Cyrinea
Les temps étaient sombres. Novembre sannonçait mal, Octobre finissait encore pire. Sa seule consolation était cette jument quelle avait eu à un bon prix à Castelnaudary lors de son dernier voyage, au prétexte quelle était rétive, alors que son propriétaire montait comme un sac et mordait donc régulièrement la poussière. Mais les juments de race, cest comme les femmes. Si on les malmène, elles se cabrent ; si on mime la douceur, elles vous jettent des illades méfiantes ; si on ne les laisse pas sexprimer, elles sennuient ; si en outre on est balourd, quon use à mauvais escient de son assiette ou quon cravache au lieu de soumettre délicatement, elles vous envoient paître ailleurs où lherbe est toujours soit disant plus verte. Mais lherbe reste lherbe, les balourds des balourds et les femelles de race à la recherche de toujours plus délégance, et de lassiette, et de lâme.
Cyrinea chevauchait donc grand sourire et port léger, laissant derrière elle et Novembre à venir et Octobre finissant, pour se rendre à linvitation de la Vicomtesse.
Lorsquelle arriva, elle ralentit lallure, donnant au trot ce rassemblé et cette puissance contenue qui nétait pas loin de constituer la jouissance équestre dont ne tarissait pas déloge son cavalier et espagnol de père. Elle flatta lencolure, rejeta en arrière après en avoir dénoué le lien la capuche qui protégeait et domptait sa chevelure et de la poussière laissée par la cavalière précédente qui ne la distançait que de peu, et du vent automnal. Elle fit face, dans un arrêt digne de la plus haute école, aux trois femmes et au seul homme de cette assemblée champêtre, symbole de ce quétait la vie à Montauban relativement à la mixité de sexes.
Bien le bonjour, votre Grandeur....Vicomtesse, Amiral, Matalena....Cette chasse mémoustille et me ravit comme une enfant un matin de Noël !
Petit rire gêné, face à la niaiserie de ce quelle venait de proférer, mais elle ne se démonta pas pour autant et resta bien assise et bien droite dans sa selle.
Wolverine669
Demain le combat de chien aurait lieu, après cette chasse de froufrou il pourrait enfin revoir le magnifique molosse que lInfâme possédait. Il sourit en y repensant et sempressait darriver chez lamie de la tante, enfin un truc du genre quoi. Fermant le long, très long cortège, Wolverine se demandait quand est-ce que laction allait enfin revenir, et si Rose ne lavait pas sorti dune situation presque cocasse, il retournerait brigander sur le champ. Mais, oui il y a toujours un mais, une promesse est une promesse, et du coup il suivait sa patronne. Il arriva enfin à destination et de loin vit lInfâme en pleine conversation entouré de quelques personnes, et il décida de rester en retrait. Après tout il nétait pas là pour chasser mais pour veiller sur lInfâme et Rose, tel était sa mission. Bras croisé sur le torse, visage baissé vers le sol mais regard perçant en direction du groupe, il veillait.