Irella

[12 septembre 1458...]
La course folle qui avait donné lieu à une battue en ordre ne porta ces fruits. Myriam était restée introuvable.
Et c'est quelque peu tristounette, que le lendemain, Irella défit les nuds, ramassa les pétales, détacha les cordelettes qui maintenaient les couronnes de chaumes. Sur l'autel, elle se saisit du parchemin qu'elle avait préparé pour ce qui aurait du être une belle cérémonie. Personne lors de cette journée ne s'expliquait la disparition de la mariée et l'espoir de chacun était mis à contribution, espérant qu'un jour, elle réapparaisse.
Après l'abattement, Max avait du faire face à ces responsabilités de père et il avait avec elles certainement trouvé tout le courage dont il avait besoin pour affronter cette épreuve. Irella n'était pas fière de le laisser à ce moment critique, mais elle ne pouvait retarder plus encore son départ pour Chinon.
Le coeur serré, elle fit une dernière messe en ce dimanche où elle annonça qu'elle partait et qu'elle confiait leur belle église Saint-Nicholaïde à Bradwen qui avait su s'approprier les lieux comme elle le souhaitait. "Ce n'est qu'un au revoir, mes frères! Oui, nous nous reverrons! ", leur avait-elle lancé.
[17 septembre, le soir du départ...]
La journée était passée à folle vitesse. Irella avait préféré cela aux longues heures qui s'étirent et qui vous font regretter de ne point voir encore le soleil se coucher. Ses sacs, prêts depuis quelques temps, étaient attachée sur la croupe de Girouette. Elle avait quitté le moulin en cette fin d'après midi ensoleillée et était venue passer la soirée avec les amis qu'elle rencontrerait avant de partir.
Elle savait qu'une fois que la petite troupe se serait mise en branle, il ne s'agirait plus de réclamer d'aller faire une dernière prière. Elle conduisit donc la jument jusqu'à l'église, l'attacha à un anneau, et poussa la porte.
En cette partie de la saison, le froid se faisait sentir un peu plus chaque jour dans le petit édifice. Irella rabattit rapidement son châle et se réfugia dans sa chaleur.
L'église était vide.
Quand elle atteint l'autel, elle s'agenouilla et pria longuement.
Son désir de retrouver Anorion était le plus fort, pour cela il lui fallait quitter le Maine. Reviendraient-ils? Irella s'en était convaincue. Et bien qu'il lui faudrait user de toute ses qualités pour y parvenir, elle ne pouvait se résoudre pour le moment à penser qu'elle mettait les pieds pour la dernière fois dans cette église.
La faible luminosité qui éclairait à peine l'intérieur avait sorti Irella de ses prières. Il devait se faire tard.
Elle se releva et se résout à se diriger vers la porte. Avant de la tirer, elle se retourna une dernière fois. Elle inspira profondément et ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, une main sur la clanche, des perles salées roulaient sur ses joues...
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La course folle qui avait donné lieu à une battue en ordre ne porta ces fruits. Myriam était restée introuvable.
Et c'est quelque peu tristounette, que le lendemain, Irella défit les nuds, ramassa les pétales, détacha les cordelettes qui maintenaient les couronnes de chaumes. Sur l'autel, elle se saisit du parchemin qu'elle avait préparé pour ce qui aurait du être une belle cérémonie. Personne lors de cette journée ne s'expliquait la disparition de la mariée et l'espoir de chacun était mis à contribution, espérant qu'un jour, elle réapparaisse.
Après l'abattement, Max avait du faire face à ces responsabilités de père et il avait avec elles certainement trouvé tout le courage dont il avait besoin pour affronter cette épreuve. Irella n'était pas fière de le laisser à ce moment critique, mais elle ne pouvait retarder plus encore son départ pour Chinon.
Le coeur serré, elle fit une dernière messe en ce dimanche où elle annonça qu'elle partait et qu'elle confiait leur belle église Saint-Nicholaïde à Bradwen qui avait su s'approprier les lieux comme elle le souhaitait. "Ce n'est qu'un au revoir, mes frères! Oui, nous nous reverrons! ", leur avait-elle lancé.
[17 septembre, le soir du départ...]
La journée était passée à folle vitesse. Irella avait préféré cela aux longues heures qui s'étirent et qui vous font regretter de ne point voir encore le soleil se coucher. Ses sacs, prêts depuis quelques temps, étaient attachée sur la croupe de Girouette. Elle avait quitté le moulin en cette fin d'après midi ensoleillée et était venue passer la soirée avec les amis qu'elle rencontrerait avant de partir.
Elle savait qu'une fois que la petite troupe se serait mise en branle, il ne s'agirait plus de réclamer d'aller faire une dernière prière. Elle conduisit donc la jument jusqu'à l'église, l'attacha à un anneau, et poussa la porte.
En cette partie de la saison, le froid se faisait sentir un peu plus chaque jour dans le petit édifice. Irella rabattit rapidement son châle et se réfugia dans sa chaleur.
L'église était vide.
Quand elle atteint l'autel, elle s'agenouilla et pria longuement.
Son désir de retrouver Anorion était le plus fort, pour cela il lui fallait quitter le Maine. Reviendraient-ils? Irella s'en était convaincue. Et bien qu'il lui faudrait user de toute ses qualités pour y parvenir, elle ne pouvait se résoudre pour le moment à penser qu'elle mettait les pieds pour la dernière fois dans cette église.
La faible luminosité qui éclairait à peine l'intérieur avait sorti Irella de ses prières. Il devait se faire tard.
Elle se releva et se résout à se diriger vers la porte. Avant de la tirer, elle se retourna une dernière fois. Elle inspira profondément et ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, une main sur la clanche, des perles salées roulaient sur ses joues...
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