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[RP] Le presbytère d'Autun

Tristan_du_cost
C'est après une longue retraite que Tristan revint à Autun. Cette retraite avait été salutaire car le surmenage le guettait : les pastorales, avec des damoiselles qui ne comprenaient rien, les baptêmes, les célébrations, les cours au séminaire ... et des nuits courtes et agitées ... à se demander pourquoi.
Tristan poussa la porte qui grinçait comme d'habitude et qui accrochait sur le sol lors de la manipulation. Rien avait changé.


Ouhou, c'est moi.

Pas de réponse.

Eh bien j'ai desoin d'un petit remontant.

Tristan descendit en sifflotant à la cave se chercher une bonne bouteille, quand, tout à coup, il fut pétrifié :

Mon vin ! Où est passé mon vin !
_________________
Professeur au séminaire archidiocésain Saint Bynarr de Lyon
Diacre d'Autun
Haut Fonctionnaire
Ex Ambassadeur
Ethel_du_cost
Ethel poussa doucement la porte.
Elle savait qu'elle grinçait (la porte of course) comme une vieille fille dès qu'on la touchait.
Et elle ne voulait surtout pas alerter la suspicion des bien-pensant de son bon village.

Elle chuchota du plus fort que l'on puisse chuchoter.


Tristan... Tristan...
Allez viens, tu vas te faire pécho mon chéri.
On s'en fout du vin de messe, on a les mêmes à la maison Léon.


Allez viens...
Et puis tu vois pas que tu gênes !
Arfff... le bon père Alexandre habite ici et je crois que ta présence lui fait fuir sa demeure.
On dit dans le village qu'il n'est pas venu ici depuis presque un mois !

Alors un peu de compassion s'il te plait.
Je t'en prie...


Tristan était là, souriant, remontant de la cave une bonne bouteille.
Ethel riait.
Elle l'aimait comme ça.

Puis elle referma la porte dans le silence qu'elle voulait le plus complet.
Chut... chut the door... please... please.
The walls have ears.


_________________
Epouse de Tristan_du_cost pour le meilleur et pour tout le reste.
Mère de Lazare_du_cost.
Ex maire d'Autun.
Ex procureur de Bourgogne.
Citoyenne d'honneur de la ville de Rennes.

Et blablabla et blablabla...
Alexandre.


Le Père Alexandre. rentra au presbytère après la messe dominicale. Il remit un peu de bois dans l'âtre et resta quelques instants pensif devant les flammes jaunes. Il mit ses paumes face au feu pour tenter de se réchauffer après être resté toute la matinée dans la cathédrale où le froid avait fini par le transir.

Il se retourna enfin et il se saisit d'un vieil encensoir où il déposa un peu d'encens à brûler.

Il flottait dans le presbytère comme une mauvaise odeur désagréable de médisance et de méchanceté qui lui était familière mais toujours aussi insupportable.

Il prit le tisonnier et il enflamma l'encens dont le parfum exotique et épicé remplaça rapidement l'atmosphère détestable et puante laissée là par une personne haineuse et jalouse.

L'odeur du vin se supportait aisément, celle de l'infamie était à anéantir...


_________________

blasone realizzato da Dama Puffetta in dono all'amico Alexandre. medalha oferecida por Dama Bandida Miranda Carvalho bannière réalisée et offerte par Dame
Claire_g
Alexandre.


Le Père Alexandre. venait de finir de lire la missive de Frère Ambroise destinée à tous les villageois d'Autun. Le pauvre garçon semblait déjà infecté par la maladie qui ravageait les villes et les campagnes.

Ainsi donc était le règne de Eusaias et de Sancte qui déjà à eux deux étaient la pire des maladies.

La guerre et l'épidémie ravageaient le Royaume de tous ceux qui avaient mis sur le trône des infidèles, des blasphémateurs et des voleurs de la pire des espèces.

Le Très-Haut punissait donc les Hommes comme autrefois à Oanylone :

Citation:
Livre de la Pré-Histoire
Chapitre VI - « La punition »


1 Les humains s’étaient tant abandonnés au péché que Dieu avait décidé de les punir. Mais la plupart d’entre eux ne comprenaient pas en quoi ils avaient fauté, tant avait été grand leur abandon au vice. Ils avaient tellement pris goût aux plaisirs de la vie qu’ils tremblaient à l’idée de la quitter. Nombre d’entre eux décidèrent alors de fuir la ville maudite d’Oanylone. Mais la Créature Sans Nom trouva sept humains dont le goût pour le péché était si prononcé qu’ils en incarnaient chacun un.


Alexandre. relut les passages de la Pré-Histoire du Livre des Vertus dans un silence absolu puis il demanda pardon au Très-Haut et pria pour sa miséricorde.

Alexandre. se coucha très tôt ce soir là en pensant qu'il se lèverait tôt pour rendre visite le lendemain à son Frère Ambroise.

Quand le coq chanta au petit matin, le Père Alexandre. ouvrit les yeux mais ne put faire un seul geste sentant que son corps était comme entièrement ankylosé.

Citation:
"son corps entier se prenait, le mal montait des pieds aux genoux, puis aux coudes et aux mains." (Zola - la joie de vivre)


Il se demanda dans un premier temps ce qui pouvait bien lui arriver et il mit un temps qui lui sembla infini, dans un effort qui lui sembla surhumain, à pouvoir se redresser dans sa couche.

Quand il y fut enfin parvenu il tenta de se lever avec peine et il sentit la douleur irradier tout son organisme.

Il traina les pieds jusqu'à son petit bureau où il prit place à nouveau péniblement pour écrire quelques lignes sur un parchemin pendant qu'il lui restait un peu de force.

Le mal qui avait frappé Ambroise venait de le toucher à son tour...

C'est avec des efforts prodigieux qu'il se rendit à la porte du presbytère avec son parchemin à la main, qu'il traversa la ruelle dans le noir jusqu'au parvis de la cathédrale et qu'il afficha son mot.

Il retourna au presbytère et s'y enferma pour que personne ne puisse venir auprès de lui pour être contaminé par la maladie qui sévissait.

Il entra dans sa chambre, s'allongea, pria le Très-Haut en Lui demandant d'atténuer ses souffrances corporelles puis il ferma les yeux en pensant que cette fois-ci, il n'y aurait sans doute pas de lendemain...

Citation:
"Ah ! J’ai du mal à terminer et à vous laisser là, car je ne peux me résoudre à m’arracher à cette douce ambiance mystique qui m’étreint à chaque fois que je me remémore ma jeunesse… mais à présent mes yeux sont fatigués, la lueur vacillante de ma bougie ne suffit plus à éclairer mon parchemin… ma plume tombe de mes doigts douloureux…

Et la nuit envahit ma cellule, me laissant seul, pensif, baigné de la douce clarté de la lune."

Samoht, 87 après Christos.

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Alexandre.


La nuit que passa Alexandre. fut un calvaire.

Les douleurs persistaient dans toutes les parties de son corps et le réveillaient sans cesse. Les rares moments où il parvenait à s'assoupir étaient hantés de cauchemars et de suées inondant sa couche déjà devenue insalubre.

Il cherchait à ouvrir les yeux mais même ses paupières étaient aussi lourdes que les portes en bois de la cathédrale. Le mal persistait en lui et la souffrance l'empêchait même de geindre.

Comme il ne pouvait plus se lever de son lit, il avait cessé de manger et de boire et il sentait ses forces physiques l'abandonner...

Citation:
Livre de l’Éclipse
Chapitre II - « Le brouillard »

2 Tout autour de moi, je voyais un brouillard blanchâtre peu engageant. Il faisait chaud et moite au sein de cet air dense et irrespirable. J’essayais d’avancer mais mes mouvements étaient lents et maladroits, tant le brouillard semblait s’agripper à mon corps. Mes pieds s’enfonçaient dans le sol mou et visqueux. J’en venais à souhaiter que le vent se lève afin de disperser cette gangue crémeuse qui m’entourait. Mais ce lieu me donnait l’impression de ne pas avoir connu la moindre brise depuis la nuit des temps. C’était la même atmosphère moite qui régnait depuis. Je me croyais dans un tombeau.


Il voyait non loin de son lit, sur la petite tablette où reposait le livre des vertus, un morceau de pain sec entamé. Il dut affronter de vives douleurs pour réussir à tendre son bras et saisir le frugal repas.

Ses doigts se plièrent autour du crouton et il porta sa main jusqu'à sa bouche sèche aux lèvres tremblantes. Il humecta le pain avec le peu de salive qui sortait de sa bouche et il suça la croute ramollie doucement.

A peine avait-il absorbé une quantité infime de pain qu'il fut secoué par de violents vomissements qu'il ne put contenir. Sa respiration était haletante, la fatigue le ravageait de plus belle et il dut fermer les yeux en restant allongé tout en serrant le morceau de pain dans sa main, le seul lien qui le reliait encore à la vie...

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Alexandre.


Une puanteur tenace commençait à envahir toutes les pièces du presbytère. On eut dit qu'une bête se trouvait en décomposition depuis des jours.

La bête en question baignait toujours dans son jus, ou plus précisément sur sa couche qu'elle n'avait pas quitté depuis trois jours et trois nuits. Alexandre. gémissait doucement quand il était éveillé car il récitait des prières en demandant protection au Très-Haut pour ses deux Filleules, pour son Filleul, pour sa Marraine et pour ses ami(e)s.

Il avait cessé de sucer le quignon de pain car l'odeur du vomis et le mal que lui occasionnait les nausées à répétition, le torturaient affreusement. Il avait même cru déceler du sang au milieu du liquide jaunâtre qu'il crachait.

Il demandait pardon à Dieu et l'implorait de l'accueillir près de lui au paradis solaire. Il avait fait de son mieux pour se racheter de sa vie passée.

Il croyait en la miséricorde du Très-Haut et son regard vitreux se portait sans cesse vers la croix aristotélicienne fixée sur le mur de sa chambre.

Il acceptait les souffrances qu'il endurait car il se disait que c'était son difficile passage pour aller rejoindre le purgatoire.

Son corps fut de nouveau secoué par un autre vomissement qui se déversa sur lui, n'ayant plus la force de bouger.

Il sentit des larmes lui couler sur les joues car son impuissance était en train de briser sa fierté et son orgueil. Etait-ce la façon de faire du Très-Haut ou le signe que l'homme était peu de chose devant la mort ?

"Aure... ma chère et fidèle amie de toujours....

Yrys... Will... mes chers amis devant l'éternel...

Lulue... ma protectrice bien aimée...

Frim... ma Marraine que j'aime tant...

Lisaa... comme tu me manques mon amie...

Rodolphe... mon Filleul adoré...

Acta et Catherine... mes deux jolies et adorables Filleules dont les visages d'ange me souriront toujours...

Eleandir... ma Princesse italienne...

Andaine... ma douce et blondissime amie au coeur pur...

Dame Frenegonde, Dame Dragones, Dame Edwen... belles et altières femmes de ma vie...

Hélène, Esmeralda, Estainoise... combattantes au grand coeur qui ont croisé ma vie...

Guennièvre et Gwenn.... que de bons moments passés à parler avec vous...

Tinouu...fiancée d'un jour et hymne à l'amour...

Claire... tu as su faire battre mon coeur...

Selena... Cathare généreuse devenue mon amie...

Auryn... mon Irlandaise adorée, tu dansais si bien...

Aphrodyti... coeur chaud et captivante beauté...

Lenada de Valmont... du romantisme à l'érotisme...

Que ma vie fut belle et riche auprès de vous tous !"


La pensée à tous ses amis lui traversa l'esprit soulageant quelques instants les douleurs qui lui brulaient tout le
corps intensément. Il tenait fermement au creux de sa main droite la médaille aristotélicienne que lui avait offert son amie Yrys.

Il priait le Très-Haut encore et encore, lui suppliant d'abréger ses souffrances...

Il ne luttait plus, il subissait le mal...

Il ne gémissait plus, il ne respirait plus...

C'est dans râle sourd qu'Alexandre. s'endormit pour toujours dans le village où il avait vu le jour et dans l'espoir de rejoindre son Frère Arthur au Paradis Solaire...


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Claire_g
--Lulue.
Beaucoup de choses s’étaient passées depuis son départ d’Autun. Des bonnes et des moins bonnes. Le lot d’une vie. Et la missive qui la trouva ce matin-là, n’était guère à classer dans les bonnes nouvelles. Le temps de laisser un petit mot à son Suzerain et la Brune prit la route pour la Bourgogne.

Après quelques jours de chevauchée, Lucie arriva enfin au presbytère. Ambre l’attendait déjà, et à son teint blafard, la Brune ne mit pas longtemps à comprendre qu’elle aussi commençait à être touchée par l’épidémie. Un léger soupir fila d’entre ses lèvres avant d’entrer dans le bâtiment religieux.

Elle se dirigea d’abord dans la chambre de Cassandre qui souffrait d’une forte fièvre. Elle l’hydrata un peu et mis un linge imbibé d’eau fraiche sur son front. Cela lui faisait de la peine de la voir dans cet état, quand on la connaissait si pleine de vie. Pour l’heure, Lucie ne voulait pas l’embêter davantage, préférant la laisser se reposer. Elle donna quelques recommandations à la nourrice puis sortit de la chambre, afin d’arpenter le couloir de quelques mètres. Cette fois-ci elle frappa à la porte.


Alexandre ?



Alexandre.


Alexandre. s'engouffrait dans la nuit noire comme emporté par un tourbillon de ténèbres et de désespoir. Paradoxalement, il espérait toujours voir une lumière éclatante au bout de ce tunnel sombre qui lui semblait infini.

Maladie, solitude, souffrance et maintenant descente aux enfers, combien encore d'épreuves devrait-il passer avant de rejoindre le Paradis Solaire tant espéré par Alexandre.

Il avait bouleversé toute sa vie, il avait demandé pardon à ses amis et au Très-Haut plus de fois que n'importe quel être humain.

Il avait retrouvé un coeur qu'il avait entièrement ouvert à Dieu et il avait même retrouvé une âme qui générait sa foi et qu'il partageait depuis un an avec ses Soeurs et ses Frères.

Le tourbillon sans fin l'entrainait toujours vers un fond lugubre et froid d'où il n'apercevait aucune lumière et dont il ne ressentait aucune chaleur à venir vers lui.

Etait-ce donc çà la fin ? Une noirceur infinie où tout son être gisant était plongé et pour ainsi dire noyé... Que se passait-il ? Pourquoi ne voyait-il pas la main tendue et salvatrice d'Aristote, de Christos ou d'un des Saints ?

Saint Lazare où es-tu ? Prends ma main et emmène moi vers les rivages du Paradis Solaire !


Rien... Le vide... Le néant total...

Mais ! Mais ! attendez ! Oui je l'entends !! cette voix qui m'appelle ! Où est-elle ?? Oui je l'entends !! Seigneur !!!!! Je suis là, par pitié prends ma main !!!!!!

Citation:
Alexandre ?


Il fait noir mais j'entends... Je cherche, je m'agite, rien toujours rien...

Mais, mais... Où êtes vous donc ????????

Soudain, le corps allongé et froid d'Alexandre. fut pris d'un violent spasme et son tronc se redressa d'un coup dans le lit. Sa bouche expulsa salive et vomis et ses yeux s'ouvrirent en grand comme hagard. On eut dit qu'il sortait d'un sommeil centenaire et réveillé par un choc terrible venant de l'extérieur.

Une odeur épouvantable s'empara alors de son odorat qui s'éveillait malheureusement lui aussi et il se mit à vomir encore une fois tant l'atmosphère était irrespirable !

Il avait entendu une voix l'appeler, un espoir peut-être !

"Au secours !" lança-t-il alors dans l'air ne sachant pas si sa voix portait ou si elle était étouffée par son manque de force.

Il toussa encore plusieurs fois et il essayait maintenant de remplir ses poumons de l'air qui semblait lui manquer tout autour de lui. Il voulait à présent respirer de l'air pur et non vicié par tous ses propres excréments et résidus de viscères sur lui et sur le lit horriblement sale.

Quelqu'un était là ! Il en était sûr ! Et ce n'était pas Aristote...

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--Lulue.
Le silence était insoutenable et la Brune ne pouvait se résoudre à rentrer dans la cellule d’un curé sans y être invitée. Quand bien même le dit curé en question était l’un de ses vieux amis. Un soupir fila d’entre ses lèvres, quelque peu résignée. Quand elle commença à tourner les talons, elle entendit une phrase étouffée. Un au secours, lui sembla t il. Voilà qui lui donnait le feu vert. Au pire, si elle c’était trompée, Lucie pourrait l’expliquer.

Sa main tourna donc la poignée pour ouvrir la porte et la première sensation fut d’avoir un haut le cœur tant l’air de la chambre était nauséabond. Elle dû d’ailleurs faire un effort surhumain pour ne pas céder aux réactions de son corps. Le col sur son nez, elle s’approcha de la couche et découvrit avec horreur le tableau qui se dessinait sous ses yeux. Lucie s’agenouilla et toucha le front du malade qui avait du mal à respirer.

Je suis là Alexandre. Je vais te sortir d’ici. Tu veux ?

Elle n’attendait bien évidemment aucune réponse, la Brune espérait juste pouvoir le rassurer et lui faire prendre conscience qu’il n’était plus seul. Rapidement, bien qu’avec dégout, elle toucha les draps souillés pour pouvoir le relever.

Quelques minutes plus tard, avec Ambre, Lucie s’occupa de le laver et le changer, ne pouvant pas le laisser dans des vêtements imbibés de ses rejets de nourritures. Enfin, elles le mirent dans une chambre propre et saine. Pour l’instant, seule une main vint se glisser sous l’une des paumes du prêtre. Et silencieusement, elle le veilla, à défaut de pouvoir évaluer correctement son état. Du moins, pour l'heure.



Alexandre.


Alexandre. sentit une présence près de lui et une agitation qui tranchait avec le chaos silencieux dont il était enveloppé depuis... depuis ? Depuis combien de temps au fait ?

Il avait perdu toute notion spacio-temporelle et il se sentit soudain comme décollé (c'était vraiment le cas de le dire vu l'état de sa couche !) de son lit, comme arraché de son tombeau fétide, comme porté tel le fardeau de bois qu'on déplace.

Ses yeux avaient beau être ouverts, du moins lui paraissait-il l'être, il ne voyait qu'un grand flou autour de lui et il dut se laisser faire en toute impuissance car son corps était complètement affaibli par le manque de nutrition.

Citation:
Je suis là Alexandre. Je vais te sortir d’ici. Tu veux ?


Une voix traversait son esprit et rassérénait son être meurtri et fragile.

Enfin de l'aide ! La main de Dieu ? Celle d'un ange ?

Il tentait de respirer l'air neuf de la nouvelle chambre où on l'avait porté.

Ses lèvres étaient sèches et collées l'une contre l'autre, son corps criait famine et il avait si soif. Son cerveau lui commandait d'hurler pour demander de l'eau mais aucun son ne semblait émaner de sa personne affaiblie et squelettique.

Quel était donc cet état inhumain qu'il endurait ? Etait-il toujours en vie ou en attente d'un passage céleste ? Que se passait-il donc ?

Une douce chaleur vint alors envahir le creux de sa main. Il tenta de refermer ses doigts sur ce qu'il parvint à identifier comme une main.

Enfin !

Sa main tendue infatigablement avait été saisie et il n'était plus question pour lui de la lâcher...

Comme le naufragé au milieu de l'océan, il venait de trouver le morceau de bois flottant qui le sauvait de la noyade...

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Claire_g


















--Lulue.
Les heures passèrent et chaque fois qu'Alexandre était pris d'un spasme, Lucie le redressa et s'arrangea pour qu'il recrache le tout dans une bassine. Et lorsqu’enfin la tempête se calma, la Brune pu commencer à le faire boire. A petite gorgée, faisant attention qu’il n’avale pas de travers.

Et à chaque pause, Lucie le laissait agripper à nouveau sa main, même s’il la serrait à peine, complètement affaibli, qu’il semblait être. Et elle, elle ne pouvait rester qu’impuissante, bien qu’elle essayait de lui donner de quoi reprendre petit à petit des forces.

Parfois, elle se surprenait à prier, espérant que cela aiderait le curé d’Autun à se rétablir au plus vite.



--Alexandre..


Est-ce qu'un médecin avait prédit que les bras et l'amour d'une amie étaient plus efficaces que n'importe quelle concoction aux herbes folles ?

Alexandre. se sentait léger, presque aérien, tant la douceur infinie de sa bienfaitrice était d'un réconfort absolu.

Les douleurs s'estompaient, il remangeait, il buvait et il avait des sensations des orteils jusqu'au crâne.

Il revenait à la vie, comme le bulbe d'une plante vivace, qui s'endort dans le froid de l'hiver et disparait en terre puis quand le printemps est revenu, ressurgi comme un mystère !

"Lulue... ma douce Lulue..." dit-il faiblement avec un sourire de reconnaissance et d'amitié.

Dans ses pensées confuses encore, il se rappelait qu'il était en train de crever seul comme un animal abandonné dans son presbytère.

Personne ! Pas un de ses paroissiens n'était venu à son secours !

Plus d'une année à dire la messe, à prier pour tous, à donner aux pauvres, à servir la communauté de son village !

Ils l'avaient abandonné !

Devaient-ils peut-être les remercier maintenant de ne pas l'avoir achevé comme un cheval malade ou blessé ?

Une larme coula sur sa joue puis soudain ses yeux se firent sombres et devinrent secs...

Le Roi était alors un Saint Homme, le Pape tout autant...
Les Nobles étaient exemplaires et les Réformés des gens biens
Tous ceux qui faisaient la guerre pour leur nombril, le faisait pour le Bien.
Chaque ennemi de l'autre était le méchant et chacun était persuadé de détenir la parole divine et de prétendre être le bras salvateur et justicier de Dieu ou de Déos.

La guerre les occupaient, Angélyque complotait, Eusaias se délectait, Sancte jouissait, Maud jubilait, Falco flattait son propre égo, les Ordres Royaux rabattaient encore leurs oeillères, le Pape mentait, les Grands s'enrichissaient et le peuple crevait...

Que restait-il alors à espérer ?

Prendre les châteaux et les mairies de force, vider les coffres de pains et d'or et tout redistribuer ?

Se révolter, fronder, brandir la fourche ou l'épée ?

Tant de questions l'assaillaient à présent plus et mieux qu'une maladie !

Pour l'instant, il s'agissait de reprendre des forces physiques et mentales.

Et puis ensuite ? Pourquoi se torturer inutilement ?

Pourquoi ne pas vivre comme le Roy élu démocratiquement ?

Pourquoi tout comme lui, l'exemple suprême, ne pas vivre sans foi, ni loi ?

Oui c'est çà ! Vivons comme le roi ! Soyons fourbe, menteur, vil et scélérat !

Ses pensées le firent soudain sourire.

Il se dit même que Lulue avait du le voir sourire....
--Lulue.
Les jours passaient et doucement mais surement Alexandre reprenait des couleurs et semblait aller de mieux en mieux. Elle continuait à prendre soin de lui, faisant attention qu’il se nourrisse bien. C’est qu’elle connaissait les différents démons qui rongeaient son ami depuis longtemps, qui l’enfermaient dans une certaine solitude qui parfois lui pesait particulièrement. Pourtant plusieurs fois Lucie lui avait dit que ce n’était pas le cas. Peut-être se trompait-elle en partie quand elle pouvait voir l’égoïsme des Autunois.

Ce matin-là, elle prépara un petit déjeuner copieux, pour les filles mais également pour Alexandre. Il était temps qu’il se lève et prenne un peu l’air frais hivernal. Sans doute allait-il finir par revoir ses projets. Et une crainte se faisait sentir chez la Brune. Toutefois, elle décida de l’enfuir. Et lorsqu’elle servit le repas sur la table, elle alla frapper sur la porte de la chambre de son ami.


Alexandre ? Il est temps de venir te restaurer un peu.
Ambroise.
Bien des événements avaient rempli la vie du jouvenceau. D’abord, il avait dû gérer l’épidémie d’Influenza dans la ville. Il avait dû être au petit soin de sa douce Angeline. Et ensuite, il avait dû protéger la ville de cette guerre entre l’Eglise et l’Anti-Roy, mais pas que ça. Il y avait du surtout défendre les autunois contre la tyrannie d’un conseil de régence qui veut imposer ses volontés sous la menace, et faire payer les bourguignons des taxes iniques qui les affament afin de conforter un pouvoir acquis par la force des armes. Et pendant ce temps, il n’avait plus eu de nouvelles du Père Alexandre. Certains, le pensait même mort, prit par la maladie qui avait touché la ville. Le jeune clerc voulait donc prendre de ses nouvelles, inquiet de son état. Et il profite d’un cours instant pour se rendre au presbytère afin de quérir de son état de santé.

Il fit teinter la clochette à l’entrée, attendant que l’on vienne lui ouvrir.


* DING DING DING DING DING *
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En mode tamago - Absent Juillet et Août. Merci de votre compréhension.
--L_aveugle


L'aveugle se déplaça doucement vers la porte d'entrée où tintait le carillon. Il passa sa main sur la porte d'entrée et trouva la poignée qu'il saisit et qu'il actionna.

Il ouvrit la porte et il sentit la présence d'un jeune homme devant lui. Ses autres sens étaient en effet acérés et il sentit une respiration jeune ainsi qu'une odeur corporelle masculine.

Sûr de lui, il déclara :

"Bonjour Messire,

Que puis-je pour vous ?

Je suis Jean, pauvre aveugle ayant trouvé refuge temporaire dans l'humble demeure du diocèse d'Autun avec la permission du curé."


Il attendit une réponse dans l'obscurité qu'il avait toujours connu depuis sa naissance...
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