Sainte Nitouche face aux Bogomiles LEglise Aristotélicienne est née du sacrifice de Christos. Mais dautres croyants, de saints martyrs, donnèrent leur vie pour la foi révélée par Aristote et Christos. Lun deux fut sainte Nitouche, victime de la barbarie du sinistre Abaddon, justement surnommé le fléau.
Alors que la foi Aristotélicienne essaimait à travers le monde, une secte nommée Bogomiles faisaient rage à travers tous les Balkans. Ils brutalisaient les vrais croyants et brûlaient leurs églises. A leur tête se trouvait Abaddon, le fléau, gourou dont la folie fut rarement depuis égalée.
Christos fut le deuxième et dernier humain à avoir transmis à ses contemporains la parole de Dieu. Sa force de foi était telle qu'elle rejaillissait tant sur le corps que sur l'esprit de ses contemporains. Les infirmes s'étaient levés pour venir l'écouter et les malades se sont retrouvés guéris en écoutant son prêche.
Mais les Bogomiles prêchaient partout où ils allaient que Christos, quils appelaient par son prénom de Jeshua et qualifiaient de Christ, était en fait l'incarnation de Dieu dans une simple enveloppe charnelle, un corps humain. Selon eux, cétait donc Dieu lui-même qui était descendu sur le monde pour prêcher Sa parole et qui était mort sacrifié sur lautel du péché humain.
Abaddon et ses disciples croyaient fermement que Christos avait parcouru Jérusalem en relevant les morts et en marchant sur les eaux. Comme, selon eux, Christos était Dieu Lui-même, il leur semblait inutile qu'il y ait eu une première révélation et niaient l'état de prophète à Aristote.
Nitouche, jeune fille vertueuse, était cultivatrice de maïs et maire du charmant village de Sarajevo. Elle vivait encore dans la ferme familiale et était fiancée à Igor de Zagreb, petit marchand croate qui laimait tendrement. Lorsque Abaddon et ses sectateurs firent étape dans la ferme des parents de la sainte, ils sefforcèrent de tous les convertir. Mais Nitouche, ses parents et son fiancé Igor étaient de vrais croyants. Fidèles à lEglise Aristotélicienne, ils refusèrent toute compromission avec ces hérétiques.
Sainte Nitouche leur demanda: Pourquoi Dieu se serait-il limité et déplacé dans un corps humain, alors quIl est la Toute-Puissance, infini et éternel ?
Elle demanda de plus: Pourquoi Dieu aurait-Il Lui-même transmis Son message alors quIl lavait auparavant confié à un humain, en la personne du prophète Aristote ?
Enfin, elle demanda: Si Dieu sétait incarné, pourquoi se serait-Il laissé martyriser et tuer, alors quIl est immortel et Tout-Puissant ?.
A ces questions, les hérétiques, tels les animaux de la Création, ne surent répondre. Ils bouillaient de rage devant une foi si pure. Alors, vraisemblablement encouragés par la Créature Sans Nom, les Bogomiles se ruèrent sur elle, sa famille et son fiancé. Ils leur firent subir les pires atrocités, laissant libre cours aux péchés dont ils étaient gorgés.
Sainte Nitouche mourut ainsi en martyr, subissant tous les sévices imaginables par de tels démons. Ils déchaînèrent sur elle des trésors de barbarie. Leur violence dépassa ce quaucun humain ne pourrait supporter. Les cris de souffrance des parents et du fiancé firent écho aux hurlements bestiaux des Bogomiles.
Mais sainte Nitouche ne dit rien. En son for intérieur, elle priait Dieu de bien vouloir pardonner leur corruption. Ils ne savaient pas ce quils faisaient, car ils avaient été corrompus par le péché, par lentremise de la Créature Sans Nom. Une seule larme coula sur son visage, lorsque les monstres hérétiques sapprêtaient à faire subir les derniers sévices sur son corps agonisant.
Mais Dieu ne permit pas quune telle foi en Lui soit ainsi bafouée. La lune apparut dans le ciel et vint cacher la lumière du soleil. Alors que sainte Nitouche mourait, une obscurité démoniaque vint enlever les hérétiques du monde pour les emmener dans les limbes, dans un concert de hurlements de terreur. Seul le corps sans vie de la sainte restait illuminé de la lumière des justes, la douce chaleur du soleil.