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[RP]L'aventurier des passés perdus

--Soeur_radegonde

.
Tout en racontant son histoire, Soeur Radegonde dévisagea la Dame répondant au nom de Marie de Vergy. Elle lisait dans ses yeux la surprise, l'incompréhension...Soit cette personne n'avait rien à voir avec Marie de Vergy, soit...Etait-il possible qu'elle ait tout oublié ?

Et curieusement, au lieu de lui reparler des correspondances, voilà qu'ele s'intéressait à la Fille du Sans-Nom. Radegonde, soupirant, leva les yeux au ciel :


Notre Seigneur n'entretient point commerce avec les créatures du Sans-Nom qui se prennent pour des wivre. Il ne m'a rien dit sur elle. En plus, comme je vous l'ai dit, il mangeait des ortolans farcis le jour de la disparition de cette fameuse Pierre-Dieu. Mais peut-être que vous vous souvenez d'elle, puisque c'est vous qui m'avez libéré ?

Et le marin des Mers d'Orient, il ne la connait pas, lui ?


Radegonde marqua une pause pour dévisager son interlocutrice, puis reprit :

Dites moi, mon petit, vous êtes sûre que tout va bien ? Parfois, un laquais du Sans-Nom s'introduit dans votre esprit sans que vous ne vous en rendiez compte et vous vole vos souvenirs. Alors, avant de livrer des secrets au Sans-Nom, je préfère savoir de quoi vous vous souvenez. Parce qu'il n'y a pas que le Tout-Puissant qui me surveille...Vous savez, je suis quelqu'un de très envié, même par les adeptes du Sans-Nom. Ils voudraient s'approprier mon savoir...C'est pour cela que le Tout-Puissant reste à mes côtés. Pour me protéger, vous comprenez ? Alors racontez moi ce dont vous vous souvenez...

Tout en parlant, Radegonde avait mis la main dans la poche de son vêtement, où elle cachait une fiole d'eau bénite. Si le Sans-Nom la voulait, il faudrait d'abord qu'il vienne la chercher.

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Soeur Radegonde
servante d'Aristote corps et âme
" Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la sagesse"
Aiguemarine
[ Mâcon - ] Quand il faut en passer par le passé pour aller de l'avant

Soeur_Radegonde avait l'air de doûter de son identité.
Aiguemarine fronça de nouveau les sourcils.
Mais, elle-même pouvait en dire autant de la moniale !
Qu'est ce qui lui prouvait qu'elle n'avait pas volée ses missives à Autrey, après tout ?! Rien...
Mais si elle voulait en savoir plus, elle devrait jouer "carte sur table" avec la bonne soeur, et lui raconter ce dont elle se souvenait de son passé. En gros, sa vie à Autrey.

C'était la première fois qu'Aiguemarine se livrerait à une "inconnue".
Ravalant sa fierté, elle releva la tête, puis se leva doucement.
Elle fit quelques pas dans la pièce pour se dégourdir les jambes, puis son regard revint se poser sur la moniale.


Si je vous demande son nom, c'est parce que, non, je ne me souviens pas d'elle ! léger haussement d'épaules. Ben vi, quoi...c'est vrai ça ! Aiguemarine n'allait pas s'encombrer de questions si elle connaissait déjà les réponses. Tssss...

En revanche, le mien de nom, je le connais. "tout du moins, je pensais le connaître" pensa t'elle intérieurement...
Et non ! ça ne va pas ! Air passablement agacé.
Je m'appelle Marie De Vergy, et je suis née le 23 Août 1435. J'avais un frère ainé : Romuald dict Sir_Romu mais il est décédé, quelques mois après m'avoir rejoint à Montpensier.

Mes parents adoptifs, trop occupés par leurs fonctions, me confièrent à *MaDeleine*, qui acheva mon éducation...
Margelin, le maître d'Armes du Domaine d'Autrey m'apprit les rudiments des techniques de défense.
Puis, un jour, ma mère fût assassiné par des brigands sur les routes de Mirebeau.
Malgré les réticences de mon père adoptif, j'ai quittée Autrey et recouvré mon indépendance quelques temps en visitant un peu le Royaume de France. Pour, finalement, revenir quelques années plus tard, ici, à Mâcon.

En revanche, vous, qui êtes vous vraiment ?!
Quel lien aviez vous avec ma famille adoptive ?!
Regard suspicieux...
Car je ne me souviens pas de vous, et encore moins vous avoir confié des correspondances !

Et puis, cessez de me parler de Sindbad, je vous prie.
Il n'est point ici. D'ailleurs, comment le connaissez vous ?!
Par La Geste d'Orient et le récit de Théobald ?!


Aiguemarine faisait les 100 pas dans la chambre, se tenant le bras gauche écorché, brûlé afin de se calmer.
Qui était'elle ?! Aiguemarine ?! Azurra ?! Elle-même ne le savait plus vraiment.
Elle espérait maintenant qu'elle avait tout "déballé" que Soeur_Radegonde serait plus coopérative.
Car une chose était sûre : elle n'aimait pas perdre son temps, et la moniale usait et abusait de sa patience.
Elle jeta un coup d'oeil discrêt à Theobald qui ne pipait mot.

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--Theobald


Le Ménestrel ne pipait mot, tandis que la Dame de Sarliève échangeait avec la Soeur.

Pourtant, il manqua de pousser un cri de douleur en se mordant la langue, tant était grande son envie de prendre la parole. Le Couvent Sainte Marguerite...Il ne connaissait que ce cloître, dont le nom lançait la narration de
"La Geste d'Orient" . Comment la Dame de Sarliève, qui connaissait pourtant de près le Constantinopolitain, pouvait-elle demeurer de marbre à la simple mention de ce nom par la Soeur ?

Et d'après la Soeur, elle et la Dame de Sarliève s'étaient déjà rencontré en ce Couvent ?

Décidément, il avait bien fait de venir...


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Theobald
Ménestrel et découvreur de passés perdus
Narrateur de
"La Geste d'Orient" et "La Dame de Venise"
--Sous_la_capuche


Silencieusement installé derrière la porte, l'individu sous le capuchon ne perdait pas une miette de la conversation qui se tenait de l'autre côté de la porte.

Finalement, la patience n'était pas son fort. Il avait graissé la patte de l'aubergiste, afin de connaître l'identité des deux occupants. Et subrepticement, il était monté écouter à la porte.

Il y était question d'un couvent, de la fille du Sans-Nom et de celle d'Aristote, qui était, en réalité, une bourguignonne, mais aussi, et surtout, d'un certain Sindbad.

L'individu sourit : ce Sindbad ne lui était que trop connu.Et apparemment, il avait un lien avec la Soeur.

La réponse à sa question allait-elle surgir de la bouche de cette servante démente du Très-Haut ?


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"It's the wanting that keeps us alive" (Vouloir nous garde vivant)
--Soeur_radegonde


Dans les yeux de celle qui se faisait appeler Marie de Vergy, et qui venait de lui fournir sa biographie, avec des détails qu'elle seule pouvait connaître, Radegonde vit le regard du Très-Haut, qui la toisait. Et à travers l'impatience de la Dame, c'était celle de celui qu'elle servait depuis de nombreuses années qui se manifestait.

Elle se signa et leva les yeux au Ciel :


Une fois de plus, Seigneur, tu as envoyé à moi ta fille sauver mon existence, afin que tous sachent combien vains sont ceux qui s'opposent à ta volonté. Pardonne à ta servante cet instant de doute.

Puis, son regard croisa celui, azur, de celle qui lui demandait de justifier, à son tour, de son identité.

Bénie soit celle à qui Dieu, dans son infinie bonté, octroya le souffle de la vie. J'étais aveugle, mais vous m'avez rendu la vue. Notre Seigneur vous a placé sur mon chemin afin que je remette en place le passé dont un autre ange vous priva. J'ignore tous les mystères, mais sais ce que j'ai vu.

C'était pendant une nuit sombre et glacial, alors que soufflait une bise qui balayait tout sur son passage.
Ce soir là, je me trouvais à l'entrée du couvent Sainte Marguerite de Cahors, afin d'accueillir tout étranger qui solliciterait asile des servantes du Tout-Puissant.

Outre le Livre des Vertus, j'avais amené avec moi, pour passer le temps, un ouvrage récemment copié par une autre de nos soeurs, qui relatait les voyages extraordinaires d'un marin sur des mers lointaines. Ouvrage que je lisais à mi-voix.

Trois coups retentirent alors. Je vis le ciel prendre une couleur cramoisie et un rai de lumière argenté percer la couche de nuages pour toucher mon front, tandis qu'un choeur entama dans ma tête son chant, à la fois beau et désespéré. Comme si cela ne suffisait pas, mon Seigneur et Maître prononçait des mots que les chants couvraient. Aveuglée, assourdie, je tâchais néanmoins d'accomplir mon office, espérant que la Mère Supérieure ne s'apercevrait pas que j'étais en communion avec le Seigneur et tous les anges du Ciel. Sinon, il était fort probable qu'elle me jetterait de nouveau dans cette cellule sombre et froide, pour m'imposer pénitence de ce qui ne pouvait être, à ses yeux, qu'un péché contre le Ciel et son Créateur.

En ouvrant la porte qui séparait notre lieu de prière du monde extérieur, je le vis, il était là...Le marin dont je lisais les aventures s'était incarné à moi.

Simplement vêtu d'une couverture jeté à la hâte sur son corps nu, délirant en une langue dont la sonorité fleurait bon les contrées lointaines et merveilleuses, il baignait dans son sang vert luminescent au fond d'une charrette de foin tirée, non pas par deux boeufs ou deux ânes, mais par deux anges ayant l'apparence de femmes.

Alors que je louais à haute voix le Très-Haut de m'avoir envoyé cette incarnation du marin de mon livre, bel homme au demeurant, qui, une fois réveillé, saurait me conter lui même ses aventures merveilleuses, les deux anges qui l'accompagnaient me sommèrent d'un ton sans réplique de leur fournir promptement gite, couvert et soins. Ce que je m'empressai de faire, malgré le concert assourdissant de voix dans ma tête. Seul un fou ou un inconscient s'oppose à la volonté divine.


La Soeur marqua une pause.

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Soeur Radegonde
servante d'Aristote corps et âme
" Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la sagesse"
--Soeur_radegonde


Voyant qu'aucune question ne venait interrompre son récit, Radegonde reprit :

Des deux femmes, j'en avais reconnu une : celle au regard bleu qui m'avait sauvé de la fille du Sans-Nom et emmené auprès de cette Congrégation que je servais. Vous...

L'autre était un ange. Nulle beauté humaine n'aurait pu égaler la sienne. Ses veines affleuraient sous sa peau blanche et laiteuse. Et ses yeux clairs, ses longs doigts...Sans aucun doute, elle était une de ces créatures envoyées par le Très-Haut pour veiller sur cet homme.Vous parliez toutes deux la langue du Très-Haut, une langue chantante qu'aucun homme ne comprendra jamais.


La nonne s'interrompit et leva les yeux aux ciel :

Non, mon Dieu ! Quel genre de personne croyez vous que je suis ? Un mouton ? Ah mais non, non, non...Sa beauté était une tentation, certes, mais j'avais sacrifié tout ce que j'avais. J'étais le mal qui rongeait cette Congrégation, la Mère Supérieure me le répétait assez souvent. Je devais aller plus loin...Et s'il était mort, vos servantes m'auraient-elles jeté dans la Garonne ? Ouch...de quel droit aurais-je refusé de soigner cet homme ? Etais-je si vile, que l'on me croit ignoble ? Mais les chats ne font pas des chiens. La seule façon de construire un pont solide est de s'entourer de coeur pur capable de couper tous les fils, et non de faire un petit somme. Et cet homme était le symbole de ce qu'il y avait de meilleur en nous. Nos âmes, à nous, servantes du Très-Haut, étaient souillées par le doute et la honte. Je devais donc le soigner. La Vérité serait notre salut ou notre damnation...

Je fis donc mander une nourrice de La Teste, une certaine Madeleine. A son arrivée, vous l'avez salué. Je n'en fus pas surpris outre mesure : comme créature du Tout-Puissant, vous connaissiez chaque être humain par son nom. Et elle reconnut en vous la créature divine que vous êtes.

L'ange à la peau pâle m'invita à vaquer à mes occupations, tandis qu'ils soignaient le marin. Sa plaie à la tête était profonde. Il délirait en cette langue inconnue.

Plus tard, l'ange revint me trouver. Elle m'ordonna de conserver l'homme en vie, si je ne souhaitais pas la revoir pour vivre ma dernière heure. Je trembais comme une feuille. Elle m'expliqua aussi que la fille du Tout-Puissant dormait, épuisée par l'effort que les soins du marin avaient exigé d'elle. Le passage s'était refermé sur elle. Madeleine devait la conduire endormie dans une chambre d'auberge.

Quand à l'ange, elle partit seule. Je ne l'ai jamais revu, excepté parfois dans mes rêves.

Je soignai le marin et le conduisis, une fois guéri, aux portes de la ville de Cahors. Mais il avait tout oublié de ses voyages, et rien de ce que je lui fis lire ne lui permit de la retrouver. J'en fus quelque peu dépité, mais c'était là la punition que le très-Haut m'infligeait pour ma tentation.

Voilà tout ce que je sais...


Soeur Radegonde se tut, épuisée d'avoir laissé les souvenirs de cette nuit revenir à sa mémoire.

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Soeur Radegonde
servante d'Aristote corps et âme
" Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la sagesse"
Aiguemarine
[ Mâcon - « Quand on tente de reconstituer le puzzle »]

Aiguemarine s'était rassise auprès de Soeur_Radegonde, moyennement calmée, et avait écoutée son histoire sans même oser l'interrompre.
Des fois que la Moniale ne reparte dans de fous délires.
Quoique là...on n'en était pas loin !
Son récit semblait si décousu, si irréaliste aux yeux d'Aiguemarine.
Voilà donc qu'elle aurait participé à ramener le Marin des Mers - Sindbad - jusqu'au Couvent Sainte Marguerite de Cahors.
Mais pourquoi diable ne s'en rappelait'elle pas !
Que s'était'il donc passé cette fameuse nuit ?!
Et cet autre « ange » à la peau blanche laiteuse et aux yeux clairs ; sa comparse en quelque sorte... Qui était'elle ?! Aiguemarine avait bien une idée sur l'identité de « l'autre Ange » si tant es que l'on puisse nommer Saradhinatra ainsi.

Long soupir avant de se masser les tempes douloureuses tant elle essaie de se concentrer.
Et cette nourrice du village de La Teste, cette Madeleine, est ce SA « Ma » à elle ?!
Non, rien n'a de sens. « Ma » a toujours vécue en Bourgogne, au Domaine d'Autrey.
Enfin, tout du moins, c'est ce qu'Aiguemarine pensait jusqu'ici...

Soeur_Radegonde avait terminée sa confession.
Aiguemarine, toujours sans rien dire, se leva et fouilla sa besace, extirpant un parchemin vierge et un crayon.
Elle prit place derrière une table qui faisait office de bureau et se mit à dessiner.
Le seul moyen de confirmer l'identité de « l'autre Ange »
Aiguemarine avait un peu de mal parfois avec les noms ; en revanche, elle n'oubliait jamais - ou rarement - un visage.

Son esquisse terminée, elle la présenta à la Moniale...




Une question, une seule...pour le moment.
L'heure viendrait plus tard pour la suite...

Cet « Autre Ange » ressemblait'il à cette femme ?!


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--Soeur_radegonde


Soeur Radegonde contempla l'esquisse que lui présentait la fille du Très-Haut.

Et bien bonsoir, Mademoiselle, et soyez la bienvenue. Ah, mais moi, je sais où je vais, je maintiens la défense, ce qui me permet d'en faire plus pour fournir au chat ce dont il a besoin. Personne ne peut sortir comme cela...Pour un éclat et une propreté sans tache, il faut utiliser la gelée royale. Sinon, vous vous isolerez. Moi, je n'aurais pas pu faire cela. Pourtant, contre la saleté, chacun peut agir.

Puis, elle détailla plus attentivement le croquis :

Oh, j'entends sa voix aussi, dans ma tête...Ah non, mon Dieu, une peu de silence, s'il vous plaît...Je ne comprends rien si vous parlez tous en même temps. Alors chacun son tour. Elle rapprocha son visage du portrait. Oui, je vous entends mieux maintenant, vous disiez ? Si je vous reconnais ? Il me semble...Vous ne seriez pas passé au Monastère Sainte Marguerite de Cahors un soir avec un marin ? Oui, c'est cela, un bel homme au langage fort étrange...Mais vous savez, ce soir là, je n'avais d'yeux que pour vous. Mais bien sûr...Sauf que vous m'avez repoussé. Et puis, vous aussi, étiez une épreuve envoyé par... Elle pointa son index vers le ciel. Je sais, il se croit très malin, mais ses servantes ont toutes le même profil. Que croyez vous, elle n'est quand même pas idiote, Soeur Cunégonde...

Tendant la main, elle rendit à la Fille du Très-Haut l'esquisse qu'elle lui avait présenté.

Pas d'erreur, je vous confirme que c'est bien elle. Mais soyez gentille, demandez lui de ne pas me crier dessus, cela me donne des maux de tête...

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Soeur Radegonde
servante d'Aristote corps et âme
" Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la sagesse"
Aiguemarine
[ Mâcon ]

Quale galera i miei avi ! Aiutatemi a comprendere ciò che dice ! * marmonna t'elle entre ses dents tout en levant les yeux vers le plafond.
Fallait faire le tri dans les propos de Soeur_Radegonde, et la suivre dans ses délires.
Tantôt la Moniale s'adressait à elle, la prenant pour la fille du Très-Haut.
En de toutes autres circonstances, cela aurait été sujet de discussions et de fous rires, que ce soit avec son époux ou ses Suzerains, mais là...

Donc, après avoir fait un brin de causette à l'esquisse qu'elle lui avait mis sous le nez, puis à 'Stote, enfin Soeur_Radegonde lui confirma l'identité de sa comparse.
Aiguemarine hésitait.
Devait'elle s'en réjouir ou, au contraire, étais ce les prémisces d'une nouvelle catastrophe ?!

Elle ferma les yeux quelques instants, se rémémorant les rares fois où elle avait croisée la route de Sara.
Cette teigne de "Doña de Lescure" ! Une vraie tête de mule que cette femme. Enfin, autant bûtée qu'Aiguemarine...
Z'imaginez l'truc vous ?! Nan, à vrai dire, vaut mieux pas peut-être.
Bref, la brune et la blonde ne s'étaient guère croisées que 2 fois durant ces dernières années.
Une fois à Cahors, lorsque Sindbad avait été attaqué par Silvio et qu'il avait rejoint, par on ne sait quel mirâcle, le dispensaire d'Aiguemarine, à Agen.
Leur rencontre avait été plutôt tumultueuse. La brune avait jurée au Constantinopolitain de ne pas révéler l'endroit où il se trouvait à sa « filleule »

La seconde, cette fois, en Terres Toulousaines, au cours d'un déplacement à caractère diplomatique.
Une rencontre dans une taverne Albigeoise, et une blonde, Prévôt de son état à l'époque, qui interrompt la longue discussion, appelée à la rescousse pour calmer les ardeurs de certains malfaisants.

Reprenant ses esprits, elle lâcha un timide :
Merci...

C'était sorti spontanément, même si Aiguemarine était encore plus embrouillée qu'au début de la discussion.
Un léger soupir et elle s'éloigna de la couche où se tenait Soeur_Radegonde.

Il fallait qu'elle sorte là.
Prendre l'air l'aiderait peut-être à retrouver ses esprits et à comprendre tous les propos de la Moniale.
Elle s'approcha de Theobald, posa sa main valide sur l'épaule de ce dernier et lui murmura...


Veillez sur elle ! Je.. je dois sortir là.
Prendre l'air devrait m'aider à faire le point...enfin, j'espère.


Aiguemarine n'attendait pas l'aval du Ménestrel.
Pas besoin de chaperon et en cet instant précis, Soeur_Radegonde était la personne à surveiller.
Elle défit sa malle de voyage, en sortit un long châle qu'elle passa maladroitement autour de ses épaules et sortit de la chambre.
Refermant doucement la porte derrière elle, elle descendit tranquillement les quelques marches qui la séparaient du brouhaha du rez de chaussée, loin de se doûter à cet instant qu'elle était suivie par l'encapuchonné.

Elle quitta l'auberge, perdue dans ses pensées, et arpenta les ruelles de Mâcon où, suite à l'incendie, une certaine agitation régnait encore...




*Quelle galère mes aïeux ! Aidez moi à comprendre ce qu'elle dit !.

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--Sous_la_capuche


De derrière la porte, l'individu n'en avait pas perdu une miette.

La vieille était folle à lier, mais son récit, expurgé de ses délires, tenait la route. Pour autant, une question restait en suspens. Une question à laquelle il allait devoir trouver la réponse par lui même.

Un brusque brouhaha dans la chambre lui indiqua que le temps de s'éclipser était venu.

Il n'eut que le temps de descendre l'escalier, lorsqu'il entendit une porte claquer. Sortant de la taverne, il se posta dans la pénombre d'une ruelle, juste à temps pour voir la voyageuse aux yeux azur passer devant lui sans le remarquer.

Ainsi donc, elle était de sortie...Il eut un instant d'hésitation. Se dévoiler ou rester annonyme ?

Il décida de se contenter de la suivre le plus discrètement possible.


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"It's the wanting that keeps us alive" (Vouloir nous garde vivant)
--Theobald


Aiguemarine a écrit:
Veillez sur elle ! Je.. je dois sortir là.
Prendre l'air devrait m'aider à faire le point...enfin, j'espère.


Alors là, c'était le bouquet garni...

Theobald regarda la Dame de Sarliève quitter la chambre. Il ne pouvait surveiller deux personnes à la fois.

Alors que faire ? Abandonner la nonne, ou courir àprès la Dame aux yeux azur ?

Après un court instant de réflexion, le ménestrel réalisa qu'il se trouvait de nouveau au coeur d'une de ces situations dans lesquelles l'essentiel était de limiter les pertes. Or, la Dame de Sarliève avait encore toute sa tête, ce qui n'était plus le cas de la nonne.

Et puis, la religieuse avait effleuré certains sujets que Theobald souhaitait approfondir. L'absence de la Dame de Sarliève lui en fournirait l'opportunité.

Il se plaça donc face à Soeur Radegonde et la dévisagea.

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Theobald
Ménestrel et découvreur de passés perdus
Narrateur de
"La Geste d'Orient" et "La Dame de Venise"
Aiguemarine
[ Dans les rues de Mâcon...]


Aiguemarine marchait d'un pas cadencé dans les rues de son ancien village.
Multitudes de souvenirs se bousculaient dans sa tête, et à ceux là ils fallait maintenant rajouter les délires de la Moniale.
D'après Soeur_Radegonde, elle connaissait donc Saradhinatra bien avant la Guyenne.
Alors pourquoi cette dernière n'en avait jamais fait mention lors de leurs rencontres ?!
C'était plutôt de la méfiance que l'une & l'autre ressentaient à chaque fois que le « destin » les avait fait se croiser.
Les hypothèses les plus folles, les plus farfelues commençaient à s'insinuer en son esprit.
Et si la « Doña De Lescure » n'était pas étrangère à son amnésie ?!
Sara semblait avoir une bonne connaissance des remèdes d'apothicaires.
Du moins, c'est ce qu'Aiguemarine en avait retenu lors de leur rencontre mouvementée à Cahors.

Non, Aiguemarine ne pouvait s'en tenir à ça. Il fallait qu'elle sache.
Puis une idée lui vint.
Et si elle retournait à la demeure de l'autre frappadingue.
Dans les décombres, peut-être retrouverait'elle quelque chose ?!
Un début de piste, un indice ?!
Même si - cela était sûr - ses correspondances personnelles ne s'y trouvaient plus, volées par « La fille du Sans-Nom »...hmmm...d'après la Moniale, bien évidemment.

Resserrant son châle sur ses épaules, Aiguemarine chemina jusqu'à la demeure.
Enfin, plutôt ce qu'il en restait. C'est à dire pas grand chose, à part un amas de cendres tièdes et quelques vieilles pierres.

Elle jeta un coup d'oeil aux alentours.
Quelques badauds çi et là, mais c'était le cadet de ses soucis.
D'un mouvement de son bras valide, Aiguemarine s'assura de la position de sa dague...juste au cas où...et entama ses investigations dans ce champs de ruines.

Y trouverait'elle quelque chose ?!

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Aiguemarine
[ Mâcon ]


Que cherchait'elle au juste ?!
Aiguemarine, elle-même, aurait été bien en peine de le dire si d'aventure quelqu'un, à cet instant précis, lui avait posé cette question.
Peut-être une « preuve » des dires de Soeur_Radegonde ?!
Quelque chose qui lui ferait dire : « Mais oui, regardez...elle a bien connue mes parents ! Et non, certes elle n'a plus toute sa tête mais... »
Parce que, jusqu'ici, la Dame avait de sérieux doûtes ; même si certaines paroles de la Moniale étaient troublantes.

Fouillant du pied les décombres, s'agenouillant parfois pour tourner les pierres, Aiguemarine cherchait sans grand succès jusqu'ici...

Levant les yeux au ciel, et s'adressant dans un murmure à 'Stote comme l'aurait fait Soeur_Radegonde, sauf qu'à Aiguemarine, il ne lui répondait pas...(encore) !


« Hey, toi là-haut ! Si t'es mon « Père » j'avoue qu'une petite aide, ce ne serait pas du refus là, hein ! »


Nan, mais n'importe quoi là, moi je vous le dis.
Voilà qu'Aiguemarine se prenait au « jeu ».
Mais alors que la Dame de Sarliève allait jeter l'éponge, voilà que quelque chose de brillant attira son regard.
Et là, étais ce une réponse à son appel ?! ou bien une pure coïncidence ?!
De ses doigts, elle gratta un peu la terre et les cendres pour y découvrir
un bijou

Yeux qui s'écarquillent sous l'effet de la surprise.
Elle frotte la chaîne du pendentif sous ses doigts afin d'ôter la pellicule de suie qui s'est formée dessus.
Aiguemarine l'examine sous toutes les coutures. Cette pierre n'est pas commune par ici.
Il vient d'Inde à n'en point doûter.
Ses yeux se posent sur le fermoir. Si c'est bien le bijou qu'elle croit, alors indubitablement, il y a une marque dessus. Une initiale, juste une initiale... Un moment d'angoisse.
Aiguemarine souffle délicatement dessus, et là, apparaît un « b ».
Un « b » comme Blanche, le prénom de sa mère adoptive.
Ce bijou était un cadeau de son Père adoptif à sa mère d'après ce qu'elle lui en avait raconté.
Comment diable ce bijou pouvait'il désormais être entre les mains de la Moniale ?!

En tous les cas, cela confirmait peut-être la thèse que Soeur_Radegonde avait bien connue ses parents adoptifs.
Mais quelques zones d'ombres restaient au tableau.
Comment Soeur_Radegonde l'avait'elle récupéré ?! Volé ou autre chose ?!

Le soleil qui déclinait la sortirent de ses interrogations.
Aiguemarine se releva un peu hagarde, serrant dans son poing le pendentif.
Toutes les émotions de la journée remontèrent tel un torrent et elle ne pût contenir ses larmes.
La vue brouillée, elle se mit à courir jusqu'à l'auberge et remonta en quatrième vitesse dans la chambre.
Theobald veillait sur la Moniale.

Aiguemarine essuya ses larmes, et s'allongea à plat ventre sur le lit restant, ne disant rien, serrant toujours le bijou dans sa main.
Bien vite, épuisée, la Dame de Sarliève s'endormit...



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--Theobald


Ce matin là, Theobald n'eut pas à se réveiller.

Sa nuit avait été fort courte. Ou fort longue, si l'on considère qu'il n'avait pu trouver le sommeil.

Sa discussion avec Soeur_Radegonde avait été fort instructive, même si particulièrement épuisante pour l'intellect. Il avait dû, en permanence, faire le tri entre ce qui relevait des réponses de la nonne à ses interrogations et l'entretien permanent qu'elle poursuivait avec le Très-Haut, ou toute autre créature dont il ignorait le nom.

Cet entretien s'était poursuivi jusque fort tard dans la nuit.

Et quand la Soeur s'était enfin endormi, ses ronflements avaient empêché le sommeil de gagner le Ménestrel pourtant passablement las d'une journée qui avait été mouvementée.

Il avait bien entendu la Dame de Sarliève regagner sa chambre. Manifestement, elle ne souhaitait pas être dérangée.

Peut importait...Il saurait toujours assez tôt à quoi s'en tenir. Il avait, de toute façon, une sollicitation à formuler...

Les heures s'égrenèrent donc, ponctuées par les bruits de la nuit : des pas dehors, des querelles d'ivrognes ou les sollicitations d'une professionnelle de l'amour en termes explicites.

Tiens, cela pourrait donner lieu à une narration, voire à une chanson, qui sait ?
"Une nuit à Mâcon"...

Puisque le sommeil se refusait à lui cette nuit, il décida d'entretenir son luth. Il lui fallait en changer les cordes, le son des siennes ne ressemblait plus à rien.

L'opération était relativement simple : détendre chaque corde, la détacher, rattacher la nouvelle et la retendre jusqu'à obtenir la note juste. Pour ce faire, et afin de ne point troubler le sommeil d'autrui, il étouffait le son de la corde pincée à l'aide de sa paume, afin d'être le seul à entendre le son qu'elle émettait.

Puis, il entreprit de nettoyer l'instrument à l'aide d'un chiffon.


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Theobald
Ménestrel et découvreur de passés perdus
Narrateur de
"La Geste d'Orient" et "La Dame de Venise"
Aiguemarine
[ Le lendemain - Après une nuit agitée ]

On dit que la nuit porte conseil, mais ce n'est pas toujours le cas.
Aiguemarine, troublée par sa récente découverte avait eue un sommeil agité.
Et toute la nuit, elle avait ressassée ça, fouillant sa mémoire, triturant et serrant le pendentif entre ses doigts.
Quelques images, dans son sommeil, lui étaient vaguement revenues mais Aiguemarine avait encore du mal à relier tout cela. Et encore moins de réelles certitudes.
Un Père adoptif en colère. Un cul de basse fosse. Une femme -qu'elle n'arrivait pas encore à identifier- terrorisée. Une violente dispute entre elle et son Père adoptif, puis...la fuite du Domaine d'Autrey.

S'extirpant péniblement de sa couche, Aiguemarine fit un brin de toilette.
Ensuite, elle enfila une robe, et gagna la chambre où se reposait la Moniale ainsi que Theobald. Du moins...en principe.
A vrai dire, Aiguemarine ne s'était pas réellement inquiétée du sort du Ménestrel.
Devait'elle lui parler de sa découverte ou attendre encore un peu ?! Elle aviserait s'il venait à la questionner.
A sa grande surprise, elle le trouva déjà éveillé à triturer son luth.

Sans bruit, Aiguemarine s'approcha de lui, tira doucement une chaise et lui dit, à voix basse...

Bel instrument que vous avez là !
Sinon, ça a été avec...
désignant du menton Soeur_Radegonde.

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