--Le_maure
RP ouvert à tous, viendez viendez participer!
[Une maison, village de bûcherons au cur de la forêt Périgourdine]
La main tremblante, le cur lourd, je m'assois à cette table, le nécessaire à écrire devant moi. Cette table... Je sens encore l'odeur des plats qu'on y a cuisinés et servis, des rires et des joies vécus. J'y ai trouvé une seconde famille, mais c'est un temps révolu, je le sens à présent, le cocon s'est fendu et je tremble à nouveau de ce que je vais rencontrer en dehors.
Il faut pourtant que je lui écrive, que je sois la main qui lui apportera la nouvelle, la main qui la saignera encore une fois, la main par qui elle va encore souffrir. Allons y puisque je le dois...
Citation:
Mon amie,
Toi qui m'a ouvert ta porte, toi qui m'a accueilli dans ta famille, toi qui m'a ouvert ton cur et ton esprit, toi qui m'a appris votre langue et vos coutumes, je me tourne vers toi.
A l'heure où je t'écris, c'est le cur lourd que je me penche vers ce parchemin que je recouvre de ces mots. Je ne trouve pas le ton, pas la force qu'il me faudrait pour adoucir correctement l'effet que ce qui suit va te faire, je t'en prie, je t'en conjure, pardonne moi de ne pas être à tes côtés pour te soutenir.
Il faut que je te l'apprenne, tu vas me haïr d'être porteur de cette nouvelle...
Nanny est partie. Un matin, étonné de ne pas sentir l'odeur du pain chaud, je suis entré dans sa chambre, honteux d'y pénétrer sans son accord. Radieuse, paisible, elle ne s'est jamais réveillée des rêves qu'elle devait faire en compagnie de ton grand-père. Elle est partie le rejoindre, je t'en prie sèche les larmes qui te connaissant inondent tes joues et pense qu'ils sont heureux ensemble.
J'ai pris soin de Yeleyna qui ne comprend pas ce qu'il se passe et te réclame. Tu l'as toujours fuie, lui reprochant inconsciemment la mort de sa mère, je le sais même si tu n'en as jamais dit un seul mot. Dans ces heures sombres pour ta famille, ne baisse pas les bras, elle a besoin de toi. Je te connais mieux que tu ne le crois, je t'ai observé pendant tous ces mois où je t'ai côtoyé à Périgueux comme ici lors de ta retraite, tu m'as tant appris sur ton Royaume et ton comté que tu ne voyais pas que tu te dévoilais devant moi. Je t'en prie, si notre amitié signifie quelque chose pour toi, ne baisse pas les bras. Attends moi, attends nous et espère. Je sais que tu l'aimais, oh oui, je sais à quel point tu aimais cette femme comme ta mère, mais n'oublie pas qu'un petit bout de femme est là et est prête à t'aimer de la même manière.
Ce n'est pas mon rôle mais le tien... Attends nous, ne renonce pas.
Azeem
Toi qui m'a ouvert ta porte, toi qui m'a accueilli dans ta famille, toi qui m'a ouvert ton cur et ton esprit, toi qui m'a appris votre langue et vos coutumes, je me tourne vers toi.
A l'heure où je t'écris, c'est le cur lourd que je me penche vers ce parchemin que je recouvre de ces mots. Je ne trouve pas le ton, pas la force qu'il me faudrait pour adoucir correctement l'effet que ce qui suit va te faire, je t'en prie, je t'en conjure, pardonne moi de ne pas être à tes côtés pour te soutenir.
Il faut que je te l'apprenne, tu vas me haïr d'être porteur de cette nouvelle...
Nanny est partie. Un matin, étonné de ne pas sentir l'odeur du pain chaud, je suis entré dans sa chambre, honteux d'y pénétrer sans son accord. Radieuse, paisible, elle ne s'est jamais réveillée des rêves qu'elle devait faire en compagnie de ton grand-père. Elle est partie le rejoindre, je t'en prie sèche les larmes qui te connaissant inondent tes joues et pense qu'ils sont heureux ensemble.
J'ai pris soin de Yeleyna qui ne comprend pas ce qu'il se passe et te réclame. Tu l'as toujours fuie, lui reprochant inconsciemment la mort de sa mère, je le sais même si tu n'en as jamais dit un seul mot. Dans ces heures sombres pour ta famille, ne baisse pas les bras, elle a besoin de toi. Je te connais mieux que tu ne le crois, je t'ai observé pendant tous ces mois où je t'ai côtoyé à Périgueux comme ici lors de ta retraite, tu m'as tant appris sur ton Royaume et ton comté que tu ne voyais pas que tu te dévoilais devant moi. Je t'en prie, si notre amitié signifie quelque chose pour toi, ne baisse pas les bras. Attends moi, attends nous et espère. Je sais que tu l'aimais, oh oui, je sais à quel point tu aimais cette femme comme ta mère, mais n'oublie pas qu'un petit bout de femme est là et est prête à t'aimer de la même manière.
Ce n'est pas mon rôle mais le tien... Attends nous, ne renonce pas.
Azeem
La lettre terminée, je ne me sens pas mieux. Je t'imagine en train de l'ouvrir, et toutes joies, toutes couleurs s'effacer de toi comme un paysage après les premières neiges hivernales. J'hésite encore à te l'envoyer, j'aimerais tant être à tes côtés en ce moment... Un craquement derrière moi, un souffle quand la porte s'ouvre et une petite main vient se poser sur mon bras.
Asime, veux voir Nanny.
Elle n'est plus là 'Leyna, tu l'as vue dormir, elle ne se réveillera plus.
Mais veux voir Nanny! J'veux pas qu'elle fasse dodo...
Viens dans mes bras, je vais te raconter l'histoire d'une petite fille qui s'appelait Lana.
Oh, comme moi!
Presque, presque comme toi.
D'accord, après on va voir Gazelle? J'veux lui faire un bisou, elle a plus de Nanny nan plus...
Oui, je te le promets, tu vas la voir bientôt.
Alors c'est l'histoire...
Il est tard quand j'arrête de parler, le jour commence à décliner. La lettre est toujours posée devant moi et 'leyna repose dans mes bras, épuisée. Je la dépose près des braises dans un fauteuil et prend les choses en main. Il me faut encore préparer notre voyage, fermer la maison dire au revoir à nos amis dans le hameau... et enterrer cette brave femme qui toute sa vie a donné tout l'amour qu'elle pouvait à sa petite fille, ne baissant jamais les bras quand celle ci était partie dans la grande ville ou quand son mari était décédé avant elle.
Fatigué de ce poids sur mes épaules, je libère le pigeon qui doit te rejoindre, ma lettre à la patte.
Demain, je serai à tes côtés. Pourvu que tu ne te sois pas effondrée trop tôt... Attends nous.