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[RP] Mais c'est Vilain !

Nessty
[Zut ! Elle est de retour et encore plus Vilaine qu'avant !]


Nessty était de retour pour quelques jours chez les poux du Poitou et se dirigeait vers Niort et ses fiers pécores. Elle faisait maintenant partie de ceux qui se battaient pour voyager et ne pas y rester, de ceux qui soulèveraient ciel et terre pour réduire les bonimenteurs en poussières. Mais aujourd'hui, elle revenait chez elle, enfin... en un lieu qui lui servait d'échoppe à ses heures perdues. Elle ne savait pas encore si elle devait annoncer son passage comme pacifiste puisque tel il l'était. Bah, elle verrait bien si les poitevins étaient plus malins que les périgourdins ou non.

Poings fermés, les dents serrées et les noisettes enflammées, la gueuse impétueuse avait toujours le sarcasme acerbe pour le moindre marasme en gerbe. Que les bouseux de la verve, les amoureux de la verveine et les nourseux de la bedaine craignent leur déveine devant cette grande Vilaine. Que ses amis se réjouissent jusqu'à ce que chopines les réunissent.

Installant son campement aux abords de chaque ville traversée, elle adressait quelques mots aux siens et à ceux qui trainaient dans le coin.

J'suis bien des choses dans votre imagination.

J'suis une gueuse ou une vilaine.
J'suis le début ou la fin.
C'est à vous de deviner...

Qu'on m'traite de belle ou de chienne,
pour moi ça ne change rien.
C'est vous qui jacassez...

J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !

Mes amis, j'vous dis ceci :
Pour bien comprendre la valeur de la vie,
Il faut goûter à la mort aussi.
Mais j'suis pas là pour vous effrayer,
J'fais juste mon travail qui est de se révolter,
Avec votre aide, contre les hautes sphères
Et on va faire de très bonnes affaires.

Mes ennemis, j'vous dis enfin :
Pour bien comprendre les valeurs des Vilains,
Il faut avoir été un gueux sur les chemins.
Mais j'suis pas là pour vous aimer,
J'fais juste mon travail qui est d'vous secouer.
J'sais que j'suis pas la seule vraie justice
Mais j'm'en prendrai à vos nerfs jusqu'au supplice.

J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !
J'vous ronge déjà l'âme, j'vous rongerai les os
Tôt ou tard car j'vous colle dorénavant à la peau.

J'suis bien des choses dans votre imagination.
Mais avant tout, j'suis une grande Vilaine pleine de passion.


Et maintenant trinquons !



RP ouvert à tout ceux qui ont envie de s'en prendre plein la gueule ou simplement de se fendre la gueule. Ah...j'précise que les informations telles que les pensées, les courriers qui ne vous sont pas destinés, bref tout ce qui n'est pas paroles en présence d'un personnage n'est pas exploitable... Puis si vous vous vexez, vous n'avez pas compris que ce n'est qu'un jeu !

_________________
Nessty
[Recrutement des Vilains parmi les poitevins]


La Vilaine gueuse commençait déjà à tourner en rond dans un Niort endormi et désert. Elle avait compris pourquoi tout le monde était parti en voyage pour chercher l'amusement ailleurs...

Allez, on ne va pas perdre de temps et en plus j'suis sur place pour offrir une chopine à ceux qui viendront.

Nessty placarda de quoi recruter quelques Vilains de plus, de braves gens qui comme elle en avait assez de voir les abus de certains dans ce Royaume.

Nessty a écrit:
Chère amie, cher ami,


Les Vilains sont un regroupement d'indépendants qui battent contre l'injustice, là où le malin règne au détriment des lois fondamentales d'Aristote et de Thémis, là où le glaive et la balance sont vérolés par mensonges et iniquité, là votre vie et votre honneur sont mis en péril.

A l'heure des bilans, je peux vous affirmer que la révolte menée récemment par les Vilains a sérieusement ébranlé le Périgord Angoumois.
- Le conseil comtal, où l'on ne faisait que s'écouter gémir les uns les autres ou préserver pouvoir personnel à coups de basses insultes ou d'intrigues frauduleuses, a été déstabilisé.
- Deux armées faucheuses ont été détruites.
- Les jugements abusifs et manquant d'impartialités ont été remontés en cour d'appel et un juge est en cours de destitution.

Nos paroles de Vilains ont secoué ce peuple qui avait besoin d'être éclairé sur les agissements de leurs dirigeants. Halles et gargote revivent !


Je vous informe que les Vilains ont ouvert leur recrutement en leur taverne et vous demande d'inviter toute bonne âme à venir nous rejoindre afin que d'innocents voyageurs cessent de mourir sous la lame des armées faucheuses, afin que d'ignobles autocrates cessent leurs abus.

Mais avant tout, je vous remercie pour votre dévouement à notre révolte et je compte sur vous pour que les mots de notre Môme soient affichés à la vue de tous.

Et retenez qu'à ceux qui ont été dépouillés, une ressource reste : les armes !

Spoliatis arma supersunt !


Fait à Angoulême en ce 7ème jour de janvier 1457.

Amicalement,






Roxxon a écrit:
Oyez, oyez,

A vous, le peuple qui avez du subir les conséquences d'une révolte de plusieurs clans engagés dans une bataille contre la dernière loi martiale en vigueur ayant injustement engendré nombre de morts pourtant innocents. J'écris ici au nom des Vilains Révoltés, sans embage, pour vous informer et vous donner le droit de vous exprimer, en rejoignant peut-être cette cause qui nous mobilise tant.
Certains esprits gonflés de fierté qui commandent votre contrée ont une tendance vicieuse à l'amplification de leurs droits.
Notez bien que le vice qui gâte l'un se révèle contagieux pour l'autre. C'est là malheureusement un des symptômes significatifs du passage au pouvoir d'âmes pécheresses. Or, comme les actes de chacun ont rapports à leurs discours et que discours il n'y a point de leur part pour répondre à nos requêtes, je vous laisses imaginer comment la morale ici, s'altère.

Mais, l'ordre peut renaître, et ce, grâce au mouvement, car, dans un certain état de conscience, si l'on ne marche pas, on est emporté. Parce que l'esprit qui s'est fait un système de dédaigner les choses d'usage qu'il voit chaque jour se produire sans sourciller, peut tout à coup réaliser que sa voix compte dans un royaume où tout est possible lorsque la tâche porte la marque du mérite.

Le choix de votre pensée est et restera à jamais libre, la notre s'est transformée avec éloquence en rebellion pour un retour à la sagesse et à la modération.

Rejoignez-nous!

Contacter les Vilains, Nessty et moi-même.

Roxxon, instigatrice du mouvement.
Grande Môme des Vilains Révoltés.
Droite et honnête.





Dommage que Nina ne soit pas dans le coin... J'irai bien lui refaire la leçon à celle là...

Elle recula d'un pas et ferma un oeil pour vérifier que tout cela soit bien droit puis se mit se gratter le chignon. Retour en Poitou, retour de ces maudits poux dont elle avait réussi à se défaire pendant près de 2 mois.

Faudrait p'têtre que je précise qu'on intente pas d'action ici... enfin tant qu'ils se tiennent à carreaux... Bah, ils le verront bien. Au pire, j'passerai 45 jours ici à me faire les griffes avec ce nouveau conseil qu'on voit pas plus que le précédent...

Se retournant, elle chercha son fidèle compagnon de route, un gros rouquin, ancien bourreau de métier, plein de charme et avec un certain penchant pour les dames et la vinasse.

Kraaaaaaaaaaaaaaaaaam ? Kraaaaaaaaaaaaaaaaaam !!!!
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Neferoure
Elle se dirigeat vers la voix d'la brunette, faut dire qu'elle avait la voix qui portait bien.

Elle se boucha les oreilles et s'mit à crier elle aussi.


Yep ma belle ! Arrêtes de gueuler comme ça ! ... Elle r'garda Ness avec un grand sourire ... Bon l'affreux l'est plus en état ... Alors même en lui hurlant dans les oreilles t'entendra pas !

Faut dire que vu la quantité d'bière qu'il s'était enfilé il en avait pour un moment avant d'povoir ouvrir un oeil, qu'il soit glauque ou lubric .... Pis ça lui évitera d'lorgner dans son décolleté et d's'prendre une baffe ... Il avait les mains agile l'affreux mais elle les avait lestes
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Nessty
La gueuse impétueuse vit une bondasse se mettre à brailler plus fort qu'elle et devina instantanément de qui il pouvait s'agir.

Raaaaaaaa Néfé ! M'dis pas que tu t'es de nouveau chamailler avec mon pouilleux préféré ?

Nessty secoua le chignon en riant. Entre sa voisine adorée et ce gros lard de Kram, le courant ne passait décidément pas. Bien qu'elle soupçonnait grandement le rouquin d'avoir un ptit faible pour le ptit conet de la belle...

J'fais quoi moi sans lui ? C'est le plus fidèle de mes Vilains, le premier que j'ai recruté avec la Môme. Jamais trouvé plus grande gueule que lui...

Nessty sourit intérieurement en se disant qu'il y avait bien Néfé mais... Elle ne voulait pas mêler sa blonde à une quelconque révolte politique. La grande Vilaine ne mélangeait pas amitié et affaires, donc pas de Néfé dans sa troupe. Dommage d'ailleurs mais bon...
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Xael
Tiens, on se retrouve, Nessty! J'ignorais que vous empruntiez à peu près le même itinéraire que moi. Je vous soutiens dans votre cause, et peut-être qu'un jour je vous rejoindrai quand j'aurai le temps. Je hais les armées faucheuses.

Ce qui m'agace également, ce sont les frontières fermées. Mais je sais que cela n'est point votre cause.
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Nessty
La Gueuse impétueuse se retourna et arbora un magnifique sourire en reconnaissant là en le fringand gaillard qui l'interpelait le sieur Xael.

Sieur Xael ! Heureuse de vous voir en Poitou ! J'ai hate de partager avec vous cette chopine que je vous ai promise.

A l'évocation des frontières fermées, elle baissa le regard avec une pointe de culpabilité.

Ce n'est point à vous que je vais apprendre que de se promener en armes attise la paranoïa de certains.

Pour le Périgord, ils n'ont pas aimé notre notion de "tourisme de convalescence" et la loi martiale fut un peu longue à être levée. Ils ont épuisé en 1 mois de mandat pas moins de 4 procureurs et 2 ou 3 prévôts là bas... Le Limousin a eu la touchante attention de fermer ses frontières de peur que certaines "touristes" ne viennent attraper la peste chez eux.

J'ai conscience que votre voyage en a été plus long qu'envisagé. Mais je suis avant tout ravie de vous voir sain et sauf sur ces terres !


Nessty vit arriver le Kram qui avait enfin cuvé et qui lui ramenait les dernières nouvelles.

Ah ben te vlà toi !
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--Kramdukon



[Psaume pour grenouiller en Armagnac]


L'Kram s'pointait en grinçant des dents. blurps L'avait l'impression d'avoir la carafe d'fêlée, toute enflée aussi par la vinasse du Poitou. L'râlait surtout car les femelles du coin s'montraient pas et dès qu'il voulait l'ver l'jupon c'est une bigote qu'il trouvait dedans. blurps Restait bien la blonde mais l'avait pas l'droit d'lui foutre la patte d'ssus sinon c'était la tortignole d'assurée, d'la blonde et d'la grande en même temps.

D'mauvais poil le bestiaux. blurps

Il regarda d'un oeil méfiant l'bonhomme trop bien habillé qui taillait la bavette avec la Vilaine. S'mit à fouiller dans sa crinière hirsute en grognant à la gueuse.

Tout est en place chez les dards maniaques et les comme des dingues. blurps

L'allait pas attendre qu'la gueuse finisse d'faire les yeux doux à un autre. blurps Un rot bien placé, d'quoi énerver sa Ness... L'aimait bien faire ça. blurps. Surtout quand la donzelle était trop loin d'lui pour lui balancer aut' chose que ses jolis yeux tous brillants.

S'mit à ricaner en s'frottant la panse encore traumatisée par l'trop plein d'bibine. blurps

Les pourparlers entre la folle... norf... l'ancienne comtesse béarnaise Ameliane et la bordelière de l'arma gniak... norf... la comtesse Clemence.cheroy n'ont encore rien donné. L'armée locale de l'andouille... norf... de Strakastre a désobéi hier et a lâchement attaqué l'armée des grenouilles d'Ameliane. Les Vilains du Sud sont d'jà dans l'bénitier pour assister à la messe.

L'gros rouquin montra à Nessty l'un d'ses papelards.

J'vais l'coller à la Taverne pour que les autres Vilains en profitent aussi.

Citation:
Vilains et peuple d'Armagnac et de Comminges,

J'en appelle à tous les Vilains présents en Armagnac et Comminges à se joindre en procession, flambeaux à ma main, à la supplique de cette ancienne comtesse béarnaise en quête de consécration.

J'en appelle à tous les habitants d'Armagnac et Comminges à abandonner leurs armes et à mettre genoux à terre pour prier conjointement jusqu'à la rédemption des âmes perdues.

J'en appelle à Aristote lui même afin qu'il permette de faire voler en éclats toutes les idées préconçues répandues de façon éhontée et afin qu'il éclaire la population sur l'inaptitude de certaines têtes soi-disant pensantes et de certains guides en sa propre maison.


Que pour les catéchumènes de tout ordre soient entamés chants liturgiques retentissants dans l'ensemble du royaume afin de célébrer l'élévation de leur âme vers la sagesse.
Que pour les opprimés soient rédigées litanies commémoratives de leur calvaire enduré afin que l'on puisse honorer à jamais leurs noms de martyrs.
Que pour les repentis soient organisées lectures des textes saints lors de célébrations solennelles afin qu'ils gardent en leur coeur le souvenir du pardon suprême.
Que pour les pénitents ayant commis péchés d'injustice, d'abus et d'égoïsme soient organisés confesses afin qu'ils prennent conscience de la souffrance et de l'infamie qu'ils ont perpétués jusqu'à l'encensement de leurs proches.
Que pour les réticents et les hérétiques soient prononcés derniers sacrements afin qu'ils se retirent en paix, laissant les choses saintes pour les saints.

Qu'enfin pour tout le comté soient remplies calices de spiritueux afin de mener preux et pieux jusqu'à l'oraison de l'ivresse aux sons d'innombrables canons entrechoqués !


Malgré la présence de certains volatiles de mauvais augure que j'ai pu rencontrer lors de notre révolte en Périgord, moi, Grande Vilaine, j'apporte tout mon soutien à ces marauds et noblions afin qu'ils organisent le plus grand cantique et la plus grande communion universelle jamais pratiquée en Armagnac et Comminges.

Lyr, membre du commandement des Vilains depuis la première heure, est le bras et la pensée de notre organisation en votre comté. Elle a tout pouvoir afin de mener au nom des Vilains toutes bénédictions ou flagellations qu'elle jugera nécessaire.

"Vilains" doctrina repleat nos gratia divina

Fait à Niort, le 26ème jour de janvier 1457
pour être publié le jour de l'arrivée de l'armée "Mort aux Boulets" en Armagnac et Comminges.




L'Kram tourna les talons en maugréant au gus : Fais gaffe, l'est Vilaine celle là !

blurps


Nessty
[En route pour Thouars ou l'encensoir des couards]


Que dire de la ville de Thouars ? Une race d'ursinés rosés trainant boulet à leurs pieds et vivant en liberté dans une ville de courants d'air juvéniles ? Des pouilleux et des moins pouilleux n'ayant aucun sens de la bienséance et infligeant à tout va un accent horripilant postillonné sans honte ? Un lecteur de missel prêchant sermons de vent avec son recueil de saintes paroles tenu à l'envers ? Une halle prometteuse dans sa pléthore d'imagination mais subitement figée par les départs ? Mais lors de son premier passage, où étaient donc toutes ces bonnes âmes dont on lui avait fait part dans une missive, où étaient donc ces esprits sereins et charmants auxquels Néfé s'était référer fut un temps, où était cette vie à laquelle dame Extraelle faisait allusion ?

Une seconde chance, elle l'avait quelque peu promis. De diablesse à bougresse, Nessty devait bien ça à la mairesse.

Thouars, enfin ce qu'il en restait il y a 2 mois, ressemblait fort aux souvenirs que Nessty conservait de La Rochelle en période estivale. Elle n'en aurait sans doute gardé aucun intérêt si elle n'y avait rencontré certaines personnes détonnant dans cet antre de la zoologie. Il était temps pour la gueuse impétueuse d'y retourner pour se faire un second avis, histoire aussi de ne pas voir ses semelles s'embourber et de laisser sa verve refleurir au contact de son ami Mac et de son Extra belle. Elle aura peut être l'occasion de saouler le prévôt d'une autre manière pour enfin arriver à ses fins. Qui sait...

Non à court d'idées et de ressources, plus que reposée par ces quelques jours d'inertie à Niort, la belle prépara affaires et affaires.

Ptêtre qu'elle pousserait jusqu'en Anjou pour saluer son Caoannard préféré, le fourbe et bordélique Gmat qu'on lui signalait toujours posté aux portes du Poitou. Pas sur qu'il soit ravi de revoir la seule qui avait osé lui tenir tête dans le moindre de ses délires périgourdins. La Vilaine gueuse avait la rancune tenace et comptait bien se gausser de celui qui n'arrivait pas à remplir une armée avec autre chose que des fausses promesses ou les écus de sa maraude en titre. C'est bien lui qui avait refusé de l'écouter ce soir de décembre alors que la grande Vilaine refusait de soutenir avec l'intégralité de ses troupes son armée faucheuse. C'est bien lui qui avait poussé à la traitrise une Vilaine en abusant de la naïveté d'une gueuse inexpérimentée. C'est bien lui qui avait mis au fossé Theodebert, cet homme respectable de Saintes. C'est bien lui qui avait poussé au suicide l'Bire et ses partisans alors alliés par l'idéologie aux Vilains.

Rancune tenace et haine de Vilaine mais avant tout découverte ludique de Thouars, ville de couards. Elle trouverait surement parmi les plus exacerbés de bonnes recrues... A défaut, elle reviendrait avec la peau de quelques ursinés, ça la changerait des peaux de rats.
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Mac_hyavel
Mac Hyavel se remettait de ses émotions dues à la mine, sa tête résonnait comme un caisson. Etait il saoul ? Le vin but la soirée dernière était il de mauvaise qualité ? De toute manière il alla vers la rivière, y mis sa tête sous l’eau. Quelques secondes après, le froid liquide faisait son office et transperça son visage, le sortant ainsi de sa torpeur maladive instantanément. Idées remises en place, il s’aperçut que si son état d’alors était tel quel, c’était que l’ennui s’était immiscé en lui, certes il aimait Extraelle, il ne pouvait s’en passer, et c’était d’ailleurs la principale raison de cet ennui : il ne pouvait pas s’en passer. Et, comme à chaque fois qu’il s’ennuyait, il s’était mis à rêver sur tout et n’importe quoi, jusqu’à ce que, justement, son cerveau lui ait crié grâce.

Les dernières pensées en date allaient en direction de Niort et de Nessty, aux dernières nouvelles elle repartait en Poitou, et elle devait être dans la ville où ils s’étaient connus, une vague bouffée nostalgique remonta en lui. Il posa ses bottes sur la neige, mettant le talon le premier en contact puis abaissant son pied de manière à ce que ces orteils en fassent de même, puis leva la jambe afin de se remettre en route direction la chaumière. A chacun de ses pas, le peuple de la neige, composé de milliers de petits lutins blancs, hurlait de douleur, émettant ainsi un léger crissement, qui, au lieu de trouver l’effet escompté, à savoir faire prendre de pitié ce tortionnaire, provoquait son exact opposé. Donc ce sadique, qui se délectait du cri de souffrance de pauvres petits flocons qui n’avaient rien fait, se dirigeait vers la chaumière, qu’il avait précédemment quitté pour se réveiller et se rafraîchir les idées, et ce dans le but d’écrire une missive à une amie qui, si ça se trouve, n’avait aucune envie de lire son écriture.

Une fois dans l’habitat confortable, il se dirigea vers le bureau, lieu où était entreposé plumes, papiers et encres, vaguement rangés habituellement. Il se posa sur la chaise, prit une feuille de papier, chercha distraitement une plume, faisant un geste vague de la main et la referma dans le vide. Surpris de ne point trouver d’objet à ramasser, il regarda dans la direction où devait se trouver les rémiges pour constater que le pot sensé les stocker se trouvait désespérément vide. Il fronça les sourcils, se demandant la raison de ce prodige, puis, se faisant une raison, partit en soupirant, dans le but de renouveler la réserve indispensable à l’écriture.
Fort heureusement se trouvait à Thouars, un élevage d’oie, créé dans le but justement de ne pas laisser les écrivains dans le désarroi, et ainsi de leur fournir un repas, en échange de quelques écus, et qu’ils viennent chercher et tuer eux même leur volatile. Formatant des plans, aussi tordus que probablement inefficaces, dans sa tête dans le but de capturer un anatidé, il ouvrit la porte de ce qu’on pourrait considérer comme une sorte de poulailler, et à peine entré dans le lieu, un chaos de jacassement et de battements d’ailes mirent ses tympans à saturation. Tout en pestant contre sa discrétion qui valait bien celle d’un pachyderme invité à un dîner mondain, il s’empressa de refermer la porte, et d’un geste désespéré, de capturer un eider et de lui tordre le cou. Puis une fois son office faites, il sortit de l’enclos et déposa d’un geste las les quelques pièces de monnaies valant le volatile dans le réceptacle servant à les entreposer : il avait ce qu’il avait voulu, et ce jars, une fois déplumé passerait à la casserole (ou plutôt à la marmite), qu’il le voulait ou non.

Péripéties effectuées, il essaya de se remémorer les quelques idées d’écritures qu’il avait eu tout en repartant derechef vers son habitat thouarsais préféré. Une fois réinstallé, et ayant pris les précieuses plumes, les ayant déposées dans leur pot, qui n’aurait jamais dû être vide par ailleurs, choisit la plus belle et, prenant à présent le petit alcarazas, usité comme récipient à encre, l’y trempa, la releva, et constata que le liquide noir était absent de la pointe de l’objet.

Mais on bouffe les plumes et boit l’encre dans cette baraque ou quoi ? Eructa t’il. Soufflement trahissant son désespoir de ne point encore faire les déliés recherchés, il se mit en quête de création de sa noirâtre substance favorite, embarquant de ce pas, par un geste autant inconscient que mystérieux, cette plume pour laquelle il s’était tant dépensé, et la posa sur le rebord de la cheminée, tandis qu’il essayait de récupérer le charbon, se souvenant que De Mesdeuzes s’y était pris de cette manière afin de lui remplir son encrier. Sans trop croire au prodige dans un premier temps, il l’écrasa et le mélangea à de l’eau, jusqu’à ce qu’il obtienne la consistance désirée. Satisfait, en état euphorique, se voyant au bout de ses peines, il l’apporta en courant à l’endroit approprié, mais oubliant ce faisant la penne. Aussi son visage se décomposa quand il s’aperçut qu’elle ne se trouvait pas sur la table de la pièce qu’il avait quitté il y avait pas si longtemps.

Quelques jurons et affolements plus tard, il put mettre la main sur l’objet tant désiré, puis, se reretrouvant dans la pièce de travail, il regarda circonspect la chaise, qui, fait étrange, se trouvait à la place où elle devait être, de ce fait il soupçonna quelques nouveaux maléfices, puis, une fois son œil inquisiteur satisfait, y posa son séant, puis ses coudes sur la table, fixant la feuille en poussant un soupir de satisfaction. Il avait l’impression que le plus gros du travail était fait, chose amusante, car il se trouvait au point de départ habituel. Il fixait donc la feuille en quête d’inspiration.
Ce n’était pas exactement la peur de la feuille blanche qui l’assaillait : il ne cherchait pas dans une caverne obscure au fond de son cerveau, tel ou tel lutin, dans le but de lui faire vivre des aventures, palpitantes ou pas, dans l’espoir qu’un jour, un lecteur potentiel mais improbable, à la timide lueur d’une bougie fatiguée d’être allumée, dévore ou se gausse de ces histoires, narguant ou pas l’auteur tout en ne se rendant pas compte que la critique est aisé mais l’art difficile. Non, il savait ce qu’il allait mettre : à savoir une demande de nouvelle, puis une invitation à venir l’embêter à Thouars. Le souci était de trouver le style adéquat, et le regard défiant de la feuille ne faisait rien pour le rassurer : la coquine était encore vierge et ne paraissait pas pressée d’être déflorée.
Finalement il se lança et il réussit tant bien que mal à écrire :

Citation:
A la plus vilaine des jolies Niortaises

Comme tu le sais, les gens trouvant la clé des champs se perdent en règle générale dans des vallées profondes. Peut être est ce pour cette raison que tu prends un malin plaisir à la donner dès que tu le peux…
Je suppose que tu es retournée à Niort, vaquant à ton petit plaisir favori : vociférer quelque peu sur les quelques personnes aux visages te déplaisant. J’espère que tu ne t’égosilles pas trop tout de même, ta voix serait alors légèrement rauque, et alors les hommes auraient du mal à te résister, stupides animaux qu’ils sont…
J’ai cru remarquer au fin fond d’une taverne Thouarsaise une chaise qui ne demanderait qu’à s’effondrer sous ton poids, si tu ne viens pas dans cette superbe ville, je te l’amènerai à Niort, rien que pour avoir le plaisir de te voir te casser la figure.

Mac


Cela lui paraissait convenable, elle le prendrait certainement bien, voyant plus ou moins l’humour se dissimulant. Il prit son pigeon, et l’envoya, espérant qu’elle reçoive cette missive, et que celle-ci l’aide à le tirer de l’ennui dans lequel il était enfoncé.
_________________
(0,n)

Ami lecteur auras tu compris l'allusion ? ^^

...


Ombre de ses propres pensées
Nessty
Alors qu'ils chevauchaient sur un chemin poitevin, l'Kram apporta un pigeon à la Vilaine. La pauvre bête était inerte entre les battoires du gros-lard. Il l'avait probablement serrée un peu trop fort alors qu'il tentait d'ôter le velin que le piaf portait. Nessty grimaça en se disant que le dédommagement de l'expéditeur allait de nouveau lui coûter quelques écus. Bien qu'elle commençait à s'y faire entre un sorcier de pacotille et un bourreau bourrin, chaque âme de bestiole volatilisée... Elle retiendrait cela sur la solde en chopines qu'elle versait à son fidèle rouquin.

Elle regarda évasivement le pli sans l'ouvrir, trop agacée de devoir enlever ses gants et d'avoir des mains glacées par le vent.

Pas d'cachet, pas d'ruban coloré, une écriture inconnue, un tracé charbonneux. Bah, ça n'peut pas être important.

Elle fourra le parchemin, non dans le corsage mais dans le haut de ses bottes, en attendant un moment plus approprié au traitement de ses courriers comme par exemple une taverne en ce Poitiers qui s'érigeait déjà devant la petite troupe de voyageurs.


Tard dans la nuit, dans le fourbis de ses vêtements jetés dans un coin de la chambre de l'auberge assignée, Nessty retrouva la missive ignorée et en prit enfin connaissance avec un faux air de mijaurée. Un sourire d'affection et de dérision naquit sur le minois de la belle. Elle s'empressa de répondre avec entrain pour que le petit malin découvre sa missive au petit matin, peu avant son arrivée en la citée des couards de Thouars.


Citation:
Mon cher Mac,

Tu devrais savoir que je n'ai plus ni ferrure ni serrure ni pelure en ce comté pour me verrouiller alors que je préfère dérouiller curetons et prévôts de bonne figure afin de les rendre chapons et soliveaux dans la déconfiture. Que t'importe alors que j'aille m'offrir par monts et vaux plutôt que d'être l'une de ces ouailles qui mendie thons et veaux, à une terre dont je n'ai que faire. Ma vertu est toute fois saine et je m'évertue à la conserver avec grande peine.

Ah mon pervers de l'enfer ! Tu m'épateras toujours autant qu'au temps de mes premiers jours en Poitou.

La jouvencelle que tu as sauvée de la mer à La Rochelle n'est plus. Niort et ses pécores m'ont poussé à l'ennui et je les ai fuis. La Vilaine que tu as croisé à Poitiers est pleine d'amer et de haine. A Niort et à ses pécores, je préfère maintenant une cohorte de révoltés qui impudiquement m'exhorte à la combativité.

Donc mon petit coquin machiavélique, tu viens de trouver un compromis taquin et angélique à la fois pour me donner l'envie de balancer mon bassin sous ta chique. Niort étant trop mort à mon humble goût pour que je hante leurs égouts, je me dirige donc vers le nord et vers l'ouest. Ton message me cueille déjà sur la route de Thouars que j'arpente depuis cette nuit. Aucun présage d'écueil pour m'empêcher de venir mettre en déroute quelques couards et fientes en ta compagnie. Mon plaisir est bien trop Vilain pour laisser frémir en vain un diablotin comme toi ou un galopin comme ton beau frère.

J'arrive dans quelques heures pour ton bonheur ou ton malheur. Nostalgie de notre complicité ou défi pour notre adversité ? Je te laisse le choix mais te confère de ranger ton piège au lieu de faire le con devant une rangée de sièges.

Avec toute mon affection dévouée,

ton affliction préférée


Fait à Poitiers dans la nuit du dernier jour de janvier au premier jour de février 1457.

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Mac_hyavel
Une timide lueur pointait le bout de son nez dans la chambre où régnait une odeur de fauve. Timide car, bien qu'il faisait déjà grand jour, le pauvre soleil d'hiver avait perdu bien de ses forces dans l'épais brouillard qui s'apesantait sur Thouars et étouffait ses habitants, sans compter qu'un volet se dressant devant lui, il ne pouvait envoyer au front que quelques rayons.

Ainsi la chambre baignait dans une claire pénombre, une obscure clarté, et les pauvres yeux fatigués d'une marmotte écossaise clignaient pour s'y habituer petit à petit. Prétextant déceler au fond de lui une fatigue déja vaincue, l'âme de Mac Hyavel imposa à son corps de les refermer immédiatement. La moiteur de la pièce mettait son odorat à saturation de travail, et très vite un picotement dans son cerveau lui imposa un lever délicat : âme et corps n'étant point synchronisés...

Il se leva donc du lit, se gratta nonchalamment le dos, se donna quelques baffes pour encore mieux sortir de sa torpeur, puis, torse nu, alla ouvrir les contrevents, libérant ainsi le froid hivernal en même temps que la pâle lumière décrite précédemment. Regard désespéré en direction du lit, il poussa un râle, ne sachant que trop bien la tâche qui l'attendait... Il tapota l'oreiller, espérant y trouver dessous un message d'amour de la part d'Extraelle, ne le trouvant guère, se mit machinalement à faire le lit...

Puis, une fois la tâche quotidienne effectuée, souvenirs de la veille remémorés, il se dirigea d'un pas lent et assuré vers le salon, où il aperçut une lettre. Il la lut trois fois pour être certains d'avoir tout compris, puis ayant la flemme d'y répondre (le nullard), vu qu'elle n'en nécessitait pas...ne le fit pas

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(0,n)

Ami lecteur auras tu compris l'allusion ? ^^

...


Ombre de ses propres pensées
Nessty
[Rat finement en sauce béarnaise ]


Dans une taverne conviviale de Thouars, une gueuse lisait paisiblement quelques missives dans la plus grande sérénité. Paisiblement ? Et oui ! Aucun ursiné, aucun courant d'air, aucun cureton et aucun braillard dans les parages pour mettre sa verve en étendard malgré le flot de convives de tout poil(sauf les chauves...). Nessty aurait elle changé d'avis sur ce nid à couards ? Hum... et oui... Mais pas sur qu'elle osera vous l'avouer, en bonne râleuse invétérée tenant à sa réputation.

En tout cas, elle profitait pleinement de son séjour avec un énorme sourire de satisfaction qui lui pendait aux coins des lèvres. De coquineries en taquineries, l'enchignonnée parmi les enchignonnées se reposait sagement, en apparence du moins. Ravie de revoir ses quelques rares amis poitevins, ravie d'avoir à ses côtés sa rouquine préférée, ravie d'avoir croisé le Scorpion et sa douce, ravie de croiser des voyageurs de qualité, ravie d'avoir fait quelques nouvelles connaissances, ravie de revoir bientôt son clodo périgourdin, ravie tout court. De plus, le recrutement des Vilains battait son plein et offrait de belles surprises, plus que prometteuses.

La grande Vilaine profitait également de ces moments de calme entre 2 chopines pour suivre les affaires des grenouilles et d'autres encore de très près. Le calme avant la tempête disait on... Dans son tour d'horizon, le Béarn retenait tout particulièrement son attention depuis quelques jours. En dehors de la funèbre annonce du décès de l'une de ses connaissances, elle venait de recevoir une curieuse information de l'un de ses Vilains les plus actifs dans le sud ouest. Son ancien compagnon aurait pris la parole en public, à la plus grande surprise de sa Noisette. Du revers de la main, elle repoussa un monceau de missives en attente et s'attela en priorité à répondre à son Rincevent.


Citation:
Adishatz mon sorcier de pacotille,

Les pigeons mettent du temps à traverser le royaume comme tu le sais et je viens seulement d'avoir vent de ta remarque en Béarn. Je mandate cette fois ci l'une de mes Vilaines pour te porter ce message car je te sais trop gourmand et peu enclin à me retourner mes pigeons en vie. La saison n'est de toute façon pas propice aux petits pois et mes pigeons sont peu grassouillets tellement je les envoie dans tout le Royaume. Ne dévore pas pour autant celle qui te remettra mon pli.

Je suis heureuse de te savoir enfin de retour à la maison, sous nos fameux noisetiers. Moi qui rêvait de t'accompagner là bas...

En souvenir de notre passé commun, j'aurai apprécié que tu m'adresses directement ce genre de remarque comme tu as l'habitude de le faire. D'autant plus que pour toi, je suis et serai toujours disponible. Tu le sais... Nous avons eu loisir de disserter sur l'idéologie des Vilains mais sans jamais en aborder les objectifs ou les projets. J'ai donc énormément de mal à retrouver tes mots dans ce qui m'a été rapporté. Tout ceci ne te ressemble guère... Mon sorcier a de l'humour et le sens de l'impartialité. C'est ainsi que je l'aimais et que je l'adore toujours. Qu'est il advenu de cet homme que je sens là si amer dans ses mots ?

Essaie de m'expliquer, je te prie, cet esprit revanchard qui n'a jamais été le mien ou le tien.

Est ce l'esprit que tu appliques depuis que j'ai banni des Vilains notre amie commune Calicia ? Cette dernière tient justement ce genre de discours mais est plus accoutumée à le faire dans les tripots périgourdins et angevins qu'en place publique. Je ne vois qu'elle dans notre entourage pour t'avoir insuffler ces idées alors que nos échanges allaient dans un autre sens. Surtout que cette donzelle a trahi l'idéologie des Vilains. Pire encore, elle a mis la vie de nos membres en péril en ne les informant pas de l'action qu'elle souhaitait engager en notre nom et ce malgré mon désaccord de Grande Vilaine.

Je pense que tu as parfaitement compris le sens de cette missive. Donne moi au plus vite de tes nouvelles.

Avec toute mon affection et mon amitié au lapin bleu.

Fait à Thouars en ce 3ème jour de février 1457.

Ta Nes.

Les bons sont innocents et créent la justice. Les méchants sont coupables, et c'est pour cela qu'ils inventent la pitié. (Pratchett)


Une missive purement privée pour répondre à une intervention publique fort déplacée. Elle présentait d'ors et déjà que ces mots ne resteraient pas confidentiels, probablement interceptés par une âme malveillante n'étant point celle de Rince, et causeraient courroux tant en Béarn qu'en Anjou où venait d'être lancée sa dernière campagne de recrutement. C'est donc avec un profond soupire de dépit que Nessty omit le sceau des Vilains pour le remplacer par un simple ruban couleur lie de vin. Cette histoire ne concernait en rien les Vilains. Trahison avait été jugée et considérée comme close depuis fort longtemps pour elle et les siens.

Un piaf dans les airs vers une Fouineuse, un autre pour remercier ce fidèle béarnais, encore un pour prendre des nouvelles de Guyenne puis un autre plus mystérieux que les premiers. Dans ce ballet de plumets, la gueuse impétueuse se prit le temps d'une nouvelle chopine. Toujours sourire aux coins des lèvres car après la sauce béarnaise elle venait de découvrir une missive à la sauce bourguignonne, bien plus délicieuse pour la mignonne.
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Fransdunord
Cette nouvelle, cette "armée" de vilains n'était pas passée par saintes sans doutes. Toujours est il que Frans n'en entendit parler qu'en ce jour du 24 février. Des idées lui vinrent : une armée... combattant toute autre forme d'injustice pour sauver les braves gens! En voila une bonne forme d'action dénuée de tout sens politique ! Enfin espérons!

Il réfléchit quelques instants, se disant que c'était dommage, il aurait bien voulu s'enroler dans cette armée...
Nessty
[Un retour sans détour]


Le départ de Rieux était annoncé, les chevaux étaient prêts. L'enchignonnée s'adonna à son cérémonial préféré avant tout voyage : défaire son chignon pour tresser sa chevelure dans une longue natte qui, selon elle, l'aidait à conjurer le sort tout comme à camoufler cette dernière once de féminité perceptible malgré ses oripeaux masculins. Ceci fait, Nessty regarda Mac et, ne voulant pas lui imposer la marche en raison de cette toux qui ne le quittait pas, elle lui annonça qu'il monterait avec elle. Elle défit la lacet, non de son corsage mais celui de sa cape pour jeter le lourd tissus sur les épaules de son ami sans se préoccuper des ronchonnements du bougres puis elle sauta lestement sur son vieux destrier. Avec un énorme sourire, elle le convia à la rejoindre et lui tendit la main pour qu'il grimpe derrière elle, non sans une certaine appréhension. En effet, elle n'avait jamais voyagé avec lui et ne savait même pas s'il avait des aptitudes à mener un canasson. Elle libéra l'étrier pour qu'il puisse y prendre pied et attendit, toujours main tendue et sourire aux lèvres, se cramponnant à la crinière du cheval dans l'éventualité où il la verserait dans une maladresse.

Bon ? Qu'est ce que tu attends ?

Mac s'installa dans son dos sans trop de peine au grand soulagement de la cavalière. Nessty tourna légèrement la tête pour s'assurer qu'il tiendrait et attrapa les pans de la cape pour s'enrouler avec lui dedans. Elle tourna à nouveau la tête en soupirant et dut se saisir des mains de Mac pour lui coller les rênes dedans, profitant par la même occasion des bras ainsi tendus pour se coller effrontément contre lui. Elle n'allait quand même pas lui dire qu'elle comptait profiter de la chaleur et du confort de son corps pour le reste du voyage. Euh... Elle n'eut d'ailleurs pas besoin ! Le bougre la serrait déjà par la taille pour la maintenir fermement contre lui alors qu'il donnait le premier coup d'éperon. Il oublia simplement de la lâcher...

Voilà donc une troupe bien hétéroclite les chemins : Un gros rouquin sur une monture de la même couleur, une frêle donzelle dans les bras d'un bougre tout de rouge vêtu sous un cape bleu et un cabot borgne et décharné. D'une allure certaine mais non hâtive, ils se dirigeaient ainsi vers Niort.

Nessty se laissa bercer pas les pas réguliers de sa monture et tenta quelques temps de combattre le poids de ses paupières qui se faisaient terriblement lourdes. Personne n'avait le coeur de parler, en tout cas pas la gueuse impétueuse. C'est donc dans le silence qu'ils chevauchèrent, laissant résonner les sabots, la toux qui secouait de Mac et parfois les aboiements d'un clébard débusquant surement un lièvre. Même les soubresauts dans son dos qui la secouait en même temps que le poitrail malade contre lequel elle était en appui n'eurent pas raison du manque de sommeil de ces derniers jours. En toute confiance, les noisettes de la sarcastique disparurent progressivement sous une voile ourlé de cils, sa tête se mit à balloter mollement dans le creux entre l'épaule et le cou de Mac. Alors qu'elle glissait dans une douce torpeur, ses pensées s'envolaient vers tous ces voyages qu'elle avait fait dans les mêmes conditions avec celui qu'elle avait abandonné à Niort puis elles restèrent auprès de ce charmant blondinet dont elle serrait la dernière missive contre son coeur. Peut être même qu'en rêve, elle voyageait tout simplement dans ses bras ? C'est en tout cas ce que pouvait laisser présager le sourire qui se dessinait sur son visage endormi.

Un ralentissement de la troupe extirpa la gueuse de sa douceur reposante et ce sont des yeux pétillants au dessus d'un sourire béat qu'elle adressa à ce celui contre lequel elle se lovait, avant de reprendre subitement son air renfrogné quand elle vit Mac. Sa grimace aurait même pu se confondre avec un air effrayé par la vision de son réveil. Non que Mac soit laid... hum...loin de là, mais.. La méprise laissa monter une rougeur jusqu'à ses joues qui se confondit aisément avec celle de son nez glacé.

L'Kram annonça le moment du bivouac. Une perle ce rouquin car il avait repéré en forêt un endroit suffisamment habité de la pluie et du vent pour leur offrir un feu, un repas et le repos. Repos ? Mais Nessty se sentait toute fraiche, elle ! Elle balança sa jambe par dessus l'encolure du cheval et sauta à terre. Le cabot de Mac, le chien point le maître bien sur, arriva en frétillant avec un faisan dans la gueule. La donzelle se dirigea vers le chien en claquant de la langue pour récupérer la proie ainsi rapportée.

Bonne idée le bestiau ! Donne ! Dooooooooooooonne !

El Magnifico se mit à grogner. Tout aussi galeux qu'il était, c'est qu'il pouvait se montrer méchant le corniaud ! Bah, pas intimidée pour un poil, la Vilaine en fit de même et se saisissant des pattes du volatiles dans la gueule bavante et menaçante. A croire que le clébard fut intimidé ou simplement surpris car il lâcha le gibier et s'assis, les oreilles rabattues accentuant son air pantois.

Hey Mac, lui manque des dents à ton chien !
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--Kramdukon



L'Kram préparait l'repas pour sa Grande et pour l'écossais qu'il gardait à l'oeil au cas où il s'rapprocherait trop près de SA Ness. L'osait même pas râler car elle n'cessait d'jacter. L'avait l'habitude avec elle l'gros mais c'soir elle n'arrêtait plus et commençait même à lui casser les zoreilles. L'était fatigué l'rouquin par le voyage. L'voulait juste ripailler et s'pieuter pour repartir au plus vite. L'préférait s'arrêter dans un bled car y avait au moins d'la femelle aux mamelles bien grasses pour lui servir d'oreiller.

S'dépêcha donc d'plumer avec rage l'faisan pour l'faire mijoter. L'savait qu'pendant que sa Ness mâchouillerait d'la carne ça au moins ça la f'rait taire ! La r'garda s'accroupir auprès du feu, comme d'hab mais cette fois juste à côté d'l'autre qui n'cessait d'tousser. L'aimait pas ça, d'jà que l'clébard lui avait r'filé des puces, vlà le bougre l'privait de sa gueuse et risquait d'leur r'filer son mal.

L'balança un r'gard à la Vilaine. Des étincelles n'arrêtaient pas d'traverser ses zyeux d'noisette comme à chaque fois qu'elle manigançait quelqu' chose qui l'émoustillait. Ouais, mais là en plus elle avait quelqu' chose sur l'minois qu'il lui avait encore jamais vu. L'gros grogna, pas trop fort, faisant semblant qu'c'était à cause du cabot qui rodait autour d'la bouffe, l'grognait quand même.

Après l'repas, L'Kram laissa l'corniaud v'nir s'coller contre lui et s'mit à lui gratter l'poil. Même toucher qu'lorsqu'il s'grattait l'torse, même fourmillement sous ses ongles quand il chassait ses morbacs. Entre bestiaux, zétaient fait pour s'entendre ces deux là. L'avait tout d'même du mal à fermer l'oeil l'gros car Ness s'était mis à chantonner pendant qu'elle écrivait ses sacro-saintes missives. L'aura tout vu l'gros mais ça... L'grogna et s'coucha en lui tournant l'dos, sans un mot.

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