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[RP]La liste Rose

--Ziyonu
Ziyonu était content, il avait encore du boulot.

Il devait distribuer des papiers pour le Lézard.

Bon, le rose il aimait pas. Mais lui il était pas payé pour juger, juste distribuer.


-Qui n'a pas eu son beau papier ?

--Fu




Aujourd'hui comme tous les jours, la mauvaise langue se promenait en faisant de l'oeil aux passants de sexe masculin. Pourtant, alors qu'elle roulait tranquillement des hanches, répétant à l'infini ce geste qu'elle avait su maîtriser si tôt, elle avait été interceptée. On lui avait fourré un tract dans les mains, puis on l'avait laissée à sa lecture.

-C'est... Du rose ? Hiiii ! J'adooooore le roooooose ! C'est ma couleur préféréééééée ! Ho, non, le rouge me met bien plus en valeur, c'est vrai. C'est donc le rouge, ma couleur préférée...

Elle se souvint enfin qu'elle n'avait même pas commencé sa lecture. S'arrêter à la couleur du papier était certes une bonne chose, qui permettait de donnait une opinion sur le rendu visuel, mais ça ne renseignait pas forcément sur le contenu. Ainsi, se concentrant intensément pour ne pas se laisser distraire par les bruits environnement, la jeune fille plissa un peu les yeux.

-Tiens... Ca parle des lézards... Mais qu'est-ce que c'est qu'un Okite ? Et un Shuji ? Ha ! Sushi ! Ca je connais !

Nouvelle déconcentration pour la mauvaise langue, qui n'arrivait plus à tenir en place. Et puis ce rose, même si elle l'aimait, il lui donnait mal aux yeux. Alors, rapidement, elle se lassa de la couleur et en vint à ne plus trop l'aimer, ce qui était dans son intérêt puisque cela concernait apparemment les ennemis des lézards.

-Ha du rouge... Plus rouge que rouge ! Hum.... Je me demande quel colorant ils utilisent... Les lézards doivent être de fabuleux tisserands ! Ho... Si je m'achetais un nouveau kimono ??

Fu cligna des yeux de nouveau et se força à terminer la lecture. Du moins était-ce son objectif... Arrivée presque à la fin, son regard resta néanmoins fixé sur un nom. Plusieurs fois, elle le relut, savourant avec délice l'image qui s'installait dans son esprit à mesure qu'elle pensait à lui. Du coup, pas moyen de se concentrer sur les dernières lignes.

-Akire... Akire, Akireeee !!!! répétait inlassablement la jeune fille.

C'est que depuis qu'elle l'avait vu, une fois, se battre contre la méchante Ashikaga, elle n'en démordait plus. Elle était encore énervée contre la bonne femme qui avait osé lui coller une raclée en plus de n'avoir pas baissé les yeux devant lui. Mais elle n'était pas moins éperdument amoureuse du rustre, folle à lier même ! Elle qui se moquait des hommes, ne cherchant qu'à attirer leurs regards, elle avait succombé en voyant cette carrure, cette prestance... cet homme ! L'ironie du sort...

Toujours est-il que Fu avait des étoiles plein les yeux, d'avoir simplement lu ce nom. Elle voulut se retourner pour repérer celui qui lui avait distribué le tract, mais il était déjà loin. Un soupir de tristesse infinie s'échappa de la petite bouche peinte de rouge.


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--Shizuen


" Hé, m'selle ! Ca va pas comme vous voulez ? "

Question pour la forme, évidemment. La simple vue d'un jolie bout de femme avait suffit pour attirer deux lourdauds à la solde du Lézard. L'un deux, frère du défunt Shizuen aîné, avait la face aussi pâle qu'effrayante, et la partie supérieure d'un tatouage reptilien marquée sur la nuque, l'inférieure allant se perdre sous ses frusques sales et malodorantes. Il s'était approché, un sourire mauvais flottant sur ses lèvres, ses yeux parcourant sans gêne le corps délicat et attirant de la donzelle.

"
C't'elle qui soupirait après l'Rustre ?, demanda l'autre, un petit personnage aux traits grossiers qui semblait pas plus futé qu'un putois.
-
Ouais, Tam', r'garde un peu sa bouille. L'a le béguin pour lui, sûr. T'penses qu'on devrait lui présenter, histoire d'la ram'ner à la réalité ? "

Le nimbus partit d'un rire idiot, sa mine s'éclairant à la simple perspective d'une rencontre. Faut dire qu'en comparaison d'Akire, elle semblait aussi frêle que du bois mort. Shizuen, lui, claquait déjà une paume sur les fesses de la belle, lui arrachant par la même occasion un léger cri qui lui ravit les oreilles. Une croupe bien comme il faut. Alentours, les badauds passaient en baissant la tête, s'écartant perceptiblement de la scène en espérant éviter les problèmes. Ils n'étaient pas au Cloaque, aussi peut-être qu'un téméraire oserait aider la mignonne qui tenait toujours son papier rose... le dénommé Tam' réduit encore les centimètres qui le séparait d'elle, son haleine fétide allant souiller l'odorat féminin. Il lui postillonna au visage :

"
T'aurais envie d'le voir, hein ? Hein ? "

Riants, pesants, ils entreprirent de balader leurs mains avides sur les courbes de la jeune beauté, peu pressés de l'amener au Rustre...
--Fu




La jeune fille sursauta lorsqu'on l'interpella. Certes elle aimait attirer les hommes... mais pas ce genre ! Une mimique aussi réticente que craintive se peignit sur ses traits. Non, pas téméraire pour un sou, même si elle était Fu.

- Je... Si si, tout ba bien... bégaya t-elle sans savoir qu'est-ce qui ferait reculer les deux autres.

Et manque de chance, ça produisit l'effet inverse. Bien sur, ils n'attendaient sûrement pas de réponse et l'auraient sans doute approchée quand même mais... Et la voilà en train de se tortiller, mal à l'aise sous les yeux des deux personnages. Ils avaient l'air de la connaître, et pourtant elle n'avait jamais entendu parler d'eux. En tout cas, ils avaient dû repérer son manège autour d'Akire, puisqu'ils voulaient le lui présenter. Aussi récupéra t-elle le sourire un court instant, histoire qu'ils concrétisent ce plan.

- Vous le connaissez personnellement ? Ho... Comme je vous enviiiiiie !!!! roucoulait-elle.

Pourtant, une claque sur les fesses la ramena bien vite à la réalité, la surprenant tant qu'elle en poussa un cri. Elle se redressa et se raidit légèrement, se demandant quel comportement adopter face à ces deux bonhommes. Et voilà qu'une petite bruine lui tombait sur le visage maintenant... une bruine qui empestait... ha ben non pas une bruine, l'haleine de celui qui paraissait le plus idiot. Elle recula avec une mimique écoeurée, relevant un bras devant son visage et s'éloignant d'un pas, mais elle fut bien vite rattrapée par les deux autres.

- Oui j'aurais envie de le voir... Mais... Mais arrêtez ! Arrêteeeeeeeeeez !!! couinait-elle.

Le visage crispé, elle tentait de repousser les mains des deux autres. Que pouvait-elle faire pour se débarrasser d'eux ? D'ailleurs, elle n'était même pas certaine que ce serait un bon choix de s'en débarrasser. Et s'ils pouvaient vraiment la mener à Akire ?


_________________

--Shizuen


Encouragé par son frère d'ignominie, Shizuen se faisait plaisir. Ses doigts sales allaient où sa perversion les menaient, arrachant par endroits le fin tissu de vêtements qui couvraient la jeune femme, la pinçant parfois, riant de sa vulnérabilité. Tam' s'était écarté pour barrer le passage à d'éventuels passants qui s'aventureraient dans la ruelle, laissant ainsi libre court à son ami qui déjà couvrait la peau féminine de bave dans son écoeurante tentative pour lui lécher le cou. Elle se débattait, la petite, et ça ne l'en rendait que plus convoitée à ses yeux. Des grognements appréciateurs s'échappaient d'entre ses lèvres sèches lorsqu'un appel retentit derrière lui, interrompant ainsi son jeu malsain :

"
Besoin de vous, les gars ! Les pointures veulent qu'on retourne au Cloaque ! "

Le brigand s'était retourné, furieux, pour apercevoir un troisième Lézard - s'appelait Kutake, d'après ses souvenirs - que déjà rejoignait docilement Tam'. Les yeux du nouvel arrivant se posèrent sur la jolie, qu'il dévora du regard, avant d'aviser la bien visible bosse qui s'était formée sous les haillons de Shizuen. Il tombait à pic, et il en était conscient. Ca ne l'empêcha pas pourtant de presser les deux raclures, qui durent se résoudre à le suivre... le pâle malfrat revint pourtant, un sourire ignoble sur la trogne, et attrapa la donzelle qu'il entraîna avec lui sans la moindre délicatesse. Il lui souffla à l'oreille :

"
Tu nous suis, toi... "

Nouvelle claque sur les fesses. Ils l'embarquaient, la belle.
--Fu




Les caresses, du moins si l'on pouvait appeler ça comme ça puisque la douceur n'était pas tellement au rendez-vous, pleuvaient sur la petite brune qui s'en protégeait tant bien que mal. Elle gesticulait en tous sens, mais cela ne faisait que raffermir la prise du lézard sur son corps. Elle ne savait plus quoi faire pour repousser son agresseur et, de farouche, devenait de plus en plus docile à mesure que le temps passait. Pourtant, soudain, elle entendit prononcer le nom "Cloaque" et elle sut que ça s'arrêterait là pour le moment.

Un large sourire étira ses joues. La naïveté de la jeune fille avait quelque chose de déroutant, mais certainement pas assez pour déstabiliser des lézards comme eux. Enfin qu'importe, ça n'était pas le but visé. De toutes façons, son esprit peu éclairé n'était pas capable de raisonner jusque là.

S'arrêter oui, mais la laisser derrière non. Une poigne de fer se referma sur le poignet de Fu, qui se sentit brutalement tirée vers l'avant. Ha... Ils l'emmenaient alors ! Il la frappait de nouveau sur le postérieur, ce qui la fit sursauter et pousser un nouveau cri de surprise - elle était facilement impressionnable. Mais déjà, l'outrage était oublié. Elle trottinait à petits pas, trébuchant parfois, pour ne pas se laisser distancer par le lézard qui n'aurait probablement eu aucun remord à la traîner au sol. Et une seule pensée occupait son esprit.

- Hé ! Hé dites ! On va voir Akire, hein ? On va le voir ??

Destination le Cloaque... Même si elle ne pouvait voir son cher lézard, la finalité de leur court voyage la mènerait plus près de lui qu'elle ne l'était actuellement. Elle aurait ainsi plus de chance de le croiser. Et cela, c'était plus important que n'importe quoi !


_________________

Akire
[Au coeur du Cloaque...]

Clong.

Décidément, les choses avaient changées durant l'absence des Reptiles. Trop occupés à combattre les bien-pensants, ils en avaient délaissé leur domaine favori, qui n'était jusqu'à hier tenu par nul autre que des petites bandes aux pratiques minables et peu fructueuses.

Clong.

Il n'avait pas été difficile de briser les opportunistes, mais quelle perte de temps ! Les écaillés avaient repris leurs droits et Akire sa résidence, qui n'était en réalité qu'une bâtisse délabrée dont le confort se résumait à quelques coussins moisis et petites tables couvertes de tasses à saké. La belle vie, quoi. Il en était là. Quelques gouttes de sueur perlaient sur ses tempes, ses sourcils froncés crispant ses traits en une grimace de dégoût. Ses lèvres, en cet instant, n'étaient plus qu'un rictus glacé tandis qu'il accélérait la cadence de ses mouvements...

Clong. Clong. Clong.

Un léger râle se fit entendre, pitoyable son aux supplications vaines. Le robuste salaud ne s'arrêtait plus. Derrière la porte, des rires fusèrent, qu'il ignora pour ne pas perdre sa lancée. Apparemment, les gars avaient trouvé de quoi s'amuser, car des sifflets et acclamations résonnaient jusqu'à ses oreilles. On frappa. Devant l'absence de réponse, une voix s'éleva parmi les autres, insistante :

"
Hé, le Rustre ! On a une surprise pour toi ! "

Ben voyons. Toujours la même rengaine pour qu'il sorte de son trou. Les écaillés, pourtant, n'osaient pas encore entrer car connaissant bien le caractère imprévisible du Lézard... Au bout de quelques minutes, il finit enfin par céder, sa voix rocailleuse les invitant à entrer entre deux prises de souffle. Clong. Lorsque la porte coulissa pour dévoiler un Shizuen rayonnant et une femelle à vous exorbiter les yeux d'un escargot, le brigand s'interrompit. Son jouet - l'un des inconscients survivants qui avaient osés investir les lieux pendant son absence - eut un spasme, sa respiration sifflante venant ponctuer le silence qui s'était installé, et il se mit bientôt à sangloter en replaçant tant bien que mal ses mains aux doigts brisés devant son visage. Un paquet d'ecchymoses lui marquaient la peau, ses deux coquards le faisant étrangement ressembler à un panda. Il leva vers la jeune femme un regard qui en disait long sur ce qu'était devenue son existence. Maté, condamné, il espérait qu'elle calme l'homme qui se défoulait sur lui depuis déjà une heure. Entre deux crachats ensanglantés aux grumeaux de dentition, il supplia...

"
Aidez m...
-
C'est qui, celle-là ? " Coupa le Rustre.

Son attention avaient totalement décrochée de sa victime, les prunelles noires appréciant de long en large les formes qui se dévoilaient à lui. Les vêtements de la jeune beauté n'étaient plus que lambeaux. Apparemment, les gars l'avaient bien asticotée. Dans l'une de ses mains aux doigts fins et délicats, un papier rose que le brigand reconnut aussitôt. D'un geste, il ordonna à son homme de main de chasser la bonne dizaine de péteux qui zyeutaient le popotin dans l'encadrement de la porte. Akire fit un pas en avant pour mieux la dévisager, réellement curieux, la jaugeant tout en se délectant évidemment de la vue. Pas insensible au charme féminin, le gueux, il faut bien le dire. Ca ne l'empêcha pas pourtant de s'exclamer :

"
Depuis quand tu me ramènes les putains quand j'appelle au rassemblement ? "
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