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[RP] Discussion au coin du feu

Nicotortue
[Hostel de Brassac, Limoges]

Votre Grandeur, Votre Grandeur, Vôôôôôôôôôôôôôôôôôtre Graaaaaaaaaaadeuuuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrr !

Soupir comtal excédé, pour ne pas changer une vieille habitude. Réponse comtale tout de même.

Oui, Guillaume ? Que me vaut ces hululements ?

La Baronne ! La Baronne du...! La Baronne de...!

Et bien, quoi la Baronne ? Et quelle Baronne d'abord ? Il y en a pléthore en Limousin.

Euh... je crois bien que c'est celle de Saint-Angel, Votre Seigneurie.

Ah, celle-là. Et bien ? Qu'a-t-elle encore fait, notre brave Baronne ?

Enfin, je ne suis pas sûr que c'est bien celle-là. Il y en a tellement que ma mémoire s'y perd.

Guillaume, si c'est pour me faire perdre mon temps sur les baronnes décaties du Comté, je suis sûr que tu as mieux à faire.

Ah, oui, Votre Grandeur. Bien sûr.

Un temps de silence. Le Comte se contient tant bien que mal. Puis, finalement :

Et bien ? Qu'y a-t-il donc ? Vas-tu rester aussi muet qu'une carpe pas fraîche du lac de Ventadour ?

Certes, non, messire Comte. Nouveau silence. Soupir comtal, intendant qui se reprend. La Baronne a remis ça, Votre Seigneurie.

Remis ça ? Quoi donc, "ça" ?

Ben, sa souscription, Votre Grandeur. Pour le Comté, à travers une fausse liste comtale.

Ah ! Quand même. Que voilà à nouveau une bonne initiative !! Je la reconnais bien là, cette vieille briscarde. Un instant de profonde réflexion, le feu crépite dans la cheminée. Prends la bourse de velours rouge posée sur le manteau de la cheminée. Elle contient 150 écus. Fais-la porter à la Baronne, de ma part.

Bien, Votre Seigneurie. Autre chose, messire Comte ?

Non. Et ne me dérange plus !

Bien, Votre Grandeur.
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Ewaele
[Hostel de Brassac]

Elle avait entendu le cri du vieil intendant, elle était non loin de là… Et c’était un peu au pas de course qu’elle s'était précipité pour voir ce qu’il se passait encore… Elle était venue passer la journée, à l’Hostel de Brassac sur la demande du Comte, mais elle n’avait pas l’habitude d’entendre crier ainsi, on aurait dit un cochon qu’on égorgeait avec cette voix âgée…

Elle poussa l’huis et entendit les propos entre les deux hommes sans intervenir toutefois elle les laissa finir leur conversation… Puis aussi doucement qu’elle pu pour ne pas se faire indiscrète elle toussota et s’approcha de Nico… Elle racla sa gorge et afficha un sourire en coin et posa sa main sur son épaule pour se rapprocher de lui…

Dis-moi Nico, j’espère que tu ne parlais pas de Bestbuff en ces propos ? Elle haussa un sourcil interrogateur… Non car Bess, ne dois pas être plus âgée que moi tu sais… Après qu'elle soit rusée je peux l'admette mais bon... Peut être ne remets tu pas son visage…

Enfin merci pour le Comté du don que tu viens de faire…
Elle soupira en se disant qu’au moins Ulm servirait a quelque chose encore cette fois… Elle laissa sa main rejoindre l’alignement de son corps dans un mouvement de lassitude… Puis contourna le Comte pour venir s’asseoir face à lui à la chaleur de la cheminée d’où s’échappait de l’âtre une douce lumière…

Elle n'osa cependant pas rappeler le vieil intendant pour joindre sa participation a celle du Comte, sa bourse étant bien maigre elle allait devoir se résigner a faire des choix rapidement... Toutefois, une fois chez elle, elle irait voir ce qu'il lui restait pour faire un don au Comté.

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Nicotortue
Sentir sa main sur son épaule lui fit du bien, comme d'habitude. Il s'était désormais habitué à ces gestes de tendresse. Pire même, ils lui étaient devenus indispensables, tout comme sa présence, de plus en plus régulière à ses côtés, à l'hostel. A tel point que le domestique commençait à murmurer de plus en plus fort et colportait la rumeur sur la place du marché, entre les poireaux et les pommes de terre.
Instinctivement, sa propre main alla à la rencontre de la sienne et la serra doucement. Un sourire étira ses lèvres, tandis que son regard s'adoucit.


Allons, tu sais bien que je n'oublie jamais un visage, surtout celui d'une jeune femme. Et puis, du haut de mon grand âge, je vous vois toutes jeunes et belles, même si tu es de loin la plus digne de mon intérêt.

Le sourire s'élargit, le temps de voir si la tentative d'adoucissement a fonctionné. Rien de moins sûr... le sourire devint alors ironique.

Bah... et puis, tu sais bien que je ne prête pas attention aux Baronnes. Seules les Comtesses m'intéressent. Enfin, une plus particulièrement.

Toujours pas ? Non. Bon... il était temps de changer de sujet avant d'en faire trop.

Quant au don, quoi de plus normal. Que ce soit ULM ou Renaissance à son origine, peu m'importe. Si c'est nécessaire, j'en donnerais davantage. Il la regarda s'asseoir dans un fauteuil face à lui et lui tendit un hanap d'argent gravé aux armes des Brassac, empli d'un liquide rouge vif. L'essentiel est que cela profite au Comté. A quoi me servirait ma richesse si ce n'était pour faire le bien autour de moi ? Du moment que cela ne se sait pas trop, c'est tout ce qui m'importe.

Il porta à ses lèvres son propre hanap et profita un instant de la saveur du riche cépage. Il la regarda un instant et remarqua son air préoccupé. Il préféra se taire, ne voulant guère méjuger ses pensées. Si elle voulait partager ses inquiétudes avec lui, elle savait qu'elle n'avait pas à hésiter.
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Ewaele
Elle se ravisa d’un coup posant le verre sans l’avoir porté a ses lèvres elle couru derrière le vieil intendant… Elle ne pourrait pas faire grand-chose c’est un fait, mais elle n’avait pas œuvré pour le comté sans maintenant s’arrêter sur sa misère… un peu plus ou un peu moins. Elle le rejoint au bout du couloir, il avait le pas trainant ce qui lui avait permis de vite arriver à sa hauteur…
Elle lui demanda de lui faire porter plume et vélin et qu’après elle aurait besoin d’un coursier… L’intendant hochait de la tête, elle espérait qu’il avait tout compris et qu’il ferait vite…

Elle retourna auprès du comte les talons de ses cuissardes résonnaient sur le parquet de l’hostel, ce qui annonçait facilement son retour… Elle retourna s’asseoir en face de lui et lui sourit simplement, en prenant en main le contenant pour porter le contenu à sa bouche. Les journées en ce lieu étaient douces, et passaient souvent trop vite… Soit elle emportait avec elle quelques dossiers ou alors ils rejoignaient la bibliothèque ou ils dévissaient pendant de long moment, ou le temps qui s’écoulait n’avait pas d’emprise sur eux…Elle espérait bientôt les beaux jours pour profiter un peu plus des extérieurs et le découvrir autrement…

C’est alors qu’un valet se présenta, et avec un fin sourire elle se leva à nouveau pour réceptionner sa commande… Elle s’installa au près de la cheminée puis trempa la plume dans l’encre et la laissa courir sur le papier…


Citation:
Agnès,

Veuillez remettre à cet homme ce que je vous ai confié il y a peu… Ne lui remettez pas tout, où alors nous verrons plutôt que prévu les jours sombres dont je vous ai tant parlé… Je sais ce que vous en pensez, mais c’est ainsi, point de discussion cela ne servirait a rien, je ne veux pas voir de missive de retour sauf si c’est pour m’annoncer que vous avez respectez ma demande…
Il sait ce qu’il doit en faire je lui ai expliqué, ne vous inquiétez pas c’est un homme du Comte Nicotortue, nous pouvons avoir confiance… Et c’est argent et pour la liste Comtale, qui ne se présentera pas en fait… Ca sera un nouveau don à ma façon au Comté, afin de l’aider encore et encore…





Elle roula le parchemin et le ferma à la cire… Elle le remit à l’homme qui attendait droit comme un i derrière l’huis… Elle naviguait dans cet espace aussi a l’aise qu’elle aurait pu l’être chez elle où dans son bureau… Elle n’avait pas manqué de voir le regard de Nico, qui devait bien se demander ce qu’elle fabriquait, mais il avait appri depuis quelque temps, a respecter ses silences, ses doutes, elle était ainsi, il fallait l’apprivoiser et lui laisser le temps…

Elle revint se placer derrière lui silencieuse, ses deux mains sur ses épaules vinrent doucement se poser… Le temps lui semblait si court quand elle est était là avec lui et malgré tout parfois si long, quand absent il se faisait, quand silencieux il restait, des fois des jours sans nouvelles, sans un message… Bizarrerie de la vie… Elle devenait nostalgique du peux de temps qu’ils s’accordaient…


Et dans un murmure... J'espère que d'autres bonnes âmes auront le même geste que nous... Pour le Limousin...
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Nicotortue
[Hostel de Brassac]

Il la regardait faire, s'étonnant et admirant la grâce avec laquelle elle se mouvait dans la pièce, donnait des ordres à son domestique, comme si c'était déjà le sien. Il ne pouvait s'empêcher également de noter les différences qui les opposaient : lui, le Comte vieillissant, relique d'un âge déjà révolu où les valeurs de la noblesse signifiaient encore quelque chose, du moins le pensait-il ; elle, jeune et belle, espoir d'une génération poussée trop vite entre les guerres, héritière des carnages et des pillages. Lui, le courtisan rompu aux usages de la Cour royale, habitué au luxe et au confort que procure la richesse ; elle, militaire jusqu'au bout des ongles, habitué aux privations et à l'inconfort d'une vie d'errance. Lui, froid et compassé, vaniteux et orgueilleux à l'extrême ; elle, vivace comme le feu, insaisissable comme le vif-argent. Lui, produit d'une noblesse sûre de son rang, de sa fortune et de son passé ; elle, récipendiaire d'une noblesse incertaine, nourrie d'insécurité et de doute.

Pendant qu'elle donnait le pli qu'elle venait de rédiger à un de ses valets, il étouffa un soupir, chassant des pensées qui n'étaient pas les bienvenues en ce lieu et en cette heure. Il les chassa d'une gorgée de vin, caressant sans s'en rendre compte l'écu gravé dans l'argent du hanap.
Il ferma les yeux lorsqu'elle posa ses mains sur ses épaules, savourant le contact léger. Son regard se perdit dans le vide, pendant que son esprit continuait malgré lui son vagabondage. Ses paroles le tirèrent de son bien-être.

Citation:
J'espère que d'autres bonnes âmes auront le même geste que nous... Pour le Limousin...

Il prit le temps de réfléchir, avant de répondre sur le même ton.

J'en suis sûr. Malgré leurs divisions, les Limousins ont toujours su se mobiliser pour leur Comté. Il faut leur faire confiance et espérer.

Un silence tomba sur la pièce, brisé par le crépitement des flammes dans l'âtre. Un coup à la porte les fit sursauter, avant que Guillaume ne pénétrât dans la pièce, brisant l'harmonie du lieu. Il s'inclina, s'excusant de son irruption et apporta à son maître une boîte rectangulaire, aux fermoirs d'argent, d'une trentaine de centimètres de long sur une vingtaine de large. Sur le dessus de l'écrin, les armes brodées de la famille de Brassac se détachaient nettement sur le cuir noir de la boîte.

Merci, Guillaume. Nous n'aurons plus besoin de toi ce soir, ni du reste du domestique.

Sans rien dire, l'intendant s'inclina une nouvelle fois, lança un dernier regard au coffret, comme s'il désapprouvait ce qu'il pouvait signifier, et sortit, fermant lentement la porte. Le Comte fit signe à sa compagne de s'asseoir, face à lui, dans le fauteuil qu'elle occupait auparavant. Posant l'étui de cuir sur un coffre séparant leurs deux sièges, il la regarda et un sourire illumina son visage. Sa main vint cérémonieusement se poser sur l'objet et le caressa d'un geste presque amoureux. Devant le regard curieux de la Comtesse de la Roche-Aymon, il sourit encore davantage mais décida de répondre à sa curiosité. D'un ton faussement nonchalant, il dit donc :

J'ai remarqué lors des diverses cérémonies publiques auxquelles nous avons assisté que tu n'avais rien de vraiment adapté pour te parer. Maintenant que te voilà Comtesse, même malgré toi, c'est le genre de détails que ne manqueront pas de remarquer ceux qui t'entourent.

Sa main se leva aussitôt, indiquant de ne pas l'interrompre par des objections qu'il n'avait déjà que trop entendues et qu'il connaissait donc parfaitement. Il enchaîna donc :

J'ai donc décidé de remédier à cette situation. Considère cela comme mon présent pour ton Comté de la Roche-Aymon, don de l'ensemble des Limousins. Prend-le également pour la preuve de mon attachement à ton égard et de ce que je ressens.

Afin d'éviter de trop s'aventurer sur un terrain qui avait le don de le mettre mal à l'aise, le Comte se tut et ouvrit le coffret, le présentant à son interlocutrice. L'intérieur de l'écrin était tapissé d'un velours bleu pâle, fané par les ans. Mise en valeur par la couleur profonde, une somptueuse parure d'or et de rubis s'allumait des éclats du feu de la cheminée. Un lourd collier occupait l'essentiel du coffret, auquel venaient s'ajouter une tiare et une paire de boucles d'oreille. Leur facture était ancienne, attestée par le poli du métal et la taille des pierres.
Le regard du Comte se posa sur les joyaux qui étincelaient et se fit sérieux. Il regarda Ewaele et tenta de lui expliquer ce que signifaient ces bijoux pour lui, profitant de son silence stupéfait.

Ces joyaux appartiennent à ma famille depuis des générations. Un de mes ancêtres les ramena de Terre sainte, suite à l'une des croisades. Toutes les femmes de mon sang les ont portés. Ma mère s'en para même le jour de son mariage avec mon père. Je veux qu'ils soient tiens, désormais.

Un temps de silence avant qu'il ne reprenne.

Sache que je ne te demande rien et que je comprendrais si jamais tu les refuses. Il n'y a dans mon geste aucune obligation, aucun engagement, aucune condition. Je veux simplement que tu connaisses l'existence de ces objets et que tu saches ce qu'ils peuvent signifier. Si tu souhaites les porter et t'en parer, fort bien ! Sinon, oublions-les et renvoyons-les d'où ils viennent.

Il se tut alors, se penchant pour saisir son hanap et boire quelques gorgées, faisant comme si les bijoux sur le coffre n'étaient que de simples babioles sans importance.
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Ewaele
Elle n’avait pas bougé… Elle regarda Guillaume faire son entrée, et venir auprès de son maître avec dans ses mains un coffret, elle n’y prêta pas cas dans un premier temps ne sachant pas trop ce qui suivrait. Elle ne pensait pas être concernée par l’intrusion du serviteur dans la pièce… Elle resta donc ainsi les mains sur ses épaules, douce, tendre, patiente…

Il renvoya Guillaume, elle haussa à ce moment là un sourcil interrogateur, quelque chose dans l’air devenait pesant, quelque chose en elle l’avertissait… Mais quoi ? Un doute … Alors qu’il l’invitait à prendre place face à lui, moult questions l’envahissaient, que se passait-il ? Pourquoi autant de ferveur dans chacun de ses gestes… Elle prit place et le regarda faire ses yeux naviguant du Comte à cette boite rectangulaire aux fermoirs d’argent… Ses yeux avaient remarqué les armoiries de la famille de Brassac… Son cœur s’arrêta dans sa course un instant avant de reprendre à un rythme qu’elle n’arrivait pas à contrôler…

Un sourire illumina le visage de Nico alors que sa main se faisait câline sur l’étui en cuir… Elle s’arrêta sur ses traits sans doute avec un air de curiosité non feint… Il prit la parole… Puis un petit geste de la main lui fit comprendre de ne pas l’interrompre… Mais qu’allait-il donc lui dire, elle était troublée par tous ces mots, son attitude, elle ne comprenait pas ou peut être ne voulait elle pas comprendre… Elle le laissa finir attentive à ses paroles, à ses mots… Des mots qui faisaient mouches, elle ne retenait que certains d’entre eux essayant de les assimiler au mieux… Gardant un peu de dignité, ne pas perdre la face, bien que ces jambes étaient prêtes à courir pour prendre la fuite, ce n’était surtout pas le moment, elle était là, elle resterait là… Quoi qu’il en suivrait…

Une preuve de son attachement… et de ce qu’il ressent… Elle avait du mal à se contenir et à se taire, que lui préparait-il donc, que se passait-il dans sa tête à ce moment là… Elle se perdait sur son visage à ne plus savoir comment elle allait réagir ensuite…

Ouverture du coffret, ses yeux n’en revenaient pas… Une magnifique parure là posée sur un velours couleur d’un ciel d’été passé… Elle n’avait jamais vu joyaux aussi précieux, aussi bien travaillés… Elle devait faire gauche et stupide… Et son regard revint sur elle, il lui expliqua d’où venaient ses bijoux, et la valeur qu’ils avaient, il parlait avec son cœur, et elle fut prise d’une émotion qu’elle n’avait pas ressentit depuis fort longtemps maintenant…


Un silence soudain, il prenait son verre, il avait l’air de cacher quelque chose par des mots anodins, mais il ne la trompa pas… Elle se leva simplement, et vint s’asseoir à même le sol tout contre ses jambes, sa main se posa sur l’or et les rubis, les détaillants du bout des doigts, les caressants… Elle ne savait que dire, mais elle se doutait que son silence devait être pesant, il devait attendre une réaction, un mot… Mais elle était trop émue pour s’aventurer dans quoi que ce soit et pourtant il fallait qu’elle se reprenne, il fallait qu’elle parle…

Nico… Premier essai plus qu’infructueux les mots se noyaient dans le fond de sa gorge… J’aurais aimé te dire que je ne pouvais accepter ce présent, je crois que tu commences à me connaitre et tu sais qu’il y a des choses auxquelles j’apporte que peu d’importance… Pourtant… Nouveau silence elle cherchait ses phrases, elle ne voulait pas se précipiter, elle voulait avoir les idées claires… Elle avala difficilement sa salive… Et reprit… Tu viens de me combler de bonheur par ce merveilleux présent que je vais accepter pour tout ce que tu m’as dit, et surtout pour ce que tu veux me cacher… Ce que cela représente pour toi et que tu me tais… j’ai lu dans tes yeux bien plus que tu n’as pu m’en dire, et je vois à quel point ses joyaux sont importants, et que la décision que tu as prise de me les offrir est, malgré ce que tu dis ou pas, significative…

Elle attendit qu’il repose son verre et prit ses mains dans les siennes, elle n’osa pourtant lever la tête de peur qu’il puisse lire le trouble qui l’envahissait… Non Nicotortue de Brassac, non je n’oublierai pas, non je ne peux faire abstraction du geste et de l’honneur que tu viens de me faire en m’offrant ces bijoux familiaux… Je les porterai, en ta présence dès qu’une occasion digne d’eux se présentera, pour toi, pour le geste que tu viens d’avoir envers ma personne et qui représente plus que tu ne peux l’imaginer…

Elle ne savait plus quoi dire trop de choses tournaient dans sa tête elle serrait ses doigts entre les siens, simple geste de remerciement, mais elle ne savait pas comment le dire autrement pour le moment… Oh elle aurait pu l’embrasser, mais c’était tellement commun… Pourtant la situation s’y prêtait, mais une chose était sûre si elle devait se lever ses jambes ne la porterait pas… Elle leva son visage vers lui et lui offrit ses émeraudes humides… Plus rien n’existait autour d’eux à ce moment présent… Elle lui offrait des larmes de douceur, de plaisir, et de remerciement d’être ce qu’il était tout simplement… Un homme.
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Nicotortue
D'un geste lent, il avança sa main vers le visage d'Ewaele et essuya doucement les larmes qui perlaient à ses yeux. Il maintint le contact plus longtemps que nécessaire, dans le seul plaisir de sentir sous ses doigts sa peau douce. Un sourire s'était figé sur ses lèvres depuis qu'elle avait accepté son présent et, implicitement, ce qu'il signifiait. Il était soulagé de sa réaction et il la connaissait assez pour avoir deviné que les joyaux en eux-mêmes ne lui feraient ni chaud, ni froid et qu'elle chercherait au-delà de leur préciosité et de leur valeur purement matérielle. Leur histoire et le prix qu'il y attachait avaient fait la différence, ainsi qu'il s'y attendait.

Dans un murmure, se penchant vers elle, il lui glissa un simple Merci. Il n'y avait nul besoin d'ajouter quoique ce soit. Cela aurait été superflu et cela aurait brisé le lien qui les liait en cet instant.
Il se releva, la forçant à faire de même. Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'il pouvait deviner les battements de son coeur. Etouffant d'un trop-plein d'émotions, il fit quelques pas vers la cheminée. Il n'avait jamais aimé les situations trop chargées sentimentalement mais il était des occasions pour lesquelles il était difficile de passer au travers. Il aurait voulu dire plus que ce qu'il lui avait présenté en lui offrant la parure mais trop d'années de solitude et de souffrances l'avaient prévenu contre ce qu'il avait eu l'intention d'achever ce soir.

Aussi, le bras appuyé sur le manteau de la cheminée, le regard perdu dans les flammes jouant dans l'âtre, il ajouta, d'une voix sourde :

Je suis heureux que tu aies accepté ces joyaux. Ils signifient énormément pour moi. J'aimerais pouvoir t'offrir davantage mais je n'en suis pour l'instant pas capable.

Il se retourna et lui fit face, la regardant droit dans les yeux. L'échange, muet, dura quelques secondes, avant qu'il ne détourne le regard. Il revint vers le coffre, remplit à nouveau leurs hanaps, lui tendit le sien, avant de lever le sien propre :

Buvons ! Buvons à nous et à l'indicible !
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Ewaele
Etrange sensation, ce qui venait de se passer avait une double saveur, et elle n’osait se l’expliquer… Son merci, ses regards, son sourire, ses gestes… Tout ça était doux à entendre, mais sa phrase la laissa interdite…

Citation:
J'aimerais pouvoir t'offrir davantage mais je n'en suis pour l'instant pas capable.


Ses yeux a se moment se plongèrent dans les siens, l’échange fut muet et rapide… Trop rapide a son goût… Trop de précipitation, trop de non dit… Timidité du Comte ou réserve naturelle… Elle aurait aimé penser que c’était cela, mais un sentiment étrange l’envahit, et se nichait au creux de son ventre… Quelque chose de palpable dans l’air… Elle le regarda lever son verre, mais elle se détourna ne sachant plus qu’elle réaction avoir… Ne sachant plus ce qu’il voulait lui dire et qu’il ne prononçait qu’à mots couverts…

Regard d’un animal sauvage en détresse, ses yeux cherchaient une échappatoire, la fenêtre, la porte… Pourquoi soudain un vent de panique soufflait en elle, pourquoi ne pouvait elle pas faire simple, et ne pas entendre au-delà des mots prononcés…

Pas le choix, il fallait faire face à cette situation, comme toujours, elle se retourna, l’œil vert lointain, avec des reflets naissant et nouveau, le Comte n’avait jamais du la voir ainsi… Elle vint s’asseoir à sa place et resta là droite silencieuse…

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Ewaele
Elle se releva après avoir réfléchi un temps, il n’avait pas pris la parole, rien dit, à part boire son vin et l’observer, aucune parole n’était venue la réconforter positivement ou négativement par rapport à son ressenti…

Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, posant une main de chaque côté de l’encadrement … Elle aurait voulu calmer la colère qui montait en elle, elle aurait aimé rester posée et calme, mais c’était bien mal connaître la rousse irlandaise et son sang chaud. Elle fit demi-tour et s’approcha dangereusement de lui elle se baissa pour plonger son regard dans le sien…


Nico ! Dois-je dire que je ne te comprends pas ou plus ? Dois-je te rappeler tes paroles il y a quelque temps… Je les connais par cœur… Souviens-toi ! Tu m’as dit que pour une fois tu étais sûr de toi ! Je t’ai dit sûr ? Et tu m'as répondu…Oui, sûr de moi, de ce que je ressens, de ce que je veux, de ce que j'envisage, de ce que cela représente… Dois-je te rappeler qu’après tu as pris mes mains, que tu les as portées à tes lèvres et que pour finir… Elle se tut, ne pouvant aller plus loin… Ne voulant se souvenir de ce moment où elle avait cru en quelque chose !

Elle se redressa et se dirigea vers la cheminée…
Je ne te demande pas de promesse, je ne te demande pas de geste comme celui que tu viens de faire. Je ne m’attendais même pas à cela… Tu sais que les parures et les dorures pour moi ne représentent rien, oui tes mots m'ont plus touchée que le reste, ce que ça représente aussi… Mais tes mots ne vont pas avec tes gestes… Elle revint vers lui, prit le verre qu’il lui avait rempli mais qu’elle avait ignoré jusqu'à maintenant… Elle le leva en l’air et fit tourner le contenu sur les parois avant de le porter à ses lèvres, ses émeraudes dirigées vers le Comte, lui lançaient des éclairs… Elle but une gorgée et retourna vers la cheminée pour jeter le reste du liquide dans l’âtre, elle le déposa sur le manteau, fit un volte face rapide et enchaina…

Je crois qu’il est plus que temps pour moi de me retirer, si tu tiens un minimum a moi, tu sauras toujours où me trouver, si tu tiens réellement à moi tu sauras me retenir avant que je ne quitte ta demeure… Elle fit voir la porte d’un doigt tendu et tremblant dans l’air… Je vais passer cet huis... Elle accompagna le geste à la parole… Je te laisse avec tes doutes, avec tes souvenirs, avec le mal que tu m’as fait… Mais sache que je ne reviendrai jamais d’ici de moi-même si tu n’es pas capable de faire un pas en avant et de rester sur cet acquis sans faire tout de suite deux pas en arrière… Je ne sais pas si tu te joues de moi, si tu te moques de moi… Elle s’arrêta la main sur la poignée… Mon père m’a toujours dit que l’espoir faisait vivre… Je vais espérer peut être l’inespérable… Moi qui avais mis toute ma confiance en toi, je me sens blessée… Je vais retourner dans mon ombre où je n’aurais jamais du sortir… Au revoir Nico… Et elle chuchota avant de sortir et de claquer la porte… Oui j’espère que ce n’est qu’un au revoir… Elle soupira et se retira…
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Nicotortue
Sa réaction l'avait d'abord glacé, provoquant un silence qui s'était transformé en catastrophe. Il n'avait pu bouger pendant qu'elle se dirigeait vers la porte, paralysé par ses mots qui s'étaient imprimés dans sa chair comme autant d'aiguilles de glace. Il resta donc là un moment qui lui parut une éternité, tâchant de comprendre, d'expliquer ce qui venait de se passer. Il savait bien sûr ce qui avait provoqué cet orage : faire un pas en avant pour ensuite reculer d'autant mieux. Il le lui avait fait subir à plusieurs reprises, égoïste et désireux de se protéger pour ne pas revivre le passé.

Alors que les pas d'Ewaele se faisaient de plus en plus lointain, il restait sur place, foudroyé et sentait la colère monter en lui. Son orgueil se réveillait et lui disait de ne pas bouger, de rester dans cette pièce et de ne pas lui courir après. De la laisser sur ces derniers mots et sur ces propres souffrances. De se couper à tout jamais de la gent féminine et de se retirer dans une de ses forteresses et de n'y plus voir personne. Pourtant, quelque chose au fond de son être l'en empêcha et le poussa, après plusieurs minutes, à se ruer hors de la pièce, à dévaler les escaliers et à se précipiter dans la cour intérieure de l'hostel où la Comtesse était déjà à cheval, prête à partir. Avant qu'elle ne talonne sa monture, il se jeta à la tête de celle-ci, bousculant le valet qui s'y trouvait, et saisit fermement la bride, empêchant l'animal de s'élancer.
Il leva les yeux vers Ewaele, ses prunelles lançant des éclairs et allumant son regard d'étincelles. Un silence pesant tomba sur la scène, tandis que les domestiques du Comte se précipitaient aux fenêtres afin de ne pas perdre une miette de ce qui allait se passer. Même Guillaume n'y trouva rien à redire et s'arrogea l'une des meilleures places.

Ne pars pas, je t'en prie ! Si tu me fuis maintenant, tu me brises. L'idée de te perdre m'est insupportable. Je t'en conjure, descends de cheval et rejoins-moi.

Il lui tendit sa main, dans un geste mi-suppliant mi-invitant. Son regard ne lâchait pas celui de celle qui lui faisait face, le vrillant et le capturant dans une atteinte à renforcer ses paroles. Le cheval broncha mais la poigne du Comte l'empêcha d'aller plus loin.

Oublie mes derniers mots, ajouta-t-il. Souviens-toi seulement des joyaux et de ce qu'ils signifient. Je te veux à mes côtés, en cet instant, aujourd'hui, demain et les jours qui suivront. Ils en sont la preuve et le gage de mon amour, de mon désir de passer le reste de mon existence à te chérir.

La main toujours tendue, il baissa enfin le regard, murmurant d'un ton implorant :

Reste, s'il-te-plaît...
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Ewaele
Bondissante humeur, insaisissable. Elle s’échappait soudain pour refaire volte face, passait de la douce quiétude à une agitation aussi incontrôlable qu’inexpliquée. Ewaële se mordit la lèvre inférieure, encore cette angoisse ? Non ce n’était pas vraiment cela, c’était autre chose…sans doute. Elle essuya distraitement la larme unique qui venait de rouler sur sa joue, son geste paru brusque pourtant. Elle fit venir sa monture, sans se préoccuper du ton employé… Elle voulait partir, fuir, il n’était pas venu arrêter son geste, son cœur était lourd, trop lourd…

Prête à talonner son cheval, elle vit le Comte débouler dans la cour, et se précipiter sur les brides, envoyant paitre légèrement le valet qui ne demanda pas son reste… Moment d’observation… Le personnel de Nico avait pris les premières places, elle scrutait tout ça quand elle l’entendit prendre la parole…

Au milieu de ce troublant spectacle, apte à émouvoir le cœur le plus sombre, elle essaya de faire bouger l’équidé… Elle ne voulait pas l’entendre, elle ne voulait pas savoir, se faisant sourde à ses propos… Mais il stoppa le mouvement de l’animal dans une parfaite maitrise… Elle dût se rendre à l’évidence et se fit plus réceptive à ses mots… Elle s'arrêta frappée de stupeur, comme si on lui avait planté une lance en plein cœur…. Elle devinait plus qu'elle ne voyait l'ampleur de ses blessures, pire que cela, la mine troublée de Nico l'intriguait. Peut-être s'était-elle méprise après tout.

Elle vit sa main se tendre vers elle, mais dans son corps le feu se consumait, et elle n’arrivait pas à le maitriser… Elle aurait aimé attraper cette main, et arrêter là les maux, les déchirements… Dans sa tête le noir, le vide, le doute et la peur… Elle sauta de sa monture et parti en courant en direction des rues de Limoges, mais elle stoppa son élan net avant même d’avoir passé le coche… Planté là, droite fière, lui tournant le dos son buste se balançant de façon à peine visible d’avant en arrière marquant son hésitation… Elle ferma les yeux se remémorant lui, elle, eux…

Une guerre, la Bretagne, elle et lui blessé tour à tour, elle avait ramené la Colm il était resté là bas… Il n’était pas en état de voyager… Elle avait organisé un voyage pour aller chercher tous ses frères d’armes restés décimés au gré des batailles… Un imprévu, mais elle chassa se souvenir d’un geste de la main qui balaya par la même une mèche de sa chevelure rougeoyante… Tous les jours les pigeons volaient entre eux, pour savoir comment se passait le voyage de retour du Comte, elle n’était à l’époque qu’un simple lieutenant de l’armée Limousine… Puis tout s’était enchainé, sa vie avait prit une nouvelle tournure… Elle devint Comtesse du Limousin, premières allégeances… Il était là, alors qu’il n’était pas sorti de chez lui depuis bien longtemps pour un tel évènement… Et une cérémonie en place publique… Des souvenirs à la pelle se bousculaient dans la tête de la rouquine… La venue du Roy, des cérémonies qui s’enchainaient toujours, ce bras, cette compagnie et sans doute plus que ça… Sa présence à ses côtés dans des moments important de sa vie, jusqu’à il y a peu quand elle avait reçu son fief de retraite et son titre de Comtesse… Et ses mots d’hier, et ceux d’aujourd’hui… Elle serra la mâchoire essayant d’effacer cette colère sourde qui grondait en elle… Un pas en arrière hésitant elle fit enfin demi-tour regardant le Comte qui était toujours là au milieu de la cour de son hostel à l’observer… Elle baissa la tête et le pas trainant revint vers lui…

Elle lui chuchota alors…

Loin de mon cœur l'idée, de t’importuner, mais comment expliquer, les tourments qui nous habitent ?
Si cela peut apaiser, l'étrange ombre en tes yeux, daigne donc partager, ces accablantes pensées.
Etrangère sous ce toit, j'ai longtemps réfléchi, à t’entendre ma place est ici… Et même si mes malheurs, les tiens, ne peuvent valoir, mes plaies étant au cœur, et ne pouvant se voir… Je te fais grâce ainsi des mauvais coups du sort, auprès de toi je ne cherche pas que du réconfort.
Je ne veux pas te faire souffrir, loin de moi l’idée de te briser… Ton cadeau, ses joyaux m'ont touchée je te l’ai déjà dit, non pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils représentent… Mais par-dessus tout ce qui m’a fait revenir vers toi ce sont tes paroles, ce que tu viens oser me révéler…
Ce fut son tour de baisser les yeux, troublée par son regard au fur et à mesure qu’elle lui parlait… Elle prit ses mains dans les siennes et se rapprochant doucement de lui elle murmura… Je reste…
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Nicotortue
Il la regarda revenir vers lui, lentement, presque de mauvais gré. Il l'écouta attentivement, cherchant à deviner le sens caché de ses paroles. Il ne dit rien, ne voulant pas dire quelque chose qui la ferait fuir et l'éloignerait de lui définitivement. Lorsqu'elle prit ses mains dans les siennes et lui dit qu'elle voulait bien rester, sa poitrine sembla exploser et un énorme soulagement naquit au plus profond de lui.
D'un murmure, il ajouta des mots destinés à elle seule :

Ce que je viens de te dire, je le ressens au plus profond de mon être et je suis sincère. Tu es ici chez toi, bien plus que tu ne peux l'imaginer. Mes sentiments à ton égards sont profonds et l'idée de ne plus te voir n'est même pas envisageable.

Un temps de silence.

Viens, rentrons. Retournons à la bibliothèque, je pense que nous avons encore beaucoup à nous dire.

D'un signe de main, il fit signe au valet qu'il avait bousculé peu auparavant de venir s'occuper de la monture de la Comtesse et de la ramener aux écuries. Sans lâcher sa main, le Comte la ramena à l'intérieur où les domestiques s'étaient déjà égayés aux quatre coins de la bâtisse, comme s'ils n'avaient pas assisté goûlument à la scène qui venait de se dérouler. Ils montèrent les 2 étages et se retrouvèrent isolés dans la pièce préférée du Comte. Le vin et les hanaps étaient comme ils les avaient laissés, signe de la récente tempête. Le Comte les ramassa, les remplit à nouveau et en tendit un à Ewaële. Il leva le sien et dit :

A nos orages et à nos tempêtes. Que l'on sache toujours les traverser et nous retrouver !
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Ewaele
Comme toujours, ce fut avec un plaisir non dissimulé qu’Ewaële poussa la porte de la bibliothèque de l’hostel du Comte. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait toujours été attirée par ces objets quasiment magiques, recelant tant de savoir, par les parchemins innombrables et couvertes de signes, par l’odeur du vélin et la douceur des couvertures reliées. Elle avait appris à lire tôt. Un fait notable dans son village auvergnat de bûcherons et d’éleveurs où sont père l’avait conduite après avoir fuit la cour du Roy. Depuis, les livres avaient toujours fait partie de sa vie. Elle n’imaginait même pas ce qu’elle aurait pu être sans eux.

Aussi, à son arrivée icelieu, la découverte de cet endroit avait été un immense soulagement. Et cette bibliothèque était devenue l’espace qu’elle préférait dans cette demeure… Parcourant les étagères des yeux elle se tourna vers Nico quand il prit la parole…


Citation:
A nos orages et à nos tempêtes. Que l'on sache toujours les traverser et nous retrouver !


Elle se déplaça pour prendre son verre et le lever a son tour… Elle allait rajouter quelque chose mais préféra se taire et fermer les yeux un instant… Tourner sept fois la langue dans sa bouche, elle devait absolument apprendre a mieux maitriser ses émotions…

Ewa sourit et porta le vin à ses lèvres, reposant délicatement l’hanap portant les couleurs de Brassac… Puis elle se dirigea vers les manuscrits, voulant se donner contenance après tout ce qu’il s’était passé… Parcourant du regard une étagère, la Comtesse de Laroche-Aymon se demanda vers lequel irait sa préférence. Hésitant entre plusieurs ouvrages, elle resta plantée devant le rayonnage, tête légèrement inclinée sur le côté et regard perdu dans le vague. Bien entendu, elle n’entendit pas les pas qui retentirent derrière elle…

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Nicotortue
Le silence régnait dans la petite pièce. Après l'orage qui venait d'y éclater et qu'y s'était finalement résolu dans la cour de la bâtisse, le Comte le trouvait plutôt réconfortant. D'autant plus qu'il ne s'agissait pas d'un silence pesant mais, au contraire, d'un silence plutôt de bien-être, de satisfaction.

Le toast qu'il avait lancé avait fait mouche et, s'il l'avait vu hésiter un instant pour répondre, elle n'en avait rien fait et avait préféré garder le silence. Pour l'heure, elle étudiait les quelques rayonnages qui garnissaient l'un des murs de la pièce. Un sourire ironique naquit sur ses lèvres, à l'idée que peu de gens savaient qu'une grande partie de sa fortune et de son temps passait dans la recherche et l'achat de ces manuscrits pour lesquels il avait une véritable passion. Manuscrits qu'il avait pour la plupart lus plusieurs fois et qui lui ouvraient à chaque fois un monde de savoirs et de conaissances, loin du Limousin et du style de vie futile qu'on lui prêtait, pour peu que l'on s'arrêtât à son plumage.
La Comtesse avait l'air en grande contemplation, ce qui arracha au Comte un autre sourire. Elle semblait partager sa fascination pour ces ouvrages toujours aussi rares, toujours aussi spectaculairement réalisés et décorés et que peu pouvaient se permettre d'acheter. La richesse avait parfois du bon, n'en déplaise à beaucoup. Haussant les épaules pour chasser quelques idées déplaisantes qui affleuraient à sa conscience, d'un pas léger, il s'approcha d'Ewaële qui lui tournait le dos, posa ses mains sur ses épaules, la faisant sursauter et se mit à la masser doucement, d'un geste tendre mais ferme.

Cela n'a rien à voir avec la Librairie royale ou celle de la Sorbonne, voire celle des grands monastères de copistes, mais je ne suis pas peu fier de ma propre collection. Y trouves-tu ton bonheur ?
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Ewaele
Elle avait sursauté, non de peur, elle savait qu’il était là, mais dans sa contemplation elle ne l’avait pas entendu arriver. Elle avait réussit à passer à autre chose en examinant les étagères, à calmer les quelques étincelles qui quelques temps avant, aurait pu prendre feu si les conditions n’avaient pas évolué. Elle était là, lui derrière, ses mains sur ses épaules douces, protectrices. Ses gestes ferment mais tendres étaient réconfortants, marquant sa présence à ses côtés.

Elle ne connaissait pas les lieux cités par Nico, même si elle en avait entendu parler, ses connaissances s’arrêtaient là. Elle se doutait que ces endroits devaient être riches de la merveilleuse invention humaine qu’était le livre.

Elle prit la parole d’une voix douce pour parler de sa passion.


Un livre, c’est tout une épopée sur des morceaux de papier. C’est une savoureuse lecture, c’est un plaisir quasiment délectable, c’est un joyau, c’est une perle, c’est un outil de travail comme un outil de détente.

Elle se tourna doucement vers lui attrapant au passage ses mains et lui sourit.

Je ne peux que trouver mon bonheur dans ta bibliothèque, je n’ai jamais vu d’aussi beaux ouvrages, ce n’est pas la première fois que je me complais à les regarder rien que pour le plaisir des yeux. Mon père avait cette passion qu’il m’a transmise, mais j’avais beaucoup plus de volumes qui parlaient de l’Irlande dans ma langue natale qu’autre chose. Des contes, des légendes, et d’autres qu’enfant j’avais du mal à déchiffrer ! Puis le Gaélique…

Ewaële continua à avancer dans les rayonnages lâchant les mains du Comte, encore une fois errant sans but, comme cela lui était maintenant si coutumier, lorsque son œil vert se posa par le plus grand des hasards sur une reliure de cuir bleu nuit, qui, nul ne sait encore pourquoi, capta son attention plus que le commun des livres qui peuplait ce rayonnage là. Ce fut donc en priorité sur cette œuvre là que la main de la jeune femme se posa en premier lieu, histoire de le retirer sans la moindre vergogne de la compagnie de ses compagnons livresques. Mais elle arrêta son geste. Pourquoi? Elle ne le savait pas elle-même.

Le savoir qu’il contenait, elle ne s’en lasserait probablement jamais. Comme la quasi totalité des livres de ce lieu ou du moins de cette étagère -elle n’avait pas encore eu le temps de tout explorer-, le livre traitait de généalogie, de descendance et surement de tout ce que cela pouvait susciter comme question sur ce thème. Sans doute pour cela que sa main resta là suspendue dans l'air. Elle tortilla du nez comme elle savait si bien le faire et laissa subitement retomber sa menotte le long de son corps se tournant aux trois quarts vers Nico l’air embarrassé. Ewa ne s’était jamais sentie aussi maladroite et nigaude.

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