Nith
[Tour Saint Michel, Portes des Enfers]
En retard Il était tellement absorbé par les tâches quil devait accomplir quil en avait perdu la notion du temps, plongé dans les tours et les détours qui prenait son esprit. Cela faisait déjà quelques temps quil séjournait à la Tour Saint Michel, propriété de lOrdre de la Licorne au sein de la Capitale. Il fallait ladmettre, il était bien pratique de posséder un pied-à-terre à Paris, sachant quil devait faire nombre dallers-retours entre les institutions du Louvre, la Hérauderie et Ryes en Normandie. Malheureusement, il navait guère eu le temps de se trouver un propre appartement en la ville des lumières, beaucoup trop de tâches le détournait de cet objectif, et en ce moment, il ne valait mieux pas dépenser à tout venant, la rumeur de la guerre enflait en tous les coins de Royaume. Cétait dailleurs la raison pour laquelle il était en retard, prenant connaissance avec des rapports arrivant de toute part A dire vrai, il ne savait pas vraiment quoi faire, trop de fronts différents, plusieurs conflits à gérer en même temps, en des lieux bien trop distants les uns des autres. Non, tout cela ne démarrait pas sous les meilleurs hospices
Une cloche se mit à retentir, le tirant de ses réflexions. Il avait failli oublier Il fallait quil se rende au Louvre, raison pour laquelle il était resté du côté de la porte des Enfers afin de ne point avoir à égayer le Roy dune douce odeur de cheval en sueur et de la poussière de la route. Il sétait déjà préparé, lentement, comme si le cur ny était pas. Cest que, les réjouissances et les mondanités, ce nétait pas vraiment pour lui, même sil se devait dy participer, en raison de son rang. Mais ce nétait pas une raison suffisante pour les apprécier Surtout lorsque le feu et le sang risquaient de se répandre rapidement au travers des campagnes du Royaume Mais parole donnée se devait dêtre respectée, toujours. Il enfila son mantel dazur profond comme locéan sur son costume dapparat, achevant ainsi sa tenue pour le bal de Sa Majesté: cotte dun blanc étincelant, surcot dazur aussi sombre que la nuit, chausses et braies de sable, souliers de cuir de bonne facture, sacrifiant ses bonnes vieilles bottes de cavalier au profit de chaussures plus adaptées à pareil événement. Le tout dans des tissus raffinés et de bonne facture, bien loin de ce quil avait lhabitude de porter. Pour une fois, il ne privilégiait pas lutile à lagréable, après tout, un événement royal était en préparation. Quoi que lidée de se faire présenter au Roy en haillon pouvait avoir son petit effet Et pour couronner le tout, il portait les attributs de ses charges, seules décorations quil arborait: pomme dor de Normandie, Licorne dargent de son Ordre, et Lys de Saphir, le tout épinglé sur son surcot, il commençait à avoir mal au cou à force de tout porter autour du cou Lépée quil avait reçu à son intronisation au sein de lOrdre était ceinte sur son flanc senestre, marquée elle aussi de lanimal mythique. Il ne savait pas, finalement, si les armes allaient être acceptées en la présence du Roy, mais, après tout, cela faisait partie de ses attributs Sans compter quil avait eu du mal à ne pas la perdre au cour de ses nombreuses campagnes militaires Seuls ses caducées restaient dans son coffre, attendant sagement son retour, alors que sa canne avait toujours sa place dans la main senestre du Perplexe, cadeau quil avait reçu pour son mariage Il se rappela de la gêne, de la colère même qui était alors montée en lui, mais finalement, cela sétait montré très utile lorsque le temps fut venu. Ah, la vieillesse arrivait bien trop vite
Le voilà fin prêt à se rendre au palais du Louvre, et, mesure exceptionnelle encore, il avait fait apprêté un carrosse. Oui, arrivé avec les chausses trempées dune eau des plus douteuses, et les souliers souillés des immondices jonchant les rues de Paris, très peu pour lui Et dans cet accoutrement, il nétait pas aisé de chevaucher sereinement sa monture. Aussi monta-t-il sans broncher dans la carriole, le menant vers le lieu des royales festivités
[Sur le parvis du Louvre]
Cest quil y avait du monde que ça bouchonnait! Il se doutait que pareil événement attirerait nombre de nobles, mais autant? Il voyait des têtes couronnées dans tous les coins, des « gens du monde » auxquels il nétait pas vraiment habitué, encore moins en une nuée aussi imposante. Soupir las, il fallait bien supporter quelques désagréments, même à contrecoeur. Il chercha du regard une personne dans cette foule quil connaissait, pour ainsi se sentir moins seul parmi cette multitude de titrés. Il se demandait dailleurs sil naurait pas mieux valu pour lui se rendre le plus rapidement à lintérieur. Les claquements de sa canne sur les pavés se faisaient entendre, pouvant lidentifier à toute personne layant rencontré récemment. Mais pour lheure, le Perplexe traçait son chemin tant bien que mal en ligne droite vers lentrée la plus proche du palais. Mais sur sa route, des têtes connues se révélèrent enfin! Il se rapprocha, aussi discrètement que possible:
Bien le bonjour, Akane, Edeline. Vous êtes ravissantes!
Et bien, ma petite, tu as bien grandi depuis la dernière fois que je tai vue Tu ne devrais pas pousser aussi vite, il va manquer beaucoup de chose à ton enfance!
Petit sourire, un peu triste sur la visage du Perplexe. Il aurait voulu pouvoir soccuper plus activement dans léducation de sa fille, mais le temps ne laidait guère dans ce projet. Il ne lavait guère vue depuis quil lavait ramenée dans le domaine de Cany, entre les mains dune nourrice qui naurait sûrement pas la main assez ferme pour pouvoir cadrer la jeune demoiselle. Mais pour lheure, place aux réjouissance, même si pour lui, ce nétait point la première fois quil se rendait au Louvre, ni quil se retrouvait en présence de Sa Majesté
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En retard Il était tellement absorbé par les tâches quil devait accomplir quil en avait perdu la notion du temps, plongé dans les tours et les détours qui prenait son esprit. Cela faisait déjà quelques temps quil séjournait à la Tour Saint Michel, propriété de lOrdre de la Licorne au sein de la Capitale. Il fallait ladmettre, il était bien pratique de posséder un pied-à-terre à Paris, sachant quil devait faire nombre dallers-retours entre les institutions du Louvre, la Hérauderie et Ryes en Normandie. Malheureusement, il navait guère eu le temps de se trouver un propre appartement en la ville des lumières, beaucoup trop de tâches le détournait de cet objectif, et en ce moment, il ne valait mieux pas dépenser à tout venant, la rumeur de la guerre enflait en tous les coins de Royaume. Cétait dailleurs la raison pour laquelle il était en retard, prenant connaissance avec des rapports arrivant de toute part A dire vrai, il ne savait pas vraiment quoi faire, trop de fronts différents, plusieurs conflits à gérer en même temps, en des lieux bien trop distants les uns des autres. Non, tout cela ne démarrait pas sous les meilleurs hospices
Une cloche se mit à retentir, le tirant de ses réflexions. Il avait failli oublier Il fallait quil se rende au Louvre, raison pour laquelle il était resté du côté de la porte des Enfers afin de ne point avoir à égayer le Roy dune douce odeur de cheval en sueur et de la poussière de la route. Il sétait déjà préparé, lentement, comme si le cur ny était pas. Cest que, les réjouissances et les mondanités, ce nétait pas vraiment pour lui, même sil se devait dy participer, en raison de son rang. Mais ce nétait pas une raison suffisante pour les apprécier Surtout lorsque le feu et le sang risquaient de se répandre rapidement au travers des campagnes du Royaume Mais parole donnée se devait dêtre respectée, toujours. Il enfila son mantel dazur profond comme locéan sur son costume dapparat, achevant ainsi sa tenue pour le bal de Sa Majesté: cotte dun blanc étincelant, surcot dazur aussi sombre que la nuit, chausses et braies de sable, souliers de cuir de bonne facture, sacrifiant ses bonnes vieilles bottes de cavalier au profit de chaussures plus adaptées à pareil événement. Le tout dans des tissus raffinés et de bonne facture, bien loin de ce quil avait lhabitude de porter. Pour une fois, il ne privilégiait pas lutile à lagréable, après tout, un événement royal était en préparation. Quoi que lidée de se faire présenter au Roy en haillon pouvait avoir son petit effet Et pour couronner le tout, il portait les attributs de ses charges, seules décorations quil arborait: pomme dor de Normandie, Licorne dargent de son Ordre, et Lys de Saphir, le tout épinglé sur son surcot, il commençait à avoir mal au cou à force de tout porter autour du cou Lépée quil avait reçu à son intronisation au sein de lOrdre était ceinte sur son flanc senestre, marquée elle aussi de lanimal mythique. Il ne savait pas, finalement, si les armes allaient être acceptées en la présence du Roy, mais, après tout, cela faisait partie de ses attributs Sans compter quil avait eu du mal à ne pas la perdre au cour de ses nombreuses campagnes militaires Seuls ses caducées restaient dans son coffre, attendant sagement son retour, alors que sa canne avait toujours sa place dans la main senestre du Perplexe, cadeau quil avait reçu pour son mariage Il se rappela de la gêne, de la colère même qui était alors montée en lui, mais finalement, cela sétait montré très utile lorsque le temps fut venu. Ah, la vieillesse arrivait bien trop vite
Le voilà fin prêt à se rendre au palais du Louvre, et, mesure exceptionnelle encore, il avait fait apprêté un carrosse. Oui, arrivé avec les chausses trempées dune eau des plus douteuses, et les souliers souillés des immondices jonchant les rues de Paris, très peu pour lui Et dans cet accoutrement, il nétait pas aisé de chevaucher sereinement sa monture. Aussi monta-t-il sans broncher dans la carriole, le menant vers le lieu des royales festivités
[Sur le parvis du Louvre]
Cest quil y avait du monde que ça bouchonnait! Il se doutait que pareil événement attirerait nombre de nobles, mais autant? Il voyait des têtes couronnées dans tous les coins, des « gens du monde » auxquels il nétait pas vraiment habitué, encore moins en une nuée aussi imposante. Soupir las, il fallait bien supporter quelques désagréments, même à contrecoeur. Il chercha du regard une personne dans cette foule quil connaissait, pour ainsi se sentir moins seul parmi cette multitude de titrés. Il se demandait dailleurs sil naurait pas mieux valu pour lui se rendre le plus rapidement à lintérieur. Les claquements de sa canne sur les pavés se faisaient entendre, pouvant lidentifier à toute personne layant rencontré récemment. Mais pour lheure, le Perplexe traçait son chemin tant bien que mal en ligne droite vers lentrée la plus proche du palais. Mais sur sa route, des têtes connues se révélèrent enfin! Il se rapprocha, aussi discrètement que possible:
Bien le bonjour, Akane, Edeline. Vous êtes ravissantes!
Et bien, ma petite, tu as bien grandi depuis la dernière fois que je tai vue Tu ne devrais pas pousser aussi vite, il va manquer beaucoup de chose à ton enfance!
Petit sourire, un peu triste sur la visage du Perplexe. Il aurait voulu pouvoir soccuper plus activement dans léducation de sa fille, mais le temps ne laidait guère dans ce projet. Il ne lavait guère vue depuis quil lavait ramenée dans le domaine de Cany, entre les mains dune nourrice qui naurait sûrement pas la main assez ferme pour pouvoir cadrer la jeune demoiselle. Mais pour lheure, place aux réjouissance, même si pour lui, ce nétait point la première fois quil se rendait au Louvre, ni quil se retrouvait en présence de Sa Majesté
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