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[RP] Quartier "Le Cloaque"

Genji
Genji regardait le gamin dans les yeux, il n'avait pas l'air de mentir, mais ce n'était pas le but de sa phrase, il voulait juste lui faire la morale. Un homme qui s'amusait à noyer des gamins dans du saké avec des grenouilles dedans...

Le gosse semblait avoir des contacts car Genji avait entendu parlé de ce Rustre. Il comprit alors que cette chute dans le tonneau devait être du à un règlement de compte quelconque...


Fais gaffe à toi, petit, t'as besoin qu'on te raccompagne? Sinon, moi je vais tracer chemin.
Mieko
... Début de soirée.

Keita à ses côtés, toutes deux drapées d'étoffe couleur nuit, se profilaient dans l'obscurité du soir... Dans les ruelles sombres aux échos inquiétants, elles se déplaçaient avec légèreté, ombres sans passé ni futur, à peine frôlées et déjà loin...

Une halte, enfin, et quelques bonds les propulsèrent dans une arrière-cour aux pavés craquelés, et aux murs lézardés, sur lesquels couraient quelques lierres, tenaces. Une odeur puissante... atrocement... verte, se dégageait des herbes hautes qui encombraient les coins terreux de la cour morne.

Les deux femmes se dévisagèrent.C'était la première fois qu'elles pénétraient dans la masure de Marumaru... Le bougre ne se montrait plus depuis un long moment, déjà, et, un long conciliabule et un tonneau de saké plus tard, elles avaient décidé qu'un peu d'espionnage était de mise, histoire d'en avoir le cœur net.

L'air était sec, et rien ne bougeait. Mieko se pencha vers Keita, le regard plissé par une intense concentration et trop de saké. En murmurant, sans trop trébucher sur les mots, elle laissa échapper dans un souffle...


Qu'est-ce qu'on fait...? On force l'entrée...?

Mais, déjà, un sifflotement se fit entendre, en provenance de la porte arrière de la bicoque. C'était ce vieux Maru qui sortait tranquillement, profiter du clair de lune et...? Le cerveau bouillonnant de curiosité, le sang saturé d'alcool et les réflexes... moelleux, elles se jetèrent lestement derrière un buisson décharné, se pinçant mutuellement pour s'inciter au silence.

Le salopard portait une pelle à l'épaule, et s'était mis à creuser, à quelques pas des deux brigandes, sans se soucier de leur présence muette. L'image d'une tombe s'imposait aux deux esprits mal placés. Pour quoi d'autre pouvait-il creuser? D'ailleurs, un sac de jute à l'aspect fort lourd trainait pas loin, renforçant leurs suspicions.

Des marmonnements leur parvenaient par bribes indistinctes. En forçant un peu, elles s'aperçurent que le fossoyeur improvisé s'adressait à... un crâne, posé non loin de là.

L'instant se fit pesant... L'air s'emplit des effluves de mort propices à ces circonstances...

...

Le Maru, pendant ce temps, insouciant, terminait son jardinage nocturne, et, tirant du grand sacs quelques petites pousses fragiles encore en pot, s'attela à la tâche de les mettre en terre. Maru ne donnait pas la mort, il servait la vie. Qui l'eut cru... Sans doute passait-il ses journées à réapprovisionner ses réserves "spéciales" de saké. Mieko lança un long regard à sa sœur d'armes. Allaient-elles profiter de sa présence au jardin pour faire le tour de ses réserves? Ou au contraire voulait-elle lui prêter main forte? Elles pouvaient aussi rester tapies là, à observer la suite des évènements...


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Sayassa
Une sortie un peu arrosée en compagnie de Mieko, une question en suspends à laquelle ni l'une ni l'autre n'avait sû répondre

Oû était Maru et que diable faisait-il depuis des jours qu'elles ne l'avaient pas vu ?

Un passage rapide à la gargote 'des fières raclures' pour se changer et les voici lancées toutes deux à la poursuite...de Marumaru.

Keita suivait Mieko, ne sachant pas ele-même ou vivait cet affreux, et trouvait que décidément, la route était vraiment sinueuse et étroite, à moins que ce fût le trop plein de saké qui lui donnait cette impression.

Enfin, Mieko lui fit signe et Keita jeta un oeil à la bicoque pas vraiment entretenue qui lui faisait face. En même temps, les Lézards avaient d'autres occupations que de s'occuper au jardin ou au 'bricolage'.


Qu'est-ce qu'on fait...? On force l'entrée...?

Elle allait répondre quand un sifflotement se fit entendre, ni une, ni deux, sans aucune réfléxion mais mûes par un sens aigu de l'à propos, elles se jetèrent derrière le premier bosquet.
Comme quoi ne pas entretenir son bout de terrain avait du bon finalement !

Maru sortait de chez lui et elles l'observèrent en silence, le souffle court car il s'était arrêté juste à quelques pas de leur planque improvisée.

Keita sourit en le voyant creuser...Avait-il fait des victimes ? Elle était en train de se demander pourquoi soudainement il prenait la peine de les enterrer et surtout que ce n'était certes pas le meilleur endroit qu'elle le vit ouvrir le sac et en sortir de jeunes pousses.

La nuit était trop noire pour distinguer de quelles plantes il s'agissait mais nul doute qu'elles devaient servir à préparer le saké 'spécial Maru' comme elle aimait bien l'appeler.

Juste le temps de se dire que cela tombait bien puisque Keita et quelques comparses de boissons avaient terminé les deux dernières bouteilles de la gargote.
Comme Maru était resté invisible ces derniers jours elle n'avait pas eu le temps de lui en parler...

Enfin, c'est une Keita quelque peu soulagée de le voir assez en forme pour jardiner, qui se retourna vers sa 'soeur d'armes' pour capter son regard lourd de significations.

Keita ne tiendrait pas longtemps tapie dans l'ombre du buisson, les crampes se faisaient ressentir et même accroupies ainsi, son centre de gravité était plutôt précaires.
Mieux valaient donc qu'elles bougent toutes les deux.

Sans qu'une seule parole ne soit échangée, elles se comprirent et choisirent de ramper jusqu'à la cave de Maru pour voir ce qu'elle pouvait bien leur révéler.

Discrêtement, bien entendu, le silence de leurs pas glisasnt sur les pavés, à moitié baissées, elles se faufilèrent jusqu'à la bocoque.

Au loin des oreilles vieilles mais au combien efficaces encore de Maru, Keita murmura

On entre ?

Car bien sûr il fallait pénétrer à l'intérieur pour accéder à la cave mais la curiosité de Keita se faisait insistante dans son esprit embrumé.

La porte par laquelle venait de sortir Maru était encore entrouverte. Keita poussa le panneau davantage et l'improbable arriva dans un immense vacarme qui aurait réveillé un mort...si tant est que Maru héberge un mort chez lui...

Keita et Mieko se regardèrent rapidement sans même chercher à comprendre d'ou venait ce bruit et cherchèrent en vitesse un endroit ou se faufiler car un regard en arrière les avait prévenu que Maru, alerté, revanait à grands pas.

A quelques pas une pièce étroite adjacente leur offrait un refuge et faisant signe à Mieko, Keita s'y précipita...non sans avoir auparavent posé ses pieds sur les débris de verre qui jonchaient le sol et le saké étalé alentour...

Ainsi Maru avait commencé ses mixtures et n'avait pas eu d'autres idées que de les entreposer là...

Faut dire que certainement il n'attendait pas de visite.

Pour l'heure les deux femmes eurent juste le temps de se cacher serrées derrière le pan de mur avant de voir un Maru surpris et gueulard découvrir les dégats.

Allait il pensé qu'un chat rodait dans les parages et était responsable des dégats ? ou bien chercherait -il plus en avant et dans ce cas...Keita ne donnait pas cher de leurs peaux et son cerveau, ainsi que celui de Mieko cherchait déja une excuse à leurs présences en ce lieu.

Impossible d'avouer qu'elles "s'inquiétaient' pour leur compagnon.
Mieko
Mieko se mordit violemment la lèvre pour étouffer un fou rire, tout ce qu'il y avait de plus nerveux, et se jeta à la suite de Keita, se dissimulant tant bien que mal... Ou plutôt mal que bien, le cataclysme provoqué par leur imprudence lui ayant fait perdre toute concentration.

Une excuse... Le cerveau empâté de la Lézarde court-circuitait, à force de mouliner dans le vide. Prétendre qu'elle initiait Keita à l'art d'entrer par effraction sans se faire remarquer...? Ça dériderait peut-être le Maru, à défaut de réparer les fioles cassées. A tout hasard, elle sortit sa flasque de saké, prête à en offrir dès qu'elles se feraient attraper. Les réflexes ont la peau dure... La brigande abandonna tout espoir de trouver une justification valable, et arbora un grand sourire un peu perplexe, tout en se tassant quand même contre Keita, se raccrochant au maigre espoir de passer, encore, inaperçues.

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Junishiro
Un homme masqué aux cheveux délavés entre dans l'Auberge Aux Fieres Raclures. Ambiance glauque, aucuns clients, le tenancier le regarde d'un oeil louche sans le reconnaitre.
Sans un mot l'homme commande un verre de saké frelaté et s'installe au fond de la salle et contemple le fond de son verre en se demandant quel mauvais esprits l'ont pu guidé au fond de ce trou. A une époque il croyait que son clan allait renverser tout sur son passage et faire tomber le Kuni... Où était il ce clan? Disséminé aux quatre vents chacun tentant l'aventure de son coté... Rien de grand ne pourra se faire tant qu'un objectif ambitieux ne pourrait les réunir...

L'albinos réfléchit à cet objectif grandiose qu'il leur faudrait...
Marumaru
[ L'air était sec, et rien ne bougeait. ]

Mais entre les murs de torchis, l’air de la mansarde était dense et moite. Et enfumée. Voilà déjà quelques semaines que le propriétaire des lieux vivait reclus.
Non contre son gré, mais avec la nonchalance paresseuse de l’ermite** en perpétuel questionnement. Non tant à cause d’une déception, celle qui aurait pu survenir après les campagnes de persécution de sa grande sœur de clan, la débandade de cette expédition aux portes de Takayama, ni même l’assassinat de l’Ancien par un proche camarade, et les luttes intestines de pouvoir, chez les nobles, comme chez les raclures.
Non, en vérité, rien de tout cela n’avait de poids. La vie s’égrenait, comme autant d’aventures, heureuses ou malheureuses, amusantes ou pénibles. Car le temps finirait par révéler le sens profond de notre vie, une fois ce corps dépéri. Et pour ceux qui auraient la clairvoyance et la félicité d’en saisir quelques pépites, de leur vivant, n’en perceraient que mieux les clefs qui, incontinent toutes les difficultés auxquelles nous lie notre échelle sociale et toute les gradations de nos velléités et tourments, nous permettraient de vivre une ataraxie intérieure face à la myriade d’épreuves qui jalonnent le parcours d’une vie.

Ce soir, cependant, son esprit, divaguant après une intense réflexion, se repaissait de pensées légères et d’ivresse herborifère. Il repensait à la vie et à la mort, tout cela, certes. Les bienfaits d’une bonne naissance et l’infortune de naître misérable. Lui avait touché du doigt le monde chatoyant de ces premiers, et de fil en aiguille, la vie l’avait paisiblement ramené à sa condition première.
Mais ce soir, il était d’humeur à apostropher le Divin. Non point les kamis, démiurges démoniaques régnant sur moultes civilisations antiques, ni autre déité monothéiste ou messie idolâtré. Non, plutôt le Néant, le cours du Cosmos, le Tout :


Ah... Toi l’Créateur...

Il sifflota pour lui-même, sans que cette apostrophe ne vinsse interrompre le cours de ses occupations herboricoles. Puis poursuivit :

T’en as fait un paquet de gars pauvres. Bien sûr, y’ a pas de mal à être pauvre, hein... Mais, y’a pas d’grande espérance à s’y complaire non plus...

La vivacité des jeunes pousses aux feuilles dentelées qui poignaient du terreau, enserré dans de petits pochons de jute, semblaient lui sourire. Il porta de nouveau son regard vers les cieux, quoique ceux-ci fussent obstrués par la toiture de sa mansarde.

Qu’est ce qui détermine que tu fasses naître fortuné un bougre plutôt qu’un autre...? Et aussi, à quoi aurait ressemblé ma vie si tu m’avais fait naître noble...?

Ce petit air lui revint, porté par cette mélodie fugace et ses trois petites notes de musique, qui lui faisaient la nique, au creux du souvenir.

Ah si j’étais riche...
Yaba daba daba, daba daba dibi dibi dum
Tous les jours j’me bidi bidi bidi boum
Si j’en avais les moyens !
Je...


Revigoré par la chansonnette, il expédia quelques pelletées de guano dans le grand sac de toile prévu à cet effet.

... m’crèverais plus le cul à
Yaba daba daba, daba daba dibi dibi dum
Si j’étais un bidi bidi riche
Di-daï di-di, daï-de plein aux as


Il se redressa, paumes ouvertes, pour prendre le ciel à témoin :

Je m’f’rais construire un hôtel
Bien maousse, en plein de cœur de ville
Une trentaine de chambres juste pour la frime
Quasiment autant que dans le Sô

Je logerais, moyennant frais
Etudiants, sans le sou,
Les profs, je les ferais payer triple
Pas besoin d’être é-ru-dit pour se faire son beurre


Exultant de fantaisie, il enchaina jetés de bras rhétoriques et stances triomphales à l’attention d’un public invisible d’esprits.

Et j’aurais plein de champs, pas juste deux
Avec plein de vaches, de moutons,
Même des dindes, des lapins, des pécaris
L’acclimatation n’est qu’un détail (...de jeu)

Je soudoierais les fonctionnaires et créerais
« La voie des Raclures » comme cursus
-- Ouvert à tous ! -- à l’Université
L’ère des samouraïs touch’rait à sa fin
Yada diiiii laï laï, lada diiiiiiii daï daaa....


Au terme d’une vocalise émouvante, une complainte se faisant le cri du Pauvre, il échut sur son séant.
Un temps. Il reprit, pianissimo, aumentando :


Ah si j’étais riche
Yaba daba daba, daba daba dibi dibi dum
Tous les jours j’me bidi bidi bidi boum
Si j’en avais les moyens !


Euphorique, il se redressa, dansant comme un effréné. Comme libéré.

Je m’crèverais plus le cul à
Yaba daba daba, daba daba dibi dibi dum
Si j’étais un bidi bidi riche
Di-daï di-di, daï-de plein aux aaaaaaaaaas !!


La note, ténor, s’allongeait, s’attardait, comme pour que se conclût un mouvement orchestral silencieux, puis se ponctua enfin avec fracas. Le Maru, dans son élan, venait de bousculer son compagnon Yorikku, le crâne, qui atterrit avec un bruit creux sur le plancher.


L'air était sec, et rien ne bougeait...

Au-dehors, les deux jeunes femmes durent s’étonner des étranges éclats de voix provenant de l’intérieur de la bicoque faiblement éclairée.
Sortit enfin le Maru, à vue des brigandes. Posant Yorikku sur le pas de porte, en lui glissant quelques restes d’excuses amicales et autres railleries, il se remit à siffloter son ariette joyeuse. Sur l’épaule droite, le sac de terreau, sur l’autre, le baluchon contenant les pochons de jeunes plants. À la main, une pelle, il s’avança dans le potager fantaisiste jouxtant sa rizière. Il profitait de la relative fraîcheur (ou moiteur, c’est selon) du soir, pour repiquer ses plantes chéries.

Pourtant, il se sentait épié. Son regard fusa à maintes reprises dans les recoins sombres de la nuit.
Ce bosquet avait-il bruissé ? Etrange...
Le travail à moitié accompli, Maru prit une pause.
Et là, ô drame !
Un vacarme de bris de verre lui parvint de son atelier! Le brigand brigandé.
On revint à grand pas, constater les dégâts.
On découvrit, avec stupeur, un pan de mur obscur gloussant comme femelle saoule.


On sort de là, les mains sur la tête, doucement !
Tout ce que vous direz sera retenu contre vous, lors de mon interrogatoire, les Filles.
Ahé, hop hop...







** Le ministère de la Santé interrompt ces élucubrations littéraires et insanes jeu de rôles schizophréniques (auxquels vous vous adonnez tous, bande de pervers narcissiques !) pour un message à caractère informatif et pédagogique :
Sorti de ce cadre, rester cloîtré dans l’enceinte réduit de son domicile présente de grave risques pour votre santé sociale et votre hygiène psychologique.
L’ascétisme antisocial, initié par le tristement célèbre Diogène de Sinope (et son fameux tonneau), a de tout temps légitimé le retranchement d’individus vis-à-vis de la société des hommes pour d’obscurs motifs, s’échelonnant de la simple mélancolie romantique à la misanthropie ésotérico-satano-démonophile. Encore récemment, nous pouvions appeler cette tendance maniaco-dépressive « le spleen ». De nos jours, la dernière mutation de cette pathologie, le « hikikomorisme », achève d’affecter profondément le tissu social de cette impie nation nippone, pervertissant les plus jeunes générations qui, s’enfermant tels des parasites domestiques dans l’espace réduit de leur chambrée, deviennent des poids morts pour leurs foyers nourriciers, et de contreproductifs démissionnaires au seins de notre admirable système capitaliste.
Alors surtout, n’oubliez-pas : Mangez-bougez !
Mais avant tout, consommez-travaillez(-plus-pour-gagner-etc...)...
Et faites-vous vacciner... surtout vos bébés.

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Mieko
Son ami était décidément incroyable, et la gaieté l'emporta sur la gravité de la situation. Elle sortit de l'ombre dans un éclat de rire, et sifflota à sa suite les quelques notes guillerettes.

Bien, bien... tu nous as démasquées! On euh... était venues te payer un coup à boire en passant par la porte d'entrée mais y'avait du verre partout, on s'est pris les pieds dedans... Et toi, alors? Tu repiques et tu fermentes, on dirait?

Avec un large sourire, sans lui laisser le temps de s'irriter, la jeune femme lui avait collé sa flasque de gnôle entre les pattes et s'était mise à nettoyer les débris sans rompre la conversation, du mieux qu'elle le pouvait.
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Yin
[Auberge de Kiyosu : Une chambre, une âme]

Elle était seule.
Ce boulet qu'est la solitude, accroché à sa maigre cheville, était un fardeau aussi lourd que du plomb pour la chinoise. Elle n'avait pourtant jamais était liée à d'autres par un lien d'amitié, ou à ce qui y ressemblait de près comme de loin, mais... elle était seule, Seule dans son combat, seule à subir les actes de son irréparable conscience, seule au point de ne plus dire mot.
Seule.
Auparavant, jamais elle ne l'avait été. Toujours accompagnée d'une âme fidèle, qui a quitté le monde sans pitié dans lequel vivait la chinoise. Cette exclusion, aussi bien sociale que morale, la dévorait et lui rongeait les tripes. Comme c'est bien connu, la solitude amène à la méditation et au recueil.
Mais, lorsque Yin se retrouvait seule, des images sanguines et insupportables occupait son esprit. Des visions d'horreur défilaient sous ses yeux, son cœur battait si fort dans sa poitrine que l'on pourrait croire qu'il préférait s'extraire du corps de la chinoise que de subir ces émotions extrêmes et horripilantes. Elle en était fatiguée, et sa mine ainsi que son moral se détérioraient de jour en jour. La solitude traquait Yin, comme un chasseur traquait sa proie.
Depuis son arrivée en terres nippones, elle était restée dans la même chambre, chaque nuit. Elle était son « jardin des cauchemars », où à chaque nuit éclot une fleur aux pétales sombres et au parfum de sang. Depuis quelques jours, son moral était à zéro, ce qui la poussa à s'enfermer, dans cette modeste chambrée d’auberge, nuit et jour.
Les faibles rayons qui réussissaient à percer le fin voile qui recouvrait l'unique fenêtre de la chambre étaient la seule source de lumière dont elle bénéficiait. Elle vivait dans l'obscurité, sans répit, à se rappeler d'un passé tumultueux et meurtrier. Son regard se fixa ensuite sur les rayons lumineux tracés sur le sol et la bas du mur auquel elle faisait face. Lumière, symbole de l’espoir. Mais, l'espoir ne se trouvait pas entre les quatre murs de la chambrée délabrée, mais à l’extérieur. Elle se rappela d'une soirée passée en taverne, où on lui avait parlé d'un clan local aux buts douteux. Un sourire narquois étira les fines lèvres de la chinoise.
Une lézardesque solution s'imposa...


[Le Cloaque Un nouveau regard]

La chinoise pénétra dans le fameux quartier, aussi connu que craint, avec un regard attentif. Cette situation l'amusait et l'excitait, à vrai dire. Elle savait qu'il était temps de se socialiser, malgré son handicap, qui, espérait-elle, disparaîtrait loin de la solitude. Déambulant d'un pas décidé, Yin observait la quartier boueux comme s'il s'agissait d'un endroit cher qu'on scrute dans nos cœurs lorsqu'il est temps de le quitter.
Elle savait pourquoi elle avait choisi le Cloaque. Pour la simple et bonne raison qu'il était fait pour elle, comme si le destin l'avait poussé à débarquer dans cette ville, et à emménager dans ce quartier. D'après ce qu'on lui avait expliqué, les idéologies des lézards correspondaient parfaitement aux siennes, ce qui la distancerait d'autant plus de la solitude. D'autre part, elle avait déjà combattu auprès des lézards, avec un membre plus précisément. Homme dont elle ne connaissait pas le nom, mais qu'elle s'était promis de revoir. Elle se rappelait également, moins bien cette fois, d'une femme qui portait un sugegasa et qui avait l'allure d'une guerrière avide de sang. Elle aussi, elle aimerait la croiser de nouveau, pour pouvoir converser sur le Clan, qui l'intéressait comme jamais rien ne l'avait intéressé. Hormis quelques combats, bien entendu...
Les prunelles chinoises fixaient l'autre côté de la voie principale : quelqu'un approchait.


Hello Hello !
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