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[RP] Visite française en terres bretonnes

Blanche_
Cloitré.
Refuge.
Sombrer.
Blanche, soudain, capte comme les échos d'un état d'antan qui la fait frémir. Elle tremble, sans s'en rendre compte, mais les deux bêtes qui lui sont le plus proches notent le changement soudain de son attitude. Les chiens, ses fidèles alliés, voient qu'à son allure qui s'affaissent, et son regard terne, à son cœur qui accélère et la voix qui tremble, que quelque chose ne va pas.
Ce n'est pas tout à fait vrai.
Ce n'est pas tout à fait faux.


Quelque chose n'allait pas, n'est ce pas ?
Elle voudrait qu'il lui dise, qu'il avoue, elle aimerait ! Pour le plaisir de l'avoir en véritable ami, une confession, une ultime, ô Amael, Monseigneur, dis moi ! Elle désire cet aveu autant que lui désormais, elle le veut à n'en penser plus qu'à cela, à sentir ses tripes remuer à chacune de ses paroles, et ses lèvres qui bougent qui charcutent son être... D'un seul mot, s'il veut, il la lie, la délie, l'entrave, dis-lui Amael !
Elle lui prend soudain la main, quand son désir de savoir est à son paroxysme. Et, paradoxe éternel, elle l'attire vers elle pour qu'il se relève.


Sortons ! ordonne t'elle soudain. Mais l'ordre n'est qu'une façade, ce qu'elle veut, c'est un nouveau souffle. Sortons... S'il vous plait.
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Riches, tenez bon !
Amael
Soudain, Blanche parut changer. Son attitude, l'expression de son visage, Amaël ne savait pas vraiment d'où cela venait mais il la sentait différente Elle lui posa alors une question, d'une voix mal assurée. Et alors que l'Evêque replongeait dans ses souvenirs, pesait le pour et le contre pour savoir s'il devait tout avouer à Blanche, elle lui prit sa main tout en se redressant et la tira vers elle, obligeant Amaël, surprit et ne savant que faire, à se lever à son tour et se rapprocher d'elle. Puis elle ordonna qu'ils sortent, avant de le redemander, de manière plus plaintive.

Quelque peu désemparé face à la situation, Amaël se reprit rapidement et mit un bras autours des épaules de Blanche, comme pour la rassurer, et lui dit quelques mots tout en commençant à marcher vers la sortie de la grande salle.


Oui bien sûr, sortons si vous le désirez. Que se passe t-il ? Vous sentez-vous mal ?
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Blanche_
Dans ces instants si particuliers, lorsque Blanche s'effondre et laisse percevoir, rien qu'une seconde, son être sans aucun artifice, elle n'attend des autres aucune sollicitude, aucun soutien. C'est dans leur indifférence, et la façon noble qu'ils ont de ne pas soulever sa faille, qu'elle se redresse et revêt à nouveau son masque bienséant.
Or Amael, l'évêque du Ried n'avait pas cette fois réagi comme les autres l'auraient sans doute fait à sa place : il s'était montré complaisant et impliqué, à l'image de son bras sur ses épaules. Il ne s'appuyait pas sur elle, mais elle sentait quand même sa chaleur lui parvenir, et touchante, et troublante, ce qui lui fit soudain guetter le sol et lorgner le bout de ses souliers qui dépassait de sa robe.
Il y avait sur le tapis des motifs bretons nouveaux, aux couleurs de Pannecé, et Blanche s'y focalisa pour ne pas faillir ; elle aurait pu se dégager, s'insurger et s'énerver. Mais elle n'en fit rien. Se contentant, lorsque le courage lui vient, de contempler l'homme d'Église avec une lueur de défi dans le regard.
Têtue et Bretonne. A l'image, vieillie, de l'Altesse qu'elle avait été dans les murs saints du château de Nantes.


Vous avez votre bras sur ma peau.

Simple évidence.
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Riches, tenez bon !
Amael
Amaël n'avait pas réfléchit, faisant fi des convenances, oubliant les règles qui régissaient les personnes de leur sang, laissant aller un élan charitable, amical, mais les quelques mots prononcés sans émotion par Blanche lui rappelèrent tout ça d'un seul coup et il retira son bras précipitamment, comme on retire sa main du feu lorsqu'on se brûle. Il s'écarta même de la jeune baronne en faisant deux pas vers l'arrière et resta là, un instant, muet, à la regarder. Puis il dit quelques mots, pour couper court à ce silence pesant.

Excusez-moi, je ne voulais point vous offenser.

Cet épisode, étrange, il fallait bien l'avouer, avait fait oublier un temps ce que le jeune évêque s'apprêtait à révéler à celle qui était son amie bretonne, ou du moins elle s'en rapprochait plus ou moins..
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Blanche_
Erk !
Il se recule de moi, parce qu'il est... Dégouté ?
Frappée en plein cœur (et la narratrice, non, ne rajouta point alors de dramatisation dans son récit...) par cette observation évidente, et ô combien déconcertante... Il était dégouté !
D'elle, La bretonne, L'unique, La pure, La belle, La superbe, dégouté ? Dieu avait il un attrait autrement plus beau que ce langage charmant, ces petits pieds et ce regard bleu, pour qu'un homme ainsi se détourna d'elle comme si Satan lui même l'incarnait ?
Elle le regarda, confuse, et le rouge monta jusqu'en haut de ses joues pour y mourir sans aucune honte. Il était dégouté !
Les larmes, aussi, ne lésinons pas sur les détails, les larmes venaient, sans qu'elle sache si elles étaient dues à sa déception, ou son orgueil bafoué. Mais il était dégouté, élément d'importance : d'elle il était dégouté !

Elle voulut parler, mais la voix, peu habituée à jaillir or d'une gorge enserrée par la tristesse, se prit soudain à défaillir. Elle geint, s'en mordit les lèvres, et avec plus de force :

Je vous dégoute ?

C'est vrai que si tu poses la question, ça t'éviterait peut être de faire tout ce cinéma, n'est ce pas, Gwenn ?
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Riches, tenez bon !
Amael
De fait, Amaël n'avait jamais vraiment eu le temps, ni l'envie, de chercher à comprendre les femmes. Il avait eu une relation passionnée en son fort intérieur, mais platonique en réalité, avec une princesse de Bourgogne, une relation amicale améliorée qui lui avait fait connaître les mystères de l'amour avec une héritière devenue duchesse impériale, puis avait épousé une princesse du Saint-Empire mais l'avait quitté peu après pour ne plus jamais la revoir. Du coup, lui qui était plus accoutumé à la présence des hommes ne savait que faire en cet instant, alors que Blanche soudain se mettait à pleurer, sans qu'il comprenne pourquoi, jusqu'à ce qu'elle pose la question expliquant tout.

Enfin, oui et non. Elle avait mal interprété son geste, mais lui, du coup, avait-il mal interprété sa première question ? Pfiou, et après on se demande pourquoi certains se tournent vers Dieu et deviennent prêtres.


Nullement Blanche. Bien au contraire même, je dois bien l'avouer. Mais j'ai cru que mon geste vous avait déplu ...

Bon, au moins, ils se parlaient franchement, c'était un bon point, surtout pour mieux se comprendre. Ils allaient peut-être arrivés à quelque chose de bien finalement !
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Blanche_
Il était chaud et froid, oui et non, dehors comme à l'intérieur. En haut, en bas, se rapprochait d'elle pour la jeter ensuite, et puis finalement, non. Un peu blasée, quoique rassurée cependant (car Blanche détestait particulièrement se faire des ennemis), Blanche sécha les quelques larmes, travail intense de comédie qui perlaient à sa joue. Puis, d'une voix qui se voulait étrangère à sa réaction précédente, mais qui y échouait en traduisant tout à fait son état de trouble, elle fit comme si de rien n'était.

Ne devions nous pas sortir ? demanda t'elle, faussement joyeuse.
Les chiens, se méprenant alors sur les émotions de la baronne, se dirigèrent en agitant la queue vers le corridor, les portes s'ouvrant devant les jappements amusés, et la lourde masse du bâtard qui s'appuyait sur les chambranles en en griffant le contour.

Et puis, elle répondit à sa question, en s'habillant, devant lui. Elle se fit aider par une domestique, qui lui apporta alors un somptueux manteau d'hermine, manteau qu'elle portait depuis peu, depuis qu'on lui ait offert à Rennes. Et, les mains habiles, étonnamment quand l'on voyait la masse de fourrure sur ses épaules de gamine, elle enfourna une paire de gants chauds, et glissa les mains ainsi protégées sous le petit cavalier. Qui décidément, ne la quittait plus.


C'est que, commença t'elle.
Mais trouver une réponse correcte était un peu compliqué ; il y avait bien l'idée que cela était inconvenant, mais s'il jouait à l'évêque, sans en comprendre les limites, était-elle la mieux placée pour les lui faire admettre ?

C'est que, cela ne se fait pas, comprenez vous ?
Le quadrupède en ses bras, docile comme un saint ange, lorgnait l'homme d'église avec une marque de défi. Il avait vu la scène, sans la comprendre bien sûr, mais se sentait sans doute supérieur : lui dans les bras chauds et nobles, l'autre dans son seul manteau d'ecclésiastique.
Et puis, j'aime pas qu'on me touche.
En preuve formelle, la bestiole enhardie glissa sa truffe froide dans le cou de sa maitresse. Et les poils chauds, soudain en contact avec le duvet clair et noble de Blanche, rencontrèrent au hasard l'un des colliers de perle que la baronne portait au cou. Il y en avait trois, superposés, qui faisaient référence au surnom autrefois donné, et tant regretté. Trois qui s'entrechoquèrent en cliquetant, bruit bientôt couvert par le rire de celle qui les portait.
On ouvrit les portes ; ils sortirent. Dehors pendant qu'ils parlaient, la neige avait tout recouvert.

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Riches, tenez bon !
Amael
Intérieurement, Amaël commençait à se poser des questions sur Blanche, qui changeait d'humeur aussi vite qu'on changeait de chaussures. Sortir ? L'idée ne l'emballait guère. L'hiver approchait et le temps et la température n'étaient ni cléments, ni agréables. Mais soit, après tout, elle était la maîtresse des lieux et ne voulait pas la contrarier.

Je vous suis.

Alors qu'il revêtait un grand manteau de fourrure par dessus ses habits d'apparats, il s'arrêta soudain, et dévisagea Blanche, le regard dur et froid, sur le perron du château, alors qu'ils sortaient, et que dehors tout était blanc. Il n'appréciait guère l'inconstance, d'autant plus lorsqu'il s'agissait de l'attitude des gens. C'est sans colère aucune mais d'un ton ferme qu'il parla alors à la jeune baronne.

Me prenez-vous pour un sot à qui l'on dit tout et n'importe quoi ? On vous dit blanc, vous dites noir, et si l'on dit noir pour vous satisfaire vous dites blanc et reprochez d'avoir dit noir.

Oui c'était clairement mal cherché et très alambiqué comme propos, mais sur le moment, devant cette neige, c'était tout ce qu'il avait trouvé pour expliquer le comportement limite exaspérant de Blanche.

Je ne suis guère expansif lorsqu'il s'agit d'évoquer ou de montrer mes émotions et mes sentiments. Mais je suis aussi intransigeant en matière de foi que de comportement. Ne vous jouez pas de moi, Baronne. Je n'apprécies guère cela.

Bien qu'il ait dit tout cela d'un ton calme et posé, sans élevé la voix, l'atmosphère devenait soudain plus lourd et tendu. Mais l'Evêque n'était plus un enfant, tout jeune qu'il était, il n'admettait aucune entorse au comportement de rigueur que des personnes de leur rang devaient avoir entre elles.
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Blanche_
On ne va pas s'entendre du tout, alors...
Elle rit, se tourne vers lui alors qu'elle lui tournait le dos juste avant, et qu'elle le taquinait en énonçant ce que ni lui, ni elle ne serait capable de supporter. Quand on est amis, selon Blanche, on l'est qu'on le veuille ou non. Et si Amael l'était, il le serait sans son accord, et tant pis pour lui.
D'ailleurs, il l'était déjà. A nul autre pareil.


On ne va pas s'entendre, si vous ne cessez pas de prendre cet air arrogant et supérieur. Si je vous ai vexé à repousser votre main, vous m'avez vexée à ne pas me l'offrir plus tôt, je l'aurais acceptée alors, si elle n'avait pas mis autant de temps à venir, si elle avait été spontanée et emplie d'affection !
Mais voila
, grogna t'elle, vous vous gaussez d'être un homme d'Église et de puissance quand je suis l'opposé. Vous me touchez quand vous n'avez pas le droit, vous menez la conversation là où je ne veux pas qu'elle aille, bref, vous êtes insupportable !

Madame la Baronne ?
demanda une domestique qui accourait, jupes relevées maintenues aux genoux par des mains rougis à cause du froid. Elle avait peur, la malheureuse, que Blanche en criant ne l'appelât au secours... Il n'en était rien.
Brusquement, Blanche lui lança un regard noir, et s'empêtra les pieds dans la neige et son manteau. Mais c'était la colère seule qui entravait ses gestes, et lui accordait soudain la grâce d'une femme pataude et maladroite, si puérile dans ses propos et son attitude qu'elle en devenait ridicule.
Ridicule, le mot était juste. Sans que personne, cependant, n'osât avouer y trouver attirance. Qu'elle était belle quand elle était en colère !


Et puis de toute façon, hein ! reprit elle sur un ton calme, ou légèrement moins engagé, de toute façon je me joue pas de vous, je joue avec vous, ça n'a rien à voir. Si je dis je sors, on sort !
Un peu tyrannique, la pucelle.
Soyons honnête l'un avec l'autre, Amael.
Elle fit un pas vers lui, une longue trace longiligne dans la neige, à la place où avant se trouvait son soulier. Elle grelottait.
Je hais votre façon de me parler, et la couleur de vos cheveux.
Cette croix d'Église ne va pas avec vos vêtements, vous avez l'air ridicule en évêque.


Un nouveau pas vers lui, elle avait les joues roses d'avoir crié.
Je déteste cet air narquois quand vous me parlez. Et cette marque obséquieuse de pseudo-sournoiserie, quand vous souriez, me fait douter de vous et de vos véritables intentions.
Vous êtes très étrange, changeant, français, et religieux. J'aurais mille et une raisons de vous détester, mais je n'en fais rien, alors pour l'amour du Ciel, ne vous méprenez pas sur mon caractère breton, et mon humeur changeante, laissez vous simplement apprécier sans protester, bordel !


Choquée par sa soudaine liberté en paroles, elle rougit jusqu'aux racines, et baissa les yeux sur le sol. Il était difficile de se cacher, si près de lui, et elle sentait à la nuée tiède qui s'échappait de sa bouche, que s'il voulait la frapper et se dégager de l'outrage qu'elle lui avait fait, eh bien... Il aurait le bras assez long.
Elle attendait, honteuse et pétrifiée.
La suivante parla, d'une voix neutre. La vérité parfois était si imprévue, qu'elle en était parfaite.


Madame a omis de dire, qu'elle a une blessure dans le dos, et refuse qu'on la touche.

Vexée, la môme grogna.
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Riches, tenez bon !
Amael
Bon, visiblement la situation l'amusait, alors que lui non. Il aurait pu, avant de devenir évêque, prendre la mouche, ne point supporter l'affront fait à sa fierté et sans aller sur un coup de tête, sans mot dire.
Mais les choses avaient changés. Devenir prêtre l'avait amené à côtoyer le petit peuple, à se rapprocher des simplicité de la vie et à ouvrir un nouveau regard. Oh bien sûr, il restait plein de fierté, d'arrogance et d'une certaine vanité, mais il avait mûri.
C'est donc immobile, les bras croisés devant lui qu'il écouta les "réprimandes" de Blanche lui disant ce qu'elle pensait de lui.
Elle n'avait pas tord, même si elle en rajoutait un peu, beaucoup et qu'elle parlait de choses sans importances et puériles. Et elle s'était approchée de lui, au fur et à mesure.
A la fin, il lui fit ce "sourire narquois" qu'elle n'appréciait pas, mais qui était le sien. Le jeune évêque se pencha alors doucement, prit un peu de neige dans sa main droite gantée, et la jeta alors sur Blanche, mais sans force.
La petite boule vint s'écraser sur le manteau de Blanche et Amaël se mit alors à rire de bon coeur. Il savait que Blanche comprendrait. Elle avait tout dit, ils étaient tous les deux exécrables, d'un point de vue extérieur, mais se rassemblaient énormément, et malgré leurs différences, ils étaient faits pour être amis et l'était.


J'adore la neige ! Enfant, lorsque le château de Trun en était recouvert, je passais des heures, au grand dam de ma mère qui avait bien peur pour ma santé, à me rouler dans celle-ci.

Passer du coq à l'âne convenait parfaitement à la situation. Mais tout avait été dit, et tout avait été compris, même si certaines choses n'avaient franchies les lèvres ni de l'un ni de l'autre. Son enfance ... elle avait été joyeuse, mais solitaire. Le regard de l'Evêque se fit mélancolique.

Mais j'étais bien souvent seul à m'amuser ainsi. Dieu n'a point accorder à ma mère la joie d'une famille nombreuse ...
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Aranelle
[J'entends le loup, le renard et la belette...]

Le carrosse Trunois était parti très tard la veille dans le but d'arriver à une heure assez matinale à Pannecé, mais le trafic du chemin principal B5, entendons par là : Bretagne - 5ème axe pour traverser les frontières, avait été perturbé en raison des chutes de neige incessantes sur les terres bretonnes.
En fin de matinée, le carrosse était arrêté dans la cour du château de Pannezeg, baronnie de la demoiselle à l'hermine, qui avait invité Aranelle, par échange épistolaire, après sa venue en Alençon, au castel de Trun. Par le rideau, elle vit une autre voiture, décorée tout comme celle de la jeune Ried, d'or et de gueules. Elle chercha un court instant dans sa mémoire quelles familles, autres que les Ried, arboraient ces couleurs, et finit par hausser les épaules.


La jeune femme sortit de son carrosse, revêtit d'un fin manteau pour affronter le froid de la Breizh. Elle avait hésité à porter son manteau favori, doublé de fourrure d'hermine, mais trouva cela indécent devant une baronne Bretonne. Sous ses pas, la neige craquait, comme si plusieurs couches se brisaient l'une après l'autre sous le poids de la Ried, pourtant aussi chétive qu'une pouline.
Un peu plus loin, deux silhouettes se confondaient sous la neige qui tombait d'une allure monotone, mais très apaisante. Elle s'en approcha, et reconnut son amie Blanche, à laquelle elle adressa un sourire.

- Demat Gwenn, dit elle gaiement avant de tourner les prunelles vers sa compagnie. Un homme, vêtu de l'accoutrement d'Evêque...
- Monseigneur, s'exprima la jeune femme, suite à une inclinaison.
Les flocons devinrent plus épais, et la température chutait de plus en plus...
...Bon, on rentre quand ?

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Blanche_
Finalement, ils étaient semblables. Elle le découvrit, ravie, mais surprise surtout, lorsque la neige en impact sur son manteau, perçait sa chair d'un dard froid et invisible. Elle sentait l'obscur et humide mélange couvrir les poils blancs, se mêler à eux, et les rendre raides par le froid, dirigés, selon le vent, en pointes dures vers l'évêque.
Elle repoussa la boule de son vêtement, sourire crispé. Puis, se penchant soudainement au sol, elle lança une réponse sans équivoque à l'homme d'église, qui se figea allégrement contre son cou. A fondre dans le col, entre les tissus, sur la peau-même, qu'il devait avoir froid !
Elle se mit à rire.

Quand arriva Aranelle, Blanche ne s'y attendait pas du tout. Elle était entièrement dévolue à la conversation et l'amitié d'Amael, ce qui fit que l'intrusion inopinée d'une tierce personne ne l'enchanta guère. Elle aurait voulu être prévenue, et que l'invité soit accompagnée dans le salon, comme il plaisait à l'usage. Mais la jeune du Ried n'avait pas jugé bon, sans doute, d'attendre son hôtesse à l'intérieur, et grelottait désormais de froid.
Blanche lui répondit dans un sourire, quoiqu'elle resta, amusée, à repenser plutôt à la tête que faisait Amael juste avant. Recouvert de neige, stupéfait et refroidi...


Eh bien, Mademoiselle. Vous n'êtes pas bien couverte, pour un jour de décembre.
Elle frotta ses deux paumes l'une contre l'autre, y enlevant la neige.
Il vous faut rentrer, ou vous attraperez la mort. Griet ! appela la baronne en haussa la voix. Griet, vous conduirez ma jeune invitée jusqu'au salon, où elle s'y sentira plus à son aise. Je dois d'abord parler à Monseigneur, avant que l'on ne passe à table.

Elle adressa un sourire reconnaissant à la jeune fille, pour se tourna vers Amael, prenant ses mains pour que cesse là la bataille.

Amael, ne me grondez pas s'il vous plait, j'ai une surprise pour vous.
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Riches, tenez bon !
Amael
D'abord surpris et saisi par le froid de la neige fondant dans son cou et qui se répandant dans ses habits, il garda malgré tout un sourire amusé et rit. Celui qui était devenu un homme puissant, n'était alors plus qu'un jeune homme appréciant les joies simples de la vie en bonne compagnie. Il se serait bien embarqué dans une bataille de boules de neiges mais une jeune femme vint les surprendre, Amaël reprit alors son masque stoïque et son visage tant inapprécié, plein d'arrogance et de noblesse.
Répondant aux salutations de la jeune femme, il inclina la tête et murmura quelques mots
.

Ma Demoiselle.

Il resta un instant immobile, quelque peu déconcerté. Etrangement, ce visage qui lui faisait face, bien que blond aux yeux bleus lui rappelait son propre visage, bien qu'il fut brun aux yeux verts. Etrangement, quand il se regardait dans un miroir, ses traits étaient forts semblables à ceux de cette jeune femme. Mais il n'eut pas le loisir de s'interroger plus sur cette étrange ressemblance, car Blanche après avoir salué la nouvelle venue appela une servante pour l'accueillir à l'intérieur et les attendre. S'approchant de Blanche, il la laissa prendre ses mains et lui fit un sourire mi-amusé, mi-intrigué suite à ses paroles.

Je ne sais ce que vous me préparez ma cher mais je vous promets de ne point me fâcher. Je ne suis guère adepte des surprises mais pour cette fois je veux bien vous accordez ce plaisir.
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Aranelle
La Ried à la blonde chevelure observa l’évêque qui la regardait également, puis se tourna vers son amie, qui lui proposa de rentrer, seule. Aranelle fronça les sourcils, sentant qu’un coup se préparait.
-« Je suis également de cet avis », approuva-t-elle, même si intérieurement, elle souhaitait rester avec eux. Mais la règle d’or lorsqu’on est invité, c’est de ne jamais contredire l’hôte.
La Baronne appela ensuite « Griet ». Une vieille femme arriva, la marche lente et tiraillée, de celle qu’ont les paysans à la phase terminale, après avoir travaillé la terre toute une vie. Celle-ci était en fait une servante, ce qui étonna Aranelle qui pensait que sa condition était meilleure, en raison de son désirable accoutrement. Ainsi donc, cette vieille femme était Griet. La jeune femme quitta donc Blanche et l’autre homme, en affichant un sourire.

D’ailleurs, cet homme, qui était-il ? La Ried n’avait pas eu vent qu’une autre présence serait à Pannezeg lorsqu’elle fut gentiment invitée par son amie bretonne, et en plus, il monopolisait l’attention, laissant Aranelle seule ? Cela déplut à Aranelle qui attendait impatiemment de savoir qui était cet homme. La vieille femme la guida ensuite vers le salon, dans le château. Griet ouvrit la grande porte, et aussitôt, deux canidés glapirent, leurs aboiements résonnant dans la pièce.


-« Faites les taire, Griet ! »
-« Désolée Madame, je ne peux pas. »
-« Ah ? Et pourquoi donc ? »
-« Parce qu’il n’obéissent qu’à leur maîtresse »
-« Grrrr ! »


Grognement hystérique de la jeune femme qui cherche par tous les moyens de les faire passer sous silence. Pour ne pas que la Baronne n’entende la cacophonie canine, Aranelle ferma la grande porte, et soupira. Un peu en retrait, derrière les deux boules de poils hyperactives, un molosse au poil noir et gris était étendu sur le sol, ne bougeant pas d’un cil. La jeune femme, fatiguée des abois, s’assit sur un siège du salon, et les chiens finirent par cesser d’aboyer. Aranelle sourit, et soupira de soulagement.

Je préfère les carpes !

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Blanche_
Il avait promis, il avait promis.
Main enlevée, fourrée dans la sienne à la manière des enfants, qui lorsqu'ils sont trop jeunes pour déjà le savoir, font fi et les rangs, et des sexes, elle tenait la main du Ried de cette façon, en la serrant presque un peu fort ; elle était bretonne, rappelez vous.
La barbare, donc, pressa l'évêque à la suivre jusqu'à la maison, où, déjà, Aranelle se trouvait. Il était temps de les confronter l'un à l'autre, mais elle ne savait, si en lui avouant la supercherie, et le but véritable de sa visite en Pannezeg, il ne finirait pas par stopper net sa marche, et son avancée vers sa sœur. Alors elle attendit.
Le moment ultime, la marche ultime, jusqu'à ce que la robe et la bure ne e trouvent devant la porte principale, ouverte, et que la chaleur de l'âtre et de son intérieur ne vienne fondre les flocons derniers au manteau d'Amael.


Dieu, s'il n'a point accordé à votre mère d'enfanter des frères et des frères, comme vous l'avez regretté plus avant, Dieu, aussi, ne vous aura point accordé la grâce d'une mémoire infaillible.

Elle sourit, pour qu'il lui pardonne, et aussi parce qu'ils étaient amis, et qu'elle savait qu'il lui pardonnerait.

Osez comprendre le pourquoi de cette ressemblance singulière.
Elle tendit alors, à un domestique s'avançant vers eux, ses gants souillés par l'eau froide, et son manteau glacé. Puis, silhouette bien plus longiligne maintenant qu'elle avait ôté sa cape de fourrure, elle entra et continua à parler, de l'intérieur.
Les talons, alors qu'elle expliquait, claquaient sur les pierres de Guérande.


Ressemblance, qui j'en suis sûre, ne vous aura pas échappée.
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Riches, tenez bon !
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