--Siddhi
Alors que le Hasu s'était éloigné un temps de Nakatsu...
...dans la ville, un homme débarquait en ville
Le "Siddhi" comme le surnommaient ses employeurs. Les rues étroites du quartier du port ne lui permettaient pas de savoir où il allait. Ce n'était
point une ville, mais une fourmillière. Une fourmillière où chaque ouvrière s'attelait jusqu'à l'exténuation à faire l'aller-retour entre la
maison et les remparts. C'est que la fourmillière était menacée par un dangereux prédateur. C'est qu'avec les jours se succédant au gré des
attaques, les formicidés s'étaient transformés en abeilles, et la fourmillière, en ruche. Désormais, chaque membre du groupe était dôté d'un
dard au venin dolore pour celui à qui le cadeau était destiné. Aussi, avec attention et doigté, le Siddhi évita de sonner l'alerte.
On lui avait décrit la personne qu'il devait rencontrer. Une jeune Uchienne portant un kimono blanc, vêtue d'un ensemble bleu turquoise. Le Siddhi
hâtait son pas et son regard, lui, balayait la foule à sa recherche.
Mekong lui avait donné un plan d'action, qu'il décida au contraire de ses habitudes, de respecter. C'est que l'abeille, aussi jeune soit-elle,
était la reine en personne. Sous ses airs de vierge timide et délicate, se cachait une redoutable combattante. Guerrière, aussi respectable
qu'un samouraï et incarnant la ruse au féminin...Aussi, le moine lui avait fait remarquer quelque chose de pourtant évident.
Les gens travaillent. Parfois dans les mines, dans leurs ateliers, et de temps en temps, dans leurs champs.
Non loin de l'intérieur des remparts, surgissaient quelques champs de blé. Et justement, il cru distinguer une nuance de bleu à l'horizon. Il hâta
son pas, s'approcha des barrières de séparation, les avaient enjambées en un instant pour se retrouver derrière elle...
--Siddhi
Le Siddhi apercevait sa proie au plus près désormais. La jeune frêle s'étant excusée, elle continua son chemin.
Mais ça ne devait pas se passer comme cela. Se précipitant à sa suite, il saisissait sa main gauche, l'admira un instant, invitant par la même occasion Belsa à faire volte-face.
Une jeune femme comme vous ne devrait pas être aux champs. C'est un endroit dangereux, vous savez
--Siddhi
J'ai encore beaucoup de choses à faire
Le Siddhi ouvrit sa bouche et un sourire apparut, sardonique. Qu'est-ce qu'une simple paysanne pouvait avoir à faire d'autre que cultiver ses champs et, si c'était le cas, s'occuper d'enfants?
Nul doute que Belsa feinta la présence du Siddhi, et que cette manoeuvre l'avait en réalité trahi. Mais il avait une mission. Une mission directement émise depuis Otomo. Le Siddhi honorait ses contrats, car au final, les kobans finissaient toujours par tomber dans sa poche.
Attendez...j'ai quelque chose pour vous
Il se précipita vers elle, et alors que le jour tombait, il lui tendit une fleur.
Je vous observe depuis tout à l'heure et votre beauté n'a pareille égale ici. Je...ne suis peut-être qu'un homme...comme un autre...mais je tenais à vous faire part de mon sentiment.
La fleur de lotus qu'il lui tendit était somptueuse. A la nette différence, et ça lui seul le savait, que de la poudre soporifique était présente dans ses pétales.
Tenez...un présent de ma part...Son parfum me rappelle votre grâce...Je vous en prie, humez-en à souhaits et ensuite, je m'en retournerai à mes occupations...
--Siddhi
Elle venait de repousser sa tentative, ce qui éveilla chez le Siddhi une montée en tension. En pulsions. La jeune Uchienne était ravissante, désirable, pulpeuse. Il la regarda avec un regard de braise, lui, l'indien.
Il maintint son regard un instant, les yeux dans les yeux. Puis avec sa main gauche, glissa sa main sur son torse. Sa main dansait avec son torse, faisant ressortir ses pectoraux saillants.
Il continua à la fixer. Elle l'hypnotisait par sa beauté.