Uriel
Uriel remarqua de nouvelles personnes entrer. Il salua celles qui lui firent un signe de tête Isis et ... Franceska.
Voici bien longtemps, il s'en rappelait encore à Noirlac, jeune fille timide et dévouée. Il n'avait jamais eu l'opportunité réelle de s'entretenir avec elle et n'avait jamais su - au final - pourquoi elle était partie.
Peut-être aurait-il l'occasion de lui demander, un jour ...
Mais avant toute chose, une fois la prière du pardon récitée, il fallait entamer le Credo.
Ainsi, il fit réciter à tout un chacun la profession de Foi Aristotélicienne, puis tourna à nouveau les pages du Saint Livre à la recherche d'un texte.
Il fallait être prudent, cette messe était un peu spéciale, non par son contenu, mais par son caractère.
En effet, il y avait en ville des gens sur lesquels toute la lumière n'avait pas été faite et pour l'heure il restait encore des zones d'ombre.
Inutile alors d'aborder le sujet de l'orgueil ou de la tempérance, encore moins celui de l'acédie, car de fait, ce n'était pas trop d'actualité.
Il opta alors pour une lecture sur ... la Vita d'Aristote.
Voici bien longtemps, il s'en rappelait encore à Noirlac, jeune fille timide et dévouée. Il n'avait jamais eu l'opportunité réelle de s'entretenir avec elle et n'avait jamais su - au final - pourquoi elle était partie.
Peut-être aurait-il l'occasion de lui demander, un jour ...
Mais avant toute chose, une fois la prière du pardon récitée, il fallait entamer le Credo.
Ainsi, il fit réciter à tout un chacun la profession de Foi Aristotélicienne, puis tourna à nouveau les pages du Saint Livre à la recherche d'un texte.
Il fallait être prudent, cette messe était un peu spéciale, non par son contenu, mais par son caractère.
En effet, il y avait en ville des gens sur lesquels toute la lumière n'avait pas été faite et pour l'heure il restait encore des zones d'ombre.
Inutile alors d'aborder le sujet de l'orgueil ou de la tempérance, encore moins celui de l'acédie, car de fait, ce n'était pas trop d'actualité.
Il opta alors pour une lecture sur ... la Vita d'Aristote.
Vita d'Aristote, l'Ermite a écrit:
Aristote cheminait en Attique alors qu'il avait rendu visite à un lointain parent vivant à Thèbes. Il était seul, ayant laissé la responsabilité de son école à ses meilleurs élèves. Mais à une bifurcation, il se trompa de chemin et au lieu de redescendre vers la plaine et la ville, il s'engagea dans les collines. Au bout de deux heures de marches, il se rendit compte de son erreur et avisa une habitation isolée. Il décida d'y aller demander conseil sur la route à suivre.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se rendit compte que ce qui de loin passait pour une maison n'était une mauvaise cabane adossée aux rochers, masquant grossièrement l'entrée d'une grotte.
Il frappa à la porte et héla, on vint lui ouvrir. L'homme, âgé, était à peine vêtu, et seulement de haillons. Il était maigre et hirsute.
Aristote : "Bonjour, vieil homme. Je me suis perdu et cherche le chemin de Mégare."
Ermite : "C'est si tu y vas, que tu seras perdu."
Aristote : "Je n'ai point souvenir que la ville ou les routes alentours soient à ce point peuplées de brigands."
Ermite : "Qui donc te parle de brigands. Elles sont peuplées d'humains. C'est déjà bien assez dangereux. "
Aristote comprit alors qu'il avait affaire à un ermite.
Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"
Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."
Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement."
Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."
Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"
Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."
Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"
Et Aristote reprit sa route, descendant vers Mégare.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se rendit compte que ce qui de loin passait pour une maison n'était une mauvaise cabane adossée aux rochers, masquant grossièrement l'entrée d'une grotte.
Il frappa à la porte et héla, on vint lui ouvrir. L'homme, âgé, était à peine vêtu, et seulement de haillons. Il était maigre et hirsute.
Aristote : "Bonjour, vieil homme. Je me suis perdu et cherche le chemin de Mégare."
Ermite : "C'est si tu y vas, que tu seras perdu."
Aristote : "Je n'ai point souvenir que la ville ou les routes alentours soient à ce point peuplées de brigands."
Ermite : "Qui donc te parle de brigands. Elles sont peuplées d'humains. C'est déjà bien assez dangereux. "
Aristote comprit alors qu'il avait affaire à un ermite.
Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"
Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."
Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement."
Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."
Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"
Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."
Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"
Et Aristote reprit sa route, descendant vers Mégare.
Il leva la tête et regarda l'assemblée :
Ainsi l'Ermite rencontré par Aristote, vivant seul en sa cabane, ne côtoyant que peu ses semblables, vécu dans le péché sans s'en rendre compte, se croyant le meilleur des hommes.
Voyez comme il est facile de se tromper en croyant suivre le bon chemin. Il est parfois bon de s'isoler et de vivre quelques temps loin des autres, cela peut permettre de réfléchir a son existence et son avenir.
Mais il ne faut point que ceste période de reclus soit trop longue, sinon vous risquez d'y prendre goût et de devenir comme cet homme qui avait renoncé a la vie auprès des hommes.
La Vertu, chers fidèles, ne se peut vivre qu'au contact de ses semblables, il faut donc vivre aux cotés d'humains pour suivre ce chemin, et participer a la vie de la communauté.
C'est ainsi que l'on peut prêter assistance a son prochain en difficulté, tout comme nous pouvons nous-même recevoir de l'aide en cas de besoin ...
Et voilà tout était dit.
Il avait reçu les Capitaines de Domini Canis en son bureau, on lui avait reproché de demander sans rien dévoiler ... mais on lui avait surtout reproché de ne pas abonder dans leur sens, de ne pas dire "oui amen je suis d'accord avec vous".
Du coup d'aucuns s'était retranchés dans leur camps, tandis que d'autres venaient à la messe et échangeaient des histoires avec les habitants du village.
De même, certains habitants se terraient, par peur ou par crainte, tandis que d'autres allaient à la rencontre des nouveaux venus. Il fallait de tout pour faire un monde.
Il marqua une coute pose, laissant chacun méditer ces paroles ...