[Peu de temps après, à Paris.]
Non loin de là, une voiture, parmi tant d' autres, quoiqu' un peu mieux décorée tout de même, faisait son entrée aux portes de la capitale. Ah, Paris, cet oncle ne lui avait donc pas menti, ses quelques courriers avaient suffit à la décrire à merveille.
Le moustachu, laissait pendre un bras à travers la fenêtre, qu' il avait ouverte, pour amener une brise de fraicheur à cette découverte. Il fut comme fasciné par l' architecture des édifices qui défilaient devant ses yeux, la perfection et la méticulosité de l' artisan lui rappelaient celles des Vénitiens, le style n' étant tout de même aucunement semblable.
Son oncle n' avait pas non plus été cruel quant à l' image qu' il lui avait donné des Parisiennes, à vrai dire, nombre de belles femmes parcouraient les ruelles de la capitale, et le brun, toujours dans sa voiture, ne pouvait s' empêcher d' interpeller les plus gracieuses, les plus élégantes, pour les complimenter sur leurs atouts, qui ne laissaient pas l' homme de marbre.
Quand soudain, le cocher interpella Teodomiro :
- Messire, nous sommes arrivés.
- Déjà ? Vraiment ? Mais c' est que j' espérais... bon tant pis, ouvrez-moi la porte, et annoncez-moi à la garde : Je suis le neveu du maître des lieux.
Le portail s' ouvrait, puis se referma aussitôt, juste après le passage de la voiture effectué. Une fois dans la cour, ayant posé pied à terre, le jeune homme leva tête pour balayer rapidement des yeux, l' hôtel où il avait été convié.
"Cela ne fait aucun doute, c' est bien un Italien qui réside ici." pensa-t-il.
Et sans plus attendre, il demandait à un garde de le conduire jusqu' au bureau de Mimmome, comme il se laissait appeler, pour enfin pouvoir faire sa connaissance.
Le même garde toqua à trois reprise à la porte du fameux bureau, mais, Teo, impatient comme il était, tourna la poignée de cette dernière, en franchit le pas à grandes enjambées et s' exclama sur un ton joyeux :
Mon oncle ! Quelle joie de pouvoir... ! De pouvoir remarquer que vous êtes absent...
Brièvement, il soupira, puis, voyant qu' un homme était encore présent dans le bureau, ayant sans doute pris racine, le moustachu s' approcha de lui et l' assaillit d' une avalanche de questions :
- Vous ! Qui êtes-vous, et que faites-vous en ce lieu ? Est-ce vous mon oncle ? Avez-vous donc son autorisation pour rester planté dans ses espaces privés ? Et puis... qu' est-il devenu, n' a-t-il pas donné de raison pour un quelconque départ ?
puis, reprenant son souffle Mais bon sans, répondez-moi !
- Eh bien pour tout vous dire, je ne suis que messager, de l' Académie Royale de France, et on m' avait chargé de lui faire parvenir une lettre, voici la raison de ma présence, Messire. Une fois que vôtre oncle eût fini de la lire, il est entré dans une colère folle, et s' est saisi d' une arme à feu pour sans doute prendre la direction de l' Académie.
- L' Académie dites-vous ? Est-ce loin ? Conduisez-moi à cet endroit, je vous prie, nous prendrons ma voiture. Prions pour que la folie n' ait pas eu raison de lui...