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[RP]Le bonheur, une illusion salvatrice?

Fitzzchevalerie


[Sur le trajet, entre Aurillac et Lodève]

Le cavalier s'élançait étreignant sa jument qui galopait à perdre haleine. Il avait tant de fois lu et relu la lettre de Zherk pendant les deux heures qui précédaient son départ, que quasiment chaque mot inscrit sur le vélin lui revenait en mémoire. Cependant un mot en particulier n'avait cessé de lui marteler l'esprit, tourbillon spirituel qui le fit revenir de nombreuses années en arrière.

Il se revoyait jeune garçon âgé d'une dizaine d'année galopant dans la cour pour se rendre vers les écuries. Lui qui n'avait point d'ami dans son entourage se plaisait à passer du temps en compagnie des chevaux. Cela dit la raison de son arrivée en fanfare aux écuries ce jour là était tout autre. Une question l'obnubilait et il fallait qu'il la pose. Depuis qu'il vivait avec Baldric celui ci avant toujours répondu avec franchise à chacune de ses questions. Il savait qu'il ferait encore de même cette fois là. Baldric était dur, intransigeant, semblait posséder un cœur de pierre et il le détestait pour ça, mais au moins il était franc. Jamais il ne l'avait traité comme un simple enfant. Avec Baldric il avait le droit au même traitement que n'importe quel adulte. Et encore en y réfléchissant bien Baldric, était cent fois plus exigeant avec lui qu'avec quiconque... c'est peut être d'ailleurs ce qui était si difficile à supporter. Sa mère et Baldric, les deux personnes qui étaient ou avaient été chères à son cœur lui avaient volés son insouciance, sa jeunesse. L'une en le rejetant comme la peste, l'autre en voulant tenir la parole qu'il avait faite à son père. Mais pour Baldric et sa parole à tenir il l'apprendrait bien plus tard.

Essoufflé il s'était arrêté devant le vieil homme, occupé à ferrer un cheval. Puis, sans préambule, il lui avait tout simplement posé cette question: « Peut on un jour connaître le bonheur Baldric? »

Nombre d'adultes auraient sourit voir rit en entendant une telle question sortir de la bouche d'un enfant. Baldric lui n'avait même pas esquissé un sourire. Il avait cessé toute activité, s'était assis et avait ordonné à Fitzz d'en faire de même. Il avait alors soupiré avant de prendre la parole.

« Fitzz... Mon garçon, jamais tu ne devra espérer connaître ne serait ce qu'une once de bonheur!
Le bonheur n'est que chimère Fitzz, ce n'est qu'un vieux rêve inventé par certains hommes dans le but de donner un réel objectif à leur vie. Le bonheur ne vaut rien ce n'est qu'un mirage qui te détournerait du sens réel de ton existence. Et pourtant pour certain il est plus qu'essentiel...

Fitzz tu n'est pas né pour être heureux met toi bien ça dans le crâne mais tu es né pour faire en sorte que les autres soit heureux. C'est ton destin, aller à son encontre te ferait uniquement perdre un temps précieux. C'est aussi pour ça que tu ne dois pas te laisser aller à aimer, tu as un objectif et tu ne dois pas en dévier. Même involontairement les gens que tu aimes t'en détourneraient et tu ne pourrais que les rendre malheureux. Tu as une mission Fitzz, ton père toute sa vie c'est battu pour cette cause, moi aussi et maintenant c'est à toi de prendre le relais.

C'est dans ta peau, dans ton âme, dans chaque parcelle de ton corps, je le lis même dans tes yeux à cet instant. En somme tu n'as guère le choix. »


Le regard de Fitzz pénétra un peu plus dans celui de Baldric. Ce vieux fou débloquait et racontait n'importe quoi... Un peu plus et il en aurait rit, mais voyant à quel point celui ci semblait sérieux il se leva le dardant d'un regard assassin.

« Comment peux tu dire ça? Pourquoi? Pourquoi tiens tu tant que ça à me faire souffrir? Que sais tu de ce que je ferai de ma vie? Crois tu pouvoir éternellement la contrôler? Je ne suis pas qu'un pantin entre tes mains! Cesse de vouloir diriger ma vie!
Et...
A cette instant le regard de Fitzz se troubla tandis que sa voix ne devenait plus qu'un murmure. Que sais tu à propos de mon père? »

Baldric l'inspecta alors de haut en bas.

« Tu es un enfant intelligent Fitzz, bien trop intelligent pour ton âge. Tu... tu as un potentiel énorme. Je refuse de te voir le gâcher par égoïsme... »

Un fer à cheval fut projeté contre un des mur de l'écurie alors que le jeune garçon s'exclamait d'une voix tonitruante:

« Je m'en contre fiche je t'ai posé des questions, réponds moi! »

« Bien... Commençons par la première, comment puis-je dire ça... Un sourire naquit sur le visage du vieil homme. Comment puis je affirmer que tu ne connaitra jamais le bonheur? C'est bien ça Fitzz? Eh bien je le dis parce que c'est l'évidence même. Toi aussi tu le sais sinon tu ne te serais pas énervé, sinon tu ne m'aurais même pas demandé si un jour tu pourrais le connaître. C'est évident!

A ta deuxième question je dirais simplement que je ne tiens pas à te faire souffrir je te prépare à la réalité, je t'aide à ouvrir les yeux sur ce que sera ta vie. Nombre de personnes vivent dans un univers presque onirique où ils se complaisent dans un bonheur qui n'a d'heureux que ce qu'ils en disent. La réalité est certes plus dure mais au moins on ne se ment pas à soi même.

Par ailleurs non, je ne compte pas éternellement contrôler ta vie, et non tu n'es pas un pantin. Tu es juste l'objet de ton propre destin Fitzz. Tu es un enfant brillant, intelligent, déterminé, passionné, responsable et altruiste. On ne va pas à l'encontre de sa nature et si tu acceptes ton destin plus tard tu pourra déplacer des montagnes. Je n'ai jamais vu autant de ressources chez une personne de ton âge et tout cela tu dois le mettre au service des autres. Si tu y arrives peut être pourras-tu t'approcher du bonheur plus que quiconque. Mais si tu fais du bonheur la quête de toute ta vie alors tu seras tiraillé et tu ne pourra jamais trouver un semblant de paix intérieur.

En ce qui concerne ton père je te dirais tout ce que je sais au moment voulu. »


L'enfant se rassit son regard plein de dédain posé sur son mentor tant ce qu'il disait était à son sens parfaitement idiot...

« Mais le bonheur est pourtant ce que nous recherchons tous que tu le veuilles ou non! En outre si le bonheur n'est que chimère il en va de même pour toute ces notions qu'à créer l'homme! Ta réalité que tu prône est elle aussi qu'une chimère, il en va de même pour ta chevalerie ainsi que tout ce sur quoi tu as construit ta vie, qui est elle aussi que chimère! Réfléchis un peu tout cela est voué à disparaître avec l'homme de toute façon! »

Baldric quant à lui demeurait calme et c'est d'un ton presque amusé qu'il reprit la parole.

« Sais tu ce qui fait les grands hommes Fitzz? Ils sont grands parce qu'ils ont compris que le bonheur, l'idéal humain n'était qu'illusion. Ils ne perdent pas leur temps dans une quête futile, ils savent qu'ils n'ont rien à perdre. Quand un homme sait cela Fitzz, alors plus rien ne le détourne de son objectif. C'est ainsi que certains hommes ont pu déplacer des montagnes. On les dit visionnaires, mais ils sont juste réalistes.

Tu ne comprends pas, tu es encore trop jeune pour cela. Certes les hommes ont besoin de croire, de rêver mais seul certains hommes sont capables de les faire rêver et de réaliser leur rêve. Tu es de ces hommes Fitzz, j'aurai pu l'être aussi mais je l'ai compris trop tard, ne fait pas cette erreur... »


L'esprit de Fitzz reprit sa place dans le présent alors que ses membres frigorifiés continuaient à mener sa monture sur les routes. Il avait fait cette erreur, il avait eu la bêtise de penser qu'il pourrait être heureux et c'était détourné de son objectif. Baldric avait encore une fois raison, non pas quand il disait qu'il était ou deviendrai un grand homme, mais en disant que la quête du bonheur était une quête futile qui ne lui apporterait que des tourments d'esprits. Il était homme à suivre un objectif précis et qu'il savait réalisable. Se battre pour que le Béarn brille, devienne grand et respecté était l'objectif qu'il s'était fixé et maintenant plus jamais il n'en démorderai et il y arriverai, il le savait.

Le bonheur quant à lui s'il est une illusion salvatrice pour beaucoup n'avait été pour lui qu'une raison l'ayant poussé à fuir ses responsabilités. Mais il se battrai éternellement pour qu'un maximum de personnes conservent cette illusion si elle peut donner un sens à leur vie. Zherk n'avait-il pas voulu mettre fin à ces jours essentiellement parce qu'il en était venu à la conclusion que le bonheur était une chimère? S'il en croyait sa lettre, c'était le cas. Aussi puisqu'y croire semblait important pour lui alors il ferait tout pour que son ami est l'illusion d'être heureux.
Fitzzchevalerie
[HRP] Désolé d'avance pour le double post... Je tiens à préciser que ce Rp est ouvert et que n'importe qui peut y participer, à partir du moment où la cohérence est respectée bien sûr. Sur ce bon jeu à tous! [HRP]




[Quelques jours plus tard, à Lodève]

Il y a au nord de Lodève une clairière perdue en plein cœur de la foret. Au centre de cette clairière trône un majestueux chêne centenaire. Moult histoire ont été raconté sur ce chêne certain prétendent qu'il aurait vu et survécu à toutes les guerres, à toutes les catastrophes naturelles. L'on dit même qu'il représente la sagesse, l'esprit de la foret et qu'il serait impossible de l'abattre sans subir le courroux d'icelle. Le fait est que depuis des années il trône là, arguant le ciel, sans qu'aucun bucheron n'ai été assez fol pour y planter sa hache.

C'est là que les pas de Fitzz l'avait mené après un long passage en taverne. Il était arrivé à Lodève dans la nuit et avait patienté en taverne jusqu'à l'aube, échangeant quelques rares mots avec le peu de personnes rencontrés. Toutefois il n'y avait nul trace de Zherk. Épuisé, il avait décidé alors d'aller s'aérer l'esprit, il lui serait de toute façon impossible de fermer l'œil tant qu'il n'aurait pas retrouvé son ami. Le lieux où devait se rendre s'était présenté comme une évidence, c'est souvent là qu'il venait se ressourcer autrefois quand il avait besoin de se retrouver seul. Tant de sérénité émanait de cet arbre, cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi appaisé.

Or tandis que son corps transit froid faisait claquer, il repensait à tout les merveilleux moments qu'il avait pu vivre dans cette ville et toute les personnes fabuleuses qu'il y avait rencontré. Tout à Lodève était propice à lui rappeler son passé, de l'odeur des tavernes, aux amis retrouvée en passant par les bâtiments et l'ambiance régnant dans la ville. A chaque pas c'était comme si une personne revivait réminiscence d'un temps où il pouvait encore se montrer insouciant.

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Zherk
[Once upon a time, ou le départ de Millau]

musique
Le domaine de Calviac, situé dans un petit hameau sur les terres de la baronnie de Calmont-de-Plancatge était bien silencieux en cette nuit de février. Seul le frémissement du vent dans les feuilles des grands chênes venait troubler la quiétude du lieu et rappeler que l'on était toujours en hiver bien qu'aucune neige n'était tombée depuis des jours, remplacée par un pâle soleil annonciateur d'un printemps qui ne tarderait pas à rendre toute sa splendeur au jardin.

Quentin avait passé une partie de l'après midi à rêvasser dans le parc dont les terres fertiles s'étendaient à perte de vue, se noyant plus qu'il n'aurait du dans ses souvenirs. Il s'était ainsi revu faisant un concours de bonshommes de neige avec les garçons... Tristan prenant plus de temps à s'occuper de celui de son petit frère que du sien et Lucas courant partout, s'amusant des empreintes qu'il laissait derrière lui. Il revit le doux visage de sa compagne veillant sur son petit monde depuis le perron, leur trésor dans les bras. Un sentiment de plénitude l'enveloppa alors et il ferma les yeux pour sentir encore la chaleur de son ange le prenant dans ses bras, sa voix toute teintée de douceur chassant la moindre de ses peurs. Et le rire cristallin de son plus jeune fils raisonna à nouveau à ses oreilles, lui faisant esquisser un sourire. Il le revit assit sur l'un des fauteuils du salon tendant les bras vers sa mère en quête de tendresse et celle-ci venir lui ébouriffer les cheveux avant de le voir filer fièrement vers son ainé, un terrible combat de chevaliers s'engageant alors dans toute la maison. L'homme avait ainsi longuement arpenté ce vaste domaine qui fut durant quelques mois le spectateur privilégié de ces instants de bonheur éphémères qui continuaient de lui réchauffer le cœur même si en ce jour c'était toute sa tristesse qu'il avait accueillit en son sein.

Et puis les heures avaient passé au gré des souvenirs et la nuit doucement avaient commencé à envelopper de son écrin marine le domaine endormi. Plus aucun rire d'enfants ne raisonnait, les meubles à l'intérieur du château étaient désormais recouverts de draps blancs, les domestiques avaient été renvoyés chez eux et la lourde porte d'entrée refermée pour longtemps. D'un revers de main, quentin chassa les quelques larmes qui s'étaient échappées de ses yeux et perlaient sur ses joues. Bien qu'il n'avait jamais aimé Millau, cette demeure fut pourtant le seul vrai foyer à compter pour lui. Il y avait trouvé une femme aimante qui lui avait donné la plus belle des petites princesses et la complicité que Lucas avait tissé avec Tristan ne cessait de le surprendre. Il avait fini par trouver ce qu'il avait longtemps cherché et bien que l'histoire ne se finissait pas comme il l'avait espéré, il savait aussi que cette famille serait la seule qu'il chérirait.

Passant les grilles du grand portail à l'entrée de la propriété l'homme se retourna une dernière fois vers ce château de défense qui se dressait fièrement dans la nuit millavoise comme pour tenter de graver dans sa mémoire chaque parcelle de ce terrain, chaque souvenir heureux inscrit dans la pierre. D'ici quelques minutes il allait rejoindre son escorte qui le remmènerait sur les terres qui avaient abritées son enfance. Ses chérubins avaient été confiés à Ilmarin quelques temps. Une page de sa vie se tournait en même temps qu'il tournait le dos au domaine, certainement la plus belle et la plus douloureuse de son existence. Il allait devoir faire la paix avec ce passé encore trop récent et faire taire cette colère qui coulaient dans ses veines, devenant chaque jour un peu plus forte. Recommencer de zéro pour ne pas devenir fou. recommencer de zéro pour se donner une dernière chance mais sans jamais oublier celle qu'il avait tant aimé et tacher de devenir l'homme auquel Ilmarin confierait sans crainte ni doute ses filleuls.



[Sur le chemin du retour]

Ancienne cité des Volques, Luteva, sise dans une vallée des Cévennes, au confluent de la Lergue et de la Soulondres. Posée au cœur de ce vallon comme un bouquet au fond d'une corbeille, enclavée par les montagnes qui l'entourent et la protègent. Lodève, parfois haïs, parfois adulée mais jamais encore oubliée....

Le retour se passa sans encombre pour le petit convoi. Tout du moins, aucun maraud ne prit le risque de tenter de les dépouiller. Même le ciel s'était montré clément ne déversant sur eux qu'une légère brise. Assis sur sa monture marchant au pas, Quentin avait pourtant bien du mal à faire bonne figure devant ses compagnons de voyage. D'elles-mêmes les larmes coulaient sur ses joues, témoins silencieux s'il en fallait de la tempête qui faisait rage dans son cœur. Les points serrés autour des rênes à s'en faire pâlir les jointures, le cavalier ne tentaient même plus de les sécher, se contentant de détourner le regard vers l'horizon, restant silencieux aux questions qu'on pouvaient lui poser.

"Rester fier et ne jamais montrer la moindre faiblesse"

Un pâle sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée. Cette ligne de conduite qu'il s'était donnée il y a bien longtemps, il l'avait tellement bafouée. Et pourtant c'est elle qui aujourd'hui allait peut-être lui sauver la vie. Rien ne l'attendait à lodève et aujourd'hui la seule personne à qui il avait quelque chose à prouver était lui-même. Alors, à mesure que ses pas le rapprochait de cette cité maudite, prison dorée de laquelle on ne s'évade jamais vraiment, un rêve longtemps mit de côté lui revint en mémoire.... Un jour je serais ....

"Toi chevalier? laisse moi rire tu as déjà peur de ton ombre ! Incapable de chasser tes propres démons et tu veux t'occuper de ceux des autres ? Allons sois raisonnable au moins une fois dans ta vie. Écoute, il y a deux types d'hommes, ceux qui ont l'âme valeureuse et ceux qui s'agrippent à ses âmes valeureuses. Toi tu es de cette seconde catégorie, un parasite".

Ces tendres paroles prononcées par Hima lui revinrent d'un coup en mémoire. Il se souvint alors du jour où après avoir rencontré Aldebarrant en taverne il était allé la voir tout guilleret lui expliquant qu'il deviendrait un jour licorneux comme lui, qu'il en avait toujours rêvé. Son enthousiasme s'était bien vite dissipé face aux remarques de son amie. Il faut bien avouer que sa corpulence de moustique et sa grande facilité à fuir les situations dites hostiles ne jouaient pas vraiment en sa faveur à l'époque.

Mais aujourd'hui les choses avaient bien changé, il avait passé de nombreux mois après la mort d'hima à s'entrainer avec un vieux lieutenant de l'Ost qui lui appris entre autre le maniement de l'épée. Il ne comptait plus désormais le nombre d'heures passées à soulever des poids, à courir sur des chemins caillouteux derrière le canasson de son professeur ou bien encore à frapper un mannequin visualisant à chaque coup porté le même visage. "La haine que tu ressens est ta pire ennemi Quentin" lui repérait sens cesse le vieux soldat mais lui n'écoutait guère, obnubilé par sa soif de vengeance. Et puis au fil du temps, les semaines passant, il avait fini par s'apaiser et après avoir remercié le vieux sage était rentré chez lui, au domaine de Calviac, de nouveaux rêves plein la tête.



Zherk secoua la tête tout à coup alors que l'aube doucement commençait à percer. Non, il ne devait pas penser à tout cela. Chaque fois que ses souvenirs le renvoyaient à Millau, vers ce qui avait été, vers ce qui aurait pu être sa douleur et la colère qu'elle engrangeait reprenaient le dessus sur ses bonnes résolutions. Il devait oublier et se concentrer sur ses nouveaux objectifs, ne plus jamais laisser à quiconque la possibilité de toucher son cœur et se fixer des buts plus réalisables. Oui, un jour il ferrait de grandes choses pour son comté. Oui, un jour il deviendrait l'un des leurs. Et oui, un jour il tuerait ce rat ou mourrait en essayant.



[A Lodève]

C'est sur cette dernière pensée mille fois répétée qu'ils franchirent le poste de douane de la ville. Maelis prenant d'emblée la tête du cortège, s'approcha du garde avec lequel elle régla les quelques formalités d'usage. Quentin, quant à lui, mit pied à terre souhaitant profiter un peu de cet instant de calme, instant transitoire entre deux univers, deux vies, deux passés. Il saluaMaelie qui lui souhaita la bienvenue et après quelques mots échangés, prit la direction des écuries où il laissa son destrier aux soins du maréchal ferrant contre quelques piécettes.

Il se mit alors à arpenter la ville, déambulant dans ses ruelles chargées de souvenirs. Presqu'instinctivement ses pas le conduirent vers son ancienne propriété qui depuis abritée une nouvelle famille, celle du fils de l''un des tisserands de la ville qui venait de se marier. Quentin resta un instant à l'observer nostalgique puis poursuivit sa route jusqu'au quartier du passage au brigand qui, en ce samedi matin était plutôt tranquille. Il put ainsi observer que les travaux de reconstruction étaient presque achevés. Il ne restait plus grandes traces de l'incendie qui avait ravagé la Porte Rouge des mois plus tôt. Nouveau soupir de l'homme qui ne s'attarda guère en ce lieu trop chargé d'émotion.



[En ville, au Dirty Bar]

Il continua alors son chemin passant par les différents quartiers, les ruelles qui avaient été le théâtre de bien des aventures et finalement, après avoir été faire un tour au marché et à la mairie c'est naturellement qu'il alla se poser au Dirty Bar. L'endroit était plus ou moins laissé à l'abandon. Il constata cependant avec plaisir qu'il en été toujours le tavernier. Apparemment son vieil ami Duskflo n'était pas venu depuis longtemps. Il se mit alors à arranger un peu le lieu, ouvrit les fenêtres, nettoya ce qui pouvait l'être et finalement se posa tranquillement au comptoir.

Zherk!!! mais que fais tu là... dit tout à coup une voix derrière lui le faisant se retourner. Bon sang ce que ça me fait plaisir de te voir... Puis regardant tout autour de lui l'intru reprit : Ccet endroit avait bien besoin d'un petit coup de propre... tu es là depuis longtemps?[color]

Zherk regarda son ami un peu surprit de le trouver là, il ne s'attendait guère à de la visite en ce lieu. Après un instant d'hésitation, il lui répondit avec douceur qu'il venait tout juste d'arriver et qu'il allait..... bien. Inutile de rentrer dans les détails après tout.

[color=brown]Au faite tu as vu fitzz? je savais pas que vous deviez venir, je te croyais à millau...


Cette fois c'est des yeux ronds de stupeur qu'il posa sur George. Fitzz... est... ici...? parvint-il à dire avec difficulté.

Pour sure qu'il y est, je l'ai croisé à la Ruta del sol tôt ce matin. Tiens d'ailleurs c'est marrant il m'a demandé si je t'aurais pas vu. j'lui ai dit qu'tu devais surement être à Millau avec ta petite famille. C'est que j'savais pas que tu revenais.. d'ailleurs t'aurais pu prévenir....

Mais déjà Quentin n'écoutait plus un traitre mot de ce que racontait le dénommé George. Alors comme ça Fitzz était ici? Était-ce la lettre qu'il lui avait envoyé le soir ou.... qui l'avait fait venir interrompant son voyage? Son ami le connaissait-il autant que cela pour savoir qu'il reviendrait à Lodève?

Excuse-moi George je dois filer, dis, il ne t'aurait pas dit où on pourrait le trouver par hasard? Fit le tavernier en remettant son mantel avec hâte.

Euh, ben euh... non désolé, fit son interlocuteur un peu décontenancé de le voir partir aussi vite. Et dis pas merci surtout!! lança-il alors que déjà quentin avait passé le seuil de la porte, restant ainsi planté tout seul au milieu du bar.


[Dans la clairière, au nord de Lodève]

musique
Le jeune homme n'en revenait pas de savoir son ami aussi proche de lui. Un mélange d'excitation et de crainte le transcenda. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu. Comment Fitzz allait-il réagir en le voyant? surtout après la lettre qu'il avait envoyé? Une pointe de honte naquit dans son esprit alors qu'il arrivait à la clairière. Il avait testé deux ou trois endroits où le béarnais aurait pu aller avant de penser à celui-ci. Mais étrangement il était sure de le trouver au pied de ce vieil arbre ancestral qu'on disait éternel. Il savait que son ami aussi était en proie aux doutes et ne fut guère surpris de l'y trouver perdu dans ses pensées comme au bon vieux temps.

Il resta ainsi un moment en retrait à le regarder un sourire bienveillant sur le visage. Il n'avait pas changé et cela le rassurant un peu... Prenant alors son courage à deux mains, il finit par faire les quelques mètres qui les séparaient dans l'herbe rase de la clairière puis attendit silencieux que son ami se rende compte de sa présence avant d'ouvrir la bouche.
Fitzzchevalerie


["Auprès de mon arbre je vivais heureux..." *]

Cela faisait maintenant un bout de temps que Fitzz patientait au pied du grand chêne, demeurant toujours aussi calme. Si Zherk était à Lodève, celui ci le rejoindrai sous peu. Une brise s'était levée faisant frémir le peu de feuille que possédait encore l'arbre et amenant le lieutenant à s'asseoir. Cela faisait maintenant bien longtemps qu'il était parti de Lodève, à cet époque l'arbre commençait à refaire des bourgeons. Mais les saisons c'était succédée et le chêne était toujours là, nul doute qu'il lui survivrai surement.

Aujourd'hui à Lodève il n'était plus qu'un étranger de passage, à présent il était définitivement béarnais. Les débuts en Béarn avaient portant étés durs, Mâa qui était morte, la Nailfe qui ne sortait que très peu de chez elle, il avait connu la solitude mais c'était accroché. Ca l'avait poussé à aller vers les autres, se faire connaitre et aujourd'hui nombre de ses amis étaient béarnais. Même s'il restait admiratif et attaché au Languedoc, pour rien au monde il quitterait le Béarn pour l'instant. Peut être dans quelques années...

Continuant à attendre il savourait le calme et la quiétude de la foret, puis des pas se firent enfin entendre. Il en avait mis du temps... Fitzz cependant ne bougea pas d'un iota, continuant de fixer la lisière de la foret, attendant une réaction de son ami. Quelques minutes passèrent ainsi alors qu'un sourire amusé prenait place sur le visage du lieutenant Orthézien. Zherk ne semblait pas décidé à prendre la parole en premier? Soit, il allait donc attendre!

Il sentait sur lui le regard de son ami qui devait le détailler et se demander s'il avait ou non senti sa présence. Cependant Zherk ne prit pas la parole pour autant. Aussi, avant qu'il ne se sente obliger d'essayer de se faire à nouveau remarquer, Fitzz se leva sans se tourner vers son ami pour autant. Puis, après s'être rapidement étiré, il fit enfin jouer ses cordes vocales.

Bon je ne sais pas pour toi mais je ne compte pas rester croupir ici plus longtemps! Il se tourna alors enfin vers Zherk et lui adressa un sourire. Il n'y a pas à dire tu es toujours aussi discret... Tu ferais un bien piètre espion mon ami! Bon, on va manger un morceau?

[* Dixit Brassens]

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Zherk
[Dans la clairière]

Une main posée sur la garde de son épée, l'autre sur la hanche, Quentin observait son ami assis à quelques pas de lui. Ce dernier, malgré sa présence, continuait de fixer la lisère du bois. Visiblement perdu dans les tréfonds de son âme, il ne semblait pas l'avoir remarqué bien qu'il n'avait aucunement cherché à masquer son arrivée, bien au contraire. Serait-ce possible alors que le lieutenant Béarnais soit devenu sourd? Un fin sourire sur les lèvres su militaire vînt répondre au questionnement intérieur du Lodèvois qui pencha alors la tête légèrement sur le côté, une moue interrogative sur le visage... apparemment non, mais alors à quoi jouait Fitzz? Et puis, voilà qu'après quelques instants celui-ci se mit à parler l'air de rien, quelques mots lancés comme s'ils ne s'étaient jamais quitté. Un franc sourire orna alors des lèvres de zherk. Oh non son vieil ami n'avait pas changé !

Qui t'as dit que je voulais être discret? Sourd comme tu es, si je l'avais fait je serai encore planté là dans10 ans. lui Répondit-il taquin tout en faisant un pas sur le côté, l'invitant par là à faire quelques pas en direction de la ville.

Je meurs de faim et puis comme c'est toi qui régale, je me pense me laisser tenter par une bonne viande sauce champignons. Je commence à en avoir marre du poisson, y avait que ça à Millau! poursuivit-il.

C'est sur ces paroles que les deux hommes quittèrent la clairière, bavardant comme les amis de longue date qu'ils étaient. Les sujets abordés étaient somme toute triviaux mais l'heure étaient aux retrouvailles. Ils auraient bien le temps, un peu plus tard, d'aborder les raisons de leurs présences en cette ville et le Lodèvois n'était franchement pas pressé d'y arriver.


[Dans la ville, quelques minutes plus tard]

- Mais puisque je te dis que c'est moi le plus beau parti....
-C'est évident mon cher puisque je suis déjà amoureux d'une damoiselle formidable, je ne peux pas être un parti envisageable... La question ne se pose donc pas.
-Tss, ta demoiselle ne pourra que succomber à mon charme et tu vas te retrouver sans rien! mais ne t'inquiète pas dans ma grande bonté je t'engagerais comme larbin...
- Çà ne risque pas mon cher car c'est une damoiselle de goût
- Oui oui continues de te bercer de tendres illusions.
- Pour ma part je ne suis pas encore désillusionné donc j'en profite mon ami...

Fitzz adressa un petit sourire provocateur à son ami qui ponctua sa dernière réplique alors que tous deux passaient la grande porte d'entrée de la ville. Bien qu'ils avaient depuis longtemps quitté l'enfance, tout entre eux restait prétexte à chamailleries. Et force était de constater que les nombreux mois de séparation n'avait en rien altéré leur plaisir de se taquiner.

-M'sieur, m'sieur.. z'auriez pas une tite pièce? demanda tout à coup un petit garçon en tirant sur la cape de Quentin le faisant s'arrêter et coupant court à leur "discussion". Ce gamin des rues ne devait pas être beaucoup plus âgé que Tristan et attendrit l'ancien millavois. Tiens bonhomme!, lui dit alors le lodévois avec bienveillance avant de le voir filer vers une bande de gamins un sourire triomphale aux lèvres.

Tu vois mon ami, nos retrouvailles n'auront pas étaient veines on vient de faire un heureux!
Dit alors zherk à l'intention de son ami tout en regardant le bambin, une expression teintée de joie et de nostalgie sur le visage alors que ses pensées le remmenaient vers ses propres enfants laissés à Millau. Puis chassant celles-ci d'un mouvement de tête, il porta de nouveau son regard sur l'homme qui l'accompagnait. "Tu veux manger où?" lui demanda il alors comme pour changer de sujet prestement. Si on traine trop va plus rien rester...

En cette fin de matinée, la plus grande artère de la ville, celle offrant un accès direct à la place du marché grouillait de monde. Les voix s'entrechoquaient dans une brouhaha monstrueux offrant un contraste saisissant avec le calme de la clairière. Quentin posa alors la main sur l'épaule de son ami en lui souriant avec bienveillance commen pour être sure de capter son attention. Il commençait à avoir faim lui aussi et trouver un endroit calme où discuter lui semblait être la seule chose censée à faire.
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Fitzzchevalerie


Soit ça serait lui qui régalerait... Tant qu'il ne lui demandait de préparer à manger c'était le principal. Les voilà donc parti badinant joyeusement comme si de rien était. Oubliant pour quelques instants leurs soucis ils préféraient profiter pleinement de ce moment de franche camaraderie. Retrouvailles de deux amis qui ne s'étaient jamais vraiment quittés, ou du moins n'en avaient guère l'impression.

Leurs pas les menèrent donc en pleine ville, sur la place du marché grouillant de monde et d'odeurs diverses. Là on pouvait voir la marchande de poisson, toujours la même s'égosillant, celle dont le coffre ne semblait pas avoir désemplis depuis son départ. A droite un homme qu'il n'avait jamais vu faisait l'inventaire de ses légumes, il n'y avait guère plus frais ni meilleur, pour sûr ils venaient tout droit d'Aragon où le soleil jamais ne se couchait...
Et cette jeune fille triste qui tentait désespérément de vendre le lait récolter le matin... Sans doute aurais tu préféré fillette être entrain de courir avec ces deux garnements? Garnements qui arrivaient en courant dans la directement des deux amis. L'un des deux s'arrêtait d'ailleurs, quémandant une piécette, piécette accorder dans un sourire et une charité toute Zherkienne. Espérons juste que la tempête qui allait suivre ne serait pas trop dévastatrice et n'assombrirait pas trop ces retrouvailles qui, il est vrai, n'avait pas étés vaines jusqu'alors.

Puis une main se pose sur son épaule, Zherk avait faim lui aussi et voulait savoir où Fitzz comptait l'emmener manger. Léger sourire de Fitzz avant d'indiquer à son ami la première auberge en vue. Bouge plutôt respectable où régnait une bonne ambiance. Déjà à la porte les commérages se faisaient entendre alors que les travailleurs, gens du peuples, discutaient entre eux des événements ayant secoués leur vie et surtout celle du voisins. Il était tellement agréable et rassurant de se conforter dans l'idée que l'herbe était encore moins verte à côté. Ainsi pouvait on entendre parler de cette pauvre Aliénord dont la gamine, disait on, courrait après les braies ou encore du fils de la Yolanda qui était mort dernièrement. Les deux compères s'installèrent donc dans cette auberge sans prétention commandant en même temps leur pitance. De la viande pour les deux bien évidemment. Fitzz savourait quant à lui le fait d'être ici à Lodève mais aussi d'être entouré par des gens simples qu'ils avaient que trop négligés ces derniers temps. Et tout en mangeant, il échangeait quelques mots, quelques anecdotes avec son ami qui lui semblait bizarrement mal à l'aise. C'est alors qu'un homme vint leur demander la permission de s'asseoir à leur table. Permission qui n'aurait sans doute pas été accordé s'il avait su que l'homme en question n'allait pas cessé de geindre tout le repas risquant ainsi de mettre à mal leurs retrouvailles...

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Zherk
Quand la rage devient plus forte que la raison....
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La fin de matinée s'annonçait sous les meilleurs hospices. Contrairement à toute attente, Quentin avait retrouvé son plus vieil ami et bien que légèrement mal à l'aise du fait des raisons probables de la venue de ce dernier en ces lieux, force était pour lui de constater que la présence de son ami était rassurante. Enfin, après des mois entiers de solitude, il avait auprès de lui quelqu'un sur qui compter et à qui, peut être, sans aller trop loin dans l'apitoiement de soit, il pourrait se confier sur les événements récents qui l'avaient conduit à quitter Millau. Événements pour lesquels le Lodèvois n'était cependant pas disposé à évoquer pour l'heure, certaines choses en effet sont mieux tues, mais qui sait, un jour peut-être....

C'est donc dans une relative bonne humeur qu'ils pénétrèrent dans la taverne la plus proche, un sourire aux lèvres. * Sourire et paraître le plus heureux des hommes * voila la ligne de conduite que l'homme c'était fixé. * Maha? oh et bien c'était simple, elle était restée à la maison à s'occuper des enfants. Tout était ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes comme dirait Voltaire.*
Maelis était déjà là en train de converser avec un autre client quand les deux compères s'installèrent après avoir commandé leur pitance. Tous ce mirent alors à discutailler tranquillement jusqu'à l'arrivée d'un villageois pour le moins remonté contre la mairie et la gestion désastreuse de celle-ci durant les derniers mois qui était selon lui la raison pour laquelle il n'était plus capable aujourd'hui de vendre sa production. Malheur parmi les malheurs, l'homme s'égosilla ainsi fort longtemps, ne cessant de répéter *Ah, c'était bien mieux avant.... du temps de la mairesse 1000dread tout allait bien.*

Voilà bien un nom que le cultivateur aurait mieux fait d'éviter de prononcer. Et pour cause, alors que Fitzz tentait de comprendre la situation et que Maelis la lui expliquait, un ouragan commença à faire rage dans la tête de Quentin qui ne pipait mot, se contentant de serrer sa choppe à s'en faire blanchir les articulations. La colère qu'il tentait plus que tout de dissimulait lui revenait par vagues, chacune plus forte que la précédente, celle-ci s'insinuant dans la moindre parcelle de son être, prenant possession de lui. Et tandis que l'homme continuait de geindre, l'esprit de Quentin quitta la taverne pour voguer sur le fleuve de ses souvenirs faisant sa rage intérieure croitre encore davantage. Comme souvent ses derniers temps, malgré ses bonnes résolutions la situation lui échappait alors totalement.
Paroles acerbes furent ainsi lancées avec mépris au pauvre cultivateur qui, ayant connu Quentin par le passé avait maintenant bien du mal à le reconnaitre dans de tels propos. Fitzz, égal à lui même tenta de calmer les esprits échauffés mais le calme ainsi que le détachement dont il fît preuve eut pour seule conséquence d'énerver encore davantage Quentin qui foudroyait littéralement du regard le plaignant. La situation n'allait pas tarder à déraper, la tension était palpable, tous se jaugeaient, méfiants. Quentin tentait quant à lui de garder un semblant de contrôle sur la fureur qui battait dans ses tempes.

Par chance, devant l'hostilité flagrante à laquelle il se heurtait, le paysan compris qu'il fallait mieux qu'il s'en aille, chose qu'il fît non sans ronchonner expliquant qu'il allait écrire à la mairie et qu'il n'en resterait pas là. C'est une choppe fracassée contre le mur proche de la porte qui accompagna sa sortie. Quentin s'était levée, la colère faisait briller ses yeux alors qu'il serrait les dents à s'en briser la mâchoire tout en fixant l'endroit par lequel l'homme était sorti.

Ce geste eut pour conséquence de le ramener peu à peu à la réalité, il porta un regard hagard sur les autres qui le dévisageaient visiblement surpris. La honte prit alors le pas sur la colère et le Lodèvois se radoucit légèrement, accompagnait par les paroles pleines de sagesse de son ami qui tentait de l'apaiser. Zherk porta sur ce dernier un regard, mélange de reconnaissance et de colère. Non, il n'était pas encore près à expliquer les raisons de cette subite colère? Non, il ne voulait pas donner d'explications. Il se rendit compte qu'il avait encore échoué, qu'il n'était pas parvenue à ce contrôler. Toute sa vie était entrain de lui échapper et la présence de Fitzz, visiblement ne changeait rien à ce qui était entrain de s'amorcer en lui. Il était dorénavant bien loin de l'homme ampli de sagesse qu'il avait été et qu'il aspirait à redevenir. Le chemin vers la guérison allait surement être bien plus long et tortueux qu'il ne l'avait prévu.
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