Battling
La compagnie de Mali avait atteint la belle ville maritime dAvranches, une des plus grande villes de Normandie et rendu célèbre par sa proximité avec le mont Saint Michel mais aussi par ses salines qui lui procurait moult richesses.
Battling était déjà passé icelieu quelques années auparavant. La vue des marais salants mais aussi des prés salés lui rappela sa rencontre avec une petite écuyère, telle une petite crevette que lui le vieux crabe avait sauvée dune fondrière où elle sétait enlisée, tuant nette sa monture. La damoiselle dalors devait être devenue très certainement chevalier, sa suzeraine semblant lui accorder forte importance.
Avec ce souvenir lui remonta à la mémoire le goût du mouton des prés salés, un met dune finesse rare dont liode contenu dans la viande masquait le goût du suif. Il prit la direction du marché pour acheter un animal afin de le rôtir pour le repas de ses compagnons.
Las, le normand était aussi dur en affaire que lauvergnat, discutant avec âpreté le prix du caprin. Mais Battling avait lui aussi la tête dure et avait réussi à négocier une somme certes rondelette mais point extravagante. Il scella le marché avec le maquignon qui avait retenu son attention dune solide poignée de main dans laquelle il avait craché.
Il revint au campement en compagnie de lanimal qui bêlait lamentablement. Battling craint un instant de réveiller ses comparses mais ces derniers ronflaient à lunisson, seule la fin du monde semblait-il aurait pu les réveiller. Il dut donc seul égorger le mouton, enserrant le corps de lanimal agonisant à laide de ses jambe, projetant du sang à lenvis.
Ahhhh quil détestait ça ! Ôter la vie lui répugnait à chaque fois. Mais contre mauvaise fortune, faisait-on bon cur et il en mit à louvrage.
Il mit précieusement de côté la peau quil tannerait peut-être, puis il prépara la bête pour la cuisson, enfermant en sa panse un peu de maïs avec quelques abats choisis. Attisant les dernières braises du feu qui avait protégé le sommeil de la compagnie, il le raviva en lui ajoutant quelques branches bien sèches avant de poser le mouton embroché sur deux fourches pour le cuire.
Tout en tournant la broche alors que la graisse de lanimal tombait en brasillant sur le bois incandescent, il put observer à loisir le mont Saint Michel au loin dans la baie. Ses compagnons avaient judicieusement choisi le lieu de la halte. Lair était pur et doux et les lieux imposaient le respect par la sensation dimmuabilité quils donnaient, le seul mouvement étant le balancement hypnotique des flots montants et le salut des dernières fleurs dans le vent du large.
Comment imaginer que le mont fortifié avait été le théâtre de sanglants combats. Les Anglais avaient levé vers 1423, une armée formidable, sous les ordres du comte de lEscale afin de sen emparer. Mais le seigneur des lieux, Sire dEstouteville, lutta contre lenvahisseur avec cent-vingt chevaliers pendant trois longues années de privations et de combats. Ils finirent par repousser lAnglois qui ne put franchir ses remparts.
Le risque que dautres agressions se produisent expliquait certainement en partie la présence de si nombreuses armées dans ce pays. La compagnie avait croisé la veille l'armée "2e Corps de la Bande de Normandie" dirigée par Meleagre et l'armée "5e Corps de la Bande de Normandie" dirigée par Jacking et Neoatoum. Par chance, ses dernières nétaient pas en mode « faucheuse » et avaient respecté leur laissez-passer.
Lanima rôti à souhait, il le retira du feu puis entreprit de le découper en vue dun déjeuner proche.
Las, alors que son estomac grondait de famine, aucun de ses compagnons nétaient encore levé.
Holà les gueux ! Debout donc ! Venez manger un peu de venaison pour reprendre des forces !
Battling était déjà passé icelieu quelques années auparavant. La vue des marais salants mais aussi des prés salés lui rappela sa rencontre avec une petite écuyère, telle une petite crevette que lui le vieux crabe avait sauvée dune fondrière où elle sétait enlisée, tuant nette sa monture. La damoiselle dalors devait être devenue très certainement chevalier, sa suzeraine semblant lui accorder forte importance.
Avec ce souvenir lui remonta à la mémoire le goût du mouton des prés salés, un met dune finesse rare dont liode contenu dans la viande masquait le goût du suif. Il prit la direction du marché pour acheter un animal afin de le rôtir pour le repas de ses compagnons.
Las, le normand était aussi dur en affaire que lauvergnat, discutant avec âpreté le prix du caprin. Mais Battling avait lui aussi la tête dure et avait réussi à négocier une somme certes rondelette mais point extravagante. Il scella le marché avec le maquignon qui avait retenu son attention dune solide poignée de main dans laquelle il avait craché.
Il revint au campement en compagnie de lanimal qui bêlait lamentablement. Battling craint un instant de réveiller ses comparses mais ces derniers ronflaient à lunisson, seule la fin du monde semblait-il aurait pu les réveiller. Il dut donc seul égorger le mouton, enserrant le corps de lanimal agonisant à laide de ses jambe, projetant du sang à lenvis.
Ahhhh quil détestait ça ! Ôter la vie lui répugnait à chaque fois. Mais contre mauvaise fortune, faisait-on bon cur et il en mit à louvrage.
Il mit précieusement de côté la peau quil tannerait peut-être, puis il prépara la bête pour la cuisson, enfermant en sa panse un peu de maïs avec quelques abats choisis. Attisant les dernières braises du feu qui avait protégé le sommeil de la compagnie, il le raviva en lui ajoutant quelques branches bien sèches avant de poser le mouton embroché sur deux fourches pour le cuire.
Tout en tournant la broche alors que la graisse de lanimal tombait en brasillant sur le bois incandescent, il put observer à loisir le mont Saint Michel au loin dans la baie. Ses compagnons avaient judicieusement choisi le lieu de la halte. Lair était pur et doux et les lieux imposaient le respect par la sensation dimmuabilité quils donnaient, le seul mouvement étant le balancement hypnotique des flots montants et le salut des dernières fleurs dans le vent du large.
Comment imaginer que le mont fortifié avait été le théâtre de sanglants combats. Les Anglais avaient levé vers 1423, une armée formidable, sous les ordres du comte de lEscale afin de sen emparer. Mais le seigneur des lieux, Sire dEstouteville, lutta contre lenvahisseur avec cent-vingt chevaliers pendant trois longues années de privations et de combats. Ils finirent par repousser lAnglois qui ne put franchir ses remparts.
Le risque que dautres agressions se produisent expliquait certainement en partie la présence de si nombreuses armées dans ce pays. La compagnie avait croisé la veille l'armée "2e Corps de la Bande de Normandie" dirigée par Meleagre et l'armée "5e Corps de la Bande de Normandie" dirigée par Jacking et Neoatoum. Par chance, ses dernières nétaient pas en mode « faucheuse » et avaient respecté leur laissez-passer.
Lanima rôti à souhait, il le retira du feu puis entreprit de le découper en vue dun déjeuner proche.
Las, alors que son estomac grondait de famine, aucun de ses compagnons nétaient encore levé.
Holà les gueux ! Debout donc ! Venez manger un peu de venaison pour reprendre des forces !