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[RP] Mais c'est Vilain !

Nessty
Assise, allongée, en tailleur, à nouveau allongée, en bref gigotant dans tous les sens pour trouver le confort et l'inspiration au coin du feu d'un campement improvisé à quelques lieux de Rieux et de Niort, Nessty promenait sa plume sur un parchemin en chantonnant.

Citation:
Mon cher, très cher, Blondinet,


Déjà cette formulation fut des plus difficiles. Elle avait d'autres mots à l'esprit, plus convenables lorsqu'ils étaient susurrés à l'oreille que couchés sur du papier. Hum... J'vais rester dans les convenances sinon... Un énorme sourire malicieux investit son visage pendant que ses joues s'empourpraient légèrement.

Citation:
Me voici sur la route, à la frontière bretonne, celle qui m'éloigne encore plus de Rennes et de tant de souvenirs partagés.

Quelques instants avant mon départ, j'ai eu ta missive. Etrange sentiment de surprise qui n'en était pas une. Douce sensation de délivrance d'un poids qui m'oppressait sans que je ne le sache. Que dire de plus. Tes mots sont bien plus éloquents que les miens. Oui, j'ai également passé de merveilleux moments à Rennes et pas seulement à me gausser de la crétinerie de certains. Ai je vraiment besoin de préciser lesquels ? Je ne pense pas... Enfin je ne l'espère pas...

Il y a toute fois un point qui mérite que je fasse ma vilaine avec toi : je m'en fous que tu portes des braies (mots raturés triplement...) un titre, une fonction ou non. J'ai découvert un blondinet coquin (mot raturé triplement...) assidu à mettre son nez dans les profondeurs de mon décolleté (mots raturés triplement...) des mines. Ceci me suffit amplement.
...


Nessty s'arrêta là dans sa missive pour se mettre à rêvasser un long moment, repensant à ces heures sans fin en si bonne compagnie. Elle se mit à arracher les barbes de sa plume, les unes après les autres comme si elle effeuillait une marguerite. La donzelle relut une fois de plus cette missive si précieusement conservée en son corsage et qui la mettait tant en émoi. Un émoi étrange certes, le même qui l'avait empêché de trouver le sommeil dans l'auberge miteuse de Rieux alors qu'elle attendait Mac, le même qui l'avait poussé à imaginer tant de subterfuges pour écourter la conversation avec son ami poitevin pour se saisir de sa plume et répondre au bellâtre qui s'était incrusté contra sa volonté dans les pensées d'une gueuse indépendante, le même émoi encore qui la poussait sans qu'elle ne s'en rende compte à la chansonnette.

Sa fierté de gueuse impétueuse se trouvait en ce moment même ébranlée et elle se voyait partagée entre l'envie de poursuivre son chemin comme si de rien n'était et celle sauter sur son cheval pour repartir en arrière. Dans un cas ou dans l'autre, elle y perdait. Le blondinet avait su mettre les mots là où cela faisait mal, très mal même. Il suffisait pourtant à la Vilaine d'y acquiescer et de faire comme si de rien n'était.... Rien qu'à cette idée, l'enchignonnée sentit un noeud lui tenailler les tripes et le coeur.

Elle leva la tête vers les chevaux qui se reposaient à quelques pas de là puis vers Mac installé silencieusement auprès du feu, puis vers le Kram qui faisait visiblement semblant de dormir, l'absence de son ronflement trahissait le rustaud. Il lui suffisait d'enfourcher un destrier et de le talonner pour se jeter dans ces bras qui s'offraient à elle. Ses compagnons de route ne remarqueraient pas son absence. Malheureusement, ces bougres étaient sur la route pour elle et elle ne pouvait briser sa parole sur un coup de tête ou de coeur. Non, elle ne pouvait pas s'enfuir de la sorte.

Elle soupira et se pencha à nouveau sur sa missive en en changeant le ton superficiel qu'elle aurait tant voulu insuffler à sa plume. L'envie de fredonner s'évanouit par la même occasion car il lui fallait dénouer ces sentiments encore trop incohérents en elle. Non, elle ne ferait pas marche arrière pour retourner à Rennes dès ce soir. Cela lui coûtait énormément mais la raison n'était pas à laisser son coeur la dominer.

Citation:
...
Il me tarde de revenir auprès de toi pour rire, pour te laisser retirer l'épingle à cheveux de Link de mon chignon, pour laisser les heures de la nuit s'écouler entre tes bras, pour toutes ces choses qui font qu'en ta présence j'ai su oublier mes gardes et m'adonner aux délices de l'abandon. J'apprendrai volontiers à partager mon temps entre fougue et douceur si cela s'avère possible, sans sacrifice de part et d'autre.

Demain, dès les premières lueurs de l’aube, à l’heure où tu t'éveilleras sur une nouvelle journée bretonne, je ne serai déjà plus sur les mêmes terres que toi. Je saurai toute fois que, où que je sois, il y a quelqu'un qui m'attend. Enfin, si tu le souhaites... J'espère également que peu importe les forêts, les rivières, les montagnes ou les plaines que je traverserai, tu sauras là pour m'encourager à venir te retrouver. Je n'aurai ainsi plus l'impression de chevaucher les yeux fixés sur mes pensées ou sur les besoins des opprimés, sans rien voir d'autre que combats ou sans entendre autre chose que débats.

Il me tarde déjà de te retrouver. J'aurai tant préférer ces mots échangés au coin d'un feu, au milieu de nos regards et de nos mains entremêlés. Je m'excuse encore d'avoir pris ainsi la fuite au petit matin de notre dernière nuit, sans avoir osé avouer ce que je n'arrive toujours pas à cerner clairement en moi. Tu as su le dire : est ce partagé ou un simple fantasme dans nos esprits embrumés ? Ce que je sais pertinemment en cette période de tourments, c'est que tu me manques également.

Ta Vilaine qui se sent pas maline cette fois ci.



Fait sur les chemins dans la nuit du dernier jour de février 1457.


Les derniers mots s'étoufferaient sous sa plume comme dans sa voix. Elle roula nerveusement le parchemin pour l'expédier avant de changer d'avis, mécontente d'elle de se retrouver dans une telle situation mais soulagée d'avoir su lâcher quelques bribes insoupçonnées. Peut être regrettait-elle de ne point être l'une de ces mantes religieuses à cet instant ? Peut être avait-elle retrouvé le goût de la guimauve de sa jeunesse ? Peut être était-elle tout simplement perdue dans des sentiments amoureux un peu trop gênants pour une caractérielle notoire...

Elle observa le messager s'envoler en se mordant les lèvres. Trop tard pour le rattraper et changer quelques mots. Elle aurait voulu dire tout cela un peu mieux, un peu plus ou pas du tout. Elle savait déjà que sa réponse n'arriverait à son destinataire breton qu'à son retour à Niort. Elle maudissait plus que tout cette distance qui la séparait de son blondinet ainsi que les responsabilités si divergentes de chacun, mais tel était le destin et elle était prête à encourir le risque de le braver une fois de plus. Restait simplement à savoir comment...
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Mac_hyavel
L'espoir imbécile que le fait de changer de frontière allait briser les barrières du temps, non pas celui qu'on peut mesurer de façon abstraite grâce à un cadran, mais bien celui qui était d'El Magnifico, n'étant point accordé à l'écossais, celui ci pestait (et toussait) terriblement. Si vous avez bien tout suivi, il pleuvait, et cela ennervait Mac Hyavel. Le progrès n'était pas là, et même cela avait empiré, le timide crachin breton des souvenirs de l'homme en rouge, était à présent remplacé par un véritable orage poussé par des bourrasques de vent, Eole était déchaîné, et le Poitou avait commis un crime (même si il était impossible de savoir lequel) contre sa magnifiscence, du moins c'est ce que pensait Mac Hyavel, mais comme chacun le sait, l'homme avait fantasmé un temps déplorable en petite averse, et ce temps toujours aussi déplorable se transformait en tempête, non pas parce que c'était le cas, ou qu'encore Mac Hyavel voyait tout en noir (ou plutôt en rouge), mais bien parce qu'il y a un théorême immuable qui se décompose en deux parties.
1) Sur le côté beurre, toujours tartine tombera
2)Toujours c'était mieux avant.

La cavalcade qu'il entreprenait donc avec la vilaine se passait par un temps relativement morose, beaucoup trop au gout du brun, et la conversation de Nessty laissait, pour une fois, quelque peu à désirer, c'est donc avec lui même, ne connaissant pas trop le langage des chiens, et se demandant ce qu'il pourrait dire à Kram, que finalement il connaissait très peu, pour ne pas dire pas du tout.
De temps à autres, l'abomination qui le suivait depuis quelques jours, et qui osait se faire passer pour un chien, emmettait des aboiements, dans le but vicieux de faire fuir les papillons et d'attirer les voleurs. Cela ne manquait pas de faire proférer à Mac un juron quand cela se présentait, mais à son grand désespoir, cette pulsion n'avait ni l'avantage de faire taire le cabot, ni celui de réveiller la vilaine. La gueuse était par ailleurs toujours autant collée à lui, et le bougre ne s'en plaignait pas, il se laissait même parfois aller à révasser au voyage qu'il avait fait avec Extraelle il y avait quelque temps, et, bien que les deux femmes ne se ressemblaient pas, la magie de l'illusion faisait que, de temps à autres, c'était le corps de la CaC du Poitou qu'il tenait, et à de rares instants, il se laissait aller au point de renifler l'odeur féminine s'en dégageant, mais le parfum n'étant pas le même, le fragile équilibre que son cerveau délirant avait créé s'évaporait, puis reprenait quelque temps plus tard...Est il utile de préciser qu'en ces instants fébriles, lui même se transformait alors en Priape humain ?

La chevauchée dura quelque temps, puis la troupe dut ralentir et s'arrêter afin de prendre quelque peu de repos, les quelques lieus qu'ils avaient parcourus avaient eu pour don d'épuiser leur destrier. Le ralentissement de la cadence a eu pour effet ce que les jurons de l'écossais ne purent le faire : réveiller une marmotte Niortaise. Si certaines femmes font la tronche en se réveillant, la Ness, soit ne fait pas partie de celles ci, soit il lui faut un moment avant de comprendre qu'elle est réveillée, et donc qu'il est l'heure de se renfrogner. En effet, c'est un visage extatique qu'elle adressait à celui qui avait eu la corvée de gérer les pas du cheval, était ce pour le remercier? Il ne savait pas, seulement il fut soulagé de la voir se reprendre et de lui montrer un faciès plus en adéquation à l'image que la gueuse s'efforçait de donner à la plupart des gens.

Après avoir assisté au manège entre El Magnifico et Nessty avec un sourire amusé, Mac dut subir, soit un sarcasme, soit une moquerie il ne savait :


Hey Mac, lui manque des dents à ton chien !

Pour ce qu'il en ferait, pensa t'il.

Puis le faisan plumé, et mijoté, il fut une nourriture fort acceptable au palet du Niortais officiel, Thouarsais de coeur tout de même, et il resta sur l'estomac de ce dernier, qui prit les différentes missives qu'il avait conservé, et pas encore perdue, afin d'étendre sa tête sur elles, se coucha dans l'herbe, et se laissa aller dans une rêverie quelque peu érotique, qu'on ne décrira pas en ce lieu (il est hors de question de donner plus de travail que ça aux censeurs.)Néanmoins, pour satisfaire le désir des quelques curieux, on peut toutefois affirmer que sa rêverie alla droit à la dame de ses rêves, chose pour le moins curieuse vous l'admettrez. Puis, au bout d'un moment de pensées grivoises, bien que totalement inconsciente, il se réveilla, vit un message laissé à côté de lui par la vilaine qui était en train d'écrire, la parcourut et blêmit. Au recto y était affiché :

Citation:
Mac,

Parait que t'es banni du Poitou ? Interdit de territoire ?

Ness


Puis au verso, l'autorisation du prévot pour la lance, avec comme guise de bienvenue la demande formulé par le prévot de faire croire au compagnon de voyage de la Niortaise qu'il était banni du Poitou donc, mais de préciser que c'était une blague.

L'homme eut à la fois un soupire de soulagement, et un rictus quelque peu amusé devant l'humour de celui qui fut son supérieur hiérarchique quelques jours durant, avant que l'écossais ne s'en aille sur un coup de tête. Il faudrait qu'il lui réponde par ailleurs, à la fois pour se "venger", et s'excuser du comportement inadmissible qu'il avait eu, et de sa décision sur coup de tête.

Soudain sa toux repris, la glaire coula sur la manche rouge, et Mac ne sut donc, si les reflets rouges qu'il voyait provenait de son propre corps ou de sa tunique, désireux de ne pas céder à la peur qu'il sentait poindre en lui, il décida de ne plus prêter attention à ceci, et pour s'encourager, et fêter cette décision, il but une bonne rasade de calva venu d'on ne sait d'où. Il sentit alors sa tête tourner, et regarda, pour se concentrer sur autres chose, en la direction de leur destinée : Niort. Il songeait sérieusement à se présenter à la mairie, pour le plaisir de faire un discours et un débat, parce que le défi quasi impossible que l'accession à cette dernière relevait de la part de quelqu'un n'ayant plus séjourné en un lieu depuis plusieurs temps l'excitait, et parce que si l'occasion d'être maire se présentait à lui, il n'allait pas cracher dessus. En matière de politique, le paradoxe avait vu tout le monde accéder à des postes plus ou moins important, et lui rester sur la touche, et il enrageait de cet état de fait intérieurement. Pour son âme, il sentait qu'une telle chose ne lui ferait que du bien.

Mais l'heure était encore à se préoccuper du voyage, plutôt de la fin du voyage, puis après de réaménager la batisse qu'il avait alors, afin que celle ci soit un lieu convenable pour son repos. Déjà il lui tardait de reprendre la route, mais il attendit patiemment que la Ness finisse d'écrire, il s'accroupit près d'elle, fit semblant de lire par dessus son épaule dans l'espoir que celle ci s'ennerve un brin, et attendit qu'elle lui adresse la parole.

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Ami lecteur auras tu compris l'allusion ? ^^

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Ombre de ses propres pensées
Nessty
Le piaf s'était envolé dans la nuit vers Rennes, la gueuse avait quelque peu des larmes aux yeux et n'arrivait point à trouver le sommeil en attendant de voir le 1er jour de mars poindre.

D'une futilité à une autre, entre 2 missives au degré de formalité variable, Nessty cherchait un échappatoire constant à ses pensées. A ronger son frein autant rogner quelque chose de plus résistant que cette pauvre plume au radius ébarbelé et totalement grignoté... Son regard se posa sur ses compagnons de route enfin endormis. Le sourire béat de Mac et certains de ses gestes à peine atténués par le sommeil auraient fait rougir une jouvencelle mais surement point de celles à oser se promener avec un ancien bourreau, un chien borne et un.... Enfin bref, un bien étrange équipage défiant le temps et la boue.

La gueuse se mit à sourire toute seule et se sentit soudain toute guillerette. Elle n'avait plus qu'une seule envie... celle de laisser éclater la bonne humeur qui alternait avec l'amorphie de son état d'amoureuse ! Elle se leva donc pour rejoindre Mac. Mettant un genou à terre près de lui, elle glissa discrètement sous le nez du dormeur bienheureux un bout de parchemin, la dernière farce reçue à laquelle elle allait répondre brièvement plus tard dans la nuit. Mais la toux... Vlà qu'elle résonnait à nouveau dans la nuit, en plein sommeil de ce pauvre Mac. Toujours penchée sur lui, elle écarta d'une main maternelle une mèche de cheveux pour s'assurer qu'il n'était pas fébrile. Avec une légère grimace dubitative, elle ne savait que penser de ce front chaud mais sec. La proximité de leur feu de camp n'arrangeait en rien son diagnostique de... de... de rien du tout puisqu'elle n'était pas médicastre.

Elle se releva doucement pour retourner à sa plume, seule compagne éveillée dans cette nuit un peu taciturne alors que pour elle brillait un soleil lointain. Elle enchaina les diverses missives qu'il lui restait à traiter, à commencer par celle ci :

Citation:
Sieur Xavix,

Sacré blagueur ! C'est moi qui vous ai cru ! Enfin l'espace d'une minute... Rien ne m'étonne de ce gredin en fait.

Ai eu besoin de m'en remettre en vidant une fiole de chouchen, soit une de moins pour vous



Oups, j'oubliais le motif de cette missive : merci.


La toux de Mac reprit de plus bel et cela commençait à agacer plus que tout Nessty, non de cet agacement nerveux quand un bruit désagréable vous persécute à tout bout de champ mais un agacement mélangé à de la tristesse ou peut être de la compassion. Une inquiétude légitime quant à l'état de santé d'un ami, tout simplement. D'ici leur arrivée dans un village, la donzelle prévenante et prévoyante savait qu'elle aurait surement suffisamment d'alcool pour soulager ce maux mais ce n'était pas un remède à ses yeux. Le Kram connaissait bien certaines plantes, surtout celles vouées à soigner quelques plaie, à atténuer la douleur voir abréger la vie, mais là encore ce n'était point la meilleure des solutions. Pauvre Mac, elle se voyait mal devoir l'enterrer sans pelle dans un coin perdu et aussi boueux que celui ci.

Chassant ces idées un peu morbides sur l'état du malingre, elle se remit à la scribouille et à la mâchouille de sa plume. Plongée dans la réponse à une missive franc-comtoise peu encourageante de la part de l'un de ses Vilains, elle ne se rendit pas compte qu'elle était observée. Ce n'est qu'en relevant la tête pour chercher l'inspiration d'un mot dans le crépitement du feu... ben oui faut bien la trouver quelque part l'inspiration... elle sursauta en sentant Mac penché par dessus son épaule.

Sa réaction fut instantanée ! Tant Vilaine qu'impétueuse, il était clair que Nessty ne supportait point que l'on vienne mettre son nez dans ses affaires. Surtout quand ces dernières relevaient de la confidentialité la plus totale. Une main s'aplatit vivement sur son corsage tandis que l'autre paume recouvrit le parchemin. Tout cela pour les mettre à l'abris de tout regard indiscret, c'est à dire du regard de Mac. Dans son élan, elle versa par la même occasion l'encrier qui était en équilibre à proximité, entre une brindille et le bord du vélin. Ses noisettes fusillèrent le bougre pour lequel elle s'inquiétait pourtant quelques instants plus tôt. Elle le baptisa allègrement de ses vitupères préférées avant de s'arrêter pour, enfin, lui demander d'une voix mielleuse :

Tu veux quoi ?

Le sourire de pleutre qu'il arborait ne lui plut guère. Déjà Nessty le soupçonnait de préparer l'une de ses taquineries avec la superbe qu'elle lui connaissait.
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Mac_hyavel
La réaction de la vilaine donzelle fut plus rapide que ce que l'écossais avait prévu, et de deux gestes en un, celle ci lui para son décolleté, et la lettre qu'elle était en train d'écrire de son regard faussement inquisiteur. Alors, elle plongea en lui son regard noisette, ce qui lui donna envie de lui dire qu'il aimerait être un écureuil, qu'il aimerait lui montrer comment faire son trou, cependant il se retint, il ne savait pas pourquoi.

A sa réplique, un peu trop mielleuse à son gout, il rétorqua :


Cesse donc de cacher ta clé je te prie, mon instinct me dit que je la verrai de suffisamment près à Niort. Il afficha un petit sourire malicieux. Enfin, sauf si tu ne veux pas me loger...

El Magnifico vint lécher les pieds de son maître, enfin de son maître...Comme ça, rien que pour l'embêter, pour l'entendre râler, comme celui ci avait fait précédemment, enfin, ce que Mac pensait tout du moins, du point de vue du chien, il était probable qu'il avait pris la tache noir de boue qu'avait ses chausses pour de la nourriture.

Tsss, stupide cabot. Puis il reporta son attention sur la Niortaise.

Donc, disais je, je trouve que tu as beaucoup de choses à cacher. Ce parchemin que tu couvres de ton exquise main menerait il à un trésor connu de toi seule, ou bien est ce juste de ta part une volonté de me cacher des choses afin d'exacerber ma curiosité toute masculine ?
Toutefois tes superbes yeux noisettes me poussent au silence le plus ferme, et je ne ferai pas de remarques sur ton comportement quelque peu étrange de ces derniers jours.


Il percevait au loin les fumées des chaumières de Niort, et il émit un soupire.
La dernière fois que j'ai pénétré dans cette ville fut pour récupérer mes affaires afin de déménager à Thouars, ce fut surtout le jour de nôtre séparation...
Assurément j'ai changé, il fut un temps, où, comme tu le sais, j'aurai cédé à l'envie de transformer une douleur morale en douleur physique, il n'en n'est plus question aujourd'hui.


Après avoir soliloqué, il fut pris d'une toux, toux qui était toujours plus terrible, qui ne manquait pas de l'inquiéter. Un vague préssentiment s'était emparé de lui dès l'instant où il avait toussé pour la première fois, sensation qu'il se refusait à écouter.
Cependant ce n'était pas un visage totalement rassuré qu'il présenta à la gueuse poitevine qui lui servait d'amie.

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Ombre de ses propres pensées
Mac_hyavel
Le crachin infect qui avait poursuivi, tel un monstre sanguinaire à la recherche d'une petite fille à dévorer, Mac Hyavel avait fait place, à la grande surprise de l'écossais, à un autre crachin, un peu moins infect, dans la mesure où entretemps, il avait pu se reposer quelque peu dans la chaumière de Nessty, au 3 quartier de la nuitel à Niort (n'en profitez pas pour lui écrire), et donc, par la magie divine d'Aristote, les goutelettes étaient moins grosse encore, et, fouettaient avec moins d'entrain le visage- resplendissant de beauté est il bien la peine de le préciser?- d'un homme un peu mieux défini, un peu plus optimiste, un peu plus heureux peut être.
Etait ce avant tout dû à Niort ? Peut être...Les ridicules 6% affichés en fin de la campagne, à laquelle il participait moins par envie de devenir maire que par volonté de se donner une légère consistance dans un débat dont finalement l'intêret pour lui était relativement minime, avaient eu le mérite de faire péniblement arracher à son visage torturé par une lame depuis longtemps oubliée dans le sol de La Rochelle, un rictus récalcitrant, comme si le bonhomme voulait se complaire dans un malheur insupportable et insupporté par ailleurs.
A ceci s'ajoutait également le fait que le destin, courroucé par un minuscule sou doré qui défiait les lois de la probabilité en retombant continuellement sur le côté tranche, avait choisi de lancer une pièce à son tour, et de la faire retomber sur le côté pile, ce qui avait eu pour conséquence d'augmenter la vente de beignets d'un boulanger de Niort. Ceci aurait pu être une bonne chose, malheureusement ce dernier prévoyant que l'homme s'étant gavé de sucrerie reviendrait le lendemain, prépara en fonction de cette suputation son chiffre du mois, et travailla ainsi toute la nuit, pour finalement ne point vendre le lendemain ce qu'il avait espéré -et pour cause, l'homme était parti direction bretagne- et ainsi être ruiné...

Donc en résumé : un séjour logé nourri blanchi à Niort, 6 % d'électeurs et une décision enfin accepté suffisait à ce que Mac Hyavel voyait la vie, si ce n'est en rose, du moins moins en gris, et ce n'en était pas plus mal.
Un petit séjour en bretagne pour se revigorer et il reviendrait en Poitou, à Niort plus précisemment, dans le but d'animer quelque peu une ville qu'il avait trouvé maussade étaient ses projets. Mais pour l'heure donc, il s'amusait à écouter les aboiements d'El Magnifico, et de regarder les deux autres compagnons de voyages, dont il ignorait l'existence avant de les voir sur les chevaux.
Juste avant de quitter le Poitou, il cracha sur le sol, marquant ainsi son territoire, et regarda le borgne velu, mais sans lui adresser la moindre pique, chose pour le moins étrange, et c'est à une nessty pour le moins préoccupé qu'il demanda, tout en regardant les quelques rares provisions de sa besace (deux fruits et une miche de pain), si le voyage serait plutôt long, ce en quoi la gueuse répondit d'un ton exaspéré qu'il n'avait qu'à faire le calcul lui même, et l'écossais ne s'offusqua pas plus que ça de la réponse sèche, lui reconnaissant même qu'au fond, elle avait parfaitement raison.

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Ombre de ses propres pensées
Nessty
[La clé du nid]


Cesse donc de cacher ta clé je te prie, mon instinct me dit que je la verrai de suffisamment près à Niort.... Enfin, sauf si tu ne veux pas me loger...

Quel couillon se répétait elle en se remémorant les mots de Mac. La coquin n'avait point oublié qu'elle portait toujours au plus près de son coeur chaque chose qui pouvait venir illuminer son visage d'un sourire de bonheur. De plus, l'impertinent avait mis la main en son corsage au premier soir de son usage pour ouvrir une bien étrange serrure. Il s'en souvenait que trop et abusait de ce secret pour émoustiller la taquine qui les liait.

Mais cette clé... petit bout de métal grossièrement forgé dont l'une des extrémités s'achevait en fines ciselures limés pas le temps alors que l'autre été massive et croche... une clé somme toute pour ouvrir une porte mais quelle porte ! Il y a des mois de cela elle avait été la clé de cette maisonnette dans laquelle une vagabonde en fuite espérait se reposer et se poser. Se reposer après une longue traversée du royaume et enfin oublier perfidie et trahison. Se poser dans l'espoir d'une nouvelle vie sans infamie et dans l'amitié. Peine perdue car, champenois ou niortais, au final le schéma était le même : une culture d'infamie arrosée d'égocentrisme abusif. Comment une telle gueuse impétueuse avait elle pu être aussi naïve ? Nessty s'était endurcie dans ses déceptions au point d'en devenir Vilaine.

Aujourd'hui cette clé avait quitté le nid de son coeur. Elle la serrait dans le creux de sa main au point d'en sentir l'acier s'incruster dans sa peau comme si sa paume voulait se marquer au fer rouge. Elle avait bien tenté à plusieurs reprises de perdre cette clé au fond d'une poche trouée ou d'une besace encombrée. La jeter de toutes ses forces au loin. Oh oui, elle l'avait fait et on l'avait même à plusieurs reprises encouragé à le faire. Malheureusement, une certaine détermination à ne plus jamais fuir rongeait la donzelle. Les plus traumatisés diront qu'il s'agit là de folie ou de méchanceté gratuite, les plus ébranlés diront qu'il s'agit d'une forme de jalousie ou de vengeance mesquine en oubliant qu'ils sont à l'origine de leurs propres maux imaginaires, les plus indifférents diront qu'il s'agit d'audace ou de vent. Enfin les plus proches de la damoiselle diront qu'elle a le courage d'affirmer la déraison de sa passion et de la faire partager à tous.

Cette maudite clé resterait donc à jamais en sa possession tant qu'elle n'aura pas vu son espoir des premiers jours se réaliser dans une ville si triste. Mac lui avait avoué partager le même rêve et tous deux étaient revenus à Niort pour secouer quelques incompétents aux dernières élections municipales. En attendant la moisson de sa tenacité, l'enchignonnée était fière d'avoir suscité le mépris de quelques lâches et patienterait pour voir germer le fiel récemment semer. Qui sait ce qu'adviendra de Niort avec Mac ou Fayom car l'un de ces deux hommes y émergerait un jour surtout maintenant qu'elle avait donné une impulsion à la clairvoyance des villageois.

Nessty eut envie de rire car ses premiers mots prononcés à son retour de Périgord prenaient tout leur sens pour ceux qui avaient pris la peine d'y prêter une oreille. Quant aux autres, elle persisterait à témoigner sa pitié aux moindres de leurs larmoiements. Hum... Elle était bien des choses dans les imaginations mais Vilaine elle le serait à chacun de ses retours.

La niortaise se mit sur la pointe des pieds et déposa cet objet ambiguë dans un creux du linteau de la porte telle une offrande au destin. Elle ou l'un de ses amis saurait s'en saisir au moment opportun et faire bon emploi de ce toit partagé. Sa paillasse était ouverte à qui elle souhaiterait mais de son coeur elle en préserverait l'accès non à l'aide d'une clé mais d'une ferrure au tranchant certain.

La voici donc repartit sur les chemins avec Mac et deux autres niortais des plus surprenant de par leur esprit et des plus intrigants de par leur discrétion. Un départ telle une fuite salvatrice pour les égratignés de la gueuse ? Elle laissera derrière elle cette croyance qui occupera un temps les pompeux et les présomptueux. Elle tenait simplement une promesse, un courrier précipitant son départ glissé en son corsage et surtout un secrète mis hors d'atteinte de la curiosité de Mac.

Ses pensées devançaient les sabots de son cheval, l'impatience avait marqué son regard et ses réactions, les babillages de Mac l'exaspéraient plus que les japements de ce cabot borgne... Arriver au plus vite était son but... Elle s'en voulut plus tard dans la nuit, quand autour de leur premier feu de camp, elle comprit qu'elle avait été maladroitement excécrable avec l'un de ses amis.

Excuse moi Mac, l'impatience me ronge...
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Nessty
[De tagada à pas-la-joie]


Quelque part sur les chemins, entre Bretagne et Poitou, il y a quelques jours.


Citation:
Mon blondinet,

Je ne sais plus où je suis, en Bretagne ou en Poitou... Au bord d'une rivière, dans cette petite cabane dont je t'ai tant parlé dans l'éventualité où je serais retenue en Poitou. Plus j'avance sur le chemin, plus les messages se font pressants voir oppressants quant à mon retour et plus je reçois de contre-informations quant à ce qui m'a été annoncé. Bizarrement, je m'en fous de tant de mauvaise foi à mon égard car mon coeur est maintenant auprès de toi. Cela m'arrange même grandement si l'on considère mes principales passions qui sont un certain blondinet dont je n'ai point besoin de te citer le nom et les miens. Le premier est un coquin qui détient mon coeur, les seconds sont des Vilains qui détiennent ma raison.

Je tiendrais toute fois la parole que j'ai donné il y a un mois à celle que je pensais être une amie et qui s'avère bien plus fourbe que je n'aurais osé l'imaginer. Quand l'ambition dévore une personne, il est affolant de voir à quel point les intérêts personnels priment sur l'entendement d'autant plus que cette ambition se partage et se négocie sur une paillasse, si tu vois ce que je veux dire... Ces vicissitudes ne font que me renforcer dans mes convictions de Vilaine et dans ma haine que nulle ne saura museler. Je règle donc ce point au plus vite et me rendrai au chevet d'un ami avant de venir te retrouver. Je ne puis t'en dire plus pour l'instant et espère que tu me pardonneras de ne point te rejoindre au plus tôt et encore plus de ne point avoir eu le courage de te l'avouer de vive voix. J'avais trop peur que l'éclat des armes ne couvre nos ébats et mes larmes.

Cette mansarde de pêcheurs t'aurait séduite. C'est une espèce de bicoque faite de quelques planches abritant à peine du vent et de la pluie mais la vue sur la rivière est des plus belles. Je ne pense pas pouvoir te la faire découvrir lors de notre voyage car notre chemin risque d'être autre si ce bon vieil Aristote me le permet. En attendant, c'est ici que je laisse mes dernières pensées de douceurs bretonnes, entre rires et soupires. Je ne sais comment te remercier pour ces quelques jours en ta compagnie. Enfin si, je le sais Il m'est presque devenu difficile de voyager sans sentir ta présence en mon dos ainsi que...

...(autocensurage - bande de curieux)...

Donne moi de tes nouvelles au plus vite ainsi que celle du baron ou duc. Je ne sais même plus comment le nommer depuis sa chute de cheval et ne souhaite pas importuner sa fille dans les jours à venir car je crains ne pas avoir les mots suffisants pour lui insuffler la force nécessaire dans une telle situation. Si jamais tu la croises, traite la de Teigne en mon nom. Là au moins, je serai sure de lui arracher un grognement ou pire encore, un sourire.

Tu... me manques déjà.

Ta Vilaine tagada


Nessty cacheta sa missive et sortit de la baraque pour confier ces plusieurs feuillets au gré des plumes d'un piaf dans le vent. Ses amis dormaient paisiblement, tous ? non... Mac était assis un peu plus loin, la silhouette à peine perceptible dans la pénombre. L'idée de taquiner le bougre ne l'effleura même pas. La gueuse alla simplement s'accroupir à ses côtés, en silence, pour lui prendre des mains le mégot qui se consumait surement autant que les pensées qui les minaient tous deux depuis leurs adieux aux bretons. Nouvelle nuit d'insomnie pour la gueuse amoureuse mais point de celles auxquelles elle avait pris goût en Bretagne.


Niort se profilait, la joie se lisait sur le visage de la plupart en dehors de celui d'une gueuse. Sa main se crispait de plus en plus sur les rênes de son vieux canasson. L'envie de tirer un coup sec sur les lanières de cuir et de rebrousser chemin l'envahissait à nouveau. Malheureusement, il lui fallait ménager cette monture qui l'avait déjà tant menée par monts et par vaux. Dans un soupire de lassitude, Nessty arrangea la capuche de sa vieille cape afin de se protéger de ces giboulées de mars et surtout afin de masquer son visage déjà ruisselant de pluie. Il était inutile d'alerter ses compagnons de route avec sa tristesse de guimauve et encore moins d'offrir aux pécores de Niort le spectacle de cette jeune femme en peine.

Dents serrées et toujours dans le plus grand silence, elle accompagna jusqu'à l'auberge Chl0e et son compagnon, tous deux épuisés par la longue route. Un simple signe de tête pour saluer les 2 autres niortais de la troupe et en quelques derniers coups de talon à son cheval, la voici devant sa maisonnette. Au moment de se laisser tomber à terre, elle se rendit compte que Mac l'avait suivit avec son cabot borgne. D'abord un regard agacé pour le bougre puis un énorme pincement au coeur au nom de leur amitié qui n'avait cessé de se renforcer. Elle se souvient aussi qu'il avait tout abandonné en cette ville par amour et se retrouvait maintenant sans toit. Elle lui grogna donc :

Mac, tu sais que t'es le bienvenu sous ce toit, c'est parait-il chez moi.

Se mettant sur la pointe des pieds, elle trouva un creux du linteau de porte la clé laissée là 2 semaines auparavant. Un clic, un coup de genou dans le bois vermoulu, un grincement de charnières peu utilisées et un soupire de soulagement à l'idée de se débarrasser de ses vêtements détrempés mais toujours pas de sommeil serein pour une voyageuse pourtant épuisée.
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Nessty
[Niort ou le nouveau bordel poitevin ?]


Un retour peu enthousiaste et donc une journée de repos total pour Nessty, de mauvaise humeur voir même de très mauvais poil pour être juste. Sa priorité fut de s'enquérir des dernières nouveautés locales et régionales puis d'honorer parole donnée en validant cette fameuse candidature sur liste de tartufes en laquelle elle n'avait plus aucune confiance. Mais là n'était pas l'origine de son humeur... Ceux à la conscience en danger face à elle diront que cela est dans sa nature de mégère ou de râleuse professionnelle, d'autres l'ayant vu papillonner quelques jours plus tôt diront qu'elle se morfondait simplement de son tendre blondinet ou encore que c'était imputable à l'absence de griserie après plusieurs jours de voyage.

En soirée, tiraillée par une envie de chopine à assouvir promptement dans une taverne vide la submergea. Le bonheur total pour cette éternelle assoiffée qui ne cherchait plus qu'à déguster l'une de ces mousses bien fraiches après quelques trop-pleins de liqueur sirupeuse appelée dans le jargon breton "chouchen". Elle succomba donc à cette tentation irrépressible et finit par mettre sa truffe hors de chez elle. Malheureusement les rencontres à heure tardive n'ont aucune garantie qualitative, loin de là ! En effet, une greluche à la capillarité rougeoyante mais fortement délavée et qu'on lui présenta plus tard comme étant une jeune rochelaise vint coller son séant peu bienséant dans une vague conversation entre la gueuse et l'un de ses amis qui arpentait également les rues de Niort en nocturne. Explosion instantanée lorsque l'impétueuse se trouva agressée par cette voyageuse qui en plus de l'impolitesse légendaire des rochelais possédait une oreille des plus fines pour intercepter non un chuchotement mais un murmure qui ne lui était point destiné. En effet, après quelques phrases échangées, Nessty avait demandé plus que discrètement à son voisin un c'est qui celle là ?, Petit bruissement sonore qui traversa visiblement la tête pourtant bien pleine de son voisin pour tomber dans l'oreille de l'inconnue, ce qui valut familiarité et grossièreté de la semi-peroxydée.

Boum ! Bruit d'un huis massif qui se claque dans le dos de la Vilaine sortie avant qu'elle ne commette l'irréparable. Elle n'avait aucune envie de débattre ou de cogner les personnes de mauvaise foi ce jour là. Puis en y réfléchissant bien, cela faisait également plus de 2 semaines qu'elle ne s'était pas exercée au tir de chopines, vides bien sur, sur une cible choisie et ce ne serait pas ce soir qu'elle le ferait. Grattage de chignon pour remettre ses poux en place, tite balade dans les ruelles désertes pour se calmer, 2 ombres enlacées dans une taverne, taverne suivante idem, taverne suivante... Etonnement pour la gueuse, les antres de la cervoise de Niort étaient fréquentées exclusivement par des duos d'ombres dès la tombé de la nuit. Bah, elle n'allait quand même pas se plaindre de voir cette ville un peu animée !

Sauf que l'enchignonnée faillit se prendre bien plus tard la porte d'une taverne pas dans le dos cette fois mais en pleine figure ! Boum ! Un couple sortait d'un haut lieu de débauche avec un pas fort pressé alors qu'elle retournait à sa quête de mousse maintenant que sa colère était dissipée. Elle eut à peine le temps de se pousser mais reconnut là un jeune flicaillon niortais qui lançait une invitation à la dite greluche ayant survécue au courroux de Nessty. Cette dernière rampona pour elle seule car elle venait de comprendre le type de vertu de la donzelle puisqu'elle le flicaillon n'était point le compagnon désigné de la coureuse de rampart.

Passant outre cette aventure dispendieuse en patience, Nessty put enfin savourer sa sainte chopine comme elle le souhaitait et du coup s'en enfila une seconde pour la peine.


Si ce type d'intermède s'en était arrêté là. Et bien non ! Dès le lendemain matin, une autre rouquine au rougeoyant délavé se présenta ! Mais celle ci avait une telle touche d'essorage accéléré que la langue s'en était retrouvée toute retournée. Après un salut succinct mais de rigueur, Nessty partit se réfugier dans un coin, les oreilles bourrées de foin pour éviter la splendide et sublime dénommée Buffy !

Vain diù de vin doux ! Les pictaves ont réussi à se débarrasser de leur mascotte des jeux de boules ou de boulet, des deux à la fois ! Mais pourquoi au profit de Niort ?

Y avait-il une concentration, une animation, un rendez-vous poitevin dont la chasseuse de crétins n'était pas au courant ? Hum... Elle avait été avec certitude absente trop longtemps du Poitou pour maintenir un simili d'accoutumance aux ursinés "kékildi'sés" et risquait de suffoquer dans sa bière à chaque nouvelle apparition. La voyageuse avait bien croisé quelques cas à Vannes et à Rennes mais jamais aucun d'eux n'avait réussi à égaler la reine pictave. Une seconde explosion se préparait chez l'impétueuse qui fut contrainte à se bouchonner à nouveau les conduits auditifs sous peine d'agoniser... de rire ! Et oui... la notoriété de la putrelle ne s'arrêtait point à la douleur qu'elle infligeait pas son accent de charretier mais s'étendait également à ses vantardises de grivoiseries inavouables. C'est ainsi qu'en plein jour Nessty entendit clamer haut et fort les prouesses d'une femelle de boulet constamment en rut..
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Mac_hyavel
Niort : Nuit blanche et noire

Le feu quelque peu éteint à force d'être délaissé continuait tant bien que mal à apporter lumière et chaleur dans une pièce qui en avait bien besoin. La porte était soigneusement fermée, la serrure n'était certes pas actionnée, mais la poignée, elle, remplissait bien son office. Assis, ou plutôt affalé, sur une chaise située face à une table encombrée d'un imposant bric-à-brac, Mac Hyavel avait le regard fou, perdu dans le vide, lugubre et ténébreux, qui luisait de la lueur caractérisant les égarés s'apprêtant à commettre l'irréparable.
Vêpres avait depuis longtemps carillonné, et l'aube ne s'était pas encore levée. Dans un sursaut désespéré, l'homme se défit de l'emprise qu'avait le malin sur sa conscience, sortit de la prison insidieuse dont il était le captif et cligna des yeux. Ces quelques instants de répits lui permirent d'observer le fourbi qui traînait sur le bureau : un verre à moitié vide, un encrier contenant une plume, deux livres à couverture noire et manuscrits qui étaient entrouverts, une feuille sur laquelle était griffonnée dessus quelques mots, un trousseau de clés, une bougie dont la cire fondait et coulait au milieu de la table, un bandeau posé sur un tricorne étaient situés sur la bordure gauche du bureau, quand à la bordure droite, elle recelait deux bouteilles vides, élégamment posées. L'écossais regarda leur soeur posée à ses pieds; de nature plus robuste, cette dernière résistait encore. Il la prit, porta son goulot aux lèvres et l'y délesta de quelques gorgées, libérant ainsi un peu plus leurs âmes-la sienne et celle de la bouteille- du lien les attachants tout deux au monde réel. L'instant funeste où elle rejoindrait l'alignement de pyrex approchait à grand pas, mais il n'était pas encore arrivé. D'un geste mal assuré, effets de l'alcool oblige, l'homme s'essuya sa bouche dégoulinante, et reposa le récipient à piquette à ses pieds.
Les yeux passablement embrumés, non pas par la fatigue, mais par l'ivresse, il parcouru du regard le parchemin qui supportait son écriture. Après moult réflexions il conclu que les prémices tracés ne lui convenait pas, et, d'un geste brusque et fébrile, il froissa le papier et le jeta dans les bûches crépitantes et odorantes.
Ô pauvre imbécile, écoute donc les fielleuses paroles de ta muse au corps de gorgone. Laisse ton coeur se tremper dans l'acide et entends ses pleurs. Ton corps se noie dans le sang du Styx et tu ne songes qu'à nager ? Oublie, laisse toi emporter, prends ta plume et écris. Que le noir de l'encre fasse pâle figure aux côtés de tes sombres pensées. Que la maladie vénéneuse de ton âme atteigne ce papier. Que tes mains gémissent sous la torture de l'écriture.

Cette nuit là, la fatigue ne gagnerait pas son habituel combat avec le corps, et cela Mac Hyavel le savait. Triste et sombre soirée que celle de son énième retour à Niort, retrouvailles avec un gîte passablement fixe bien que ne lui appartenant pas. Trop de ressentis, de pensées sombres pour se réfugier dans un sommeil qui ne lui apportait plus de réconfort. De tous les échappatoires s'offrant à lui, l'homme avait choisi la contraignante écriture, et la boisson pour trouver l'inspiration.
Dans un coin de la salle se sont entassés des boules de papiers, ébauches d'écriture froissées par le désespoir de l'homme, abattement lié non pas à un manque d'inspiration, mais bien à la lassitude engendrée par le manque d'intérêt réel d'histoires crées, non pas par nécessité de raconter, soit par un besoin effectif d'écrire, soit par envie de moraliser un lecteur imaginaire, mais bien par pure distraction. Dans cet angle étaient morts-entre autres- un nain découvrant à peine la nature, un géant désespéré d'effrayer les gens, un couple s'aimant à la folie ignorant les dangers que le destin allait mettre sur sa route, un vieillard en quête d'une dernière sucrerie dans un monde restrictif.

Depuis l'alcool était passé par là, et les histoires savamment construites puis abandonnées avaient laissé place à une espèce de rêverie trompeuse, aventures sans but ni fil directeur de personnages aux traits grossiers et improvisés, et les derniers vestiges de nouvelles construites venaient d'être jetés au feu. Les heures s'étaient égrainées depuis le dernier tracé d'encre sur la feuille, et avec elles leur lot de souffrances, quand, à intervalles réguliers surgissaient des images envahissantes d'un passé heureux puis douloureux. Et à chaque fois, elles revenaient inlassablement lui murmurer sur un ton doucereux un dangereux leitmotiv qui l'enfonçait de plus en plus dans les remords, et à chaque fois elles provoquaient en l'homme le même soupir non retenu.
Là il était déterminé à ne pas se laisser aller dans une nostalgie mélancolique et destructrice, il se devait pour ça d'occuper son esprit, et il savait parfaitement ce qu'il avait à faire ; ce qu'il savait faire de mieux : écrire. Persévérer, avoir de l'abnégation, oublier qu'il était un être humain muni de pensées, ne faire plus qu'un avec sa feuille, être plusieurs personnes à la fois, ne plus avoir sa propre conscience, être entraîné dans le flot des mots s'écrivant tous seuls, découvrir le récit tandis que les mains l'écrit. Une phrase lui vint en tête, une phrase sorti en taverne, ouverture d'une description, la sienne, et il se mit à l'ouvrage.


Citation:
Ma vie ressemble à un bateau mal amarré pris dans une tempête dont il ignore la portée, affrontant tel ou tel monstre marin dont la gueule ouverte montre aux équipages qu'il rencontre ses milliers de putrides cadavres préalablement dévorés. Ecumant les océans, ces bêtes à l'haleine fétide s'apprêtent à engloutir coque et artimon, et la vigie alarmée par ce qu'elle voit au loin (le monstre) tente en vain de prévenir l'équipage, mais hélas, ses mots sont perdus dans la tempête.


Dix minutes occupées : dix minutes à écrire deux phrases. En temps normal ce labeur n'était affaire que de quelques secondes, mais là le vin ingurgité l'obligeait à redoubler d'efforts, et ses déliés-déjà pas forcément bien formés quand il ne prenait pas le temps de calligraphier-ressemblaient à des hiéroglyphes décriptables uniquement par lui même, où, à la rigueur un expert, mais ils ne faisaient pas légion. L'écossais rectifia ça et là quelques mots, songeant au lendemain – enfin plutôt au lever du jour- quand il devrait se relire, et admira son oeuvre, se gonflant du stupide orgueil que peuvent éprouver parfois les hommes, et les artistes en particulier.
Que faire par la suite ? Ecrire sa biographie insipide ? Entamer une liaison intime avec son passé dans le but d'enfanter quelques feuilles volantes dont la moitié serait perdue ?Hypothèse pour le moins séduisante, et il se léchait les babines à l'idée d'un tel projet. Ecrire pour écrire, ne partager ses idées qu'avec le vent, amant volatile donc fidèle, car la notion d'infidélité n'est introduite qu'en fonction de la confiance. Alors Mac Hyavel tenta de se remémorer l'écosse, sa pluie et son vent, la tyrannie maternelle, la faiblesse paternelle, le goût du pudding, tous ces mille petits bonheurs qui coloraient sa vie. Et il fut heureux de retrouver petit à petit son enfance, mais il fut de nouveau dans sa nostalgie, et bien vite la fonction tomba comme un couperet, les voix s'étaient remises à fredonner le leitmotiv, et il se trouva de nouveau emprisonné dans la cage, une nouvelle fois..Il était pris au piège du labyrinthe de ses pensées, se retrouvant à chaque fois au point de départ, quelque soit le chemin emprunté.

Il cligna des yeux, observa le fourbi entreposé sur la table, fourbi qui était à l'identique, à l'exception de la feuille : les inscriptions avaient changé. Il prit à ses pieds la dernière des triplées, la forte, la résistante. Il ne put que constater que son contenu diminuait comme peau de chagrin, il la vida de quelques gorgées pour se consoler de cet état de fait. Au bout d'un moment sa glotte ne se frotta plus à du liquide : la bouteille avait cédé. Mac Hyavel la rangea à côté de ses soeurs, au cimetière des bouteilles, marmonna une oraison funèbre à son intention, se frotta les yeux et ouvrit tant bien que mal la fenêtre, laissant ainsi les miasmes de l'extérieur s'incruster dans l'atmosphère renfermée de la pièce. Toujours la nuit, la sombre et sordide nuit...
L'espace d'un instant il eu l'envie de se défenestrer, de se laisser choir sur le sol, d'oublier. Fort heureusement les effets de l'alcool se dissipèrent à temps, et il prit conscience qu'il n'était qu'au rez de chaussée. Il rit de sa propre stupidité, contempla la poutrelle, se défit de sa corde et entama, avec une minutie et une habileté surprenante, l'élaboration d'un noeud coulant. Il contempla, une fois le travail effectué (c'est à dire un long moment après), le fruit de son labeur, se caressa la gorge, décida que ce n'était pas la meilleure idée, et sauta finalement à travers l'ouverture que fermait précédemment la fenêtre.

Une timide lueur et un vent chaleureux et câlin accompagnèrent son arrivée sur la terre ferme et les galets du quartier de la nuitel : le soleil se levait. Les yeux mi clos et papillonnant, il regarda en direction de Phoebus. L'arc de cercle orangé pointa, d'abord timidement, puis avec un peu plus d'assurance et d'orgueil, le bout de son nez. Arborant un sourire aux lèvres, l'homme ferma ses paupières et abdiqua devant à la fois, la fatigue accumulée, et le réconfort apporté par l'astre lumineux, et s'effondra dans un sommeil sans rêve ni cauchemard.

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(0,n)

Ami lecteur auras tu compris l'allusion ? ^^

...


Ombre de ses propres pensées
Nessty
[D'un ivre mort vers un mort ivre ]


Une ombre fluette en tenue de cavalière se profilait au petit matin devant la maisonnette portant le numéro trois du quartier de la Nuitel. Le claquement des bottes laissait comprendre un certain empressement dans les pas

Mais.... Mac !

Nessty se précipita sous la fenêtre de la chambre. Elle revenait de l'écurie où elle s'était assurée que tout allait bien pour le départ imminent lorsqu'elle découvrit un Mac ronflant au pied de la fenêtre, à même le pavé. Aurait il confondu la fenêtre avec la porte ? .

Elle se pencha vers lui avec un air moqueur tellement il était mignon, gisant là comme sur l'une des plus moelleuse paillasse et avec sur le visage ce sourire béat que l'on retrouve chez les ivrognes enfin repus. Mais... Pouark ! ... Qu'est ce qu'il empestait la vinasse ! Elle savait maintenant où étaient passées toutes ses bouteilles : du gosier au gésier du bougre !

La gueuse impétueuse ricana de l'aubaine qu'il lui offrait là et décida de se venger de ce balai qu'il lui avait collé dans la figure lors de ce combat fanfaronnesque mené contre la poussière des pavés de Niort. Une petite tape sur la joue, puis une autre un peu plus forte. Même pas un grognement. Inerte qu'il était au point que le trop plein s'écoulait du coin de ses lèvres dans un filet de bave. Maaaac ? Elle le saisit par les épaules pour le secouer. Peine perdue, le pochtron se retourna pour poser ses mains jointes sous sa joue en guise d'oreiller, se recroquevillant sur lui même et souriant de plus belle. Visiblement cette position lui paraissait plus confortable mais quand même, sur le pavé... Nessty faillit exploser de rire en voyant cela, sans toute fois cesser ses tentatives de réanimation. Maaaaaaaaac ! Si les tapes et les secousses ne servaient à rien, que faire ? Nessty posa ses yeux sur la paume de sa main puis sur le bienheureux. Une gifle suivie de quelques autres dont l'intensité ne faisait que s'accroitre. Toujours rien ! L'enchignonnée courut à l'abreuvoir chercher un seau d'eau pour l'éveiller. Debout devant l'affable enivré, elle reposa le contenant plein en poussant un soupire amusé. Non, elle ne lui jetterait point le liquide glacé dessus car elle ne souhaitait pas que sa toux le reprenne. Elle penchant donc légèrement la tête sur le côté pour admirer une nouvelle fois le Dionysos tombé de son Olympe dans le caniveau de Niort.

Mac... Tout est prêt pour mon départ !

La Vilaine se trouvait là confrontée à un sacré dilemme : abandonner cet ami ainsi sur le sol, tenter de le trainer jusqu'à la chambre ou à l'abreuvoir... ben tout simplement le jeter dans la charrette et l'emporter avec elle, qu'il le veuille ou non. Elle finit par se faire aider par son fidèle Kram qui jeta Mac dans la charrette qui les mènerait jusqu'à Thouars dans un premier temps.

Une fois le chargement arrimé et l'ensemble des voyageurs réunis, un étrange pigeon vint de poser aux pieds de Nessty. C'était là la missive en réponse à celle ci :

Citation:
Dame Labrinvilliers,

Ne soyez point effarouchée par cette missive. Nous ne nous connaissons point mais un vent de sud-est, l'un de ceux qui porte des effluves putrides peu avant un orage, a porté à mes oreilles un fait des plus étranges. J'ai appris que vous aviez un certain regard sur l'un de mes amis. Certes le bougre ne laisse point indifférent tant par sa corpulence gélatineuse que par son parfum de purin en pleine effervescence mais quand même... un peu de retenu jeune fille ! L'on ne picore pas ainsi un Juliuz !

Toute fois, je vous exhorte à rester à ses côtés sans mourir écrasée ou asphyxiée car vous semblez être l'une de seules à pouvoir le supporter. A croire que vous être dénuée d'odorat comme de vue. Mais peu importe, j'arrive sous peu pour l'obliger à prendre un bain ! En effet, le gueux pouilleux et bouseux qu'il est ne peut prétendre être maire en continuant à se vautrer avec ses porcs alors qu'il a une cohorte de gorets à mener à l'abattoir ! D'autant plus que ces ptits cochons sont parait il fort mignons tant ils ont le groin rosé et un fessier bien lisse à force de flatuler dans la soie ducale. Je soupçonnerai même ce Gras Double d'avoir enfoncé quelques bouchons dans le fion de ces pauvres bêtes, soit à coup de taloche dans le derrière, soit par la plus grande malice pour y planquer la preuve de toutes ces bouteilles débouchonnées par lui seul...

Alors ma ptite dame, en attendant que je vienne tâter le saint doux d'Juliuz, prenez en grand soin. Noble tâche que je vous confie auprès d'une tache qui risque de vous confire. Avant tout, veuillez ne pas l'exposer trop longtemps au soleil sous peine de le voir fondre comme la motte de beurre salé qu'il est ou encore de voir le soleil blêmir à sa vue au moment où il se déculottera pour honorer de sa gratitude quotidienne certains fumiers locaux. Ne venez pas me dire vous n'avez point été prévenue, hein ? ou encore qu'il a fondu sous votre charme de poulette pestiférée car, aussi chapon charnu qu'il est, il en restera toujours un bon morceau.

Quand à vous, soyez prudente de ne point vous faire plumer par cet ogre ! Je n'irai pas prier Aristote pour qu'il vous protège car l'un de ses potes d'aristo a tenté de me faire avaler son cierge la dernière fois que j'ai demandé qu'on fesse ! Je vous certifie avoir vu un jour Jul le goulu aspirer un pauvre volatile de l'intégralité de sa substance pour se remplir une dent avant de le transformer en baudruche sanguinolente. Paix à l'âme à cette pauvre bête qui était l'un de mes pigeons les plus fienteux...

Vous l'aurez compris, je confie entre vos mains innocentes et pures un bougre des plus terribles que, malgré tout, j'affectionne particulièrement.

Au plaisir de vous rencontrer un jour.

Fait en ce dernier jour dominical du mois de mars 1457 sous pli hautement confidentiel


Grande Vilaine en quémande de la bedaine gourmande de son Jul



Elle va où elle veut la gueuse et quand elle le veut. Ainsi elle n'attendit pas les résultats des élections comtales poitevines pour rejoindre le gros Juliuz, un ami, un Vilain, un maire du mauvais genre, un imbibé perpétuel de la chopine, un être aussi énorme que sa panse. Elle n'apprit que plus tard que ce dernier avait échappé à la vigilence d'une Poulette pour s'étouffer avec la peau de l'un de ses saucissons. Un trop plein de vinasse pour faire passer la charcutaille finit par achever le gros lard. Nessty n'arrivera à Chinon que pour l'enterrement de son Jul, pleurant le roi des gorets pour qu'il repose enfin en pets.

S'il y a des joueurs qui souhaitent rendre un dernier hommage RP au personnage de Juliuz en gargote ou en halle de Touraine, vous pouvez me faire parvenir vos RP par MP. Je me chargerai de les publier là bas. Merci.

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