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Info:
Deux jeunes gens, Kirika accompagnée de sa fillette Angélique, et Aimelin, décident de partir en voyage sur les chemins du Royaume. Ce RP qui durera sera entrecoupé de rp ponctuels, selon les Duchés ou Comtés traversés.

[RP]Plutôt que de croupir en Guyenne pourquoi ne pas voyager

Kirika
Plutôt que de croupir en Guyenne pourquoi ne pas voyager ?

C'est justement la pensée qui trottait dans la tête de la brune depuis un moment. Et quand la jeune femme avait une idée en tête...Sa rencontre avec Aimelin dans une rue de Montauban avait été le déclencheur et une longue discussion plus tard les voila lui, sa fille et elle sur les routes du Royaume de France.

La direction ? Kirika n'en avait aucune idée, elle se contentait de suivre son ami. Son ami...ses prunelles acier se dirigèrent vers le visage de son voisin.
La brune n'arrivait pas à savoir s'il allait bien ou s'il faisait semblant d'aller bien. Ses yeux se levèrent au ciel et elle pensa à Dance. Elle qui était partie trop vite, trop tôt, trop brutalement. Elle avait qui elles auraient pu faire une bonne équipe pour remonter un Ost mort si seulement on les avait laissé faire sans chercher à leur barrer la route, à savoir pour quelles raison c'était Dance qui était Sénéchal et pas untel autre...

Un mouvement de sa fille devant elle la sortit de ses pensées. Sa fille qui avait décidé de ne plus lui adresser un mot. Un éclair de douleur passa sur le visage de Kirika en regardant le dos de sa petite blonde. La brune passa sa main dans ses boucles soyeuses et la sentit se raidir...Le voyage allait être long...Très long... Mais elle ne pouvait en vouloir à sa fille de bouder, il était naturel qu'elle veuille voir son père, c'est juste que c'était...Trop dur...
Et Kirika n'arrivait pas à digérer le fait que sa fille veuille voir son père alors qu'il les avait tant déçu, autant l'une que l'autre, comme par exemple lorsque elle était allé chercher Angélique à Mendes et qu'il avait promit qu'il serait là pour leur retour...Sauf qu'il n'avait pas été là, et la petite avait été inconsollable. Ou lorsqu'il avait décidé de partir en Provence, les laissant derrière lui sans aucune hésitation. Se battre pour son Roy, la bonne excuse...La brune ne savait pas s'il avait gagné un Roy, mais ce qui était sur c'est qu'il avait perdu une famille.

Réussirait-elle un jour a cesser d'éprouver de la rancune à son égard ? Un jour peut être mais il était loin très loin du temps présent.
Et même en n'étant pas là, il arrivait à lui pourrir la vie parce que sa fille avait décidé qu'elle voulait voir son "fichu" père... La brune fit une grimace d'ennervement et réajusta son sac sur son épaule.
Quand est ce que le destin les laisserait tous tranquille pour qu'ils puissent enfin appercevoir un rayon de soleil dans ce ciel nuageux...

Tournant la tête vers Aime, qui était toujours aussi silencieux, elle hésita un instant à le sortir de ses pensée, mais décida quand même de tenter le coup et rapprocha Murmure de la monture de son ami avant de lui faire un sourire en coin.


Alors "Chef", ou est c'qu'on va ?

Allons la vie est belle, il ne pleut pas et le calme règne sur la campagne environnante. Quoi demander de mieux ?

[RP ouvert à tout voyageur voulant croiser la route de nos perso, un petit MP pour l'a coordination et c'est bon. On va s'arreter dans de nombreuses villes, je préciserais ou mon personnage se situe à chaque post pour que vous puissiez vous repérer.]
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Aimelin
[Quelques temps avant, Pau, septembre 58]


Les yeux gris parcouraient doucement les mots couchés sur les parchemins qu'il avait sorti de leur refuge, un coffret de bois qui ne le quittait jamais lorsqu'il voyageait. " J''espère que tout va bien pour toi, même si je crains que tu continues à subir les méprises et attaques de ceux qui se croient si indipensables en Béarn... Il faut que je t'avoue quelque chose … ne pense qu'à des voyages, …… absence de contraintes, le plaisir, juste. Seules les personnes me manquent, surtout une... je t'embrasse. ta Dance."

Il aurait pu réciter ces lettres les yeux fermés tant il connaissait chaque mot, chaque phrase, chaque bonheur et chaque douleur qu'elles réveillaient en lui. Il se disait qu'à force de les lire elles resteraient gravées à tout jamais au fond de lui et que leurs mots ressurgiraient lorsqu'il en aurait besoin.

Et ces derniers mots soigneusement notés par sœur Elisabeth sur ce parchemin qu'il déplia à son tour relisant les mots qu'il avait lu des centaines de fois.
" je serai toujours là avec toi où que tu sois comme on se l’est promis. Ce rayon de soleil .... ce sera moi.
.... ma chaine ... mon médaillon et cet anneau qui ne me quitte plus depuis ce baiser où je t’ai promis d’en prendre soin.
Gardes les toujours, c’est moi avec toi éternellement. ... Etudies pour moi, pour nous. Souris comme j’aurais aimé te voir sourire, aimes comme j’aurais aimé pouvoir t’aimer...
Je viens te rejoindre là tout au fond de ton coeur pour ne plus te quitter... Ecoutes bien et tu entendras ta Dance, à toi à jamais... Dites lui tout ça ma soeur... dites lui que je l'aime, dites le lui."

Les mirettes grises s'embuèrent, comme à chaque fois qu'il lisait ces mots. La douleur était nécessaire pour qu'il arrive à l'oublier et pouvoir penser à son amour disparu avec le sourire aux lèvres. Il replia le parchemin, le glissa dans sa boite qui rejoignit ses quelques affaires dans ses fontes.

Souris comme j'aurais aimé te voir sourire, aimes comme j'aurais aimé pouvoir t'aimer… Ces mots qui faisaient si mal et pourtant tant de bien lorsqu'il ne savait plus.

Apres ce terrible jour de juillet, il était resté cloitré à Pau, s'occupant de son auberge avec la germaine qui le secouait régulièrement. Et puis une missive de son Infâme Grandeur lui demandant de quérir des chevaux pour elle. La comtesse connaissait son amour des chevaux et il s'était mis de suite en quête de trouver trois bêtes magnifiques. Cette missive avait fait sortir le jeune lieutenant prévôté de sa torpeur.

Un but, il lui fallait un but.

Et il s'était retrouvé à Montauban un matin de la fin septembre, lorsque les feuilles prennent ces couleurs de feu et s'enfuient au moindre vent, virevoltant dans l'air, semblant danser quelque farandole avant de retomber légères, éparpillées et fatiguées sur le sol.

Ironie du sort... Montauban. Un maire qui était venu piller le Béarn une année plus tôt, et avait causé tant de mal avec ses comparses. Le jeune ébouriffé était peu allé en taverne, n'ayant dit pour se présenter, qu'il n'était là que pour vider les caisses et se faire rembourser les nombreuses plumes qu'il avait dû user pour monter des dossiers d'infractions des lions et genevois.
Sourire amusés parfois en réponse, questionnements, ou pensées qu'il était fou pour d'autres.

Et puis dans cette drôle de ville, il avait retrouvé avec bonheur ses amies, Rose De Plantagenest, Mélina, et Gnia qu'il était allé voir en sa demeure afin de lui laisser les chevaux demandés. Court séjour mais agréable et nécessaire pour qu'il ne perde pas pieds. Il avait besoin de ses amies là, besoin de savoir que tout son passé n'était pas parti dans le néant avec la mort de Dance.

Et puis il avait croisé Kirika accompagnée de sa fille Angélique. Kirika, la jolie brune, son amie de toujours depuis leurs aventures Torras en Champagne, l'été 55.
Ils avaient fait deux mandats ensemble elle en tant que capitaine et lui en tant que connétable. Ils avaient essayé de dépoussiérer un ost moribond mais n'avaient eu en retour qu'un irrespect idiot mêlé à quelques insubordinations et jaccasseries dignes des plus grands théâtres de saltimbanques.



[Quelque part entre Montauban et Le Puy, novembre 1458]


Et de mots en mots, les deux jeunes gens avaient décidé d'unir leur solitude et leur amitié, et de continuer leur voyage ensemble.

Alors "Chef", ou est c'qu'on va ?

La voix de son amie le tira de ses pensées. Petit sourire en la regardant.

mmm .. chef ? j'ai tant de monde à voir un peu dans tout le royaume... si nous commençions par le Lyonnais en passant par le Bourbonnais ?
Il y a un superbe lac par là-bas.


Puis regard qui se baissa sur la fillette, en murmurant... tu crois qu'elle m'en veut de voyager avec vous ?
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Angelik
[La veille du départ, Montauban]

Allons, mademoiselle Angélique, calmez vous !

Je ne veux pas partir !

La blondinette ponctua sa phrase avec une moue dont elle avait le secret. Soeur Anne avait reçu une lettre de Kirika leur annonçant un prochain voyage. Angélique s'était d'abord extasiée, avec beaucoup de chance, leurs pas les conduiraient vers Marmande, Angelique aurait sauté dans les bras de son père et ... Soeur Anne calma la fillette.

Mademoiselle, vous partirez avec votre mère vers le Lyonnais, je vais vous aider à préparer vos aff...


Mais ... Mais ... je veux aller voir mon papa !

Vous partirez avec votre mère et un ami à elle, et pour ma part, je me retirerai au couvent quelques temps.


Les pleurs et les moues de la fillette n'avait rien changé, elle partirait seule avec sa mère et loin de son père.


[Entre Montauban et Le Puy]

Angélique en voulait à tout le monde, à Soeur Anne, à sa mère ... et elle avait décidé d'utiliser sa meilleure arme, la bouderie. Elle n'adressait plus la parole à sa mère qui posait un regard inquiet, rageur sur sa fille, et ni à cet accompagnateur qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Elle attendait que l'inconnu et sa mère s'endorment pour laisser ses larmes de rage sortir et pour serrer le panier où son chat était niché.

Angélique décida donc d'imiter la posture qu'aurait certainement adoptée Isaure pour montrer son mécontentement, le buste bien droit, le menton levé bien fièrement, le visage impassible. Rester le plus impassible surtout lorsqu'elle sentait les quelques gestes tendres de sa mère, rester impassible et un petit regard haineux vers celui qui était, pour elle, responsable de son éloignement de son père. La blondinette baissa un peu les armes et posa la question qui la tourmentait.


Maman, pourquoi on ne va pas voir papa ?
Aimelin
[Quelque part entre Montauban et Le Puy, novembre 1458]


Faites des gosses, faites des gosses.

Le jeune Seigneur regardait la blondinette miniature d'un air perplexe en marmonant sous sa barbe de trois jours.
Il était certain qu'elle deviendrait aussi chieuse que sa blonde chieuse préférée de Champagne, et à la pensée de ce fait, il soupirait pensant que ça ne serait pas de la tarte au pommes non faite par Quasi, de devoir supporter ce fichu caractère pendant la durée de leur voyage.
Et comme ils avaient décidé de parcourir tout le royaume du sud au nord, de l'est à l'ouest de long en large et dans tous les sens, en passant par des chemins détournés qui leur feraient faire .. des détours forcément… la patience du jeune ébouriffé risquait d'être mise à rude épreuve.
Peut être Aristote voulait-il tester sa capacité à être père en le mettant face à face avec cette petite peste, apres tout, et il se devait donc de réussir l'épreuve avec brio et haut la main. Ainsi en avait il décidé.

C'est donc décidé à gagner sa farouche bataille avec la "pas plus haute que trois pommes" comme il la surnommait, qu'il s'était mis en route et lui jetait par moment des petits regards dérobés. Car s'il était décidé à gagner, il n'en était encore qu'à l'ébauche de sa victoire, comme le peintre qui imagine son œuvre future, en imaginant les couleurs et les formes, tout en rêvant au résultat final avec un sourire … béa… sur le visage, puis retombait dans la réalité en regardant sa toile blanche.

Penser à la peinture ramena l'ancien connétable du Béarn, quelques mois en arrière, pendant que les lions occupaient moultes places, ayant provoqué pénurie de plumes à la prévoté, tant il y avait de dossiers à monter.
Un petit sourire se dessina sur ses lèvres en repensant à ce jour là, lorsque son amie la Comtesse d'Ossau et Vicomtesse d'Arros, Vanyel, alors procureur, avait décidé de faire peindre, par un artiste italien du nom de Leo_de_20_scies, les portraits des énergumènes perturbant la si douce et si moelleuse vie béarnaise, afin d'accrocher tableaux aux murs des couloirs du tribunal.
*

Idée saute et grenue, comme lui disait sa mamée qui n'avait jamais su dire le mot convenablement, mais idée qui avait fait naitre quelques petits moments de bonheur. Si l'on enlève ce moment où la belle marquise des anges, Massilia, s'était accrochée au cou du jeune lieutenant prévoté qu'il était, pour un baiser figé sur sa joue, pour la pose de l'artiste, il restait également celui de ce peintre dont la voix résonnait encore dans sa tête :

Venga, poliziotto. Tou va té mettre là avec ta hallébarrrrrrrrrdé. Tou va prendre l'air d'oun méchant et tou va gonfler la poitrine et rrrrrrrentre lé ventre.
Là. Cosi. Ottimo. Oun né bouge plous.


Sachant que lé poliziotto à la hallébarrrrrrdé c'était loui, lui, Aime s'était exécuté. Il avait d'abord pesté en sentant quelqu'un se pendre à son cou, dans le genre : "Par les cornes d’un binochon si c’était lou peintré il allait goûter de sa hallebarrrdé sur le champs"… mais avait été rassuré par la personne se trouvant au bout de ces bras. La vie lui avait appris qu'il fallait toujours prendre le moindre petit moment de bonheur.

L'amorrrre. Magnifico !! Bellissimo !! Oun né bougé plou. Io vé vous pintouré tous dans la vérità de la vérità.

Ils n'avaient pas bougé, et c'est ainsi que dans les couloirs du tribounalé dé Ioustice de Pau, le visiteur pouvait admirer un étrange tableau montrant un jeune lieutenant entouré de créatures Ô combien tentatrices.

Donc côté tableau, Aime en était juste à la rêverie d'ébauche et le chemin allait être long. Le tout était de se lancer.

Depuis qu'il avait croisé les jolies petites mirettes enfantines, la bouche qui faisait elle aussi parti du petit visage n'avait dessiné aucun sourire. La gamine n'avait pas desserré les dents. Allure hautaine, la "pas plus haute que trois pommes", avait décidé qu'elle ne le verrait pas.
Petite moue de reproche… puisque les femmes le voyaient, il ne serait pas dit qu'une fillette de six ans le snoberait longtemps. Il s'encourageait en pensant que le voyage allait être long et qu'il arriverait bien à son objectif avant la fin de la boucle.

Petit regard vers la mère, qui si elle était brune, n'en avait pas pour autant un caractère plus facile.



*RP ici
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Kirika
[Quelque part entre Montauban et Le Puy]

tu crois qu'elle m'en veut de voyager avec vous ?

Kirika regarda le dos de sa fille, puis Aime et soupira.

Je ne sais pas…Mais ne t’inquiètes pas, même si elle t’en veut, je reste son souffre-douleur numéro un…

Et comme pour appuyer ses dires, sa fille lui accorda enfin quelques mots. Mots choisis avec soin pour faire mal pile là où il faut et au bon moment.

Maman, pourquoi on ne va pas voir papa ?

La brune lança un regard qui reflétait tout l’énervement que la conversation pouvait lui apporter.

Parce que Papa a d’autres choses à faire que de s’occuper de nous d’accord ? Papa, il est dans une armée et il fait la guerre. Voilà pourquoi.

Le ton était sec et tranchant, le visage fermé et les prunelles grises avaient retrouvé leur impassibilité. Bien que les mots aient franchit ses lèvres avant même qu’elle puisse mesurer leur impact sur une petite fille de 6 ans, elle ne parvint pas à regretter ses paroles… Elle lança un regard sévère à la blondinette, avant de fixer l’horizon en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure.

[Le lendemain - Le Puy]

Alors qu’Angélique jouait avec pinceau dans un coin de la taverne, ou ils se restauraient avant de reprendre la route, Kirika jeta un coup d’oeil vers Aimelin puis reposa ses billes d’acier sur l’objet de sa contrariété.

Je suis vraiment désolée pour son comportement envers toi. Elle vit très mal le fait que son père et moi ne soyons plus ensemble et le répercute sur toutes les personnes qui m’approchent…

Et comme son discours tenait plus du monologue qu’autre chose, elle se leva du banc sur lequel elle était installé sans regarder Aime, rejoignit sa fille et l’aida à ranger le peu d’affaires qu’elle avait déballé, pour reprendre la route.

[Quelques jours plus tard – Vers Montbrisson]

Qui a osé dire que les jours s’enchainaient mais ne se ressemblaient pas ? Que Kirika puisse aller lui faire comprendre que sa théorie avait du plomb dans l’aile à grand coups d’épée.

La brune ruminait, oh ça oui elle ruminait beaucoup même, de la fumée aurait presque pu lui sortir par les oreilles si elle n’avait pas fait attention à rester calme en apparence.
Pour sur que Aimelin devait regretter d’avoir embarqué deux énergumènes comme elles.


[Le lendemain – Monbrisson]

Amis du jour bonjour ! En direct live la météo émotionnelle de notre petit groupe de voyageurs et nous pouvons dire que le temps est nuageux, oui oui nuageux, presque à l’orage même. Mais peut être qu’une éclairci peut améliorer leur journée avec l’apparition des murailles de la belle ville de Montbrisson à l’horizon.

Il faudrait expliquer aux météorologues que leurs prévisions, ça serait mieux si elles étaient justes. Ben oui quoi…Y’a une nuance entre nuageux et pluie torrentielle… Bref en effet émotionnellement ce n’était pas là joie avec toute cette pluie.


Une fille muette, ou presque, un ami pas vraiment apprécié par ladite fille…Restons positifs…Il pourrait pleuvoir…
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Aimelin
[Montbrisson le 23 novembre 1458]


L'hivers semblait pointer le bout de son nez en cette fin novembre. L'herbe avait cette couleur blanche qui annonçait le froid et la morsure de l'hiver, et le sol craquait doucement sous les sabots des deux chevaux.

Aime avait répondu d'un sourire aux paroles de son amie concernant la fillette. S'il comprenait qu'elle ait envie de voir son père, il ne comprenait pas qu'elle lui en veuille à lui qui essayait en vain de lui faire décrocher un sourire. Mais il y arriverait et il essayait d'être de bonne humeur malgré tout.

Le village de Montbrisson se dessinait dans la brume mâtinale et le jeune gars abandonna ses pensées pour se tourner vers sa compagne de voyage.


nous arrivons... son regard gris se reporta au loin.. je ne suis plus venu ici depuis mon voyage avec Quasi. Je me demande si Palo et Elwë deux amies sont toujours là. Mon ami Koura semble avoir disparu ce qui m'inquiète depuis de nombreux mois.

Petit sourire vers la jolie brune et regard qui se posa sur la fillette qui se tenait entre les bras de sa mère et qui ne décrochait pas un mot, comme à son habitude.

le lac est superbe, j'étais allé y pêcher lorsqu'il était garde pêche, vous verrez c'est un tres joli coin pour nous reposer un peu.

Ils avaient décidé de passer quelques jours à Montbrisson avant de poursuivre leur voyage.
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Angelik
[Montbrisson, novembre 1458]

le lac est superbe, j'étais allé y pêcher lorsqu'il était garde pêche, vous verrez c'est un tres joli coin pour nous reposer un peu.

Les mirettes grises se posèrent sur le lac et s'embuèrent aussitôt. Le lac ... lac sur lequel son père lui avait promis qu'elle apprendrait à nager et à pêcher avant de monter sur le bateau qu'il faisait faire. Son père n'en était pas à la première promesse non tenues mais Angélique voulait s'accrocher à l'espoir qu'il viendrait les tenir. La blondinette se souvenait parfaitement des paroles de sa mère vis à vis de lui "Parce que Papa a d’autres choses à faire que de s’occuper de nous d’accord ? Papa, il est dans une armée et il fait la guerre. Voilà pourquoi".
Angélique secouait la tête, elle ne voulait pas croire que son père l'avait oublié, pas après toutes les promesses qu'il avait faites.

Le soir, à l'auberge, Angélique écoutait sa mère et l'Inconnu discutait de la continuité du voyage devant les assiettes fumantes. la Pas Plus Haute que Trois Pommes poussa son assiette et monta directement dans la chambre qu'elle partageait avec sa mère. Il fallait qu'elle sache si son père l'oubliait comme sa mère lui disait. Elle fouilla dans les affaires de sa mère pour trouver de quoi écrire et se mit à l'oeuvre.


Citation:
Cher Papa,

Me voilà en voyage avec maman et l'Inconnu qui doit s'appeler Ameline ou Aime quelque chose ... Papa, j'ai demandé à maman pourquoi on ne voir et elle m'a dit que tu ne te souciais que de ton armée. Papa, je veux savoir si tu m'oublie ....

Ta Fille,
Ange


Angélique attrapa un pigeon sur le rebord de la fenêtre, attacha son mot et le laissa s'envoler. Et tout en espérant une réponse, Angélique partit se couchait.
Aimelin
[Montbrisson, fin novembre 1458]


Les jours passaient dans cette ville du Bourbonnais d'un calme reposant. Le jeune seigneur en profitait pour aller pêcher sur le lac et s'évader vers ce coin de terre où elle reposait.
Revenant du lac, il s'était rendu à "l'auberge du Drakkar" tenue par Ladyday, une amie d'Azilize à qui il avait promis d'aller lui donner le bonjour.

La jeune femme qui tenait une auberge l'avait reçu chaleureusement, lui offrant vin chaud et pochon.

Tout en retournant à l'auberge il pensait à ses deux compagnes de voyage. La gamine semblait absente, ne cherchant pas à faire le moindre pas vers le jeune homme qui faisait son possible pour être agréable. Il savait qu'on n'achetait pas l'estime ou l'attention des autres, et ça le rendait perplexe. Peut être qu'au fil des semaines il arriverait à décrocher un regard moins hautain où un sourire qu'elle laisserait échapper sans faire attention.

Kirika semblait elle aussi préoccupée et il faisait son possible pour être discret et ne pas trop empiéter sur la vie de la mère et sa fille.
Lorsqu'il était seul, il en profitait pour replonger dans son passé, il revoyait ses yeux, son sourire. Il devait y arriver, il le fallait mais dieu que c'était dur de vivre sans elle.

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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
--Angelle


[Pau, fin novembre]

Depuis qu'elle avait rencontré Aimelin, la fillette venait tous les jours à l'Auberge du Casteth pour le voir, pour parler, pour aider Jeanne. Elle avait fait de ce lieu sa deuxième maison, et puis Gus venait souvent aussi, alors elle se sentait chez elle.

Aime, elle l’aimait beaucoup, mais elle aimait pas quand il avait des secrets. Apres tout elle était une fille et les filles tout le monde sait que ça aime bien savoir les secrets des autres, surtout des garçons. Alors à chaque fois, elle le faisait parler. Il lui avait dit qu'il n'avait jamais vu de princesse au casteth mais elle était sûre qu'il voulait pas lui dire parce qu'il était amoureux en secret d'une belle princesse.
Pis Aime il était beau et il avait un cheval qui courrait plus vite que le vent, et Gus lui disait toujours que les Princes avaient des chevaux pour enlever les Princesses. Alors elle se faisait son petit monde persuadée qu'il était parti délivrer une princesse des mains d'un vilain brigand.

Ca faisait plein de fois où elle dormait depuis qu'Aime était parti. Il lui manquait mais elle avait promis qu'elle pleurerait pas et qu'elle serait une grande. Elle attendait d'être seule pour laisser libre court à son chagrin en serrant contre elle le petit coffret de bois dans lequel dormait un joli collier et une poupée de chiffon avec un cœur gravé sur la poitrine, des cadeaux d'Aimelin.

Elle leva le nez de sa feuille sous l'œil bienveillant de Gus qui lui apprenait à lire et écrire.


- voila et j'ai pas trop fait des fautes

Elle relut sa missive à haute voix.

Citation:
Aime,

Ca fait plein de dodos où t'es parti et moi j'aide Jeanne. Elle me fait plein de bons gateaux et puis Gus y vient souvent. Je crois qu'il est namoureux d'elle et moi je fais comme si je voyais pas.

Tu reviens quand dis ? tu l'as délivré la princesse ?

Tous les jours je regarde la poupée dans le coffre et j'ai mis ton collier comme ça t'es toujours avec moi. Puis je te parle.
Jeanne elle dit que tout va bien à l'auberge et puis Gus il l'aide.

Gus y dit que je dois arrêter d'écrire parce qu'il va prendre ma lettre pour la donner à un pigeon.

Je te fais plein des calins pour que tu les gardes

Angelle

Le vieil homme lui avait assuré qu'elle partirait tres vite et elle s'était endormie en rêvant à l'oiseau qui allait voler au-dessus du royaume pour aller porter sa missive à son ami.
Aimelin
[Retour quelques mois en arrière.
Pau, un jour de septembre 58]



- Aiiiiiimmmmmmeee

Il avait sursauté et levé le nez, laissant en suspent son geste, le pied d'Ataïr bloqué entre ses jambes, le regard fixé vers les portes de bois de l'écurie.

- que t’arrive t il Angelle
- j’ai tombé
- tu es tombée
- oui .. j’ai tombé


Question idiote en voyant la fillette le nez dans la paille. Le jeune seigneur avait alors abandonné sa tâche pour se diriger vers elle. Il s'était accroupi à sa hauteur pendant qu’elle se relevait, une larmiche au bord des yeux.

- ca va pas trop de mal jeune cavalière ?
- moui
- viens je dois finir de curer les pieds d'Altaïr


Il s'était remis à l'ouvrage sous le regard observateur d'Angelle.

- moi quand j’serai grande j’s’rai noble et puis aussi je s’rai une princesse
- une princesse ? il te faudra trouver un prince
- pourquoi y’en a pas ?


Il avait à nouveau abandonné le sabot cette fois terminé et s'était redressé regardant la gamine haute comme trois pommes qui lui faisait face.
Un petit sourire à celle qui semblait attendre une réponse convenable.


- hum il n’y en a pas beaucoup tu sais.
- Tu en connais des princes ?


Ce qui était bien avec la petite, c’est qu’elle avait toujours le chic pour les questions bizarres.
Petit moment de réflexion avant de s’asseoir sur une botte de paille.


- J’en ai connu qu’un seul
- T’as connu un prince ?
s'était dépêché d'ajouter Angelle en venant s’asseoir à côté de lui. Ses yeux brillaient, son sourire fendait sa petite frimousse.
- Oui.. ça fait longtemps tu sais.

Il avait laissé son regard gris croiser celui noisette et avait souri

- tu sais la vraie noblesse, on l’a ici... son doigt s'était posé doucement sur le cœur de la fillette. ... et toi tu n’auras jamais besoin d’être noble pour être une jeune femme pleine de noblesse, d’intelligence et de bonté.

Il l'avait regardé, essayant de l’imaginer dans quelques années. Elle n’avait que six ans, mais elle avait la lumière en elle, il le savait.

- Le prince il avait un beau cheval comme dans les histoires que me racontait mam.... sa mine s'était renfrognée, la petite lumière qui éclairait son regard avait disparu.

Aime l'avait regardé le cœur serré. Il savait que parler de ses parents pour elle, c’était comme parler de Dance pour lui. Elle avait cette petite larme imperceptible sur le coin de l’œil, qu’elle retenait du mieux qu’elle pouvait à chaque fois.

Angelle… Il repensa à leur rencontre, cette journée d'août à Pau. Le jour où il avait reçu la missive de Gnia lui demandant service. Un jour de fin d’été où le soleil faisait danser ses rayons encore chauds sur la place du Casteth et les envoyait danser effrontément sur le parchemin où la plume du jeune lieutenant tentait de glisser.


- j' m'appelle Angelle … 'vec deux L … comme les anges
- moi c'est Aimelin… enchanté Angelle avec deux ailes comme les anges


Depuis ce jour, elle partageait son temps entre chez Gus et l'auberge, se rendant utile aupres de Jeanne qui était ravie de ce petit rayon de soleil qui mettait de la gaité dans l’auberge.

- oui il avait un cheval.
- et l'avait une princesse ?
- ça je ne sais pas. Je devais juste veiller sur lui lorsqu'il sortait du casteth.
- alors tu veilleras sur moi quand je serai princesse
- je veille déjà sur toi mais ce sera un grand honneur


Il s'était levé pour lui faire une révérence et la fillette avait ri aux éclats.


[20 décembre, Dijon, la Bourgogne, son vin et … son vin]

Il entendait encore son rire lorsqu'il déplia la missive qu'un pigeon lui avait apporté. Assis à une table dans l'auberge où ils logeaient, il souriait en lisant, imaginant l'enfant en train d'écrire.
Les enfants. Même s'il avait repris sa vie de "sans attache", il y pensait souvent. Mais pour le moment ça n'était pas dans ses projets, il voulait juste profiter, ne prendre que le meilleur, et surtout ne pas s'attacher de trop. Il commença à rédiger une réponse.

Citation:
Ma petite Angelle … avec deux L

Tu vois ton pigeon m'a trouvé et j'en suis tres heureux. Je le renvoie vers toi avec ce petit mot.
… ...

Il lui avait raconté son voyage, ce qu'il avait vu, avant de terminer enfin sa lettre.
Citation:
... surtout fais attention à toi et n'oublie jamais que tu es là, dans mon cœur toujours.

je t'embrasse plein

Aime

Sa missive envoyée il pensa à Angélik, la fillette de son amie. Elle devait avoir le même âge, mais côté discussions, il n'était pas encore arrivé à avoir des échanges comme avec Angelle. La "pas plus haute que trois pommes" semblait ne pas vouloir connaitre le jeune gars qui pourtant ne se décourageait pas. Quelque chose la bloquait il aurait aimé pouvoir l'aider, si seulement elle se décidait à lui parler un peu.

Il commanda à boire et attendit que Kirika le rejoigne, relisant quelques lettres qui ne le quittaient pas. Quelques jours en Bourgogne leur permettraient de prendre un peu de repos et puis il avait des amies à rencontrer et un ami charpentier qu'il devait passer voir afin de lui emprunter son atelier et quelques outils le temps de quelques heures.

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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
--Gustave_


[Décembre sur les chemins de Bourgogne]


- ce gamin va me rendre fou j'me demande si un jour il va grandir malgré ses vingt et un printemps.

Emmitoufflé dans une grosse veste dont le col remontait sur son nez, une épaisse écharpe de laine tricotée avec amour par la Jeanne qui maintenait le vêtement bien fermé, un bonnet de laine enfoncé jusqu'à ses oreilles pour les protéger du froid mordant, Gustave menait son drôle d'attelage composé d'une charette et d'une mûle, sur les chemins bourguignons et enneigés. L'homme avait les cheveux grisonnants et la barbe assortie, et depuis le jour ou Angelle avait adopté Aimelin, il était devenu le père adoptif du jeune gars, aidant la jeanne à l'auberge, ce qui lui permettait de veiller sur la fillette qu'il avait recueilli apres la mort de ses parents.
Homme à l'allure bourru, il n'en était pas moins un grand coeur et le jeune gars faisait souvent appel à lui lorsqu'un problème survenait.


- Chalon ben m' v'la enfin arrivé.

Un arrêt à la première taverne trouvée histoire de demander son chemin et surtout histoire de boire quelques vins chauds pour se réchauffer du froid, et le vieil homme s'était remis en route, prenant la direction de l'auberge désignée.
Guère long fût le temps avant qu'il ne mette la main sur le jeune gars qui s'occupait de son étalon aux écuries.


- que le ciel du royaume me tombe sur la tête si mes pieds et mes mains ne gêlent pas d'ici la fin de l'hiver
- Gus !
l'ébouriffé avait levé les yeux, un franc sourire sur les lèvres en s'avançant vers l'homme ... quel bon vent t'amène

Il se foutait de lui ce gamin c'était certain, comme s'il ne savait pas quel vent l'emmenait jusqu'en Bourgogne.

- quel bon vent ? j'avais envie de voir la Bourgogne parait que les femmes y sont terribles
- les femmes y ont un sacré caractère c'est vrai, mais leur beauté vaut bien que l'on supporte ce fait mon ami.


Regard vers la charette et la mûle apres l'accolade du vieil homme..

- voici ce que tu m'as demandé Melin, et puis ça de la part de Jeanne et de Angelle.
- merci bien ... hmm je devine quelques bonnes choses à manger, Jeanne a toujours peur que je dépérisse.


Il donna au jeune homme un paquet soigneusement plié et quelques parchemins.

- si on chargeait tout ça avant qu'la nuit ne tombe ?
Aimelin
[Décembre, Bourgogne... dans la neige]


La Bourgogne… Dijon… Chalon… Chalon… Chalon…. Chalon… …tiens on est pas déjà passé là hier ? mais si on y est passé, et même les jours d'avant. Alors c'est qu'on avance pas

Elles patinaient dur les roues de sa charrette au jeune ébouriffé, et malgré l'aide précieuse du bon vieux Gustave qui avait quitté le Béarn pour venir le rejoindre à Chalon, elle refusait de continuer. Du moins la mule refusait d'avancer, mule que le jeune seigneur avait surnommée affectueusement Planplanette, parce que d'une part c'était joli à prononcer, et que lorsqu'elle avançait, elle lui donnait toujours l'impression de faire du surplace, et même parfois de reculer.

La Bourgogne… Macon… enfin. Quelques heures de manutention allant de sa charrette aux réserves de la mairie de Chalon sous l'œil amical de dame le maire et l'ébouriffé était arrivé de bon matin à Macon, ville tant espérée... pour se trouver à nouveau pris dans la neige.

Harassé par leur nuit de voyage, il soupira et se laissa tomber assis sur un tas de neige bientôt rejoint par Gus.


- mortecouille le gamin mais pourquoi t'as accepté
- ben tu me connais Gus, moi les jolies femmes je peux pas résister et puis ce sont deux amies
- deux amies deux amies, en attendant on est là on se gèle la moelle et à cause de tout ça je dois boire ce vin pour me réchauffer le soir.
- te plainds pas on pourrait être dans un pays ne connaissant que le jus de pomme
- pouahhhh alors là j'crois que j't'aurai latté
- latter ? tu vas pas t'y mettre toi aussi… suffit des femmes qui ont la latte facile.
Tiens… la barque là… vire moi çà ! apres tout j'vais pas pêcher sur la glace.
- jeter la barque ? mais gamin t'as fait une chute de ton lit cette nuit
- ho une barque de perdue et bien ………… une barque de perdue


Petit sourire niais et rêveur en repensant à cette nuit à Dijon.

- hé gamin reviens sur terre t'es à Macon, il neige, on patine, tu viens de jeter ta barque comme un benêt que tu es, et deux femmes sont une sérieuse menace pour ta vie
- mm ? deux femmes où ça ? ah oui


Un gamin lui portant deux missives interrompit cette longue discussion savoureuse et ô combien intellectuelle. Ouverture du premier pli et froncements de sourcils.

Ciel ! on l'avait retrouvé !


- La cour d'appel ? la pou.. la pou.. pou… dieu du ciel ! elle me poursuit celle là !
- mortecouilles ! une femme fait elle entendre le joli son de sa plume gamin ?


Il regarda sa charrette et son chargement tout en ouvrant l'autre pli et afficha un sourire. Il aurait dû commencer par celle là. Comment refuser une invitation de sa blonde chieuse préférée.
Petite moue réfléchie… Kirika était en chemin donc il allait l'attendre et puis ils pourraient passer au Ban champenois, puis fileraient apres à la cour d'appel pour leur témoignage. Regard vers Gus.


- Kirika doit nous rejoindre elle ne devrait pas tarder, nous devons nous absenter quelques jours. Tu veilleras sur sa fillette du même âge qu'Angelle. Surveilles la charrette sinon la Duchesse et la Cac vont me latter si je n'amène pas tout ça à destination.
- pars tranquille gamin je t'attendrai en dégustant du vin de Bourgogne... j'me forcerai
- en parlant de vin essaies de t'en procurer quelques tonneaux que tu porteras au domaine et à ma suzeraine. Je me charge de rapporter du vin à Angélyque et Lena pour me faire pardonner ce contretemps.


Quelques affaires préparées en attendant sa brune amie, puis les deux jeunes gens avaient pris la direction de Reims, chevauchant sur les chemins enneigés du royaume, pour arriver au Ban Champenois.

Le temps de se présenter, d'arranger sa tenue sombre et sa cape sur ses épaules, puis de replacer son épi rebelle, son amie à ses côtés, il avait suivi un garde dans les couloirs jusqu'à la porte concernée qu'il poussa discrètement en fermant les yeux. C'était toujours dans ces cas là que la porte émettait souvent un grincement vicieux et sournois afin de bien faire remarquer à l'assemblée qu'un retardataire arrivait.

Un coup d'œil en entrant et se dirigeant sur le côté. Du beau monde, quelques visages connus qu'il irait saluer apres et Malt resplendissante dans une robe qui ne faisait que rendre sa silhouette encore plus alléchante, surtout en partant du haut.. du moins du haut de la robe.
Abandonnant son détaillage ducal il remonta jusqu'aux émeraudes de sa blonde amie, esquissant un petit sourire complice tandis qu'il prenait place non loin du mur.




[ Quelques jours plus tard, janvier 1459 - Cour d'Appel ]


Les deux jeunes béarnais se firent annoncer, et tout en suivant l'huissier qui les guidait le jeune lieutenant ne pouvait s'empêcher de regarder s'il n'apercevait pas une autre Juge de sa connaissance, rencontrée lors d'une autre affaire. Elle qui lui avait dit ne plus espérer le croiser ici, il valait mieux se faire discret. Les femmes, surtout lorsqu'elles sont jolies et contrariées, ont tendance à avoir la latte facile.

Un signe de la tête en remerciement au garde, et ils s'installèrent discrètement, pendant que le jeune Seigneur laissait son regard gris faire le tour de la salle.

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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
Paris, un matin de janvier :

"Encore un matin,
Qui cherche et qui doute
Matin perdu cherche une route".

Elle chantonnait ce matin-là, même si le coeur n'y était pas. Elle chantonnait non pas parce qu'elle débordait d'entrain, mais bien pour cacher les notes du requiem de ses envies et de sa motivation. Elle chantonnait surtout pour tromper le silence qui régnait dans les murs bien tristes et froids de la Cour d'Appel en ce début de janvier, cacher le silence que certains avaient laissé en s'en allant vers des lieux où elle-même s'en irait sans doute un jour, ou peut-être une nuit.

Au-dehors, la neige continuait de fondre, rejoignant le néant ou la terre, selon le point de vue de chacun, dans un murmure de rivière languissante, et Terwagne se surprit à penser que la mélodie de la pluie cognant contre les vitres des salles d'audience lui manquait. Combien de fois avait-elle regardé les gouttes s'écraser et mourir dans une longue glissade sur un des carreaux afin de tromper son ennui en attendant que le témoin suivant daigne enfin s'avancer?

Pour sûr, l'audience qu'elle avait en cours actuellement était d'un autre genre, du genre plutôt animée pour ne pas dire orageuse... Bruyante mais pas encore assez pour faire taire l'absence de l'avocat prévu au départ. Comme elle s'était réjouie du défi que représentait pour elle une audience avec lui! Comme cette simple idée avait fait couler une nouvelle vague de motivation dans ses veines! Comme...

Comme elle avait été triste et déçue d'apprendre qu'il avait décidé de s'en aller jouer dans un autre théâtre, surtout!

Toute à ses pensées vers sa charge de Juge - qui était une des rares dont elle n'avait pas démissionné après son dégoût de tout et de tous, qui était surtout celle qui lui permettait de s'éloigner de ce Duché où elle avait beaucoup donné, mais aussi beaucoup saigné - elle avançait donc vers la salle de réunion des Officiers de la Cour d'Appel, voulant s'assurer qu'aucune nouvelle pièce importante n'avait été ajoutée au "dossier brûlant" sur lequel elle travaillait. Elle avançait, le regard porté vers le bout du couloir où soudain une silhouette apparut, mettant fin à ses pensées pour l'entraîner vers de nouvelles.


Aim... elin?


Un simple murmure interrogatif, qu'il ne put pas entendre... De toute façon, cela ne devait pas être lui, juste un homme ayant le même gabarit, la même taille, la même allure...

Toujours est-il que lorsqu'enfin Terwagne quitta la salle de réunion, dossier sous le bras, elle se rendit non pas directement en salle d'audience, mais bien dans son bureau personnel afin d'écrire à celui dont elle n'avait pas pris de nouvelles depuis bien longtemps, celui qu'elle avait rencontré en ces lieux il y avait de nombreux mois à présent.


Citation:
Messire Aimelin...

Vous ici?
Non, sans doute ais-je rêvé!?

Non pas que je rêve de vous, rassurez-vous, mais figurez-vous qu'alors que je me rendais dans la salle d'audience où je mène actuellement une audience des plus épuisantes, les yeux encore embrumés de sommeil, il m'a semblé vous apercevoir au fond d'un des couloirs de ce bâtiment qui n'a rien de très gai aux petites heures, et encore moins lorsqu'il fait gris au dehors.

Sans doute ais-je mal vu, vous ais-je confondu avec un autre qui avait le même genre de silhouette que la vôtre... Quoi qu'il en soit, cela m'a en tous cas fait penser à vous, et donner envie de vous écrire pour prendre de vos nouvelles.

Bien à vous,


Terwagne


Et quand enfin elle se présenta en salle d'audience, elle avait sur les lèvres un sourire simple et détendu, celui qu'ont tous les gens qui viennent de se souvenir que la vie ne se résume pas au travail.
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Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]


- Vous êtes Aimelin ?

Le nez dans ses missives, la voix le fit sursauter. Il pensait que Kirika était revenue, mais afficha un regard surpris vers le garde qui s'était approché de lui, un air sérieux sur le visage.
Bigre qu'avait il donc fait encore. Cette convocation n'était elle donc qu'un piège pour lui tomber dessus et lui faire avouer ses péchés qu'il essayait tant bien que mal de dissimuler aux yeux de tous ?
Aimer le calva n'était pourtant pas un crime et il le faisait en mémoire de sa chère petite Lily disparue trop tôt, qui lui avait donné l'amour de cette merveilleuse boisson.

Il regarda autour de lui, ne voyant personne dans ce long couloir où il s'était installé avant que l'audience ne commence. Conseil de Mel qui revint en sa mémoire : la meilleure défense, c'est l'attaque Aim'. Il se leva d'un bond, bras tendus vers le garde et poignets croisés.


- oui j'avoue !
Je suis Aimelin, surnommé également l'ébouriffé, ou encore affublé de divers sobriquets aussi subtils et légers... que la plume du chapeau de ce messire là bas
regard étonné du garde dans la direction indiquéj'avoue adorer le calva mais ne pensais pas que c'était un crime d'en boire… surnommé encore l'insulteur de pou.. hésitation de pouvons nous y faire quelque chose ? … l'ancien connétable vilain tourmenteur de soldats … le m..
- une femme m'a demandé de vous remettre ce pli
- une femme ?
- une femme
- ha une femme
haussement de sourcils
- oui … une femme
- mais une femme… femme ? ou une femme avec un habit de Juge ou de Procureur … ou geolière
ajouta t il à mi voix.

Quoi que les femmes étaient toujours des femmes quelles que soient leurs fonctions, mais disons que ce renseignement lui permettait de savoir si la femme était oui ou non armée d'une latte.

- une femme Juge
- aie … pour moi ? enfin pas la femme la missive… bien… merci beaucoup.

Missive qu'il prit en regardant l'homme.

- missive qui méritera réponse je pense, pourriez vous attendre quelques instants ?

Il déroula le parchemin et le parcourut des yeux, parce que c'était le plus commode pour lire, et afficha un grand sourire. Décidément, les femmes le gâtaient et peut être allait-il étendre sa renommé. Un regard en face de lui, vers le bureau dont la porte était ouverte.

- mm ne bougez pas je reviens.

Les femmes ont ce chic de vous accorder tout ce que vous désirez, enfin dans une certaine mesure bien entendu, du moment que vous le demandez avec votre plus beau sourire. C'est donc armé d'une plume, de l'encre qui va avec et de quelques parchemins qu'il ressortit s'installer sur son banc.

Citation:
Vicomtesse Terwagne,


Quel plaisir de vous lire, en attendant de vous voir je l'espère.

Vos yeux ne vous ont joué aucun vilain tour, je suis bel et bien en ces murs qui raisonnent de jugements et de verdicts.
Un procès dans lequel j'ai témoigné en Béarn est responsable de ma présence icelieu.

Je dois vous avouer que malgré la neige et le froid, je préférerais être sur les chemins.

Depuis mon dernier courrier de novembre, mes chevauchées m'ont amené en Bourgogne ou une halte de quelques temps me permet de rendre service à mes amies Lenada et la Duchesse Angélyque. Service retardé par le patinage de ma charrette sur les chemins bourguignon, et service interrompu momentanément par ce procès qui je dois bien vous l'avouer, est pour moi une perte de temps.

Peut être pourrons nous discuter lors d'une pause et échanger de visu quelques discussions qui je l'avoue sont toujours agréables avec vous, sinon je vous renouvelle ma promesse de venir vous rendre visite, aussitôt que je serai de passage par chez vous.


Respectueusement


Aimelin


- si vous pouviez lui porter ma réponse, ce serait tres aimable... je pense être encore quelques heures icelieu

Il regarda le garde s'éloigner dans le couloir, un petit sourire sur les lèvres. Décidément, ce voyage lui réservaient bien des surprises.
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
Quelle audience!!!! Par Aristote quelle audience!!!!

Retenant un soupir exaspéré devant la sortie du Primat de France qui s'offusquait qu'on ne prenne pas pour argent comptant sa parole, de par son simple titre, elle reporta son attention sur l'avocat du plaignant, celui qui était là où aurait du se trouver Maître Ryllas. Etrangement, il semblait soudain bien calme, et elle supposa que cela n'allait pas durer. Il devait sans doute avoir quelques soucis de digestion qui l'empêchaient de se lancer dans un nouveau monologue digne d'une Comédie tragico-comique, mais le calme ne durerait pas, elle en aurait mis sa main au feu.

Parlant de main, la sienne la faisait quelque peu souffrir depuis qu'elle se l'était ouverte en voulant aider Monseigneur Odoacre à se relever, se blessant sur un des morceaux de verre venant de la fiole brisée par le requérant, ou son avocat, elle ne savait plus très bien.

En attendant que celui-ci prenne enfin la parole, elle profita du calme plat qui avait pris place pour se pencher sur sa réponse à la dernière missive livrée par un greffier, missive personnelle venant d'une des autres salles d'audience, missive signée Aimelin.

Elle sourit, se disant que certains allaient finir par se demander ce qui se tramait entre les deux salles, le même huissier faisant des allers-retours depuis le début de la journée, livrant missives à l'un, réponses à l'autre. Deux inconnus ou presque, se parlant de leur passé par vélins pour tromper leur attente respective dans deux salles d'audience séparées par quelques pas seulement. Voila qui avait de quoi porter le qualificatif "étrange", ou même "décalé". Et alors? Alors rien, puisque malgré tout la Juge était on ne peut plus attentive aux divers propos tenus dans la révision de procès dont elle avait la charge.

Attentant l'avocat, donc, elle se mit à laisser couler l'encre sur le vélin, avant de faire un signe discret au greffier, lui confiant pour la salle voisine la missive suivante.


Citation:
Seigneur Aimelin,

C'est étrange au fond, mais je viens de recommencer trois fois cette missive, avant même d'en avoir écrit une seule phrase. Oui, rien que l'en-tête me posait soucis. J'ai eu bien du mal à enfin réussir à la commencer par autre chose que par "Cher ami"...

"Cher ami", voila qui aurait été bien absurde, alors que je vous connais si peu au fond. Qu'avons-nous partagé au juste? Rien, ou si peu, diraient certains. Une rencontre en salle d'audience, où vous étiez témoin et moi Juge, quelques regards autour d'un anneau qui ne quittait pas votre main et m'intriguait de par la force que vous sembliez y puiser, de très rares missives relevant plus de la politesse que d'autre chose à l'époque, et puis... Et puis cette série de missives que nous échangeons à présent, qui nous replongent tous deux dans notre passé et font sans doute office de présentation.

Et pourtant...

Pourtant, sans que j'en comprenne moi-même la raison, j'ai l'impression que chacune d'elle me permet d'effleurer un peu plus la personnalité qui se trouve derrière cet anneau qui m'a tant intriguée, mais aussi me permet de vous livrer chaque fois un peu plus de la femme qui se cache sous la robe de Juge de la Cour d'Appel.

Peut-être ne devrais-je pas vous dire aussi franchement ce que je m'apprête à vous délivrer, mais après tout, si l'on m'a surnommée "La Tempête", c'est en premier lieu en raison de ma spontanéité, celle qui me fait livrer à tous les choses telles qu'elles me viennent, sans peser chaque mot, sans retenir mes sentiments ou mes pensées. Me livrer telle que je suis, dans le bon comme dans le mauvais, que ce soit dans ce que j'ai de plus beau comme dans ce que j'ai de plus laid. Je pense que jamais je ne changerai, au fond... Je suis décidément incapable de feinter, de tourner autour du pot, de porter un masque ou de mettre des gants. Certains hommes que j'ai aimé disaient de moi que j'étais trop vivante, trop passionnée, trop spontanée, mais surtout trop vraie. Ils n'avaient pas tord, je le crains. Ce côté trop vraie les effrayait, j'espère que ce ne sera pas votre cas...

Je m'apprêtais donc à vous dire que vos lettres, mais aussi et surtout les miennes, sont en ce moment pour moi comme une fenêtre ouverte sur mon passé, mon présent, mon futur... Une fenêtre où pour la première fois depuis longtemps je suis juste une femme, plus une machine politique, plus un acteur de la justice, plus une personnalité à abattre ou à mettre sur un piédestal, selon les points de vue de tout un chacun. Point de titre, point d'argumentaires, point de justifications, point de discours, ni de formules de politesses... Juste un échange, comme je n'en avais plus eu depuis de nombreux mois. Mais bien plus que cela, il y a enfin cette impression légère de se dire que non, on ne cherche pas à trouver votre talon d'Achille, pas la façon de pouvoir vous critiquer, vous faire tomber, ou même encore vous soutirer quelque profit.

Juste une femme, qui parle comme telle, qui ne cherche pas à plaire ni à déplaire, qui n'est finalement qu'elle-même... Voila comment je me sens à chacune des missives que nous échangeons. Et de cela je voudrais juste vous remercier, non pas par des lettres tracées sur un vélin, mais de vive voix, dans ce couloir où j'espère bien vous croiser en quittant ma propre salle d'audience.


Avec toute ma sympathie,


Terwagne Méricourt.



Regard entendu de l'homme, qui n'eut même pas à demander à qui au juste il devait la remettre, lui qui était le lien entre eux deux depuis de nombreuses heures à présent.

Elle le regarda quitter la salle, puis sans que personne ne semble comprendre quelle mouche la piquait soudain, elle s'éloigna de son pupitre et déclara l'audience interrompue pour quelques minutes, le temps que chacun puisse se dégourdir les jambes et qu'elle-même puisse aller faire changer son pansement.

Deux minutes plus tard, elle prenait place sur le banc se trouvant devant la salle d'audience où se tenait la révision du procès dont il lui avait parlé. Avec un peu de chance elle pourrait lui dire "merci" de vive voix.

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