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[RP] Comme un léger soucis...

Atsue
[Près de Nakatsugawa, dans le domaine familial des Ashikaga ]

L'air matinal lui chatouillait le nez. Un sourire de délice s'affichait sur son visage. Le regard perdu dans le vide, elle finissait doucement de se réveiller pendant que deux domestiques s'affairaient autour d'elle pour l'habiller. Bientôt, il lui faudrait aller à sa leçon de calligraphie et enchaîner avec les autres usages de la journée. Rien qu'à cette idée, Atsue soupirait. Elle commençait à être un peu lasse de ses journées qui se ressemblaient toutes et se suivaient inlassablement. Pour le moment, elle tentait de profiter de ses derniers instants de quiétude, bercée par le bruissement des soieries.
Les domestiques avaient terminé de la vêtir. En quelques minutes, avec des gestes fermes et précis, elles eurent fini de la coiffer.
Atsue prit délicatement son miroir rond. Un sourcil se haussa, accompagné d'une petite grimace d'interrogation.


Pourquoi donc m'avoir mis ce peigne-ci ? Vous savez très bien que je mets toujours celui avec les fleurs bleues et or lorsque je porte ce kimono.

Elle se tourna vers ses domestiques qui se répandaient déjà en excuses.


C'est que... Votre peigne... Enfin nous... Nous ne l'avons pas trouvé.


Nouveau haussement de sourcil.

Comment ça vous ne l'avez pas trouvé ?

Nous l'avons cherché... Mais il a disparu.


Atsue posa son miroir et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire rassurant lorsqu'elle vit le malaise de ses domestiques.

Il ne peut pas avoir disparu ainsi. Vous avez du l'égarer, tout simplement. Vous le chercherez aujourd'hui.

Elle prit de nouveau le miroir. Non, décidément, ce peigne-ci n'allait pas du tout avec sa tenue. Elle grimaça légèrement, énervée par ce contretemps.

Aller me chercher le dernier kimono que ma mère m'a offert, je vous prie.


Elle resta seule dans la pièce pendant un long moment, en profitant pour faire coulisser les murs et admirer les jardins. Calme, il fallait qu'elle reste calme. Atsue avait tendance à s'énerver rapidement. Soupir. Une jeune femme devait être posée. C'est ce qu'on lui avait appris. Nouveau soupir. Il ne fallait pas se laisser importuner par des évènements si peu importants. Respire. Voilà, elle était de nouveau calme. Elle agitait machinalement son éventail devant elle, attendant le retour de ses domestiques.
La porte coulissa. Elles entrèrent, la tête baissée, et les mains vides.


Atsue-sama, veuillez nous pardonner, mais votre kimono est introuvable...

Calme, reste calme.


Pourtant... Il était à sa place.. Il y a deux jours je me souviens l'avoir rangé avec les autres..


Inspire. Expire.


C'est à n'y plus rien comprendre.. Il a lui aussi disparu.

Serrant le poing, incapable de contenir son agacement, Atsue se leva, se dirigeant vers la pièce où étaient rangés ses effets. Elle fit coulisser la paroi avec force.
Tout était bien rangé, comme d'habitude. Atsue inspecta avec attention chaque recoin. Tout était en ordre, rien ne semblait avoir bougé, et pourtant... Elle se retourna brusquement, un air sévère marquant son visage.


Êtes vous certaines de ce que vous avancez ? Avez-vous réellement cherché partout ou dois-je le faire moi-même ?

Les domestiques marmonnaient des mots confus, sachant qu'elles ne devaient pas trop en dire si elles ne voulaient pas énerver encore plus leur maîtresse. S'il y a bien une chose dont elle avait horreur, c'était que l'on ose toucher à ses effets ! Atsue balaya une nouvelle fois la pièce du regard avant de prendre un peigne décoré d'orchidées blanches.

Nous règlerons cette histoire plus tard. Mettez-moi ce peigne, il conviendra déjà mieux. Je vais être en retard à ma leçon de calligraphie avec tout ceci.


Alors qu'elle allait partir, elle s'arrêta net. Un détail clochait. Elle se retourna et s'approcha du coffre qui trônait au fond de la pièce. Un kiseru y était posé. Délicatement, elle s'en empara et l'examina. Non, il n'était pas à elle... Atsue se mordit la lèvre inférieure, agacée. Qu'était-elle venue faire ici ? Comment avait-elle pu fouiller dans ses affaires et emmener deux de ses biens les plus précieux ? Et pire, pourquoi personne n'avait rien remarqué ? Le visage déformé par l'énervement, la jeune fille glissa l'objet dans sa ceinture et sortit pour assister à sa leçon. Ça n'allait pas se passer comme ça...
Ailisha_ashikaga
    L'humeur n'est pas des meilleures, elle est assise, postérieur positionné de manière fort inconfortable, à lire un parchemin sortit d'on ne sait pas trop où, dont elle ignorait complétement le sujet. Mais la lecture sera brève, déjà elle s'ennuie trop, se lasse de ses caractères mal écrit et ses doigts se crispent pour finalement froisser le papier. Elle tend l'autre main vers la domestique qui se tient à ses côtés sans lever le regard.

    «Mon Kiseru et mes herbes je t'en prie.»
    «Ai-sama...c'es...»
    «Ouù est mon Kiseru?»
    la coupe-t-elle, impatiente et d'une politesse médiocre.
    «C'est qu'on ne sait pas Ai-sama. Sumimasen»
    «Mais..je, enfin! -Puis non, ce n'est pas grave.»


    Elle engoulit un Namagashi, détournant la tête de la jeune fille à ses côtés qui s'empresse de lui amener une seconde pipe, moins fine, pas aussi dorée que celle qu'elle affectionne, avec un plateau garnit de diverses substances peu recommentables. Savourant la pâtisserie à base de haricot blanc simplement cubique. La jeune nippone n'y fait pas attention.

    «Apportes-moi de quoi écrire.»

    Et le nécessaire à un trip bien mérité se trouve remplacé par des objets bien plus respectables. La jeune fille se souvient maintenant, que quand elle est allée trouver le peigne qui se tient dans ses cheveux et un autre kimono aux couleurs qui lui allait à ravir, elle aurait pu laisser le Kiseru en plan.

    Citation:
    A Ashikaga Atsue, ma nièce,

    Ohayo gozaimasu,


    Me voilà depuis hier dans une maison en bordure de Takayama pour passer le temps, initialement louée dans le but de me détendre je me trouve pourtant dans un état d'une paisibilité passable. Puisqu'à peine le premier jour c'est achevé que je note une absence qui m'empêche de passer avec serein la fin du séjour: mon Kiseru.
    J'aimerais que tu me le rende. J'ai du malencontreusement l'égaré en allant t'emprunter ton peigne et ton Kimono. Si cela pouvait être fait dans les plus bref délais.
    Cette absence est d'autant plus épouvantable que sa remplaçante laisse un goût des plus dégréable en souvenir à chaque nouvelles bouffées d'air.


    Dewa mata,

    Ashikaga Ai, ta tante


    Ai soupire, donnant du bout des doigts le vélin à celle qui sera charger de le faire parvenir à sa nièce le plus rapidement possible. Elle réajuste son peigne dans ses cheveux, après tout elle est l'ainé, d'un point de vu purement généalogique du moins, cette nièce à beau être née la même année qu'elle, il y a seize ans, Atsue n'en reste pas moins la fille de sa soeur. Et en tant que nièce elle doit lui retourner ce Kiseru au plus vite.

    «Que ce courrier arrive le plus tôt possible au domaine.»

    Elle fini par se lever, prenant la remplaçante et ses herbes fétiches. Grommelant d'avoir à en arriver là, la jeune Ashikaga s'en alla fumer.

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"Ai Ai Ai comme je l'aime et pourtant elle m'en fait voir du matin jusqu'au soir...."






Atsue
[Près de Nakatsugawa, dans le domaine familial des Ashikaga]

Mais pour qui se prend-elle ? Marmonna-t-elle, agacée, serrant le vélin entre ses mains. Elle lui prenait son kimono, son peigne, laissait traîner ses affaires et, en plus de tout ça, lui demandait, le plus simplement du monde, de lui retourner son kiseru. Mais pour qui se prenait-elle ?
Atsue relut rapidement le message. "Ashikaga Ai, ta tante " Évidemment... Celle-ci lui rappelait qu'elle était plus haute qu'elle dans la généalogie ! Elle posa violemment la pipe sur la table basse avant de se lever et de faire les cents pas.

*Que dois-je faire ? Lui répondre bien aimablement et lui retourner son kiseru ? Le lui redonner en mentionnant l'emprunt de mes effets ? Ou carrément prendre sa pipe en otage jusqu'à ce qu'elle me rende mes affaires ?*

Une domestique entra, déposant un plateau sur la petite table avant de le pousser bien devant la place de sa maîtresse.

Atsue-sama, je viens d'apporter le thé, vous pourriez peut-être...


Silence ! Je.. Je réfléchis là ! Lança-t-elle d'un ton désabusé. C'était la seconde chose qu'Atsue détestait le plus : qu'on l'interrompe dans ses réflexions.

*A Ashikaga Ai, ma tante... Non, non, il ne faut pas que je mette "ma tante". Donc, je reprends : A Ashikaga Ai. Ohayo gozaimasu. Je vous en prie, ne vous faite pas sang d'encre, votre chère pipe est en ma possession. Soyez certaine de ma surprise lorsque je l'ai retrouvée dans MES affaires. Il me semble en effet que c'est l'un des derniers lieux auquel elle devrait se trouver*

Atsue sourit, contente du début de sa réponse. Elle se précipita plus ou moins vers la table basse avec l'intention ferme de ne pas perdre son inspiration et de rédiger avec autant de facilité la suite.


S'il vous plait, apportez-moi mon nécessaire à écri...

Un bruit de cassure l'arrêta net. Une sensation désagréable lui parcourut la jambe. Laquelle de ses domestiques avait encore mal rangé ses affaires ?! Atsue leva son pied, agacée. Voilà, rien que ce petit accident allait lui faire perdre le fil de ses pensées !! ... Misère !! Ses yeux écarquillés fixaient l'objet, sa bouche, grande ouverte, était incapable de laisser sortir un mot... C'était le drame là !! Ça en était fini d'elle !! Non, non, elle se trompait, ça ne pouvait pas être ça qu'elle venait de casser en deux comme n'importe quel morceau de bambou !!

Qui est l'idiote qui a mis LE kiseru par terre ? Qui ? Qui ? Je veux une coupable !
finit-elle par vociférer en regardant avec rage ses deux domestiques qui ne semblaient rien comprendre à la scène.

Elle laissa échapper un soupir de rage : Pourquoi lui mettait-on toujours à son service des domestiques incapables de bien faire leur travail ?

L'une d'elle s'approcha avec hésitation pour comprendre ce qui se passait.


Le kiseru était sur la table... Il a probablement du tomber lorsque j'ai apporté le thé...

Le visage d'Atsue se déformait de colère. Elle s'assit, partagée entre rage et désespoir. Elle était dans la mouise là, dans la pire des mouises que l'on puisse inventer. Elle examina le kiseru, se demandant s'il n'était pas possible de le recoller.

Toi ! Dit-elle à la domestique qui, pas très rassurée, était restée plantée devant sa maîtresse. Va me chercher de quoi écrire !

Elle s'exécuta.


Citation:
A Ashikaga Ai, ma très chère tante.

Ohayo gozaimasu,

J'espère que vous vous portez bien et que votre séjour est des plus agréables malgré l'absence de votre objet fétiche. Croyez que votre demande m'étonne beaucoup. Je me retrouve en effet dans la malheureuse incapacité de vous retourner votre kiseru puisque je n'ai pas eu la chance de le retrouver, malgré le fait que j'ai demandé à mes domestiques de le rechercher activement dans toute la maisonnée. Vous m'en voyez bien désolée. J'espère que cela ne vous causera pas trop de désagrément, ce n'est qu'une pipe, après tout.
Par ailleurs, je vous serai grée de me retourner dès que possible mon kimono et mon peigne, deux effets qui me sont très chers étant des cadeaux de ma mère. Je n'ai remarqué leur disparition qu'hier matin et suspectais au premier abord un vol. J'hésitais d'ailleurs à punir mes domestiques, mais puisque que c'est vous qui les avait, je ne me vois heureusement plus dans l'obligation de le faire. Je suis donc, d'une certaine manière, rassurée de les savoir en votre possession.
Rentrez-vous bientôt ?

Dewa mata,

Ashikaga Atsue, votre nièce.


Tiens, fait parvenir ça à ma tante. Et surtout, pas un mot à propos de l'accident !


La domestique, soulagée de ne pas s'être faite réprimander, se hâta de partir la lettre à la main.
Ailisha_ashikaga
    La demoiselle se pavane devant le miroir, peint ses lèvres pour effacer ce vermeil et finalement reprendre le geste. Le peigne est réajusté mille fois, le Obi aura du être relacé bien trop souvent, ses cheveux long ont été coiffé de bien trop des manières, mais l'apparence de la brune était parfaite, même lorsqu'elle s'use les pattes à force de tourner en rond à ronger son frein son apparence se doit d'être parfaite.

    «Un message pour vous, Ai-sama.»
    «Bien donnez-moi ça.»


    Elle tend la main en sa direction, la laisse venir sans feindre un minimum de calme. On est tous au courant ici qu'Ailisha ne jure que par sa pipe fétiche, et que l'herbe qu'elle fume avec et toujours mieux, surtout que sans elle ne conserve aucun sang froid.

    La domestique s'exécute sans broncher, partant rapidement loin de jeune femme qui depuis ce matin fait les cents pas dans toute la maison en insultant sa pipe entre deux taffes. Depuis ce matin, les quelques personnes réquisitionnés pour le bien-être de la donzelle durant son séjour ont eu le droit aux remarques de la jeune nippone sur les bien-faits de l'herbe si elle était fumée dans une pipe de bonne qualité, ainsi que la liste de toutes les différences entre son kiseru fétiche, et la "vulgaire pipe qu'elle tenait".
    Depuis ce matin, elles envisagent très sérieusement de changer de voie.


    «Non mais vous vous rendez compte! Ce truc a du être fait en alliage de copeaux de bois pour être aussi mauvais! Enfin maintenant qu'elle m'a rép... les yeux se baissent sur le mince courrier, la retombé est violente Où est le kiseru? Où est MON KISERU?»

    Et à Ai d'ouvrir la missive avec hâte, le tout dans un ensemble furieux, complété par ce teint verdâtre. Ses yeux se baladent en vitesse sur le papier, cherchant l'emplacement où cette nièce aurait pu cacher son objet fétiche.

    «Mais pour qui se prend elle! Elle va m'entendre!»
    «Ai-sama...on peut aller vous en rechercher une si vous désirer je con...»
    «"ce n'est qu'une pipe, après tout." Gnagnagna! Je suis sa tante! Kuso!»


    Elle la coupe d'un geste bref de la main. Le papier est froissé, jeté, les neurones s'activent. Retrouver ce maudit Kiseru, apprendre à cette nièce qu'elle lui doit du respect.

    La tension est palpable, elle regarde en face d'elle, le mur. Elle semble réfléchir, la domestique semble le voir. Mais par Uzume! Qu'est ce que cette maudite tête de linotte de nièce à t'elle fait? Ai s'en souvient pourtant, de son Kiseru, de l'avoir laissé sur le coffre alors qu'elle s'intéressait à la poudre, celle pour le visage biensûr, lorsqu'elle regardait si celle-ci lui allait bien au teint.


    «Du papier! De l'encre! vite!»
    «Tout de suite.»
    «Qu'on m'apporte cette foutue pipe puante!»

    Deux trois mots sont gribouillés à la va vite sur le papier, il n'y a pas besoin de plus.
    «Vous désirez autre chose?»
    «Oui. Remballez-tout! On rentre! cette maudite nièce a kidnapper mon kiseru! Et toi...»
    elle se penche vers le coursier, tire sur sa manche pour qu'il baisse la tête au niveau de la sienne, bien plus bas «Et toi portes cela à ma nièce en lui précisant qu'elle a intérêt à avoir retrouver mon Kiseru à mon retour.»

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"Ai Ai Ai comme je l'aime et pourtant elle m'en fait voir du matin jusqu'au soir...."
Atsue
[Près de Nakatsugawa, dans le domaine familial des Ashikaga]

Atsue-sama, un message de votre tante vient d'arriver.

La demoiselle sortit de sa torpeur, se leva, et s'approcha avec empressement de la domestique.

Merci beaucoup.

Citation:
A Ashikaga Atsue,

Puisque tu sembles dans l'incapacité totale de retrouver mon Kiseru je rentre de suite à Nakatsugawa. Nous règlerons ça sur place.

D'Ashikaga Ai


Atsue grimaça. Erf, sa tante n'était pas aussi stupide que ce qu'elle avait pu penser, elle avait de suite flairé l'entourloupe... Elle lut de nouveau le message. Ni le mot kimono, ni le mot peigne, n'étaient mentionnés... La scélérate ! Elle ne comptait tout de même pas les garder ?!

Elle se rassit, réfléchissant. Il lui restait peut-être un, voire deux jours avant que sa tante n'arrive ici, ce qui lui laissait un peu de temps pour s'organiser. D'abord, il fallait se débarrasser des restes du kiseru et s'occuper de toute cette histoire. Le vol de ses propres effets allait devoir attendre un peu.


Mariko. La seule domestique de la pièce redressa la tête. J'ai une mission assez spéciale à te confier... Atsue ouvrit le petit coffret qui se trouvait devant elle et en sortit les débris de kiseru. Tu vas devoir faire disparaître ceci. Brûle-le, enterre-le, cache-le au fin fond d'un étang... Fais-en ce que tu veux tant que tu es sûre qu'il ne réapparaîtra jamais, que personne ne pourra plus le retrouver. La domestique s'avança et pris ce qui restait de la sacro-sainte pipe.

Une fois que tu auras terminé ta mission, reviens ici. Évidemment, tu n'en dis mot à personne, pas même aux autres domestiques.


Atsue regardait avec attention Mariko. Cette jeune servante était celle qu'elle préférait et en qui elle croyait le plus. Mais tout de même... Elle se méfiait.

Sache que si je te confie cette tâche, c'est parce que j'estime que tu es la personne la plus digne de confiance. Ne me trahie pas.
Atsue ajouta un regard sévère à ses paroles pour être sûre que la servante comprendrait bien.

N'ayez crainte Atsue-sama, je ne vous décevrai pas.
Répondit-elle, illuminant son visage grave d'un sourire.

Bien, tu peux prendre ton temps pour tout faire disparaître. Il ne faut juste pas que tu reviennes ici en l'ayant toujours en ta possession.


La domestique acquiesça avant de se retirer.

Atsue resta quelques temps seule dans la pièce.

*Bon, il ne me reste plus qu'à convoquer la totalité de mes domestiques et de les faire jurer de ne rien répéter sous peine de torture puis de mort*

Atsue grimaça, espérant que ces menaces suffiraient à les faire taire.
Ailisha_ashikaga
[Domaine des Ashikaga, près de Nakatsugawa.]

    «Vous!»
    «Oui?»
    «Indiquez moi ou je trouve ma nièce. Tout de suite.»
    «Votre...nièce?»
    «Atsue-chan! Cette vermine ma volé mon Kiseru. Savez-vous où l'a-t'elle caché?»
    «Votre..Ki..seru?»
    «Vous savez le petit objet en...mais...»
    Regard ridiculement suspicieux dans sa direction
    «Non. Rien. Ai-sama.»
    «Vous mentez!»
    «Non. Je...non.»
    «Kinu! Elle ment, n'est-ce pas qu'elle ment?»
    et de se tourner vers sa servante qui se tient à ses côtés.
    «Vous feriez mieux de dire la vérité.»
    «Mais enfin. Je ne sais rien.»
    «C'est pour votre bien, vous savez.»
    «Dîtes moi ou est ce foutue Kiseru de malheur ou vous serez renvoyé dans la seconde!»
    «Mais enfin...je...ne sais..je ne sais pas.»
    «Vous êtes sûre?»
    «Si vous voulez pas finir avec le Kiseru dans le ventre quand elle le retrouvera ce serait préférable que vous lui dire où elle peut le trouver.»

    Hochement de la tête lorsque le regard de la servante se faire terrorisé. C'est tellement pratique une domestique pour faire la sale besogne.
    «Il est dans l'étang!»

    Elle bouillait, la demoiselle. Et sans dire un mot de plus elle se dirige vers le fond du domaine. En plus l'étang, il y en avait des centaines, ou en tout cas le domaine était grand, enfin non, il était fichtrement loin.
    La servante, Kinu, la soie, trottinait à sa suite alors que les pas furieux prirent la direction de l'étang. C'est en ce penchant par dessus, après quelques minutes de trajet, qu'elle constate la multitude de débris qui flottent gaiement à la surface.


    «Oh. Ma chérie!»
    Non, je ne suis pas folle.
    «Ai-sama. Je suis vraiment désolée.»
    «Cette fois, elle va payer.»


    La nippone enrage, comment une nièce de pacotille a osé faire ça. Elle prend le peigne dans ses cheveux, retirant un des kimonos qu'elle porte, offert pas sa soeur à sa nièce, mais elle sait parfaitement que jamais Yatsuko n'aura vent de l'histoire. Elle n'oserait pas. Tout de même. Les deux sont jetés au sol et écrasés sans ménagement. Pauvre petite peste, c'est qu'elle n'a pas eut ce qu'elle voulait on dirait. C'con, hein?

    «Allez portez ça à Atsue-chan.»

    Cette fois, c'est la guerre.

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"Ai Ai Ai comme je l'aime et pourtant elle m'en fait voir du matin jusqu'au soir...."
Atsue
[Près de Nakatsugawa, sur le chemin menant au domaine familial des Ashikaga]

Peu fière. Mariko était vraiment peu fière d'elle. La tête baissée, elle tenait précieusement le kimono et le peigne favori de sa maîtresse. De temps à autres, elle s'arrêtait sur le bord du chemin qui menait à la demeure pour tenter d'arranger les effets d'Atsue. Mais trois dents du peigne étaient cassées, ou du moins déformées, et le kimono faisait réellement peine à voir. La jeune domestique avait honte d'avoir tout avoué. Elle portait beaucoup d'affection à Atsue, même si cette dernière n'était pas des plus simples à servir. La préférence que lui portait sa maîtresse allait en être terminée, et cela, Mariko ne pouvait que le constater avec peine. En même temps, avez-vous déjà eu le malheur de croiser une Ailisha en colère ? Un visage de furie, une voix sèche et méprisante, un regard à vous tuer sur place. Effrayante, oui, tel était le mot qui pouvait peut-être le mieux qualifier la jeune femme au kiseru lorsqu'elle était en colère.


Mariko finit par arriver au domaine. Après de longues hésitations, elle se dirigea vers les appartements d'Atsue. Avec lenteur, elle ouvrit la porte coulissante avant de s'agenouiller au sol, le front posé à terre.

Atsue haussa un sourcil, plutôt perplexe. Elle n'avait jamais exigé un tel salut de la part de ses domestiques.

Mariko, voyons, redresse-toi. Lui dit-elle avec un sourire affable. Sourire qui s'effaça vite de son visage lorsqu'elle vit ce que tenait la domestique. D'un bond, elle se leva pour aller chercher son peigne et son kimono. Ses yeux écarquillés, sa bouche à demie ouverte, elle ne savait que dire. Mécaniquement, elle tournait ses objets dans tous les sens, les inspectait sous toutes les coutures.

Qu.. Que.. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Elle baissa la tête, fronçant les sourcils, pour pouvoir voir une Mariko littéralement décomposée sur le sol.

Le temps passait. Aucune réponse n'était donnée.

Répond-moi !
Voix sévère. Regard noir. Mais répond-moi à la fin !

Mariko leva doucement la tête, hésitante.

J'ai.. J'ai croisé votre tante.. Atsue-sama. Elle m'a demandé où vous étiez.. Vous accusant de lui avoir volé son kiseru.. J'ai d'abord fait semblant de n'être au courant de rien.. Mais elle n'y a pas cru.. J'ai essayé de résister à elle et à sa servante.. Mais elles sont tellement.. Elles m'ont menacée, j'ai pris peur. Veuillez me pardonner, Atsue-sama !


*Quelle idiote ! Quelle idiote ! Comment une domestique, sa domestique, pouvait-elle être aussi peu digne de confiance ! Honte ! Scandale ! Outrage ! Renvoyer ! Il fallait la faire renvoyer !*

Une affreuse vision vint interrompre ses pensées. Atsue avala douloureusement sa salive rien quand y pensant. Un front plissé, des yeux froncés, des petites rides çà et là pour bien marquer la colère... Oui effrayante, plus qu'effrayante même. Nouvel avalement douloureux de salive avant de poser un regard plus que compatissant sur Mariko. La pauvre, elle avait dû souffrir, le traumatisme devait être incroyable. Se retrouver face à ELLE... Mécaniquement, un frisson vint parcourir son corps.

Durant un semblant de fraction de seconde, elle envisagea la pauvre Mariko. Cette dernière avait l'air plus que désolée.. Et elle l'avait toujours bien servi, jusqu'ici.. Et son infâme tante avait du être abominable avec elle..

Le plus calmement possible, elle retourna s'asseoir, laissant le silence s'installer quelque temps.


Hors de ma vue !

Malgré l'air tranquille qu'elle essayait de garder, ses sourcils ne pouvaient s'empêcher de se froncer d'énervement. Mariko quitta rapidement la pièce en rampant, sans demander son reste, trop heureuse que sa maîtresse ne l'ai pas encore renvoyée (enfin pour ça, elle se réjouissait peut-être un peu trop vite). Atsue bouillait intérieurement. Ai.. Quelle garce ! Elle le paierai ! Elle allait lui faire manger son éventail, l'éventrer avec son kiseru, l'étrangler avec sa ceinture ! Non mais ! On ne souillait, et même pire, on ne détruisait pas ses affaires préférées en toute impunité ! Il était temps que cette garce se rende compte qu'il était temps de se calmer. Le sort de Mariko lui était pour le moment complètement égal, seule la vengeance contre sa tante l'intéressait. La guerre était déclarée.
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