Est-ce qu'un médecin avait prédit que les bras et l'amour d'une amie étaient plus efficaces que n'importe quelle concoction aux herbes folles ?
Alexandre. se sentait léger, presque aérien, tant la douceur infinie de sa bienfaitrice était d'un réconfort absolu.
Les douleurs s'estompaient, il remangeait, il buvait et il avait des sensations des orteils jusqu'au crâne.
Il revenait à la vie, comme le bulbe d'une plante vivace, qui s'endort dans le froid de l'hiver et disparait en terre puis quand le printemps est revenu, ressurgi comme un mystère !
"Lulue... ma douce Lulue..." dit-il faiblement avec un sourire de reconnaissance et d'amitié.
Dans ses pensées confuses encore, il se rappelait qu'il était en train de crever seul comme un animal abandonné dans son presbytère.
Personne ! Pas un de ses paroissiens n'était venu à son secours !
Plus d'une année à dire la messe, à prier pour tous, à donner aux pauvres, à servir la communauté de son village !
Ils l'avaient abandonné !
Devaient-ils peut-être les remercier maintenant de ne pas l'avoir achevé comme un cheval malade ou blessé ?
Une larme coula sur sa joue puis soudain ses yeux se firent sombres et devinrent secs...
Le Roi était alors un Saint Homme, le Pape tout autant...
Les Nobles étaient exemplaires et les Réformés des gens biens
Tous ceux qui faisaient la guerre pour leur nombril, le faisait pour le Bien.
Chaque ennemi de l'autre était le méchant et chacun était persuadé de détenir la parole divine et de prétendre être le bras salvateur et justicier de Dieu ou de Déos.
La guerre les occupaient, Angélyque complotait, Eusaias se délectait, Sancte jouissait, Maud jubilait, Falco flattait son propre égo, les Ordres Royaux rabattaient encore leurs oeillères, le Pape mentait, les Grands s'enrichissaient et le peuple crevait...
Que restait-il alors à espérer ?
Prendre les châteaux et les mairies de force, vider les coffres de pains et d'or et tout redistribuer ?
Se révolter, fronder, brandir la fourche ou l'épée ?
Tant de questions l'assaillaient à présent plus et mieux qu'une maladie !
Pour l'instant, il s'agissait de reprendre des forces physiques et mentales.
Et puis ensuite ? Pourquoi se torturer inutilement ?
Pourquoi ne pas vivre comme le Roy élu démocratiquement ?
Pourquoi tout comme lui, l'exemple suprême, ne pas vivre sans foi, ni loi ?
Oui c'est çà ! Vivons comme le roi ! Soyons fourbe, menteur, vil et scélérat !
Ses pensées le firent soudain sourire.
Il se dit même que Lulue avait du le voir sourire....