Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP]Plutôt que de croupir en Guyenne pourquoi ne pas voyager

Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]


Replonger dans ce passé et n'en retracer que les faits essentiels et les grandes lignes, l'avait fait tomber à nouveau dans ces tourbillons qui occupaient sa tête, l'isolant du reste du monde. Sa main qui se portait à ce médaillon et cet anneau accrochés par leur chaine d'argent autour de son cou depuis le 19 juillet. Son regard gris qui se perdait ailleurs avant qu'il ne reprenne pied dans la réalité.

Il avait regardé partir le messager avant d'entrer dans la salle d'audience désespérément vide de celle qui dérangeait la cour pour son dossier avant que l'huissier revienne lui déposer nouveau pli.

Lecture qui s'arrêtait sur certains passages. Il était vrai qu'il ne lui avait jamais vraiment parlé de cet anneau qui tournait entre ses doigts lorsqu'ils s'étaient connus à la Cour d'Appel lors de la révision du proces de Ptit. Cet anneau faisait parti de lui, comme maintenant celui de Dance qu'il avait autour du cou avec son médaillon.
Soupir de lassitude en regardant la salle d'audience et reprise de sa lecture. Un sourire qui apparait en lisant les mots alignés les uns à la suite des autres, tellement vrais. Sans la connaitre il la devinait, imaginant ce qu'elle avait pu vivre et ce qu'elle pouvait ressentir. Il était étrange d'échanger missives avec une inconnue et de se rendre compte que l'on entrait dans ses souvenirs, comme l'on feuilletterait un livre.

A mesure de sa lecture il se sentait des points communs, dans cette spontanéité qui lui avait si souvent joué des tours face à ceux qui manipulaient dans l'ombre, affichant visages innocents et offusqués, accusant leurs détracteurs d'agir comme eux le faisaient sans mots dire. Petit sourire en lisant les dernières phrases avant de jeter un regard autour de lui, de glisser quelques mots à sa complice de voyage et de se lever discrètement pour se diriger vers l'huissier et lui chuchoter.


- plutôt que de m'endormir je vais attendre dans le couloir. Prévenez moi lorsque ça commencera enfin.

A peine les portes franchies il aperçut Terwagne assise sur le banc face à la salle d'audience. Toujours aussi belle, et toujours ce même regard qui ne vous lâchait pas. Une femme de plus qui l'intriguait, Un sourire franc en se dirigeant vers elle, voix légèrement atténuée afin qu'elle ne porte pas trop loin.

- je suis heureux de vous revoir et de pouvoir vous saluer de vive voix également.
Cette audience traine à débuter.


Soupir en prenant place à ses côtés avant de tourner ses mirettes grises vers elle.

- j'aime beaucoup votre côté "vrai" comme moult de mes amies. C'est pour moi un gage d'honneur et n'en suis jamais effrayé.

Petit sourire taquin en baissant la voix.. je suis entouré de femmes de caractère et j'avoue que ça n'est pas pour me déplaire.
_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]


Quelques minutes à peine... Quelques minutes bien peu nombreuses et pourtant largement suffisantes pour la faire plonger au coeur de ses souvenirs et de ses états d'âme. Plonger, oui, c'est l'expression consacrée. On laisse ses pensées s'envoler vers nos rêves, et plonger vers nos souvenirs. Pourquoi cette différence dans le choix du verbe? Si elle s'était penchée sur la question, Terwagne en serait rapidement arrivée à la conclusion que lorsque l'on est tourné vers ses rêves, on chute réellement lorsque l'on revient au moment présent, tandis que quitter ses souvenirs demande bien plus de temps et d'efforts, comme une remontée en pleine noyade.

L'homme qui en apparaissant la fit remonter à la surface n'avait rien d'un morceau de bois passant à la hauteur d'une noyée, du moins pas dans sa conscience à elle, et pourtant en quelques fractions de seconde à peine il la sauva de la noyade qui semblait bien décidée à l'emporter.

Elle leva vers lui son regard, à la fois souriant et emprunt de nostalgie, un regard sombre comme la nuit mais où brillaient de bien nombreuses étoiles aux noms sans importance pour l'heure. Ensuite, ses lèvres s'entrouvrirent rapidement pour répondre à son salut, mais elle retint quelques instants les syllabes qui étaient prêtes à en fuser le temps de le regarder s'installer avec simplicité et une espèce de nonchalance naturelle.


Moi aussi, je suis heureuse de vous revoir et d'entendre votre voix.
J'en avais pratiquement oublié les intonations, me semble-t-il...


Remarque idiote, et pourtant vraie. Sa voix venait de la surprendre tant elle était différente du souvenir qu'elle en avait gardé en salle d'audience. Mais peut-être était-ce simplement du à la différence de contexte. On ne témoigne pas de la même voix que ce que l'on échange réellement avec quelqu'un dont on a envie d'en connaitre plus. Sa voix à elle devait sans doute lui paraitre plus douce que lorsqu'elle présidait une révision de procès.

Son regard posé sur lui, et ne pouvant s'empêcher de descendre en direction de cette main sur laquelle elle avait si longtemps promené ses yeux ce jour-là, elle l'écouta, son sourire s'accentuant au fur et à mesure de ses mots, mots qui la firent légèrement rosir par instant il faut bien l'avouer. Et lorsqu'il lui adressa ce petit sourire taquin en murmurant, elle commença à lui répondre sur le même ton.


Voila qui doit être bien plus intéressant que de l'être par des jupons et dentelles sans conversation.

C'est à cet instant précis qu'elle entendit la voix d'un avocat bien connu d'elle, et pour cause il était un de ceux qu'elle appréciait le moins voir dans les audiences dont elle avait la charge, l'homme étant adepte des rumeurs de corruption au sein des Officiers de la Cour d'Appel. Il ne manquerait plus qu'il la surprenne en plein délit de murmure avec un témoin! Pour sûr il en ferrait des choux gras à défaut de pouvoir en écrire un article pour la presse locale.

Sans trop réfléchir, elle se leva d'un bond, plantant son regard dans celui du sieur Aimelin.


Et bien puisque je ne vous effraie pas, permettez que je vous enlève à la vue des mauvaises langues qui aimeraient par trop me surprendre en conversation privée.

Sans attendre de réponse, elle lui attrapa la main et l'attira à sa suite vers une des portes située en bout de couloir, espérant que personne ne se trouve derrière. Ouf! Celle-ci était close, c'était bon signe! Elle chercha son trousseau de passe-partout et ouvrit rapidement l'assemblage de bois, ne le refermant sur eux deux qu'une fois à l'intérieur de ce qui n'était rien d'autre qu'une salle d'archives.

Pfiouuuu! J'ai bien cru que ça en était fait de votre réputation!

Alors seulement elle se rendit compte qu'il devait la prendre pour une folle, et elle se détourna pour cacher le rouge qui venait de lui monter aux joues, feintant de s'intéresser au paysage que l'on pouvait apercevoir depuis la fenêtre.
_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]


Sa voix était telle qu'il l'avait imaginé en lisant leurs échanges. Différente de celle de la Juge qui l'avait questionné la première fois en Cour d'Appel, elle n'en était pas moins captivante, même si le ton se voulait d'avantage amical.
Tout en étant plus détendu que lorsqu'il témoignait, c'était un fait, il n'en restait pas moins réservé, il s'adressait tout de même à une Juge et une Vicomtesse.
Un regard pour suivre le sien vers sa main droite avec quelques pensées perplexes avant de repenser à l'anneau qu'il faisait tourner entre ses doigts le jour de cette fameuse audience.
Instinctivement il porta la main dans l'échancrure de sa chemise où la présence de la médaille et de l'anneaux le rassura.


Voila qui doit être bien plus intéressant que de l'être par des jupons et dentelles sans conversation.

Son sourire ne le quitta point lorsqu'il répondit.

les jupons et dentelles sans conversat…

"Pas le temps de tout lui dire,
pas le temps de tout lui taire… "
elle s'était levée d'un bond, lui avait adressé quelques paroles concernant un enlèvement pour fuir les mauvaises langues, et elle l'avait entrainé par la main dans le couloir.

Enlevé par une Juge !

Sa première pensée fut : "diantre comment vais-je retrouver le chemin de la salle !" suivie aussitôt d'une autre en la voyant s'arrêter devant une porte au fond du couloir : "pourvu que personne ne nous voit", suivie elle-même d'une foule de questions pendant qu'elle s'occcupait à chercher une clé.

Quelle était cette pièce où elle l'entrainait. Un bureau rempli de dossiers avec des parchemis étalés de parts et d'autres et des fauteuils pour converser ? une chambre personnelle confortable et douillette pour les moments de repos des juges ou procureurs durant les procès interminables ? Cette éventualité lui soutira un sourire où se mêlait une certaine inquiétude quand à la durée de cette entrevue si tel était le cas.

La vue de la salle d'archives l'arrêta net dans ses rêveries de conquêtes victomtessiennes et il jeta un regard curieux dans la pièce, pendant qu'elle refermait soigneusement derrière eux, ce qui ne lui échappa point, même s'il n'en fit cas.

Bigre, il devait y en avoir des secrets la dedans. Une salle d'archives, pourquoi pas. Et puis qu'importait le lieu, il fallait voir le bon côté des choses, il était en tête à tête avec une Juge, Vicomtesse fort belle de surcroit, qui pour l'instant tenait il est vrai davantage le rôle d'une geolière de salle d'archives pour béarnais égaré à la Cour d'Appel.
Pourquoi s'en plaindrait il, elle n'avait de plus pas de lattes à sa portée.

Il songea à sa brune amie, sa complice de voyage, et pria pour qu'elle ne les ai pas vu partir main dans la main, et encore moins entrer dans cette salle, ce qui ne manquerait pas de l'exposer aux taquineries habituelles, pointées d'une légère petite jalousie que la jolie brune tentait de dissimulers mais qui n'échappait pas toujours à l'ébouriffé, lorsqu'elle évoquait les femmes qui l'entouraient quel que soit le lieu où ils se trouvaient.


Pfiouuuu! J'ai bien cru que ça en était fait de votre réputation!

Au diable la réputation, c'était le moment d'appliquer sa devise, "Prendre ce que les femmes donnent, du moment que ça fait du bien et n'engage à rien".. devise qui venait d'ailleurs de naitre en son esprit et dont il faudrait qu'il parle à Dotch et Maltea.

Voix plus calme et posée en répondant.


mmm vous savez, ma réputation me précède, me poursuit et parfois s'échappe et voyage sans moi, dans des lieux que je ne connais point et où je n'irai peut être jamais.
Et puis la réputation est ce que font les autres de nos actes ou de nos paroles, ou parfois de ce qu'ils imaginent. Elle peut être tant différente de la réalité que je ne m'offusque presque plus de ce fait… et si je faisais attention, je ne serais point avec vous … enfermé dans une salle d'archives.


Il se retint un rire en pensant à certaines langues qui se délieraient délectablement en imaginant aisément ce que pouvait bien faire le couple. C'était tant évident pour certains que parfois il se prenait à penser qu'il devrait agir de sorte à donner raison aux rumeurs les plus folles.
La voyant se tourner vers la fenêtre la plus proche, il se plaça derrière elle, regardant par-dessus son épaule, non pour tenter une approche plus … rapprochée… mais pour essayer d'apercevoir ce qui semblait captiver la Vicomtesse.


cette ville est immense

Voila tout ce qu'il avait trouvé à dire, devant l'étendue des toits qui s'étalaient à perte de vue, comme les champs et bois dans son Béarn.
_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]

Et les rôles s'inversèrent :

A cet instant précis, cette image s'imposa à elle, brutalement, comme une évidence la rendant légèrement chancelante. Pour preuve, elle posa sans même en avoir conscience sa main sur le rebord de la fenêtre.

Oui, elle qui l'avait enlevé, menant en quelque sorte la danse de leur entrevue, elle se retrouvait soudain dans le rôle de celle qui était coincée, par sa simple présence dans son dos, à quelques pouces de distance à peine. Oh bien sûr elle n'était pas prisonnière, pas à proprement parler coincée, elle pourrait toujours se dégager du peu d'espace laissé libre entre le corps de l'homme et la vitre, mais le sentiment d'être en quelque sorte prise au piège n'en était pas moins là.

Oui, elle qui lors de leur première rencontre avait été celle qui représentait la "grandeur" de la justice, elle se sentait brusquement devenue bien petite face à lui, lui dont elle devinait sans même le regarder qu'il devait la surplomber d'au moins une tête.

Parfois, sans que l'on en comprenne la raison, les idées les plus saugrenues se fraient un chemin dans notre tête, et ce fut alors le cas de celle que l'on avait surnommé "La Tempête" ou encore "La Perle noire du Berry" avant de l'affubler de cet épithète dont elle s'amusait au final bien plus que de s'en plaindre... Des idées saugrenues, oui, où elle se vit à sa place à lui, et se demanda ce qu'elle aurait alors fait comme geste, ce qu'elle lui aurait dit... Sans doute n'aurait-elle rien dit, au fond, pour éviter de sortir une chose aussi incompréhensible que la réponse qu'elle lui fit alors.


Immense, oui... Immensément effrayante...

C'est étrange, le pouvoir qu'elle a sur mes émotions lorsque je la regarde de la sorte. Je la trouve à la fois fascinante, belle, insaisissable, effrayante, intrigante, troublante...

Oui, voila, elle m'intrigue et m'effraie à la fois, me donne envie de mieux la connaitre et en même temps de m'enfuir. L'envie de m'y élancer et la peur de m'y perdre.


Sa seconde main se posa alors sur le rebord de la fenêtre, quelques secondes à peine, juste le temps de respirer avant de se retourner vers l'homme qui était toujours dans son dos.

Je crois que je ferrais bien mieux de ne pas trop la regarder, au fond. Cela rendrait sans doute mes propos bien moins étranges.
_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]

(Prisonnier dans une salle d'archives)

Des toits, des toits, des toits et parfois .. des toits. Comment pouvait on vivre sans voir la nature, autant de questions qui tournaient dans la tête du jeune lieutenant, avant de réaliser qu'il se tenait derrière Terwagne, ce qui avait limité l'espace d'évolution de la vicomtesse entre lui et la vitre.

Il avait baissé les yeux sur elle en se décalant légèrement sur le côté, souriant aux qualificatifs employés pour décrire la ville. Il aurait bien employé les mêmes pour la décrire elle s'il n'avait de temps en temps un sursaut qui le faisait rester les pieds sur terre. Ne jamais trop se dévoiler et puis ne prendre que le bon côté. Le lui dire ne pas lui dire, nous verrons bien.

Et puis elle lui tournait le dos et ça arrangeait bigrement le jeune gars qui laissa son regard filer sur les derniers toits. Comme tout le monde le sait, les femmes étaient imprévisibles et se faisaient un malin plaisir, inconsciemment ou pas, à contredire les pensées les plus ancrées dans l'esprit de leurs interlocuteurs, et donc la Juge se retourna ce qui eût pour effet de laisser les mirettes grises du jeune Seigneur, croiser les siennes.

Par les cornes du bourrin, il était bien plus aisé de lui parler quand elle ne vous regardait pas. Il abandonna le regard de la jeune femme pour fixer la poignée de la fenêtre, ce qui facilitait ses pensées et donc faciliterait sans doute son élocution.


mm.. je.. oui.. mais..

Non, ça n'était pas forcément le cas. Il toussota.

moui... comme vous le dites... fascinante, belle, insaisissable, effrayante, intrigante, troublante... qui donne envie de la connaître et de s'enfuir de peur de s'y perdre.

Regard gris qui revint se poser très brièvement sur le sien.

comme certaines femmes qui nous attirent et nous effraient de peur d'y laisser nos convictions et nos sages décisions.

Ne serait il pas en train d'essayer de la séduire, ou de trouver un prétexte pour ne pas essayer de le faire vu ses récentes résolutions sur les femmes, auxquelles il tenait plus que tout. Liberté quand tu nous tiens, la Bourgogne, le Béarn, et le reste. Petites pensées à quelques moments passés fort agréables depuis son voyage, et éclair de lucidité qui vint l'avertir d'un danger, d'où le changement rapide de sujet en portant sa main gauche à la chaîne qui pendait à son cou, prenant l'anneau entre ces doigts.

mm je crois ne vous avoir jamais parlé de cet anneau.

Voila qui était parfait afin de dissiper cette légère gêne. Il n'y avait pas à dire, il avait le don naturel pour orienter les discussions vers les chemins qu'il souhaitait. Cela marchait ... enfin du moins lorsque la personne en face n'avait pas les mêmes talents que lui, et la Vicomtesse avait l'air de posséder nombreux talents.

Et même s'il n'était pas facile pour lui de parler de cet anneau depuis que sa blonde n'était plus, il s'était promis d'en parler avec Terwagne, et cela tombait bien, elle était face à lui, peut être juste un peu trop près ce qui le fit faire un pas en arrière. Mais point trop, il aurait été bien dommage de ne pas profiter d'une telle proximité si agréable.

_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[En dehors du temps, Paris - Cour d'Appel ]

Pour toute réponse, il commença par bafouiller, semblant chercher ce qu'il pourrait bien répondre à ses propos, lui donnant encore plus la certitude que ces derniers avaient du être bien incompréhensibles, ou peut-être trop compréhensibles, au fond. Trop, oui... Peut-être la brève union de leur regard lui avait-elle permis de lire en elle, d'effleurer un instant ses pensées et son âme...

Dans une sorte de pudeur, elle baissa alors les paupières. Non pas dans un geste étudié comme tant d'autres auraient pu le faire, mais bien comme - sur un champs de bataille - elle aurait réajusté son armure pour éviter de laisser voir la faille qui s'y trouvait. Ses cils étaient simplement devenus, l'espace d'un instant, un bouclier empêchant le danger de frôler son point faible.

Danger... Point faible... Devenait-elle donc folle? Cet homme n'était pas dangereux, elle l'avait lu dans ses yeux, et elle, elle n'était pas faible! Elle se refusait de l'être! Elle ne l'avait été que trop ces derniers mois déjà!

Oh bien sûr ils avaient tous cru que sa froideur en surface était la preuve de son insensibilité, de son ambition inhumaine, et aucun n'avait compris que tout cela n'était qu'un masque pour cacher son sang et ses larmes, un mur de pierre pour masquer un champs ravagé où même sa foi en l'Homme n'était plus que cendres. Ils l'avaient crue forte au point de supporter toutes leurs bassesses, toutes leurs attaques, et n'avaient pas imaginé un instant que derrière la façade gouverneur se trouvait une femme perdue, blessée, agonisante.

Mais tout cela était terminé à présent, elle ne voulait plus être faible... Et si jamais il devait lui arriver de l'être à nouveau, elle refusait de cacher ce qu'elle était, refusait de faire mentir son corps, son être! Refusait de se faire passer pour ce qu'elle n'était pas!

Elle rouvrit les yeux pour lui répondre, avec un sourire aux lèvres, que cet attrait effrayant dont il parlait n'était pas le seul apanage des femmes, que certains hommes... Que certains hommes avaient...


L'anneau.... Oui, l'anneau... Jamais, non...

L'image de celui-ci venait de la frapper de plein fouet, réveillant en elle une multitude de pensées impossibles à distinguer les unes des autres tant elles se chevauchaient, s'emmêlaient, se heurtaient les unes aux autres. Un choc, oui, qui eut pour résultat ces quelques syllabes bafouillées dans un murmure.

Des syllabes qu'elle aurait voulu compléter par des mots, mais qui étaient bien difficiles à trouver dans le fatras de ses idées se bousculant.

Son regard se posa alors sur sa propre main, cette main où jadis avait trôné un anneau également, même si il n'était pas fait d'or mais de paille. La trace avait disparu depuis bien longtemps, et l'anneau s'en était allé rejoindre en volutes celui qui lui avait offert, mais en son coeur il resterait sans doute gravé pour l'éternité. Zel... Elle avait mis bien du temps à être en paix avec son souvenir, à réussir à prononcer mentalement son prénom sans sentir ses larmes couler sur ses joues, sans avoir envie de hurler qu'elle haïssait la terre entière, et que jamais plus la nuit ne lui semblerait belle, la pluie musicale, le vent ami.

Quittant finalement l'emprunte invisible de cet homme qui l'avait abandonnée bien malgré lui, elle releva les yeux vers son interlocuteur, et plus précisément vers l'objet qui pendait à son cou.


Jamais vous ne m'en avez parlé, non.
Jamais je n'ai osé vous le demander non plus.

C'est étrange, lui aussi il m'intrigue et m'effraie, je crois.
Peut-être parce qu'il est celui autour de qui tourne notre premier regard échangé, qu'il est la première chose que j'ai eu envie de découvrir de vous, et que...

Il est des portes qu'on pousse parfois trop brusquement et dont on regrette longtemps d'avoir vu ce qui se trouvait derrière.

La nudité est à la fois la plus belle et la plus affreuse des choses.

_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier ]


C'était étrange comme le fait de penser à cet anneau et ce médaillon réveillait des souvenirs si chers et si terribles. Cette matinée de juillet qui s'était achevée par ce gouffre sombre qui l'avait englouti pendant qu'un torrent de haine et de douleur avait ravagé son visage et son cœur, le laissant plusieurs jours sans réaction. Cécé et Dotch avaient été là, une fois de plus, le laissant donner libre cour à sa douleur tout en tentant de recoler ces morceaux de lui qui s'étaient éparpillés comme pour tenter de rejoindre ce rayon de soleil qui lui échappait.

Ses yeux gris abandonnèrent la Vicomtesse pour se porter au dehors, vers les toits, vers ce soleil qui n'arrivait pas à percer les nuages neigeux recouvrant la ville. Son sourire avait disparu pour laisser place à un visage qui ne laissait transparaitre aucun sentiment. Seuls ses yeux avaient cette drôle de lueur où brillait une mélancolie mélangée à quelque chose qui ressemblait à un sourire.

Sa voix s'était faite plus confidente, comme s'il voulait choisir chaque mot. Dire ce qu'il faut pour cette fois, ne pas en dire trop pour garder cette part de douleur qu'il avait en lui et ne pas réveiller cet orage qui vrombissait en lui à chaque fois.


cet anneau est celui d'un amour disparu en janvier 56, qui, avec le mien gravé de mon prénom ne m'ont plus jamais quitté.
En juillet 57 le soir où j'ai fais la folie d'intégrer l'armée félonne Vae Victis à Lourdes, j'ai donné le mien à celle que j'aimais.


Un regard rapide vers la juge qui avait pris connaissance du dossier Vae pour l'affaire de Ptit, avant de se perdre à nouveau par la fenêtre derrière elle. Un sourire léger quand il évoque Dancetaria.

elle était sergent de l'ost.
elle m'a demandé pourquoi Vae, mais ne m'a pas demandé de renoncer à mes idéaux, jugeant qu'elle n'avait pas le droit de m'empêcher d'aller au bout de ce que je pensais juste.
Elle s'est contenté d'avoir peur pour moi, pour nous, d'avoir peur que l'on doive s'affronter par les armes.
Elle m'a alors dit que cet anneau lui porterait bonheur, nous porterait bonheur, et que nous nous reverrions, qu'il ne pouvait pas en être autrement.


Il s'arrêta quelques secondes, sa voix devenait moins sûre, quelque chose bloquait sa gorge. Les souvenirs qui ressurgissaient encore plus traitres et présent qu'il ne le pensait.

cet anneau nous a porté bonheur c'est vrai.
A la troisième bataille, celle qui a été fatale à Vae, je suis tombé presque sous ses yeux.
Elle qui m'a fait transporter à la tente médicale où la Duchesse Dotch de Cassel m'a sauvé la vie.
J'en ai gardé une cicatrice sur mon flanc droit et mon amour avait gardé sur elle mon anneau.


Ses yeux se posèrent sur Terwagne.

aujourd'hui cet anneau je le porte à mon cou avec son médaillon gravé d'un soleil.

Un léger sourire qu'il affiche malgré tout, essayant de reprendre pied dans le présent.

voila... je m'étais promis de vous parler de cet anneau que vous sembliez avoir remarqué lors de notre première rencontre à la Cour.
Il est une partie de mon passé, un passé qui me fait vivre et avancer.


Un passé qui le faisait changer, qui lui avait insufflé cette façade nonchalante afin de taire tout ce qui était au fond de lui.
Aimer sans s'attacher, ne prenant que ce qui le poussait vers la vie.


je ne regrette pas que vous ayiez poussé cette porte que je tiens fermée bien souvent. J''essaie de vivre avec ce passé.
J'ai pris des décisions sur ma façon d'être, je suis juste un peu différent parce qu'il est nécessaire parfois de se protéger.


Petit regard autour d'eux, à cette salle qui devenait pour quelques instants la complice de leurs confidences. Sourire qui s'élargit en posant à nouveau son regard sur la jeune femme.

si je n'avançais pas je ne serai pas sur les routes avec une jolie brune et sa fille,
je n'aurais pas de jolis souvenirs de ce voyage,
et je ne serais pas enfermé avec vous dans cette pièce

Le passé peut parfois nous faire agir bizarrement, et j'espère qu'il va continuer de la sorte me concernant.

_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[En dehors du temps, Paris - Cour d'Appel ]

Dans son dos : le gris du ciel bien lourd, le froid, la ville avec ses mystères, ses coins d'ombres, cette ville à la fois tellement proche et tellement inconnue, l'immensité du monde, ce monde que jamais elle ne comprendrait vraiment... Face à elle : Aimelin, avec son regard gris et lourd lui aussi, soudain distant et pourtant bien là, parti vers ailleurs et malgré tout plus proche qu'il ne l'avait sans doute jamais été, dévoilant son passé et semblant brusquement s'y enfermer pour quelques instants tout en lui en ouvrant la porte plus grande... Aimelin avec ses coins d'ombre lui aussi, et pourtant quelques rayons de soleil éphémères sur les lèvres à certains instants de son récit.

Silencieusement, presque religieusement, elle l'écoutait, n'osant bouger d'un cheveu, comme si elle craignait que le moindre mouvement de sa part vers lui ou vers ailleurs ne le fasse refermer brutalement cette porte qu'elle avait entrouverte et que lui-même venait de lui ouvrir plus grand en se livrant bien plus qu'elle ne s'y était attendue.

Religieusement, oui, c'est ainsi qu'elle l'écoutait, avec dans le regard la même petite flamme timide, hésitante, et émerveillée que celle qu'on trouve dans l'oeil d'un enfant se faisant enfin conter un secret qu'il espère et craint à la fois, ou encore voyant s'ouvrir enfin devant lui, dans la pénombre, une boîte au trésor qui l'intrigue depuis longtemps, et tremblant pourtant - malgré son envie de savoir - d'en voir surgir une araignée ou un crabe.

Sans même en avoir conscience, de façon imperceptible, son corps entier s'était tendu, en même temps que son oreille, pour mieux accueillir la confession, mieux comprendre chaque mot, mieux ressentir chaque sentiment se trouvant derrière ceux-ci. Elle ne bougeait pas d'un cil, pas d'un cheveu, son regard posé non plus dans le sien, mais sur ses lèvres, comme si elle voulait y cueillir les sons avant même qu'ils n'en sortent, craignant de les voir se perdre entre le moment où il les prononçait et celui où ils lui parvenaient à elle, prête à les attraper au vol pour que personne à part eux ne partage cet échange murmuré.

Sentiment étrange au fond, où vous avez l'impression que l'autre se met à nu devant vous, qu'il est plus proche de vous que jamais, et qu'il s'éloigne en même temps, repartant vers un monde dont vous ne connaissez rien, mais surtout où vous n'avez rien à faire. Tellement proche, et tellement lointain.

Lorsqu'il se tut, elle resta un long moment silencieuse, non pas parce qu'elle ne trouvait rien à dire, mais bien bien parce que trop de choses se bousculaient en elle... Des questions, fort logiquement, mais également l'envie de lui livrer à son tour un petit morceau de son passé. Elle fit descendre ses yeux de ses lèvres à son cou, regardant l'anneau, puis finit par les remonter vers ses yeux à lui, laissant échapper deux syllabes... Les mêmes deux syllabes que celles qui l'avaient poussée à quitter sa salle d'audience pour les lui dire de vive voix.


Merci...

Ce fut la première chose qu'elle eut envie de lui dire, avant de s'en expliquer par d'autres mots, plus nombreux, mais non plus volumineux.

Merci pour... votre confiance.
Merci d'avoir partagé avec moi ces souvenirs qui vous sont visiblement si chers, si doux, et si douloureux à la fois.
Merci de ne pas m'avoir prise pour une folle lorsque je vous ai emmené dans cette pièce, sans trop y réfléchir sur le coup, je l'avoue.


Nouveau silence, durant lequel elle se mordille la lèvre inférieure, comme toujours lorsqu'elle hésite à dire ou faire quelque chose, lorsqu'elle se sent comme une équilibriste sur un fil trop tendu. Et puis, au bout d'un moment, tout comme l'équilibriste finit toujours par faire un pas malgré tout, Terwagne finit par s'exprimer.

Le passé guide nos pas, oui, et ce bien malgré nous quelques fois.

Le mien m'a poussée, durant de fort nombreux mois, à épouser l'Anamour à défaut d'avoir échoué avec la mort et puis l'amnésie... Je me suis jetée dans les bras de la première par deux fois, elle me les a refusés, tandis que la seconde a marché un bout de temps à mes côtés avant de m'abandonner, de la même façon brutale que l'avaient fait ces trop nombreux hommes que j'avais aimés...

Trop nombreux, oui, et qui me valurent quelques fois d'être surnommée "la collectionneuse", comme si j'avais choisi de les voir tous me briser les uns après les autres.

Zeltraveller, lui il ne l'avait pas voulu, c'est le ciel qui me l'a repris cet amour, tout comme il me l'avait offert un jour pluvieux d'octobre, sur un marché en Orléans, devant un chapeau d'homme que je voulais absolument acquérir.

Non, lui il n'a pas voulu me briser, mais les autres...

Astaroth, Hugoruth, Maleus... Maleus, c'est différent malgré tout, j'ai du lui faire tellement de mal à une époque, que je ne parviendrai sans doute jamais à me le pardonner moi-même, et tout cela pour Hugo...

Hugo! C'est sans doute celui qui m'a le plus détruite au fond!

Ensuite, il y a eu Walan, et... Thorvald... Raithuge... Et l'Anamour... Et...


Thorvald... Elle se demanda soudain si son interlocuteur le connaissait de nom, si il risquait de la juger par rapport à sa liaison avec cet homme, mais au fond d'elle, elle n'en avait cure. Elle l'avait aimé, et jamais elle ne renierai cela, quand bien même il avait choisi par deux fois de la pousser vers un autre que lui, pour ne pas l'éclabousser de son nom justement.

Un nouveau silence s'installa, mais elle n'en eut pas vraiment conscience. Son regard s'était soudain voilé d'une brume nostalgique, et elle-même semblait s'être envolée vers... là-bas!

_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier - une salle d'archives ]


Merci… c'était bien la première fois qu'on lui disait merci lorsqu'il ouvrait en partie la porte de son passé. Il laissa ses yeux fixer ceux de la Vicomtesse, un instant décontenancé. Des yeux à lui rappeler ses promesses de non promesses.

ces souvenirs me sont chers et font partis de moi. Ils expliquent en partie certaines de mes attitudes où certaines de mes réactions il est vrai.

Sourire au mot "collectionneuse". Sans doute avait il la même réputation à son arrivée en Béarn, une âme charitable ayant pris soin de mettre Quasi en garde. La suite de leur relation avait dû rendre la personne bienveillante, bien idiote aux yeux de certains.
Les noms qu'elle évoquait ne lui disaient rien. Lorsqu'elle s'arrêta il la regarda étonné. Elle semblait attendre une réponse ou une remarque de sa part.


je ne connais point les hommes dont vous me parlez mais … je connais ce mot "collectionneuse" enfin au masculin me concernant. Souvent dit à tort sans savoir.
Faiblesse du ragot et idiotie de celles et ceux les rapportent.
Dites vous bien que ceux qui vous jugent ou colportent ne sont que jaloux. Je pense ainsi et j'en souris.


Il recula de quelques pas en souriant, se permettant de l'observer, laissant son regard dessiner sa silhouette féminine avant de revenir croiser le sien en souriant.

cela dit, il est normal que vous attiriez les jalousies.

Il ne valait peut être mieux pas lui énumérer le nom de ses amours passés, ou conquêtes. Mais il avait un point pour lui, jamais il n'avait trompé celles avec qui il était. Et puis maintenant, il y avait celles du présent, qui partageaient ces moment n'appartenant qu'à eux.

j'ai connu moult femmes toutes plus belles les unes que les autres. De simples villageoises comme je l'étais, à des Duchesses ou Comtesses.
J'ai eu trois histoires où le mot mariage a été évoqué.
Deux ont rejoint Aristote bien trop tôt, l'une, par ailleurs diaconesse, a été infidèle et m'a fait pousser quelques cornes avant d'épouser un pauvre gueux éleveur de cochons.


Petit arrêt en ne pouvant retenir un rire.

les femmes sont imprévisibles.
J'ai toujours été fidèle, mais lorsque mon cœur est libre, j'estime qu'il va où il veut et je lui ai donné entière liberté depuis juillet. N'en déplaise aux envieux, tant que cela me fait plaisir ainsi qu'à celles qui partagent cette façon de voir.


Il refit un pas vers elle et reprit son air sérieux, ayant vu le regard de Terwagne se voiler légèrement. Drôle d'endroit que cette salle pour des confidences, comme si les archives voulaient garder un dossier de plus.

Sa voix se fit plus douce, plus rassurante.


Est-ce pour toutes ces raisons que vous vous êtes jetée dans la vie politique ?
J'avoue avoir du mal à rester trop longtemps dans ce milieu qui détruit plus qu'il n'apporte.

_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[Dans les faits : Un matin de janvier, Cour d'Appel de Paris - Dans la tête : Ailleurs, dans le passé ]


Thorvald... Depuis combien de temps n'avait-elle plus penser à lui au juste? La question fusa dans sa tête, tandis que les mots de ses dernières missives lui revenaient en mémoire. Ces mots remplis d'excuse, de déception, de chagrin, et d'adieu surtout. Comment avait-il pu annoncer leurs épousailles, renoncer à sa vie de gardien des bains à la Cour des Miracles, en pensant que les choses étaient telles que lors de leurs dernières rencontres, ne même pas comprendre que cet homme qui l'accompagnait alors était l'élu de son coeur, que leur distance n'était due qu'aux liens du mariage qui le liaient encore à une autre mais que... ? Thorvald... Monsieur et Madame T comme ils se surnommaient tous deux... Elle eut soudain l'impression que le vent entrait par la fenêtre pour lui apporter l'odeur des giroflées, cette essence qu'elle portait alors et à laquelle il était allergique, préférant l'odeur de la Rose rouge sans doute...

Ce fut la voix d'Aimelin, douce, chaude, fragile et pourtant forte jusque dans ses murmures, qui la fit remonter dans le présent, le regard encore un peu perdu. Alors elle se concentra à nouveau sur sa bouche, comme si elle s'était rattrapée à un fil pour ne pas plonger plus profondément dans les eaux troubles et troublantes de son propre passé.

Suspendue à ses lèvres, elle s'aperçut à peine de son regard glissant comme une plume le long de son corps, juste assez pour en ressentir un frisson léger comme celui que lui procurait jadis le vent d'été quand elle s'allongeait au coeur de l'herbe encore humide de rosée. Juste assez pour sentir la vie couler en elle, mais sans bouillir ni gronder.

Elle le vit reculer, se rapprocher, l'entendit rire, mais tout cela ne semblait plus que la frôler, la retenir dans le présent sans vraiment l'y attacher. Son visage restait impassible, comme figé dans une expression fragile, et il aurait pu le rester longtemps encore, si il n'y avait eu ce mot qui telle une lame brisa le mince fil auquel elle s'accrochait pour ne pas couler à nouveau vers l'imparfait d'un passé composé, trop composé, ou plutôt décomposé.

La politique... D'impassible son visage devint douleur, tandis que son corps se tournait, pour mieux cacher au témoin de ses aveux la douleur qui allait de paire avec ce simple mot. Oui, elle lui tourna le dos, avec pudeur et violence pourtant, comme une femme voulant cacher une tare physique, mal à l'aise, honteuse d'être telle que dieu l'a faite.

Sa voix devint plus faible encore. Craignait-elle donc que certains mots redonnent vie aux fantômes auxquels ils étaient associés?


Pourquoi la vie politique?
Les raisons en sont diverses, ont changé au fil des ans.
Elle m'a perdue par moments, sauvée à d'autres....

Lorsque j'ai rencontré Hugoruth, celui qui jusque il y a peu était Président de la Cour d'Appel, il était politicien, candidat au siège de Duc en Berry, et moi j'étais troubadour attendant la mort au pied d'un arbre. Je venais de perdre Zeltraveller, deux jours avant nos noces.

Je les ai rencontrés tous deux en même temps : lui et Maleus, qui était alors Capitaine. Hugo était un politicien, quelqu'un de profondément attaché à la terre du Berry, je l'appelais le bureaucrate. Maleus était Capitaine, mais surtout flûtiste, comme moi. Sombre et malheureux, comme moi... Nous partagions des soirées sur les toits, flûte en main, et des bouteilles de calva où nous noyions nos chagrins respectifs. Nous nous aimions, profondément, mais nous faisons beaucoup de mal au fond, l'un coulant entrainant forcément l'autre.

Un trio amoureux, avec une femme incapable de donner son coeur à l'un d'eux, le refusant donc à tous deux, et deux amis devenus ennemis. On nous surnommait "Le caillou, la Tempête et le Brouillard", même si Maleus m'a toujours appelée "La Perle noire", lui.

J'étais tellement déchirée, que j'ai voulu reprendre ma vie de troubadour, sans attaches. Alors j'ai pris la fuite, en quelque sorte... Enfin, peu importe comment, mais je me suis retrouvée à Cosne, mourante suite à l'attaque dont je vous ai parlé dans ma missive ce matin.

Hugo est venu me rechercher, Maleus m'en a voulu de cette fuite...

J'ai donné mon coeur au premier, brisé celui du second qui suite à cela a quitté tout et surtout le Berry, rejoignant des mercenaires.


Le Berry m'avait accueillie à la mort de Zel, m'avait sauvée en quelque sorte, et j'ai voulu le servir pour l'en remercier. J'ai commencé par les festivités, puis le commerce, et ensuite la mairie. Jusqu'à ce que Hugo et ses cousins créent leur propre parti et m'y intègre...

Voila comment je suis entrée en politique au départ, par amour! Par amour d'un homme, par amour d'un peuple aussi.


De fil en aiguille, j'ai pris la relève, crée un nouveau parti quand les cousins d'Hugo sont morts et que lui n'avait plus la force, me suis investie de plus en plus pour combler mon attente de ces épousailles qu'il avait programmées, reportées pour cause de deuil, reportées à nouveau pour autre deuil,... La politique pour continuer son combat à lui, mais aussi pour combler le vide affectif dans lequel il commençait à me laisser.

Et soudain, il s'est réveillé!

Il m'a dit "Quittons tout, partons rejoindre mes neveux et nièces en Lyonnais-Dauphiné, et marions-nous là-bas, loin de tout ce qui m'use ici!". J'ai abandonné pour la seconde fois ce qui était ma vie... La première fois mes rêves de voyages et de liberté pour le rejoindre en politique, la seconde fois toutes mes charges et fonctions pour le suivre en Lyonnais-Dauphiné.

Nous sommes arrivés à Vienne, et je ne l'y ai plus vu dès le lendemain.

De retraites en isolements dans son bureau, il était introuvable, injoignable, ne répondait ni à mes courriers ni à ceux de sa nièce... Jusqu'au jour où enfin j'ai reçu quelques lignes de sa main... Des lignes d'adieu, auxquelles je n'ai rien compris.

C'est à cette époque que sa nièce m'a fait entrer dans le parti politique où elle était, et que j'ai accepté de compléter une liste, tandis que j'apprenais que Hugo était retourné en Berry.

Je l'avais suivi pour... Me retrouver à nouveau seule sur une terre inconnue.

D'investissements politiques en tentative d'auto-empoisonnement, de noyades dans le travail pour rester la tête hors de l'eau en fonctions diverses pour oublier que j'étais seule, j'ai fini par laisser m'approcher le Vicomte d'Ancelles, Walan... Chef de file d'un des anciens partis du Lyonnais-Dauphiné, qui comme l'avait fait Hugo, m'a propulsée en politique, m'a aimée, même si c'était à sa façon, mais...

L'armée était plus chère à son coeur que moi, même si j'avais laissé Thorvald s'en aller pour lui laisser la place.

Oui, là aussi, triangle amoureux... déchirement interne... choix impossible... L'un part et l'autre reste pour mieux m'abandonner ensuite.

J'ai quitté Walan, je n'étais pas heureuse, ma vie n'était qu'attentes, comme elle l'avait été avec Hugo, et j'en comblais les vides en m'investissant de plus en plus politiquement.

La politique m'a sauvée à cette époque, comme elle l'avait fait auparavant. La politique était devenue mon amant, celui qui me faisait me déchaîner, me donner entière et sans retenue, manquer de souffle mais me sentir vivante. J'avais aussi rencontré Kernos, sans qui je ne serai sans doute plus là aujourd'hui, mais qui était encore marié à une autre, même si ils ne vivaient plus ensemble depuis des lustres.

La suite?

Et bien la Gouvernance tant décriée sur la façon dont s'est déroulée la reconnaissance du Gouverneur, celle qui m'a valu cet épithète, et ma prise de recul du monde politique durant deux mois.

L'attente de la dissolution du mariage de Kernos, aussi...

Et cette certitude que jamais je ne serai épouse, ni mère, que le temps passe, que ma vie n'est qu'un énorme gâchis, que je suis incapable de tenir le rôle qui est celui de toute femme au fond.

Descente aux enfers, solitude, alcool...

J'ai rempilé en politique, pour remonter la pente, pour cesser de penser à cet échec qu'est ma vie, pour m'endormir de fatigue et plus d'ivresse... Pour me sentir exister, pour servir à quelque chose... Pour leur montrer que non, ils ne m'ont pas achevée, malgré tout... Pour...

Je ne sais plus très bien, pourquoi je suis là, pourquoi je suis ici, pourquoi je vous raconte tout cela.


Elle se tut, aussi brutalement que ce qu'elle s'était tournée quelques minutes auparavant, sans oser lui faire face à nouveau, cherchant comment se rhabiller de façon digne après tout ce déballage qui venait de lui échapper.
_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier - une salle d'archives ]


Et dire qu'il pensait avoir eu une vie compliquée ! ce furent ces premières pensées lorsqu'elle se tût, lui tournant toujours le dos. Son regard se posa sur sa nuque et il réfreina une envie soudaine de faire ce geste qu'il faisait tant souvent à certaines femmes de son entourage. Mais quelques éclairs de lucidité l'arrêtaient bien heureusement de temps en temps.

Ses mirettes laissèrent donc la nuque de la Vicomtesse pour se poser sur ces foutus toits qui il faut bien l'avouer lui servaient bien durant cette étrange discussion.


vous êtes ici pour parler simplement, en oubliant la Vicomtesse et la Juge.

Petit sourire en continuant d'une voix sereine.

les choix sont les éternelles épreuves que nous impose la vie. J'ai du faire des choix bien souvent, et j'en ai fait des bons et des mauvais. Et j'ai également subi des choix dont je suis sorti brisé.

Avant celle qui est la cause de notre discussion et dont je porte le médaillon et l'anneau, j'ai aimé une femme à la folie. Son prénom, Quasi. J'étais sûr d'avoir trouvé "celle". Je l'ai aimé comme on ne devrait jamais aimer, elle m’a aimé comme on ne devrait jamais arrêter. Mais elle avait fait un choix. Choix entre deux hommes, choix entre deux vies. Et ce choix, j'en vivais les conséquences chaque minute depuis elle.

M’éloigner des autres, m’oublier dans mon travail de lieutenant et de connétable…voila ce qu’a été mon quotidien pendant près de six longs mois, agrémenté de ci de là par des conflits autant stériles que véhéments. Si certains, dont cette femme à cause de qui je dois témoigner, pensaient me faire mal, je les laissais le croire. Seule Quasi pouvait et avait usé de ce pouvoir… me détruire.

Et en juillet, elle est revenue en Béarn… pas pour moi non, mais pour se marier. Allais je lui montrer qu'elle m'avait brisé, qu'elle avait fait de moi ce jeune homme au visage fatigué et à la silhouette amaigrie ? ça n'était pas l'image que je voulais donner de moi.
Elle me répétait souvent de vivre pour moi. Alors je me suis battu pour ça, contre ceux qui voulaient salir notre histoire, contre ceux qui pensaient que frapper un homme meurtri était un geste héroïque... mais surtout, avant tout, je me battais contre moi-même. Vaincre le vide, anéantir la douleur, voir gagner les rires... voila quel avait été mon combat.

Je n'ai quand même pas eu la force d'aller à son mariage. Je lui ai fait un parchemin lui souhaitant d'être heureuse avec lui ou un autre peu importait tant qu'elle l'était. Elle a répondu peu apres, me disant qu'elle avait espéré ma venue tout en comprenant mon absence et qu'elle serait toujours là. Elle me l'a prouvé en me proposant d'être mon avocat lors de mon procès pour Vae.
Je ne sais pourquoi à partir de ce moment là, j'ai été apaisé et je me suis rendu compte alors de la présence de ma blonde Dancetaria qui s'était installée dans mon cœur sans faire de bruit.


Il passa sur le côté et s'appuya d'une épaule contre le mur, la regardant.

Puisque nous en sommes aux confidences, c'est depuis sa disparition brutale en juillet, que je ne m'attache plus. Elle est là dans mon cœur à jamais, mais la vie est là tout autour.

L'ambiance devenait mélancolique, et ça n'était pas non plus cette image qu'il voulait donner de lui à cette jeune femme qu'il avait croisé à la cours d'appel, puis au mariage du fils d'Angelyque, l'actuelle Duchesse de Bourgogne, alors il la regarda d'un air taquin, et changea le ton de sa voix.

vous avez aujourd'hui devant vous un vilain libertin qui vit au rythme des humeurs des femmes. Amantes, amies, rarement amour car nulle promesse. Je savoure ces moments, j'en redemande parfois et au diable les esprits bien pensant, et je ne veux pas penser de quoi sera fait demain.

Il laissa son regard partir vers dehors avant de revenir sur elle et s'appuyer contre le mur.

j'espère ne pas trop vous choquer. Rassurez vous, je sais me tenir lorsqu'il le faut, et puis ne jette pas mon dévolu sur toutes les femmes que je croise. Et lorsque la difficulté est là, j'avoue que ça m'amuse. J'ai transformé ma souffrance en un jeu où je me perds pour arrêter de trop penser à ce passé qui me rendrait fou.

Il sourit de façon taquine et pensa qu'elle allait à son tour le prendre pour un fou.
_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier]

La voix d'Aimelin avait-elle quelque chose d'apaisant dans ses intonations? Sans doute, oui, du moins en ce qui la concernait elle. Elle l'écoutait, sans dire un mot, le regard perdu non pas vers les bâtiments de Paris, mais bien vers le ciel, et il lui semblait peu à peu remonter le fil de ses propres émotions, parcourir en sens inverse la pente qui l'avait perdue au cours de ses aveux, la laissant en pleine interrogation sur les raisons qui l'avaient poussée à se livrer ainsi à cet homme.

Oui, sa voix à cet instant lui fit l'effet d'un phare qui vous aiderait, alors que vous êtes perdu au coeur de la brume, à trouver non pas l'île que vous cherchiez, mais au moins la terre ferme, où vous pourrez laisser l'angoisse vous quitter, reprendre vos marques pour ensuite repartir.

Et alors qu'enfin elle reprenait pied, grâce à lui, elle le vit passer dans le coin de son champs de vision, prenant place non pas totalement face à elle, mais presque... Un sourire timide naquit alors sur ses lèvres, tandis qu'elle relevait lentement son regard vers lui et se faisait légèrement pivoter pour lui faire face.

Etrange sensation, mélange de pudeur et de confiance, que l'on éprouve face à quelqu'un devant qui on vient d'oser se dénuder comme jamais...

Son regard se posa dans le sien brièvement, avant de s'en aller caresser un instant la courbe de son menton, cet endroit qu'elle aimait particulièrement chez les hommes, cette ligne dont elle se plaisait à dire qu'en la regardant seule on pouvait se faire une petite idée du caractère de la personne à qui elle appartenait... Il y avait des mentons déterminés, des mentons hautains, des mentons froids, d'autres qui vous invitaient sans un mot à y poser les lèvres... Les mentons, elle y accordait autant d'importance qu'aux mains. Et si on lui avait demandé ce qu'elle regardait en premier chez un homme, elle aurait sans conteste parler de ces deux choses.

Lorsqu'il se tut, sur une note taquine, elle resta un long moment silencieuse, le regardant comme si c'était la première fois qu'elle le voyait, sans même se rendre compte que son regard pouvait avoir quelque chose de dérangeant.

Sur ses lèvres il y avait à présent un sourire bien difficile à interpréter, quelque peu énigmatique, et pourtant tellement simple et chaleureux, qui laissa finalement la place à de nouveaux mots, toujours murmurés, mais plus de la même façon. Ce n'était plus le ton des aveux, juste celui de l'intimité.


Vous ne me choquez pas, rassurez-vous, puisque j'ai moi-même vécu ainsi durant quelques mois... à deux reprises.
J'appelais ça l'Anamour, vous vous appelez cela le libertinage, mais c'est fort ressemblant au fond.

Je l'ai quitté quand j'ai rencontré Kernos...
Il est si...
Tellement...

Je n'ai pas de mot pour vous parler de lui.

Il me donne à nouveau envie de construire, et pourtant...

C'est étrange, mais parfois il me donne surtout envie de le fuir, comme si la simple pensée d'aimer me faisait peur, me replongeait dans les douleurs que ce simple verbe avait provoqué dans ma vie de par le passé.

Je l'aime et le crains, le désire et le fuis quand je me sens perdre pied face à mes sentiments, quand il me semble que je serai incapable d'encore vivre sans lui.

Alors, quelques fois, je joue avec le feu, m'éloigne de lui, me laisse tenter par certaines flammes, les effleurant sans les toucher vraiment pourtant, comme si je voulais me prouver que je suis encore capable de...


Une voix s'élevant dans le couloir à cet instant la fit stopper net, et blêmir légèrement, comme un enfant craignant de se faire tomber dessus en plein délit.

Sans plus dire un mot, dans un réflexe spontané, elle posa son doigt sur la bouche de son vis-à-vis, comme si elle craignait qu'il ne parle et qu'on les entende.

_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier - une salle d'archives ]


Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas ainsi dévoilé. Peu de ses amies connaissaient tout ce qu'abritait la personnalité du jeune Seigneur, et il se livrait seulement au fil des discussions avec Dotch, Cécé ou Kirika, les rares amies à qui il parlait à cœur ouvert.
Mais depuis la disparition de sa blonde il avait changé, s'était un peu plus refermé et ses condidences devenaient rares, ses silences n'étant souvent entrecoupés que de discussions où il ne laissait entrevoir que certaines généralités sur lui, déposant un voile opaque et pudique sur ce qu'il était et sur certaines choses qu'il gardait précieusement au fond de lui. Montrer ses faiblesses étaient aussi donner des armes contre lesquelles il était difficile de lutter.

Il l'observait tandis qu'elle restait le regard perdu au dehors. Une femme de caractère, avec ses souffrances et ses joies, belle et attirante, une battante sans nul doute, une passionnée, partagée entre l'amour et la peur. Il aimait à échanger avec elle, simplement, sans se poser de questions.

Il la regarda se mettre face à lui, un joli sourire sur les lèvres, cherchant dans son regard quelconque reproche qu'il ne vit pas. Juste cette façon étrange qu'elle avait de l'observer, ce qu'elle fit pendant quelques instants. Il n'osa lui demander si quelque chose n'allait pas.


je trouve joli cette appellation "Anamour"… peut être qu'un jour je la quitterai mais j'avoue ne pas le vouloir de suite.

Un sourire à l'évocation de son aimé, sans pouvoir s'empêcher de replonger avant ce maudit jour de juillet où elle aussi lui avait donné cette envie de construire quelque chose.

J'ai connu ce désir de construire à nouveau, de regarder vers demain.
Aimer est une suite de joies et de peurs et je ne suis pas prêt à revivre cela dans l'immédiat, le destin se faisant un malin plaisir à tout détruire.
Certains appelleront cela de la lâcheté, moi j'appelle cela la liberté.


Une voix dans le couloir et le doigt qu'elle posa doucement sur sa bouche l'interrompit. A discuter ainsi, il en avait oublié la raison de sa venue en cette cours, raison ô combien ennuyeuse, qui assombrit aussitôt son visage, il était des personnes qu'il n'avait pas l'envie de revoir, leur seule présence réveillant en lui certaines haines contre lesquelles il essayait de lutter.
Il posa doucement sa main sur celle de la Vicomtesse, éloignant à peine son doigt de ses lèvres, pour murmurer.


malgré ce tête à tête fort agréable, il me faudrait peut être vous libérer.
Je ne voudrais vous prendre tout votre temps


Un petit sourire

nous trouverons bien une occasion pour discuter encore, hors de ces murs.
Je vous en ai fait la promesse

_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Terwagne_mericourt
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier]

De légèrement blême, son visage devint aussi subitement rosé, au moment où il posa sa main sur la sienne pour éloigner son doigt de ses lèvres...

"Terry! Tu seras toujours beaucoup trop spontanée, ma pauvre!"... Voila à quoi dut ressembler le sermon silencieux qu'elle s'adressa alors elle-même, avant de baisser les yeux vers leur deux mains, et de les relever aussi vite.


Oups! Euh... Oui, oui, en effet!

Même si je refuse de vous laisser porter la responsabilité de cette "prise de temps".
Après tout, c'est moi qui vous ai enlevé sur ce coup-là, et c'est donc à moi de vous libérer.

Et je vous préviens, inutile de plaider, je me montrerai intransigeante sur la culpabilité de l'un et de l'autre.


Elle ponctua sa dernière phrase d'un petit éclat de rire léger comme une note de musique sortant d'une flûte, et récupéra lentement sa main, sans quitter son regard, comme si elle avait voulu lui montrer qu'au fond ce geste la touchait malgré tout, sans qu'elle s'en explique vraiment la raison. Pourquoi diable jouerait-elle les hypocrites comme tant d'autres le faisaient? On a beau avoir le coeur pris et épris, on n'en reste pas moins femme pour la cause, et il faut être bien hypocrite pour affirmer le contraire.

Se dirigeant alors vers la porte, elle tendit l'oreille pour être certaine que plus personne ne se trouvait à proximité de celle-ci, tourna la clef pour libérer son confesseur confessant, la rangea, et se tourna une dernière fois vers Aimelin, dans un sourire léger et confiant.


Je compte sur vous pour tenir cette promesse.
Et sinon... Hum... Et bien je ferai appel, pardi!


Elle ouvrit ensuite la porte, l'invita du regard à sortir, fit de même et rejoignit sa salle d'audience, une nouvelle chanson sur les lèvres... Une chanson qui faisait "Moi, mes baisers, je les avais perdus, et je croyais déjà avoir tout embrasé..."
_________________
Aimelin
[Paris - Cour d'Appel, un matin de janvier]


Il aurait été fieffé menteur de dire qu'à cet instant il ne la pensait pas charmante et touchante... pourquoi juste à cet instant, alors que c'est l'image qu'il se faisait d'elle... troublante, attirante, charmante et .... il préféra laisser ses pensées tournoyer en silence, les expédiant discrètement derrière lui pour ne point avoir à les regarder et lui sourit.
Elle était une femme telle qu'il les aimait.

Son rire finit de clôturer son avis tandis qu'il souriait en libérant sa main, laissant ses mirettes grises plantées dans les siennes. Aristote avait sans doute encore bien des femmes à lui mettre sur son chemin et il bénissait chaque jour de pouvoir s'attarder sur certaines, laissant parfois une pointe de remord ou quelques regrets parsemer ce souvenir.

Sans un mot, il en aurait été bien incapable sans bafouiller, il la suivit des yeux tandis qu'elle tournait la clef dans la serrure, mouvement libérateur de cette prison pourtant si agréable.
Face à lui avec ce sourire dont il avait du mal à décrocher son regard qu'il porta pourtant vers le sien.


je n'oublierai pas ma promesse Terry

Il sortit de la pièce sur son invitation, regardant d'un côté et de l'autre dans le couloir. Soupir en pensant à l'audience où il devait témoigner.
Un dernier regard et petit clin d'oeil complice accompagné d'une petite inclinaison du buste tout en souriant.


Dame le Juge, cette audience a été des plus intéressantes, je vous en remercie. Ce fût un réel plaisir.

Chantonnant, il se dirigea vers la salle d'audience, saluant d'un sourire le garde à l'entrée.

mmm pas encore débuté ? ça commence à être long vous ne trouvez pas ?

Il ne croyait pas si bien dire, la Juge allait annoncer clôture du dossier pour non présence de l'intéressée.
En somme, la journée allait être belle, plus belle que prévue.

_________________

Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)