Matouminou
Elle ne fut pas longue à trouver ce qu'elle cherchait. La couverture sur le bras, elle s'apprêtait à sortir, lorsqu'un pigeon se fit entendre à la fenêtre. Elle s'arrêta, contrariée. Elle n'aimait pas laisser Mahaut toute seule. Elle ouvrit rapidement au pigeon, et prit le mot accroché à sa patte, puis, doucement, d'un revers de la main, le fit s'envoler. En souriant, elle pensa à Horloger, il aurait été plus expéditif. Elle fourra le parchemin dans sa poche, elle le lirait plus tard.
Elle sortit et se dirigea vers le pommier. Elle vit tout de suite que Mahaut n'était plus couchée sur la couverture. Elle accéléra le pas, son coeur se mit à battre plus fort, une peur glaciale l'étreignit. Elle tenta de se calmer. Elle laissa tomber la couverture qu'elle avait en main, constatant l'évidence: Mahaut n'était plus là. Matou respira un bon coup et dans un premier temps se dit que la petite avait du se réveiller. Elle était surement en train de regarder Alambic et Hihan, ça ne pouvait pas être autrement. Ils lui avaient toujours dit qu'il ne fallait pas sortir seule du jardin et Mahaut était plutôt du genre à écouter. Matou courut jusqu'à l'enclos en appelant sa fille. Un fois encore, elle dut se rendre à l'évidence: Mahaut n'était pas là. Affolée, elle fit le tour du jardin, regardant dans l'appentis où Horloger rangeait ses outils. Là aussi, Mahaut savait qu'elle ne devait ne pas y aller, Horloger lui avait expliquait qu'il y avait des objets qui pouvaient lui faire mal. Elle continuait d'appeler l'enfant:,,,,,,,,
MAHAUT!! MAHAUT REPONDS A MAMAN!!
Pas la moindre trace de la petite. Matou retourna au pommier, sur la couverture, nulle trace de la poupée non plus. Elle fit demi tour et entra dans la maison, peut-être l'enfant s'y trouvait-elle. Matou se raccrochait à n'importe quelle possibilité aussi improbable fusse-elle. Mahaut, trop petite, n'aurait pas pu ouvrir seule la porte d'entrée. Elle fit tout de même le tour des pièces, pour rien. Elle s'écroula sur une chaise, hagarde, elle réalisa brutalement l'horreur de la situation. Son estomac se crispa, elle mit ses deux mains sur sa bouche et poussa un long gémissement.
Alors comme une folle, elle sortit de la maison, elle ne prit même pas le temps de fermer la porte, elle se mit à courir sur le chemin vers la place du village. Elle criait le nom de sa fille. Elle arrêta une carriole et demanda:
Vous n'avez pas vu une petite fille? brune ...pas encore deux ans...je...
L'homme et la femme la regardèrent et secouèrent la tête. Elle reprit sa course sans même les remercier. Sa vue se brouillait, aveuglée par les larmes qu'elle ne pouvait retenir. Elle était en train de vivre un cauchemar. Elle interpela un homme qui passait, une faux sur l'épaule:
S'il vous plait, aidez-moi....je...je...cherche ma petite fille...mon bébé!! Ohhhh..mon dieu!!
Il lui répondit de se calmer, il n'avait pas vu d'enfant, il lui dit:
Allez voir à la mairie, peut-être quelqu'un l'aura-t-il raccompagnée là-bas...je suis sur que vous allez la retrouver...
Elle ne l'écoutait déjà plus...la mairie..oui....Aupyl l'aiderait, il y avait assez de gardes pour chercher Mahaut. Elle entra dans la mairie et courut jusqu'au bureau de Aupyl. Elle bouscula une femme qui lui lança:
Ohé...surtout vous excusez pas!! regardez moi cette furie....
Matou ne l'entendit pas, et avant que le garde en faction n'ait pu faire quoique ce soit, elle ouvrit la porte du bureau du maire et cria:
AUPYL!!!!!!
Puis, elle s'écroula par terre en sanglotant, où était Mahaut? Qui avait pu s'en prendre à elle? qu'allait-elle dire à Horloger?
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Matouminou
Heureuse Fécampoise
Fière d'être Normande
Verba docent, exempla trahunt