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[RP] Passé...Présent...Y aura t-il un Futur ?

Castelreng
Il ne la quittait pas des yeux, ne parvenant pas encore à croire qu'elle était bien là, éveillée. Ne parvenant à croire qu'enfin ils étaient réunis. Sa main englobant celles de ses deux femmes, sa fille chérie et son épouse adorée, il ne trouvait plus ses mots, perdu par le regard interrogatif de son épouse. Il aurait voulu lui dire tout ce qu'il avait ressenti jusqu'à présent mais ne parvenait qu'à garder le silence. Il tourna doucement la tête pour faire face à sa fille, la regardant interrogatif lorsqu'elle le présenta comme on le fait à quelqu'un d'inconnu, ne voulant comprendre ses derniers mots. Ce n'était pas possible, elle ne pouvait avoir tout oublié, elle ne pouvait l'avoir oublié. La main d'Heaven glissa de sous la sienne lorsqu'elle partie dans un sanglots se réfugier dans les bras de son jumeaux. Que pouvait-il faire d'autre que de la laisser s'épancher sur l'épaule de son frère ? Rien, il en était incapable et ses doigts se refermant un instant sur ceux de son adorée étaient comme un aimant sur le fer. Sensation douce retrouvée que ce contact qui prit fin trop brutalement. Sa main resta vide, aussi démunie qu'il l'avait lui même été durant ces long mois. Il dévisagea son épouse, comme voulant trouver l'endroit où s'étaient cachés ses souvenirs, n'osant se demander ce que cette triste nouvelle allait faire.

Il laissa échapper un court soupir, replongeant toute son attention sur son épouse. Elle était là, bien en vie, fragile, mais grand dieu toujours aussi belle, aussi désirable. Une seule décision lui flasha l’esprit. Ne pas voir là matière à découragement, se battre pour l’aider a retrouver ses souvenirs, pour l’aider à redevenir Elle, sa femme, son adorée, la poutre maîtresse de leurs vies à tous. Il se doutait bien qu'il ne faudrait pas la bousculer, qu'elle était là plus fragile que la plus précieuse des porcelaines. Aussi, c'est d'une voix douce et rassurante qu'il dit.


Ne t'inquiète pas mon Ange, nous allons prendre grand soin de toi et sous peu tes souvenirs te reviendront.
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Oriabel


Leur regard se soutenait l’un l’autre. Dans celui de la belle Dame blonde, on ne pouvait y lire que de l’incompréhension, que la crainte et même un peu d’effroi face à cette situation nouvelle. Dans ceux de l’homme qui se tenait si près d’elle, de l’espoir, de la tristesse mais d’une grande force à retrouver l’ancre pour retenir le bateau qu’il était de finir à la dérive. Elle observa longuement ses pupilles mais rien à faire, elle n’y trouvait rien. Pouvait-elle être tombée amoureuse de cet homme un jour ? Elle se prit à le détailler longuement.

Il avait certes une chevelure sublime, d’un beau brun chatoyant à mi-longueur de ses épaules. Une fine barbe qui naturellement devait irriter sa peau à elle si délicate, sans aucun doute mais cela lui allait quand même très bien au niveau de l’apparence. Son visage était symétrique presque à la perfection. De très belles lèvres où dansait tantôt l’incompréhension ou plus tard un charmant sourire à faire fondre n’importe quelle demoiselle. Il n’était plus très jeune, surement pas loin d’une cinquantaine d’année peut-être... voir moins mais les rides près de ses yeux la laissait perplexe quant à son âge mais il était beaucoup plus âgé qu’elle, sans aucun doute. D’ailleurs se pouvait-il qu’elle est des enfants de l’âge d’Hélie et Heaven ? Elle était loin de se douter encore qu’elle en était leur mère adoptive… La main qu’elle avait retiré de sur la sienne ne résidait encore pas très loin et elle l’observa. Elle était large, ferme mais semblait très douce au contact. Une main de noble, là encore, aucun doute là-dessus. Le reste de son corps avait fière allure et encore très musclé pour son âge mûr. Niveau apparence, oui, sans aucun doute, elle aurait pu tomber amoureuse de lui. Il était fort séduisant. Restait à voir coté caractère…. Et cette odeur ?!!! Ca sentait l’alcool à plein nez, ce qui d’ailleurs lui fit le tortiller doucement et une petite moue se glissa sur ses lèvres à elle, charnues.
Ne t'inquiète pas mon Ange, nous allons prendre grand soin de toi et sous peu tes souvenirs te reviendront.

Elle redressa son visage pour ancrer de nouveau ses grands yeux tempétueux dans les siens. Elle haussa même un sourcil donnant un ton sceptique à son visage. Était-elle obligée de suivre des inconnus ? Après tout, c’est bien ce qu’il représentait pour elle. Bien entendu, elle ne voulait blesser personne mais comment savoir si tout ce qu’il disait était vrai après tout ? Elle détourna le regard sans moindrement lui répondre et regarda le médicastre toujours dans l’endroit qui les observait.

Pardon Messire, suis-je obligé de suivre ses gens. Êtes-vous vraiment certain qu’ils sont ce qu’ils dites vis-à-vis de ma personne ?

Ce dernier paru gêné de la question mais elle n’avait confiance qu’en lui en ce moment, il devait être neutre à moins que ce soit l’homme à ses cotés qui l’est engagé. Un complot ? Ce serait poussé quand même. Elle chassa cette idée de son esprit et se concentra sur sa réponse.

Non Oriabel, vous n’y êtes pas obligé. Cela fait beaucoup pour vous en ce moment ce qui est compréhensible. Mais je peux vous rassurez en vous certifiant que ces personnes sont bien vos enfants et votre mari. Il a passé des mois à tenter de nous persuader de le laisser vous rendre visite mais ….

Il observa Castelreng et se tue. Il devait choisir ses mots, insulter ou juger un Seigneur était tout de même risquer quelques peu.

Il n’était pas en état de prendre soin de vous. C’est Heaven qui s’en est chargé chaque jour. Je vous conseille, de par mon statut, de les laisser vous aidez. Vous retrouverez plus rapidement la mémoire en leur compagnie que sans eux, c’est certain. Cependant…

Il regarda de nouveau Castel et les enfants chacun leur tour avant de poursuivre.

Elle a besoin de repos, elle ne doit faire aucun excès. Ne la forcer pas à se souvenir, cela viendra avec le temps. Dans la situation, il faut laisser le temps au temps. Je me suis bien fait comprendre ? Et je passerais lui rendre visite au deux trois jours et si je vois que vous la surmener… je ne me priverais pas pour vous dire ma façon de penser…

Son dernier regard s’arrêta sur le Seigneur de Cordas sachant parfaitement les beuveries à son actifs et toutes les rumeurs qui faisait rage en ville à son sujet. Son regard était noir et soucieux, de quoi faire trembler n’importe quel être. Naturellement tous acceptèrent les recommandations du médecin et ce dernier s’en allant en rajoutant que l’heure des visites tirait à sa fin. De la laisser se reposer et que demain, elle pourrait quitter cette endroit.

Les jumeaux la regardèrent. Hélie restait toujours patois, sans rien dire pour le moment. Bel se demanda ce qu’il pouvait penser, il n’avait encore pas parlé et cela la tracassais. Étaient-ils en bon terme tous les deux ? Elle n’avait pas cette réponse. Quand à Heaven, elle avait su calmer ses sanglots mais elle avait les yeux rougis par les larmes, le cœur gros et Oriabel s’en voulait de la faire souffrir ainsi. Enfin, les deux enfants sortirent attendre dans le corridor que Castel fasse ses aurevoirs à son tour pour la laisser se reposer jusqu’au lendemain. Elle se tourna donc vers lui et parla d’une voix calme et douce, habituellement celle dont elle se servait avec lui mis à part lorsqu’elle était furieuse après lui. Sauf que tout cela, elle ne le savait pas encore…

Vous devriez partir Sieur et rejoindre vos enfants. Comme le médicastre en a décidé ainsi, nous serons donc amener à nous revoir.

Elle ne voulait pas paraitre distante mais elle ne voulait pas non plus lui sauter dans les bras. Quelle femme de petite vertu serait-elle de se jeter dans les bras d’un homme qu’elle ne connaissait pas ? Et cela même si sur papier elle était sa femme. Si elle était dans cette condition depuis une année ou presque, quel secret déterrerait-elle avec son retour ? Ils devaient tous penser qu’elle ne se réveillerait jamais… Il était certain que les jours à venir serait pénible sur bien des points de vu….





_________________
--Heaven


Le visage enfouie dans la chemise de lin de son frère, elle déversait un cyclone de larmes. Elle aurait voulu crier son chagrin mais cela ne lui aurait rien donné. Elle ne voulait pas que sa mère sente son malaise mais elle ne savait comment le passé sous silence. Heaven avait mal et c’était son droit. Elle avait misé tant d’espoir sur son réveil. La belle aux bois dormant n’était qu’une chimère. La fin était loin d’être un conte de fée.

Elle fini par se calmer avec les bons soins de son jumeau qui la berçait, l’enserrait et la caressait dans le dos comme lorsqu’ils étaient enfants et que mère justement les grondait parce qu’ils avaient fait des bêtises. Leur mère…. Elle était tellement tout ce qu’on peut attendre d’une maman. Certes elle était sévère et avait oula… un caractère explosif mais rarement après eux… c’est leur père qui parfois s’en prenait pleins la poire mais toujours, il la regardait avec ses yeux gourmands d’amour et attendait que la tempête passe. Elle finissait toujours par se calmer. L’amour entre eux était si intense, si profond. Rien n’y personne ne pourrait briser ce qu’il y avait entre eux. Elle l’avait compris et envier lorsque devenu femme. Mais bref, leur mère était une femme aimée mais tout aussi aimante. Enfant elle leur racontait des histoires chaque soir, elle leur soignait tous les mots et surtout, elle les avait toujours aimé à égalité de leur frère et sœurs qui eux, étaient ses enfants biologique.

Elle ne pouvait simplement pas la laisser dans ce gouffre vide où elle avait sombré. Elle n’accepterait pas de perdre sa mère une deuxième fois et surtout dans ce genre de situation où elle était vivante cette fois. Elle écouta les recommandations faites par le médicastre et acquiesça tout comme Hélie. Elle regarda cette femme fragile dans son grand lit moelleux immaculé et se dit pour elle-même que dès demain, elle ferait tout pour l’aider. Elle sauverait sa mère et ensuite, elle se sauverait elle-même. Une chose à la fois…

Une fois les salutations faites, elle prit la main d’Hélie et laissa leur père faire de même. Elle entraina son frère dans le couloir où elle le serra une nouvelle fois, heureuse de le retrouver sincèrement. Mais elle ne put s’empêcher de le réprimander quand même tout en le taquinant.

T’aurais pu me dire que tu arrivais aujourd’hui de Cordas. Comment ça va là bas, Joé, Tristan et le bébé vont bien ?

Elle aurait bien demandé des nouvelles de Pierric mais elle n’était pas prête à entendre qu’il s’était marié et l’avait oublié. Il travaillait à la solde de la garde personnel de son père depuis près de deux ans maintenant. Il avait monté en grade et le sachant terriblement beau à lui en faire couper le souffle à elle, possiblement qu’une autre avait succombé. Elle n’était pas encore prête à tourner la page de cette histoire et elle s’assombrit, s’obligeant à ne pas y penser. Son frère n’était surement pas dupe cependant puisqu’il la regardait en la sondant. Façon évidente entre eux à savoir qu’un des deux cachait quelque chose.

Et Mélisandre ?

Elle sourit moqueusement cette fois à son frère qu’elle s’attendait à voir rougir d’un moment à l’autre. Elle avait toujours su que son frère avait le béguin pour elle mais beaucoup trop orgueilleux pour le lui dire. Elle se demandait bien ce qui était arrivé à sa Dame de compagnie après son départ d’ailleurs ? Excellente question.

Au fait, t’as mis bien du temps à revenir, père était encore à écumer les tavernes ou quoi ? J’espère qu’il arrivera à se tenir avec le retour de maman à la maison….

Elle ne savait pas trop comment elle pourrait être avec son père dans la même maison si elle voulait venir en aide à sa mère. Était-elle prête à pardonner les défauts de son père ? Peut-être… Mais c’était affronté maintenant son avenir si elle le faisait. Elle y réfléchirait plus calmement et elle quêta réponse à toute ses questions qu’elle venait de poser à Hélie pour commencer


Castelreng
Etait-il vraiment l'inconnu qu'elle voyait en lui ? Cette question l'attristait alors que leurs regards restaient soudés l'un à l'autre. Il pouvait voir dans ses grands yeux ses interrogations et ses craintes. Cette constatation le peinait mais il ne voulait pas se laisser emporter par ses inquiétudes. Il voulait voir l'optimisme, lui apporter la force dans le combat qui allait être le sien et se promit donc de faire tout ce qui serait en son pouvoir de faire pour qu'elle redevienne celle qu'elle avait été jusque là. Une femme merveilleuse, une épouse fidèle et amoureuse, passionnée en tout souriante et sûre d'elle.

Il ne se rendit compte de la présence du médicastre qu'à l'instant ou elle s'adressa à lui. Elle ne voulait apparemment pas lui adresser la parole. Il constata durement de n'être vraiment rien pour elle et ce fut comme si il recevait un poignard en plein cœur et les questions qu'elle posa à l'homme de science ne firent que confirmer cette atroce constatation. Il regarda alors froidement ce petit homme et sentit un début de tempête l'envahir lorsqu'il eut l'impudence de lui dire qu'elle n'était pas obligé de le suivre. Si ce petit vieux comptait se mettre en travers de son chemin et espérer le contraindre à laisser ici son épouse, il allait savoir de quel bois il se chauffait !! Le regard des deux hommes se soudèrent un moment, celui de Castelreng le défiant ouvertement avant de le fusiller tout bonnement lorsqu'il eut le toupet de dire qu'il n'avait été jusque là incapable de prendre soin de son épouse. Ses poings se serrèrent à s'en faire blanchir les jointures, il se retenait de lui sauter à la gorge de le secouer comme un prunier en lui hurlant qu'on ne lui avait pas même donner une chance d'être auprès d'elle, qu'on l'avait dès le départ écarté d'elle comme s'il avait été contagieux. Qu'on lavait jusqu'à ce jour laissé sans nouvelles, dans le désespoir le plus total.

Comble des combles ! ce bougre d'âne ne semblait pas même impressionné par le regard en lame de couteau qu'il était à lui lancer et poursuivait sa diatribe comme si de rien était, avec l'audace de le défier avant d'enfin quitter les lieux. Mieux valait pour lui qu'il sorte de la pièce se dit-il car il n'était pas certain de pouvoir se retenir bien longtemps de l'attraper par le col et lui dire le fond de ses pensées.

Une fois le médicastre sortit, Castelreng se détendit instantanément en reposant ses yeux sur son épouse. Elle avait toujours eut ce don sur lui. Lui avait toujours apporté l'apaisement. Elle était son capitaine et lui le navire dans la tempête. Un geste, un regard, un sourire, un froncement de sourcil et le loup qu'il était se transformait en agneau. Ce fut le cas une fois encore, comme avant, comme toujours et il se sentit mieux, plus léger même si tout était pas encore parfait entre eux, bien au contraire. Il était conscient que les jours à venir ne seraient pas simple, qu'il allait devoir s'armer de toute la patience qu'il possédait, voir même plus. Ce combat là il en serait vainqueur car il ne doutait pas de détenir toutes les armes et stratégie pour combattre, pour rassurer son épouse, lui ouvrir les yeux sur l'amour qu'il lui porte.

Il se rendit à peine compte que ses enfants s'étaient éloignés tant il était noyé à regarder sa moitié, la contemplent comme la plus belle des œuvres jamais crée. Elle le sortit cependant de son idolâtrie en lui conseillant de sa voix douce et mélodieuse de partir lui aussi. Elle avait raison, il le savait. Elle avait besoin de repos. Lui, avait besoin de la couver, de la protéger, de l'aimer...

Il lui prit alors la main avec douceur tout en lui souriant tendrement et la porta sur ses lèvres pour y déposer un baiser délicat. Aussi délicat que la personne qui le recevait.


Je vais vous laisser prendre du repos mon Adorée....

Il ne lui avait pas échappé qu'elle le vouvoyait et fit de même pensant qu'ainsi elle se sentirait un peu plus rassurée.

Je vais vous faire faire préparer votre chambre pour votre retour demain.. Vous ne manquerez de rien Ma Dame... Insistant légèrement sur le possessif. Tous vos désirs seront exaucés sur le champs... Vous n'aurez qu'à demander...

Il se releva, la regarda un moment avant de se pencher de nouveau vers elle. Il ne pouvait se retenir, c'était comme si une force invisible le poussait. Il déposa un doux baiser sur son front, en ferma les yeux au doux contact de sa peau délicate sur ses lèvres. La regarda de nouveau, les yeux emplis d'un amour débordant, alors qu'il se redressait pour partir.


Reposez vous bien mon Adorée....Nous nous reverrons demain..

Et, sans lui laissez le temps de répliquer, sortit de la pièce et prenant soin de refermer la porte derrière lui dans un dernier regard et des mots dis silencieusement....
Je vous aime....
_________________
--Helie



Tout en consolant sa jumelle, les paroles échangées dans la petite chambre ne lui avaient pas échappées. Il ressentait les angoisses qui faisaient pleurer Heaven car il avait les mêmes. Qu'allait-il advenir d'eux tous si sa mère ne retrouvait pas qui elle était ? Il ne voulait l'imaginer tant cette pensée l'effrayait. Ce serait l'enfer et les longs mois passés n'étaient rien à coté de ce qu'il se passerait dans ce cas là.

Il n'avait pu jusque là dire quoi que ce soit et s'en trouva bien incapable une fois que Heaven eut annoncé la perte de mémoire de leur mère.
Tout . Elle avait tout oublié. Les calins qu'elle leur donnait lorsqu'ils étaient petits. Les jeux qu'ils avaient partagés dans des fous rires, les bêtises qu'elle avaient du gronder, les pleurs qu'elle avait consolé et plus tard les conseils avisés qu'elle avait tenté de lui inculquer. Rien de tout ça n'était resté en elle et il en ressentait un grand vide, une peine incommensurable, sans pour autant lui en vouloir, au contraire. Il comprenait qu'il n'était pas temps pour lui de lui parler, qu'il préférait se reserver ce moment lorsqu'ils pourraient se retrouver en tête à tête.
Il avait tant à lui dire !! Ses craintes, ses espoirs, ses peines, ses amours. Tout.... Tout, comme avant.... Comme avant son agression...

Il leur fallut partir... la laisser se reposer, ce qu'il lui semblait tout à fait normal. La voyant si frêle, si fragile étendue sur sa couche, il ne put retenir la larme qui lui brûlait les yeux depuis un long moment. Heaven, comme par magie, vint à son secours sans même s'en rendre compte en le prenant par la main pour lui faire gagner le corridor. Un regard, un seul, empli d'espoir par le léger sourire engageant qu'il lui fit et il se retrouva à quelques pas de la chambre maternelle.

Heaven.... Elle était bien la bouée dont il avait besoin à cet instant précis. Trop secret pour s'ouvrir, même à elle, il lui sourit tendrement avant de répondre à sa première interrogation.


Je me suis décidé à la dernière minute tu sais....
Les moissons ont été meilleurs que ce que j'espérais, las vendanges promettent un bon vin et en attendant les premiers froids pour la chasse, je me suis simplement pensé qu'il serait bon pour Père de lui dire que tout allait bien à Cordas.


Il lui fit un large sourire et poursuivit.

Joé est de plus en plus jolie.. elle ressemble de plus en plus à Mère... mais reste cependant trop réservée, préférant la solitude.... Tristan lui....

Il soupirant longuement
.... Il n'en rate pas une et met à bout tous ses précepteurs... mais que puis-je y faire... je ne comprend que trop bien pourquoi il agit comme ça.
Floriabel... Hoo ! tu la verrais Heave ! C'est un bébé adorable toute menue et très attachante....


Lorsqu'elle prononça le nom de celle pour qui son coeur battait, il garda longuement le silence.
Les choses entre eux ne s'étaient pas arrangé, la belle avait la rancune tenace et il avait beau s'acharner à se montrer courtois et engageant, rien n'y avait fait jusque là, elle lui tenait toujours la barre aussi haute.


Mélie....Douce et dure à la fois.... Je ne désespère pas de la voir fondre un jour Heaven et je m'y emploie jour après jour.

Il la regarda subrepticement, se douta que trop bien qu'elle attendait de lui des nouvelles de Pierric et se demanda si il lui fallait lui en parler maintenant ou attendre un peu, quelques jours....
Il préféra attendre et elle lui en donna l'occasion en lui demandant pourquoi il avait traîné à revenir.


J'ai bien faillis en faire crever ma monture Heaven ! Père n'était pas chez lui quand je suis retourné.

Il ne voulu pas lui dire ce qu'il avait surpris en trouvant son père au lac et se contenta donc d'une demi vérité.

Il défoulait Espoir aux abords du lac... le temps que je le trouve et que l'on arrive... Je ne pense pas qu'on est traîné en route. Ne sois pas trop dure avec lui petite soeur tu sais.... ça a dut être plus dur qu'on ne le pense pour lui... Personne ne lui donnait de nouvelles de Mère d'après ce que j'ai entendu dire par ses domestiques...


Il lui chatouilla les cotes alors qu'ils arrivaient dans la cours où les chevaux attendaient.

Je suis content de te voir enfin soeurette. Tu m'as vraiment beaucoup manqué. Mais c'est finit tout ça ! Demain tu seras avec nous et maman à la maison !!




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Oriabel


Les enfants avaient pris congés depuis peu et elle pouvait entendre leur voix derrière la porte à demi-close. La demoiselle, Heaven, semblait avoir maitrisée sa peine de nouveau. Sa voix tintait la tristesse mais plus aucun sanglot ne s’y échappait. Quand à son fils, Hélie, il parlait à sa sœur avec un enjouement débordant. Elle ne comprenait pas ce qu’ils se disaient et les voix ne furent bientôt plus que des murmures lointains mais un vague petit sourire naquit sur ses lèvres. Ils semblaient de bons enfants, ses enfants. Un sentiment de fierté s’installa en elle malgré qu’elle ne pouvait reconnaitre ce sentiment ne les connaissant pas. Mais ne dit-on pas que dans n’importe quelle situation, une mère reconnaitrait ses enfants ? Est-ce là tout simplement un signe peut-être… elle ne pouvait en être certaine.

En revanche, lorsqu’elle reposa ses yeux sur l’homme si près d’elle qu’elle pouvait sentir que son petit déjeuner des derniers jours avait été l’eau-de-vie, elle était beaucoup moins certaine d’être fière d’avoir épousé un Seigneur…CE Seigneur surtout. Elle venait de lui demandé de la laisser puisqu’ils se reverraient dès le lendemain.

Je vais vous laisser prendre du repos mon Adorée.... Je vais vous faire faire préparer votre chambre pour votre retour demain... Vous ne manquerez de rien Ma Dame... Tous vos désirs seront exaucés sur le champ... Vous n'aurez qu'à demander...

Elle ne pu s’empêcher d’hausser un sourcil de provocation. Elle voulait bien croire qu’elle était liée à lui par un serment puisque tous disaient qu’ils étaient mari et femme mais de là à la considérer comme sa propriété… il n’allait pas un peu loin ? ‘’ SA Dame ‘’. Pfff… quand à ses souhaits, en voilà un qu’il pourrait exaucer de suite !

Je vous serais grès, jusqu’à ce que mes souvenirs me reviennent d’éviter de me fabuler de surnom affectif. Je crois que ce serait beaucoup plus facile pour nous deux. Nous allons devoir nous côtoyer et apprendre à nous connaitre je ne le crains avant que tout ceci soit possible.

Ses yeux étaient défiants. Mais comme elle allait rapidement s’en rendre compte, celui qu’elle avait épousé jadis avait tout un caractère… une vraie tête de mule qui n’en faisait qu’à sa tête. Non seulement il lui dit de se reposer mais déposa un baiser contre son front. Quel culot quand même après ce qu’elle venait de réclamer. Heureusement que ses désirs serait des ordres… par les domestiques possiblement mais par lui ? Il en était tout autre apparemment. Étrangement, ayant elle-même énormément de caractère, elle aurait dû s’emporter mais le contact chaud de ses lèvres contre son front lui fît l’effet inverse, elle se détendit comme si tout ceci avait été normal. Encore une fois, elle n’avait aucun souvenir de lui mais son corps en gardait des traces et son cœur se mit à battre plus chaudement. Lui aussi se souvenait bel et bien de lui. Elle ne puis donc pas lui en vouloir, c’était au dessus de ses forces.

Elle le regarda quitter la pièce mais il se retourna juste avant de la franchir pour la regarder une dernière fois également et laisser échapper une parole rempli de promesses et d’amour ….

Je vous aime....

Et il parti. Elle en resta figée, seule dans sa grande couche. Il l’aimait… vraiment ? L’amour qui les unissait était-il aussi fort qu’il voulait bien le faire croire ? Si ça se trouve, ils étaient mariés parce que quelqu’un en avait décidé ainsi. Ou bien encore il l’avait conquise réellement ? Elle n’en savait trop rien mais elle voulait bien croire pour le moment en ses paroles. Tous on besoin de quelqu’un quelque part qui les aime vraiment. Si cette personne pour elle devait être lui, pourquoi pas ! Elle devait faire l’effort au moins d’apprendre à le connaitre. Elle se pelotonna doucement dans ses couvertures, cherchant dans les méandres de sa mémoire des indices de ce qu’elle était. C’est le sommeil qui la surpris, la faisant valser dans de nouveaux rêves jusqu’au lendemain….

_________________
--Heaven


D’avoir des nouvelles de ses sœurs et son petit frère lui faisait très plaisir. Il y avait si longtemps qu’elle ne les avait pas vus. Joséphine finissait seulement d’être considérée comme une gamine et entrait dans l’adolescence. Heaven se demandait bien à quoi elle pouvait ressembler maintenant. Hélie disait qu’elle ressemblait à mère. Elle n’en doutait pas un seul instant. Déjà gamine, elle lui ressemblait beaucoup avec ses grands yeux bleus très tristes comme ceux d’Oriabel. Quand à Tristan, il était le petit diablotin de la famille mais à la fois si adorable ! Elle se souvenait lorsqu’il était âgé que de 3 ou peut-être 4 ans et que la nuit, il avait peur, parfois il se glissait dans sa chambre pour venir se blottir tout contre elle. Elle l’avait toujours laissé faire, aimant ses frères et sa sœur plus que tout. Bien des choses vont et viennent dans la vie mais la famille, jamais elle ne vous quitte. Du moins c’est ce qu’elle avait pensé jusqu’à ce que la dispute éclate avec son père.

Elle avait beau être la jumelle d’Hélie, ils ne se ressemblaient pas nécessairement pour autant. Leur caractère était bien différent. Lui plus réservé, plus posé sur ses émotions, elle, elle était une explosion sans contradiction. Elle s’emportait vite, les retombées étaient lentes et elle causait beaucoup de dégâts. Tandis que lui, il était toujours plus serein, prenait le temps de réfléchir. Du moins, c’était ainsi qu’il agissait jusqu’à ce qu’il parti sur un coup de tête lorsqu’il avait brisé le cœur de cette pauvre Mélisandre. Le pire dans cette histoire, c’est qu’elle ne comprenait pas qu’ils ne s’étaient pas encore tombés dans les bras l’un de l’autre encore. La jolie soubrette rousse était dingue de son frangin et évidemment, lui en éprouvait de même envers elle. Mais ils s’entêtaient à ne pas s’avouer leur sentiments. Elle par peur du rejet, fallait bien savoir qu’Hélie avait une de ses réputations…. Et lui, par peur d’aimer vraiment quelqu’un un jour… Quel gâchis tout ça.

Mais dans le fond, elle pouvait bien juger son frère, elle n’était pas mieux. Follement amoureuse de Pierric… et voilà où elle en était aujourd’hui…. Elle mourrait d’envie de poser la question à son frère. Tout en se dirigeant vers la cour, la main dans cette de son frangin, elle loucha tranquillement vers son visage pour poser ses yeux sombres tout contre les siens. Elle fini par prendre son courage à deux mains, la nervosité de sa question se répercuta dans la moiteur de sa main dans la sienne. Sa voix était plus frêle et trahissait son inquiétude mais elle devait savoir. Elle serait peut-être amener à le revoir puisqu’elle devait rentrer avec mère à la maison… elle devait savoir à quoi s’attendre.

Dis-moi Hélie… Pierric… il est encore à travailler chez nous ?

Oui cette question l’intéressait mais ce n’était pas la seule chose bien entendu. L’avait-il oublié ? S’était-il fait une raison et en avait épousé une autre ? Était-il père maintenant ? Elle ne supporterait jamais de le voir en compagnie de sa famille et le croiser sur le domaine dans son jour de congé. Elle préférait encore restée cloitrée ici que d’assister à ce genre de spectacle mais elle devait quand même s’y préparer. Cela serait normal après tout….

A force de discuter, ils étaient arrivés dans la cour du monastère où deux chevaux avaient été abreuvés et était près à reprendre la route. Elle ne rentrerait pas avec eux maintenant, mais demain en même temps que leur mère. Elle l’aiderait dans la matinée à se préparer pour quand ils viendraient les prendre. Son frère lui répondit et leur père fit apparition à son tour dans la cour.

Était-elle prête à l’affronter maintenant ? Elle n’en était pas certaine… Mais elle devait lui faire face puisqu’il venait dans leur direction…


--Helie



Il ne pensait pas qu'elle lui poserait cette question, pas maintenant alors qu'ils étaient tous pris dans un tourbillon inquiétant. Il aurait cependant dut s'en douter, il ne la connaissait que trop bien. Têtue comme elle était...
Il avait espérait, à tord, qu'elle attendrait d'être à la maison, de savoir leur mère se remettre doucement, de profiter d'un moment où ils seraient allés se balader tous les deux. Mais non. Ce n'était pas sa jumelle ça mais plutôt lui. Heaven n'avait jamais fait dans la dentelle, il le savait pourtant. Il se doutait aussi que sa question n'était pas anodine, qu'elle lui demandait des nouvelles de Pierric parce qu'elle ne l'avait pas oublié et qu'il devait encore compter énormément pour elle.

Il soupira, se garda bien de répondre sur l'instant et laissa s'installer un long silence avant de lui répondre dans un murmure.


Plus tard Heave..... tu sauras tout ce que tu veux savoir.....

Entendant les pas de son père, il en fut soulager d'une certaine façon et se tournant vers ce dernier ajouta à l'oreille de sa soeur


Il va bien..... Pense maintenant qu'il est temps pour toi d'oublier certaine rancœur ma chérie.


Il s'écarta doucement de sa jumelle pour aller prendre les brides de son cheval, laissant ainsi la possibilité à son père de rester un moment seul avec elle...

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Castelreng
Quitter la chambre où son épouse reposait avait été pour lui un supplice. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, la noyer de baisers..
Il aurait voulu tant de choses....
Il avait cru mourir de bonheur lorsque son fils lui avait annoncé qu'elle était sortie du coma.
Il avait reçu un poignard en plein coeur en apprenant qu'elle ne se souvenait de rien... qu'elle ne se rappelait pas elle était.... pour lui...

Le bruit sur le sol de ses pas résonnait dans le dédale des couloirs. Castelreng avait le front soucieux, les mains dans les poches de son mantel et l'esprit en ébullition.

Demain il serait de retour ici même.
Demain il l'emporterait avec lui
Des mois qu'il n'osait plus rêver de ce moment, des jours et des nuits qu'il n'osait plus rêver du tout.
Demain, elle reprendrait sa place....enfin...
Demain, elle serait à ses cotés.... comme avant.
Demain....

Elle ne se souvenait de rien mais elle serait là.
Chaque jour il aurait son doux visage sous les yeux, sa voix mélodieuse à ses oreilles, son doux parfum viendrait de nouveau enivrer ses sens.
Chaque jour il s'efforcerait à lui rendre la vie douce afin que tout lui revienne pour que tout recommence.
Il serait patient, passerait des heures à lui conter leurs souvenirs à lui dire leur passion.

Parvenu dans la cour, ses yeux se portèrent sur sa fille. Un problème également....
Comment allait-elle réagir au fait de devoir venir revivre à la maison ?
Allait-elle de nouveau le rejeter et continuer à faire comme s'il n'était rien pour elle ?

Il la contempla, la trouvant fort jolie sa princesse. Sa mère, naturelle, aurait été fort fière devant cette si belle jeune fille au caractère bouillonnant, caractère qu'elle lui avait donné en héritage.
S'approchant, sa décision était prise. Il ne la laisserait pas lui échapper encore. Il passa son bras autour des épaules de la jeune fille et l'attira contre lui sans lui laisser le temps de réagir. La serrant fort contre lui il déposa un baiser sur son front.


Princesse... Murmura t-il en ressentant un bonheur sans pareil d'avoir sa fille dans ses bras. Il l'avait nommé comme il le faisait depuis sa naissance.
Mon bonheur est complet puisque tu es là toi aussi...

Il desserra l'étreinte afin de profiter mieux du spectacle d'avoir sa fille sous ses yeux. Un silence s'installa jusqu'à ce qu'un des chevaux ne se mette à renâcler, faisant sortir Castelreng de ses pensées, le ramenant au présent.

Fais apprêter vos affaires à toi et ta mère Princesse. Demain matin je serais là pour vous ramener à la maison.

Il ne savait si cela lui plairait ou pas de rentrer, souhait qu'elle ne s'entête pas à vouloir rester ici. Il serait de toute façon fixé sous peu quand aux intentions de sa têtue de fille....
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--Heaven


Hélie était resté silencieux trop longtemps pour que la belle ébène ne s’inquiète pas. Que voulait dire tout ce silence ? Les questions fusaient dans sa petite tête et ses yeux s’étaient assombris. Elle fut même plus qu’attristée, devant cachée ses yeux embués à l’observation de son frère pour que celui-ci ne remarque pas dans quel état elle se trouvait lorsqu’il refusa de lui répondre. C’était bien cela finalement, le fait de dire ‘’ plus tard ‘’ c’était bien un refus. Elle n’était pas dupe, elle savait bien que malgré le fait qu’il allait bien, cela sous-entendait autre chose…

Elle hocha la tête en guise de compréhension mais elle ne comprenait rien du tout et ne voulait surtout pas comprendre. Elle n’aurait pas dû poser cette question mais cela avait été plus fort qu’elle. Son cœur avait parlé et sa raison prenait le dessus. Il le fallait…. Mais y arriverait-elle seulement ? Elle l’espérait…

L’arrivé de leur père diminua le malaise qui venait de se créer entre elle et son jumeau malgré eux. Hélie venait d’aller quérir les brides de son cheval et montait en selle tandis que son père vient vers elle aussitôt. Sans qu’elle n’est eu le temps de fuir, elle se retrouva tout contre lui. Il la serrait si fort mais avec douceur. Sur le coup elle resta figée, crispée même. Il y avait si longtemps qu’elle ne s’était retrouvée contre lui. Son éternelle odeur de menthe avait disparue. Elle en fut presque déçue mais ne dit rien. Elle fini par nicher la tête dans le creux de son cou et soupira de plaisance de sentir cette sécurité, surtout en ce moment où elle se sentait sombrer dans la tristesse autant par sa mère que par la dure réalité qu’il l’attendrait une fois de retour à la maison.

Après l’avoir appelé ‘’ princesse ‘’ et lui avoir dit qu’il était heureux de la voir, il desserra l’étreinte et l’observa.

Fais apprêter vos affaires à toi et ta mère Princesse. Demain matin je serais là pour vous ramener à la maison.

Elle posa son grand regard sombre dans le sien et acquiesça.

Oui père, tout sera prêt pour notre retour à moi et mère demain pour rentrer à votre Domaine.

Elle ne voulait pas s’éterniser maintenant. Elle avait comprit qu’il fallait pardonner à son père mais tout se bouleversait dans sa tête en ce moment. Tous ses espoirs jadis sombraient les uns après les autres. Mère, Pierric… quel serait le prochain à la bouder ? Elle n’avait aucune envie de le savoir… Elle les laissa tous les deux et partie, regagnant le cloitre où elle sombrerait dans les pleurs et préparait ses affaires pour embrasser son avenir bien triste….




Castelreng
Un dernier baiser déposé sur le front de sa fille et il alla rejoindre son fils déjà en selle.

La journée touchait déjà sur sa fin, il était en effet grand temps pour eux de regagner la ville et leur demeure. Le retour se fit sans que les deux hommes n'échangent beaucoup de mots. Ils étaient l'un comme l'autre plongés dans leur pensées qui, il faut bien le dire, devaient se rapprocher.
Lorsqu'ils parvinrent en ville, les artisans étaient à remballer leur camelotes déposées sur les étales devant leurs échoppes. Les dernières femmes ayant oublier quelques achats étaient à se presser avant la poses des lourds volets de bois sur les vitrines. La vie semblait d'un coup tourner au ralenti, comme mise en suspens. Castelreng trouva étrange cette impression qui ressemblait que trop à ce qu'il était lui même à vivre.

Lorsque parvenus dans la cour de sa résidence, les palefreniers se hâtèrent de prendre en charge leurs montures. Cordas ne savait que dire à son fils sur l'instant, il lui donna une claque amicale sur l'épaule, y laissa sa main posée et l'entraîna à l'intérieur de la demeure dont la porte était déjà grande ouverte, n'attendant qu'eux pour se refermer.
Une fois dans le hall d'entrée, les ordres fusèrent.


Simon ! faite apprêter la chambre de mon épouse ainsi que celle de ma fille Heaven.


Le majordome ne put que regarder interloqué son maître n'en croyant pas ses oreilles.

Dame Oriabel est enfin sortie de son coma ?... osat-il demander.

Oui mon brave Simon j'irais dès l'aube demain la chercher ainsi qu'Heaven il faut donc que tout soit parfait pour son retour. Faite que sa chambre soit des plus accueillante, qu'elle se sente en entrant à son aise. Mettez à sa disposition autant de femmes qu'il lui fera plaisir d'avoir. Il faut une femme de chambre pour Heaven aussi.

Son regard se porta sur son fils

Mon garçon fais partir un pigeon à Cordas. Demande à Pierric qu'il escorte les enfants jusqu'ici, qu'il prenne autant de garde qu'il faut pour leurs sécurités... je te rejoins dans la bibliothèque..


Simon.... Lys blancs et roses rouges pour mon épouse, l'inverse pour ma fille et faites moi préparer un bain.

Hélie parti faire la missive Simon faire exécuter les ordres, Castelreng monta dans sa chambre où déjà des soubrettes étaient à vider les seaux d'eau chaude dans le baquet. Le temps qu'elles terminent et se retirent, il avait ôté son mantel, sa cape et ses bottes. Le reste fut retiré ensuite et c'est avec un grand plaisir qu'il se plongea dans l'eau. Il ne s'y attarda pas plus qu'il ne fallait, s'empressa même de se sécher et d'enfiler des vêtements propres pour ensuite aller rejoindre son fils.

Lorsqu'il arriva dans la pièce qui lui tenait lieu de bureau, Hélie était à l'attendre. Il avait dut faire comme son père constata ce dernier en voyant ses cheveux encore humide. Les deux hommes s'installèrent dans les fauteuils faisant face à la cheminée où un bon feu brûlait et devisèrent pendant quelques heures. Un repas froid leur fut servit là qu'ils accompagnèrent de quelques verres de vin. Et, plus tard dans la soirée, ils se séparèrent en se donnant rendez-vous aux écuries le lendemain à l'aube. L'un comme l'autre avait hâte de voir le jour se lever....


    Le lendemain matin...


La nuit avait paru fort longue et il avait eut grand mal à sombrer dans le sommeil. Lorsque les premiers signe de l'aube furent enfin là, il quitta son lit avec empressement et joie. Un bon coup d'eau fraîche sur le visage, un vif brossage de cheveux qu'il noua en queue d'un lacet de cuir, une feuille de menthe dans la bouche et il sortit à grand pas . Il dévala les escaliers et se retrouva dans le hall où son fils était à ouvrir la porte pour sortir.
Castelreng en sourit, devinant que comme lui son garçon avait dut avoir une nuit courte de sommeil et une hâte de voir arriver cette journée.


Allons y mon fils.... Allons voir si les palefreniers sont aussi matinal que nous.

Espérons le Père ou je me ferais un plaisir de chauffer les oreilles à ces garçons. Dit-il en riant.

Aux écuries, les chevaux sellées les attendaient ainsi que deux chevaux de bas pour le transport des malles de ces dames. Castelreng se demanda un instant si prendre la jument de son épouse était bien. Il craignait en effet qu'elle ne sache plus se tenir en selle ou qu'elle soit trop fragile pour ce faire. Aussi trouva t-il plus prudent de laisser Confiance sur place et sans perdre plus de temps se mit en route. Ils avaient tous les deux un cheval de bas à la longe, Hélie avait e plus une petite jument pour Heaven. Ils ne pouvaient pas comme la veille monter au monastère en un temps record. Cordas en rongeait son frein, il avait hâte de la revoir, hâte de l'emmener avec lui...

Ils finirent bien entendu par arriver. Dans la cours il attachèrent les chevaux. Castelreng demanda à son fils de bien vouloir l'attendre là, voulant se retrouver seul un instant avec son épouse. Il se rua donc comme la veille vers la cellule où reposait son Adorée et parvenu devant la porte, frappa doucement....



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--Heaven


Après avoir quitté son père et son frère, la jeune Du Cougain s’était retirée dans sa propre cellule dans l’aile opposée de celle de sa mère. Elle avait eu envie d’aller la retrouver mais pour lui dire quoi ? Elle m’aurait su trouvé les mots, surtout en ce moment où elle avait l’impression d’être un funambule sur le fil de sa vie. Elle perdait sans cesse l’équilibre et à chaque fois qu’elle tenait de se raccrocher à quelque chose, le fil la faisait vaciller à droite, ensuite à gauche et à chaque fois, elle avait peur de se casser la gueule en bas. Elle avait tout misé sur le retour de sa mère à la vie pour recoller les morceaux de sa vie déchue mais finalement, elle ne pouvait que compter sur elle-même. Personne ne lui serait d’aucun secours.

Hélie avait raison, elle devait oublier cette rancœur et pardonner à son père. Elle devait aider sa mère ensuite à retrouver la femme qui sommeillait toujours en elle, elle en était convainque. Et pour terminée, elle devait à tout jamais oublier Pierric et penser à faire sa vie comme telle à son tour. Elle devait certes, mais, le pourrait-elle ?

Elle n’avait par dormi finalement, lorsque le soleil se leva sur la cour du monastère délivrant plusieurs personnes en soutane qui partaient prier dans la chapelle, ses valises étaient déjà bouclés. Toute la nuit, pour seule accompagnatrice à sa souffrance, à sa solitude, une faible lune cachée derrière de gros nuages. Comme si même le ciel lui disait que l’avenir restait incertain. Elle avait cependant pris des résolutions. La première étant de faire un effort et de tenter de réparer les pots cassés avec son père. Non seulement, elle s’en sentirait mieux, lui aussi mais, cela aiderait sa mère. Et c’était la suite de ses soucis, elle allait tout mettre en œuvre pour réunir le plus souvent Oriabel et Castelreng. Si leur amour avait toujours été aussi fort, avait passé par-dessus toutes les tempêtes, la seule personne qui pourrait faire ressurgir ses souvenirs était cet homme. D’ailleurs, il lui avait fait parvenir un bouquet somptueux de fleurs qui gisait dans un pot et qui avait égailler la noirceur de sa chambre toute la nuit. Il faisait les premiers pas, digne d’un grand homme… elle n’avait pas le choix de commencer par là.

Armée de ses responsabilités, de ses souhaits, elle traversa l’antre qui les avaient accueillit depuis un moment. Son regard se perdit sur les tapisseries, sur les sculptures de l’endroit. Elle s’était bien cachée dans son mausolée mais elle devait maintenant à son tour renaitre et affronter la réalité trop longtemps ensevelie. Elle ne regrettait pas le temps passé ici mais elle devait faire sortir le papillon de son cocon même si elle n’était pas prête à s’envoler pour autant. Elle toqua doucement à la porte de sa mère et l’entrouvrit. Elle découvrit la Dona de Cordas tentant de s’habiller. Les robes de noblesses… ardue à lasser toute seule et la blondinette semblait perdue ce qui fait rire Heaven. Beaucoup de tissu, beaucoup de tules et tout ça pourquoi ?!! La situation était d’un comique ! Sa mère si fière par le passé avait l’air d’une gamine parmi une tonne de tissus aux vives couleurs. Malgré son visage blafard et cernée de n’avait pas pu trouver le sommeil, c’était son premier rire sincère depuis plus de deux ans et il était amplement justifié.

Je vois que j’arrive à point mère… un coup de main peut-être ?

Elle rit conjointement à elle. C’était si bon de l’entendre rire de nouveau. Elle était si belle. Malgré les âges qui défilent, elle avait toujours représenté un ange d’une beauté extraordinaire. Elle était plus belle de jour en jour et cela bien malgré la maladie qui l’accablait.

Vous n’auriez pas dû vous levez toute seule mère, c’était risqué. Vous êtes faible encore et le médicastre à été très stricte vous savez. Vous auriez pu tomber… il y a si longtemps que vous n’avez pas marché et bouger de façon autonome.

Elle entendit sa mère se plaindre que justement, elle avait assez dormie. La jeune fille l’aida à enfiler une magnifique robe pourpre. Les cheveux blonds brossés retombaient dans une cascade de boucles d’or contre sa poitrine, ses yeux illuminaient ce ciel obscur qui lentement s’éteignait par la gaité de cet être tout en fleur s’ouvrant au jour. D’ailleurs, elle vit qu’elle n’avait pas été la seule à recevoir des fleurs. Son père pensait à tout évidemment… rien n’était trop beau pour reconquérir les dame du Cougain. Cela la fit sourire silencieusement.

Après l’avoir aider à s’habiller, elle la laissa prendre son petit déjeuner, refusant elle cependant d’avaler quoique ce soit. Elle mangeait peu depuis un moment et elle avait une maigreur à faire peur mais même si elle aurait voulu, aujourd’hui rien n’aurait suffit à lui donner l’envie. Elle cloisonna les malles de sa mère, bien qu’elle n’avait pas grand choses puisqu’elle était restée endormie tout ce temps. Lorsqu’elle boucla la dernière, un tintement à la porte annonça un visiteur. Elle regarda sa mère qui lui accorda le droit d’ouvrir. Elle s’exécuta et tomba nez à nez avec son père. Contre toute attente, elle lui sourit. Il avait fière allure, beaucoup plus que la vielle. Il reprenait vie lui aussi et cela était évident. Elle était vraiment ravie de le voir, sachant ce qu’il apporterait beaucoup à sa mère, à leur famille, à elle également bien qu’entre eux, même si elle lui pardonnait, cela prendrait un peu de temps pour se sortir de sa mélancolie surtout.

Bonjour père. Les malles de mère sont prêtes, les miennes également. Nous vous attendions. Hélie n’est pas avec vous ?

Ne le voyant nulle part, elle avait posée cette question. Il lui répondit qu’il attendait en bas. Elle comprit qu’il désirait être seul avec la femme de sa vie. Bien entendu, elle sourit de nouveau et acquiesça

Bien, s’il est dans la cour, je vais le rejoindre pour qu’il m’aide à porter mes effets. On viendra chercher ceux ici ensuite alors. A tout à l’heure…

Elle déposa un regard bienveillant sur lui, l’embrasser aurait été une possibilité mais tout comme sa mère, ils devaient s’apprivoiser de nouveau sans doute. Elle lui laissa la place, un dernier sourire pour sa mère et elle partie rejoindre son frangin qui donnait les chevaux justement à un homme d’écurie.

Tiens c’est ici que se cache la racaille à ce que je vois des beaux quartiers de Narbonne ?!!

Un petit rire et elle lui sauta aussitôt dans les bras, une accolade chaleureuse s’ensuivit.

J’ai besoin de toi pour porter mes malles, puisque tu es un homme excessivement séduisant, viril et tous musclés, tu es l’homme de la situation. Alors ramène tes fesses frangin !

Elle éclata d’un rire contrastant avec ses yeux triste mais qui ne devait surement pas laisser son frère dupe tout de même quand à la nature véritable de ses émotions. Elle avait mal, il avait mal. Cela avait toujours été ainsi depuis qu’ils étaient enfants. Avec le temps, la distance, leur complicité unique n’avait jamais été affectée. Elle prit sa main et le conduisit vers sa chambre où un membre du monastère les y attendait justement convoquée par elle la veille pour les y aider.

Oriabel


Le soleil n’avait que commençait à décliner lorsqu’ils s’étaient tous retires. Le médicastre, les jumeaux, celui qu’on lui avait appris être son mari. Le degré aigue de concentration pour retrouver par moment ce qu’elle avait oublié involontairement et toute la fatigue de ce jour avait eu raison d’elle. Oriabel s’était laissé plongée dans un sommeil récupérateur mais pas sans rêves cependant. Toute la nuit des images avaient défilés devant ses paupières closes. Mais cela n’avait pas été comme ses rêves auparavant, que des images, un visage, un lieu, un armorie. Son subconscient travaillait à la faire redevenir celle que jadis elle avait été même si à son réveil bien avant le lever du jour, elle ne pouvait toujours pas mettre un nom sur un visage, un nom sur un lieu précis ou bien encore se souvenir d’un évènement marquant. Cependant toutes ses images étaient marquées dans son esprit, dans son âme, dans son cœur.

Elle s’était étirée, son corps était légèrement endolori et elle se força à se mouvoir un peu. Ce ne fut pas une partie de plaisir au départ. Tout semblait fonctionner convenablement mais aussitôt qu’elle mit du poids contre ses pieds qui touchaient terre, elle manquait de vautrer au sol. Elle dut mettre plus d’une heure à réussir à faire quelques pas mais avec un cri de victoire, elle avait atteint la coiffeuse. En position assise, elle passa un long moment à regarder les splendides fleurs qu’on était venu déposer à son attention pendant qu’elle dormait la veille. Qui avait bien pu les lui faire parvenir ? Sa fille, son fils, son mari ? Les Lys blancs et des roses rouges. La pureté et la passion… cela devait être cet homme à qui elle était mariée. Il avait de charmante manière, elle ne pouvait le nier. C’était quand même un homme de noblesse. Certes pas de la plus haute en hiérarchie mais tout de même… Il se devait de suivre l’étiquette appartenant à son statu. Elle imaginait que faire parvenir des fleurs à la femme qu’il avait prise pour épouse en faisait partie de cette étiquette. Pourtant, la veille il lui avait semblé être très attaché à elle. Peut-être que tout cela n’était pas que pour faire ‘’ gentil ‘’. Elle saurait bien vite à qui elle avait à faire après tout.

Elle avait longuement réfléchit à tout cela, tentant de remettre en ordre ses idées pendant que la brosse d’argent chatoyait et adoucissait ses longs cheveux au couleur du blé. Satisfaite de l’image qu’elle renvoyait dans la glace, elle se dit qu’elle devait passer autre chose que cette chemise de nuit blanche. Elle se remit sur pied et tout ce faisait avec nervosité mais une simplicité de plus en plus évidente. Elle trouva dans sa penderie deux robes. Une blanche et elle grimaça, elle en avait assez vu de blanc depuis la veille. Elle avait envie de couleur, de gaité. Son choix s’arrêta alors sur la seconde bien que semblait peu simple à revêtir. Elle l’admira, d’un violet à couper le souffle, en satin sublime. Les Dames ayant ce genre de toilettes devaient se sentir des princesses, sans aucun doute. Elle en aurait presque rougit de vouloir porter cela si elle n’avait pas été certaine de lui appartenir. Elle se trouvait dans sa penderie après tout, c’était donc à elle. Elle retira sa chemise de nuit et entreprit d’entrer dans cette ‘’ chose ‘’ tellement compliqué qu’elle tomba à genoux au beau milieu de tout se tissu lorsque à la porte, quelques coups se fit entendre.

La porte s’ouvrit tout en délicatesse, une tête de jais sortie d’entre le bois et se mit à rire en la voyant. Elle ne put que faire de même en se sentant ridicule. Sa fille entra tout en refermant la porte. Heaven vient à son secours, l’aidant à mettre la robe convenablement bien qu’elle la réprimanda comme une gamine en faute. Si elle était sa mère, elle sa fille, n’aurait-il pas fallu que ce soit le contraire.

Hum… Heaven, ne soyez pas trop dur avec moi. J’ai été si longuement dans l’oublie que j’ai même mis mes souvenirs aux oubliettes. Aujourd’hui je fais un nouveau pas, comme ceux d’un nouveau né… je tomberais certes mais je saurais avec votre aide me relever et avancer de nouveau.

Sa fille ficela les derniers lacets dans son dos, le corsage maintenant lui coupant le souffle. Horrible cette sensation !!! Comment elles arrivaient à marcher avec ça les Dames de la société ? C’était franchement très beau mais … pfff… pitié, elle arrivait plus à respirer là ! Elle se détendit, se dit qu’elle s’y acclimaterait, comme tout. Cela demanderait juste un peu de temps….

Le petit déjeuner arriva, des croissants, des petits pains chauds, des fruits et une infusion qu’elle accepta avec plaisir. Elle mourrait de faim ! Elle en offrit à sa fille mais celle-ci déclina gentiment. Elle resta silencieuse, mangeant tout en l’observant faire ses valises à elle.

Sa fille avait quoi ? Une vingtaine de printemps peut-être, de longs cheveux comme les siens mais au couleur du charbon en contradiction, de grands yeux noirs et profonds… en ce moment cernés et très tristes bien qu’elle semblait se vouloir joyeuse aujourd’hui. Son teint de porcelaine lui donnait cet aspect fragile ou était-ce peut-être parce qu’elle n’avait que la peau sur les os ? Peut-être bien aussi, effectivement. Heaven semblait avoir un prompt caractère, ne mâchait pas ses mots comme elle l’avait vu hier annonçant à son père son malaise mais, elle semblait si mélancolique et triste qu’elle en fût touchée. Déjà, sans même la connaitre davantage, elle l’aimait beaucoup et voulait l’aider.

Encore des bruits à la porte, quelqu’un arrivait. Heaven venait de terminer de mettre les derniers effets dans une grandes malles de bois et elle la regarda.

Oui, tu peux ouvrir, je te remercie.

Elle finissait pour sa part de boire son thé assise dans un grand fauteuil face à la fenêtre. Elle voyait en bas, un jeune homme qu’elle reconnu être son fils descendre de cheval. Si Hélie était là, elle savait avant que sa fille ouvre qui était le visiteur. Elle ne fut donc pas surprise d’entendre la voix du Seigneur de Cordas avant de le voir et de parler avec sa fille. Elle fut cependant beaucoup plus perplexe en remarquant ce petit malaise entre le père et la fille dont elle avait plus ou moins porté attention la veille.

Cette dernière adressa un sourire à l’homme qui pénétrait dans sa chambre et s’éclipsa avec un dernier sourire pour elle également. Elle était vraiment attachante cette demoiselle. La porte se ferma et ils se retrouvèrent de nouveaux seuls tout les deux. Elle prit un instant pour le détailler avant de le saluer.

Il était comme elle l’avait vu la veille, toujours aussi séduisant mais peut-être plus encore à cette nouvelle lumière du jour. Le soleil jouait d’un reflet cuivré dans ses cheveux bruns et cette fois lié par un lacet de cuir. Il avait revêt une tenue exemplaire, moins décontracté sans paraitre trop non plus. Elle devait bien reconnaitre qu’une fois de plus, cet homme était fort attirant physiquement. Son cœur le lui dictait aussi en se mettant à rompre à tout va par le regard qui lui lançait en ce moment même. Elle fini par clore le silence qui n’était pourtant pas si lourd encore.

Bonjour Sieur. Comme vous la dit votre fille, nous sommes prêtes bien que je dois admettre que je me sens un peu fébrile face à tout cela. Vivre sous le toit de parfait inconnus me met un peu mal à l’aise mais si vous êtes tous aussi charmant que j’ai pu le constater avec Heaven, j’imagine que tout devrait bien se passer. D’ailleurs…

Elle marqua un temps de pause et haussa un sourcil inquisiteur.

Si je puis me permettre une question, quelle est la nature de votre relation avec votre fille. Il existe bien un malaise entre vous deux n’est-ce pas ?

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--Helie



Se retrouver après le retour du monastère à discuter avec son père avait fait un grand bien à Hélie. Ils avaient longuement parlé des deux femmes qu'ils iraient chercher le lendemain, partageant leurs inquiétudes et leurs espoirs. Puis, Hélie avait par le menu détaillé ce qui se passait à Cordas. Il lui avait fait part de ses inquiétudes envers Tristan qui devenait de jour en jour de plus en plus ingérable, de la solitude dans laquelle se complaisait Joé et qu'il trouvait malsaine pour une fillette de son âge. Il n'avait rien omis de lui dire en ce qui concernait Cordas, lui avait donné quelques nouvelles du comté en général et ils s'étaient ensuite séparés pour la nuit.

Le départ le lendemain se fit quasiment en silence. Il faut dire qu'il ne leur était pas aisé de discourir, ne pouvant guère se trouver au botte à botte durant le trajet. Une fois arrivé et son père partit rejoindre sa mère, il n'eut pas long à attendre avant de voir arriver sa jumelle. Réprimant un sourire à la remarque taquine de sa soeur, il la regarda en haussant un sourcil qui la fit rire. Il n'eut que le temps de lui ouvrir grand les bras que déjà elle était à son cou. Un baiser sur le front et, sourires aux lèvres, ils se firent face.


Humm sœurette... serais-tu là à essayer de flatter ma vanité... ?

Lui répondit-il en riant. Il lui passa un bras autour des épaules, la trouvant fort frêle et s'en étonna. Alors qu'elle lui tendait sa main et qu'il prit, il la regarda plus attentivement à son insu . Il lui trouva le visage amaigri, fronça les sourcils en voyant les cernes sous ses yeux, se reprochant de ne pas l'avoir remarqué la veille.

Parvenu dans se petite chambre et s'emparant d'une malles qu'il hissa sur son épaule, il lui fait un large sourire, comme voulant par ce fait la rassurer de tout. Il jugea qu'il devenait urgent d'avoir un tête à tête avec sa jumelle afin de découvrir ce qu'elle avait au fond du cœur et qu'il soupçonnait cependant de connaitre déjà. Ils firent ainsi quelque allé-retour, plaisant comme si rien n'était, puis, lorsque les bagages de la damoiselle furent tous dans la cour, Hélie s'attela à les maintenir sur le cheval de bas prévu pour ce faire.


La petite jument là à coté d'Espoir est pour toi Heave... j'espère qu'elle te convient et que tu n'as pas oublié comment se tenir sur une selle. Gamin n'est pas là pour que tu puisses prendre un cours.... et... hum.... il supporterait plus ton poids....


Il se retint de rire en affichant un sourire fort taquin, puis porta son attention sur les bruits de pas qui lui parvenaient pour voir arriver quelque membres des lieux portant les malles maternelles.


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Castelreng
Il avait le coeur battant à tout rompre tel un jouvenceau se rendant à son premier rendez-vous galant. Lorsqu'il avait frappé à la porte il n'avait put se demander dans quel état d'esprit serait son épouse ?
Serait-elle impatiente de le revoir ? Certes les souvenirs lui étaient ôtés ne lui permettant de se rappeler de son propre nom mais.... Avait-elle malgré tout hâte de le revoir ? Etait-elle empressée de quitter les lieux pour le suivre, lui ? Aurait-elle son plus charmant sourire aux lèvres quand la porte s'ouvrirait devant lui ? Lui tendrait-elle ses mains en signe de bienvenue ?

Comme il aurait aimé que tous cela fut...

Cependant, au fond de lui il était conscient que rien ne serait comme il le souhaitait ardemment, qu'il lui faudrait moult patiences avant qu'elle ne l'accueille les mains tendues et le sourire engageant. Elle allait lui battre froid, ne lui accorderait même pas un regard, resterait plus éloignée de lui que jamais....
Mais ne serrait-elle pas de nouveau près de lui ? Cette dernière constatation fit qu'il ne se préoccupa plus d'autre chose que ce fait qu'elle serait à présent là, à ses cotés.

La porte s'ouvrit et c'est le doux visage de sa fille qui lui fit face et c'est un sourire emplis de tendresses qui éclaira en cet instant son visage. Il lui apprit qu'Hélie était à attendre dans la cour, lui effleura simplement le bras lorsqu'elle lui céda le passage pour partir rejoindre son jumeau et il put enfin la voir Elle. Son Adorée.


Fragile mais plus belle que jamais, elle lui souriait bien que timidement. Ses cheveux laissés libres brillaient comme autant de fils d'or. Son teint, encore pâle, rehaussait d'autant plus le bleu de ses yeux. Parée d'une robe de satin violet, elle était d'une beauté telle qu'il en eut le souffle coupé. Il ne put que la regarder encore en encore, se rappelant ce jour où, ensemble, ils étaient allés faire l'achat de cette robe. Il revit comme un flash cette journée passée à l'admirer après chaque essayage et l'admiration particulière qu'il avait eut pour cette tenue.
Avait-elle choisi cette robe tout particulièrement ou était-ce les fruits du hasard ? Il ne put que se le demander.

C'est elle qui cassa le silence qui les englobait alors qu'ils étaient l'un l'autre à se détailler.
Il lui fit un sourire engageant tout en s'approchant d'elle. Lui prit la main délicatement pour y déposer ses lèvres et plongea son regard dans le sien avant de répondre à ses inquiétudes, somme toutes légitimes vue son état de santé actuel.


Croyez bien Ma Dame que je comprend vos inquiétudes... Tout ce passera à merveille je vous l'assure.. Vous allez vous retrouver dans une demeure qui vous était familière et que vous aimiez beaucoup.. Heaven sera à vos cotés et je crois comprendre que vous l'appréciez..

Son regard se voila de tristesse lorsqu'elle lui fit part d'avoir remarquer qu'il y avait un certain malaise entre lui et sa fille. Que devait-il lui répondre alors qu'elle avait l'esprit si fragile en ce moment? Il ne se voyait pas lui raconter par le menu tout ce qui avait fait qu'une blessure s'était ouverte entre Heaven et lui. Mais il ne pouvait non plus élucider sa question.

Heaven.... Vous vous en rendez compte dans les prochains jours... a un caractère bien... trempé... Elle n'écoute que ce qu'elle veut entendre, ne comprend pas le mot patience et a la rancune tenace.... Mais ne vous souciez pas Ma Dame je ne désespère pas la voir revenir à de meilleurs sentiments à mon endroit et.... lorsque vous irez mieux... je vous expliquerais le malaise qui flotte entre nous et qui, je vous l'avoue, me peine profondément...


Il lui offrit son bras alors qu'on venait enlever les malles et son regard se posa sur le bouquet de Lys et rose. Tendant la main, il en tira un des Lys neigeux et le lui offrit en lui disant d'une voix basse.

Permettez que je vous offre ce Lys qui fait pâle figure à coté de votre beauté... et en vous remerciement d'être ce que vous êtes gente dame ...

Il eut un instant l'impression de se retrouver sur le marché de Valence lorsqu'il l'avait rencontrer la première fois alors qu'elle l'avait aidé à ramasser ce qu'il avait fait tombé et qu'il l'avait remercié en lui offrant une fleur identique.

Elle ne devait se souvenir de ce moment, il en fut un court moment triste, se reprit vite en plaquant sur son visage un sourire sincère.


Il est temps d'y aller Ma Dame...
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