Quand Oda tranche dans les écailles …

Yawa était au château d'Oda. Plongée dans ses vélins, elle leva la tête en entendant un messager pousser le panneau coulissant.

Après s'être incliné, il lui tendit un rouleau qu'elle s'empressa de dérouler. Palissant de rage au fur et à mesure de sa lecture, elle fit un bref signe au serviteur, lui signifiant qu'il n'y aurait pas de réponse et celui-ci quitta la pièce.

Agenouillée devant sa table basse, la jeune Daimyo se leva et se rendit en salle de discussion, demandant avant à ce qu'on fasse rassembler les conseillers.

Après avoir longuement discuté avec eux, la jeune femme sortit et rejoignit les écuries du château. Enfourchant sa monture qui était toujours prête, elle se mit sans attendre en route pour Gero afin d'y retrouver Chan-ly, le chef d'armée qui avait provisoirement installé le campement dans la ville.

Des heures de chevauchées et elle arriva à la nuit tombée, les ashigarus qui l'accompagnaient et elle-même entrèrent dans la ville et se dirigèrent immédiatement vers les tentes qu'ils aperçurent aux abords de la ville.

Se dirigeant vers la tente principale qui trônait au milieu du campement, Yawa fit signe aux ashigarus de l'attendre à l'extérieur. Elle savait trouver le chef d'armée Chan-ly dans cette tente et s'en suivit une discussion qui dura une bonne partie de la nuit.

Rapidement, elle le mit au courant de la situation. Les lézards venaient de s'emparer de Nakatsugawa et Brucelee, l'ancien Daimyo avait pris le sô par la révolte. Tous deux convinrent que la situation n'avait que trop duré et qu'il était temps de faire cesser ces agissements.

Au petit matin les ordres avaient été donnés, les paquetages étaient prêts, les vivres distribuées de même que les armes et chaque soldat avait été prévenu du départ imminent de l'armée.

C'est ainsi que tous chevauchaient désormais sur les chemins d'Oda, se doutant de la direction que prendraient les lézards après leur méfaits, il avait été décidé d'un endroit bien spécifique où leur tendre une embuscade.
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Zaitochi avait fini par les distancer ces fainéants, fallait bien que ça arrive …


Pourtant, progressivement, sa foulée s’était quelques peu raccourcit, la cadence de ses pas, quelques peu ralentit, son regard avait commencé à s’attarder sur le décor … La croisée des chemins, le central, le nid de serpent, LA place stratégique … Que d’aventures, que de situations cocasses il avait vécues en ce lieu …


Pour tous voyageurs en Oda, cet endroit inspirait la crainte. On ne pouvait s’y engager sans au préalable, avoir marqué, ne serait ce qu’une infime pause trahissant son anxiété, sans avoir, peut être lors d’une impalpable hésitation, reprit profondément son souffle …


Le vieux singe n’échappait pas à la règle, il était passé ici souvent et était parfaitement conscient de la dangerosité des lieux. Pourtant, aujourd’hui, il était étrangement détendu, se surprenant lui-même à flâner, tout en s’imprégnant du paysage.

Après tout, il n’était plus tout jeune, et pas eternel non plus. La mort finirait bien par, un jour, cogner à sa porte alors, autant profiter pleinement du moment présent … 'fin ils ne faisaient pas non plus une ballade … Pis avec tout ça, l’vieux, bein, il se faisait rattrapé par les autres …




Bein alors, qu’est qu’vous foutez ? Ca fait une heure qu’j’vous attends !!!




Il se remit à cavaler en direction de son cloaque …

Chan êtes en tête de groupe avec son Daimyo regardant en coin celle ci,il se dit en lui même cette jeune fille etes resplendissante on sent en elle de la rigueur et de la compétence.

Il aperçût l'endroit au loin qui êtes connu comme dangereux par les voyageurs,Chan ne pu s'empêcher de se dire dans sa petite tête enfin on va bientôt donner notre première assaut puisse les kamis nous être favorable.

Il se rappela son enfance ou son maitre d'armes lui criait dessus car très tête en l'air et très colérique il lui arrivait souvent dans faire cas sa tête n'écoutant rien de ce qu'il lui disait,petit sourire intérieur ah lala combien de fois il surprenait les gardes en leurs donnant des coups de bâtons pour les réveillés et vite se sauvait pour pas être repérer,la même parade aller être réaliser ici, frappé comme un éclair sans que personnes et le temps de comprendre se qu'il se passer.


Levant le bras pour stoppait le groupe.

Soldat a partir de maintenant je vous demande d'etre le plus silencieux possible nous approchons du point strategique ou beaucoup de brigands sont regroupes

la cadence se fit plus lente.
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Kiyosu … Le Cloaque … Dès demain l’vieux retrouverait le confort de sa vieille bicoque …

Il trottait encore, en avant du groupe, espérant ainsi retarder au maximum l’heure du bivouac et encore gagner quelques centaines de pieds supplémentaires et se rapprocher d’avantage encore du bercail.

Il s’engageait dans une courbe serrée quand il s’arrêta tout net.

A la faveur des dernières lueurs du crépuscule, il venait de distinguer plusieurs silhouettes, un peu plus loin devant lui. Le scintillement des armes et des protections lui indiqua tout de suite à qui il avait à faire …


Kuso, la v’là c’te maudite armée de cochonnes …


Sans perdre son sang froid, il entama une élégante volte face, cherchant à s’éclipser discrètement mais ... au moment même où il pensait enfin être sorti de leur champ de vision, le braillement guttural d’un soldat vint mettre fin à son éphémère illusion …


Il se mit lui aussi à hurler, mais à l’intention de ses compagnons.


Cochons !!!! Cochons !!!!


Un bref coup d’œil lui confirma qu’il n’aurait malheureusement pas le temps de prendre la poudre d’escampette. Perdu pour perdu, autant essayer de gagner un peu de temps pour les autres. Sans l’ombre d’une hésitation, il brandit sa naginata droit devant, et s’élança vers la garnison.

Le premier soldat vint, de lui-même, stupidement, comme s’il avait souhaité en finir avec la vie, s’empaler sur l’arme du vieux singe. Lui, reporta aussitôt son attention sur le second mais, quand il voulu lever son arme, il n’en fut pas capable, cette dernière demeurait coincée entre les côtes du premier assaillant …


Kuso !!! Rend moi ça saleté de …


Posant son pied sur le thorax du malheureux, il tira un grand coup sec. La naginata, telle une fameuse épée, scellée dans un rocher, en d’autres lieux et en d’autres temps, gicla violemment de la carcasse inerte, faisant légèrement vaciller le vieillard sans toutefois lui faire perdre complètement l’équilibre.


Agitant son arme en de larges mouvements circulaires, il entreprit alors de contenir seul le reste des agresseurs …


Allez ! V’nez bandes de truies dégueulasses … L’vieux Zai va vous montrer d'quoi qu'c'est fait, un foutu lézard !!!

Le central, le fameux noeud de tous les dangers. Ils l'avaient dépassé depuis un moment et poursuivaient maintenant leur route vers Kiyosu.

Un coup d'oeil au chef d'armée et quelques phrases plus loin, ils décidèrent qu'ils se posteraient là, à la faveur d'un terrain propice à une embuscade.

Ils mirent pied à terre et ordre fut donné aux soldats d'établir le campement pour la nuit.

Yawa scrutait la nuit, aux aguets. Elle savait qu'ils passeraient par là, mais le tout était de savoir quand.

Tandis que des tapis de paille de riz étaient étalés au sol, couchage rudimentaire pour la nuit, avec pour seule clarté, les reflets de l'astre lunaire, elle gardait ses yeux rivés sur le chemin qu'ils venaient de parcourir. Se pourrait-il qu'ils soient déjà passés ? Elle espérait que non, il était temps que les pilleurs de sô payent leurs méfaits.

Alors tout se passa très vite, une ombre furtive, un cri du chef d'armée, un soldat qui s'élance et Yawa comprit que le temps était venu.
Extirpant son wakitashi, elle se lança à son tour dans la bataille et se dirigea vers la silhouette aperçut quelques minutes ou secondes plus tôt ...

Le temps semblait suspendu et elle se demandait bien pourquoi le vieux, qu'elle reconnu à mesure qu'elle avançait, était seul. Restant vigilante, elle parvint jusqu'à lui, mais fut arrêté dans son élan par l'ancien Daimyo.

Les lames s'entrechoquèrent en des lueurs furtives et le combat dura un moment et dans un mouvement de léger recul, elle sentit la lame adversaire toucher son épaule. S'interrompant un instant, elle aperçut le chef d'armée qui venait prendre le relais et elle reprit la direction du vieux lézard qui dans un cri semblait vouloir en découdre....
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A la croisée des chemins,a la croisée des destins...Ils stoppèrent net.Surpris?oui et non...un soldat,deux puis d'autre suivèrent.A leur tête cet homme arnaché d'un plastron ,katana visible et cette femme...biensur que c 'était eux.Au moins ils étaient attendus en grande pompes.

Cette nuit la lune serait pourpre...

Les coups pleuvèrent et le fer se croisa,le sang abreuva cette terre,la laissant jonchée de cadavres se vidant de leur vie.Elle se retrouva à terre ,un homme au dessus d'elle les yeux révulsés par la rage.Elles les entendait parler d 'honneur avec leur beaux phrasés mais valaient-ils mieux que des brigands.Finalement......

Juste le temps de sortir une lame camouflée et elle lui enfonça dans les côtes ,elle sentait la chair se déchirer sous sa dague et l 'autre au dessus d'elle se crisper à cette bien vilaine surprise.Elle dégageat son poignard libérant une plaie sanguinolente.Le repoussa et se remit debout,essuyant ses lévres fendues sous les coups de son assaillant.Il l'avait frappée et elle sentait sa temps gonfler qu'importe.

Elle se redressa et ne se trouvait non loin de cet homme qui donnait des ordres et qui maniait le sabre comme l'on effleure le vélin d'un pinceau.Précis et rapide,un homme de terrain sans nul doute.

Elle détourna son regard malgré sa tete qui tambourinait et vit son Vieux face à celle qui arborait les armoieries d'Oda sur son plastron.Le doute n 'était pas permis.Elle se dirigeat vers eux,elle était essoufflée de son duel,l 'Ancien contre la jeunesse,bon combattant certes mais avec quelques années en plus et un temps qui n 'a pas fait de cadeau.Il y allait bon train de ses commentaires,elle en sourit même.


Son bâton était resté a terre ,de toute façon brisé elle n 'en aurai rien fait.Dague en main elle l 'essuya sur son kimono.....
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Arff … Cette Yawa n’était pas manchote … C’est comme ça les gosses de riches, ils passent toute leur enfance à peaufiner le maniement des armes auprès de grands guerriers richement rétribués par leurs généreux parents pendant que les pauvres s’entretuent pour une bolée de riz ...

L’vieux s’en sortait plutôt bien mais commençait sérieusement à fatiguer. D’abord il lui faudrait reprendre son souffle. Ensuite il faudrait absolument trouver un moyen d’abréger cette histoire …


Bein alors la Daymote … c’est tout c’que t’as ? … Ton maître d’armes était vraiment si mauvais ou bien … c’est toi qu’a pas voulut l’écout …


La naginata vrombit au ras du sol, obligeant la jeune femme à sauter en l’air pour en éviter la lame … Quelques dixièmes de secondes passés en l’air … bein c’est quelques dixièmes de seconde de perdus … Et quelques dixièmes de secondes de perdus, bein ça peut permettre à un adversaire comme le vieux singe de prendre définitivement l’avantage … Ses pieds venant à peine de retoucher le sol, elle le vit se ruer sur elle, épaule en avant.
Tout deux allèrent valdinguer dans la poussière …


Puis une voix s’éleva de nulle part, une voix masculine et rauque, une de celle dont on sait immédiatement qu’elle a un long, voire très long vécu …


Arrêtez ! Arrêtez ! … Maint’nant Barrez vous tous où j'la tue !!!


Après ce roulé-bouler, c’est finalement le vieux qui avait eu le dessus. Tout deux étaient à genoux, lui derrière elle, le manche de son arme fortement comprimé sur sa gorge …

L’vieux jubilait. Ca y était, il la tenait et par la même, les tenait tous … Aucun d’entre eux n’oserait mettre en danger la vie du Daymo, c’était certain.

Un large sourire illumina alors son visage, chose que peu de gens avait déjà pu observer chez le vieux singe. Quelle surprise ! Lui-même n’aurait pas misé le moindre koban sur sa vie, à peine quelques minutes auparavant …


Il hurla à nouveau à l’intention des soldats.


Z’avez entendu ? Barrez vous ! … Barrez vous où j’la tue !!!


Il resserra un peu plus son étreinte pour prouver à tous qu’il ne plaisantait pas …

Pffffffff !!! Pour qui se prenait-il celui là ? Comme sa longue barbe blanche le prouvait, l’vieux singe n’était pas né de la dernière pluie.

On n’échange pas la vie d’un Daymo contre celle d’une simple brigande … Il n’existe pas vraiment d’explication rationnelle à ça mais c’est comme ça. La vie est ainsi faite. C’était tout ce qu’il y a de plus injuste mais son otage à lui, avait une bien plus grande valeur …

Le vieux cracha par terre et resserra encore d’un cran son étreinte.


Un samouraï, bein voyons … Que veux tu qu’j’en ai à foutre d’occire un foutu samouraï alors qu’j’ai une ravissante Daymo sous la main ?

Relâche cette petite, rappelle ton troupeau de porcs puants, et barrez vous sinon …


Cette fois il fit juste semblant ... La p’tite était déjà toute rouge et il ne fallait surtout pas qu’il perdre trop tôt cette … si précieuse monnaie d’échange …

Brusquement, Yawa parvint à se libérer de l’étreinte du vieux et à bondir hors de sa portée.


L’expression de stupeur, sur le visage de Zaitochi, resta figée un instant puis, son regard tomba d’un cran, sur la tâche de sang s’élargissant peu à peu sur son kimono, au niveau de l’abdomen …

Encore une fois, le vieux avait été surpris. Ca avait toujours était son défaut. Il n’avait jamais pu s’empêcher de jacasser comme une pie au beau milieu des combats … Sa manière à lui de se motiver et d’aller puiser au fond de lui, le courage et l’énergie nécessaires. Maintes fois au cours de sa vie, cette vilaine habitude l’avait conduit dans de délicates situations.


Alors que ses mains abandonnaient le manche de son arme pour aller compresser la plaie, il jeta un bref coup d’œil vers celle de Yawasshi agrippant la dague ensanglantée, puis ses yeux se tournèrent vers Nee. Qu’allait-elle devenir ? Comment se tirerait-elle de ce mauvais pas ?


Il voulu adresser un sourire à la Daymote, en guise d’ultime provocation, mais tout ce que purent exprimer ses lèvres fut une étrange mimique aux allures simiesques … La dernière grimace du vieux singe …

L’instant d’après, il vit la lame de sa propre arme, ramassée par un soldat, s’abattre sur son cou.

Devant ses yeux, à une vitesse inimaginable, se mirent à défiler une succession d’images issues du tréfonds de sa mémoire. Une succession d’images relatant au final, la longue et heureuse existence d’un vieil homme n’ayant été, toute sa vie durant, qu’un vulgaire brigand ... un vulgaire brigand amoureux transit de liberté …


Sa tête alla rouler dans les feuilles mortes … Sous la longue barbe et l’épaisse tignasse blanche, on pouvait encore distinguer un sourire, définitivement accroché à ses lèvres, un doux sourire exprimant cette fois, un étrange calme et une étrange sérénité …



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