Della
C'est en Bourgogne que la Renarde Noire avait reçu la lettre de Nabel désormais traitresse.
A la lecture des mots de sa nièce, Della n'avait pu rester insensible.
Oh bien sûr, elle s'en défendrait si on le lui demandait mais...le sang et ses liens si compliqués parfois avaient marqué des points.
Plusieurs jours, elle avait hésité.
Répondra, répondra pas.
Et puis, elle finit par écrire.
Profitant d'un séjour annoncé à Paris, elle fit porter par un messager, une courte lettre, en Alençon.
Nabel était en procès mais...demeurait libre, comme partout en Royaume. Accusée et libre...allez comprendre.
A la lecture des mots de sa nièce, Della n'avait pu rester insensible.
Oh bien sûr, elle s'en défendrait si on le lui demandait mais...le sang et ses liens si compliqués parfois avaient marqué des points.
Plusieurs jours, elle avait hésité.
Répondra, répondra pas.
Et puis, elle finit par écrire.
Profitant d'un séjour annoncé à Paris, elle fit porter par un messager, une courte lettre, en Alençon.
Nabel était en procès mais...demeurait libre, comme partout en Royaume. Accusée et libre...allez comprendre.
Citation:
Nabel,
Bonjour.
Je me rends à Paris.
Je désire t'y rencontrer, en toute discrétion.
Je te donne rendez-vous à la taverne du Joyeux Parisien, le 4 novembre à sexte.
Della.
Bonjour.
Je me rends à Paris.
Je désire t'y rencontrer, en toute discrétion.
Je te donne rendez-vous à la taverne du Joyeux Parisien, le 4 novembre à sexte.
Della.
L'avant veille de son départ, la Blonde Volvent avait fait une rencontre, à Sémur.
Le Baron Theognis, car c'était lui, apprenant son intention de venir à Paris, l'avait mise en garde :
Vous ne devriez pas aller là-bas. Votre nièce a pour compagnons, des mercenaires. Ils pourraient vous enlever pour demander une rançon.
Si sur le moment, l'idée vous avait semblé saugrenue, au fil des heures, elle avait fait son chemin...et Della s'était armée de cette fine lame qu'elle avait fait forger en Normandie juste après s'être fait agressée par des brigands. Lame glissée dans un étui, à l'ouverture aisée et dégainée en deux temps trois mouvements.
Ce jour-là, celui du rendez-vous, Della s'était habillée de façon ordinaire, cachant tout attribut qui aurait pu trahir son rang et surtout, sa richesse. Car, oui, le vin, ça rapporte gros...
Seul bijou qu'elle avait gardé, l'anneau d'or offert par Kéridil.
Tiens, mais où était-il, lui, le fiancé ?
Hmmm...Della ne lui avait rien dit de cette entrevue avec sa nièce...En fait, personne ne savait que Della était ici.
Et alors que sexte allait sonner, Della entra dans la taverne du Joyeux Parisien.
L'air y était chaud, contrastant avec le froid vif de novembre dans les rues de Paris. Une odeur de bouillon flottait dans la salle, des gens buvaient et mangeaient...Bref, une taverne banale.
La Renarde Noire s'assit dans un coin, le dos au mur, le regard posé sur la porte d'entrée.
Après que le tavernier soit venu lui déposer une coupe d'hydromel, elle sortit la lettre de Nabel et tout en gardant un oeil sur la porte, elle la relut...
Citation:
A Della de Volvent, chef de famille de la famille du même nom, arborant armes de Goupil et portant le surnom de Renart.
Ma Tante,
Si je peux toujours vous appeler ainsi.
Un messager m'a porté une annonce de votre part, celle où, par quelques mots, vous mettait de côté la nièce que je suis, en marge de cette famille à laquelle, toutes deux, nous tenons tant.
Comme je vous comprend !
En plus de salir le nom qui est le notre, j'ai du mettre en péril vos épousailles.
Pardonnez moi donc, puisque c'est l'unique chose, que je peux encore me permettre de vous demander.
Présentez mes excuses, à chaque membre de notre famille, si elle encore la mienne.
Moi qui voulais passer en Bourgogne, mes procès achevés, je pense que je ne le ferai pas, car je sais combien, il vous tiens à cur, de garder en sécurité, et les liens qui nous unissaient, et vous unissent toujours, et la réputation de notre famille, qui à bien des égards à était mise à mal.
Alors peut être un jour, me sera t-il possible à nouveau de me qualifier de Renarde, dans cette attente, je ne réclame rien, ne me plaint de rien, et serai pour une fois, une renarde, ex renarde, obéissante.
Avec tout mon respect,
Nabel ... de plus grand chose.
Ma Tante,
Si je peux toujours vous appeler ainsi.
Un messager m'a porté une annonce de votre part, celle où, par quelques mots, vous mettait de côté la nièce que je suis, en marge de cette famille à laquelle, toutes deux, nous tenons tant.
Comme je vous comprend !
En plus de salir le nom qui est le notre, j'ai du mettre en péril vos épousailles.
Pardonnez moi donc, puisque c'est l'unique chose, que je peux encore me permettre de vous demander.
Présentez mes excuses, à chaque membre de notre famille, si elle encore la mienne.
Moi qui voulais passer en Bourgogne, mes procès achevés, je pense que je ne le ferai pas, car je sais combien, il vous tiens à cur, de garder en sécurité, et les liens qui nous unissaient, et vous unissent toujours, et la réputation de notre famille, qui à bien des égards à était mise à mal.
Alors peut être un jour, me sera t-il possible à nouveau de me qualifier de Renarde, dans cette attente, je ne réclame rien, ne me plaint de rien, et serai pour une fois, une renarde, ex renarde, obéissante.
Avec tout mon respect,
Nabel ... de plus grand chose.
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