Drannoc
Il marchait librement comme un pèlerin, un long bâton affuté pour accompagner sa patte folle amochée durant sa dernière bataille aux pieds des remparts.
Alençon, donc. Il faut tenir et cest la première fois quil goute à la frustration, le sentiment étrange de navoir rien à faire sans pouvoir y changer quoique ce soit, aucune alternative. Réduit à limpuissance, lamertume sinsinuait peu à peu en sa chair à mesure des jours écoulés. Cest quoi cthistoire ? Tu commences à ressembler à ces morts en sursis que tu méprises. Il a pourtant lexpérience et le recul, ce détachement qui le préservait de la faiblesse humaine. Fermes la ou tes déjà mort, ça nfait que commencer. Il se rendait compte quil atteindrait les prémices de lhiver dans loisiveté la plus totale, sur ces mêmes terres. Marrive quoi ? Je tai dis de la fermer. Il sentait une vague glaciale submerger ses tripes. Il se rendait compte quil avait peur. Linexplicable.
Lueur brûlante aux yeux, IL approchait déjà.
- Non je ncrois en rien...il luttait contre l'apparition mais son scepticisme fondait pourtant, impuissant.
* Ricanement profond, caverneux.*
- Je pouvais y rester jy étais presque
- Tu finiras poussière, être faible. Peut-être bientôt, finalement.
- Pourquoi tu nmy as pas laissé ?
- Je tavais façonné froid, lucide et clairvoyant, tu ressembles maintenant à un sous être de ce néant. Tu étais guidé par le Fléau, tu trébuches en agneau à la lueur de ta lâcheté.
- Je ncrois en rien.
- Tu es fini, ne luttes pas et disparais.
Il ouvrait les yeux alors quil ne se souvenait pas les avoir fermé. Le cur cinglant contre sa poitrine, la sensation glaciale avait disparu du cur de ses tripes. Il se tenait au bord dune corniche et son pied venait de faire rouler un caillou dans labyme. Il observait le trou noir, hochant la tête lentement et prêt à découvrir ce quil y avait plus bas.
- Non. Larme à la main, pas ça, lâchait-il une lueur noire dans les yeux et les dents serrées. Je suis mon maître encore.
Il contenait une fureur sourde contre lui-même et faisant demi-tour, plantait son bâton fermement au gré de ses pas qui le ramenaient vers la cité. Peu à peu, les marques de toute expression quittaient son visage et le Dode abandonnait son esprit délabré. Momentanément. Il est vivant il est vivant il est vivant il est vivant il est vivant il est vivant résonnait une voix dans sa tête. Ta gueule. Evidemment.
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Alençon, donc. Il faut tenir et cest la première fois quil goute à la frustration, le sentiment étrange de navoir rien à faire sans pouvoir y changer quoique ce soit, aucune alternative. Réduit à limpuissance, lamertume sinsinuait peu à peu en sa chair à mesure des jours écoulés. Cest quoi cthistoire ? Tu commences à ressembler à ces morts en sursis que tu méprises. Il a pourtant lexpérience et le recul, ce détachement qui le préservait de la faiblesse humaine. Fermes la ou tes déjà mort, ça nfait que commencer. Il se rendait compte quil atteindrait les prémices de lhiver dans loisiveté la plus totale, sur ces mêmes terres. Marrive quoi ? Je tai dis de la fermer. Il sentait une vague glaciale submerger ses tripes. Il se rendait compte quil avait peur. Linexplicable.
Lueur brûlante aux yeux, IL approchait déjà.
- Non je ncrois en rien...il luttait contre l'apparition mais son scepticisme fondait pourtant, impuissant.
* Ricanement profond, caverneux.*
- Je pouvais y rester jy étais presque
- Tu finiras poussière, être faible. Peut-être bientôt, finalement.
- Pourquoi tu nmy as pas laissé ?
- Je tavais façonné froid, lucide et clairvoyant, tu ressembles maintenant à un sous être de ce néant. Tu étais guidé par le Fléau, tu trébuches en agneau à la lueur de ta lâcheté.
- Je ncrois en rien.
- Tu es fini, ne luttes pas et disparais.
Il ouvrait les yeux alors quil ne se souvenait pas les avoir fermé. Le cur cinglant contre sa poitrine, la sensation glaciale avait disparu du cur de ses tripes. Il se tenait au bord dune corniche et son pied venait de faire rouler un caillou dans labyme. Il observait le trou noir, hochant la tête lentement et prêt à découvrir ce quil y avait plus bas.
- Non. Larme à la main, pas ça, lâchait-il une lueur noire dans les yeux et les dents serrées. Je suis mon maître encore.
Il contenait une fureur sourde contre lui-même et faisant demi-tour, plantait son bâton fermement au gré de ses pas qui le ramenaient vers la cité. Peu à peu, les marques de toute expression quittaient son visage et le Dode abandonnait son esprit délabré. Momentanément. Il est vivant il est vivant il est vivant il est vivant il est vivant il est vivant résonnait une voix dans sa tête. Ta gueule. Evidemment.
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