Fleur
La rage faisait place à la surprise. Fleur avait toujours les yeux rivés sur celui qui avait voulu assommé son fiancé. "Approche mon mignon, viens, tu vas voir de quel bois se chauffe une fleur enragée, une fleur qui sait sortir ses épines à bon escient. N'aie pas peur, allez viens, je te réserve un chien de ma chienne, mon mignon!", se disait-elle. Elle se mit en garde, prête à transpercer de sa lame le mercenaire. Sans qu'elle sut comment, elle sentit quelqu'un dans son dos, l'empêchant de reculer plus avant. Elle se sentit prise au piège et pourtant quelque chose lui disait qu'elle n'avait rien à craindre. Une voix plus que familière lui murmura d'un ton qui ne souffrait aucun refus :
Fleur... la porte de la taverne...
Fleur avait bien compris où voulait en venir Léonin, sauf qu'il oubliait une chose et pas des moindres, c'était le colosse qui se tenait devant elle et qui lui barrait le chemin de la porte. Sans compter que Léonin venait de fermer, ou du moins elle le pensait, cette maudite porte. Alors se replier vers la taverne, il fallait oublier cette issue et trouver une autre solution. "Réfléchis ma belle, fais marcher ta cervelle de moineau! Si tu veux revoir le soleil demain matin aux côtés de ton fiancé, tu as plutôt intérêt à te creuser les méninges!" Deux issues s'offraient alors à elle pour le moment, pourfendre le colosse ce qui ne serait pas une mince affaire étant donné qu'il était armé d'une masse et elle d'une simple épée, épée forgée dans un métal précieux par un de ses amis aujourd'hui décédé mais qui l'avait protégée jusque-là, ou tenter de battre en retraite, sauf qu'elle préférait se battre plutôt que de fuir, car il n'était pas dit qu'on l'attaquerait sans qu'elle ne se défende. Ne répondant donc pas à Léonin quant à son "ordre", elle finit par se fendre sur le mercenaire, aussi rapide qu'une lionne sur sa proie, mais elle le rata. Elle se remit en garde et bougea de sorte que le colosse s'éloigne de plus en plus de la porte. Tentant le tout pour le tout, Fleur se refendit sur le mercenaire ne cherchant pas vraiment à le tuer de suite, juste à le faire reculer. Son regard sadique en disait long sur ce qu'il voulait lui réserver, mais elle ne la lui donnerait pas facile, ô que non!. Au bout d'un court instant à se tourner autour, assaillant et défenseur avaient changé de position. Fleur, avec Léonin toujours dans son dos, avait accès à la porte de la taverne, tandis que l'assaillant se trouvait un peu plus loin. Elle fit reculer Léonin afin qu'il puisse ouvrir la porte, mais surprise! La porte était bel et bien fermée et au juron que prononça son fiancé, elle comprit de suite qu'il ne retrouvait pas la clé... sans doute perdue lorsqu'elle l'avait rudement poussé un peu plus tôt pour lui éviter un coup sur la tête.
Soudain, un cri de ténor se fit entendre et elle vit une hachette tournoyée dans les airs et massacrer un mercenaire. Elle reconnut le petit homme qui les avait mis en garde et qu'elle avait cru, un court instant, être l'auteur de ce guet-apens. Elle profita de l'effet de surprise chez leurs assaillants pour prendre Léonin par la main et courir droit devant elle, esquivant le colosse et se retrouver sur la place publique où la bataille faisait rage. C'était donc loin d'être fini...leurs assaillants semblaient décidés à leur mener la vie dure. Dans sa course, alors qu'elle ne s'y attendait pas du tout, elle fut arrêter dans son élan, si bien qu'elle valdingua un peu plus loin, échappant sa Précieuse...et la main de Léo. Elle poussa un cri au moment de tomber au sol :
"Attention, Léoooooo!!!"
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En reconstruction...
Fleur de Monmouth
Baronne douairière de Quingey
Dame de Villers-Farlay