--Solitude
Ce rp est ouvert à tous. Personnages anonymes ou pas
Le galop du cheval résonne dans la forêt. Les arbres défilent à toute vitesse. Soudain, la rivière tumultueuse apparait.
Elle stoppe le destrier. Elle glisse et court vers la rive.
Argent. Il y a des pépites d'argent dans l'eau tourbillonnante. Elle regarde plus loin, en amont la rivière est calme, on dirait qu'elle dort avant de se mettre en colère. Alors, elle remonte lentement, attirée par cette étendue calme. Elle délaisse le tourbillon.
Solitude. Elle s'appelle Solitude. Elle s'accroupit et met sa main dans l'eau comme pour en arrêter le fil.
Solitude. Elle porte si bien son nom. Solitude. Elle a envie de crier. Elle a envie de hurler et elle se tait. Elle a peur du son de sa voix. Elle a peur de son cri.
Son cri. Il la détruirait. Il la briserait comme se brise le verre. Elle se tait. Elle se sent déjà cassée à l'intérieur.
Solitude. Restera-t-elle seule à jamais ? Une larme roule sur sa joue brulante. Solitude. Tel est son destin ?
L'amour. L'amour. Elle fuit. Elle le fuit. Trop tard, il l'a rattrapé. L'amour l'a rattrapé, le pire amour qui puisse arriver. Le non partagé.
Elle se redresse. Elle ne veut pas. Elle n'en veut pas de cet amour. Cet amour qui ne la grandit pas. Cet amour qui ne peut être que souffrance. Cet amour qui ne peut que détruire. Qui ne peut que la détruire. Elle ne veut pas.
Alors elle se redresse. Alors elle retire sa main dans l'eau. Et debout enfin, elle laisse la colère l'envahir. Alors enfin, elle crie. Elle hurle sa révolte. Premier amour. Le mauvais. Elle hurle sa solitude. Les oiseaux effrayés s'envolent. La biche s'arrête dans sa course et reconnaissant le désespoir repart à pas lents.
Une éternité pour une seconde. Une seconde d^éternité. La forêt est silencieuse. Les larmes se bousculent sur son joli visage.
La colère. La colère n'a pas tout emporté. La colère ne l'a pas reconstruite. La seconde est passé et l'éternité est là.
Il faut repartir. Il faut affronter la vie. Elle ne peut pas fuir ce qui est niché dans son cur. Elle ne peut pas expurger sa peine.
Elle s'accroupit à nouveau. L'eau lavera ses larmes. L'eau la rafraichira.
Solitude. Elle se recompose un visage. Elle repart vers la ville.
Le galop ne résonne plus dans la forêt, les arbres ne défilent plus. Elle va au trot. Elle n'est pas pressée de retrouver sa vie.
Solitude. Elle fera bonne figure. Elle sourira. Elle sera en joie et ainsi elle sera protégée. La joie est une armure efficace. La joie arrête la curiosité. La joie tue la commisération. On ne va pas chercher derrière un sourire. Le sourire est rassurant, le cur blessé peut se cacher derrière.
Les portes de la ville. Le guet. Le garde.
. Bonjour Damoiselle
- Bonjour sieur.
Un sourire. La carapace est remise. La vie repart.