Adrienne
La flamande se fendit d'un grand éclat de rire aux confidences de sa consoeur Melior. Outre leur passion commune à écumer les bibliothèques voilà qu'elles se découvraient une même aversion pour les mariages organisés. Rien de tel qu'un mariage consenti librement Regard furtif autour d'elle suivi d'une moue désappointée -
ou rester libre comme le vent.
Un gigot d'agneau, dites-vous ? Ma foi, si d'aventure j'en croise un ce soir, je ne manquerai pas de lui vanter vos charmes !
La salle destinée à accueillir les hôtes du Roy fourmillait de personnalités plus prestigieuses les unes que les autres. A peine un escarpin posé dans le Salon des Nymphes, la veuve de Hoegaarden se retrouva happée dans cette marée humaine, bousculée et ballotée au gré des ressacs, dans un vacarme assourdissant de voix féminines suraïgues et un mélange écoeurant de fragrances. Elle jeta un regard de détresse vers les larges baies vitrées, à la recherche d'une bouffée d'air ou d'une zone franche où nul opportun ne viendrait lui pétiner les pieds mais déjà le raz de marée Melior l'emportait vers une autre rive.
Quelques appolons jetés en pâture aux donzelles médusées eurent tôt fait de détendre l'atmosphère, un tantinet trop guindée. Même pas le temps de se rincer l'oeil qu'elle se retrouva entourée de Dames de la haute. Présentations de rigueur à la Duchesse Fitzounette, personnage haut en couleur angevin réputées pour ses frasques. Inclinaison de la tête, sourire franc et ton mutin :
Tout le plaisir est pour moi, j'ai souvent entendu parler de vous, qu'il s'agisse de la révision de votre dernier procès en cour d'appel, de votre enlèvement, ou de votre récent mariage. Ma foi, vous ne semblez jamais vous morfondre d'ennui !
Elle resta bouche bée face à l'échange glacial qui s'ensuivit avec la damoiselle bretonne et se mordit la lèvre pour retenir un sourire tandis que Melior, en bonne médiatrice, tentait d'apaiser les esprits. La petite Reyne semblait à la hauteur de sa réputation sulfureuse. Puis la vision d'un visage bien connu l'extirpa de cette cacophonie, la cadette du Duc de Gap, Estalabou de Vaucanson. Diantre que le temps filait et comme elle avait grandi, tout le portrait et la grâce de sa mère ... Elle la regarda, pensive :
Cyanne Loelia de Vaucanson, vous ici. Damoiselle, nul doute que votre élégance attirera bien des convoitises ce soir.
La chef de Cabinet Royal aurait voulu discourir plus longuement avec cette jeune héritière mais déjà celle-ci, discrète apparition sybilline, s'éloignait, laissant place à une autre jeune fille se présentant sous le nom d'Aleanore ...
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Un gigot d'agneau, dites-vous ? Ma foi, si d'aventure j'en croise un ce soir, je ne manquerai pas de lui vanter vos charmes !
La salle destinée à accueillir les hôtes du Roy fourmillait de personnalités plus prestigieuses les unes que les autres. A peine un escarpin posé dans le Salon des Nymphes, la veuve de Hoegaarden se retrouva happée dans cette marée humaine, bousculée et ballotée au gré des ressacs, dans un vacarme assourdissant de voix féminines suraïgues et un mélange écoeurant de fragrances. Elle jeta un regard de détresse vers les larges baies vitrées, à la recherche d'une bouffée d'air ou d'une zone franche où nul opportun ne viendrait lui pétiner les pieds mais déjà le raz de marée Melior l'emportait vers une autre rive.
Quelques appolons jetés en pâture aux donzelles médusées eurent tôt fait de détendre l'atmosphère, un tantinet trop guindée. Même pas le temps de se rincer l'oeil qu'elle se retrouva entourée de Dames de la haute. Présentations de rigueur à la Duchesse Fitzounette, personnage haut en couleur angevin réputées pour ses frasques. Inclinaison de la tête, sourire franc et ton mutin :
Tout le plaisir est pour moi, j'ai souvent entendu parler de vous, qu'il s'agisse de la révision de votre dernier procès en cour d'appel, de votre enlèvement, ou de votre récent mariage. Ma foi, vous ne semblez jamais vous morfondre d'ennui !
Elle resta bouche bée face à l'échange glacial qui s'ensuivit avec la damoiselle bretonne et se mordit la lèvre pour retenir un sourire tandis que Melior, en bonne médiatrice, tentait d'apaiser les esprits. La petite Reyne semblait à la hauteur de sa réputation sulfureuse. Puis la vision d'un visage bien connu l'extirpa de cette cacophonie, la cadette du Duc de Gap, Estalabou de Vaucanson. Diantre que le temps filait et comme elle avait grandi, tout le portrait et la grâce de sa mère ... Elle la regarda, pensive :
Cyanne Loelia de Vaucanson, vous ici. Damoiselle, nul doute que votre élégance attirera bien des convoitises ce soir.
La chef de Cabinet Royal aurait voulu discourir plus longuement avec cette jeune héritière mais déjà celle-ci, discrète apparition sybilline, s'éloignait, laissant place à une autre jeune fille se présentant sous le nom d'Aleanore ...
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