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[RP] Ce qu'il advient des graines que l'on sème...

Matalena
Bon... Une évaluation rapide de la situation s'imposait histoire de déterminer, une bonne fois pour toutes, comment diable elle en était arrivée là. Le fil ténu qui reliait les évènements les uns aux autres l'amena à cette série de conclusions que je vous propose d'étudier :
- Primo, bouseux d'origine ou pas, elle se trouvait présentement coincée entre deux nobliaux de haut vol dont l'émulsion mutuelle semblait se teinter d'un air de débauche qu'elle ne goutait que fort peu.
- Deuxio, l'un au moins de ces individus venait d'être étiqueté comme complètement fracassé du cervelet.
- Tertio, elle n'avait strictement aucun moyen de filer à l'anglaise, à l'occitane, ou une quelconque autre nationalité.
Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes... Au moins, c'était elle qui tenait le petit, nul risque que son tout-frais-découvert géniteur lui fasse téter du rouge. D'ailleurs, lorsque celui-ci proposa de le récupérer, la prise de la jeune femme sur le paquet de langes se fit-elle plus affirmée, bien que l'hypothèse qu'Agnès de Saint Just ai pu se tourner pour le prendre était aussi probable que le fait que l'homme descende du singe.
Le problème majeur reste entier : descendre à la cave. Et il allait faire quoi le malade ? Leurs lancer des haches ? Les découper en morceaux puis profaner leurs dépouilles ? Les enivrer jusqu'à ce que mort s'en suive pour ses rituels satanistes ? Et impossible de compter sur le soutient de la Saint Just qui se livrait, tout sucre tout miel, aux mains et autres attributs de leur guide. Une décision s'imposait. Technique n°1 : Faire diversion et opérer une retraite stratégique.


Je crois que j'entends quelqu'un venir, par là...

Les protagonistes tendirent l'oreille, elle effectua un pas, deux pas, trois pas en arrière lorsque... Diantre. Elle entendait vraiment quelqu'un venir.
Gnia
La moitié de mon comté - le truc perdu dans les montagnes béarnaises avac pleins de montagnards portés sur la jacquerie, oui oui - pour une bouteille de pif, là, tout de suite, maintenant !
Ce fut la pensée à fort potentiel intellectuel qu'eût la Comtesse à la réaction d'Eusaias. Mieux valait ça que de lui coller une gifle retentissante, cela dit.
Au contact de sa main qui se voulait caressante, elle eut un mouvement de recul et plissa le nez en claquant la langue.
Mieux valait ça que de le mordre jusqu'au sang, cela dit.
Et lorsqu'il lui suggéra de se coltiner encore leur chiard et se remit à hurler, elle se contenta de soupirer encore et de lever les yeux au ciel.
Mieux valait ça que de lui ouvrir la gorge d'un coup de dague acéré, cela dit.

Elle lança un regard peiné à sa compagne de voyage, l'air de dire "désolée de t'avoir embarquée dans ma galère" et revint vers le baron pochtronné et tapota à nouveau son épaule.


Dites... Visiblement Corbigny il est pas à la maison hein...

A l'instant où elle prononçait ses mots, la Ladivèze fit office de vigie et annonça de la visite, visite qui se confirma par des bruit de pas sur le gravier.
La garde du domaine peut-être enfin ?

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Eusaias
Corbignyyyyyyyyyyyyyyyy !

Le dilemme était grand aux yeux du Balbuzard. Rentrer à Digoine prendre une poignée d’homme et une serpentine. Avec deux coups de semonce dans la façade du Château, Erik ne pourrait plus ignorer leur présence aux portes de son fief. Le souci est que le Pair allait se fâcher si le boulet de pierre finissait sa course en blessant un des enfants ou un des tonnelets de Corton Charlemagne. Alors le risque valait il la peine d’être couru ? Il ne termina pas sa réflexion, la sauterelle le rappelant à la raison.

Dites... Visiblement Corbigny il est pas à la maison hein...

Ah… Oui…

Cette éventualité n’avait pas vraiment saisit le bourguignon. Ses amis pouvaient faire des choses sans lui en parler ? Mais c’était odieux ! Tout autant que si la Saint Just lui reprochait cette absence.

Dites donc vous, comme si c’était ma fautes que Corbigny n’était pas là ! Vous croyez qu’on est mieux accueillit chez… Chez votre mère, il ne pouvait pas la connaissant pas. Pourtant la rengaine de la belle mère faisait mouche à tous les coups. Critiquer un de ses amis, guère possible il en connaissait peu, ah si du moins il lui semblait. chez la Nivernaise ! Et toc !

Je crois que j'entends quelqu'un venir, par là...

Ben vous voyez qu’il est… nez à nez avec un valet… pas là. Dites toi le glandu, ton maître me doit un tonnelet de Gevrey-Chambertin et un de Corton-Charlemagne.

Il n’est pas là hélas, seigneur.

Oui mais les tonnelets sont là ! Cours nous les prendre ou court je te ferai pendre.


Aussitôt dit, aussitôt fait !


Les deux tonnelets roulaient joyeusement dans le renfoncement du coche, juste sous la banquette qui supportait les fesses du Balbuzard. Eusaias lui jouait avec « l’oisillon » Blanc Combaz sous le regard des deux femmes. Relevant la tête sur elles :

Faites pas vos têtes de rombières ! On va les partager au château !

Puis à l’enfançon qu’il tend à la mère.

Va avec maman, elle est triste elle a pas eu son vin ! Fait lui un gros calin !
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Gnia
Bon. Au moins on n'était pas venu pour tout à fait rien. Telles des poules couvant leurs oeufs précieux, toute la petite troupe était remontée dans un coche chargé de trésors liquides. Et avec un peu de chance, le temps que l'on retourne à Digoine, le Blanc Combaz aurait soit décuvé soit se serait endormi du sommeil du juste ivrogne.

Mais pour l'heure, il fallait exclure encore l'une ou l'autre de ses éventualités et supporter encore son crétinisme à tout épreuve.
Et la Saint Just était bien résolue à ne pas se faire avoir deux fois. Bras fermement croisés sur la poitrine, le visage tourné vers le paysage qui défilait, elle ignora superbement la tentative de délestage de paquet encombrant.

Les sourcils froncés, elle se désintéressa complètement de ce qui se passait dans le coche. Ce que l'on apercevait à l'extérieur avait de quoi forcer l'intérêt.
Alors que la lumière du jour déclinait, s'élevaient des champs jaunis d'étranges dentelles de brume épaisse qui conféraient à l'ensemble de la campagne un air spectral des plus inquiétants. Parfois, une nappe de brouillard était déchirée par les griffes étrangement tordues et levées vers le ciel en une effrayante supplique d'un arbuste dépourvu de feuilles.
Et l'imagination humaine nourrie des peurs ancestrales et des superstitions faisait deviner de temps à autre à la Saint Just quelques ombres furtives se déplaçant sur la lande ou pis encore, des lueurs tremblotantes et fugaces au-dessus des marais.

La mine soudainement inquiète, elle se tourna vers l'intérieur de l'habitacle et grogna


Dites... C'est pas très bucolique par chez vous les paysages à c't'heure...

Elle achevait à peine sa phrase que le sol sembla se déchirer en un retentissant craquement et soudain le monde sembla prendre un curieux angle à 45 degrés vers la droite.
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Matalena
AAAAAAAAAAAHH !

Parce que dans la vie, on a jamais assez d'occasions pour pousser des cris ridicules et hystériques.
Cul par dessus tête, la jeune femme se trouvait présentement dans l'inconfortable position qui plaçait ses pieds vers la Lune, ses bras dans des directions au demeurant peu naturelles, et sa tête coincée au plus profond du généreux giron de la Saint Just. Au bord de l'asphyxie, elle parvint à s'extraire de ce piège mortel et émis une bruyante inspiration en reprenant son air, comme le naufragé qui regagne la surface de l'eau au prix de l'effort suprême... Saint Just qui se trouvait elle-même emmêlée entre les quilles de son prétendant dont on pouvait tout juste espérer qu'il n'ai pas lâché le contenu de son estomac sur la banquette.
Demeurait une épineuse question : Où était donc le bébé ?
Se redressant tant bien que mal pour saisir la porte Sud du coche, se tractant de ses muscles secs pour s'extraire de la conserve de sardine, la jeune femme posa pied à terre aux côtés de la voiture, retournée sur le flanc comme un animal mort, et se mit à gueuler.


Lioooonneeeeeelll !

Puisque tel était donc son nom, nonobstant le fait qu'il ne risquait certainement pas de lui répondre. Qu'à cela ne tienne, tombé avec toutes les langes qui l'emballaient comme un boyau d'un saucisson sec, nul doute que les couches de vêtements avaient amorti le choc lors qu'il était passé par la fenêtre. Restait juste à mettre la main dessus avant les loups, les renards, les belettes, les oiseaux de proie, les fouines, ou tout autre truc susceptibles d'être enthousiasmées par cet apéritif.
Eusaias
Dites... C'est pas très bucolique par chez vous les paysages à c't'heure...

Eusaias lança un regard intrigué à ce qui n’était pas « magnifique » en Bourgogne. Mis à part un brouillard qui se faisait de plus en plus dense, rien de bien grave… Ah si le monde venait de prendre une nouvelle inclinaison, serait-ce un des fils qui suspendrait la terre au milieu du ciel qui se serait rompu ? Ou pire encore, cette sombre affaire allait lui couter une roue de coche !

Bordel de foutre cul de charogne à m*rde ! Mathieu ! Les réparations seront retirées de ta solde ! Tête de lard !

Lioooonneeeeeelll !

P*tain ! Allez le chercher ! je m'occupe de ce sombre abruti ! Si mon fils est plus abîmé que mon coche je le tue !

Les doigts se plantèrent dans l’encadrement de la porte par laquelle il se hissa afin de gourmander le cocher et aider à la réparation du coche. Hors de question de traîner dans les bois et les marais de Palinges. Eusaias ne savait pas avoir peur, du moins, tout ce que son épée pouvait toucher ne l’impressionnait pas, hélas les marais étaient, selon les villageois hantés par des spectres et un spectre ça ne se transperce pas à l’épée ! Guettant de droite et de gauche, la main sur son stylet le balbuzard sauta en bas du coche afin de retrouver le responsable de ce bazar : Mathieu.

Mathieu t’es ou sale fripouille je vais t’en donner du fouet si tu ne répares pas le coche avant que les pendus du tilleul apparaissent !

Les pendus du tilleul ? Un couple de serfs qui s’étaient pendus au gros tilleul à l’entrée de Palinges. Le seigneur qui possédait la jeune femme refusait de voir ce mariage malgré les écus et autres bien avancés. Fous de chagrin les deux amoureux s’étaient pendus afin de rester unis dans la mort. Ne pouvant trouver le salut, à cause de leur acte condamné par l’Eglise, les âmes deux damnées traquent désormais les couples qui s’aventurent dans les bois. Du moins, d’après le vieux Grégoire, l’un des rares lettrés vivant sur le domaine du Balbuzard.

Mathieu ! Ah t’es l… Long soupir du Balbuzard.

Mesdames, j’ai retrouvé le cocher, mais il est comme…. Diminué… De sa tête.

Visiblement le pauvre homme était passé sous les roues du coche quand celui-ci avait chaviré.

Je vous invite ma douce à sortir fissa du coche de nous aider à retrouver VOTRE rejeton (car oui dans ces cas là c'est toujours celui de l'autre)… Pas envie d’attendre là les pendus ou les sorcières…

Quoi peur ? Oui un peu…
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Gnia
Aoutch... Humpf... Grrrmmmmllll...
Ce fut que l'on pouvait entendre du fond du coche échoué comme un baleineau sur la route humide. Empêtrée dans ses robes, la Saint Just galérait à retrouver la position quilles perpendiculaires au plancher des vaches. Mais quelle idée de porter des robes aussi... A la faveur d'un rétablissement vers la géométrie parfaite de l'angle droit, toujours à l'intérieur du coche, elle fit subir au fatras de tissus soyeux qui l'habillait les derniers outrages. Se saisissant de tout ce qu'il y avait en trop, elle remonta les jupes haut sur les cuisses et en fit un noeud grossier. Puis reprenant son souflle, elle hurla sur le Blanc Combaz, la voix heureusement étouffée par le bois.


Si vous aviez l'élégance de m'aider à m'extraire de votre foutu cercueil sur trois roues, j'vous l'aurai déjà r'trouvé moi vot' rejeton !

Puis les derniers mots du baron parvinrent à se frayer un chemin jusqu'à la caboche têtue, et soudainement, la Comtesse trouva très vite un moyen de sortir de son tombereau. Une fois, les chausses posées bien à plat sur la terre du chemin, elle passa une main totalement inutile sur ses restes de chignon défait et elle eut ce regard qui signifiait "Pas de commentaire sur ma mise, sinon vous envierez l'pauv' Mathieu".

Puis, à la faveur de la lueur si étrange de cet instant de la journée que l'on dit entre chien et loup, les yeux azurs embrassèrent la scène de désolation qui s'étalait devant eux. A droite, les marais et le coche toujours accroché à la paire de cheveux qui hennissaient d'effroi ou de douleur, et dessous le cocher étété, la tête gisant quelque part dans le fossé. A gauche... Hmmm autant que l'on puisse deviner dans la brume...les marais. Devant, le chemin sur dix mètres et du brouillard. Derrière, pareil.
Fantastique...

La Saint Just, agacé par les cris des bêtes encore attelée à la voiture s'approcha avec prudence tout en demandant à Eusaias


Des pendus et des sorcières, vous disiez ?


Avec une grimace, elle détailla l'enchevêtrement de l'attelage et avisa ce qui provoquait de si déchirants braillement chez les cavales. Elle pencha la tête de côté et dut se résoudre à constater qu'au moins l'un des chevaux était hors d'usage. Farfouillant dans le gros noeud de ses jupons, elle finit par extraire la courte dague qu'elle portait toujours à la taille, à même la peau, s'agenouilla près de la gueule de l'autre équidé prisonnier des liens qui le retenaient à la voiture et passa une main étonnamment douce sur son long museau.

Et sinon, vous l'avez retrouvé mon p'tit mâle ?

Ses doigts nerveux passèrent sur le pelage ras, suivant les lignes douces de la gueule de l'animal et enfin trouvèrent ce qu'ils cherchaient. La lame de l'arme de poing les rejoignit et fit céder une à une les épaisses longes de cuir qui formaient le licol. Puis la lame continua son ouvrage, tâchant de délivrer le dernier moyen de locomotion qui leur restait.
Le travail dans la pénombre permettait à la Saint Just de ne pas s'effrayer encore de la condition dans laquelle ils se trouvaient, perdus l'on ne savait où dans un paysage hostile et angoissant.
Soudain, le cheval s'ébroua sans crier gare et Agnès dut se jeter sur le côté pour éviter l'une de ses ruades désespérées pour se remettre lui aussi en adéquation avec la perpendicularité. Elle tenta toutefois de saisir l'une des longes pour retenir la cavale mais celle-ci lui resta dans les mains et la bête, qui avait eu son comptant d'émotions, s'enfuit au galop en hennissant.

Furieuse de tous ces efforts pour rien, la Comtesse se releva et se mit à brailler dans la direction du fuyard que le brouillard avait absorbé


P'tain d'ch'val de meeeeeerdeuh !
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Eusaias
Des pendus et des sorcières, vous disiez ?

Cette voix était restée en suspend dans sa tête, était ce vraiment la peine de finir de les effrayer et surtout de leur montrer qu’on était aussi très peu rassuré par cette idée. C’est toujours quelque peu enivré et de la pointe de la botte qu’il tâtait le sol mousseux afin de voir si quelque chose était susceptible de couiner comme un chiard.

Et sinon, vous l'avez retrouvé mon p'tit mâle ?

Je le cherche ! Et si au lieu de vous cacher sous les chevaux vous le cherchiez on serait déjà loin de ce lieu !

Ce fut des yeux exorbités qui regardèrent le cheval fuir après que la comtesse l’eut libéré. Mais qu’est ce qu’elle fout cette bécasse…. Les dents grincèrent au fur et à mesure que le cou pivotait afin que les couteaux oculaires puissent continuer d’assassiner le canasson fuyard.

Bordel ! Pourquoi vous avez fait mademoiselle Agnès de Saint Juste ! On fait comment maintenant !

Un doigt accusateur se tendit vers l’ouest.

Là-bas, il y a le tilleul du fameux « les pendus des tilleuls » ! Et ici il y a des marais ! Qui dit Marais dit Eau et qui dit Eau dit « la mère engueule », vous voulez être noyée par cette sorcière ? Et Juste derrière cette colline il y a la Guiche, on pourrait passer voir ma fille qu’elle nous ramène, hélas faut passer par le creux du Diable… Je vous fais un dessin ? Et pour ce qui est d’aller chercher les habitants de Palinges, croyez moi ce n’est pas une bonne idée. Ce matin je leur ai caillassé la gueule quand ils sont venus réclamer un peu de « bonté ». Ces ploucs là croyez moi s’ils nous attrapent ils nous pendent. Alors la prochaine fois que vous avez une envie détruire nos chances de survie je vous PARFAIT ! Il est là mon fils !

Ne finissant pas sa phrase ses mains agrippèrent l’emmailloté qui semblait sain et sauf.

Il doit crever de faim mon pauvre fils.

Le regard se braqua en direction des deux femmes.

Laquelle des deux lui fournit un nichon pour qu'il puisse manger ?
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