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[RP] Confessions sous hormones

Cl0e
C’était le temps des départs, mais aussi des retours, même si pour certains, le retour s’était lié à un départ, et vice-versa. Quoique pas tellement, puisque la Blanche se retrouvait de plus en plus seule. Alors, quand le prélat était sortit du monastère, canne en main, elle s’était juré d’honorer une vieille promesse. Enfin, c’était pas vraiment une promesse, et c’était pas si vieux que ça, mais c’est ce dont elle avait l’impression. Elle n’avait que la vingtaine, et pourtant, elle se sentait vieille, si vieille, que même Georgia, sa servante, ne la traitait plus comme une jeune fille, mais comme une femme. Qui plus est, sa grossesse y contribuait beaucoup.
Ainsi, la blonde s’installa à son bureau, chez elle, prit la belle plume blanche de feu son époux, et la trempa avec précaution dans l’encrier. Lequel était rempli d’encre violette, au parfum de la petite fleur du même nom. Violettophage, on ne se réinvente pas. Elle regrettait cependant que cette fleur ne soit pas de couleur turquoise, sa marque de fabrique. Apposant la plume sur un parchemin vierge, les premiers mots fusèrent.


Citation:
A Navigius Di Carrenza,
De Nous, Cloé d’Albizzi, Dame de Fleuriel.



Le bon jour,

Voilà bien longtemps que nous n’avons échangé de nouvelles. Je ne sais que trop combien les moines peuvent se montrer distrayants, et à quel point leurs monastères regorgent de vélins plus captivants les uns que les autres. J’ai toutefois appris que vous étiez sortit de votre retraite. Aussi, il me ferait grand plaisir de vous inviter à ma table et, je dois l’avouer, ce serait pour moi un grand honneur que de convier un homme de savoir et d’expérience de votre envergure.

De fait, si vous l’acceptez, ce premier samedi du mois de novembre, vous êtes chaleureusement invité en ma demeure pour y souper. J’enverrai un valet venir vous chercher. Voilà bien longtemps que nous avions parlé de cette entrevue. Feu mon époux était encore parmi nous.
Quoiqu’il en soit, le temps a passé, et je prendrais grandement plaisir à converser avec vous devant un potage bien chaud en ces premières fraîcheurs hivernales.


Bien à vous,








Elle apposa fièrement son scel on ne peut plus coloré, un léger sourire s’étirant sur ses lèvres. Rares, très rares même, étaient les fois où elle l’avait utilisé. Elle ne pouvait se le permettre que dans les lettres privées, sans quoi elle se serait peut-être faite réprimander.
Fixant le bâtonnet de cire, elle échappa un rire, cette fois-ci. Ce petit bout de cire turquoise, souvenir d’une personne disparue, rappelée par le Très-Haut. Nostalgie, quand tu nous tiens.
Ces derniers temps, elle ne vivait qu’à travers ces souvenirs heureux, et grimaçait à aller de l’avant. C’était trop dur. Mais elle devait se ressaisir. Se levant, un peu trop vite d’ailleurs car elle grimaça, elle se rendit dans la cuisine, certaine d’y trouver sa servante. Ne la voyant pas, elle opta pour la liberté de ses cordes vocales.


- Georgia ! Georgia ! Où es-tu encore passée, maudite alençonnaise ! Ah, tu es là !

La bonne femme se tenait effectivement sur la première marche de l’escalier, de très mauvais poil.

- Pas la peine d’vous époumoner com’c’la, je n’suis pas soude vous savez. Puis vous allez r’veiller la p’tiote là-haut. C’est vot’ filleule qui va pas êt’ contente ! Puis j'n'aim' pas quand vous me maudissez ainsi ...
- Elle a le sommeil aussi lourd que sa mère, aucun risque. Sache que j’ai convié ce samedi à souper notre ancien archevêque, Navigius Di Carrenza. La missive vient tout juste de partir, mais je doute qu’il refuse mon invitation. Et je cesserai de te maudire quand je mettrai moins de temps à te trouver. Puis tu sais que je ne te maudis pas vraiment.
- En v’là une bonne idée. Puis c’la vous f’ras pas d’mal d’entendre de sages paroles. Et ça incitera peut-êt’ votre p’tiot à vous à sortir. L’a pas l’air décidé l’bougre.
- Georgia, nous ne savons pas exactement depuis quand je suis enceinte. Avant sa mort, c’est certain, mais nous n’en savons pas plus. Peut-être est-il mieux à l’intérieur, mais il est vrai que j’aimerai voir sa petite frimousse… Comme son père aurait été heureux. Mon pauvre chevalier, mon fossile, jamais il n’a connu les joies de la paternité.


Le regard de la blonde se porta au Ciel, au travers de la fenêtre.

- Dieu que je souhaite qu’il nous voie de là-haut…

Elle resta là un moment, immobile, à contempler le mouvement des nuages, qui se faisaient de plus en plus gris à mesure qu’ils entraient dans l’hiver. Il lui faudrait une nouvelle cape chaude, et une petite garde-robe. Ce qui lui faisait penser …

- Mais, où est Bee d’ailleurs ?
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Navigius


[Hôtel Sainct-Ripolin, Eauze]

C’était une journée paisible comme elles l’étaient toutes en ce sud de la France qui offrait un climat délectable à ses habitants. Dans l’Hôtel Sainct-Ripolin, les discussions allaient bon trains entre le personnel attaché au service de Monseigneur Di Carrenza, un vieux prêtre qui bénéficiait d’une fortune italienne assez appréciable. Allait-il demeurer longtemps à Eauze ou reprendrait-il la route. Après-tout, jamais ne reposait-il ses sandales plus de quelques jours, trop d’amis, de paroissiens ou de besognes auxquels se consacrer.

Ainsi donc, c’est avec grande apréhension à savoir qui remporterait la cagnote qu’un messager arrivant de Lectoure fit son arrivée sur les lieux. En quelques instants, la missive fut déposée dans la corbeille du courrier de l’ecclésiaste, et quelques heures plus tard, un message filait vers Lectoure.

Citation:
À l’attention de Dame Cloe d’Albizzi,

Chère amie,

C’est avec grande tristesse que nous avons appris la disparition de votre époux. Sa perte est un mal pour le Royaume qui est en manque criant d’hommes de bonne volonté. Permettez-moi de vous exprimer mes plus sincères condoléances pour sa disparition. Soyez toutefois assuré que sa présence au Paradis Solaire nous réchauffe tous de par son éclat.

Il nous fera un immense plaisir de partager votre table, à la condition que vous ne faîtes pas trop d’efforts pour nous accueillir, vos énergies devant être consacrées au fruit de votre union qui muri en vos entrailles. Nous arriverons donc d’ici quelques jours en la belle ville de Lectoure, dès que nous aurons conclu nos visites paroissiales à Eauze.

En l’espérance que cette missive vous trouve en agréable santé,

Monseigneur Navigius di Carrenza,
Vicaire Général de la Province Ecclésiastique d’Auch

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Navigius di Carrenza, Pèlerin en quête d'illumination.

J'ai donné ma jeunesse aux paroissiens
J'ai donné mes meilleures années à Rome
J'ai donné ma sagesse à mon Roy
Mais à Dieu, j'ai tout donné.
Cl0e
Piquant un somme, elle entendit loin, loin, très loin, un léger tap-tap, ou plutôt toc-toc. Drôle de rêve quand même. Elle rêvait qu'elle était brune, déjà, et qu'elle aidait à amarrer un magnifique bateau, très fin et avec d'immenses voiles, et qu'un charmant jeune homme châtain aux yeux turquoises la regardait avec admiration. Alors pourquoi un toc-toc ?
Et puis on la secoua légèrement, la mettant de mauvais poil, évidemment. Le sommeil, c'est sacré.


- Fichmoilapaix !
- Ma Dame, une missive pour vous !
- M'en fiche. Gnnn. Rhâââa. Crotte va ...
- Ma Dame, c'n'est pas un langage très noble que c'lui-ci.
- Georgia. Tu m'as réveillée. Tu n'espérais quand même pas que je serais aimable ? Si ? Non, on est d'accord.


Finalement, elle consentit à se lever. Enfin, à s'assoir, un œil toujours fermé. C'était déjà un effort colossal, fallait pas pousser.
Cheveux en bataille, elle tendit cependant la main vers sa servante.


- Bon, donne. Je te préviens que si tu m'as réveillée pour une simple lettre de douane, je me fâche toute rouge, et tu sais que c'est pas joli.
- Oh ça non, j'ai toujours peur q'vous vous étouffiez.


La blonde plissa les yeux et fit la moue. Saleté de servante, toujours le dernier mot. Elle lui arracha la missive des mains, vexée, puis se calma en reconnaissant le scel. Ah !!!

- Georgia, tu as de la chance ! C'est la réponse de Monseigneur.

Elle déplia le vélin, et eu l'impression de dévaler une montagne en chute libre, en passant par la tristesse pour s'arrêter par un petit rire.
Elle se leva péniblement, inquiétant un peu plus sa servante qui s'inquiétait de la non-arrivée de l'enfant alors qu'elle était à terme. Elle s'installa au bureau, ouvrit le tiroir d'où elle sortit plume, encrier noir cette fois-ci, parchemin vierge, scel et cire. Bleue, évidemment.



Citation:
A Monseigneur Navigius Di Carrenza,

Monseigneur,

Je suis agréablement surprise de la rapidité de votre réponse, ou bien est-ce le pigeon qui est fantastique ?

Notre Royaume manque également d'hommes d'honneurs, et sa perte fut regrettée jusque dans le Domaine Royal. Mais les anges ont eu besoin d'un noble chevalier. Le Très-Haut a décidé de le rappeler, et je n'ai aucun doute de l'issu du jugement de son âme, humble et bonne.
Mais je ne doute pas que son enfant aura hérité de ces traits de caractères tout à fait exemplaires.

Ne vous inquiétez pas quant aux efforts fournis, je suis suffisament bien entourée, et ma bonne servante veille jour et nuit sur mon état. Je suis plus dorlotée qu'un nouveau-né lui-même.
Si vous veniez à avoir du retard, n'hésitez pas à nous mander un valet ou un simple pigeon, nous pourrions aisément décaler d'un jour ce souper. De tout façon, je ne puis aller bien loin, ni m'enfuir.

Qu'Aristote vous protège,


Cloé d'Albizzi,
Dame de Fleuriel




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