Atsue
[Près de Nakatsugawa, dans le domaine familial des Ashikaga ]
L'air matinal lui chatouillait le nez. Un sourire de délice s'affichait sur son visage. Le regard perdu dans le vide, elle finissait doucement de se réveiller pendant que deux domestiques s'affairaient autour d'elle pour l'habiller. Bientôt, il lui faudrait aller à sa leçon de calligraphie et enchaîner avec les autres usages de la journée. Rien qu'à cette idée, Atsue soupirait. Elle commençait à être un peu lasse de ses journées qui se ressemblaient toutes et se suivaient inlassablement. Pour le moment, elle tentait de profiter de ses derniers instants de quiétude, bercée par le bruissement des soieries.
Les domestiques avaient terminé de la vêtir. En quelques minutes, avec des gestes fermes et précis, elles eurent fini de la coiffer.
Atsue prit délicatement son miroir rond. Un sourcil se haussa, accompagné d'une petite grimace d'interrogation.
Pourquoi donc m'avoir mis ce peigne-ci ? Vous savez très bien que je mets toujours celui avec les fleurs bleues et or lorsque je porte ce kimono.
Elle se tourna vers ses domestiques qui se répandaient déjà en excuses.
C'est que... Votre peigne... Enfin nous... Nous ne l'avons pas trouvé.
Nouveau haussement de sourcil.
Comment ça vous ne l'avez pas trouvé ?
Nous l'avons cherché... Mais il a disparu.
Atsue posa son miroir et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire rassurant lorsqu'elle vit le malaise de ses domestiques.
Il ne peut pas avoir disparu ainsi. Vous avez du l'égarer, tout simplement. Vous le chercherez aujourd'hui.
Elle prit de nouveau le miroir. Non, décidément, ce peigne-ci n'allait pas du tout avec sa tenue. Elle grimaça légèrement, énervée par ce contretemps.
Aller me chercher le dernier kimono que ma mère m'a offert, je vous prie.
Elle resta seule dans la pièce pendant un long moment, en profitant pour faire coulisser les murs et admirer les jardins. Calme, il fallait qu'elle reste calme. Atsue avait tendance à s'énerver rapidement. Soupir. Une jeune femme devait être posée. C'est ce qu'on lui avait appris. Nouveau soupir. Il ne fallait pas se laisser importuner par des évènements si peu importants. Respire. Voilà, elle était de nouveau calme. Elle agitait machinalement son éventail devant elle, attendant le retour de ses domestiques.
La porte coulissa. Elles entrèrent, la tête baissée, et les mains vides.
Atsue-sama, veuillez nous pardonner, mais votre kimono est introuvable...
Calme, reste calme.
Pourtant... Il était à sa place.. Il y a deux jours je me souviens l'avoir rangé avec les autres..
Inspire. Expire.
C'est à n'y plus rien comprendre.. Il a lui aussi disparu.
Serrant le poing, incapable de contenir son agacement, Atsue se leva, se dirigeant vers la pièce où étaient rangés ses effets. Elle fit coulisser la paroi avec force.
Tout était bien rangé, comme d'habitude. Atsue inspecta avec attention chaque recoin. Tout était en ordre, rien ne semblait avoir bougé, et pourtant... Elle se retourna brusquement, un air sévère marquant son visage.
Êtes vous certaines de ce que vous avancez ? Avez-vous réellement cherché partout ou dois-je le faire moi-même ?
Les domestiques marmonnaient des mots confus, sachant qu'elles ne devaient pas trop en dire si elles ne voulaient pas énerver encore plus leur maîtresse. S'il y a bien une chose dont elle avait horreur, c'était que l'on ose toucher à ses effets ! Atsue balaya une nouvelle fois la pièce du regard avant de prendre un peigne décoré d'orchidées blanches.
Nous règlerons cette histoire plus tard. Mettez-moi ce peigne, il conviendra déjà mieux. Je vais être en retard à ma leçon de calligraphie avec tout ceci.
Alors qu'elle allait partir, elle s'arrêta net. Un détail clochait. Elle se retourna et s'approcha du coffre qui trônait au fond de la pièce. Un kiseru y était posé. Délicatement, elle s'en empara et l'examina. Non, il n'était pas à elle... Atsue se mordit la lèvre inférieure, agacée. Qu'était-elle venue faire ici ? Comment avait-elle pu fouiller dans ses affaires et emmener deux de ses biens les plus précieux ? Et pire, pourquoi personne n'avait rien remarqué ? Le visage déformé par l'énervement, la jeune fille glissa l'objet dans sa ceinture et sortit pour assister à sa leçon. Ça n'allait pas se passer comme ça...
L'air matinal lui chatouillait le nez. Un sourire de délice s'affichait sur son visage. Le regard perdu dans le vide, elle finissait doucement de se réveiller pendant que deux domestiques s'affairaient autour d'elle pour l'habiller. Bientôt, il lui faudrait aller à sa leçon de calligraphie et enchaîner avec les autres usages de la journée. Rien qu'à cette idée, Atsue soupirait. Elle commençait à être un peu lasse de ses journées qui se ressemblaient toutes et se suivaient inlassablement. Pour le moment, elle tentait de profiter de ses derniers instants de quiétude, bercée par le bruissement des soieries.
Les domestiques avaient terminé de la vêtir. En quelques minutes, avec des gestes fermes et précis, elles eurent fini de la coiffer.
Atsue prit délicatement son miroir rond. Un sourcil se haussa, accompagné d'une petite grimace d'interrogation.
Pourquoi donc m'avoir mis ce peigne-ci ? Vous savez très bien que je mets toujours celui avec les fleurs bleues et or lorsque je porte ce kimono.
Elle se tourna vers ses domestiques qui se répandaient déjà en excuses.
C'est que... Votre peigne... Enfin nous... Nous ne l'avons pas trouvé.
Nouveau haussement de sourcil.
Comment ça vous ne l'avez pas trouvé ?
Nous l'avons cherché... Mais il a disparu.
Atsue posa son miroir et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire rassurant lorsqu'elle vit le malaise de ses domestiques.
Il ne peut pas avoir disparu ainsi. Vous avez du l'égarer, tout simplement. Vous le chercherez aujourd'hui.
Elle prit de nouveau le miroir. Non, décidément, ce peigne-ci n'allait pas du tout avec sa tenue. Elle grimaça légèrement, énervée par ce contretemps.
Aller me chercher le dernier kimono que ma mère m'a offert, je vous prie.
Elle resta seule dans la pièce pendant un long moment, en profitant pour faire coulisser les murs et admirer les jardins. Calme, il fallait qu'elle reste calme. Atsue avait tendance à s'énerver rapidement. Soupir. Une jeune femme devait être posée. C'est ce qu'on lui avait appris. Nouveau soupir. Il ne fallait pas se laisser importuner par des évènements si peu importants. Respire. Voilà, elle était de nouveau calme. Elle agitait machinalement son éventail devant elle, attendant le retour de ses domestiques.
La porte coulissa. Elles entrèrent, la tête baissée, et les mains vides.
Atsue-sama, veuillez nous pardonner, mais votre kimono est introuvable...
Calme, reste calme.
Pourtant... Il était à sa place.. Il y a deux jours je me souviens l'avoir rangé avec les autres..
Inspire. Expire.
C'est à n'y plus rien comprendre.. Il a lui aussi disparu.
Serrant le poing, incapable de contenir son agacement, Atsue se leva, se dirigeant vers la pièce où étaient rangés ses effets. Elle fit coulisser la paroi avec force.
Tout était bien rangé, comme d'habitude. Atsue inspecta avec attention chaque recoin. Tout était en ordre, rien ne semblait avoir bougé, et pourtant... Elle se retourna brusquement, un air sévère marquant son visage.
Êtes vous certaines de ce que vous avancez ? Avez-vous réellement cherché partout ou dois-je le faire moi-même ?
Les domestiques marmonnaient des mots confus, sachant qu'elles ne devaient pas trop en dire si elles ne voulaient pas énerver encore plus leur maîtresse. S'il y a bien une chose dont elle avait horreur, c'était que l'on ose toucher à ses effets ! Atsue balaya une nouvelle fois la pièce du regard avant de prendre un peigne décoré d'orchidées blanches.
Nous règlerons cette histoire plus tard. Mettez-moi ce peigne, il conviendra déjà mieux. Je vais être en retard à ma leçon de calligraphie avec tout ceci.
Alors qu'elle allait partir, elle s'arrêta net. Un détail clochait. Elle se retourna et s'approcha du coffre qui trônait au fond de la pièce. Un kiseru y était posé. Délicatement, elle s'en empara et l'examina. Non, il n'était pas à elle... Atsue se mordit la lèvre inférieure, agacée. Qu'était-elle venue faire ici ? Comment avait-elle pu fouiller dans ses affaires et emmener deux de ses biens les plus précieux ? Et pire, pourquoi personne n'avait rien remarqué ? Le visage déformé par l'énervement, la jeune fille glissa l'objet dans sa ceinture et sortit pour assister à sa leçon. Ça n'allait pas se passer comme ça...