Calixte avait écouté avec attention l'histoire d'Alfred, ouvrant des grands yeux, d'enfant. Frissonnant, même par moment.
Il trouvait l'exercice intéressant et décida donc de prendre la suite.
Il prit donc la place d'Alfred et allumant une torche.
Gonflant le torse, il pointa le bois lointain.
-Oyez, Gentes dames et Gentils messieurs, la terrible histoire de la femme à l'enfant.
Il s'arrêta pour l'effet, et s'approcha des personnes présente faisant tournoyer sa torche, puis reprit.
-Il y a bien longtemps, à l'époque ou Saint Aignan, n'était que petit bourg, une femme que les habitants évitaient, vivait dans un bois près des marais.
Celle-ci, ne descendait que rarement au village, trainant le pas de ses pieds nus écorchés. Sa chevelure terreuse ruisselait le long de ses épaules décharnées et dénudées. Une robe déchirée et maculée de mousse, venait recouvrir le reste de son corps.
Point de sourire sur ce visage maigre, buriné par les saisons d'où scintillaient des yeux verts perçant à vous glacer les sangs.
Les paysans du coin la nommé la Sorcière des marais, car aucun ici ne savaient qui elle était.
Certains, ventant leur mérite ce pendant, de l'avoir approché et colportèrent l'idée qu'ils l'avaient vu prier et que du sans nom, elle se serait liée.
La solitude était son lot et tous ici le savaient. Un jour ce pendant, a la ville descendit la femme accompagnée, non point d'un mari ou de quelques amis retrouvés, mais bien d'un enfant qu'en ses mains elle tenait.
Calixte s'arrêta encore un instant ayant mené le sujet, jouant de sa torche pour donner de l'effet, soufflant, par instant et reprenant après vivement.
-> crièrent les paysans effrayés.
Bientôt une milice au bras armée, décidaient de traverser le bois en direction du marais.
Une cabane de Branches entrelacées, abritait le bébé qui dans les bras de la mère pleurait.
Les paysans avides de colère et bien plus de peur encore arrachèrent à la mère l'enfant.
Pendirent cette dernière par les pieds à l'arbre le plus près,lui ouvrirent le ventre et de ses entrailles la privèrent, pour que du diable elle ne puisse enfanter.
Quant, à l'enfant le même sort lui fut fait, jusqu'au moment ou le souffle de vie des deux les aient quitté.
Les villageois haineux et leur besogne effectuée, jetèrent les entrailles aux boueux marais.
Il tendit une foi de plus sa torche vers les personnes ici réunies et de nouveau reprit.
-La Femme et l'enfant restèrent ainsi pendues, les paysans passant de temps en temps pour surveiller qu'ils restaient pendant. Le troisième jours, ce pendant, point de corde et de corps restant, nul trace de la mère et de l'enfant.
La voix de calixte se fit plus amère et presque en chuchotant, comme pour exprimer un secret que peu devrait prendre compte.
-Il y a maintenant peu de temps, un voyageur désireux de couvrir les lieux de nuit, pour rejoindre au plus vite l'être aimée, s'engagea sur le chemin des bois des marais, guidé par la lune rousse qui maintenant était bien dégagée. Brusquement sur le côté, près des fourrés une femme prostrée, chantait pour l'enfant qu'elle tenait.
Le voyageur s'arrêta...
La femme se leva et pivota.
Dans ses bras l'enfant sanglant, d'entrailles était dépourvu et la femme son ventre ouvert et vide d'organes exposa.
Le voyageur horrifié couru a tout va, suivi de près de la femme à l'enfant qui des tripes de l'homme désirait se munir.
Dans le marais, l'homme fut figé, car de sang celui-ci était nappé.
La femme à l'enfant l'avait rattrapée, mais sur le bord était restée, vociférant , crachant la nuit durant.
Au petit matin, le voyageur tremblant et frigorifié n'avait plus devant lui que le terrible marais et sa vie était sauvée.
Calixte reprit tournant sur lui même et regardant chacune des personnes, pour donner un conseil.
-Ainsi, si un jour vous traversez le chemin du marais, faites qu'a la lune rousse, vous ne vous aventuriez, ou bien plus que votre âme mais vos tripes aussi perdrez, sauf...si dans le marais votre salut trouverez.
Par temps de vent du côté de Saint Aignan, on peut entendre par moment, les cris d'une mère et de son enfant.