Caro
Depuis ce fameux jour plus rien nétait pareil, depuis ce fameux jour ma vie avait basculé sans que personne nen sache rien. Sans que je ne montre ni ne parle à personne de ce qui me rongeait et grandissait en moi. Depuis ce fameux jour je savais
..
Je ne voulais à prime abord ne pas me rendre à lévidence, mais plus le temps passait et plus je savais que cela ne pouvait pas être autre chose. Moi la médicastre je savais . Et à cela il ne me restait quune solution, du moins la tenter sans avoir la certitude que cela fonctionnerait, mais je navais pas dautre choix. Je savais oui je savais ce que cela me couterait. Javais longuement pesé le pour et le contre et dans le plus grand des silence dans lequel je métais terrée au sujet de cette histoire, javais pris ma décision. Mais était-ce la bonne ? Là je ne savais pas .
Cest ainsi quun jour alors que nous étions encore Bearn, à Tarbes plus précisément, je me rendais en forêt. Longtemps, javais chevauché longtemps afin datteindre mon but. Javais mis des jours avant quon ne me confie le lieu exact pour la rencontrer, javais mis des jours pour instaurer la confiance afin quon me croit, quon ne pense pas que jétais là pour lui vouloir du mal mais au contraire que javais besoin de son aide.
Chevauchant Khépris, je menfonçais de plus en plus dans les bois qui devenaient de plus en plus sombre. Un endroit retiré où je navais jamais été, où peu de monde doit sy rendre dailleurs. Il y fait si sombre quon raconte que le Sans Nom y aurait élu domicile et que quiconque oserait sy aventurer y perdrait son asme. Mais peu importait, je savais . Je savais que je devais le faire.
Nous étions à la fin du printemps presque au début de lété peu de temps après notre retour en Béarn et après notre mariage. Ce matin là en me levant je faisais les cent pas devant ma maison, javais du mal à respirer, je me torturais les doigts en les tournant et les retournant de nervosité. Toute la nuit javais pensé et repensé à ce quon mavait remis la veille en début de soirée.
Une ruelle sombre de Tarbes, sous un porche à labri des regards le rendez-vous avait été donné. Lorsque jarrivais une femme dont le visage était recouvert par une cape, me tendait un morceau de parchemin et sans même lever le regard, repartait rapidement pour sévaporer dans une autre petite ruelle. En temps normal jaurai cherché à la suivre, à savoir qui elle était. Prenant tous les risques pour découvrir son identité, mais là . Je savais .. et navais nulle envie de le faire. Tout ce qui mimportais à présent était de déplier ce morceau de papier pour y lire les indications données. Prenant mon mal en patience, je cachais le parchemin dans mon corset et rentrais chez moi. Là au moins je ne risquais pas dêtre dérangée, là personne ne me poserait de questions car je savais que jy serai seule.
Assise dans mon fauteuil près de la cheminée où reposaient encore quelques cendres froides je dépliais le papier. Je lisais et relisais les indications afin de les mémoriser, dêtre certaine de ne pas me tromper et au bout dune heure alors que javais tout appris par cur, je me levais, mavançais vers la bougie allumée. Le message je le tenais par un coin et y mettais le feu par un autre. Doucement je regardais le papier se consumer, le tournoyant mesme de temps en temps afin de regarder la flamme danser et de jeter le parchemin restant qui allait me brûler les doigts, dans la cheminée. Quelques secondes encore et plus rien . Plus rien ne restait de ce message mais où me rendre .. je savais ..
Jétais à présent bien loin dans la forêt quand lintersection se faisait voir. Sur le moment temps darrêt. Javais stoppée mon avancée. Court temps dhésitation avant de prendre sur la gauche. Oui chemin de gauche. Je lavais mémorisé par le costé cur soit la gauche. Petit coup de talon pour signifier à Khépris de reprendre la marche. Environ cinq minutes à chevaucher avant darriver dans une toute petite clairière. Traverser la clairière en biais en partant du cur soit la gauche et de menfoncer encore dans la forêt jusquà ce que je vois une vieille cabane. Arrivée devant cet endroit, mon sang se glaçait. Une ambiance étrange régnait. Je descendais de selle, attachais mon cheval à un tronc darbre. Je lui caressais doucement le chanfrein et lui murmurais de mattendre sagement, que je nen aurai pas pour longtemps. Longue inspiration et me voilà à lui tourner le dos pour rejoindre la porte de la cabane.
Je levais ma main droite tout en réfléchissant au code. Le poing serré je frappais .
Toc .. toc toc toc . Toc toc toc .
Oui après un bref instant de doute je savais que javais donné le bon code pour quon vienne mouvrir. Mon cur battait à vive allure alors que de lourds pas se faisaient entendre derrière la porte. Un court instant de silence puis le grincement de la porte qui souvre ..
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Je ne voulais à prime abord ne pas me rendre à lévidence, mais plus le temps passait et plus je savais que cela ne pouvait pas être autre chose. Moi la médicastre je savais . Et à cela il ne me restait quune solution, du moins la tenter sans avoir la certitude que cela fonctionnerait, mais je navais pas dautre choix. Je savais oui je savais ce que cela me couterait. Javais longuement pesé le pour et le contre et dans le plus grand des silence dans lequel je métais terrée au sujet de cette histoire, javais pris ma décision. Mais était-ce la bonne ? Là je ne savais pas .
Cest ainsi quun jour alors que nous étions encore Bearn, à Tarbes plus précisément, je me rendais en forêt. Longtemps, javais chevauché longtemps afin datteindre mon but. Javais mis des jours avant quon ne me confie le lieu exact pour la rencontrer, javais mis des jours pour instaurer la confiance afin quon me croit, quon ne pense pas que jétais là pour lui vouloir du mal mais au contraire que javais besoin de son aide.
Chevauchant Khépris, je menfonçais de plus en plus dans les bois qui devenaient de plus en plus sombre. Un endroit retiré où je navais jamais été, où peu de monde doit sy rendre dailleurs. Il y fait si sombre quon raconte que le Sans Nom y aurait élu domicile et que quiconque oserait sy aventurer y perdrait son asme. Mais peu importait, je savais . Je savais que je devais le faire.
Nous étions à la fin du printemps presque au début de lété peu de temps après notre retour en Béarn et après notre mariage. Ce matin là en me levant je faisais les cent pas devant ma maison, javais du mal à respirer, je me torturais les doigts en les tournant et les retournant de nervosité. Toute la nuit javais pensé et repensé à ce quon mavait remis la veille en début de soirée.
Une ruelle sombre de Tarbes, sous un porche à labri des regards le rendez-vous avait été donné. Lorsque jarrivais une femme dont le visage était recouvert par une cape, me tendait un morceau de parchemin et sans même lever le regard, repartait rapidement pour sévaporer dans une autre petite ruelle. En temps normal jaurai cherché à la suivre, à savoir qui elle était. Prenant tous les risques pour découvrir son identité, mais là . Je savais .. et navais nulle envie de le faire. Tout ce qui mimportais à présent était de déplier ce morceau de papier pour y lire les indications données. Prenant mon mal en patience, je cachais le parchemin dans mon corset et rentrais chez moi. Là au moins je ne risquais pas dêtre dérangée, là personne ne me poserait de questions car je savais que jy serai seule.
Assise dans mon fauteuil près de la cheminée où reposaient encore quelques cendres froides je dépliais le papier. Je lisais et relisais les indications afin de les mémoriser, dêtre certaine de ne pas me tromper et au bout dune heure alors que javais tout appris par cur, je me levais, mavançais vers la bougie allumée. Le message je le tenais par un coin et y mettais le feu par un autre. Doucement je regardais le papier se consumer, le tournoyant mesme de temps en temps afin de regarder la flamme danser et de jeter le parchemin restant qui allait me brûler les doigts, dans la cheminée. Quelques secondes encore et plus rien . Plus rien ne restait de ce message mais où me rendre .. je savais ..
Jétais à présent bien loin dans la forêt quand lintersection se faisait voir. Sur le moment temps darrêt. Javais stoppée mon avancée. Court temps dhésitation avant de prendre sur la gauche. Oui chemin de gauche. Je lavais mémorisé par le costé cur soit la gauche. Petit coup de talon pour signifier à Khépris de reprendre la marche. Environ cinq minutes à chevaucher avant darriver dans une toute petite clairière. Traverser la clairière en biais en partant du cur soit la gauche et de menfoncer encore dans la forêt jusquà ce que je vois une vieille cabane. Arrivée devant cet endroit, mon sang se glaçait. Une ambiance étrange régnait. Je descendais de selle, attachais mon cheval à un tronc darbre. Je lui caressais doucement le chanfrein et lui murmurais de mattendre sagement, que je nen aurai pas pour longtemps. Longue inspiration et me voilà à lui tourner le dos pour rejoindre la porte de la cabane.
Je levais ma main droite tout en réfléchissant au code. Le poing serré je frappais .
Toc .. toc toc toc . Toc toc toc .
Oui après un bref instant de doute je savais que javais donné le bon code pour quon vienne mouvrir. Mon cur battait à vive allure alors que de lourds pas se faisaient entendre derrière la porte. Un court instant de silence puis le grincement de la porte qui souvre ..
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