[RP] In vino veritas. Dans la cave aussi, parfois. Ou pas.

Armoria

Les dernières pièces du complot s'étaient mises en place. Le tout se jouerait demain.

La victime numéro 1 - dite petite victime - allait lui être amenée, telle l'agneau du sacrifice.

La victime numéro 2 - appelons-la le borgne, par exemple - se livrerait d'elle-même. Enfin, normalement. Même s'il n'y avait pas eu de réponse à la lettre, tiens... Elles avait que N°2 viendrait : elle avait parlé de confiance. Que N°2 n'aimerait pas forcément cela sur le coup, mais lui en serait reconnaissant par la suite.

Elle venait de quitter la taverne, et avait enfourché sa monture pour filer tout droit vers Ménessaire. Sa fille était prévenue, et avait tout préparé, se conformant en tous points aux indications maternelles.

Première urgence : se saisir de sa gente pucelle, la caliner et l'embrasser jusqu'à plus soif, avant de procéder à une ultime vérification. Loreleï à ses côtés, Armoria se rendit dans les caves de Ménessaire - tout près des oubliettes où elle avait fait amener les instruments de torture qu'elle réservait aux hérétiques.

Les barres sont prêtes pour les deux portes ? Il y a un rang de tonneaux au milieu, pour donner l'impression d'une pièce plus petite ?

Inspection en cours...

Parfait. Tout est prêt : tu as bien travaillé, ma chérie. Allons vite voir Aimée, à présent !
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Jusoor

Un oeil qui s'ouvre, puis le deuxième, et les voila qui clignent de concert sous les rais de lumières qui prennent possession de la chambre. Perdue au milieu des draps épais et rêches, Ju écarte les bras et les remonte au-dessus de sa tête dans un étirement souverain augurant d'une bonne journée. Qu'avait-elle à faire aujourd'hui ? Rapide réflexion silencieuse :

*- Mes champs...
- Récoltés hier !
- Hummm bien... alors ?!... Ah bah oui ! les labourer maintenant !
- Ah bah nan !... Aujourd'hui c'est trajet jusque Ménessaire.
- Ah bah oui...Mais passer l'annonce en mairie avant alors !
- Donc faut se dépêcher... vite.
- Moui, mais pas trop... *

Et de retirer le drap au-dessus de sa tête avec ce goût plaisant de culpabilité ignorée. Qu'il faisait bon d'être enfin dans un vrai lit. Oubliée la tente de campagne militaire, oubliées les belles étoiles, presque oublié le tissu rêche sur sa peau.

Nouvel étirement et enfin elle se lève. Un coin de pain avalé et une toilette de chat plus tard, passage en mairie pour l'embauche et revenir sur ses pas. A la porte de Kiss, Jusoor vient cueillir la jolie Maëlle. Pas au saut du lit non... il est déja tard, plus que ce qu'elle n'avait crû au départ.

Voyant la frimousse devant la porte elle lui dit dans un sourire :

Allons ma Belle ! Hisse tes jolies jupons dans le coche qui nous attend ! Nous avons quelques lieues à parcourir et l'on compte sur notre visite !

Et de monter dans le coche pour prendre le départ.
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Maelle

La petite avait mal dormi. Il faut dire que la perspective d'une surprise avait toujours éveillé en elle une certaine excitation. Elle avait été un peu déçue par son parrain aussi la veille, ce qui n'avait pas trop aidé.

Au matin, donc, Maelle avait sauté du lit, en faisant toutefois attention à ne pas trop déranger Gaby dont les pleurs allaient certainement réveiller toute la maisonnée. Elle avait frotté son petit minois et mit sa jolie houppelande rouge que lui avait cousu Cc. Elle avala rapidement un bout de pain, avant de se planter devant la porte de son parrain, attendant que Malou vienne la chercher. Elle avait pas préciser quand elle viendrait, mais c'était sûrement au matin, si il y avait un peu de route à faire.
La petite commençait à trouver le temps long, lorsque Malou fit son apparition.

- Allons ma Belle ! Hisse tes jolies jupons dans le coche qui nous attend ! Nous avons quelques lieues à parcourir et l'on compte sur notre visite !

Maelle ne se le fit pas dire deux fois et grimpa dans le coche et s'accouda à la petite ouverture pour ne rien manquer du voyage.

- Dis, dis, c'est quoi comme surprise?

Armoria

C'était le jour J. Levées de bonne heure, les deux blondes de Ménessaire s'étaient offert le luxe suprême de passer quelques heures ensemble - luxe suprême qui, espérait la mère, deviendrait bientôt une habitude. Après quoi, elles n'avaient plus eu qu'à attendre leurs visiteurs, tout étant fin prêt, comme l'avait révélé l'inspection armorienne de la veille au soir.

La cave choisie était celle se logeant sous l'avancée de pierre par laquelle on entrait au château. La seule, aussi, à posséder deux portes opposées, de lourdes portes de bois équipées de barres à l'extérieur. Au milieu de la cave, là où culminait la voûte une haute rangée de tonneaux dont ne manquait que le dernier rang, ne permettait le passage d'une personne à la fois. Dans l'une des deux alcôves ainsi aménagées, de quoi manger et boire - du vin trop clairet pour faire tourner la tête.

Tu penses qu'ils vont t'en vouloir, mère ? fit la voix claire de Loreleï.

Sa mère fronça le nez avant de répondre.

Au moins quelques temps, il y a des chances... Mais le jeu en vaut la chandelle.
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Jusoor

Le coche s'ébranle et cahote, Maëlle regarde les briques des dernières maisons sémuroises passer sous ses yeux et lâche une question anodine, à laquelle Ju aurait du s'attendre.

- Dis, dis, c'est quoi comme surprise?

Mais non, Ju n'avait pas prévu le coup, guère habituée encore aux enfants... Empourprement subit, léger toutefois, que la Moineaute rafraîchit en se penchant à son tour à la porte, le temps de quelques secondes de réflexion.

*- Mensonge ?
- Arf...
- Non pas mensonge...
- Oui mais faut pas le dire non plus, ça n'a rien de très gai ! et on ne veut pas voir une Maëlle aux culottes mouillées d'appréhension se rendre chez la Princesse...
- Humpf...*

Ju se détourne alors vers Maëlle. La petite la regarde avec les yeux grands ouverts et Ju peut y distinguer cet éclat particulier, d'envie, de curiosité, d'excitation.

Elle n'avait guère la langue habile au mensonge alors elle lui sourit gentiment et lâcha....

Rhooo Maëlle... T'es plus tout à fait une petite fille maintenant. Crois-tu sérieusement que je gâcherais la surprise en te révélant tout ? Dis toi bien que la Princesse me... arf j'préfère pas savoir en fait. Alors fais preuve de patience, sans quoi ta surprise n'en sera plus une !

Et Ju de se pencher un peu vers elle et passer son bras autour de ses épaules. Sans grand discours, le temps passa, les lieues aussi et elles arrivèrent au bout d'un long moment aux grilles d'un domaine que Ju n'avait jamais vu encore. Le regard rivé par l'ouverture de la porte, la Moineaute interpelle Maëlle :

Nous sommes arrivées ma belle je pense... Regarde... c'est tout simplement époustouflant ! Quel honneur Maëlle pour toi !

Et de cacher un baiser dans les cheveux noirs de la petite, pas peu fière. Le coche remonta l'allée dans un crissement de gravier et s'arrêta. Porte ouverte par le cocher, Ju en descendit en relevant légèrement sa robe et se tourna vers Maëlle pour lui tendre la main, avant de la conduire à la haute porte où elles firent savoir leur arrivée.

*Allez Ju respire un grand coup !*
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Maelle

La petite avait essayé, mais elle se doutait que Malou ne lâcherait pas le morceau aussi facilement, et puis c'était vrai aussi que si elle lui disait ce dont il retournait, ce ne serait plus vraiment une surprise. Alors elle essaya de patienter, mais elle trouva le chemin bien long quand même.

Enfin, Malou lui dit qu'elles étaient arrivées, et Maelle de continuer à regarder dehors, toute décoiffée par le vent de la course. Mais cela lui était égale, elle n'était que rarement coiffé, le rarement venant du fait d'Ode, qui mettait un point d'honneur a tenter de discipliner un peu la folle chevelure de la petite.
Le château était magnifique, et la fillette ouvrit de grands yeux en observant la belle demeure. Il était certain que c'était au moins une demeure digne d'une princesse!
Malou l'aida à descendre, la petite l'imitant, relevant un peu sa jupe pour ne pas marcher dessus.
Il fallait beaucoup d'attention à Maelle pour dissimuler un peu son impatience grandissante, le temps qu'on prévienne la princesse de leur arrivée. Durant ce laps de temps, la fillette ouvrait de grands yeux dans lesquels brillaient une lueur de joie et d'admiration.

Armoria

La paire de blondes était aux aguets : quand la voiture qui venait d'arriver fut identifiée, Armoria envoya Loreleï au-devant de ses visiteuses. Et le mot d'ordre était simplissime : mettre un doigt devant sa bouche, émettre pour seul son un "chuuuuuuuut" complice, puis les guider vers le lieu convenu.

La partie la plus délicate du piège se jouait là : à éviter que victime N°1 et victime N°2 se voient pour le moment.

Loreleï une fois partie, Armoria sortit, enfourcha sa monture préparée pour l'occasion, qu'elle talonna pour aller au plus vite à la rencontre de Snell. Elle se posta là où la route entre Sémur et Saulieu bifurquait sur Ménessaire.
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Snell

Snell sortit de l'eau en soupirant d'aise. À galopper un peu partout avec son armée depuis plusieurs semaines, il avait accumulé une épaisseur remarquable de poussière de route et il était bien heureux de s'en débarrasser. Ne pouvant se présenter à Ménessaire couvert de boue et de saleté, il avait sagement décidé d'arrêter à la rivière en chemin.

Allant à son cheval, le Borgne sortit des vêtements propres de ses sacs de voyage et s'en servit pour cacher les nombreuses cicatrices couvrant son corps. Il se demandait bien qu'elle pouvait être cette surprise promise par Armoria. La formulation de la lettre qu'il avait reçu était pour le moins intrigante. Une surprise qu'il n'aimerait pas sur le coup. Pas très invitant à première vue, mais plusieurs reprochaient à Snell d'être un masochiste.

Eh bien, mon cheval, allons donc voir ce que la blondinette nous prépare...

Il enfourcha sa monture et la lança au galop, bien décidé à se sécher avec le vent avant d'arriver à Ménessaire.
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Armoria

Cataclop cataclop cataclop, avait fait son cheval, qui, rappelons-le, est un cheval princier, et ne fait donc pas le même bruit que les autres. Oui, je l'ai déjà dit, mais tout le monde n'était pas forcément là.

Après avoir, donc, dûment cataclopé jusqu'à la croisée des chemins, elle n'eut guère longtemps à attendre pour entendre un pataclop pataclop pataclop. Snell ? Ah, non, raté : un messager, porteur d'une besace lourdement chargée en courriers divers - le lot quotidien de la blonde altesse, en somme.

Va porter cela au château, mon brave, je n'ai pas le temps pour l'heure.

Le messager repartit vers la grille du domaine, et elle se remit à attendre le prochain pataclop - qui fut le bon. Elle accueillit Snell d'un sourire, qu'elle empêcha d'être trop large. Une petite pointe de culpabilité, même si elle était persuadée agir pour son bien et celui de l'autre victime du jour.

Bonjour, Guillaume. Tu me suis ?

Quoi, l'accueil était trop simple après une énième séparation ? Oui. Mais elle savait que quand il fallait opérer, plus vite c'était fait, et moins c'était pénible. Enfin, elle attendit tout de même qu'il se soit approché pour l'embrasser - ce qu'il ferait sans doute - et qu'il se montre d'accord pour la suivre - ce qu'il ferait aussi.
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Snell

Bonjour, Guillaume. Tu me suis ?

Le Borgne ne se gêna pas pour goûter les lèvres princières de sa compagne. Il avait été surpris de la trouver entrain de l'attendre sur la route, mais pas assez pour ne pas sourire en la voyant et l'embrasser aussitôt qu'il en eut la chance.

Elles lui avaient manqué, ces lèvres, et elle au complet, d'ailleurs. Snell avait juste envie d'étirer son bras pour la prendre par la taille, l'attirer au travers de sa monture et de galoper jusqu'au bosquet qu'il voyait au bout du champ voisin. Il se demanda un instant si elle résisterait s'il le faisait. Après tout, il n'avait pas terminé ses trois mois d'abstinence pénitencières.

Il soupira. Foutue pénitence.

Oui, je te suis.
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Jusoor

Regard rivé sur la porte où elles s'étaient annoncées, Ju aurait pu sentir Maëlle trépigner d'impatience à ses côtés. C'était pas rien quand même, d'être invité chez la Princesse. En plus de cela une surprise attendait la mignonne. Beaucoup auraient déjà défaillis... à moins que ce ne soit l'excitation de la surprise qui fasse encore tenir Maëlle debout.

Bien que légers, des bruits de pas venant de l'intérieur se firent entendre. La porte s'entrebailla lentement et les invitées purent apercevoir dans ce nouvel espace le visage gracieux et auréolé d'or d'une jeune fille. Le charmant sourire qu'elle leur offrit fut aussitôt recouvert d'un doigt exigeant le silence.

Ju sourit en retour et suivit la jeune fille qui s'éloignait déjà en entraînant Maëlle, sa petite main prisonnière de la sienne. Avec bien des efforts, seul le bruit du passage du tissu lourd des robes sur le parquet était audible. La jeune fille s'arrêtait régulièrement pour évaluer la progression des visiteuses qui semblaient avoir beaucoup moins d'aisance qu'elle. Les jugeant sans doute suffisamment près, elle prit la direction des cuisines et, ces dernières traversées, descendit un escalier attenant.

Ju sentait peser sur elle le regard interrogateur de la douce Maëlle et régulièrement elle la rassurait d'un sourire. Profitant des bruits de casseroles elle lui souffla à l'oreille :

"Pour cette surprise, il y a peut-être des règles à suivre pour l'atteindre ? Jouons le jeu ma Belle !"

Nouveau sourire, amusé cette fois, alors qu'elle prennent les escaliers qui mènent aux caves.
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Armoria

Après le baiser, elle posa une main sur la joue de Snell et lui sourit.

Tu es sage, même s'il t'en coûte. C'est bien : Dieu te voit et sait tes efforts, Il ne t'en aimera que mieux. Comme je te l'ai dit dans ma lettre, ce qui t'attend ne va pas forcément te plaire, au départ... Mais crois-moi, j'agis pour ton bien, et pas que pour le tien. Allez, suis-moi !

Talonnant sa monture, elle partit au petit galop vers la demeure. Nul n'était en vue : tout se déroulait donc comme prévu. Arrêtant son cheval vers l'entrée de la cave qui donnait à l'extérieur, elle démonta, et, tout comme sa fille l'avait fait un peu plus tôt pour leurs visiteuses, posa un doigt sur ses lèvres, intimant le silence à son amant, l'air impérieux.
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Maelle

Enfin, la porte s'ouvrit! Une jeune fille, un peu plus âgée qu'elle vint leurs ouvrir et avec un air complice leur indiqua de garder le silence, puis de la suivre. Maelle avait jeté un coup d'oeil à sa Malou, un peu surprise, puis avait emboîtée le pas, sa petite menotte, toujours dans celle de Malou. Elles marchaient presque sans bruit, traversant de grandes salles, longeant des couloirs, puis passant par les cuisines. A ce niveau, Maelle se mit à froncer les sourcils, s'interrogeant sur leur destination finale. D'un sourire Jusoor tenta de la rassurer, ajoutant:

"Pour cette surprise, il y a peut-être des règles à suivre pour l'atteindre ? Jouons le jeu ma Belle !"

Moui, Maelle n'était pas encore convaincue. C'était étrange, toute cette histoire. Elles arrivèrent enfin devant une porte fermée après avoir descendu un nouvel escalier. Maelle s'arrêta un peu avant d'atteindre la porte, guère rassurée. Elle ne pensait pas venir chez la princesse pour venir y visiter ses sous-sols.

- T'es sûre de où on va la?

Jusoor

Arrêtées devant la porte alors que la jeune fille qui les guidait l'ouvrait, à voix basse Ju répondit à Maëlle :

Sûre ? non mais regarde, la jeune fille t'invite à entrer, la surprise est sans doute là ! vas-y ma grande, je reste ici à t'attendre.

Et Ju de lui sourire pour l'encourager. Dans son regard, rien d'autre qu'un : *tu peux y aller sereine Maëlle, tu es en lieu sûr ici*
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Armoria

Elle s'approcha de Snell - pas trop non plus, elle savait que même s'il tenait à accomplir sa pénitence, il n'était pas de bois, et elle ne voulait pas risquer de vérifier l'adage de sa grand-mère. Juste assez, donc, pour lui murmurer :

Ne bouge pas, je reviens tout de suite.

Elle se hâta ensuite d'entrer dans la cave, où elle rejoignit Maelle. Là aussi, murmures et rapidité :

Bonjour, Maelle ! C'est presque prêt, je te demande encore un tout petit peu de patience pour rester à m'attendre ici, et surtout, pas plus de bruit qu'une souris ! Tu sauras faire cela ?

Loreleï, en tout cas, était en train de prouver qu'elle savait ne faire aucun bruit : Armoria n'entendit rien quand elle ferma la porte par laquelle Maelle était entrée, ni quand elle mit en place la barre sur cette porte. La blonde altesse, quant à elle, sur un dernier sourire à Maelle - et avec au coeur une pointe de culpabilité - retourna sur ses pas pour aller chercher Snell.
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In vino veritas. Dans la cave aussi, parfois. Ou pas.

Armoria

Jusoor

Maelle

Armoria

Jusoor

Maelle

Armoria

Snell

Armoria

Snell

Jusoor

Armoria

Maelle

Jusoor

Armoria

Maelle

Maelle avait regardé vers Malou lorsqu'elle lui avait fait signe d'entrer dans la cave. Finalement, elle n'était plus très sûre de vouloir sa surprise... Un lieu sûr ici? Elle n'est était plus trop certaine maintenant qu'elle se trouvait dans cette cave froide et humide. Armoria s'était approchée d'elle et avait esquissé un sourire qui se voulait rassurant, lui chuchotant de ne pas bouger et de l'attendre encore un peu. Maelle avait jamais était forte pour la patience et elle sursauta en entendant la barre clore la porte. Il y avait quelques flambeaux qui éclairaient les lieux, jetant ici et là une lueur blafarde. La petite s'était contentée d'un hochement de tête pour dire qu'elle ne ferait pas plus de bruits qu'une petite souris.

Cependant, il était hors de question que la fillette attende encore et gentiment en plus qu'Armoria revienne la chercher. C'est pour ça que dès que la Princesse eut le dos tourné, elle se faufila à sa suite, sans un bruit, autre que le léger froissement de sa houp' sur le sol de pierre.

Snell

Le Borgne attendit patiemment que la blonde revienne le chercher. Enfin, patiemment est un bien grand mot. Il attendit en faisant les cent pas. Voilà. Ce qu'il commençait à appréhender cette surprise-qu'il-n'aimerait-pas-au-début... il commençait à souhaiter que ce fameux début soit bientôt passé, qu'il puisse aimer la surprise.

Armoria rapparue finalement de la cave et Snell lui chuchota en allant la voir.

Te voilà! Je me demandais si tu allais revenir...
Il aperçu soudainement une ombre de petite taille derrière la princesse.

Tiens? Qui t'accompagne?
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Armoria

Qui l'accompagnait ? Mais comment ça, qui l'accompagnait ? Elle se retourna et eut tout juste le temps de réprimer un humpf. Il allait falloir improviser... Elle empoigna donc la main de Snell et l'entraîna dans la cave, faisant de même avec Maelle au passage.

Jeune fille, sache que lorsque l'on te dit quelque chose, il est bon d'écouter ce que l'on te demande !

Allaient-ils à présent résister ou non ? Aucune importance : tant que la porte était passée, c'était le principal. A la base, elle avait prévu de les laisser en tête à tête, mais les choses avaient fait qu'elle se retrouvait invitée involontaire.

Barrez la porte !

Nul doute que le palefrenier posté là aurait le temps d'obéir. En tout cas, la souricière venait de se refermer... Mais avec une souris de trop.
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Maelle

Maelle avait pourtant essayé de pas faire de bruits, d'être toute petite comme uns souris, mais son père avait l'oeil, unique certes, mais l'oeil aiguisé quand même. Elle avait même pas eu le temps de se cacher, quand la Princesse s'était retournée vivement. Elle avait aussi était surprise de voir son père biologique ici. Cela expliquait aussi sans doute pourquoi elle avait pas vraiment eu le temps de se cacher. La princesse avait pas l'air trop contente, mais bon tant pis. Elle aimait pas rester toute seule, dans le noir, quelque part qu'elle ne connaissait pas.

- Papa? Pourquoi t'es là?

Armoria les attrapa par les mains et les entraîna un peu plus loin, encore après une autre porte qu'elle ordonna de fermer, les empêchant de parler. Instinctivement, Maelle s'arrêta, effrayée par la lourde porte qui se fermaient derrière eux.

Snell

Barrez la porte? Mais quelle genre de surprise Armoria avait-elle en tête? Snell avait une confiance absolue en la maitresse des lieux, mais là elle poussait l'enveloppe. Elle en devenait presque sinistre. Et avec Maelle ici, un sentait un élan protecteur l'envahir.

Il jeta un regard à sa fille et lui offrit un sourire reconfortant. Il était heureux de la revoir. La petite tête folle lui avait bien manqué. Snell étira un bras et attira sa fille contre lui avant de déposer un baiser sur son front.

Je suis ici pour la même raison que toi, je crois, ma fillette. J'ai été invité.

Mais la gentille duchesse va maintenant nous dire pourquoi elle nous a invité.

Il regarda alors Armoria avec un regard dur, qui ne rigolait pas. Il n'aimait pas que cette situation ait effrayé Maelle.

N'est-ce pas, duchesse?
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Armoria

Perdue pour perdue... Elle les guida vers le... salon ? Disons salon : de quoi s'assoir, grignoter, boire, de la lumière. En somme, de quoi rester un bon moment sur place. Puis elle posa un bout de fesse sur la table et se lança :

Pas la peine de me regarder comme cela, Snell : je t'avais dit qu'au départ, cela ne te plairait pas. Pour le moment, je vais prendre la parole, que vous sachiez ce que vous faites là, après quoi je me poserai dans un coin, bouche cousue. Surtout qu'au départ, je n'avais pas prévu de rester.

Elle les regarda tour à tour, un instant.

Vous allez vous parler. De gré ou de force, vous allez tout déballer, vider votre sac, et tout ira mieux ensuite. Vous avez tous les deux un fichu caractère de cochon, aussi n'ai-je vu que cette solution pour que personne de vous ne laisse là ce que vous avez à vous dire depuis si longtemps. Inutile de vous dire que, même si pour cela vous ne devez plus jamais me pardonner, il est tout bonnement hors de question que vous quittiez cet endroit sans que l'abcès ne soit crevé une bonne fois pour toutes.

Elle pointa son doigt vers Maelle.

Toi, tu vas apprendre à montrer à ton père que son absence te fait mal.

Le doigt se dirigea vers Snell.

Toi, tu vas te mettre dans le crâne que même si tu te sens coupable, il est encore temps de changer les choses, au lieu de les empirer comme tu le fais là. Tu vois cette petite fille ? C'est la tienne : elle est vivante, et elle n'a plus que toi. Tâche de lui expliquer pourquoi vous vous êtes manqué, et pourquoi tu continues à fuir : la réponse est en toi, et c'est à toi de la dire, ni à moi ni à personne, mais à toi. Et surtout, c'est de toi que ta fille a besoin de l'entendre.

Sur la table, elle prit une pomme, et se releva pour aller s'assoir sur l'un des fauteuils.

Maintenant, détestez-moi si vous voulez, mais pour l'amour de Dieu... Parlez-vous. Je me tais.

Pour conclure cette tirade, la pomme eut droit à un solide coup de dents. A eux de jouer.
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Maelle

Maelle ne savait plus quoi dire ou faire. Snell l'avait tout d'abord attiré contre lui et avait déposé un baiser sur son front, tentant sans doute de la réconforter. Elle jeta un coup d'oeil à la Princesse, se demandant ce qu'elle manigançait. Elle les entraîna vers le centre de la pièce où était disposées une table, des fauteuils, de la lumière, de quoi manger et boire. Lieu étrange pour s'asseoir et parler...

Armoria prit la parole et expliqua pourquoi ils étaient là, même si elle devait pas rester à l'origine. Maelle la regarda, presque bouche bée, pas tout à fait, car elle était tout de même bien élevée. Elle regarda son père, légèrement stupéfaite, rendue muette. Armoria s'éloigna avec une pomme, les laissant "seuls" pour s'exprimer.
Cependant, Maelle n'avait rien à dire à son père. Elle avait passé la colère, la tristesse, la peine. Il ne lui restait plus que l'indifférence. Elle peinait à le reconnaître comme étant son père, se rapprochant de plus en plus de son parrain.
Elle resta donc silencieuse, et s'assit sur la table, à la place d'Armoria, ses jambes balayant le vide.

Snell

Le regard de Snell ne s'adoucit pas lorsqu'Armoria parla, ni lorsqu'elle se retira. Son rôle de père était un point sensible pour le Borgne. Pas qu'il n'aimait pas ses enfants, pas du tout, mais plutôt parce qu'il ne croyait pas avoir ce qu'il fallait pour être un bon père. Il était un guerrier, un soldat, un tueur. Pas tout à fait la description idéale d'un paternel.

Et c'était sans compter qu'il avait laisser ses enfants être élevés dans un monastère. Dire qu'il était un mauvais père serait un euphémisme.

Il passa une main dans ses cheveux blonds et toussota. Il regarda sa fille et lui fit un sourire qu'il voulait reconfortant. Il ne pensait pas avoir réussi.

Il soupira, dépourvu.

Écoute Maelle...

Il grimaça. Que dire? Il n'avait aucune idée.

Je... je ne sais pas trop quoi faire. Quoi dire. Pour être un père. Un bon. Même un passable.

Quel con.

Je t'aime, ma fille.
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Maelle

Que faire, ou que dire? La petite regardait son père, s'embrouillant dans ses mots, sans réellement de pitié pour lui. Pourtant son parrain ne cessait de lui répéter qu'il ne pourrait jamais être son père et de laisser une chance à son véritable paternel.

Le temps passait, dans le silence après la dernière déclaration de Snell, les yeux émeraude de la fillette plantée dans le regard unique de son père. Le temps avait passé et la petite fille douce qu'elle était, s'était endurcie. Naud' lui avait appris à ne jamais baisser les yeux devant quelqu'un. Cassian avait évoqué l'idée que peut-être il aurait préféré qu'elle soit un garçon et un autre que Maelle lui rappelait trop sa femme disparue, pour qu'il puisse passer du temps avec elle. Elle avait nié, repoussé ses idées qu'elle disait idiote, mais lentement leurs phrases c'étaient inscrites en elle.

*- Pourquoi il ne m'emmène jamais avec lui alors?
- Parce qu'il ne veut pas qu'il arrive quelque chose à son trésor, lui avait répondu Kiss.
- Pourquoi ne passe t il pas un peu de temps avec moi quand il vient à Sémur? *
Même son Parrain n'avait pas su quoi lui répondre et s'était contenté de la prendre dans ses bras.

Cela ferait bientôt 2 ans qu'il l'avait sorti du couvent et à part pour se déculpabiliser de l'y avoir envoyé bébé, elle ne savait pas pourquoi il avait prit cette décision.

Le regard de la fillette dériva dans la pièce, regardant autour d'elle. Elle avait envie de sortir, retrouver Malou, la lumière du soleil... Elle revint sur son père.

- Pourquoi? Pourquoi m'avoir fait sortir du couvent?

Jusoor

Maëlle avait disparu derrière la porte et Ju se perdit dans ses réflexions. Au bout de quelques minutes le bruit sec d'une seconde porte la fit sursauter.

Voila... il est l'heure de la rencontre maintenant...

Ju s'assit sur un banc, sans doute destiné aux gardiens de la cave, s'attendant à voir revenir la Princesse sous peu. La juvénile figure blonde qui les avaient menées ici avait disparue sans même qu'elle l'ait vue partir.
Les minutes passaient dans un silence lourd.

Bon... y'a plus qu'à attendre...
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