sur cette terre, en fait, enlacés sur un banc, entre des parterres de fleurs et une pièce d'eau... D'autres pensées, beaucoup moins sages celles-là, la firent enfin esquisser un sourire, après ce moment de flottement presqu'irréel... Enfin, elle put parler... mais sa respiration s'était accélérée, ne laissant place qu'à un filet de voix ému, tremblant...
- Mac... Je... Tu sais plus que quiconque que je ne voulais plus y croire... Mais aujourd'hui, maintenant, en cet instant, je veux y croire, du plus profond de mon coeur. Maintenant, demain et pour les jours qui suivent... Tu m'a redonné foi en la vie... Au prix parfois de quelques déconvenues...
Sa main vint se poser sur sa joue, comme pour effacer d'un coup le souvenir des quelques gifles auxquelles il avait eu droit lorsqu'elle était dans un tel désarroi qu'elle ne trouvait d'autre moyen d'expression.
- Tu as devant toi une mule limousine impulsive éprise du plus limousin des Irlandais, de l'homme qui a su lui insuffler comme une nouvelle vie. Oui, il n'y a pas d'autre mots, j'étais comme vide, morte, tu m'as redonné la vie... Et l'amour. Mac, je m'aperçois que mon bonheur passe par le tien, que tu es ma force... et sans doute mon avenir... Je...
Mots qui se bloquent encore un instant dans sa gorge... ces mots qu'elle n'avait plus prononcés depuis si longtemps... Les larmes lui montent aux yeux... Mais ce sont des larmes de bonheur, car l'instant est venu. Il n'était pas question d'une relation entamée dans la souffrance et le dépit, non. L'instant est venu de prononcer ces mots librement, sereinement, mais aussi avec force et passion, du fond de son coeur... Elle plonge son regard plus intensément dans le sien...
- Mac, je t'aime...
Le coeur bat à tout rompre, les mots sont dits, et malgré leur force et la conviction avec laquelle ils ont été prononcés, ils semblent un peu fade en comparaison des sentiments en eux-mêmes...
Une main sur sa joue, l'autre toujours glissée dans la sienne, elle s'est approchée imperceptiblement de lui... Plus rien n'existe autour d'eux, elle en a égoïstement oublié le pauvre Guillaume qui doit se demander où il est tombé...
Plus rien n'existe pour eux, mais l'inverse n'est pas vrai... Leurs lèvres sont à quelques millimètres de distance, et se rapprochent, inexorablement... s'effleurent, maintenant... se rejoignent... quand tout à coup, surgis de nulle part, les deux immenses boules de poils nommés Conny et Erin, aboyant de concert, se jettent de tous leur poids et leur taille sur les amoureux fraîchement déclarés! Alcyone peina pour retenir Conny sans tomber un instant avant de se retrouver par terre et subir une attaque de léchouilles baveuses en règle...
- CONNYYYYYY! Bon sang, mais qu'est ce qui te prend!??
Il semblait que les deux malicieux et encombrants canidés aient décidé de repousser de quelques (trop longs) instants l'instant magique de leur premier baiser...
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