Afficher le menu
Information and comments (1)
<<   <   1, 2, 3, ..., 9, 10, 11   >   >>

[RP] Chronique d'un homicide annoncé.

Rani85
La réponse à sa question bête fût bien celle à laquelle la jeune fille s'attendait, il était en pleine forme.
Citation:
euh merci de vous en soucier, revoir une amie comme v'tre moman est toujours un plaisir.

En vérité l'état du bourreau Rani en a cure, elle avait posé la question par pur politesse ou par habitude, elle sait pas trop. Une amie comme sa mère? Elle se tourne vers Mirna en arquant un sourcil et profite de l'arrivée d'une dame pour se pencher vers elle et lui murmurer "dis c'est un ami comment l'bourreau hein?"
Le bourreau fait encore une de ces boutades à la dame que Rani reconnait et salue de la tête.
Citation:
Oups, Excusez moi Mesdames de vous avoir coupé dans votre discussion, je vous laisse le féliciter.

Non non non ne vous excusez pas , vous tombé b... heu je veux dire vous pouvez le...*petite grimace* "féliciter" avec nous!

Un peu gênée et appréhendant un peu la réaction de sa mère, la Flêchoise essaye de se faire toute petite.
Citation:
Vous avez raison, votre image aujourd'hui est gravé dans tous les esprits. Le prochain qui voudra tuer ou violer une donzelle, se rappellera sûrement de votre silhouette, et ainsi les dissuadant de passer à l'acte.

Petit hochement de tête, fallait l'avouer la duchesse n'avait pas tort sur ce dernier point, ça peut servir d'avertissement. Mais ça n'empêche pas de le faire plus "discrètement", le cagoulé pourrait moins montrer sa satisfaction par exemple.
_________________
Mirna83
[Sur la place]

Mirna écoute les réponses de Clément puis voit approcher une Dame, aux allures nobles.

Oups, Excusez moi Mesdames de vous avoir coupé dans votre discussion, je vous laisse le féliciter

Mirna n'avait pas pensé qu'il fallait féliciter Clément...Elle avait quand même du mal à faire cela.
La Duchesse ajoute:


Vous avez raison, votre image aujourd'hui est gravé dans tous les esprits. Le prochain qui voudra tuer ou violer une donzelle, se rappellera sûrement de votre silhouette, et ainsi les dissuadant de passer à l'acte.

En effet cette pendaison pouvait servir d'exemple. Je n'y avais pas songé.

Dit elle avec un faible sourire au bourreau et à la noble Dame.

Rani lui mumure alors soudain à l'oreille:

dis c'est un ami comment l'bourreau hein

Elle se contente de lui serrer un peu plus le bras pour lui faire comprendre que ce ne sont pas des questions à poser! Cependant elle lui machonne dans l'oreille, espérant que Clément et la Duchesse ne la trouve pas impolie: c'est un ami..comme un ami..tu comprends???
_________________
Clement_bourreau
[sur la place]

clement, pas vraiment sur de son effet, fut vite rassuré pas la noble dame

Vous avez raison, votre image aujourd'hui est gravé dans tous les esprits. Le prochain qui voudra tuer ou violer une donzelle, se rappellera sûrement de votre silhouette, et ainsi les dissuadant de passer à l'acte.

les félicitations de rani n'étaient pas vraiment franche, ni sincère.

Non non non ne vous excusez pas , vous tombé b... heu je veux dire vous pouvez le...*petite grimace* "féliciter" avec nous!


pour sûr elle était plutôt effrayé par clement, mais il ne s'en formalisait pas! un bourreau qui fait peur? quoi de plus naturel.
Mirna, bien que peu enjoué par le spectacle, ce montrait plus consensuelle


En effet cette pendaison pouvait servir d'exemple. Je n'y avais pas songé.

fallait ce rendre à l'évidence, à part la noble dame, elles n'étaient pas charmée par le spectacle! bien au contraire!
à vrai dire clement s'en doutait, et la situation devenait embarrassante pour tout le monde....


euh oui bon ben j'me doute que sa plait pas à tout le monde hein! sinon tout l'monde serait bourreau. petit rire joueur pas forcément judicieux et euh bon ben, aller! j'vois bien qu'c'est pas vote place ici marchons un peu, j'peux méloigner, il a plus b'soin d'moi, y va pas s'enfuir!
petit rire vite étouffé le temps de comprendre que sa aussi c'était pas judicieux.....
_________________
Kilia
Elle les salue et repart à ses occupations. Elle se dit que le monde est étrange par moment. Un homme tue, on le tue quoi de plus normal? Enfin bon, la compassion elle aurait pu en avoir si elle avait croisé le regard de Tamorin avant sa mort, son arrivée tardive lui avait fait échapper à ça.
Son esprit vagabonde. C'est certain ce Tamorin l'avait toujours fait rire à croire qu'elle avait un penchant pour tout ce qui était crapule. Eux, au moins, n'avait pas autant d'état d'âme qu'elle, et c'est sûrement cela qui l'a faisait autant sourire.
Elle se frayait un chemin dans la foule qui se dispersait doucement.
Malgré son apparence, ne laissant percevoir aucune émotion, toute cette histoire était troublante, mais pourquoi le Tam avait voulu trucider le Baron. Fichtre, les gens sont bien étranges parfois.
Le Tam était une crapule, mais ce mettre dans les ennuies jusqu'à la corde, et même pas pour une histoire de donzelle, étrange... vraiment étrange.

_________________
[J'aime pas le nouveau forum!]
[15-02-2009 23:20 : vous avez reçu un rocalin qui console de la part d'Armoria]
Mirna83
[Sur la place]


euh oui bon ben j'me doute que sa plait pas à tout le monde hein! sinon tout l'monde serait bourreau. ....euh bon ben, aller! j'vois bien qu'c'est pas vote place ici marchons un peu, j'peux méloigner, il a plus b'soin d'moi, y va pas s'enfuir!

Mirna avale sa salive avant de lui répondre:

Je comprends que vous êtes d'utilité publique mais vous devez aussi comprendre que vous faites peur. Enfin moi je ne vous ai pas connu sous ce jour là..et heureusement! Quand à lui, en effet, il n'a besoin que d'Aristote.

Léger frisson.

Elle voit la duchesse qui s'éloigne. Prend Rani par le bras et commence à suivre le bourreau. Elle espère que Rani ne va pas trop lui en vouloir.


Dites Clément, vous devez vous faire insulter régulièrement non?Où voulez vous aller?

_________________
Kandrek
Assez curieux, le borgne se promenait sur la place publique, il était plus intéressé à rencontrer le fameux bourreau angevin dont on lui avait déjà parlé en taverne que d'entendre sur la politique. Il s'était renseigné et on lui avait indiqué où il pourrait trouver le dit bourreau. Il regarda l'estrade où le bourreau faisait son office, observant le tout d'un oeil expert, il grimpa sur l'estrade, il vit des traces de sang séché. Le borgne fermit l'œil et imagina le bourreau qui faisait son office, il pouvait voir la foule curieuse et effrayée en même temps, puis le condamné, la peur se lisant sur ses traits, l'épouvante déformant ses traits, quel plaisir ce devait de pouvoir se nourrir de ces émotions. Il ouvrit l'œil et remarqua que des gens étaient présents aux alentours, il s'approcha d'eux et les salua en levant son chapeau.

Demat, je cherche un certain Clement, on m'a dit qu'il était bourreau...
_________________
{Tartempion} a écrit:

Et je ne range pas Kandrek dans les stupides
Rani85
Citation:
j'vois bien qu'c'est pas vote place ici marchons un peu


Aha ba si ça tenait qu'à elle, la jeune fille aurait dit qu'elle avait du travail, mais non sa mère en décide autrement, ne lui demande pas son avis et l'entraine en compagnie du bourreau. Elle se défait de l'emprise du bras de sa mère et marche plus lentement, derrière eux, ne faisant pas attention à ce qu'ils pouvaient se dire, elle marmonne *pfff jamais mon mot à dire moua...*. Une voix la sort de son marmonnement, elle se retourne

Citation:
Demat, je cherche un certain Clement, on m'a dit qu'il était bourreau...


La jeune flechoise reconnait là l'accent breton, elle hausse néanmoins un sourcil, fallait être aveugle pour pas le voir le bourreau, mais elle comprend mieux quand elle voit qu'il lui manque un oeil au messire, un borgne encore...

Bonjour...l'bourreau c'est le cagoulé là devant...v'pouvez pas le manquer
_________________
Clement_bourreau
[sur la place]

clement inquiet des réactions à sa dernière boutade écouta attentivement mirna

Je comprends que vous êtes d'utilité publique mais vous devez aussi comprendre que vous faites peur. Enfin moi je ne vous ai pas connu sous ce jour là..et heureusement! Quand à lui, en effet, il n'a besoin que d'Aristote.

clement avait vue juste, elle était venu pour lui faire plaisir mais elle ne goutait pas au spectacle!
et comme à son habitude mirna poursuivit son interrogatoire....


Dites Clément, vous devez vous faire insulter régulièrement non?Où voulez vous aller?

les insultes? oui sa il connaissait bien...

euh oui c'est vrai sa arrive, c'est ce que l'on appels l'infamie du bourreau.
mais cela ne me gêne po, j'y suis habitué, fils et petit fils de bourreau, c'est ainsi depuis ma naissance.....Mais il est rare que ce soit en face, en générale c'est au loin ou quand j'ai l'dos tourner
petit rire

où aller? bonne question

euh ben euh, où vous voudrez en fait, je pense que n'importe où vous sierra mieux qu'i....

clement fut interrompu...


Demat, je cherche un certain Clement, on m'a dit qu'il était bourreau...


Bonjour...l'bourreau c'est le cagoulé là devant...v'pouvez pas le manquer

clement s'arrête, ce retourne, met sa hache sur son épaule, et regarde en direction des voix.
il y a rani, et un homme, assez grand, pas autant que clement mais grand quand même, dans les 1,90m.
balafré et borgne il a l'aire d'un soldat, ou d'un mercenaire?
hmmm restons méfiant ce dit clement.
il ne dit mot, si l'homme ne le reconnait pas, en tant que bourreau, c'est soit qu'il est bête, soit qu'il est vraiment gêné par son œil en moins!

_________________
Kandrek
Le borgne regarda dans la direction que l'on lui pointait, il dut reconnaître sa maladresse car effectivement, il n'avait pas reconnu le bourreau. Il prit le temps d'enlever son cache-oeil et nettoya l'oeil de verre, n'étant nullement gêné de montrer son orbite vide et ténébreux.

Ha oui, vous êtes bien un bourreau, le mercenaire eut un grand sourire, vous savez j'ai beaucoup de questions à vous poser. Je suis moi-même bourreau dans mes temps perdus. C'est que la torture c'est un art vous savez, un art qui se raffine, je ne me prétends pas être un grand artiste mais bon c'est en torturant que l'on devient toujours meilleur dans cet art...

Le borgne se permit un sourire sadique, une lueur dangereuse brulait dans son oeil, son visage lui-même devenait resplendissant d'un plaisir mauvais non dissimulé, il adorait le sang et la souffrance, il s'en nourrissait, c'était sa drogue, non seulement le savait-il mais il en tirait une joie malsaine et perverse...
_________________
{Tartempion} a écrit:

Et je ne range pas Kandrek dans les stupides
Mirna83
Mirna chemin faisant entendit une voix avec un accent breton derrière elle. Elle se retourna en même temps que Clément.

Le curieux homme semblait éprouver un certain plaisir à montrer son oeil borgne à l'assemblée. Décidément qu'elle journée!Il lui fallu beaucoup de sang froid pour ne pas partir en courant. Elle regarda Rani un peu inquiète.


Je suis moi-même bourreau dans mes temps perdus. C'est que la torture c'est un art vous savez, un art qui se raffine, je ne me prétends pas être un grand artiste mais bon c'est en torturant que l'on devient toujours meilleur dans cet art...

Mirna passa son regard vert de Clément au borgne, du borgne à Clément. Allaient ils se raconter des histoires de bourreaux??
Elle sentait néanmoins dans le regard du breton une espèce de jouissance en parlant de torture qui la mettait mal à l'aise.

Elle finit par fixer Clément. La lueur verte de ses yeux l'interrogeait.

_________________
Finam
[Gennes, place publique.]


"Quand le déshonneur est public, il faut que la vengeance le soit aussi."
Le temps fila, les semaines filèrent, les nuits s'enfilèrent.





L'homme se faufila à travers la foule, dense, massée sur la Grand'Place de Gennes. Des centaines de personnes, convives d'un macabre spectacle, attendaient invariablement le châtiment réservé au traitre, à la personne redevable de bien des tourments quelques semaines plus tôt: le Gros Ritaine. Une couche de nuages assombrissait le ciel, la pluie n'allait pas commencer à tarder.
Soudain, un tumulte de vociférations injurieuses se fit entendre en provenance de l'une des rues menant à la place. La foule se scinda en deux pour laisser place à un cortège de reitres, grands rustres s'il en était, qui se dirigea vers l'estrade, au beau milieu de la place.
Le dernier cavalier, celui qui fermait la marche, fut facilement identifiable par l'ensemble de l'assistance. Le visage marqué, les joues creusées, il n'en avait pas pour le moins gardé consistance et abord haineux que tout un chacun lui connaissait. Comme s'il n'avait pas subi les graves blessures lors de cette tragique nuit, le Vicomte de Gennes avançait pimpant sur son équidé, tirant au bout d'une laisse une masse informe, aimant à toutes injures, crachats, et cailloux: se trainant tel un spectre, Ritaine.
Ledit inconnu de la foule en eut un haut-le-coeur. Son sang se mit à bouillonner en ses veines. Il posa sa main sur sa courte épée, hésitant. Il lui était insupportable de voir cet homme si affable et guilleret, si généreux à l'endroit de sa famille, de ses proches, et du monde qui l'entourait, se faire traiter comme le dernier des criminels. Ritaine était innocent, il en était persuadé, n'en avait pas le moindre doute.
Finam de Montmorency descendit de son destrier, péniblement mais sans grande souffrance visible. Hautain. Il força son ancien valet à monter sur l'estrade, d'une forte poigne arrimée au goitre de Ritaine. Estrade où deux bourreaux l'enchainèrent à une roue. Le Vicomte se tourna alors vers la foule, les bras levés, vociférant:


-Gennes! Mon peuple! Regardez, regardez et faites savoir à nos ennemis le sort que nous réservons à ceux qui tentent de nous détruire. Par mon bras, je jure de mettre en charpie et de soumettre à notre autorité les dissidents et les traitres, de réprimer ceux qui nous récusent, et d'annihiler les fourbes qui en veulent à nos personnes.

Il empoigna une baguette, toute de jonc, tendue par l'un des bourreaux, et le spectacle débuta. Le barbu frappa sauvagement le torse, pour le coup mis-à-nu avant la scène, du Gros, qui lui-même hurla de douleur, cri dépassé par celui du tortionnaire, dans un élan de fureur. Frappant les jambes, de nouveaux hurlements se firent entendre. Puis les bras, le visage, parties génitales, abdomen. Ce à quoi Ritaine ne pu répondre, le souffle coupé. Et les coups redoublèrent, affluèrent, de plus en plus forts, de plus en plus rapidement, sans discontinuer.
La souffrance devenait insupportable. Les pensées du Ritaine divergèrent, l'envie d'en finir s'en faisait ressentir de plus en plus, rejoindre l'au-delà. La mort, la plus douce des échappatoires.
Un coup lui irradia le bras gauche. Mordant en sa lèvre, le sang se mit de même à couler par l'orifice.
L'inconnu regardait toujours, il n'arrivait pas à baisser le regard. La bouche grande ouverte, les yeux sortant de leurs orbites, il était en état de transe. Jamais il n'aurait crû pouvoir connaitre souffrance aussi grande. S'il n'avait tenu qu'à ses instincts, il aurait fendu la foule et tenté d'éviscérer le Gennes. Mais la suspicion de cette foule compacte de drilles ne le lui permettrait pas. La seule solution restait de faire front à l'ignominie qui se déroulait sous ses yeux, et d'attendre vengeance.

Les coups s'abattaient maintenant avec une violence répétée. Ritaine était au bord de l'évanouissement.
Tout à coup, l'angevin s'arrêta, jeta la cravache de côté. Ce pour saisir deux branderilles, cadeau passager d'un espagnol, tantôt. Cadeau.
Il les leva aux yeux d'une population en état d'excitation maximale, avant de regarder son vis-à-vis droit dans les yeux, amochés.


-Mon bon Ritaine. Mon bon traitre, renégat! Il est venu l'heure. Amusons-nous, mon cher aristotélicien. Ce discours, cette fin, est pour toi.

La marche des vertueux est semée d'obstacles qui sont les entreprises égoïstes que fait sans fin surgir l'œuvre du Malin.
Béni soit-il l'homme de bonne volonté qui, au nom de la charité, se fait le berger des faibles qu'il guide dans la vallée d'ombre de la mort et des larmes. Car il est le gardien de son frère et la providence des enfants égarés. J'abattrai alors le bras d'une terrible colère, d'une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu. Et tu connaitras pourquoi mon nom est l'Éternel quand sur toi s'abattra la vengeance du Tout-Puissant!

D'un coup vif, il les planta dans le cœur du Ritaine, transperçant chair, déchirant le manteau de graisse, qui n'eut que le temps de se réjouir de la fin de son calvaire...
_________________
Clement_bourreau
[sur la place]

l'homme prit la parole

Ha oui, vous êtes bien un bourreau, vous savez j'ai beaucoup de questions à vous poser. Je suis moi-même bourreau dans mes temps perdus. C'est que la torture c'est un art vous savez, un art qui se raffine, je ne me prétends pas être un grand artiste mais bon c'est en torturant que l'on devient toujours meilleur dans cet art...

des mots doux à l'oreille de clement! amateur ou pas cela lui faisait plaisir!
mais il regarda mirna, et cette dernière ne semblait pas être disposé à entendre ce genre de discutions.....


euh oui, nous pourrions deviser, ce serait intéressant, mais voyez vous je m'entretiens actuellement avec dame mirna,
n'en soyez pas vexé mais si nous pouvions en discuter plus tard....
je vous contacterai...


clement avec pourtant très envie de discuter avec cet homme, mais cela ne ce fait pas de laisser une amie comme sa pour discuter avec un inconnu....


euh dame mirna et si nous allions marché dans les rue d'Angers.....
_________________
Mirna83
Vous savez Clément votre... ami peut rester.

Avec ma fille nous ferons un...eff...enfin nous pouvons comprendre que vous ayez envie de parler avec une sorte de confrère.


Elle jeta un oeil au borgne un peu dubitative.

_________________
Kallias
[Campagne angevine]


Un cheval filait galopant à travers les sentiers désertés de l'arrière-pays angevin. Le temps clair caressait le chemin d'une douce lumière réconfortante, annonçant un renouveau prochain, le printemps. Néanmoins le climat était encore frais, et les cavaliers bien couverts. Les deux silhouettes serrées l'une contre l'autre possédaient un air énigmatique car leurs couleurs s'accordaient en tout point. Le paysan isolé ayant observé la monture au loin aurait sans doute pensé qu'il n'y avait qu'une seule personne sur la selle. Pourtant, ils étaient bien deux. Devant, une femme tenant les rênes, et blotti dans son dos un homme serrant cette dernière à la taille. Des pieds au col ils étaient vêtus de noir, et portaient chacun un couvre-chef carmin. Les deux touches de rouge paraissaient parfois se fondre en une seule, lorsque l'homme approchait son visage pour embrasser sa femme dans le cou. Ils seraient bientôt arrivés...


[Gennes, place publique]


Le même cheval marron voyait désormais ses sabots frapper le pavé citadin. Il n'avait visiblement aucun mal à supporter ce changement de terrain. Cela n'avait rien d'étonnant, la bête était belle et robuste, Heulynn l'avait volé sûrement à quelque riche notable. Kallias avait tendu un peu les bras pour saisir lui aussi les rênes et guider le cheval vers le lieu de rendez-vous, à travers les ruelles. La place publique, enfin...
Il y avait foule, comme le Scorpion s'y était attendu. Descendant de cheval, il prit la main de son épouse et l'entraina au centre de la place, une fois la bête attachée. Aucun mal à apercevoir celui qu'ils étaient venus retrouver, il était au centre des attentions et exhibait un pauvre type ayant de toute évidence été frappé puis percé, à l'instant vu l'écoulement du sang. Kallias murmura à son épouse, caressant sa joue de sa barbe.


On arrive un peu tard pour le spectacle, on dirait...

Déjà la foule commençait à remuer, et l'estrade se montrait plus accessible. Il fallait profiter de l'occasion et du tumulte pour aller causer à Finam. Kallias posa un baiser sur la joue d'Heulynn, assorti d'un « je reviens », puis se fraya un chemin à travers les badauds, jusqu'à son interlocuteur qui ne s'attendait peut-être pas à le voir arriver si vite.

Latcho dives. Comment va, amigo ?

Regard béat du vicomte, surpris par la visite impromptue, tandis que le Tsigane lui serrait vigoureusement la main.

Pareillement qu'en Guyenne, quelques trous par-ci par-là en plus, dira-t-on.

Je vois... Tu as l'air de bien t'amuser, c'pas ?

Deux trois oreilles, quelques bras, une ou deux carotides, tu connais la chanson... Tranchons dans l'lard. J'laurais bien asticoté davantage, mais c'gros tas m'aurait fait débequer mon r'pas du matin si j'l'avais ouvert en deux.

En effet, il m'a l'air... adipeux. Quand s'attaque-t-on au noble gibier ?

Quelques jours. Le temps d'rassembler les gars, et d'tout prévoir. J'ai déjà des hommes sur place, histoire d'connaitre ses déplacements, s'il est régulier, tout ça, tu connais l'topo.

De facto. T'as combien de gadjé qui seraient de... Il baissa la voix, inutilement, entendu les bruits de la foule... l'attentat ?

Suffisamment. T'pas vu tous ces reitres, quand t'es venu ? A la base ils étaient là plus pour le Poitou que pour ce gars. M'enfin, tourner les armes c'est si commode...

Ah, ces payos là, si... Je comprends, mieux vaut assurer le coup, même si je préfère les coups d'épine plus discrets. Scorpion toujours, hein. Il caressa ostensiblement la garde de sa rapière.

Allions l'épine aux flammes, un bel éclat pour les éprits d'idées tendancieuses à mon égard...

A ver. L'estocade aura lieu en pleine rue où on l'emporte ?

J'miserais sur la brièveté plutôt.

Je préfère ça aussi. Je m'y connais en enlèvement... Soupire. J'aime pas des masses. Tu sais que je ne suis pas un tueur de sang-froid, je préfère une escarmouche.

Je sais, je sais, moyen quand même. A part un cureton et deux péquins.

Un cureton et deux péquins ?

Guyenne. Les malheureux qu'on avait fracassés. Ah... t'y avais pas touché?

Si. Il sembla balayer d'un revers de la main. Heulynn et moi dormons à l'auberge, tu sais où nous joindre le moment venu.

T'veux pas venir au Castel?

Il regarda derrière lui, examina son épouse...puis se retourna vers Finam. Des jours qu'on dort dans des auberges ou autour d'un feu. Si t'as une belle chambre disponible... soit.

C'pas ce qui manque, des chambres. Foutu Castel, grand, mais on s'y fait.

Dans ce cas, c'est d'accord. Plus bas. T'aurais du...savon de Marseille, noble que tu es ? Je sais que mon ange aimerait en voir la couleur de son pays...

Parce que t'as cru qu'Gennes, c'était du propre? Il éclata de rire. C'est les prémices de Saumur la Grande, par ici, mon ami...
M'enfin ce sera toujours mieux que les trous que tu pourras dénicher dans la ville.

Hum. Il gromella puis se mit à rire. Un bain suffira alors, on verra le luxe plus tard. On te suit, amigo.

Un clin d'oeil plus tard, Kallias revint dans la foule qui se dissipait pour reprendre la main de sa Romni. En quelques mots il lui expliqua rapidement ce qui venait d'être dit, et surtout qu'ils dormiraient au château. Le couple ayant rejoint le vicomte, ils quittèrent la place en suivant ce dernier.
_________________
Truth
Finam
[Campagne angevine.]



"Un homme a toujours le droit de se venger, si peu que ce soit ; la vengeance est bonne pour le caractère ; d'elle naît le pardon."



Deux jours étaient passés. Ils étaient partis au milieu de la nuit, le deuxième soir, avec près d'une cinquantaine de joyeux lurons en fer de lance, montés. A la lueur des torches, ces beaux diables emmitouflés pour se protéger de l'air plutôt froid de la nuit claquant leur visage, avaient de quoi terrifier nombre d'inopinés voyageurs, ou marauds, ce avec fracas en direction du nord angevin.
Ils arrivèrent à quelques lieues de la destination finale assez rapidement, avaient mis pied à terre pour continuer en tenant par la bride leurs équidés, pour faire moins de bruit, et reposer les bêtes. Comme l'aube commençait à se lever, ils se cachèrent dans les bois, de l'autre côté des champs qui les séparaient de la ville, à quelques arpents des hauts murs de la Cité. Si l'effet de surprise réussissait, la joyeuse compagnie aurait l'avantage d'être à deux contre un au moment désiré. Ce n'était pas assez, bien sûr, pour assiéger le Castel.
Mais là n'était point leur but.
Non pas, là n'était point leur but.

Le problème résidait essentiellement dans la sortie. Les assaillants, une fois les roucoulades engagées, seraient repérés du haut des remparts, et les portes du Castel seraient fermées bien avant leur départ. La solution était de trouver un moyen de maintenir les accès ouverts, le temps qu'il fallait pour entrer, acter, et repartir sans inconvénient.


-Nous faut une putain de diversion, déclara Ulf, un solide gaillard à l'esprit vif et pétillant, aux aptitudes sans conteste solides auquel Finam attachait une grande confiance, véridique celle-la.
-Nous devrions agir en douceur, surtout. Commence par envoyer quelques groupes épars en ville, à chaque heure un gus devra sortir avec des renseignements, et on roulera.
Le ciel matinal s'éclaircissait avec une pénible lenteur. Finam se tourna alors vers ses plus proches compagnons, invités et "bénévoles".
Vous en pensez quoi, pour l'heure?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 9, 10, 11   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)