[ Mâcon - Ou quand Theobald "materne" ]
Merci pour votre confiance. Je m'acquitterais de la mission que vous me confiez.
Concernant la menace qui planne au dessus de la tête de Soeur Radegonde, je souhaite apporter une précision :
Soeur Radegonde nous a rapporté que la personne qui l'avait ficelé et incendié sa maison était une femme, qu'elle a identifié comme "la fille du Sans-Nom", la même qui l'avait fait enfermer de l'endroit où vous l'avez délivré. Cette femme, toujours selon elle, était à la recherche d'une relique, la Pierre-Dieu.
Or, lors de notre rencontre à Lourdes, Graziella nous a clairement dit qu'elle avait restitué la relique à Roméo moyennant des excuses. Pourquoi donc cette personne cherche t-elle la Pierre-Dieu au Royaume de France ? Je confesse mon ignorance.
Par contre, Soeur Radegonde a également précisé qu'en lisant votre correspondance avec Iuliannos, elle est devenue "bizarre...surexcitée". Ce sont ses propres termes.Quelque chose dans ces lettres a retenu son attention. Soit concernant le défunt Iuliannos, soit concernant...votre personne.
Voilà pourquoi je vais m'empresser de trouver le chariot que vous sollicitez afin que nous quittions cette cité dans les meilleurs délais, c'est à dire les plus brefs.
Vous aurez compris, au travers de mon explication, que votre idée recueille mon entière approbation et ma plus totale adhésion. En mon absence, demeurez ici, n'ouvrez à personne, évitez de vous montrer à la fenêtre. Je reviendrais avec le chariot et un solide repas pour trois. Si je ne suis pas revenu dans une heure, partez seule.
Aiguemarine prit sur elle de l'écouter jusqu'au bout.
Theobald amenait des réflexions intéressantes, mais pour l'heure, aucunement vérifiables.
Etait'elle réellement en danger ici ?!
La veille au soir, Aiguemarine était sortie seule et n'avait nullement été embêtée, même si elle avait crue, à un moment, comme espionnée ou suivie.
Le Ménestrel devenait'il paranoïaque ?!
Quoique, il avait plus "d'expérience" puisqu'il avait suivi Sindbad dans sa quête de vérité.
Mais fallait l'avouer, ça ne lui plaisait guère ce "maternage" à Aiguemarine.
Bien au contraire, ça la poussait plus à faire tout le contraire !
Hé oui, esprit de contradiction quand tu nous tiens...
Toutefois, elle ne laissa rien paraître devant lui et le laissa partir...
Oui, oui, je ferai attention, et nan, je ne partirai pas sans vous !
Comment pourrait'elle partir seule avec Soeur_Radegonde ?!
Elle voyait mal installer la Moniale sur Altaïr et partir au grand galop avec elle.
Une fois seule avec Soeur_Radegonde, Aiguemarine alla chercher sa trousse de soins quand elle repéra un pigeon sur le rebord de la fenètre.
Peut-être étais ce des nouvelles de sa famille, de son époux qui lui manquait tant.
Pouvait'elle se permettre d'ignorer ce pigeon juste pour faire plaisir à Theobald ?! Sûrement pas...
Aiguemarine posa sa trousse sur une chaise proche du lit de Soeur_Radegonde.
Celle çi dormait encore profondément ; autant la laisser récupérer un peu.
Les soins pouvaient attendre qu'Aiguemarine aie pris connaissance de la missive.
Elle ouvrit la fenètre, et attrapa fermement le volatile puis referma une fois fait.
Aiguemarine s'installa sur ce qui faisait office de bureau, observa le vélin sous toutes ses formes avant de le décacheter.
Nictail a écrit:A ma délicate Aiguemarine,
De Nictail,
Bonjour mon Amour,
Nous avons bien pris connaissance de ta missive.
Ton absence nous pèse, mais nous nous occupons bien pour te faire une surprise à ton retour.
Nous sommes heureux d'avoir de tes nouvelles et de savoir que tout va bien.
J'espère aussi que cette femme te donnera les informations qu'il te faut.
De notre côté, tout va bien.
Les enfants vont bien, ils sont sages et profitent des premières neiges.
Athalia m'a effectivement parlé de cette mission.
Nous avons commencé à écrire à nos amis. Elle est formidable, elle m'aide énormément. Nous avançons bien.
J'ai bien transmis tes câlins et baisers à nos enfants.
Nous t'attendons sagement et nous espérons te voir vite.
Sache que je t'aime bien plus que tout, au delà de tout.
Je t'embrasse follement. Les enfants aussi te font de gros bisous.
Ton Nic.
Ton époux.
La missive venait bien de Gien, de son époux, de sa famille.
Enfin un peu de "ciel bleu", "d'oxygène" dans ce monde de brutes.
Tout le monde allait bien, et c'était ce qui lui importait le plus.
Aiguemarine la lut, la relut plusieurs fois avant de s'intéresser de nouveau à Soeur_Radegonde qui commençait doucement à se réveiller.
Cachant à regret la missive de son époux dans ses affaires, la médicastre s'approcha de sa patiente.
Bonjour.
J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer.
Par laquelle souhaitez vous que je commence ?!
Avant cela, je vais vous refaire vos bandages.
Elle l'aida à se redresser un peu sur la couche, et se mit à lui défaire ses bandages et ses soins.
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