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[RP-FERME]Le cours du Théo est en baisse! *

Milo
Le regard toujours froid, il regarde et observe le baron déchu jouer de sa superbe. Encore une fois, l'envie de lui coller son poing dans les dents, tandis que la hache est mise sur l'épaule, le prend d'envie. Mais il n'en fait rien, posant sa main gantée sur l'épaule de la rouquine, croisant le regard interrogateur du jeune commis, dans le dos de Théo. D'un léger signe de tête, il lui fait signe que tout va bien, avant de venir se positionner à côté de l'ancien nobliau.

- Notre fille n'a guère besoin de toi pour avoir chaud l'hiver. Le sourire se fait mauvais, l'oeil railleur. Heureus'ment, sinon elle serait déjà morte à attendre que tu daignes bouger ton arrière train pour couper de quoi chauffer la maisonnée.

Petite pique en réponse aux siennes, tandis qu'il se met en branle. Il caresse l'épaule de Breiz, rassurant, avant de masser sa senestre et de diriger à l'opposé de l'appentis, vers la forêt jouxtant le château.

Il restera silencieux durant toute la durée du trajet, montrant seulement du doigts à sa femme quelques détails de cette forêt qu'il apprend à connaître peu à peu. Une empreinte de renard par-ci, celle d'une biche par-là, laissées sur le sol encore humide et boueuse des pluies et neiges antérieures. Là encore, un terrier creusé sous un épais chêne.

Enfin, ils arrivent au lieu de coupe et il montre quelques arbres : chênes, frênes, bouleaux. Sa dextre se tend vers l'un d'eux, fixant Monterau de ses Azurs froides.


- Coupe ceux qui sont entaillés d'une croix. Tu pourras les laisser à terre, nous viendrons les récupérer plus tard.
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--Theognis
La promenade, pour bucolique qu'elle soit, s'avère mortellement ennuyeuse, et souvent quand ils s'arrêtent pour se mouiller le croupion et observer les mille et une merveilles de la forêt, lui reste planté sur le chemin, perdu dans de vaines pensées.
C'est sa faute aussi, surtout il ne veut pas se mêler à leurs petits jeux de découverte de la nature, alors qu'il est passionné de ces choses. Mais la distance reste la règle, le mépris la norme, la contradiction le principe fondamental de sa relation avec Milo. Qu'il aime la framboise et il préferera la fraise, et s'il aime les deux, lui détestera les deux. Reste qu'il est plutôt agacé par les mines extatiques de ce couple découvrant le terrier d'un renard comme s'il s'agissait du nombril du monde. Théo a bien envie de les planter là, mais 5 écus ont suffi à l'asservir pour la journée.

Alors, oui, il a beau réfléchir aux grandes entreprises de défrichement en France, songer que les forêts les mieux impénétrables sont désormais arpentées, que partout on entend chanter la hache sur les chênes, que les chasseurs s'aventurent dans les endroits maudits au dépit des sorcières. Oui, il pense que la forêt n'est plus un domaine de l'Inconnu, une demeure des Dieux, des places vénérées, des lieux d'épouvante, un terroir du paganisme gaulois. Oui, il songe les ténébres deviennent des cathédrales, que le soleil traverse les épaisses futaies, que le feu des brûlis s'étend sur de larges parcelles, et que les paysans remplacent les bûcherons. Oui, les voyageurs s'en réjouissent, les brigands s'en plaignent, les villages sont moins isolés, mieux peuplés. Mais c'est déjà un mouvement ancien, et viendra le tour des découvertes sur les plaines inexplorées de l'Océan.

Oui, loin de ses pensées profondes, Théo s'ennuie, s'agace, s'énerve, vérifie dix fois la cognée, cent fois le tranchant, mille fois l'équilibre. Bientôt, il fera nuit et il devra tenir la chandelle....Mais il n'est pas encore midi et déjà Théo s'inquiète du repas. Vont-ils le laisser travailler sans manger? Il s'en remet tout entier à Breiz pour le coup. Il est sûr et certain qu'elle a prévu de quoi largement se restaurer pour trois dans son panier. Elle n'est pas comme Milo, et en plus elle l'aime, Théo en est persuadé. Donc elle lui donnera à manger.

Vaut mieux, car vu que les mastodontes de chêne que Milo lui désigne du doigt, il s'agit d'être en forme. Théo essaye de ne faire semblant de rien (en langage moderne, la "poker face"), mais un long déglutissement trahit le mouvement de sa pomme d'Adam. Parbleu, il y a de quoi en tirer dix stères, de ces monstres de bois. Si Milo voulait lui faire fermer son clapet, c'est réussi. Il n'a même pas le réflexe de sortir la petite phrase qui va bien, du style:

"Je te le découpe en allumettes?"
ou
"Celui-là, je peux te le découper à la main..."

Non, aucun effet de manche, ni de manchette. Le soupir absolu face à une tâche herculéenne. Théo oppose seulement un grognement sourd pour toute réponse, et d'un pas très lourd, se dirige vers son premier arbre. Un bouleau. Plutôt facile à attaquer, le bois est tendre, idéal pour s'échauffer. Mais, que diable, il ne peut laisser trop facilement la victoire à Milo, il faut qu'il réagisse, tenter quelque chose, essayer....

Il a vite une petite idée et s'en retourne vers les tourtereaux, avise la rousse aux yeux de miel, se déshabille lentement, très lentement de sa chemise, laisse découvrir à celle-ci chacun de ses muscles roulés sous sa peau (usant de la technique subtile de les contracter sans en avoir l'air, en toute innocence, technique masculine datant, au moins, du Néolithique), puis tend son habit à Breiz en disant:


Prends, Breiz, ceci est ma chemise et je ne voudrai pas la tremper de sueur. Trouve-moi, s'il te plait, une petite rivière pour me laver ensuite, et tu pourras me frotter le dos, si tu veux.
Breiz24
Et ma main dans ta gueule, ça te frotte le dos ?

C’est frais, c’est naturel, ça vient du fond du cœur : c’est Breiz.

Et en plus, non, ce n’est pas ta chemise, c’est la mienne, la tienne sèche toujours au château. Coupe.

Elle sourirait presque, la garce. Si elle n’était pas si fatiguée, elle sourirait. Parce que, malgré tout, auprès des dragons, elle s’était amusée. Elle avait réapprit à sourire, et ça, personne, pas même ses plus proches amis de l’époque, n’y avait réussi.
C’est la main de Théo sur son épaule le soir de la Saint Noel qui lui avait fait redécouvrir qu’elle n’était pas seule, c’était les bras de Théo autour d’elle, la portant défaillante et la jambe brisée dans une chambre du château d’Arquian qui lui avait montré qu’il était bon de savoir sur qui compter. Même si c’était de sa faute si sa jambe était cassée.
C’était les lèvres de Théo une fraction de seconde sur les siennes un soir d’automne qui lui avaient donné à nouveau l’idée d’un corps sur le sien. Et c’était Milo qu’elle avait rencontré, et épousé deux mois plus tard.
C’était Théo qui les avait fait surveiller pour quelque obscure raison, c’était Théo qui l’avait menacée, et par conséquent Théo qu’elle exécrait.

A bien y réfléchir, elle avait renoncé à beaucoup de choses pour son mari, à commencer par nombre de relations qui se disaient ses amis. Elle avait fini par se retrouver avec peu. Mais des amis solides. Sorane, la regrettée Poup, et maintenant la fille de celle-ci. Et elle avait même un nouveau travail au sein de son atelier.

A nouveau, elle le regarde durement – l’amour, la haine, la mince frontière, les idées qu’on se fait, tout ça, tout ça… - et ordonne :


Coupe. T’auras ptet droit à un bain chaud si t’as bien travaillé et si je…

La fatigue du jeune la coupe dans son élan, elle a beau se forcer, manger est si pénible, et le vertige la prend, si bien qu’elle doit s’appuyer d’une main au tronc d’un arbre pour ne pas choir.

… si je suis de bonne humeur.

Auront-ils remarqué sa brève défaillance, le sang qui a quitté ses joues, et l’argent qui se voile, ou seront-ils trop occupés à se détester ? La rousse prie pour la seconde option, peinant à rester debout.

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          Les Doigts d'Or, j'Adore!
Milo
Il ne dit rien de plus et regarde le baron déchu faire son petit manège. Un coq en pleine basse cour n'aurait rien à lui envier. Malgré la colère qui lui pique le nez, il reste stoïque, croisant les bras lorsque le bellâtre parade devant sa propre femme. Qu'il le fasse s'il le souhaite, il fait assez confiance à la rouquine pour connaître, du moins l'espère-t-il, la réponse made in Breiz qui s'en suivra.

Il se détourne et embrasse les environs, un léger sourire étirant ses lèvres lorsque la douce voix de la rouquine vient briser le peu de silence qui s'est installé. Mais un blanc dans la phrase de la jeune femme le fait se retourner. Le sourcil se hausse, le coeur se pince et sans plus d'attention pour le joli-coeur qui peut continuer à pavaner autant de fois qu'il le souhaite, il se précipite vers elle.


- Breiz ?

Alors certes, il aurait pu ne rien voir. Mais même lui, lorsqu'il l'observe à la dérobée, voit bien qu'elle dépérit, peu à peu. Enfin, dépérir est peut-être un bien grand mot. Mais elle a maigri, énormément, le corps frêle qu'il tient dans ses bras, à la tombée de la nuit, n'est plus celui qu'il a connu la première fois. Et en partie, à cause de lui. Une fille, sourde de surcroît, alors qu'elle voulait lui donner un fils. Mais la nature est ainsi faîte, chienne dans la plupart des cas et n'en fait qu'à sa tête.

Sa main gantée se tend et lui prend doucement le bras, l'entraînant vers le sol. Un léger sourire tandis qu'il cligne des deux yeux.


- T'es aussi pâle que les fesses d'un mort rouquine. Je vais aller chercher à manger, en me dépêchant un peu, tu devrais pas attendre trop longtemps. Repose toi, en attendant.

Et de vouloir faire demi-tour, sans plus attendre.
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Breiz24
Je vais… Elle a à peine le temps de lui glisser que des petits gâteaux au miel des cuisines seraient parfaits qu’il n’est déjà plus là. Elle se tourne alors vers Théo, assise sur sa buche de bois comme si c’était un trône, et le regarde.

Coupe, on t’as dit.

Elle, elle mordille pensivement sa lèvre, prenant un air détaché mais certaine qu’une riposte, au moins verbale, va venir. Juste retour des choses. Elle l’a avili en « l’achetant » pour une somme dérisoire. Par deux fois aujourd’hui elle a fait preuve de faiblesse. Morale, allaitant devant lui dans une preuve flagrante de son asservissement à sa fille, physique, en défaillant à l’instant, au point que son mari, qu’elle devrait servir, se doit d’aller quérir de quoi la requinquer. Pour ça, plus que pour tout le reste, elle le hait. Elle essaye de ne pas le montrer, mais la dureté de son regard la trahit surement. Une bravade que ce regard, parce qu’elle se sait trop faible pour réagir, quoi que fasse son plus fidèle ennemi.

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          Les Doigts d'Or, j'Adore!
Theognis, incarné par Breiz24
S'appuyant sur la hache comme un aristocrate des chemins et forêts, Théo contemple le bougre blond s'éloigner. Puis, détournant le regard vers la petite chose assise sur sa buche, il a ce genre de sourire indéfinissable qu'elle déteste. D'un pas nonchalant, il se rapproche d'elle, se penche un peu, la mine curieuse. Affronte son regard noir comme l'encre, puis se redresse, comme satisfait. Un petit tour sur lui-même, observe les alentours. Prend une grande respiration, s'étire, laisse tomber la cognée dans l'herbe. Puis envoie valser un caillou du bout de la chausse vers un but non défini. Comble de l'oisiveté, croise les bras, et soudain, rive ses yeux aux siens.

Milo aurait du te ramener au château, tu dois te reposer. Quant à moi, si je n'ai plus le mien, j'ai encore une demeure et je m'en satisfait. Cette mascarade a assez duré. Tu ne m'épuiseras pas à la tâche pour 5 écus, ou pour 50 d'ailleurs, cela fait longtemps que je ne travaille plus pour personne.
Cette matinée fut très enrichissante, néanmoins. Je ne voulais pas venir. Quelle stupidité de mettre des gens aux enchères! Comment peut-on respecter un pays où se produisent des événements pareils? Mais Della m'avait bien arraché un mariage, alors me convaincre de monter sur l'estrade, ce ne fut pas très dur pour elle. Au nom de la Bourgogne! 5 écus! Morbleu, je fus humilié une première fois! Et de savoir que c'était toi qui m'avait acheté, ce fut une deuxième humiliation.
Non pas que j'en doutais. Mais de toi, j'espérais mille écus, au moins. Une preuve de ta générosité. Une démonstration de ton amour. Mais non, 5 écus, même pas le prix d'un chien sur le marché. Voilà que je fus à toi, pour une journée.
Sûr que mon goût de l'absurde y trouvait son compte. J'aurai pu ne pas venir. J'aurai bien payé 10 pour ma libération, voire 100 écus, oui. Mais je sentais bien que tu avais un compte à régler avec moi. Que ta convocation celait le désir de me voir. Ce tarif dérisoire m'obsédait, en partant de chez moi ce matin, je n'étais que fureur et colère. Cependant, à l'heure précise, je fus présent.
Quelle surprise alors me fit ton accueil! Douce, hospitalière, prévenante, je fus le seigneur dans ta maison. Hébété, je ne savais que dire. Allais-tu m'épargner? Ou avais-tu une autre idée en tête? J'ai vite compris que la seconde option prévalerait....


Secouant doucement la tête, il se rhabillait, lissant impeccablement les manches de sa chemise.

Encore une fois, tu remuerai le passé. Encore une fois, piégé par tes souvenirs, tu demanderai des explications, des précisions, dans une volonté acharnée de tout savoir, de tout comprendre. Mais comme on ne peut pas tout savoir, on ne peut pas tout comprendre. Surtout si on nie la vérité sur soi-même.

Posant les mains sur les hanches, il la dévisage, implacable.

Toute amitié est impossible entre nous. 5 écus, c'est finalement bien peu payé pour que tu entendes cette vérité. Trop de choses nous séparent, tes souvenirs, tes sentiments, ton compagnon, et maintenant cette poignée d'écus. Je suis las, Breiz, de ces rodomontades. Il vaut mieux que je parte, je vais faire avec Aria un long voyage dans l'Ouest et le Sud de la France, et le temps, peut-être, finira par apaiser nos rancoeurs. Alors, si tu as encore quelque chose à me dire, dis-le maintenant, ou tais-toi, à jamais.
Breiz24
[Ca finirait mal…]

Elle le regarde, figée, s’approcher d’elle, l’observer, comme on le ferait d’un fruit au marché, ou d’une catin. Elle se crispe, craignant qu’il ne la touche, retient son souffle, sa sachant incapable de se défendre, quoi qu’il entreprenne.
Mais finalement il se lance dans un discours, long et tortueux. Elle, elle se tait. Parce qu’elle n’a pas la force de parler. Parce qu’elle va chercher dans chacune de ses paroles un sens caché, une haine sous jacente, quelque chose. Cette chose qui les lie encore malgré tout.
Qui les lie forcément, puisqu’il était venu.

Serait-elle un peu larguée, la rousse ? Voire carrément paumée ? Surement. Elle se demandait encore comment elle avait pu nonchalamment offrir cinq écus pour subit l’affront qu’elle subissait. Parce qu’en plus, oui, elle avait payé, pour ça.
Elle le regardait se rhabiller. Les yeux gris, éteints, glissaient sur ce corps qu’elle avait autrefois désiré, sans réellement le remarquer.

Elle ne baisse pas la tête sous le flot de reproches qui coulent de la bouche du baron déchu, elle ne cligne pas des yeux, elle soutient l’affront avec une fierté presque malsaine. La mâchoire se crispe et le regard s’obscurcit, lourd, sombre, chargé de haine et de rancœur.

C’est sans prévenir qu’elle bondit, une petite dague au clair, vers lui. Elle a puisé dans ses dernières réserves, elle ne s’en rend pas compte, c’est la haine qui la tient debout, contre lui, pressée contre ce corps qu’elle honnit, une main cramponnée à son col – pour ne pas tomber – la dague appuyée contre sa gorge. Ridicule. D’un geste, il la repousserait. D’un geste, il la tuerait. Elle ne s’en rend même plus compte.
C’est un souffle qui s’échappe d’elle, elle ne peut plus crier :


Je te hais. Pourquoi serait-ce à moi de porter tous les torts ? Pourquoi serait-ce exclusivement de ma faute, quand c’est toi qui a voulu nous faire surveiller ? Pourquoi aurais-je du attendre ton bon vouloir pour aimer et me marier ?

C’est un souffle, qui meurt sur ses lèvres alors qu’elle est si proche de défaillir et doit s’appuyer sur lui, de tout son poids, pour ne pas s’effondrer, et c’est toute sa colère d’être si faible qu’elle expire à quelques millimètres de sa bouche :

Je… te… hais…

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