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Acte Ier. Chinon, ville paisible avec ses piliers de taverne, son sympathique officier du cadastre et ... ses visiteurs ... Nos normands et leurs tribulations, de quoi mettre un peu le souk dans le coin !

[RP] Dialogue ventripotent - Acte I

Keyliah
Déjà des semaines qu’elle était plantée en Touraine. Qui aurait pu prédire pourtant qu’elle s’y sentirait bien ? Enfin, aussi bien que son état le lui permettait, car se trimballer un ventre aussi énorme que celui-là, ça frôlait franchement le ridicule.
Elle qui avait eu l’espoir qu’en chemin elle expulse ce qui se disait être la symbiose du jeune couple, voilà pourtant qu‘elle vivait un supplice. Même sa triste robe semblait ne plus en pouvoir, le lacet de devant menaçant de craquer au moindre mouvement.

Elle savait encore compter oui, et Aliie ne s’était guère trompée sur l’âge présumé de l’enfançon …
A dire vrai, cela faisait maintenant plus de neuf fois qu’il logeait là, et sa mère n’en pouvait plus. Aussi fatiguée que ralentie, elle limitait les déplacements et n’avait pu se montrer que très rarement dans les endroits fréquentés de Chinon.
Oh certes, elle avait obtenu les informations qu’elle souhaitait concernant sa défunte tante, et s’était même rendue au cimetière dans l’espoir d’y trouver la tombe de cette dernière. Mais le fossoyeur n’avait rien trouvé de mieux à faire ce jour-là que se payer la tête de la brune passablement irritée et au teint blafard alarmant.

Les joies de la grossesse ! elle s’était d’ailleurs surprise à pester qu’on ne l’y reprendrait plus et qu’il faudrait des années avant que son vieil aigri de soldat ait l’autorisation de lui montrer une quelconque marque d’affection.
D’ailleurs, depuis son retour à Chinon, elle ne l’avait plus revu. Elle se doutait qu’il avait fort à faire, mais un soutien moral au minimum syndical aurait été apprécié. Finalement, c’était cette absence qui avait raison de la patience de la donzelle. Ne plus voir de visage familier, être loin de son amie, confidente et accoucheuse, ne plus avoir de nouvelles de sa peste de cousine, ni même de Fil ou Joel, voilà qui l’angoissait.


J’en ai maaaaaaaaarre … j’veeeeeeeeeeeeeeeeux rentreeeeeeeeeeeeer …

Chougnait-elle parfois, lorsqu’elle broyait du noir. Et dire que certaines femmes adooooooooraient être enceintes, que la chose leur réussissait et qu’elles arboraient un teint de pèche … pèche, pèche … pèche dans ta tronche surtout oui !

Et t’aurais pas idée de sortir toi par hasard ?

Lançait-elle au ventre arrondi que l’on voyait parfois se tendre sous les coups de poings et de pieds du garnement qui logeait en-dessous.

Tu me désespère …

Répliquait-elle dans un soupir, blasée.

Si tu continues je crois bien que je vais suivre le conseil de messire Falco et monter à cheval. Ca t’apprendra à déjà me désobéir ! Moi je veux juste que tu déguerpisse de là. Après je m’occuperai de toi, promis. Mais t’es lourd quand même.

Assise sur la chaise de sa minuscule chambre d’auberge, Keyliah pourtant frottait son abdomen avec douceur, dans l’espoir de faire sentir à celui qui se cachait-là qu’elle l’aimait malgré tout. Drôle d’idée venant d‘elle, mais depuis les premiers mouvements du fœtus, et au fil des mois, elle avait découvert cet instinct maternel peint par tant de femmes, y compris par Cunégonde.
Brave Cunégonde ... Femme replète qui jamais ne se plaignait. Elle aussi se prenait parfois des réflexions de la part de la brune, mais elle gardait le sourire, s’exécutant au moindre caprice.


Si seulement tu savais où trouver Thael … peut-être que la joie de le retrouver déclencherait ce maudit accouchement ! … oui, si seulement …

Un coup de pied se fit plus violent que les autres, et Keyliah adressa au vide un rictus de douleur.

Oui je cause mal, et alors, ça t’défrise ?! Enfançon de malh … humpf bref, j’me comprends.

Agacée, elle s’ébroua. C’est alors qu’elle se décida à se changer les idées et bientôt une chose importante qu‘elle devait faire lui revint à l‘esprit.

Oh Cunégonde, s’il te plait, passe moi de quoi écrire ! Je dois adresser un pli au père Princedusud …

Face à l'air benêt de la chambrière, Keyliah laissa échapper un petit rire d’amusement.

Rho mais non aucune question religieuse ne t’inquiète pas. Il se trouve que cet homme est tisserand et j’ai besoin d’un col, parce que j’ai froid, très froid !

Le nécessaire à portée (ou presque) de main, la donzelle s’approcha le plus possible de la table afin de noter, bien droite sur sa chaise:



Mon père,

Je vous adresse ce présent courrier parce que l’on m’a vanté les mérites de votre atelier. En effet, j’ai besoin d’un col pour la saison fraiche et je voulais donc savoir s’il vous était possible de m’en faire un.
Votre prix sera bien entendu le mien.

En attendant votre réponse je vous salue.
Cordialement,
Keyliah.

Post Scriptum: vous pourrez me trouver à l’auberge.


Voilà qui est fait. Tu n’auras plus qu’à lui remettre lorsque tu auras le temps.

Et le pli fut transmis assez rapidement.



RP ouvert à tous bien évidemment.
La suite des aventures se fera sur le forum secondaire, "coin des aRPenteurs, "[RP] Dialogue ventripotent - Acte II". Vous pourrez également le suivre ici: http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=8329

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Thael
[Tours, quelques semaines plus tôt]

A peine arrivé en Touraine que le Normand s'était enrôlé dans l'armée. Tout ça pour avoir l'occasion de pourfendre une fois de plus un breton. Mais le mot d'ordre était la défense. Ainsi, pendant plusieurs semaines, Thael s'impatientait et piétinait sur les remparts de Tours.
Jusqu'à ce qu'un jour, une lettre du capitaine de l'armée où il avait été intégré lui soit remise. Celle-ci le remerciait gentiment de ses services et lui demandait de quitter les rangs pour aller vaquer à ses propres occupations.
C'est ainsi qu'il se retrouva une nouvelle fois sans aucune obligation, et sans avoir pourfendu un seul malheureux breton...
Thael prit alors la route de Chinon où il avait laissé sa belle déjà enceinte de nombreux mois.




[Chinon, Quelques jours après les précédents événements]

Arrivé en ville, Thael ne savait trop que faire pour s'occuper. Il avait bien tenté de retrouver son aimée, mais elle ne semblait pas éprouver l'envie de le revoir. Il partageait alors son temps entre visiter les tavernes, à la recherche de la tante de son amour que personne ne semblait connaître, et à travailler dans les champs et à la construction du port...
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Keyliah
[Quand il s'agit d'une question de timing.]


En effet, ce jour là était un grand jour !
Et oui, la brune était de sortie. Lassée et déprimée de devoir attendre dans son étroite chambre d’auberge, elle avait décidé de suivre Cunégonde alors que quelques heures auparavant elle avait reçu une missive de Prince qui lui confiait avoir terminé la confection du col.

C’est donc sur le marché qu’elles s’étaient rendues toutes les deux. Une fois le col récupéré, les quelques 70 écus donnés en échange, et voilà Keyliah qui enfila son nouveau vêtement.
Soupirant de bien-être, ses épaules maintenant au chaud, elle continua son tour pour arriver devant l’étal du fameux John chez qui elle venait se fournir en maïs. Il est évident que le repas du jour à l’auberge n’était pas mauvais, mais à ce rythme là les quelques économies que la normande avait pu faire auraient fondu comme neige au soleil.
Donc du maïs doré avec du potage et du pain, rien de tel pour apaiser le corps et l’esprit, surtout quand on se trouvait être une femme aussi énorme qu’une vache.

Le panier plein de bonnes choses, et d’autres choses encore qui ne lui serviraient probablement à rien, c’est au retour que la Cunégonde fit se stopper la brune qui dans un élan de surprise laissa échapper un sursaut doublé d’un hoquet.


- Non mais ça va pas de fiche la frousse comme ça ?!

Lâcha-t-elle les poings crispés et les dents serrées, faisant deviner sur son visage la légère pointe d’agacement qui l’enivrait.
La chambrière après s’être excusée, lui pointa du doigt un homme brun à la carrure imposante qui travaillait au loin. Persistant à dire qu’il s’agissait de Thael, le jeune femme se tourna en tapant légèrement du talon, pensant à une plaisanterie. Et pourtant Cunégonde savait qu’il ne fallait pas jouer avec ses nerfs, surtout lorsqu’il s’agissait de l’évocation de son amant. Mais finalement, il se trouvait que c’était bien Thael, en parfait forcené comme toujours. La scène aurait été amusante s’il était en train de baffer un de ses comparses pour piétinement de parcelle, mais il semblait incroyablement calme, ce qui adoucit Keyliah.

La chambrière dans un élan de stupidité, à n’en pas douter, fit dandiner ses rondeurs alors qu’elle agitait le bras en hélant le vieux soldat aigri.


- YOUHOU ! YOUHOUHOU ! M’SIRE THAEL ON EST LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Les yeux levés en direction du ciel, la brunette serra les doigts les uns contre les autres comme lancée dans une prière, même si dans le cas présent elle espérait juste fortement que sa chambrière se taise. On ne pouvait pas lui en vouloir de tenter de mettre un peu de gaité dans la vie de la femme enceinte qui avait perdu le goût à bien des choses avant même sa grossesse, mais qu’il était bon parfois de ne plus l’entendre !

- Si tu crois que c’est ça qui va l’attirer, je crois que tu te goures, mais carrément.
- Et moi si je puis me permettre j’ai bien envie de dire que votre histoire elle pue …
- Faut que je te confisque ton HC magazine, ça te rend plus bête que tu l’es déjà.
- Trop aimable !
- Ya pas de quoi … et t’as prévu un truc si jamais Thael ne se pointe pas ? Parce que je voudrai juste signaler qu’à attendre en plein froid, avec mon ventre qui nous fait deux bons pieds de circonférence, on se ridiculise à peine.
- Vous verrez bien !

Et à la brunette de continuer de grommeler n’attendant aucun résultat de cette interpellation.

- Bon j’me les gèle on peut rentrer maintenant ?
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Thael
[Quand il s'agit d'une question de taille mine]

Il travaillait la terre d'un champ de Chinon, lorsqu'une voix qu'il reconnu le héla au loin. Thael se leva et salua d'un geste de la main son aimée accompagnée de sa servante. Posant son outil, il se précipita rapidement jusqu'à elles, tout en gardant un oeil sur le champ.
Il s'inclina devant sa belle et salua la servante d'un sourire et d'un signe de tête.


Mon aimée, je m'inquiétais de ne point vous voir... Cela fait plusieurs jours que je suis rentré de Tours, et je n'ai jamais eu de nouvelles.

Il caressa le ventre bien rond de Keyliah en souriant.

Je ne peux hélas m'éterniser, je dois continuer de labourer le champ.
Retrouvez-moi ce soir, j'ai loué une chambre à la taverne municipale.

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Keyliah
Ah bah si finalement il les avait captées les deux godiches. Comme quoi, si tout se résumait à un cri hystérique le monde tournerait beaucoup plus vite.
Mais bref, on est pas là pour parler technologie, même si à cette heure elle aurait pu aider le vieux soldat à s’occuper du champ d‘un chinonais. M’enfin, qui aurait pu lui en vouloir d’essayer de gagner sa croute d’autant que bientôt il lui faudrait contenter non pas deux mais trois personnes.
La perspective fit d’ailleurs grimacer la brunette. Elle n’était plus qu’à quelques jours du terme, elle l’espérait, et pourtant elle était moins certaine de vouloir cet enfant qu’à six mois de grossesse. Aussi parce qu’elle savait que le jour fatidique serait autant le pire que le plus beau jour de sa vie. Malgré tout, elle se demandait surtout pourquoi sa si belle histoire d’amour avec Thael avait dû être compliquée avec l’arrivée d’un moutard.

De tout ça cependant, elle n’en parla à personne, ou presque. Elle ce qui l’inquiétait surtout c’est de n’avoir pour seule compagnie au moment de l’accouchement que celle que Cunégonde. Elle était bien gentille et serviable mais n’y connaissait pas grand-chose en matière de bébés et malheureusement Alii semblait la bouder encore pour ne pas daigner répondre à sa dernière missive.
Et Thael ! Ah Thael … c’était un homme, donc pour lui la chambre serait zone interdite jusqu’à la délivrance, et tant mieux d’un côté, qui voudrait d’un mâle pour tourner de l’œil à la moindre entourloupe ?
Bref, vous l’aurez compris, Keyliah avait fait le déplacement jusqu’à Chinon, alors qu’elle était aussi remplie qu’une outre, pour recommencer une vie loin des tourments imposés par les normands mais n’avait guère plus de relations sociales que cela en cette ville ce qui rendait sa recherche de matrone et de servantes un peu difficile.
Quoi, même pour quelques piécettes aucune oisive ne ferait le déplacement ?

En rentrant à l’auberge, la brune savait d’emblée ce qu’elle y ferait; écrire. Mais en cet instant, elle se concentra donc sur son amant qui venait de les rejoindre et qui avait ce geste affectueux, qui rassura la pénible, la caresse de l‘imposant bidon.
Peut-être que ce même geste apaiserait également le petit habitant qui vivait là, "petit" étant sans doute un euphémisme …


Oui je sais, et je m’en excuse. Mais j’étais assez occupée, surtout par l’esprit et n’ai pas tellement trouvé le temps de vous écrire, aussi parce que, je l’avoue, je ne savais trop quel sujet aborder.

Répondit-elle enfin, un sourire serein accentuant la bonne humeur qui commençait à revenir. Mais déjà le jeune homme devait les quitter, la faute à ce stupide travail au champ. Keyliah aurait voulu taper du pied, mais comment aurait-elle pu, surtout au moment des retrouvailles, bien qu’elles soient courtes.

Ca nous fera changer de décor, nous vous y rejoindrons donc.

C’est fou comme son ton était beaucoup plus calme, vous trouvez pas ? L’espoir d’une soirée tranquille scintilla dans le regard de la Cunégonde. Parce que tout de même faut pas déconner, une lunatique à se taper à longueur de journées y a mieux.

Bon courage pour votre travail et à ce soir !

Adressa la brunette à son Thaelouninouchet - c’est chiant hein ?! - avant de l’embrasser tendrement en lui prenant les mains qu’elle avait de fraiches, et de s’éloigner en direction de la lugubre auberge, redressant son col pour mieux couvrir ses épaules.



[Le soir venu]


Vous avez vraiment cru que c’était la fin ? Mouahahah et non !
Le soir même Cunégonde et Keyliah étaient donc de nouveau de sortie. Torches et panier en mains, elles avançaient assez péniblement, ne connaissant pas encore tout à fait la ville et n’y voyant pas à plus de trois toises par cette pénombre. Leurs pas étaient quant à eux ralentis par le vent froid qui leur glaçait déjà le sang.

Lorsqu’elle reverrait son adoré, la brunette raconterait très certainement cette dernière journée, et peut-être aussi les précédentes. Il est vrai que plusieurs choses étaient à dire, et une nouvelle n’enchanterait probablement pas le vieux soldat.
Mais avant cela, la donzelle frappa quelques coups forts à la porte de la chambre dont elle avait soigneusement demandé le numéro au tenancier avant de faire l‘effort de grimper l‘escalier.

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Thael
Le soir venu, à l'auberge de la ville, c'est tout fourbu et fatigué que Thael entra dans la petite chambre qu'il louait en attendant mieux.
Il avait à peine eu le temps de poser son sac que quelques coups furent frappés à la porte et son cœur fit un bond de joie à l'entente de ceux-ci.
Il se dépêcha d'aller ouvrir et vit Keyliah, toujours accompagnée de sa servante, devant la porte. Il prit Keyliah dans ses bras et remercia Cunégonde d'un léger signe de tête afin qu'ils soient seuls pour les retrouvailles.


Mon aimée, vous m'avez tant manqué. Je me suis inquiété pour vous et pour le petit être présent à vos côtés.
Il caressa le ventre en prononçant ces mots
Mais ne restez pas ainsi debout, c'est très mauvais pour ce que vous avez !

Il l'invita à s'asseoir sur le lit tout en reprenant.

J'ai profité de mon voyage à travers les villes de Touraine pour essayer d'en apprendre un peu plus sur votre tante, mais personne n'a été capable de me dire quoi que ce soit à son sujet... J'en suis navré.
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Keyliah
Restant sans voix, ce qui n’était pas dans les habitudes de la donzelle, cette dernière était particulièrement étonnée par l’enthousiasme de Thael. De souvenirs, il n’avait jamais eu le regard aussi pétillant ni des manières aussi énergiques.

Vous avez une nouvelle femme dans votre vie ou quoi ?

Questionna-t-elle soudainement, plus par amusement que par réel soupçon. Riant d’ailleurs à cette blague d’un goût particulièrement douteux, elle répondit bien volontiers à l’invitation qui lui était faite de s’asseoir, une fois qu’elle fut débarrassée de Cunégonde.

Ah je vous remercie j’en ai bien besoin ! Même si mon état n’est aucunement alarmant, enfin je le crois … enfin je suis surtout grosse et lourde, mais ça passera un jour … j’espère … parce que figurez-vous que notre progéniture semble peu encline à mettre la truffe au-dehors.

Reprenant son souffle, tout de même, après la course effrénée qu’elle venait de faire pour arriver jusqu’en cette chambre, elle cherchait toutefois ses mots pour annoncer plusieurs nouvelles. Elle commença par la plus simple puisque le sujet venait justement d’être abordé par le faussement aigri. Agitant la main comme pour balayer la chose, elle annonça donc :

Boarf c’est gentil à vous mais il ne fallait pas vous donner cette peine. Figurez vous que j’ai rencontré l’ancien ami de ma Tante, Ruthenix, à qui j’avais écrit il y a plusieurs mois de cela et dont le dernier courrier s’était soldé par le fait que la tantine avait disparu.
Il semblerait que cette disparition soit un décès pur et simple mais qu’Ashabie ne soit pas mise en terre à Chinon. J’ai voulu en savoir plus, mais mes trajets étant limités, j’attendrai la naissance de l’enfant pour faire un petit tour de la Touraine, histoire d’avoir peut-être l’occasion de tomber sur sa dépouille quelque part. Le moment venu, m’accompagnerez-vous ?


Elle se redressa légèrement, autant pour soulager ses douleurs dorsales que pour mieux regarder son amant. Lui souriant, elle soupira par sérénité.

Savez-vous à quel point vous m’avez manqué ?

Légère pause pour marquer l’instant.

Durant notre séparation, je me suis chargée d’écrire à l’officier du cadastre. J’ai été lui rendre visite alors que vous travailliez toujours au champ, et il a eu la gentillesse de nous attribuer un logement provisoire dans lequel nous pourrons nous installer dès demain. Ce sera toujours plus sympathique que c’est minuscules cages à oiseaux que nous supportons depuis plusieurs semaines !

Se frottant l’œil droit dans quelques arcs de cercles élégants, elle insista bien sur l’agacement qui la prenait à devoir vivre dans de si petits espaces. C’est alors qu’elle dévia légèrement le sujet. Pauvre Thael, il en deviendrait idiot de tant d’informations débitées en si peu de temps.

Cependant j’espère que vous ne serez pas trop fâché contre moi car par désespoir j’ai contacté la Duchesse de Mortain, Nennya. Vous devez savoir qu’elle est Rectrice de l’Ostel-Dieu de Paris et que par conséquent elle était à même de m’envoyer des personnes compétentes pour la délivrance.
J’attends sa réponse, en espérant qu’il y en aura une. J’ai tenté d’avoir des nouvelles d’Alii, malheureusement elle semble toujours nous, ou au moins me bouder … vous sauriez ce qu’elle devient ?


Secouant légèrement la tête comme pour reprendre ses esprits, il fallait surtout qu’elle évite de trop penser aux missives qui s’étaient sans doute perdues, ou aux malheurs qui étaient peut-être survenus dans la vie de ses amis.

Mais et vous alors, si ce n’est la recherche d’une tante flétrie et le travail dans le champ des autres, qu’avez-vous fait ?

Finalement, elle n'avait pas perdu l'usage de la parole bien longtemps ...
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Thael
Keyliah s'était assise et apportait plusieurs nouvelles, sans laisser Thael répondre à chacune des questions. Celui-ci, ayant de vagues souvenir comme quoi, une femme enceinte avait les nerfs à fleur de peau, préféra la laisser faire et répondre à la fin, s'il arrivait à se souvenir de tout !

Bien entendu ma douce, je vous accompagnerai le moment venu, mais pour l'instant, du repos et uniquement du repos.

J'imagine que je vous ai manqué autant que vous l'avez été pour moi.


Il sourit alors avant de reprendre

Je suis heureux de savoir que nous aurons donc un nouveau logement. Nous y emménagerons demain, je louerai les services de quelques jeunes garçons qui se feront un plaisir de nous aider pour quelques pièces.

Et je ne vois pas en quoi je pourrai être fâché contre vous lorsque vous tentez de faire en sorte que tout se passe pour le mieux.
Mais en ce qui concerne Alii, je lui avais écrit une lettre dans les jours qui ont suivi notre arrivée ici, elle m'avait répondu, et en fait, je crois qu'elle attend de mes nouvelles avant de répondre... Je prendrai le temps de lui écrire en ce cas...


Il se tût regarda par la petite fenêtre donnant sur la minuscule cour en arrière de la taverne.

En ce qui me concerne, je me suis enrôlé dans les volontaires pour la défense de la Touraine, à la fois pour protéger l'endroit où vous vous trouviez mais également dans la perspective de pouvoir mettre une raclée à cette bande de bretons qui se permettent une fois de plus de se mêler de nos affaires alors qu'ils nous ont gentiment demandé de ne pas s'occuper d'eux...
Mais ce fut un échec, la démobilisation fut annoncée avant qu'un seul Breton ne soit occis...

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Keyliah
Y emménager dès le lendemain, voilà une perspective intéressante. Le jeune couple pourrait se retrouver tranquillement dans cette nouvelle demeure et y continuer un bout de chemin qu’il fallait espérer encore meilleur que ce qu’il avait été jusque là.

Laissant donc de côté ce projet, la brunette continua d’écouter son tendre soldat, finissant tout de même par le remercier pour sa gentillesse à son égard. Elle qui se souvenait de la dernière altercation avec le duc de Mortain, aurait pourtant compris que son initiative auprès de Nennya froisse quelque peu Thael. Malgré tout, même si les deux familles étaient loin de s’apprécier, dans un vent de panique on trouvait toujours des alliés, aussi improbables soient-ils. Et d’ailleurs en parlant d’alliés, la conversation déboucha plus longuement sur Aliienor, cette chère amie qu’ils avaient laissée en Normandie.


La pauvre … elle va se demander si on existe encore.

Constata la donzelle les yeux dans le vague, jusqu’à se ressaisir et écouter les explications de son aimé quant à son absence de quelques jours.
Où qu’ils aillent ils se retrouvaient toujours nez à nez avec ces maudits bretons, même si la haine pour ce peuple devait être moins virulente en Touraine qu’en Normandie. Quoique.


Et le bretons qu’ont-ils fait ? Ils sont rentrés chez eux ?

Son regard s’intéressa de nouveau au jeune homme. Assise, elle se frottait toujours l’abdomen, espérant que le bébé se calme un peu, au moins pour cette soirée de retrouvailles.

Et de votre côté vous savez ce que vous allez faire maintenant ?

Profitant alors du geste qu’elle accomplissait presque en permanence, celui d’atténuer les coups qui lui étaient donnés, elle lança soudain:

Oh et euh … vous auriez une proposition de nom pour l’enfant ? J’ai beau en chercher j’ai l’imagination qui défaille.
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Thael
Le vieux soldat rustre la regardait, à nouveau et lui répondit aussitôt.

La pauvre … elle va se demander si on existe encore.

Surement, je lui enverrai un courrier dès demain pour m'enquérir de ses nouvelles.

Et le bretons qu’ont-ils fait ? Ils sont rentrés chez eux ?

Oh, oui, après avoir hurlé que les français étaient la pire vermine du monde, ils sont rentré chez eux avec une paix en poche, une fois de plus...

Et de votre côté vous savez ce que vous allez faire maintenant ?

J'hésite, je ne sais point où je pourrai être utile, et puis vous savez bien qu'il est difficile de me tenir au même endroit longtemps... Je ne supporterai pas de labourer la terre des semaines et des mois durant...

Oh et euh … vous auriez une proposition de nom pour l’enfant ? J’ai beau en chercher j’ai l’imagination qui défaille.

Thel réfléchit un instant, puis décidé, hocha de la tête et répondit.

S'il s'agit d'une fille, j'imaginerai bien Héléana, Sibille, Azénor, Yselda ou bien même Wynn... Mais ce ne sont que des idées.
S'il s'agit d'un garçon, nous pourrions le nommer Abran ou bien d'un nom typique de nos ancêtres du grand nord, Uthred, Thégan ou Alaric... Qu'en pensez vous ?

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Keyliah
Les réponses s’enchainaient rapidement si bien qu’un véritable dialogue s’installait entre les deux jeunes gens. Chose étonnante d’ailleurs car cela faisait bien longtemps qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de parler ainsi. Une conversation posée qui ne subirait aucune interruption incongrue, le bonheur en somme !

- Oh, oui, après avoir hurlé que les français étaient la pire vermine du monde, ils sont rentré chez eux avec une paix en poche, une fois de plus...

- La paix, encore ? Mais quand vont-ils raser la Bretagne une bonne fois pour toute ? Chaque fois la France est bafouée, humiliée, insultée, et chaque fois ces buveurs de chouchen repartent plus sereins, et méprisants qu’ils sont venus.

Tout continuait plutôt bien. Thael exprimait de nouveau le fait qu'il n'aimait guère rester en place trop longtemps, ce qui était dommage pour le coup. Et oui, la Touraine était un endroit plutôt agréable, avec des têtes toujours mieux faites qu'en Normandie, et pourtant on y retrouvait les mêmes buveurs invétérés. On se demandait presque ce qui manquait à l'endroit pour que le charme opère définitivement.

- J'hésite, je ne sais point où je pourrai être utile, et puis vous savez bien qu'il est difficile de me tenir au même endroit longtemps... Je ne supporterai pas de labourer la terre des semaines et des mois durant...

- Ca je le sais bien. Mais où irions-nous après ? si nous continuons notre route, autant suivre les Roms ! de plus leurs chariots semblent plus confortables que les chambres d'auberges.

Elle se prit à rire à cette dernière réflexion.

Une chose est certaine c'est qu'eux au moins ils ne ressemblent en rien aux bretons.

On dévia donc sur les possibles noms du bébé. Thael n'était pas mauvais à ce jeu là et la brunette n'aurait jamais imaginé qu'il puisse lui fournir une aide aussi complète et précieuse.

- S'il s'agit d'une fille, j'imaginerai bien Héléana, Sibille, Azénor, Yselda ou bien même Wynn... Mais ce ne sont que des idées.
S'il s'agit d'un garçon, nous pourrions le nommer Abran ou bien d'un nom typique de nos ancêtres du grand nord, Uthred, Thégan ou Alaric... Qu'en pensez vous ?


- Yselda pour une fille j'aime beaucoup et ça a le don d'être original ! de mon côté j'avais pensé à Gersende ou encore Algonde mais je trouve ça moins bien finalement ...
Concernant le prénom masculin, Uthred ne peut pas faire plus normand, j'adore ! j'aime beaucoup Alaric également.
Moi je voyais Manfred, ça caractériserait les gènes masculins de la famille, forts et protecteurs. Ou encore Rurik, en hommage à mon cousin ... et pourquoi pas Wilhelm ? ça se porte plutôt bien, non ?! ... même s'il est préférable de rester sur vos propositions.


Un court instant de réflexion la fit continuer son raisonnement.

Mieux vaut ne pas se disperser. Choisissons donc ensemble un nom pour chaque sexe parmi vos listes. Au pire vous pourriez toujours demander son avis à Alii dans votre lettre ... personnellement je serai surtout tentée pour Yselda et Uthred.
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Thael
Le dialogue était là et bien là...

- Ca je le sais bien. Mais où irions-nous après ? si nous continuons notre route, autant suivre les Roms ! de plus leurs chariots semblent plus confortables que les chambres d'auberges.

- Oh, je ne dis pas que nous devons forcément bouger... Nous établir ici ou ailleurs, pourquoi pas, mais je risque de beaucoup bouger autour de notre point de chute, voila tout...

Mieux vaut ne pas se disperser. Choisissons donc ensemble un nom pour chaque sexe parmi vos listes. Au pire vous pourriez toujours demander son avis à Alii dans votre lettre ... personnellement je serai surtout tentée pour Yselda et Uthred.[/quote]

- Et bien, Yselda ou Uthred, nous pouvons partir sur cette base, je demanderai à alii des prénoms qu'elle pourrait imaginer dans sa lettre.

Thael Regarda Keyliah, toujours assise sur son lit

- J'espère que tout va bien se passer pour le petit bout qui pousse là dedans. Quand avez-vous dit que Nennya dépêcherait une aide ?
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Keyliah
- Oh d’accord !

Soudainement réjouie par la décision de son cher et tendre, la donzelle pourrait sans doute dormir sereine une nuit de plus.
De toute façon elle ne serait sans doute pas prête à voyager avant plusieurs semaines. Et la chose tombait bien car elle aimait découvrir leurs points de chute, connaitre les autochtones, apprendre leur langage primitif, tout ça, tout ça.


- Et bien, Yselda ou Uthred, nous pouvons partir sur cette base, je demanderai à alii des prénoms qu'elle pourrait imaginer dans sa lettre.

- Alors c’est entendu. Ceux ne sont pas les deux prénoms les plus harmonieux mais ils ont effectivement l’avantage d’être originaux et vous l’avez dit vous-même, ils sont bien de chez nous ! Toutefois j’espère que vous recevrez une réponse d’Alii avant le jour de la délivrance, histoire d’avoir un soutien moral plus important, parce que je vous assure que j’ai très peur de ce qui pourrait ce passer à ce moment-là. Et cet état esprit de ma part est assez inattendu pour être souligné.

Image d’une brindille et de boulettes. Pourquoi ? Et bien en référence au cérumen coincé dans les esgourdes de l’apollon pardi !
Faut quand même pas déconner, Keyliah savait que les hommes n’écoutaient pas toujours mais là elle était partagée entre la franche indignation et la baffe. Lui qui pourtant lui avait montré tant de qualités jusque là, voilà qu’il la poussait au bord de la déception !
Comment ça c’est exagéré ? Ça se sent que vous ne connaissez pas la donzelle vous !


- J'espère que tout va bien se passer pour le petit bout qui pousse là dedans.

- Bah … j’ai beau me dire que tout se passera au mieux, je n’arrive pas à m’en persuader. Peut-être aussi parce que dans la famille on est des durs à cuir et que cet enfant va me faire mourir d’impatience.

De loin, mais alors de très loin, elle préférait s’aventurer sur ce terrain là, cherchant des mots plus posés concernant Nennya. Hey il ne l’avait pas écoutée, c’était sa faute !

Et pour que Nennya m’envoie quelqu’un il faudrait déjà qu’elle sache que j’ai besoin d’elle. Le courrier est parti mais encore faut-il qu’il arrive à destination et qu’il soit lu. Mais rassurez-vous, je vous préviendrai lorsqu’elle m’aura répondu.

La main tendue dans la direction de Thael en guise de signature, elle l’appelait surtout par ce geste à venir la rejoindre sur la couche. Elle avait besoin de bras forts et chauds pour venir s’y pelotonner et s‘y rassurer.
Réconfort bien mérité avant les épreuves qui l’attendaient et suite à la longue séparation du couple qui avait été finalement vécue comme une profonde déchirure.

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