Les mots se bousculaient dans sa tête, elle avait tant de choses à dire à Max...mais elle devait faire vite, le pigeon devait partir rapidement, la maladie sévicait, la guerre menaçait...elle devait trouver une nourrice pour Clément, elle serait peut être appelée à défendre Montmirail, il lui fallait trouver une villageoise pour garder son bébé. Elle regretta d'avoir été odieuse avec Alpaïde...maintenant elle avait besoin de son aide...décidement Myriam était toujours aussi impulsive.
Elle se pencha sur le parchemin...
Mon coeur,
Je suis si heureuse de te savoir en bonne santé, j'ai si peur pour toi. Notre petit Clément commence à sourire, je lui parle souvent de toi, il sait que son papa l'aime de tout son coeur, il est trop petit pour comprendre tout, mais ressent déjà tout l'amour que ses parent lui porte. Il est si beau, si calme comme toi mon amour. Je l'embrasse pour deux, sachant qu'il doit te manquer, mais son coeur ressent ton amour, j'en suis sûre, je le vois dans ses yeux quand je lui parle de toi. Je t'attendrai toute ma vie, sans toi elle n'a plus de sens. Reviens vite, je sais que pour le moment tu dois être débordé mais j'ai appris à être patiente.
Montmirail est vide, les ruelles désertes, la peur est palpable. Je reste chez nous pour protéger Clément, j'évite les rencontres mais nous nous promenons parfois près du bois avec les chiens.
Je t'embrasse de tout mon coeur, j'imagine tes baisers ardents, tes mains douces, la chaleur de tes bras...tu es si loin de nous.
Je t'aime. Ta future qui garde espoir grâce à notre rayon de soleil.
Myriam
Elle roula la missive, l'attachant avec un ruban bleu. Se dirigeant une fois de plus vers ses pigeons...choisit le plus blanc, le plus pur...fixa la missive à sa patte, elle le tint un instant sur sa poitrine, sortit et le lâcha en direction de l'hospital. Il tournoya un moment au dessus de la demeure puis disparu derrière les arbres...
Elle referma la cage...ils avaient l'habitude de la voir tous les jours...les pigeons aussi faisaient patie de sa vie.