Cyrinea
Et voilà quelle était revenue. Encore. Cette ville devait agir sur elle comme un aimant, ou alors son destin y était scellé, allez savoir ! Elle avait vécu ailleurs, un peu partout à vrai dire, mais nétait jamais retournée trois fois au même endroit. Non, ça, cétait une première. Du coup, elle voulait changer de mode de vie. Cette pensée lui arracha un demi-sourire. Elle avait bien changé la Cyr et les démons sétaient enfuis, balayés par un sentiment en lequel elle navait jamais cru et qui, soudain et sans crier gare, avait fondu sur elle comme un rapace sur sa proie.
Alors, tant quà faire, autant cesser de vivre comme une bohémienne et, comme elle commençait à en avoir sérieusement marre du régime roulotte, qui soit dit en passant était un four lété, elle entreprit de chercher lauberge des « Quatre vents ». Sancte lui avait dit la veille quelle était tenue par sa fille, lavait engagée à sy présenter, elle y vit là un coup du sort. Elle déposa un bécot sur le front dAlrik blotti et endormi dans ses bras et lui susurra : « Tu vas être en famille mon chou ». Faudrait néanmoins quelle trouve une explication si on lui posait des questions. Partie de Montauban quelques petites semaines avant et le ventre bien plat, elle y revenait avec un moufflet. Evidemment, elle navait pas lintention daller trouver le père du môme et de le lui brandir sous le nez. Mais bon...Elle sen débrouillerait et puis, il y avait fort à parier que, des questions, personne lui en poserait. Elle dirait que cétait son neveu, ce qui nétait pas vraiment faux. Ce qui lui plaisait avant tout ici, cest que chacun vivait ce quil voulait et personne ne venait se mêler des affaires des autres. Puis, peut-être que laubergiste accepterait de le lui garder de temps en temps parce que, elle avait pas lintention de vivre comme une nonne, et, le laisser seul dans la roulotte, ça lui plaisait pas trop.
De ruelle en ruelle, elle finit par tomber nez à nez avec la bâtisse. Elle la jaugea, la trouva plutôt accueillante, même si elle aurait préféré une maison à elle pour une fois. Mais bon, elle ne savait pas combien de temps elle allait rester ici et, si elle se débrouillait pour ne manquer jamais de rien, fallait pas non plus imaginer vivre grand train. Elle avait dautres priorités.
La porte était entrouverte, elle en profita pour se faufiler à lintérieur et lança un salut à la cantonade. Cest quy avait du monde. Elle espérait quil restait une chambre...